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Hollande-Valls, le gouvernement de quel combat ?

mardi 8 avril 2014, par Robert Paris

Hollande-Valls, le gouvernement de quel combat ?

Il suffit de voter à droite ou à l’extrême droite pour avoir élu un gouvernement favorable aux patrons, soutien inconditionnel des banquiers, financiers et trusts et hostile aux travailleurs et aux milieux populaires et ne faisant appel aux milieux moyens que de manière démagogique. Mais suffit-il de voter à gauche pour avoir un Etat au service des travailleurs et des plus démunis ? Certainement pas ! Il suffit d’un Sarkozy pour avoir une attaque en règle contre les retraites, le code du travail et les services publics mais avec un Hollande, ce n’est pas mieux ! Il ne suffit même pas que les milieux populaires qui avaient voté Hollande lui donnent un avertissement électoral en refusant de voter à nouveau pour le parti socialiste pour que le gouvernement de gauche change de cap et cesse de soutenir exclusivement les patrons. Au contraire, avec le gouvernement Hollande-Valls, on a un des gouvernements les plus violemment hostiles aux milieux populaires concoctés depuis longtemps.

Valls lui-même, c’est déjà tout un poème. Avoir choisi Valls comme ministre de l’Intérieur, c’était déjà choisir celui qui déclarait s’attaquer aux « blacks et beurs » et favoriser « les blancs blancos » dans sa mairie d’Evry ! Cela a été le ministre qui n’a pas laissé de semaine sans faire campagne contre les Roms, les immigrés, les jeunes de banlieue, les Musulmans, qui n’a pas craint d’envoyer sa police contre les travailleurs menacés de licenciements… Le choisir comme premier ministre, c’est prendre celui qui s’était démarqué dans la primaire socialiste pour choisir le candidat président par une campagne en faveur des patrons. Valls défendait « le déverrouillage des 35 heures », « la création d’un ministère de l’Économie franco-allemand » ou encore « un allégement des coûts des entreprises ». Dans la course à l’investiture PS en 2011, il se disait également « convaincu que la Gauche doit renouer un véritable pacte avec le monde économique, avec le monde de l’entreprise… » Bien entendu, le « monde de l’entreprise », pour tous ces gens-là qui se disent « socialistes » ce n’est pas la classe ouvrière….

Valls, durant la primaire présidentielle socialiste de 2011, développe un programme économique donnant la priorité à la baisse des déficits au-dessous de 3 % dès 2013 et à celle de la dette publique, prônant l’inscription de la règle d’or budgétaire dans la Constitution, rejetée par son parti. Pour rétablir l’équilibre, il préconise ainsi la hausse des impôts, la remise en cause des 35 heures, et la modération des salaires. Il souhaite également l’instauration de la « TVA sociale », ou « TVA protection », visant essentiellement à augmenter la TVA sur nombre de produits de consommation dits de « non première nécessité » en échange d’un allègement des cotisations sociales portant sur les salaires). Il propose également un « Small Business Act » pour les PME.

Il plaide également pour l’allongement de la durée de cotisations pour fixer l’âge du départ en retraite et « l’alignement des régimes spéciaux [de retraite] sur le régime général. » En 2010, il s’est déclaré favorable au contrôle de la Commission européenne sur les budgets nationaux, jugeant cela « incontestablement » nécessaire.

Premier ministre, Manuel Valls se positionne d’emblée en défenseur des capitalistes : « Nous devons soutenir les entreprises… Nous allons mobiliser 10, peut être 20 milliards pour les entreprises… Il faut agir vite…. »

« Réduire les déficits, il n’y a pas d’autre choix, c’est une question de crédibilité pour la France, notre dette, nous devons la maîtriser sinon nous perdons notre souveraineté nationale », a dit Valls.
Il a juré d’appliquer le prétendu Pacte de responsabilité de Hollande – un ensemble de coupes sociales qui comprend 50 milliards en réduction des dépenses, 20 milliards d’exonérations d’impôts pour les entreprises et des réductions de la contribution des employeurs aux aides familiales estimées à 10 milliards d’euros.

