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Chansons antimilitaristes contre la guerre de 1914-1918

mercredi 13 août 2014, par Robert Paris

« Un soir un caporal chanta des paroles de révolte contre la triste vie de la tranchée, de plainte, d’adieu pour les êtres chers qu’on ne reverrait peut-être plus, de colère contre les auteurs responsables de cette guerre infâme, et les riches embusqués qui laissaient battre ceux qui n’avaient rien à défendre. Au refrain, des centaines de bouches reprenaient en chœur et à la fin des applaudissements frénétiques auxquels se mêlaient les cris de « Paix ou Révolution ! A bas la guerre ! » (...) « Permission ! Permission ! »

Louis Barthas, mi-mai 1917

Chansons antimilitaristes contre la guerre de 1914-1918

Non, non, plus de combats (chanson de tranchées en 1917)

« Mais voilà qu’on nous parle de guerre
Sous le joug venu du genre humain
Va falloir gagner nos frontières
Et risquer la misère et la faim.
Iras-tu, selon le sort des astres
Risquer ta peau ou tuer ton prochain ?

Refrain :

Non, non, plus de combats !
La guerre est une boucherie.
Ici, comme là-bas
Les hommes n’ont qu’une patrie
Non, non, plus de combats !
La guerre fait trop de misères
Aimons-nous, peuples d’ici-bas,
Ne nous tuons plus entre frères !

Ouvrier travaillant à l’usine,
Toi qui vis tranquille dans ton foyer
Pour combattre les races voisines
Va falloir quitter ton atelier.
Iras-tu, selon le sort des astres
Risquer ta peau ou tuer ton prochain ?

Les canons, les fusils, les baïonnettes,
Ce ne sont pas des outils d’ouvrier,
Ils en ont, mais ceux-là sont honnêtes
Et de plus ne sont pas meurtre.
L’acier d’un couteau de charrue
Vaut mieux que celui d’un Lebell,
L’un produit tandis que l’autre tue,
L’un est utile et l’autre criminel. »

La grève des mères



Puisque le feu et la mitraille,
Puisque les fusils, les canons,
Font dans le monde des entailles
Couvrant de morts les plaines et les vallons.
Puisque les hommes sont des sauvages
Qui renient le dieu Fraternité,
Femmes debout ! Femmes à l’ouvrage !
Il faut sauver l’Humanité !

Refrain :

Refuse de peupler la Terre !
Arrête la fécondité !
Déclare la grève des mères !
Aux bourreaux, crie ta volonté !
Défends ta chair,
Défends ton sang !
A bas la guerre
Et les tyrans !

Pour faire de ton fils un homme,
Tu as peiné pendant vingt ans,
Tandis que la gueuse en assomme
En vingt secondes, des régiments.
L’enfant qui fut ton espérance,
L’être qui fut nourri de ton sein,
Meurt dans d’horribles souffrances,
Te laissant vieille, souvent sans pain.

Refrain

Est-ce que le ciel a des frontières ?
Ne couvre-t-il pas le monde entier ?
Pourquoi sur Terre des barrières ?
Pourquoi d’éternels crucifiés ?
Le meurtre n’est pas une victoire !
Qui sème la mort est un maudit !
Nous ne voulons plus, pour votre gloire,
Donner la chair de nos petits !

La chanson des bourses du travail


Premier couplet

Dans toutes les villes, dans toutes les campagnes
Vous entendez crier des mots partout
Oui, il nous faut anéantir l’Allemagne
On les aura, faut aller jusqu’au bout
Oui, mais ceux-là ne sont pas à la guerre
Ils sont chez eux à l’abri du canon
Ils sont bien loin, loin des balles meurtrières
Y a pas d’erreur, ils ne vont pas sur le front

REFRAIN

On les aura, vous pouvez être tranquille
Dans les bistrots et dans les cinémas
Au coin du feu en tapant la manille
Le civil tient bon on les aura

Deuxième couplet

On les aura la victoire est certaine
Car nos poilus ne se battent pas pour la peau
On reprendra l’Alsace et la Lorraine
Albert Thomas l’a crié assez haut
Plus de socialistes, plus de révolutionnaires
Plus d’anarchos, patriotes avant tout
Des munitions pour continuer la guerre
Pour la Patrie faut aller jusqu’au bout

