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Les Echos, journal de la bourgeoisie française, rapporte comment l’économie capitaliste mondiale est en roue libre et sous perfusion

vendredi 26 décembre 2014, par Robert Paris

Les Echos, journal de la bourgeoisie française, rapporte comment l’économie capitaliste mondiale est en roue libre et sous perfusion

Le 24 novembre 2014

« La banque centrale chinoise a annoncé, vendredi, une baisse généralisée de ses taux d’intérêt. Signe de l’inquiétude qui touche Pékin, alors que les derniers chiffres publiés laissent craindre un ralentissement trop fort de l’économie chinoise… Mario Draghi a rappelé que la BCE ferait face à ses responsabilités et pourrait modifier la « composition de rachats d’actifs ». Des annonces qui ont été saluées par les marchés financiers…

La Banque du Japon vient d’inonder les marchés de liquidités. La Banque centrale européenne veut augmenter de 1.000 milliards d’euros la taille de son bilan. Et la Banque d’Angleterre semble beaucoup plus hésitante à relever ses taux.
Les marchés sont totalement tordus par la crainte de « japonisation » européenne et par l’afflux de liquidités dans le système financier. Les taux d’emprunt n’ont plus aucun rapport avec les performances financières des Etats qui empruntent : la France se finance à un plus bas historique, comme l’Espagne ou l’Irlande… Une situation intenable à terme. C’est ainsi que les marchés fonctionnent, souvent excessifs, guidés par les modes et les flux financiers. Il leur arrive régulièrement de s’éloigner des fondamentaux économiques, mais ils finissent toujours par réclamer des comptes. Et quand ce sera le cas, il pourrait bien y avoir des pleurs et des grincements de dents.

Les gouvernements sont en défaut, partout, parce que la crise résiste, partout. Le monde développé n’a toujours pas trouvé de modèle pour une nouvelle croissance à la fois forte et équilibrée dans un monde ouvert avec des flots de capitaux libres et gigantesques. Les économistes s’opposent sur l’explication de cette impuissance entre les « classiques » et les « keynésiens », avec des bons arguments dans chaque camp. Côté « classiques », où se rangent les Allemands, la relance par la politique monétaire est un échec. Les milliards de billets imprimés par les banques centrales n’ont abouti qu’à regonfler les marchés financiers. Voir les records sur records battus par Wall Street ou les prix des logements à nouveau effarants à Londres et dans les capitales. La monnaie distribuée si facilement n’est qu’un leurre, elle ne fait que repousser le traitement des vrais maux : le remboursement des endettements publics ou privés et la purge des surcapacités. La réalité des chiffres de dette donne raison à cette thèse : l’endettement mondial rapporté au PIB a crû de 38 % depuis 2008, à 212 %.

G20

Le secrétaire américain au Trésor a appelé vendredi la zone euro et le Japon à agir davantage en faveur de la croissance au moment où l’économie mondiale continue de décevoir, un sujet qui ne devrait pas manquer d’animer le sommet du G20 en Australie.
Tout en soulignant la solidité de l’économie américaine, Jack Lew a déclaré que des efforts supplémentaires étaient nécessaires pour obtenir une croissance économique plus équilibrée et doper la demande.
"Les Etats-Unis restent l’un des moteurs de l’économie mondiale", a-t-il commenté lors d’une réunion avec son homologue australien Joe Hockey.
"Mais globalement, l’économie mondiale continue à sous-performer. C’est particulièrement valable pour la zone euro et le Japon, tandis qu’un certain nombre d’économie émergentes faiblissent également", a dit le secrétaire au Trésor, qui s’exprimait à l’inauguration de la réunion des grands argentiers du G20 organisée dans la station balnéaire australienne de Cairns.
Ses propos devraient être fraîchement accueillis par ses homologues européens. Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, qui s’exprimait lors d’une escale à Hong Kong, a déclaré que l’économie de son pays était solide et qu’il était important que l’Europe reste engagée sur le chemin difficile des réformes budgétaires.
"La situation de l’économie mondiale et de l’Europe est celle de la surabondance de liquidités et de dettes publiques trop importantes", a-t-il dit à la presse. "Cela signifie que la marge de manoeuvre pour stimuler la croissance en jouant sur la demande et la politique monétaire, est étroite, avec des différences régionales", a dit le ministre allemand.
De nombreuses voix s’élèvent en Europe pour demander à Berlin d’assouplir ses positions sur l’austérité budgétaire et de stimuler l’économie par les dépenses publiques et les réductions d’impôts dans la zone euro.
Les Etats-Unis ainsi que d’autres membres du G20 avaient auparavant exprimé leurs préoccupations à propos de la modeste croissance en Europe et demandé à l’Allemagne de faire davantage pour aider ses voisins en augmentant ses dépenses et ses importations.