On nous bassine sans cesse dans les média sur la prétendue popularité de Valls, prouvée par les sondages d’opinion. Mais que signifient-ils sinon que ce personnage reçoit des suffrages de droite et d’extrême droite en plus de quelques (rares) suffrages de gauche… Sa popularité provient également d’une vaste campagne de presse soutenue par un puissant lobby de grands patrons milliardaires comme Dassault, Fouks, Pinault, Bompard, Bouygues, Bolloré, etc…

Le virage à droite entamé par Hollande avant les municipales s’accentue après. Au-delà des péripéties politiciennes, il marque surtout la nécessité pour la classe dirigeante d’accélérer dans l’offensive contre les CDI, contre les retraites, contre les salaires, contre les conditions de travail, contre les services publics, contre la sécu, contre les sans papiers, etc… Ce n’est pas une question de lutte entre gauche, droite et extrême droite. C’est une question de classe.

La crise du système capitaliste ne laisse aucune latitude pour une autre politique des gouvernants de la bourgeoisie. Et la gauche gouvernementale n’est pas moins que les autres partis au service de la bourgeoisie capitaliste.

Certes, le gouvernement Valls-Hollande aura un affichage plus à droite que le précédent, au point que les écologistes ne se voient même pas y participer alors qu’ils avaient avalé toutes les couleuvres du précédent et que le Front de Gauche y voit carrément un gouvernement de droite alors qu’il se disait peu avant disponible pour toute proposition de gouverner avec Hollande.

L’essentiel n’est nullement dans ces magouilles politiciennes mais dans la lutte des classes elle-même. Certes, les patrons la mènent actuellement, mais ils peuvent le faire parce qu’ils trouvent des syndicats pour signer des accords comme l’ANI, ou comme le pacte de responsabilité, des accords d’entreprise comme à Renault ou PSA, c’est-à-dire des accords dans lesquels les intérêts des salariés sont ouvertement bafoués sous le prétexte d’un chantage à l’emploi, accord organisés sous l’égide et avec la bénédiction du gouvernement de gauche.

Ce gouvernement a eu jusqu’à présent la caution syndicale. Les grandes fédérations ont accepté de participer à toutes ses discussions sur les « pactes », à toutes les négociations sur les privatisations, sur la casse du système social, … les protestations contre les mesures antisociales du gouvernement sont restées minimes et les mobilisations n’ont jamais été appelées avec des efforts réels et généraux pour en découdre. On se souvient que les fédérations syndicales de salariés avaient pris parti contre Sarkozy en prétendant que tout ce qui bloquait sur le terrain social venait de sa personne. On voit aujourd’hui à quel point ils mentaient. Si le mouvement des retraites de 2010 a échoué, ce n’est pas parce que Sarkozy aurait été un gouvernement antisocial fort mais parce que les fédérations syndicales l’ont envoyé percuter un mur, ont refusé la perspective de la généralisation de la lutte et de la grève.

Le gouvernement Hollande-Valls n’est pas davantage un gouvernement fort contre la classe ouvrière que les précédents même s’il se proclame fièrement un « gouvernement de combat ». Il suffirait que les travailleurs et les militants syndicalistes honnêtes cessent de se sentir liés à ce gouvernement parce qu’il se prétend de gauche et mènent la lutte, sans crainte d’en découdre avec lui, prenant en compte à quel point il est clair que c’est un gouvernement classique de la bourgeoisie française, avec un « président normal » de celle-ci, qu’il n’a aucune solidarité à avoir avec lui.