REFRAIN

On les aura cela vous pouvez le croire
Car c’est Hervé et Briand qui l’ont dit
Cela est sûr on aura la victoire
Car leurs amis sont à l’abri

3° Couplet

On les aura c’est devenu populaire
Pour les civils et pour les embusqués
C’est pour cela qu’on leur donne la croix de guerre
Car les poilus ne veulent plus la porter
Mais pourtant c’est la classe ouvrière
Qui se fait tuer oui sans savoir pourquoi
Pour un drapeau, une loque, quelle chimère
Les patriotes allez-y c’est votre droit

REFRAIN

Mais nous les gars crions à bas la guerre
Sachez le bien c’est le cri le plus beau
Plus de canons ni fusils ni frontières
A bas la guerre et ses bourreaux

4° Couplet

Ecoutez tous, vous les jusqu’auboutistes
Pour les avoir je vous montre le chemin
Prendre un fusil c’est logique c’est simple
Et vous irez sûrement jusqu’à Berlin
Près du canon près des balles meurtrières
C’est votre place, il faut vous dépêcher
Car les poilus eux ne veulent plus la guerre
C’est votre devoir d’aller les remplacer

REFRAIN

Dans les tranchées cela est bien facile
Par les poilus vous serez approuvés
Engagez vous ce n’est pas difficile
Alors peut-être, peut-être vous les aurez

Chanson de Craonne



Quand au bout d’huit jours, le repos terminé,
On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c’est bien fini, on en a assez,
Personn’ ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comm’ dans un sanglot
On dit adieu aux civelots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s’en va là haut en baissant la tête…
Refrain :

Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes.
C’est bien fini, c’est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C’est à Craonne, sur le plateau,
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés,
C’est nous les sacrifiés !

Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l’espérance
Que ce soir viendra la r’lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu’un qui s’avance,
C’est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l’ombre, sous la pluie qui tombe,
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes… (au refrain)

C’est malheureux d’voir sur les grands boul’vards
Tous ces gros qui font leur foire ;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c’est pas la mêm’ chose.
Au lieu de s’cacher, tous ces embusqués,
F’raient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendr’ leurs biens, car nous n’avons rien,
Nous autr’s, les pauvr’s purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr’ les biens de ces messieurs-là. (au refrain)

Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront,
Car c’est pour eux qu’on crève.
Mais c’est fini, car les troufions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s’ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l’plateau,
Car si vous voulez faire la guerre,
Payez-la de votre peau !

Quand on est au créneau
Ce n’est pas un fricot,
D’être à quatre mètre des Pruscos.
En ce moment la pluie fait rage,
Si l’on se montre c’est un carnage.
Tous nos officiers sont dans leurs abris
En train de faire des chichis,
Et ils s’en foutent pas mal si en avant d’eux
Il y a de pauvres malheureux.
Tous ces messieurs-là encaissent le pognon
Et nous pauvres troufions
Nous n’avons que cinq ronds.

Refrain :

Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes
C’est pas fini, c’est pour toujours
De cette guerre infâme
C’est à Verdun, au fort de Vaux
Qu’on a risqué sa peau
Nous étions tous condamnés
Nous étions sacrifiés

Nous voici partis avec sac au dos
On dit adieu au repos
Car pour nous, la vie est dure
C’est terrible je vous l’assure
A Craonne là-haut
On va se faire descendre
Sans même pouvoir se défendre
Car si nous avons de très bons canons
Les boches répondent à leur son
Forcés de tenir, et dans la tranchée
Attendant l’obus qui viendra nous tuer

Non, non, plus de combats



« Mais voilà qu’on nous parle de guerre
Sous le joug venu du genre humain
Va falloir gagner nos frontières
Et risquer la misère et la faim.
Iras-tu, selon le sort des astres
Risquer ta peau ou tuer ton prochain ?

Refrain :

Non, non, plus de combats !
La guerre est une boucherie.
Ici, comme là-bas
Les hommes n’ont qu’une patrie
Non, non, plus de combats !
La guerre fait trop de misères
Aimons-nous, peuples d’ici-bas,
Ne nous tuons plus entre frères !