Europe

Le 6 novembre 2014

« Le signe qu’attendaient désespérément les marchés. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a déclaré jeudi que l’institution préparait de nouvelles mesures « au cas où elles s’avéreraient nécessaires ». Il a aussi rappelé que les rachats d’actifs prévus allaient avoir un « impact notable sur le bilan de la BCE », un bilan qui devrait « revenir vers ses niveaux du début 2012 ». Une perspective qui a entraîné un vif retrait de l’euro jusqu’à 1,2405 dollar, son plus bas niveau depuis août 2008.
Jusqu’ici le président de la BCE avait refusé de donner raison aux rumeurs sur un possible programme d’achat d’obligations d’entreprises, ou mieux, de dette souveraine. Sa politique était claire : attendre d’observer les effets des mesures déjà en cours de soutien au crédit (achat de crédits titrisés et d’obligations sécurisées). Mais il fait face à une pression de plus en plus insistante pour doper encore plus son arsenal d’outils anticrise. Jeudi, l’organisation des pays développés OCDE a appelé la BCE à renforcer sa politique de soutien à l’économie, et s’est même permis d’évoquer spécifiquement des rachats d’obligations d’Etat.
S’il a finalement, selon ses propres mots, « fait un pas de plus » vers ces nouvelles mesures en s’attelant à leur préparation, Mario Draghi a rappelé ses conditions. Il ne les envisagera que si les outils actuels sont inefficaces, et que les perspectives d’évolution des prix se dégradent encore.
Dans une veine toujours aussi « dovish » (« colombe »), c’est-à-dire en faveur d’une politique accommodante, le président de la BCE a également souhaiter balayer les craintes sur un désaccord interne quant au possible rachat de dette souveraine, le fameux « quantitative easing » à l’américaine. Les banquiers centraux sont « unanimes dans leur détermination à utiliser d’autres mesures non-conventionnelles » que celles déjà à l’oeuvre « si nécessaire », a-t-il répété.
Une façon de répondre aussi à la rumeur d’une fronde interne des gouverneurs qui ne font pas partie du cercle proche du président et contestent son mode de fonctionnement, notamment ses prises de décision qui ne serait pas assez collectives.
La Banque centrale européenne (BCE) a par ailleurs choisi de maintenir son principal taux directeur à 0,05 %, le plus bas historique. Elle l’avait abaissé à ce niveau en septembre dernier. Une décision qui n’a pas surpris les analystes : l’institution ne peut pas vraiment se permettre de baisser plus son taux, et vu les mauvaises prévisions de croissance publiées cette semaine par la Commission européenne, il n’est pas encore l’heure de songer à le remonter.

La BCE disposait déjà d’un arsenal d’outils anticrise, la plupart lancés récemment, les autres prévus pour les mois qui viennent. Au début de l’été, elle a abaissé ses taux directeurs (en utilisant pour la première fois un taux négatif), et en septembre, elle a initié son grand programme de refinancement des crédits bancaires (TLTRO), dont le deuxième volet est attendu en décembre. Surtout, elle a commencé lundi dernier à acheter des obligations bancaires titrisées (covered bonds). Elle prévoit aussi d’entrer sur le marché des ABS (asset-backed securities). Or, dans les deux cas, ces titres sont émis exclusivement par des banques. Parce qu’ils comportent des garanties, ils sont peu risqués. Acheter des obligations d’entreprises se révélerait plus complexe. « La dernière chose dont nous avons besoin, c’est d’un autre acheteur marginal d’obligations d’entreprises » a déploré un stratégiste d’UBS dans une note à ses clients rapportée par Bloomberg. « Pourquoi la BCE voudrait-elle s’engager de la sorte, et quelle dose de risque sans garantie voudrait-elle assumer ? ».

