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Depuis que Lénine est mort

jeudi 12 septembre 2013, par Robert Paris

Depuis que Lénine est mort

de Max Eastman

(1925)

Lénine et Trotsky

Rien de ce qui s’est passé en Russie n’a été plus mal compris du monde occidental que la crise du parti communiste russe. Il n’est cependant rien que les ouvriers des pays étrangers, qui se tournent vers Moscou comme vers un phare, aient plus naturellement le droit de comprendre que cette crise qui précipita dans une opposition silencieuse des hommes comme Trotsky, Rakovsky, Radek, Antonov, Piatakov, Krestinsky, Préobrajensky, bien d’autres amis et auxiliaires de Lénine, et qui concentra le pouvoir entre les mains d’un groupe dominé par Staline, Zinoviev et Kamenev.

J’ai séjourné en Russie pendant le développement tout entier de la crise. J’ai assisté au Congrès du Parti où elle parvint à son point culminant ; j’ai pu sans nul obstacle, grâce à ma connaissance du russe, pénétrer de plain-pied les faits et les idées impliquées dans tous les débats. J’ai donc pensé faire œuvre utile en exposant les choses franchement, complètement, telles que je les ai vues….

Rejetant la théorie menchevik par laquelle le terme de la Révolution russe était une république bourgeoise, rejetant également le mot d’ordre avec lequel Lénine les combattait : « Dictature démocratique des ouvriers et des paysans », Trotsky, le chef de la première révolution russe de 1905, avait adopté la conception de la « Révolution permanente » de Marx. Il déclara que la Révolution russe, une fois déclenchée, conduite par des marxistes déterminés, ne s’arrêterait ni à l’un ni à l’autre de ces stades préliminaires, mais que, soutenue par les paysans, elle irait droit à la dictature du prolétariat, inaugurant ainsi l’ère de la Révolution mondiale.

Cette prédiction réaliste, la conception souple et résolue en même temps de la « Révolution permanente » étaient extrêmement proches de la méthode intellectuelle de Lénine. Elles conduisirent Trotsky aux côtés de Lénine, dès que moment où commença le vrai travail, alors que les plus anciens « léninistes » reculaient, effrayés par l’audace de son programme d’action…

De plus, Trotsky se rendit compte que si son analyse politique de la prochaine Révolution russe était la plus heureuse, c’était Lénine qui avait mis sur pied une organisation, Lénine qui avait inventé une méthode politique et forgé l’instrument révolutionnaire à la mesure de son génie…

La fraction « antibonapartiste »

Ceux qui détiennent actuellement le pouvoir en Russie ont créé une légende qu’ils ont ensuite soigneusement entretenue : Trotsky, dès la mort de Lénine, aurait tenté de se servir de sa popularité pour se hisser à la place prépondérante que Lénine (soi-disant) lui aurait refusée.

Le fait que Lénine pressa instamment Trotsky de le suppléer à la tête du Gouvernement, et que Trotsky refusa, suffit à détruire cette légende.

Mais une question se pose alors : pourquoi Trotsky refusa-t-il la situation de premier plan qui lui fut offerte par Lénine ? La vraie réponse à cette question fournit la clef des événements ultérieurs.

Trotsky a refusé parce qu’il est complètement ignorant de ce qui, en politique, ressemble de près ou de loin à la manœuvre personnelle….

Déjà, dès le début du déclin de Lénine, Staline, Zinoviev, Kamenev faisaient bloc contre lui au Bureau Politique, qui est l’instance suprême du pouvoir. Trotsky se trouvait donc continuellement en minorité. Chef du gouvernement, il n’aurait pu, il le savait, avoir raison sur aucun point…

Staline installé au cœur de la place en tant que secrétaire du Parti, Zinoviev enchanté de s’atteler à cette besogne, Kamenev laissant faire, Boukharine si influençable, ils commencèrent, par tous les moyens détournés et subtils qu’on peut imaginer, à construire une vraie machine de guerre destinée à leur assurer la conquête du pouvoir à l’intérieur du Parti.

