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Russie, Octobre 1917 : Salut à la Révolution prolétarienne !

mercredi 26 février 2014, par Robert Paris

Messages

  • Conseil des Commissaires du Peuple

    Déclaration des droits des peuples de Russie

    2/15 novembre 1917

    La révolution d’octobre des ouvriers et des paysans a commencé sous le drapeau commun de l’affranchissement.

    Les paysans sont affranchis du joug des gros propriétaires, car il n’y a plus de propriété privée sur la terre, — elle est supprimée.

    Les soldats et les matelots sont affranchis du pouvoir des généraux autocrates ; les généraux dorénavant seront élus et amovibles.

    Les ouvriers sont affranchis des caprices et de l’arbitraire des capitalistes, car à partir d’aujourd’hui un contrôle sera établi par les ouvriers sur les usines et fabriques.

    Il ne reste que les peuples de Russie, qui ont patienté et patientent sous le joug et l’arbitraire et qu’il faut s’occuper immédiatement d’affranchir et de libérer.

    A l’époque du tsarisme, les peuples de Russie étaient excités les uns contre les autres. Les résultats de cette politique sont connus : massacres et pogroms d’un côté, esclavage des peuples de l’autre.

    Il ne peut pas y avoir de retour vers cette politique honteuse.

    Aujourd’hui elle doit être remplacée par une politique volontaire et honnête d’union des peuples de Russie.

    A l’époque de l’impérialisme, après la révolution de février quand le pouvoir passa aux mains de la bourgeoisie cadette, la politique d’excitation fut remplacée par une lâche politique de méfiance envers les peuples de Russie, politique de chicaneries et de provocations se couvrant des mots de « liberté » et « d’égalité » des peuples. Les résultats de cette politique sont connus : augmentation de l’antagonisme entre les nationalités, manque de confiance mutuelle.

    A cette politique indigne, de mensonges et de méfiance, de chicaneries et de provocations, il doit être mis un terme. Elle doit être remplacée aujourd’hui par une politique ouverte et honnête, conduisant à une confiance mutuelle complète des peuples de Russie.

    C’est seulement grâce à une telle confiance que peut se former l’union honnête et solide de tous les peuples de Russie.

    C’est seulement grâce à une telle union que peuvent se souder les ouvriers et paysans de Russie en une force révolutionnaire capable de se défendre contre tout attentat de la part de la bourgeoisie impérialiste et annexionniste.

    Partant de ce principe, le Ier congrès des conseils, au mois de juin de cette année, proclama le droit pour les peuples de Russie de disposer d’eux-mêmes.

    Le IIe congrès des soviets au mois d’octobre dernier confirma ce droit d’une façon plus décisive et plus précise.

    Exécutant la volonté de ces conseils, le conseil des commissaires du peuple a résolu de se guider dans la question des nationalités sur les principes suivants :

    Egalité et souveraineté des peuples de Russie.

    Droit des peuples de Russie de disposer deux-mêmes, jusqu’à séparation et constitution d’un état indépendant.

    Suppression de tous privilèges et limitations, nationaux ou religieux.

    Libre développement des minorités nationales et groupes ethnographiques, habitant le territoire russe.

    Des décrets seront préparés immédiatement après constitution d’une commission sur les nationalités.

  • Conseil des Commissaires du Peuple

    Décret sur le contrôle ouvrier

    14 novembre 1917

    En vue d’une organisation régulière de l’activité économique nationale, il est établi dans toutes les compagnies industrielles commerciales, bancaires, agricoles, de transport, coopératives de production, et autres entreprises occupant des ouvriers soit dans des ateliers ou chantiers, soit au dehors, un contrôle des ouvriers sur la production, la vente et le magasinage des produits et matières premières, ainsi que sur la gestion financière de l’entreprise.

    Le contrôle appartient à tous les ouvriers de l’entreprise par l’intermédiaire de leurs institutions élues, à savoir : comités d’usines et de fabriques, conseils de starostes, etc, avec la participation des représentants des employés et du personnel technique.

    Pour chaque ville importante, ou gouvernement, ou région industrielle, il est créé une commission régionale de contrôle, composée des représentants des unions professionnelles, des comités des usines et fabriques, et autres comités et des coopératives ouvrières. Cette commission est rattachée aux conseil des députés ouvriers et soldats.