Le 7 novembre 2014

« Mario Draghi a fait endosser par son conseil la nécessité d’agir massivement.
Les stimulus gonfleront les actifs de l’Eurosystème de 1.000 milliards d’euros.
La prétendue révolution de palais au sein de la Banque centrale européenne a fait pschitt. Si le style de management et de communication de son président, Mario Draghi, avait été critiqué, selon l’agence Reuters, par des membres du Conseil des gouverneurs aux abords de la réunion mensuelle de la BCE, le président de la banque centrale a remis hier de l’ordre et fait la démonstration de l’unité et de la préparation du conseil à agir davantage si nécessaire. Il a jugé les divergences d’opinion entre gouverneurs « normales ». « Il n’y a pas de ligne nord-sud, pas de coalition » dans le conseil, a-t-il assuré.
Alors que le taux directeur a été laissé à son niveau de 0,05 % et qu’aucune nouvelle mesure exceptionnelle n’a été annoncée, la BCE prépare le terrain pour de nouveaux types d’intervention. Il a été demandé aux personnels internes et à des comités des banques centrales de l’Eurosystème de réfléchir à de nouvelles mesures à appliquer, sans date limite fixée à leurs travaux. Pour déclencher de nouveaux stimulus, il faudrait que les mesures en cours ne suffisent pas et que les attentes d’inflation à moyen terme se dégradent, a ajouté le banquier italien.
Les mesures déjà décidées, entre injections de liquidités aux banques et rachats d’actifs, vont avoir un effet progressif sur la taille du bilan consolidé des banques centrales de la zone euro, en le rehaussant à son niveau de début 2012 (3.023 milliards d’euros en mars 2012). Cet objectif figure dans le compte-rendu de la réunion de politique monétaire d’hier, lequel a été endossé par l’ensemble du Conseil des gouverneurs. La même idée, lâchée en septembre par Mario Draghi, sans concertation semble-t-il avec le conseil, avait été un sujet d’irritation en interne. Pour revenir au niveau de 2012, le bilan globalisé des banques centrales de l’Eurosystème devrait en l’occurrence grossir de près de 1.000 milliards d’euros, en se référant à la situation arrêtée à fin octobre dernier. Un signal fort aussitôt salué par les investisseurs.

Pour parvenir à cet objectif, il faudrait que les banques viennent en nombre se refinancer à bon prix au guichet de la BCE, et ce dès décembre prochain. De même, il apparaît nécessaire que le marché moribond des rachats de titres de dette adossés à des actifs (ABS) comme celui des obligations sécurisées de banque connaissent un regain d’émissions. Mais nombre d’économistes, ne croyant pas à ces hypothèses, estiment que la BCE sera obligée d’user davantage d’outils non conventionnels dès la fin de l’année ou début 2015.
Selon les déclarations de Mario Draghi, il doit y avoir une corrélation entre la taille attendue du bilan et le niveau des attentes d’inflation sur le moyen terme. Celles-ci sont depuis plusieurs mois sur une pente dangereuse en menaçant de décrocher de l’objectif du mandat de l’institution (2 %). Aussi, l’OCDE voudrait que la BCE renforce encore sa politique de soutien jusqu’à racheter des obligations d’Etat, afin que l’inflation et la croissance reviennent sur les rails. Mais la BCE voudra d’abord voir les effets des mesures visant d’autres catégories d’actifs. Pour la suite, Mario Draghi a ouvert la porte à d’autres types d’interventions : « Si nous croyons que ce n’est pas du financement d’Etat [ce qui est interdit, NDLR], c’est dans notre mandat. »