Ouvrier travaillant à l’usine,
Toi qui vis tranquille dans ton foyer
Pour combattre les races voisines
Va falloir quitter ton atelier.
Iras-tu, selon le sort des astres
Risquer ta peau ou tuer ton prochain

 ?
Les canons, les fusils, les baïonnettes,
Ce ne sont pas des outils d’ouvrier,
Ils en ont, mais ceux-là sont honnêtes
Et de plus ne sont pas meurtre.
L’acier d’un couteau de charrue
Vaut mieux que celui d’un Lebell,
L’un produit tandis que l’autre tue,
L’un est utile et l’autre criminel. »

La Butte rouge



Sur cette butte là y’avait pas d’gigolettes
Pas de marlous ni de beaux muscadins.
Ah c’était loin du Moulin d’la Galette,
Et de Paname qu’est le roi des patelins.
C’qu’elle en a bu du bon sang cette terre,
Sang d’ouvriers et sang de paysans,
Car les bandits qui sont cause des guerre
s
N’en meurent jamais, on n’tue qu’les innocents !

La butte rouge, c’est son nom, l’baptême s’fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin.
Aujourd’hui y’a des vignes, il y pousse du raisin,
Qui boira d’ce vin là, boira l’sang des copains.

Sur cette butte là on n’y f’sait pas la noce
Comme à Montmartre où l’champagne coule à flots,
Mais les pauvr’s gars qu’avaient laissé des gosses
Y f’saient entendre de terribles sanglots ...
C’qu’elle en a bu des larmes cette terre,
Larmes d’ouvriers et larmes de paysans
Car les bandits qui sont cause des guerres
Ne pleurent jamais, car ce sont des tyrans !

La butte rouge, c’est son nom, l’baptême s’fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin.
Aujourd’hui y’a des vignes, il y pousse du raisin,
Qui boit de ce vin là, boit les larmes des copains.

Sur cette butte là, on y r’fait des vendanges,
On y entend des cris et des chansons :
Filles et gars doucement qui échangent
Des mots d’amour qui donnent le frisson.
Peuvent-ils songer, dans leurs folles étreintes,
Qu’à cet endroit où s’échangent leurs baisers,
J’ai entendu la nuit monter des plaintes
Et j’y ai vu des gars au crâne brisé !

La butte rouge, c’est son nom, l’baptême s’fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin.
Aujourd’hui y’a des vignes, il y pousse du raisin.
Mais moi j’y vois des croix portant l’nom des copains.

..

Mutins de 1917



Vous n´êtes pas aux Monuments aux Morts
Vous n´êtes même plus dans les mémoires
Comme vos compagnons de la Mer Noire :
Vous êtes morts et deux fois morts.
A vos petits enfants l´on ne répète
Jamais comment finit leur grand-papa :
Il y a des chos´s dont on ne parle pas,
Mutins de mil neuf cent dix-sept

Sur votre dos, les Joffre et les Nivelle
Faisaient carrièr´ dans les états-majors,
Leur humeur décidait de votre sort :
Aujourd´hui qui se le rappelle ?
Au lieu de s´emmerder en garnison,
Au lieu de piétiner au même grade,
C´était le temps béni de l´empoignade,
Vous parlez d´un´ belle occasion...

Vous aviez fait tant d´assauts inutiles,
Juste pour corser le communiqué,
Vous vous sentiez tellement cocufiés,
Telle´ment pris pour des imbéciles,
Que vous avez voulu que ça s´arrête,
Cet abattoir tenu par la patrie,
Cette nationale charcuterie,
Mutins de mil neuf cent dix-sept

Avant l´attaque arrivaient les cercueils
Et vous coupiez votre pain sur leurs planches,
Tout juste si le crêpe à votre manche
N´annonçait votre propre deuil.
Par malheur, la France n´était pas prête,
Se révolter lui paraissait énorme,
Ell´ bavait encore devant l´uniforme,
Mutins de mil neuf cent dix-sept

L´Histoir´ vous a jetés dans ses égouts,
Cachant sous les flots de ses Marseillaise
Qu´un´ bonne moitié de l´armée française
Brûlait de faire comme vous.
Un jour, sortirez-vous des oubliettes ?
Un jour verrons-nous gagner votre cause ?
J´en doute, à voir le train où vont les choses
Mutins de mil neuf cent dix-sept,
Mutins de mil neuf cent dix-sept

L’appel de l’Internationale communiste



Quittez les machines,
Dehors, prolétaires,
Marchez et marchez,
Formez-vous pour la lutte.
Drapeau déployé
Et les armes chargées
Au pas cadencé,
Pour l’assaut, avancez,
Il faut gagner le monde !
Prolétaires, debout.

