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« C’était un grand patron » a déclaré le dirigeant de la CGT de Total, participant ainsi au concert général des pleureuses hypocrites !!!

jeudi 23 octobre 2014, par Robert Paris

« C’était un grand patron » a déclaré le dirigeant de la CGT de Total, participant ainsi au concert général des pleureuses hypocrites !!!

Totalement pourri, voilà ce qu’était le PDG de Total qui vient de décéder d’un accident d’avion en Russie, après avoir visité les dirigeants russes qui étaient ses amis personnels tout comme les dictateurs des pays pétrolier d’Afrique. Il ne manquait jamais une occasion de passer ses vacances avec l’un des pires criminels des Etats africains, qu’il s’agisse du dictateur du Gabon, de celui de l’Angola, de celui de la Guinée, de celui du Nigeria ou de celui du Tchad. Certains d’entre eux étaient des amis personnels du PDG.

Et particulièrement les chefs d’Etat français puisque grâce à eux, le trust n’était pas imposé… Le PDG savait défendre les intérêts de son trust face au fisc français : Total = zéro impôts ! Total est la plus grande entreprise de France mais ne paie pas d’impôts en France grâce à des investissements étrangers et elle est particulièrement remarquable par son absence totale de transparence de ses fonds et de ses investissements. Elle représente un véritable Etat dans l’Etat en France, toujours protégée quels que soient ses crimes.

L’ancien ministre de l’Industrie, Christian Estrosi (UMP), avait déclaré qu’il allait demander une commission d’enquête à l’Assemblée sur les grandes entreprises qui ne paient pas d’impôt sur les sociétés. "Comment, au moment où Total dégage 10,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010 (NDLR : il s’agit de 10milliards d’euros de profits et non de chiffre d’affaires), n’est-il pas possible d’exiger - alors qu’il ne paie pas d’impôt sur les sociétés dans notre pays -qu’il contribue à la baisse du prix à la pompe ?", s’est-il indigné. Mais, bien entendu, cela n’avait nullement été suivi dans les faits...

Le PDG avait également défendu le trust pétrolier face aux victimes de la marée noire de l’Erika mais la compagnie pétrolière avait été reconnue coupable de tous les crimes dont il prétendait la blanchir. Total était reconnue par la justice comme l’"affréteur véritable" de l’Erika et devait assumer la responsabilité civile de l’accident. Malgré ses tentatives d’annulation du jugement, en septembre 2012, la Cour de cassation avait confirmé la condamnation de Total prononcée en 2010 dans l’affaire du naufrage de l’Erika, le groupe ayant écopé de l’amende maximale de 375 000 euros. Sur le plan civil, la Cour de cassation avait donné une satisfaction supplémentaire aux victimes de la marée noire, en jugeant que Total avait commis une faute de « témérité » et devait bien « réparer les conséquences du dommage solidairement avec ses coprévenus déjà condamnés » à verser des dommages et intérêts. En 2010, Il avait bien cru avoir réussi à éviter au trust de payer ses crimes, la justice avait en effet alors porté à 200,6 millions d’euros les indemnisations dues aux parties civiles par les condamnés, mais avait considéré que Total en était exonéré.

Le patron de Total s’était également mobilisé pour éviter au trust de payer sa responsabilité dans l’accident catastrophique de Toulouse.
La Cour d’appel de Toulouse avait déclaré, en septembre 2012, l’exploitant de l’usine AZF Grande Paroisse, et son ex-directeur Serge Biechlin coupables d’homicides involontaires « par négligence ou imprudence » dans l’affaire de l’explosion de l’usine AZF. La compagnie Total elle-même – propriétaire de Grande Paroisse – et son ancien PDG, Thierry Desmarest, avaient été mis hors de cause. Les juges d’instruction avaient d’ailleurs écarté à plusieurs reprises les demandes de mises en examen les visant. La catastrophe avait fait trente et un morts et deux mille cinq cents blessés le 21 septembre 2001. Elle a été attribuée à un accident chimique dû au mélange de deux produits incompatibles. Tout en saluant « une grande victoire », l’Association de familles endeuillées avait déploré que sa plainte pour entrave à la justice « n’ait pas été suivie » et avait pointé du doigt « la volonté du groupe Total de (…) troubler la manifestation de la vérité. » « Total s’est épuisé à camoufler la vérité », avait-elle déclaré.
Les copinages de Margerie dépassaient l’Afrique et la Russie et concernaient aussi l’Irak. Le groupe Total était accusé d’avoir contribué au détournement de l’embargo en payant des surcharges à des intermédiaires sur le pétrole brut irakien. Il était, à ce titre, renvoyé devant le tribunal pour corruption et son PDG, Christophe de Margerie, pour complicité d’abus de biens sociaux. Dix-huit personnes comparaissaient dans ce dossier, principalement sous l’accusation de trafic d’influence passif et corruption d’agents publics étrangers. Il leur était reproché d’avoir bénéficié d’allocations de barils de pétrole par le régime de Saddam Hussein en échange de l’influence qu’ils étaient susceptibles d’exercer en faveur de la levée des sanctions imposées par l’ONU à l’Irak. À l’époque du programme « pétrole contre nourriture », M. de Margerie était directeur Moyen-Orient au sein de la branche Exploration-Production du groupe. Il lui était reproché d’avoir mis le trading de Total en contact avec un intermédiaire impliqué dans la commercialisation de cargaisons illégales. M. de Margerie avait toujours assuré qu’il n’était pas au courant du système des allocataires.