    Jusqu’à la convocation du Congrès des conseils du contrôle ouvrier il est créé à Petrograd un conseil du contrôle ouvrier pour toute la Russie ; en font partie les représentants des organisations suivantes : Comité central exécutif du conseil des députés ouvriers et soldats pour toute la Russie — 5 membres ; Comité central exécutif des députés paysans pour toute la Russie — 5 membres ; Conseil des unions professionnelles pour toute la Russie — 5 membres ; comité central des coopératives ouvrières de toute la Russie — 2 membres ; bureau des comités d’usines et de fabriques de toute la Russie — 5 membres ; union des ingénieurs et techniciens de toute la Russie — 5 membres ; union des agronomes de toute la Russie — 2 membres ; chaque union ouvrière de toute la Russie à raison d’un membre, si l’union a moins de 100 000 membres, et de deux membres, si elle en a davantage ; conseil des unions professionnelles de Petrograd — 2 membres.

    Près des organes supérieurs du contrôle ouvrier sont créées des commissions de spécialistes (techniciens, comptables, etc.) qui, sur l’initiative de ces organes ou sur la demande des commissions ouvrières de contrôle, viennent sur place procéder à l’examen technique et financier des entreprises.

    Les commissions ouvrières de contrôle ont le droit de surveiller la production, de fixer le minimum de rendement de l’entreprise et de prendre des mesures pour établir le prix de revient des objets fabriqués.

    Les commissions ouvrières de contrôle ont le droit de contrôler toute la correspondance de l’entreprise et les propriétaires de l’entreprise seront judiciairement responsables de toute dissimulation de correspondance. Le secret commercial est aboli. Les propriétaires de l’entreprise doivent présenter aux commissions ouvrières de contrôle tous leurs livres et bilans, ainsi bien pour l’exercice en cours que pour les exercices écoulés.

    Les décisions des commissions ouvrières de contrôle ont un caractère exécutoire à l’encontre des propriétaires d’entreprise ; elles peuvent être annulées seulement par une décision des organes supérieurs du contrôle ouvrier.

    L’entrepreneur et l’administration de l’entreprise ont le droit d’exercer, dans un délai de 3 jours, devant la juridiction supérieure compétente (commission régionale de contrôle), un recours contre les décisions des commissions ouvrières de contrôle.

    Dans toutes les entreprises, les propriétaires et les représentants des ouvriers et employés, membres élus des commissions de contrôle, sont responsables devant le gouvernement de l’observation de l’ordre le plus rigoureux, de la discipline et de la sauvegarde des biens de l’entreprise. Les personnes qui auront dissimulé des matières premières, des produits, des commandes, qui auront commis des irrégularités dans la tenue des livres, etc., sont pénalement responsables de leurs actes.

    Les questions contentieuses, les conflits entre les commissions ouvrières de contrôle, les recours des propriétaires d’entreprises contre les décisions de ces dernières commissions, sont de la compétence des commissions régionales de contrôle (article 3). Ces commissions régionales publient, dans les limites où elles y sont autorisées par les décisions et indications du Conseil du contrôle ouvrier pour toute la Russie, des instructions qui tiennent compte des particularités de la production et des conditions locales ; elles surveillent également le fonctionnement des commissions ouvrières de contrôle.

    Le Conseil du contrôle ouvrier pour toute la Russie élabore les plans généraux du contrôle ouvrier, les instructions, promulgue des décisions obligatoires, régularise les rapports des commissions régionales de contrôle et statue en dernière instance sur tout ce qui concerne le contrôle ouvrier.

    Le Conseil du contrôle ouvrier pour toute la Russie met le fonctionnement des commissions régionales de contrôle en concordance avec celui de toutes les autres institutions touchant à l’organisation de l’activité économique nationale.

    Des règlements concernant les rapports entre le Conseil du contrôle ouvrier pour toute la Russie et les autres institutions touchant à l’organisation de l’activité économique nationale seront publiés séparément.

    Toutes les lois et circulaires restrictives du fonctionnement des comités d’usines et de fabriques, etc., et des conseils des ouvriers et employés, sont annulées.

    Au nom du gouvernement de la République russe, le président du Conseil des commissaires du peuple,

    Oulianof (Lénine).

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