Le sang de nos frères
Réclame vengeance.
Plus rien n’arrêtera
La colère des masses.
A Londres, à Paris,
Budapest et Berlin,
Prenez le pouvoir,
Bataillons ouvriers.
Prenez votre revanche !
Bataillons ouvriers.

Les meilleurs des nôtres
Sont morts dans la lutte
Frappés, assommés
Enchaînés dans les bagnes.
Nous ne craignons pas
Les tortures et la mort,
En avant, prolétaires,
Soyons prêts, soyons forts.
En avant, prolétaires !
Soyons prêts, soyons forts.

Zimmerwald



Pionniers rouges, marchons en colonnes,
Nos pas martèlent le sol ;
Drapeaux rouges éclatants au soleil du couchant
Emergeant de la houle des blés,
Nos pas sur le sol semblent dire en cadence :
Tu guideras nos pas, Zimmerwald.
Là-bas, émergeant de la plaine,
Paysan reprend haleine,
De la guerre a souffert bien qu’il n’ait pas de terre,
Aujourd’hui c’est toujours la misère ;
On entend sa faux qui chante dans les blés :
Tu guideras nos pas, Zimmerwald.

Sortant éreinté de la mine,
Regagnant son noir coron,
Le mineur que l’on croise et qui lève le poing
Dit : le monde va changer de base.
Le pic sur le sol, qui creuse le charbon :
Tu guideras nos pas, Zimmerwald.

Voici un régiment qui passe.
Bétail marchant vers la guerre.
Dans les rangs des yeux clairs fixent notre drapeau
Mais l’officier oblige à se taire.
Au reflet des fusils le soleil a écrit :
Tu guideras nos pas, Zimmerwald.

Partout la parole de Lénine,
De Liebknecht et de Rosa
Retentit dans les champs, les casernes, les usines,
L’ennemi est dans notre pays ;
Si la guerre éclate, le bourgeois à abattre
Sera écrasé par Zimmerwald.

Tu ne reviendras pas de Léo Ferré



Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles
Jeune homme dont j’ai vu battre le cœur à nu
Quand j’ai déchiré ta chemise et toi non plus
Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille

Qu’un obus a coupé par le travers en deux
Pour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre
Et toi le tatoué l’ancien légionnaire
Tu survivras longtemps sans visage sans yeux

On part Dieu sait pour où Ça tient du mauvais rêve
On glissera le long de la ligne de feu
Quelque part ça commence à n’être plus du jeu
Les bonshommes là-bas attendent la relève

Roule au loin roule train des dernières lueurs
Les soldats assoupis que la danse secoue
Laissent pencher leur front et fléchissent le cou
Cela sent le tabac la laine et la sueur

Comment vous regarder sans voir vos destinées
Fiancés de la terre et promis des douleurs
La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs
Vous bougez vaguement vos jambes condamnées

Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit
Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places
Déjà le souvenir de vos amours s’efface
Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri

Pourquoi ils ont tué Jaurès


Ils étaient usés à quinze ans
Ils finissaient en débutant
Les douze mois s´appelaient décembre
Quelle vie ont eu nos grand-parents
Entre l´absinthe et les grand-messes
Ils étaient vieux avant que d´être
Quinze heures par jour le corps en laisse
Laissent au visage un teint de cendres
Oui notre Monsieur, oui notre bon Maître


Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

On ne peut pas dire qu´ils furent esclaves
De là à dire qu´ils ont vécu
Lorsque l´on part aussi vaincu
C´est dur de sortir de l´enclave
Et pourtant l´espoir fleurissait
Dans les rêves qui montaient aux cieux
Des quelques ceux qui refusaient
De ramper jusqu´à la vieillesse
Oui notre bon Maître, oui notre Monsieur