A l’heure actuelle, la plus grande force est encore et toujours la classe ouvrière, si elle décide qu’il y en a assez qu’on sauve les banques comme Dexia mais pas les hôpitaux qui lui ont fait des emprunts qui se sont révélés pourris, qu’on aide Renault et PSA mais pas les salariés que ces trusts attaquent, assez qu’on détruise les contrats CDI, assez qu’on expulse les gens de leurs logements, assez qu’on ferme les compte en banque des petites gens dans le rouge, assez qu’on coupe le gaz et l’électricité de leurs maisons, assez qu’on refuse des papiers aux travailleurs sans papiers qui veulent juste pouvoir vivre et travailler alors qu’on laisse les patrons profiter de leur situation précaire, assez qu’on jette la jeunesse dans le chômage et la misère, assez qu’on oppose entre elles les populations d’origine française et d’origine étrangère, assez qu’on oppose les jeunes et les vieux, les hommes et les femmes, les Français et les étrangers, assez qu’on dépense des milliards dans des guerres aux quatre coins du monde, assez qu’on soutienne les dictateurs d’Afrique et qu’on prétende en même temps libérer à coups de canons les peuples de Syrie, du Mali, de Côte d’Ivoire ou de Libye, assez qu’on monte la prochaine guerre mondiale en mobilisant contre la Russie et la Chine ainsi que leurs alliés iraniens, syriens, ou nord-coréens, assez qu’on fomente le fascisme en France en développant la démagogie anti-Roms.

Messages

  • Valls promet des miettes aux salariés, des déductions d’impôts aux patrons et des suppressions de services publics par la baisse des dépenses !

  • Le premier ministre, ancien maire d’Evry, ancien ministre de l’intérieur a attribué, en avril 2011, le marché « d’élaboration du projet de territoire » de l’agglomération d’Évry à une urbaniste qui n’est autre que son ex-compagne. Parmi les candidats non retenus, l’architecte Michel Cantal-Dupart, moins-disant, s’étonne des modalités de l’appel d’offres.

  • Les verts indécrottables : "Nous sommes dans la majorité présidentielle"

  • Vous voulez savoir si nous ne sommes pas un peu trop de parti pris contre ce gouvernement Hollande-Valls en le décrivant comme un gouvernement à la botte des patrons ? Qu’il vous suffise d’entendre la réaction du "patron des patrons", de Pierre Gattaz, très à droite et très revendicatif côté patronal qui a affirmé à entendre le discours de Valls pour "le vote de confiance" : "Je salue ce discours !"

  • Le discours « de la confiance » de Valls a… valsé avec les milliards :

     réduction de la dépense publique de 50 milliards dont 10 milliards de supprimées à l’Assurance-maladie, 10 milliards de supprimées aux collectivités territoriales, 15 milliards de supprimés à la Sécurité sociale, et le reste supprimé aux services publics…

     cadeau de 6 milliards aux patrons par le suppression de la contribution sociale de solidarité des sociétés

     cadeau aux patrons de la surtaxe « exceptionnelle » de l’impôt sur les sociétés

     abaissement pour les patrons du taux normal de l’IS (33,33 %) à 28 % en 2020

    Selon les calculs de fiscalistes interrogés par Le Monde, toutes ces mesures combinées représentent potentiellement un allégement brut d’impôt pour les entreprises de près de 15 milliards d’euros d’ici à 2020 (6 milliards au titre de la C3S, 2,5 milliards pour la surtaxe et un peu plus de 6 milliards pour la baisse de l’IS). Un ordre de grandeur confirmé par des sources gouvernementales.

    Contrepartie en engagements d’embauches ? Vous n’y êtes pas !

  • C’est même 20 milliards que Valls souhaite voler à la Sécu !