Le 23 novembre

« Le plan de relance de 300 milliards d’euros des investissements en Europe devrait être présenté mercredi à Strasbourg. Le président de la Commission veut créer un fonds de 20 milliards financé par le budget européen et la Banque européenne d’investissement.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker veut présenter mercredi à Strasbourg devant les eurodéputés son plan d’investissement de 300 milliards d’euros destiné à relancer la croissance économique dans l’Union européenne. Membre du Parti populaire européen (PPE), le Luxembourgeois a obtenu l’appui des sociaux-démocrates avec ce projet. Ce week-end, les négociations se poursuivaient à Bruxelles sur les détails du plan. Il n’y aura pas de fonds miraculeux de 300 milliards, mais un projet bien plus modeste et pragmatique. Car trouver cette somme tient de la gageure : créer un fonds qui relance l’investissement, sans compter sur des mises de fonds des Etats membres, déjà aux prises avec la difficile réduction de leur déficit budgétaire et alors que l’Union elle-même n’arrive pas à boucler son budget face à plus de 30 milliards d’arriérés de paiement.
Pour mettre en œuvre 300 milliards d’investissements nouveaux sur trois ans, Bruxelles créerait un nouveau fonds européen alimenté par une vingtaine de milliards d’euros seulement. Le capital serait alimenté par le budget européen et la Banque européenne d’investissement (BEI). D’autres banques publiques seraient invitées à rejoindre le tour de table, comme la Caisse des Dépôts et Consignations en France ou KfW en Allemagne, sur une base volontaire. Ce fonds, administré par la BEI, permettra de financer des projets plus risqués que ce qu’elle fait actuellement, en apportant des garanties sur les premières pertes des projets financés. La Commission européenne et la BEI misent ainsi sur un effet de levier de 15 : pour 1 euro de financement européen 15 euros d’investissements, ce qui va susciter maintes déceptions. En France, le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, avait réclamé un effet de levier de 5. Mais l’Europe étant fauchée, Jean-Claude Juncker plaidera sa cause en prenant appui sur la dernière augmentation de capital de la BEI de 10 milliards d’euros réalisée en 2012. Selon le président de la banque, Werner Hoyer, elle a permis de prêter 60 milliards d’euros et d’entraîner une participation de 120 milliards de financements privés et publics supplémentaires, si bien que l’effet de levier a atteint 18 fois la mise initiale. Avec 20 milliards, rien n’interdit d’atteindre 300 milliards de projets financés, souligne-t-on à Bruxelles, en ajoutant que l’Europe ne souffre pas d’un manque d’épargne à la recherche de placements, mais d’une aversion au risque. Si le nouveau fonds prend une part de ces risques, nombre de projets en attente pourraient se débloquer. Qu’il s’agisse de recherches ou d’infrastructures.
Chaque Etat a déjà envoyé une liste de projets à une « task force » créée autour de la Commission européenne et de la BEI, qui dévoilera ses critères de sélection (énergie, numérique, transports, recherche) à la fin du mois. A ceux qui se désolent de la faiblesse des fonds, la Commission devrait rétorquer que la qualité et le ciblage des projets feront la différence. Et que le projet d’un fonds plus ambitieux, doté de la garantie des Etats membres, à l’image du Fonds de secours européen, se serait heurté à un long parcours institutionnel, avec un risque d’opposition de l’Allemagne. Mais le débat va se poursuivre jusqu’au Conseil européen du 18 décembre, au cours duquel les dirigeants valideront le plan. »

Chine

Le 14 novembre 2014

« La banque centrale chinoise a annoncé vendredi une baisse de ses taux directeurs pour la première fois en plus de deux ans afin de soutenir une économie dont le rythme de croissance devrait toucher un plus bas de 24 ans cette année.
La Banque populaire de Chine (PBoC) a abaissé le taux de référence des prêts à un an de 40 points de base à 5,6%.
Le taux des dépôts à un an a été abaissé de 25 points de base à 2,75%, a ajouté la PBoC, qui a précisé que ces décisions prendraient effet le 22 novembre.
Le banque centrale a aussi annoncé une poursuite de la libéralisation des taux d’intérêt en relevant le plafond des taux créditeurs qui peuvent être servis sur les dépôts à 1,2 fois le taux de référence contre 1,1 fois précédemment.
La libéralisation des taux relancera la consommation, estime la banque centrale chinoise, qui juge que la croissance de la deuxième économie du monde reste raisonnable.
La PBoC affirme que sa politique monétaire restera prudente et dit ne pas voir la nécessité de mettre en oeuvre de fortes mesures de stimulation.
La Chine espère atteindre son objectif d’une croissance d’environ 7,5% du produit intérieur brut (PIB) sur l’année grâce notamment à une accélération des investissements d’infrastructure.
De nombreux économistes indépendants estiment que cet objectif sera difficile à réaliser, à moins que le gouvernement n’adopte de nouvelles mesures pour stimuler l’activité et compenser le ralentissement du secteur de l’immobilier.