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Si par malheur ils survivaient
C´était pour partir à la guerre
C´était pour finir à la guerre
Aux ordres de quelque sabreur
Qui exigeait du bout des lèvres
Qu´ils aillent ouvrir au champ d´horreur
Leurs vingt ans qui n´avaient pu naître
Et ils mouraient à pleine peur
Tout miséreux oui notre bon Maître
Couverts de prèles oui notre Monsieur
Demandez-vous belle jeunesse
Le temps de l´ombre d´un souvenir
Le temps de souffle d´un soupir

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

La guerre de 14-18 de Georges Brassens



Depuis que l´homme écrit l´Histoire
Depuis qu´il bataille à cœur joie
Entre mille et une guerr´ notoires
Si j´étais t´nu de faire un choix
A l´encontre du vieil Homère
Je déclarerais tout de suite :
"Moi, mon colon, cell´ que j´préfère,
C´est la guerr´ de quatorz´-dix-huit !"

Est-ce à dire que je méprise
Les nobles guerres de jadis
Que je m´soucie comm´ d´un´cerise
De celle de soixante-dix ?
Au contrair´, je la révère
Et lui donne un satisfecit
Mais, mon colon, celle que j´préfère
C´est la guerr´ de quatorz´-dix-huit

Je sais que les guerriers de Sparte
Plantaient pas leurs epées dans l´eau
Que les grognards de Bonaparte
Tiraient pas leur poudre aux moineaux
Leurs faits d´armes sont légendaires
Au garde-à-vous, je les félicite
Mais, mon colon, celle que j´préfère
C´est la guerr´ de quatorz´-dix-huit

Bien sûr, celle de l´an quarante
Ne m´as pas tout à fait déçu
Elle fut longue et massacrante
Et je ne crache pas dessus
Mais à mon sens, elle ne vaut guère
Guèr´ plus qu´un premier accessit
Moi, mon colon, celle que j´ préfère
C´est la guerr´ de quatorz´-dix-huit

Mon but n´est pas de chercher noise
Au guérillas, non, fichtre, non
Guerres saintes, guerres sournoises
Qui n´osent pas dire leur nom,
Chacune a quelque chos´ pour plaire
Chacune a son petit mérite
Mais, mon colon, celle que j´préfère
C´est la guerr´ de quatorz´-dix-huit

Du fond de son sac à malices
Mars va sans doute, à l´occasion,
En sortir une, un vrai délice
Qui me fera grosse impression
En attendant je persévère
A dir´ que ma guerr´ favorite
Cell´, mon colon, que j´voudrais faire
C´est la guerr´ de quatorz´-dix-huit.

Poème de Prévert contre la guerre



La mère fait du tricot
Le fils fait la guerre
Elle trouve ça tout naturel la mère
Et le père qu’est-ce qu’il fait le père ?
Il fait des affaires
Sa femme fait du tricot
Son fils la guerre
Lui des affaires
Il trouve ça tout naturel le père
Et le fils et le fils
Qu’est-ce qu’il trouve le fils ?
Il ne trouve rien absolument rien le fils
Le fils sa mère fait du tricot son père fait des affaires lui la guerre
Quand il aura fini la guerre
Il fera des affaires avec son père
La guerre continue la mère continue elle tricote
Le père continue il fait des affaires
Le fils est tué il ne continue plus
Le père et la mère vont au cimetière
Ils trouvent ça naturel le père et la mère
La vie continue la vie avec le tricot la guerre les affaires
Les affaires la guerre le tricot la guerre
Les affaires les affaires et les affaires
La vie avec le cimetière.