La première idée qu’ils mirent en avant, pour forger cet instrument de fractions dans un Parti où les fractions étaient interdites, fut la suivante : Trotsky était un Bonaparte en puissance, et la Révolution, mise en danger par sa popularité menaçante, devait être sauvée…

Indubitablement, c’est la soif de pouvoir qui ancra chez ces hommes la conviction qu’eux seuls étaient les bolcheviks et que Trotsky était dangereux, mais leur conviction fut sincère… Ses ennemis n’eurent donc aucun mal à se persuader qu’en tramant contre lui une conspiration (« Société antibonapartiste Ltd »), ce n’était nullement par ambition qu’ils agissaient, mais dans l’intérêt seul du « léninisme ».

Le fait est qu’ils s’en persuadèrent. Mais cette conviction ne reposant sur rien de vrai objectivement, ils en vinrent au dernier degré de l’absurdité et de l’incohérence. Afin d’être bien sûrs que le « léninisme » ne souffrirait pas de l’accroissement de prestige que les écrits de Lénine conféraient à Trotsky, elle les amena à supprimer ces écrits mêmes.

C’est que Lénine ne s’en était pas tenu à offrir à Trotsky sa place de dirigeant suprême. Il avait continué à voir en lui son seul, son vrai représentant, l’authentique défenseur de toute sa politique dans les assemblées du Parti.

Au cours de l’automne 1922, Lénine tomba malade pour la dernière fois, mais de sa résidence à la campagne, il exerça le rôle de guide du Parti jusqu’en mars 1923, date à laquelle une rechute fatale le détacha complètement de la vie politique.

Et durant ce dernier hiver où il ne put avoir qu’une action indirecte, il fit appel à Trotsky à trois reprises différentes, afin qu’il défendît leur politique commune contre ce groupe qui, depuis son départ, s’était emparé du pouvoir. L’appel fut chaque fois plus angoissé.

La première fois, ce fut sur la question, entre toutes importante, du monopole du Commerce extérieur.

Le groupe dirigeant venait d’adopter une résolution introduisant plusieurs dérogations à ce principe fondamental de la politique de Lénine. Trotsky s’y opposa. Lénine, après avoir abondamment correspondu avec Trotsky, déclara, par une lettre datée de décembre 1922, que lui et Trotsky étaient « en accord absolu » et qu’il lui confiait le soin de défendre leur point de vue au prochain Congrès du Parti….

Le second appel de Lénine à Trotsky eut lieu sur un trait plus saillant encore du « léninisme » : il s’agissait des propres vues de Lénine sur la question nationale.

Staline et Dzerjinsky avaient été chargés d’une enquête en Géorgie, au sujet d’un conflit mettant en cause les petites républiques incorporées dans l’URSS. Leur investigation, visiblement, n’avait fait qu’embrouiller les choses. Lénine rédigea donc une série de trois « Notes » (ainsi qu’en décembre 1922) critiquant d’une façon très verte leur abandon de sa politique.

Il y disait, entre autre choses : « je pense que l’impulsivité inconsidérée et bureaucratique de Staline a eu des conséquences fatales. Il en est de même de son mépris du fameux « social-chauvinisme ». Le mépris joue, en général, en politique, le rôle le plus déplorable. Je crains également que Dzerjinsky ne se soit distingué par sa mentalité de « vrai-russe » (c’est un fait bien connu que les étrangers russifiés exagèrent toujours la « mentalité russe »)…

« Il convient de tenir Staline et Dzerjinsky pour politiquement responsables de cette authentique campagne nationaliste russe. »

Ce fut dans son effort pour combattre cette campagne et mettre obstacle à l’influence ultérieure du point de vue de Staline et Dzerjinsky au congrès du Parti que Lénine se tourna vers Trotsky.

La signification profonde de la lettre que voici n’échappera à personne. Elle fut écrite pendant la retraite de Lénine à la campagne, alors qu’il exerçait toujours une influence prépondérante au sein du Gouvernement. C’était quelques semaines avant sa dernière rechute.