En 2002, huit travailleurs birmans avaient porté plainte en France contre le groupe, lui reprochant d’avoir dû travailler sans rémunération à la construction du gazoduc de Yadana, sous la contrainte de l’armée birmane. En 2006, malgré les démentis du groupe, la justice avait reconnu la réalité du travail forcé qu’imposait le trust Total en Birmanie. Total entretenait en Birmanie une véritable armée pour aider la dictature birmane et profitait en échange de main d’œuvre gratuite et forcée !!! En septembre 2012, le groupe français avait ainsi annoncé l’acquisition de 40 % d’un permis d’exploration au large de la Birmanie auprès du groupe pétrolier thaïlandais PTTEP, réalisant ainsi son premier investissement d’envergure dans le pays depuis 1998. En mars cette année, en échange de ses bons et loyaux services à la dictature militaire, le pétrolier a été retenu en Birmanie dans le cadre d’un appel d’offres pour explorer vingt blocs d’hydrocarbures offshore.

L’exploitation des gaz de schistes par Total un peu partout dans le monde (Canada, Argentine, Grande Bretagne, Pologne, etc…) pour un trust français n’est pas interdite disait son PDG De Margerie malgré la législation française, puisque le trust respecte la législation de chaque pays où il intervient. En somme, si dans un pays, le travail forcé est autorisé, De Margerie s’en sert, si la destruction de l’environnement est autorisée par le pays, Total s’y emploie, si la surexploitation violente, sans aucun droit des salariés est autorisée par le pays, Total n’en est pas gêné, etc… En France, Total fait de la pub pour le durable, l’écologique, le démocratique, le respectueux de l’environnement et ailleurs, il fait ce qui est profitable quitte à détruire des régions entières ! Et c’est cela qui est encensé en ce moment par tous ceux qui se glorifient que Total soit parvenu en haut de l’échelle des bandits du pétrole mondiaux !

Ce n’est pas une seule minute de silence qui a été réalisée pour son PDG : c’est toute une vie de silence qu’ont pratiqué média et gouvernements, ainsi que les partis politiques et les syndicats sur toutes les actions, licite et illicites, crimes et détournements, du trust Total.

Chez Total, on ne fait pas les choses à moitié ! 900 salariés de la raffinerie de Lindsey, en Grande-Bretagne ont été licenciés en 2009.
Motif ? Ils se sont mis en grève de manière non officielle (non reconnue par les syndicats tenus par la social-démocratie au pouvoir) depuis le 11 juin, car ils soutenaient 51 de leurs collègues déjà licenciés. Total avait décidé de donner un contrat à une entreprise italienne qui n’allait pas recruter des anglais. Environ 1.200 employés d’une raffinerie de l’est de l’Angleterre avaient entamé une grève sauvage le 11 juin pour soutenir 51 de leurs collègues licenciés. Ils estimaient qu’un accord de non suppression d’emplois avait été violé par la direction.

Les salariés de Total sont présentés aujourd’hui comme un soutien inconditionnel du PDG alors qu’en 1995 on oublierait presque que la lutte des retraites était marquée par une seule grande grève : celle des raffineries du trust Total, que la CGT avait laissée isolée, Bernard Thibaut refusant de généraliser la grève !

Peu avant son décès, De Margerie avait encore affirmé que « le secteur du raffinage était toujours en surcapacité en Europe », ce qui laissait entendre de nouveaux plans de licenciements massifs, ce qui n’empêchait pas les syndicats de ne réagir toujours que site par site !

Le soutien de syndicats comme la CGT de Total, qui s’est exprimée dans les média en regrettant « ce grand patron », ne signifie pas le soutien de la classe ouvrière !!! Le responsable CGT de Total, interviewé à la radio, déclarait également que De Margerie, c’était un homme de parole, que s’il s’était engagé, il n’y avait pas à y revenir, que, face à lui, c’était difficile d’être à la hauteur, et papati et patata. Les salariés de la raffinerie SRD de Dunkerque, en lutte contre 177 suppressions d’emplois, lutte qui, comme toutes les autres, est menée isolément par la CGT, apprécieront un tel discours double face…

Gérard Filoche a choqué les hypocrites en déclarant : "De Margerie est mort. Famille Taittinger en deuil. Les grands féodaux sont touchés. Ils sont fragiles. Le successeur nous volera-t-il moins ?" Eh bien, cela a suffi à Manuel Valls pour exiger son exclusion du PS, un parti dont Valls propose paraît-il de changer de nom. Comme il vise la suppression du CDI, la suppression des tribunaux de prud’hommes, la réduction des allocations chômage et des durées d’indemnisation, la réduction des pensions de retraite, de nouvelles attaques contre le code du travail, contre la sécu, contre le financement des municipalités, contre de multiples droits des salariés, comme il n’est acclamé que par les assemblées du MEDEF, on comprend qu’il préfère appeler son parti, « le parti de l’entreprise », ou encore « le parti des industriels et des banquiers » !

Mais, pour nous, contrairement à Filoche, le simple fait de glorifier le patron de la richesse d’une entreprise fondée sur l’exploitation, les licenciements, des conditions de travail très dures, c’est un choix de classe, un choix capitaliste et le gouvernement « socialiste » de Hollande-Valls, amoureux de tous les De Margerie est celui des patrons !

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