Jacques Prévert, Paroles

Messages

  • Le général italien Cardona envoyait ses troupes mourir en masse dans la guerre contre l’empire austro-hongrois pour la conquête de la région de Trieste, aux batailles de Gorizia et Isorno puis dans la première guerre mondiale…

    General Cadorna (chanson italienne anti-militariste - 1916)

    Le général Cadorna a écrit à la reine

    "Si vous voulez voir Trieste, je vous enverrai une carte postale"

    Bom Bom Bom avec le rugissement du canon

    Le général Cadorna mange des steaks de soldats pauvres et nous donne des châtaignes séchées

    Bom Bom Bom avec le rugissement du canon

    Le général Cadorna est devenu fou en appelant le ’99 qui est encore un garçon

    Bom Bom Bom avec le rugissement du canon

    Le général Cadorna a perdu son intellect appelé le ’99 qui pisse toujours au lit

    Bom Bom Bom avec le rugissement du canon

    Le général Cadorna a écrit la phrase suivante : "Prends-moi Gorizia, je vous enverrai sous licence"

    Bom Bom Bom avec le rugissement du canon

    Le général Cadorna "je bois" je bois "je dors et le pauvre soldat part à la guerre et ne revient pas

    Bom Bom Bom Bom avec le rugissement du canon.

    Il general Cadorna (chanson antimilitariste italienne – 1916)

    Il general Cadorna ha scritto alla regina

    « Se vuoi veder Trieste te la mando in cartolina »

    Bom bom bom al rombo del cannon

    Il general Cadorna si mangia le bistecche ai poveri soldati ci dà castagne secche

    Bom bom bom al rombo del cannon

    Il general Cadorna è diventato matto chiamà il ’99 che l’è ancor ragazzo

    Bom bom bom al rombo del cannon

    Il general Cadorna ha perso l’intelletto chiamà il ’99 che fa ancor pipì nel letto

    Bom bom bom al rombo del cannon

    Il general Cadorna ha scritto la sentenza : « Pigliatemi Gorizia, vi manderò in licenza »

    Bom bom bom al rombo del cannon

    Il general Cadorna ’l mangia ’l beve ’l dorma e il povero soldato va in guerra e non ritorna

    Bom bom bom al rombo del cannon.

    O Gorizia tu seras maudite

    La mattina del cinque di agosto

    Le matin du cinq août

    Si muovevano le truppe italiane

    Les troupes italiennes se mettaient en route

    Per Gorizia le terre lontane

    Pour Gorizia les terres lointaines

    E dolente ognun si parti

    Et chacun partit avec douleur

    Sotto l’acqua che cadeva al rovescio

    Sous l’eau qui tombait à verse

    Grandinavano le palle nemiche

    Grêlaient les balles ennemies

    Su quei monti, colline e gran valli

    Sur ces monts, collines, et grandes vallées

    Si moriva dicendo cosi :

    On mourait en disant cela :

    O Gorizia tu sei maledetta

    O Gorizia tu es maudite

    Per ogni cuore che sente coscienza

    Pour chaque coeur qui sent une conscience

    Dolorosa ci fu la partenza

    Le départ fut douloureux

    E il ritorno per molti non fu

    Et pour beaucoup il n’y eut pas de retour

    O vigliacchi che voi ve ne state

    O lâches, vous qui restez

    Con le mogli sui letti di lana

    Avec vos femmes sur des lits de laine

    Schernitori di noi carne umana

    Railleurs de nous viande humaine

    Questa guerra ci insegna a punir

    Cette guerre nous apprend à punir

    Voi chiamate " il campo d’onore "

    Vous appelez " le champ d’honneur "

    Questa terra di là dei confini

    Cette terre au-delà des confins

    Qui si muore gridando " Assassini ! "

    Ici on meurt en criant " Assassins ! "

    Maledetti sarete un di

    Vous serez maudits un jour

    Cara moglie che tu non mi senti

    Chère femme toi qui ne m’entends pas

    Raccomando ai compagni vicini

    Je confie à mes camarades proches

    Di tenermi da conto i bambini

    De prendre soin de mes enfants

    ’che io muoio col suo nome nel cuor

    Car je meurs avec son nom dans mon coeur

    O Gorizia tu sei maledetta

    O Gorizia tu es maudite

    Per ogni cuore che sente conscenza

    Pour chaque coeur qui sent une conscience

    Dolorosa ci fu la partenza

    Le départ fut douloureux

    E il ritorno per tutti non fu

    Et pour tous il n’y eut pas de retour

    Traditori, signori ufficiali,

    Traître, messieurs, officiers,

    Che la guerra l’avete voluta

    Qui avez voulu la guerre,

    Sgnanatori di carne venduta

    Des morceaux de chair vendue

    E rovina della gioventù

    Et la ruine de la jeunesse

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