  • Alors que l’attaque des retraites par le gouvernement Hollande se profile, la CGT propose de piéger à nouveau la riposte ouvrière qui vient dans la fausse unité intersyndicale avec les syndicats qui viennent de signer, au nom de la compétitivité des capitalistes français, l’accord de destruction du contrat de travail

    Après avoir prétendu être hostile à la réforme Fillon des retraites et avoir déclaré que l’augmentation de l’âge de départ en retraite n’était pas à l’ordre du jour, Hollande reprend l’attaque des retraites entamée par Sarkozy. L’hypocrisie que rajoute toujours la gauche gouvernementale va consister à ne pas toucher à l’âge légal de départ en contraignant les salariés à partir plus tard par une durée plus longue de cotisation. Il s’agirait de porter la durée de cotisations à 43 ans. L’âge moyen d’obtention d’un CDI étant de 26 ans dans la population active, cela signifie que Sarkozy avait porté l’âge de la retraite à 61 ans et plus tard 62 et que Hollande le porte à 69 ans ! Et ce n’est pas tout ! Hollande devrait également diminuer les pensions de retraite, les faisant baisser par rapport à l’inflation et augmenter les cotisations retraites des salariés !

    La politique d’Hollande après un an de mandat est anti-sociale dans tous les domaines et dans toutes les directions. Partout, sa stratégie est d’organiser des consultations des syndicats mais partout le résultat consiste en des reculs sociaux de grande ampleur comme ses prédécesseurs de gauche en Europe, que ce soient les dirigeants Blair et Schroeder ou les dirigeants espagnols, portugais et grecs. La crise commence à frapper l’Europe et les réactions syndicales sont à la hauteur… de la complicité des centrales avec les institutions de la bourgeoisie.

    Loin d’entrer en guerre contre les classes dirigeantes, à mesure que celles-ci démontrent leur volonté de détruire les classes travailleuses, les dirigeants syndicaux manifestent… leur désir de s’en tenir à des protestations platoniques qui ne frappent pas la bourgeoisie au cœur. Quand la bourgeoisie démontre qu’elle ne craint pas de détruire des millions d’emplois, de familles, de vies, de régions, il faut manifester la même capacité de frapper face au grand capital et les syndicats n’y sont nullement disposés. Ils n’arrêtent pas de vouloir démontrer leur volonté de négocier des reculs comme si cela allait nous sauver des coups les plus rudes de la bourgeoisie.

    Et ce n’est pas tout ! Ils participent de l’opération consistant à blanchir les bourgeoisies nationales soi-disant attaquées par la concurrence internationale et le bas coût du travail à l’étranger, propagande infâme qui accuse les travailleurs des pays pauvres alors que c’est la bourgeoisie nationale qui est la première à frapper les travailleurs, à licencier, à fermer des usines, alors que c’est l’Etat national qui, le premier, supprime des emplois, ne remplace pas les fonctionnaires partant en retraite. Et les centrales syndicales embouchent les trompettes de la défense nationale des emplois, suivant en cela les discours de l’extrême droite !

    Dans le monde entier, le Capital est en train de détruire le Travail et ces adeptes hypocrites du capitalisme que sont la gauche et les syndicats prétendent qu’il faut nous défendre pays par pays, quand ce n’est pas entreprise par entreprise, corporation par corporation et même site par site. Ils s’étonnent que les PSA Aulnay aient beau faire grève dans une seule entreprise et ne parviennent pas plus à faire reculer leur patron que n’y sont parvenus ceux de General Motors, de Goodyear, de Petroplus ou d’ArcelorMitall Florange, eux aussi condamnés à lutter dans une seule entreprise alors que tous les trusts licencient massivement. Parce que, malgré des grèves et des manifestations, les centrales syndicales se contentent d’accompagner les attaques en maugréant mais en participant aux fausses négociations qui couvrent les attaques.