1 mars 1923

Strictement secret

Personnel

« Cher camarade Trotsky,

« Je viens, de la façon la plus expresse, vous charger de la défense de l’affaire géorgienne au Congrès du Parti. Cette affaire fait actuellement l’objet d’une enquête confiée à Staline et à Dzerjinsky. Je ne puis compter sur leur impartialité – au contraire ! – Si vous êtes d’accord pour assumer cette défense, dans ce cas je serai tranquille. Si pour une raison ou une autre vous n’acceptiez pas de le faire, retournez-moi tous les papiers. Leur retour me signifiera que vous n’acceptez pas.
« Avec mes meilleures salutations fraternelles,
« Lénine. »

(…)

Lorsque Lénine, pour la troisième et la dernière fois, fit appel à Trotsky, ce fut (après la suppression de ses écrits par la machine fractionnelle fonctionnant à l’intérieur du Parti), un véritable appel au secours. Et, de nouveau, ce fut une violente attaque de Lénine à l’autorité de Staline, et, par répercussion, une confirmation de celle de Trotsky que « l’appareil » s’efforçait d’évincer.

L’article de Lénine demandait la réorganisation d’un commissariat intitulé « Inspection ouvrière et paysanne ».

L’idée de la création de ce Commisssariat avait été conçue par Lénine dans le but d’exercer un contrôle direct du Parti sur les institutions d’Etat ; son personnel était le même que celui de la « Commission centrale de Contrôle » du Parti.

Pendant longtemps, Staline avait été à la tête de ce commissariat, auquel Lénine avait confié la tâche de veiller à ce que le Gouvernement ne s’écartât en rien du communisme scientifique. Trotsky, depuis longtemps, critiquait sa conduite. Rien ne pouvait donc être plus désastreux pour l’autorité de Staline et l’appareil qu’il actionnait qu’une attaque de Lénine lui-même contre ce Commissariat. Or, l’attaque de Lénine était impitoyable.

« Le Commissariat de l’Inspection Ouvrière et Paysanne, écrivait-il, ne jouit plus, à présent, d’une seule ombre d’autorité. Tout le monde sait qu’il est totalement impossible de trouver une institution plus mal organisée, et que telle qu’elle existe, il n’e faut rien attendre. »

Boukharine, rédacteur en chef de la Pravda, soumis déjà à l’influence de la machine anti-trotskyste, s’abstint de publier l’article de Lénine.

Ne le voyant pas paraître, Lénine s’émut, demanda à sa femme de téléphoner sur-le-champ, la priant d’insister pour une parution immédiate. Elle le fit, non sans ajouter que ce retard mettait Lénine dans un état de nervosité fort dangereux pour sa santé.

L’article cependant ne parut toujours pas. Une fois encore, Lénine fut obligé de faire appel à Trotsky : ne s’agissait-il pas de la défense de leur point de vue à tous les deux ?
Sur sa prière, la femme de Lénine téléphona à Trotsky, lui disant que Lénine lui demandait d’exiger une parution immédiate.

Trotsky se rendit à ce désir et, prévoyant une résistance, il proposa d’urgence la convocation du Bureau Politique. Tous les membres présents à cette réunion, y compris les secrétaires, se prononcèrent non seulement contre la politique de Lénine, mais également contre la publication de son article. …
Fort de l’autorité de Lénine et de la crainte d’un scandale, Trotsky parvint à triompher de la résistance de la « machine » et l’article fut publié. …

Le testament de Lénine

Pendant les derniers mois, Lénine sut, de toute évidence, que les choses allaient à la dérive au Comité Central. Il avait la ferme intention de tenter un redressement au Congrès du Parti. Mais un obscur avertissement lui faisait craindre de ne pas être en mesure d’y assister, car il savait aussi bien qu’eux qu’il pouvait disparaître à tout moment.

