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Les convulsions en Égypte annoncent une nouvelle ère de révolution mondiale

lundi 8 juillet 2013, par Robert Paris

Messages

  • Certes parler d’une période de révolution est juste. Mais ce type de période est aussi automatiquement celui des contre-révolutions.

    La répression des Frères musulmans par l’armée égyptienne, de la monarchie puis du régime de Nasser après son coup d’Etat de 1952 est une constante depuis des décennies, et cela ne se fera pas au profit de la classe ouvrière si elle compte sur l’armée pour combattre l’extrême droite religieuse :

    En décembre 1948 le gouvernement de la monarchie dissout les Frères musulmans ;
    en mars 1949 la même monarchie fait assassiner le fondateur des Frères musulmans, Hassan el Bana
    En 1954 Nasser interdit le Frères Musulmans et fait arrêter leur idéologue Qotb et des milliers d’autres.

    Entre ces dates, des réconciliations entre l’armée et les Frères musulmans avaient lieu.

    Ces conflits entre deux appareils politiques en concurrence pour représenter les intérêts de l’impérialisme et de la bourgeoisie égyptienne avaient lieu dans la période révolutionnaire qui secoua l’Egypte après 1945 et le départ de l’Angleterre, puissance coloniale. Mais ils ne profitèrent pas à la classe ouvrière ! La gauche Egyptienne qui soutint l’armée "progressiste" amena la classe ouvrière dans le mur.

    Armée Egyptienne et Frères musulmans, même combat, pro-impérialiste, anti-classe ouvrière, anti-communiste !

    Ce qui les différencie, c’est seulement l’incapacité congénitale des FM de fournir l’armature politique d’un Etat bourgeois, alors que l’armée a pu le faire depuis 1952. Mais comme supplétif anti-ouvrier, les FM ont fait leur preuve main dans la main avec l’armée égyptienne, notamment en 1952, l’année du coup d’Etat de Nasser, que les FM soutinrent avec leurs 2 millions d’adhérents, alors que les Officiers libres étaient quelques centaines.

    L’article a donc raison de souligner la nécessité de la construction d’organisations marxistes, mais quand on voit des ouvriers égyptiens militants de la révolution égyptienne à Paris applaudir l’armée pour avoir renversé Morsi, on voit que les erreurs du passé sont très vivantes, il y a un bilan de 1952 à faire !

    • L’article cité est très clair par contre aussi bien vis-à-vis de l’armée que des frères musulmans et ce courant s’explique d’ailleurs dans ce texte

    • Certes sur la stratégie l’article est juste.

      Mais après deux ans de révolution les orientations stratégiques générales bien que toujours nécessaires vont devenir à mon avis de moins en moins suffisante.

      A propos des manifestations/pétitions qui ont abouti à la destitution de Morsi par l’armée, ok pour le diagnostic suivant :

      Les protestations sont politiquement dominées par la plateforme « Tamarod » (« rébellion ») qui est soutenue par divers partis, libéraux, islamistes et de la pseudo-gauche ainsi que des vestiges du régime Moubarak. Elle est appuyée par le Front du salut national (FSN) de Mohamed ElBaradei, le Parti islamiste de l’Egypte forte, le Mouvement de la jeunesse du 6 avril, les Socialistes révolutionnaires qui portent bien mal leur nom et Ahmed Shafiq, le dernier premier ministre sous la dictature de Moubarak.

      mais parmi les forces qui animent le mouvement cette description omet ... la classe ouvrière ! c’est là tout le problème de la tactique : si les ouvriers participent largement à ce genre de campagne, avec quels slogans y va-ton, encourageons-nous à y participer ? Crions-nous victoire ? etc. C’est tout le problème de la révolution permanente, l’articulation des luttes "démocratiques" et "sociales" qui à mon avis n’est pas abordé de front dans cet article, alors que c’est le style de problème que les travailleur, les pauvres ouvriers ou petits-bourgeois rencontrer de manière de plus en plus aiguë.

    • L’article, en opposant le constat (juste)

      Les protestations sont politiquement dominées par la plateforme « Tamarod » (« rébellion ») qui est soutenue par divers partis, libéraux, islamistes et de la pseudo-gauche ainsi que des vestiges du régime Moubarak. Elle est appuyée par le Front du salut national (FSN) de Mohamed ElBaradei, le Parti islamiste de l’Egypte forte, le Mouvement de la jeunesse du 6 avril, les Socialistes révolutionnaires qui portent bien mal leur nom et Ahmed Shafiq, le dernier premier ministre sous la dictature de Moubarak.

      à la perspective (juste)

      Afin de renverser le capitalisme égyptien et de le remplacer par un gouvernement ouvrier luttant pour une politique socialiste, la classe ouvrière doit créer ses propres organes authentiques de lutte ouvrière, inspirés des soviets (conseils ouvriers) qui avaient jeté la base pour la conquête du pouvoir par la classe ouvrière durant la Révolution d’Octobre de 1917 en Russie.

      manque à mon avis de souligner l’unité dialectique de ces deux étapes : si des soviets apparaissent en Egypte, ils seront sans doute dominés au début par les partis cités, tout en étant le lieu où ces partis seront discrédités. C’est ce qui s’est passé en Russie en 1917, car les soviets (conseils ouvriers) qui avaient jeté la base pour la conquête du pouvoir par la classe ouvrière durant la Révolution d’Octobre de 1917 en Russie. ont été pendant des mois précédant Octobre 17 dominés par des partis bourgeois.

      Il est peu probable qu’il y ait des Octobre 17 sans des 1905-Février/Octobre 17 ...
      C’est le seule type de période où des révolutionnaires sont vraiment utiles ... s’ils disent les chosent clairement. Or ne sommes nous pas dans ce type de périodes troubles, transitoires ?

  • Le problème qui se pose aujourd’hui, non à l’Egypte, mais au monde est effectivement la révolution. Non pas parce que les prolétaires arriveraient directement avec la conscience de leur rôle historique. Cela n’a jamais été le cas dans l’Histoire mais parce que le vieux monde s’effondre. Les participations massives de la jeunesse et de la petite bourgeoisie dans ces révolutions montre que le pilier de l’ordre bourgeois, les couches moyennes, s’écroule.

    Certes, qui dit révolution dit aussi contre-révolution et cela a été tout aussi vrai de la vague révolutionnaire initié en Russie.

    Ce qui importe,une fois ce constat fait, c’est quelle politique permettrait au prolétariat de prendre la tête des masses révoltées. Bien sûr, il ne peut s’agir de soutenir l’armée qui est l’élément ennemi principal. Mais il faut aussi combattre le courant des Frères musulmans. Cela paraît difficile à certains et on est loin d’une telle conscience ? Dans les périodes révolutionnaires, la conscience évolue très vite car l’expérience est celle de millions...

  • Je ne vois pas du tout ce courant omettre la classe ouvrière dans la situation égyptienne :
    voir ici

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