    Et surtout, les centrales se gardent bien de relier entre eux toutes les attaques subies par les salariés et tous les combats menés. Pourtant, on assiste bel et bien à une offensive d’ensemble contre le monde du travail. On ne peut pas séparer l’ensemble des « réformes » antisociales des gouvernements, sur les retraites sur le code du travail, sur l’emploi, sur les retraites, sur les allocations familiales, sur la privatisation de la SNCF, sur la fin de la recherche publique, de la santé publique, sur l’allocation chômage et on en passe. Les licenciements des trusts privés ont été une attaque concertée dont PSA n’a été que le signe avant-coureur. Les centrales syndicales refusent catégoriquement de préparer une riposte coordonnée. Un geste significatif de cette volonté de s’allonger devant les attaques sur les retraites a été le discours du dirigeant de la CGT Lepaon qui, au lendemain des manifestations séparées et clairsemées du premier mai, a déclaré que, malgré sa signature de l’accord ANI de « flexi-sécurité de l’emploi », il voulait l’unité avec la CFDT et estimait les désaccords limités et sans gravité ! Bien la peine d’avoir manifesté contre l’accord ANI et déclaré que c’était l’un des pires reculs depuis des décennies sur le contrat de travail pour ensuite minimiser la participation de syndicats à cette pantalonnade syndicale…

    Cela en dit long en tout cas sur la manière dont la CGT compte promener les salariés pour soi-disant défendre les retraites, dans la même lancée de prétendue « unité » qui a déjà mené à l’échec face à Sarkozy-Fillon.

    Rappelons que ces centrales syndicales qui se disaient « unies pour défendre les retraites » étaient surtout unies contre l’idée d’appeler à la grève générale, Bernard Thibaut, dirigeant de l’époque de la CGT, affirmant que ce n’était nullement une méthode dans la tradition du mouvement ouvrier en France !!! Elles étaient unies pour que le jour d’action ne soit pas un jour de grève comme le premier mai ou comme un week-end ! Elles étaient unies pour laisser seuls en grève les travailleurs du secteur des raffineries pétrolières, allant jusqu’à faire croire qu’on allait « faire reculer Sarkozy » par ce seul blocage pétrolier. Ensuite, elles ont-elles-mêmes démobilisé les manifestants en affirmant qu’on ne gagnerait pas tant que Sarkozy gouvernerait et qu’il n’y avait qu’à voter à gauche. On voit à quel point elles ont menti puisque la gauche reprend exactement de la même manière le travail de destruction de Sarkozy. La gauche de la gauche qui s’en indigne a cautionné l’opération et se revendique encore d’avoir aidé Hollande- ce Sarkozy-bis à venir au pouvoir.

    Et ce n’est même pas un Sarkozy-bis qui gouverne. C’est pire car il a la caution des chefs des centrales syndicales même si elles ne le disent pas ouvertement. C’est en effet la première fois que deux chefs de la CFDT participent directement à un gouvernement. Quand on pense que les dirigeants syndicaux prétendent que le syndicalisme ne doit pas se mêler de faire de la politique tant ils veulent que les luttes de la classe ouvrière ne prennent surtout pas un tour politique !

    C’est pourtant cela la véritable issue pour les travailleurs : mener leur action sur le terrain d’une politique de classe, ouvertement opposée aux classes dirigeantes et prête à les affronter sur les points qui font le plus mal à celles-ci. Il faut rendre coup pour coup et pas discuter, négocier des reculs. Car chaque recul négocié appelle une nouvelle demande des classes dirigeantes. Il n’y a pas de limite aux attaques et la reprise des attaques sur les retraites le démontre bien. Plus on cède, plus on nous demandera de céder.

    Les rôle des centrales syndicales est de faire croire que la classe ouvrière ne peut que participer à des journées d’inactions syndicales de l’intersyndicale et tout au plus protester nombreux, les classes dirigeantes sachant bien que ces journées n’auront aucun effet négatif sur leurs affaires et donc aucun poids sur les politiques envisagées.

    On ne fait pas reculer si on ne fait pas mal.

    Ce qui ferait mal aux capitalistes, c’est qu’on menace leurs intérêts. Ils menacent bien nos emplois, nos salaires, nos conditions de travail, nos contrats de travail, nos services publics, l’enseignement de nos enfants, nos logements, nos familles, nos vies. Pourquoi serions-nous gênés de les frapper directement dans leurs intérêts économiques, dans leurs manœuvres politiques ?

