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Qui était Léon Sédov

lundi 18 novembre 2013, par Robert Paris

« La mort de Léon Sédov infligea la blessure la plus profonde, et à l’endroit le plus vulnérable. Lev Davidovitch et Natalia Ivanovna se sont enfermés dans leur chambre et ont refusé de voir personne. Pendant toute une semaine, ils ne sont plus sortis de leur chambre et une seule personne avait le droit d’entrer pour amener le courrier et la nourriture, dont ils mangèrent très peu.

Ce furent des jours affreux pour tous les membres du secrétariat. Nous n’avons plus vu ni L.D. ni Natalia. Nous ne savions pas comment ils allaient et nous redoutions les conséquences sur eux de cette tragédie. Nous avons déménagé les machines à écrire, le téléphone, et même les sonnettes des portes à la maison de la garde, pour qu’ils ne les entendent pas de leur chambre. Leur coin de la maison [sise à Coyoacan, alors en bordure sud de Mexico City] a été plongé dans un silence de mort. L’air était oppressant, comme si toute la chaîne de montagne de Mexico pesait de tout son poids sur cette seule maison.

Le coup était d’autant plus dur que Léon Sédov était non seulement leur seul enfant survivant, mais avait été le plus proche collaborateur littéraire et politique de Trotsky. Quand Trotsky était interné en Norvège, bâillonné, interdit de pouvoir répondre aux accusations lancées contre lui lors du premier procès de Moscou (août 1936), Sédov avait publié Le Livre Rouge, qui, en démasquant brillamment les faussaires de Moscou, avait porté un coup irréparable au prestige du GPU.

Durant ces jours sombres, après que la tragique nouvelle nous fut parvenue, quand Lev Davidovitch et Natalia Ivanovna étaient enfermés dans leur chambre, il a écrit l’histoire de la courte vie de leur fils. C’était la première fois depuis avant la Révolution que Trotsky écrivait à la main.

Le huitième jour, Léon Trotsky est sorti de la chambre. A sa vue, j’ai été pétrifiée. Lui toujours si propre et méticuleux, ne s’était pas rasé depuis une semaine. Son visage était profondément marqué. Ses yeux étaient gonflés d’avoir trop pleuré. Sans prononcer un mot, il m’a tendu le manuscrit, Léon Sédov, fils, ami, combattant, qui contenait parmi les passages les plus poignants de ses écrits. Un passage disait : « J’ai informé Natalia de la mort de notre fils, en ce même mois de février où il y a 32 ans, elle était venue m’apprendre en prison la nouvelle de sa naissance. Ainsi s’achevait ce jour du 16 février, le plus noir de nos vies personnelles… Avec notre fils est mort tout ce qui restait encore jeune en nous… »

Mais même ce terrible deuil n’a pas diminué l’ardeur de Trotsky pour la cause révolutionnaire. La brochure était dédiée « à la jeunesse prolétarienne ». Si le GPU avait compté sur ce coup pour l’abattre, ils s’étaient trompés d’homme. »

Raya Dunayevskaya

Léon Sédov
le fils – l’ami – le militant
dédié à la jeunesse prolétarienne

L’enquête sur la mort de Léon Sédov

Un ouvrage de Léon Sédov

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