Dans cette éventualité, il écrivit une lettre au Parti, qu’il décida de faire lire au Congrès. Cette lettre, écrite au début de l’hiver 1922-23, qui était un avertissement ainsi qu’un cri d’alarme devant la division menaçant le Parti, abordait d’emblée la question de l’autorité personnelle.

Lénine la confia à sa femme. Elle n’en fit pas lecture au Congrès qui suivit (avril 1923) parce qu’en dépit d’une sévère rechute de Lénine, les docteurs lui laissaient l’espoir de son retour à la vie politique.

Au Congrès suivant (mai 1924), la « machine » organisée par Staline et Zinoviev était déjà assez puissante pour défier la volonté suprême de Lénine. Par un vote d’environ 30 voix contre 10 (et malgré la prière de la femme de Lénine), le Comité Central du Parti décida de ne pas lire son ultime lettre au Parti.

Ainsi, la plus solennelle peut-être, la plus scrupuleusement pesée des déclarations qui tombèrent jamais de la plume de Lénine, fut supprimée – dans l’intérêt du « léninisme » - par la Troïka des « anciens Bolcheviks » qui gouverne actuellement le Parti communiste.

Or que disait cette lettre des « anciens Bolcheviks » ?

On lisait sur Staline qu’il avait concentré trop de pouvoir entre ses mains et qu’il fallait qu’il fût démis de sa situation de Secrétaire du Parti. Son caractère était critiqué comme étant « trop brutal ».

Sur Zinoviev et Kamenev, une seule réflexion : « Leur recul en octobre n’a pas été accidentel. » C’était bien la pire chose que Lénine ait pu dire les concernant….

La moitié du prestige de Boukharine réside dans sa popularité personnelle… L’autre partie vient de ce qu’il a acquis une réputation de « grand marxiste ». Il est l’auteur d’un ouvrage sur le « Matérialisme Historique »… Or, ce que déclare Lénine à propos de Boukharine, c’est « qu’il ne comprend pas la dialectique marxiste »…

Mais ce qui porte une grave atteinte à l’autorité de Staline, de Zinoviev et de Kamenev, ce qui donne une singulière signification aux attaques de Lénine, c’est la déclaration par laquelle il débute en disant que Trotsky, en dépit de son « assurance excessive » est « totalement dévoué à la Révolution » et qu’au sein du Comité Central, il est « l’homme le plus éminent ». ...

Quels mots de Lénine eussent pu sanctionner davantage l’autorité de Trotsky (incidemment aussi celle de Piatakov qui, tout au long de la crise s’est retrouvé du côté de Trotsky) et dénoncer le pouvoir excessif du groupe qui tient encore en mains les destinées du Parti communiste russe et celui de l’Internationale ? (…)

Préface d’Alfred Rosmer

"Depuis que Lénine est mort"

par Max Eastman

Un livre vient de paraître à Londres (1), qui a eu tout de suite un grand retentissement dans les milieux ouvriers.
On n’en sera pas surpris lorsqu’on saura qu’il s’agit d’une étude sérieuse, approfondie, non officielle, de la récente crise du Parti communiste russe, écrite par un homme qui, depuis 1917, n’a cessé de lutter pour la Révolution russe et pour le communisme, leur donnant, en maintes circonstances, une contribution précieuse.
Nous aurons bientôt, sans doute, une traduction française de ce livre et, ainsi, l’occasion d’en parler plus longuement. Mais dès aujourd’hui nous pouvons faire quelques remarques provoquées par la publication anglaise et les discussions qu’elle a suscitées.

L’auteur de ce livre, Max Eastman, bien connu en Amérique et en Angleterre, l’est beaucoup moins en France.