La Chine vise une croissance d’environ 7,5% de son produit intérieur brut (PIB) cette année mais de nombreux analystes tablent sur une croissance de 7,4%, qui serait la plus faible depuis 24 ans.
Le gouvernement et la banque centrale ont mis en oeuvre une série de mesures de relances pour écarter le risque d’un ralentissement plus marqué. »

Le 25 novembre 2014

« La Chine est dans le rouge, mais ce n’est plus la couleur du bonheur. Les indicateurs pointent tous un fort ralentissement de l’économie. Il serait périlleux de s’arrêter à la croissance affichée du PIB, qui dépassera comme prévu 7 % cette année - rythme toutefois le plus faible depuis vingt-quatre ans. Les chiffres physiques, comme la production d’électricité, révèlent une activité bien moins soutenue. Certains économistes estiment que l’économie chinoise ne progresserait guère plus vite que l’économie américaine. La banque centrale chinoise vient d’ailleurs d’abaisser ses taux d’intérêt, pour la première fois depuis deux ans. En réalité, pour la première fois depuis trois décennies, tout ne se passe pas comme prévu. Le virage vers une économie de consommation, après une longue ligne droite de croissance tirée par les exportations, se révèle ardu à négocier. »

USA

« La croissance de l’activité économique s’est poursuivie sur un rythme modéré dans de nombreuses régions des Etats-Unis ces dernières semaines, marquées par une forte accélération pour l’industrie automobile et une améliorations des conditions bancaires, rapporte mercredi la Réserve fédérale.
La situation a peu évolué sur le front de l’emploi avec une croissance modérée dans la plupart des régions, souligne la Fed dans son "Livre beige", qui fait le point sur l’état de la conjoncture récente. »

Confrontée à des accusations de connivence avec les grands noms de Wall Street, la Réserve fédérale américaine va procéder à une évaluation de ses procédures de surveillance des grandes banques, a-t-elle annoncé jeudi dans un communiqué.
La Fed a indiqué qu’elle avait demandé à son inspecteur général de passer sous revue "les méthodes" utilisées par les régulateurs dans les différentes antennes régionales du système de la Réserve fédérale pour "obtenir toutes les informations nécessaires" de la part des banques qui sont l’objet de la surveillance.

Il devra également étudier les modes de communication interne et notamment déterminer comment les régulateurs peuvent "être mis au courant de divergences de vues" au sein des auditeurs chargés d’opérer cette surveillance bancaire.
Le conseil d’administration de la Fed va par ailleurs lui-même évaluer sa propre surveillance des établissements financiers les plus importants.

Ces examens internes interviennent alors que la banque centrale de New York a été récemment accusée de connivence avec certains géants de Wall Street qu’elle est censée surveiller.

