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Edito – J’ai vingt… bandits impérialistes !

mercredi 19 novembre 2014, par Robert Paris

Je suis en train de vous libérer !

Edito – J’ai vingt… bandits impérialistes !

Le G20, réunion des vingt plus grandes puissances capitalistes de la planète qui écrasent le monde, s’est réuni et a pondu des résolutions historiques pour relancer l’économie capitaliste, pour combattre Ebola, le désordre climatique, l’ « agression russe » en Ukraine et l’offensive terroriste islamiste (on ne sait pas trop dans quel ordre). Bien entendu, la Russie a claqué la porte en étant ainsi publiquement accusée d’être cause de la guerre dans l’Est de l’Ukraine, vu que c’est l’armée ukrainienne soutenue par les puissances occidentales du G20 qui mène une offensive meurtrière, bien plus agressive et violente (et même fasciste) que les forces anti-Kiev de l’Est de l’Ukraine soutenues en sous-main par la Russie. Dans ce conflit, il n’y a pas d’anges d’un côté ni de diables de l’autre. Il y a des deux côtés des puissances impérialistes et ce sont les impérialismes occidentaux qui rognent sans cesse l’ancienne URSS et qui sont à l’offensive, tandis que l’impérialisme russe, fondé sur la bourgeoisie issue de l’effondrement de l’Etat stalinien, est sur la défensive. Bien sûr, les média occidentaux affirment l’inverse et présentent les fascistes ukrainiens comme des « révolutionnaires de Kiev » qui luttent pour la liberté !

En fait de lutte contre Ebola, tout ce que les peuples de l’Ouest de l’Afrique ont eu, c’est l’arrivée massive de troupes américaines pour sauver ce qui reste des appareils de répression locaux, minés par la révolte et par la perte totale de confiance des milieux populaires. Les médicaments, antivirus en particulier, n’arrivent pas. Les malades sont complètement abandonnés, ce qui amène leurs proches à cacher l’existence de malades aux autorités médicales et étatiques. Si l’épidémie s’arrête, ce sera, comme les fois précédentes, d’elle-même, faute de combattants, après avoir massacré un nombre inconnu d’hommes, de femmes et d’enfants. A aucun moment, le monde occidental n’aura envisagé seulement de mobiliser des moyens médicaux pour tenter d’éradiquer la maladie. Il s’est, au contraire, servi de la maladie pour reprendre pied dans des pays indépendants et les rendre encore plus dépendants de l’impérialisme !

Quant aux guerres aux quatre coins de la planète, ce n’est pas le G20 qui pourrait les dénoncer, vu que ce sont les mêmes puissances impérialistes qui les mènent, de la Syrie à l’Afghanistan, en passant par le Pakistan, l’Irak et l’Afrique, sans oublier le Yémen… Les peuples ne sont que des otages de ces puissances qui, lorsqu’elles interviennent, ne le font certainement pas pour sauver les peuples des preneurs d’otages et autres terroristes. On le voit bien au Nigeria où un régime pro-occidental laisse tranquillement une bande armée tuer, torturer et terroriser la population, pratiquer des enlèvements de jeunes filles notamment. Ces gens-là agissent en se couvrant de l’Islam de manière aussi mensongère que les grandes puissances interviennent dans le monde au nom de la démocratie et de l’intérêt des peuples.

La réalité, on la retrouve bien plus quand les membres du G20 parlent de l’économie capitaliste, qu’il faut soutenir par tous les moyens financiers possibles. Pour aider les peuples, pour les sauver d’Ebola ou de la misère, il n’est plus question de tels moyens financiers, du type des mille milliards d’euros que la banque centrale européenne se flatte de jeter sur les marchés, rachetant les titres pourries, les actions nécrophiles, sauvant les trusts, les banques et les financiers, sans pour autant redresser l’économie européenne et encore moins mondiale.

Certes, ces puissances n’osent pas dénoncer la Chine, par le même mouvement qu’elles dénoncent la Russie, pourtant son alliée. En effet, elles craignent l’effet que cela aurait sur les bourses et sur l’économie. C’est déjà un bel exemple de l’hypocrisie des indignation calculées des impérialismes occidentaux de les voir cautionner le plus grand goulag du monde, la plus grande entreprise du monde d’exploitation industrielle des enfants, le plus grand centre de surexploitation du prolétariat mondial, en serrant les fesses pour que ce centre mondial du prolétariat n’explose pas de manière révolutionnaire à la figure de ses dirigeants chinois et mondiaux.

Pourtant, les grandes puissances, en s’attaquant à la Russie, veulent d’abord affaiblir ou cantonner la Chine, la puissance offensive du monde capitaliste, celle qui conquière partout des territoires nouveaux pour ses investissements, taillant des croupières aux vieux impérialismes occidentaux. C’est elle qui met en place une banque centrale des pays émergents concurrente de la Banque Mondiale. C’est elle qui met en place une monnaie d’échange des BRICS (Brésil – Russie – Inde – Chine – Afrique du sud), concurrente du dollar. C’est elle qui achète des bases industrielles et commerciales partout dans le monde. C’est elle aussi qui menace demain d’avoir une armée capable de menacer le Japon et la Corée en mer de Chine et, pourquoi pas, après-demain, de menacer l’impérialisme américain lui-même.