Pourtant, ceux qui n’ont pas attendu 1924 pour découvrir la Révolution russe et le bolchevisme, ont eu plus d’une occasion de faire connaissance avec lui et avec la revue qu’il publia à New-York, appelée d’abord The Masses, puis à la suite d’un procès, The Liberator et fondue aujourd’hui dans le Workers’ Monthly. Cette revue fut une des rares publications internationales qui dénoncèrent sans merci la guerre impérialiste et c’est elle qui apporta, sur la Révolution russe, les informations, les documents les plus utiles, des récits de témoins oculaires. John Reed était un de ses principaux collaborateurs et c’est au Liberator qu’il envoya ses correspondances clairvoyantes sur le régime Kerensky d’abord, puis, lors de la prise du pouvoir par les bolcheviks, les chapitres essentiels de son livre Six jours qui ont secoué le monde.

Le Liberator eut tôt fait de grouper autour de lui tous ceux qui, à travers le monde, avaient donné tout de suite une adhésion sans réserve à la Révolution bolchevique. On sait qu’à cette époque nos camarades russes étaient férocement bloqués, isolés. Nulle possibilité de communiquer avec leurs amis du dehors ni d’être informés de ce qui se passait hors de Russie. Le Liberator forçait le blocus et, chaque mois, apportait son ample contingent d’informations véridiques, ses justes commentaires des faits, précieuses munitions pour la bataille à livrer en Amérique et en Europe contre la bourgeoisie et ses valets social-démocrates, qui, par le mensonge systématique, s’efforçaient d’égarer les ouvriers. On aura une idée du rayonnement du Liberator et de son influence à cette époque de vie ardente et difficile de la Russie des Soviets si on pense que son tirage atteignit alors et dépassa le chiffre de cinquante mille.

Qu’on ne raconte pas qu’il s’agissait seulement d’une défense sentimentale de la Révolution russe. A côté des informations, et s’appuyant sur elles, Eastman examinait les idées nouvelles, que le formidable ébranlement provoqué par l’écroulement du tsarisme répandit dans le monde. C’est ainsi que, dès le printemps 1917, alors qu’on avait encore peu entendu parler de Lénine, il écrivait que les Soviets devaient devenir et deviendraient le seul pouvoir et qu’il approuva et défendit, au moment où elles étaient prises, les mesures par lesquelles les bolcheviks assurèrent et consolidèrent le pouvoir des Soviets, de la dissolution de l’Assemblée constituante au procès des socialistes-révolutionnaires. Approbations compréhensive, de communiste authentique qui, à l’occasion, ne craint pas de critiquer.
Eastman était en Russie lorsque éclata la crise récente, aggravée singulièrement par la maladie et la mort de Lénine. Il y séjournait depuis longtemps déjà ; il avait étudié sérieusement le développement de la Révolution, ses diverses phases, s’informant lui-même, apprenant la langue et parcourant le pays dans tous les sens. Il était, par suite, bien à même de comprendre la signification profonde et vraie de la crise, d’autant qu’il n’est pas, comme on l’a pu voir, un homme qui se borne à répéter une consigne.

Ce n’est pas sans mûre réflexion qu’il s’est décidé à écrire et à publier son livre. Les critiques des chefs du Parti communiste russe et de leurs méthodes risquent d’atteindre la Révolution elle-même. Mais, d’autre part, au point où en sont les choses aujourd’hui, il est sûr que le premier devoir qui s’impose est d’informer exactement les ouvriers sur des discussions qui ont eu une si grande répercussion dans l’Internationale.

La « bolchevisation à la Zinoviev » a étendu partout ses ravages, en Angleterre comme ailleurs. Entre autres méfaits, elle réussit merveilleusement à déformer les caractères, à avilir les hommes. Il nous serait facile d’en citer quelques exemples trop frappants. Les « bolcheviks » anglais n’ont pas manqué d’agir, à l’égard d’Eastman, selon les nouvelles méthodes. Pour le combattre, on a travesti sa pensée, on a commis des faux grossiers, on a menti. Mais si attristant qu’il soit de se heurter sans cesse maintenant à de tels procédés, il faut voir, dans le cas présent, un hommage involontaire et inconscient à la valeur durable du travail de Max Eastman.

A. ROSMER

[1] Since Lenin died. – Ed. The Labour Publishing Cy, Londres ; 2 sh.

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