    Tout d’abord, les patrons, l’Etat, les centrales syndicales ne voulant pas que les travailleurs fassent de la politique, c’est certainement la première chose à faire. Et pour cela, il nous faut discuter de l’attaque qui vient dans tout le monde du travail, de l’entreprise au quartier et constituer partout des comités de défense des retraites, des services publics et des emplois.

    Il faut que ces comités se fédèrent à l’échelon national, débattent de la situation dans laquelle nous mettent les trusts et les banques, des objectifs et des perspectives, des revendications et des moyens d’action.

    Une telle œuvre d’organisation politique de la classe ouvrière serait déjà une véritable gifle à tous ceux qui prennent les travailleurs pour des moutons qui devraient seulement voter alternativement pour des partis bourgeois et petits-bourgeois, de Sarkozy à Lepen en passant par Hollande et Mélenchon.

    Nous, travailleurs, si nous le décidons, avons mieux à faire que de trainer derrière tous les Cahuzac, Guéant, DSK et autres Hollande-Sarkozy ou Sarkozy-Hollande sans parler de la milliardiaire Lepen. Tous ces avocats d’affaire prétendent que les travailleurs n’ont pas à faire de politique pour se faire, au pouvoir, bien tranquillement les avocats des capitalistes.

    Ensuite, nous avons les moyens de menacer et de frapper les capitalistes.

    Si nous nous organisons nous pouvons nous préparer à bloquer toute l’économie non seulement d’un secteur d’activité, non seulement d’un pays mais de toute l’Europe au moins. Le simple fait que les salariés s’organisent eux-mêmes dans une telle perspective offensive devrait déjà donner à réfléchir aux patrons et aux gouvernants. Et ce n’est que le premier pas de l’action directe que peuvent mener les travailleurs.

    Si nous estimons que les banques et les trusts nous menacent et nous tuent, nous sommes collectivement capables de les faire chuter. Qui achète leurs produits, qui met son argent dans leurs banques, qui fait fonctionner leur système sinon les travailleurs ? Ne l’oublions pas sous prétexte qu’ils nous licencient. Le Capital ne vit que de la passivité du Travail et pas seulement de son activité.

    Cessons d’être politiquement et socialement passifs et le rapport de forces changera immédiatement.

    Nous pouvons retirer notre argent des comptes en banque, nous pouvons cesser d’acheter les produits du trust qui frappera les emplois, nous pouvons refuser nos impôts au gouvernement qui ne se sert de l’argent public que pour financer trusts et banques. Non ! Nous ne sommes pas démunis pour lutter et ne sommes pas des moutons à devoir être promenés par nos bergers syndicaux avant d’être amenés à l’abattoir que nous prépare la bourgeoisie mondiale avec ses guerres dans le monde entier, de la Syrie au Mali et de l’Afghanistan à la mer de Chine…

  • Le ministre Michel Sapin dans son parler vrai : "Notre amie, c’est la finance."

    Dans la même veine, Valls devrait affirmer : "Notre ennemi, c’est la classe ouvrière" !

  • Selon le Canard enchaîné du mercredi 19 août, François Hollande excelle dans l’art de recaser des proches ou des personnes qui lui ont été utiles à un moment donné.

    C’est le cas d’un certain nombre de Chiraquiens qui à l’instar de l’ex-président de la République avait appelé à voter pour François Hollande en 2012. Par exemple, Brigitte Girardin a été nommée à la Cour des comptes, au rang de conseillère maître. Cette dernière végétait au Quai d’Orsay depuis 2007. Au passage ce changement de poste lui a permis de tripler son salaire en passant de 2.500 euros par mois à 9.000 euros.

    Autre cas cité par le Canard enchaîné : celui de Thierry Rey, ex-gendre de Jacques Chirac. En juin 2014, il a reçu une place d’inspecteur général de la Jeunesse et des Sports.

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