Mais, au-delà des rivalités inter-impérialistes que le G20 révèle ou ne révèle pas, il y a la crise du système mondial de domination qui n’est nullement une crise conjoncturelle et que cette réunion au sommet, pas plus que les précédentes, ne peut que tenter de retarder par des injections folles de sommes colossales sans que cela change quoique ce soit à la crise du capitalisme.

Les dernières mesures annoncées triomphalement par le G20, sept ans après la crise de 2007, ne font que montrer l’impuissance de ces « puissances » à changer quoique ce soit au caractère final de la crise du capitalisme, à part pour la retarder au prix d’un accroissement considérable des trous monstrueux transformant en gruyère les banques centrales et les Etats et l’économie en dépendance des masses monétaires publiques pendant que les capitaux privés se détournent toujours plus des investissements productifs.

Le bla-bla du G20 sur la « transparence financière », sur l’ « aide au développement économique et à la relance », sur l’ « agenda de croissance » sonne plus comme un aveu d’impuissance face aux forces occultes et ingouvernables de l’économie que comme une offensive permettant, à terme, de sortir de la crise historique de 2007.

En matière de croissance, les pays membres du G20 (90 % de l’économie mondiale) annoncent encore 2 000 milliards de dollars d’investissements publics, sans compter les 300 milliards du plan Juncker en Europe…
Pour obtenir un tel résultat, des stratégies nationales de croissance devront être mises en place ou précisées. Elles reposent pour l’essentiel sur un effort supplémentaire d’investissements dans les infrastructures mais aussi sur des mesures de facture plus libérale (déréglementation du marché des biens et des services, flexibilité accrue des marchés du travail...). Une plate-forme mondiale d’investissements (un « hub ») sera installée à Sydney et aura pour mission, pendant quatre ans, de favoriser le « partage des bonnes pratiques » et la coopération entre le public et le privé dans ce domaine.
Les pays du G20 déclarent « prendre acte du caractère lent et chaotique de la reprise, au lieu de reconnaître qu’ils n’ont pas laissé se dérouler la récession et qu’il ne peut, du coup, y avoir de reprise. D’où un blabla vide sur l’état de santé de l’économie mondiale proche de celle du FMI ou de l’OCDE, mentionnant la faiblesse de la demande et la nécessité de surmonter des problèmes d’offre pour relever la croissance potentielle (de long terme).

L’annonce, juste après ce sommet, que l’économie japonaise replonge dans le marasme, après avoir appliqué un plan fou d’injections massives de fonds publics, montre toute l’inefficacité de ces politiques pour réellement remettre à flot le système. Autant vouloir réparer par des bouts de ficelle un ressort cassé !

Ce ne sont pas les Etats, ce ne sont pas les gouvernants, ce ne sont pas les fonds publics qui ont historiquement lancé le capitalisme, mais c’est l’appétit des capitaux privés pour la plus-value extraite du travail humain qui lui a donné son dynamisme. C’est cet appétit pour l’exploitation des salariés qui a permis au capitalisme de se relancer au travers des crises économiques, des guerres et autres maelströms économiques et sociaux de son système. Tant qu’il était vivant, le système ne craignait pas de laisser des entreprises et des trusts, y compris les plus gros, faire faillite. Aujourd’hui, il est si effondré qu’il ne peut pas se permettre une seule faillite d’une grande banque ou d’un trust. Le capitalisme a atteint ses limites et ce n’est pas la réunion des vingt plus grands « chefs » du banditisme capitaliste qui vont lui redonner vie. Ils peuvent tout au plus détourner la colère des masses populaires vers des démagogies fascistes ou vers des guerres, locales ou mondiales.

L’avenir est à la réunion au sommet des représentants des prolétaires du monde, à la nouvelle organisation internationale des travailleurs, qui se donnera comme but de donner une issue historique à la chute mondiale du système d’exploitation, issue qui ne peut qu’aller dans le sens de la suppression de la propriété privée des moyens de production, véritable frein à toute progression des capacités d’humanité.

La dernière révolution, celle du Burkina Faso, rappelle que les peuples du monde sont prêts à s’embraser face à l’effondrement capitaliste et que les méthodes multiples pour contraindre les peuples à soutenir les guerres aux quatre coins du monde ne suffiront pas à empêcher l’explosion de colère des travailleurs, des jeunes et des femmes, de tous les peuples opprimés et des classes exploitées de la planète.

La vraie crainte du G20 impérialiste concernant le climat est bel et bien l’apparition d’un climat de révolution sociale... Et, contrairement à leurs déclarations, ils préfèrent livrer les peuples à tous les fascismes, ceux de l’extrême-droite ukrainienne aussi bien que ceux de tous les Boko Haram ou Daesch, que laisser le prolétariat mondial ouvrir la voie d’un monde nouveau débarrassé du capitalisme et de toute exploitation de l’homme.

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