Les responsables de la Réserve fédérale ont eu du mal à se mettre d’accord sur la manière d’évoquer les effets du ralentissement mondial et de la volatilité des marchés sur l’économie américaine, montre le compte rendu de la dernière réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) publié mercredi.
A l’issue de sa réunion des 28 et 29 octobre, la Fed a réaffirmé sa confiance en la poursuite de la reprise de la première économie du monde.
Les "minutes" de cette réunion montrent cependant que les participants étaient divisés sur la manière d’analyser les retombées des turbulences sur les marchés et des difficultés économiques en Europe, en Chine ou au Japon.
Si les participants se sont accordés pour estimer que l’impact sur l’économie américaine devrait être "assez limité", plusieurs d’entre eux ont estimé que la Fed devait rester vigilante en ce qui concerne les perspectives d’inflation.
Certains se sont inquiétés de voir l’inflation se maintenir en dessous de l’objectif défini par la Fed pendant "un certain temps", révèle le compte rendu.
La Fed a annoncé à l’issue de sa dernière réunion de politique monétaire la fin de son programme de rachats d’actifs mensuels tout en faisant part de son optimisme sur les perspectives de la reprise aux Etats-Unis en dépit des nombreux signes de ralentissement perceptibles dans l’économie mondiale.
Les actions américaines affichent de nouveau les meilleures performances mondiales, avec une hausse proche de 10 % depuis le début de l’année, soit 20 %, hausse du dollar incluse, pour un investisseur de la zone euro. Cela tient à la capacité des entreprises américaines à délivrer une croissance organique et une rentabilité supérieure à la moyenne mondiale, avec une forte génération de cash. C’est ce qui explique une valorisation qui peut sembler élevée, à 18 fois les bénéfices nets 2015 estimés.
On peut cependant regretter que la propension des entreprises à investir reste à la traîne. Depuis 2011, l’endettement net moyen est passé de 2,1 fois l’Ebitda à 1,4 fois, et son poids dans la valeur d’entreprise est passé de la moitié à un tiers, ce qui réduit l’effet de levier. Actuellement, les entreprises préfèrent distribuer la quasi-totalité de leurs résultats (rachats d’actions inclus) plutôt que d’accroître l’investissement. Cette logique financière a ses limites. La croissance actuelle de l’économie américaine est saine mais aura du mal à accélérer sans progression de l’investissement.
Il faut également tenir compte de la remontée probable des taux d’intérêt, qui pourrait peser sur les ratios de valorisation. Toutefois, avant d’enclencher ce mouvement, la Fed devrait tenir compte de l’effet produit sur le dollar, dont l’appréciation pourrait également freiner la croissance et la rentabilité des entreprises américaines.
Les prêts auto « subprime » inquiètent aux Etats-Unis
Le montant des encours a rapidement augmenté.Mais on est loin de la situation de l’immobilier en 2007. L’industrie financière américaine est-elle en train de répéter ses erreurs ? Est-elle en train de nourrir une nouvelle bulle toxique, cette fois avec les prêts automobiles, en prêtant trop d’argent à des emprunteurs trop fragiles ? C’est la crainte qui perçait déjà dans une étude de Standard & Poor’s du printemps et qui continue à faire parler d’elle. Selon l’agence de notation, « nous sommes à un point de retournement en ce qui concerne les performances des prêts automobiles, de la même façon qu’en 2006 », sur le marché immobilier. De fait, selon les dernières statistiques de la Réserve fédérale de New York, le secteur financier accorde des prêts auto à tour de bras. Au deuxième trimestre, les Américains en ont souscrit à hauteur de 101 milliards de dollars, soit le plus fort montant trimestriel observé depuis 2006. Le montant total des dettes liées à un achat automobile s’établit désormais à 905 milliards de dollars, c’est 20% de plus qu’à la fin 2011. Les banques traditionnelles détiennent 370 millions de dollars de cet encours. Et un quart des prêts récents ont été consentis à des emprunteurs jugés à risque (« subprime »). Des crédits auto titrisés Comme elles l’ont fait avec leurs créances immobilières, les banques titrisent ces contrats automobiles et les vendent sous forme agrégée à des investisseurs qui ne prennent pas nécessairement toute la mesure des risques qu’ils encourent. Cette année, quelque 12 milliards de dollars de prêts auto ont déjà été titrisés de la sorte, alors que le total de titrisation pour 2013 n’était que de 13 milliards de dollars, selon Thomson Reuters. Les régulateurs, échaudés par les « subprimes » immobiliers, commencent à demander des comptes aux émetteurs. La branche financière de General Motors et Santander Consumer USA ont indiqué avoir reçu des « demandes d’informations » de la part des autorités.
La plupart des analystes ne se font toutefois pas trop de soucis. Il y a de nombreuses différences avec le marché du crédit immobilier de 2006-2007. D’abord, les encours ne sont pas les mêmes. En 2006, les banques avaient dans leurs livres des encours de 2.500 milliards de dollars de prêts immobiliers, dont 450 milliards étaient « subprime ». Les prêts auto sont ensuite d’un montant individuel sensiblement inférieur aux prêts immobiliers. Ils sont à taux fixe, les emprunteurs ne sont donc pas vulnérables à une soudaine hausse des taux directeurs de la Fed. Les emprunts sont en général contractés sur une période beaucoup plus courte. Qui plus est, les Américains sont au total moins endettés qu’auparavant. L’endettement total des ménages est inférieur de 8% à son niveau de la fin 2008. Les taux de défaillance sur les prêts auto sont encore très faibles. De l’ordre de 1% pour les banques et de 2,5% pour les instituts spécialisés, comme les filiales financières des constructeurs, ces dernières ayant clairement un plus grand appétit pour le risque.

Japon

L’Etat japonais va débloquer 87 milliards d’euros pour créer de la demande dans l’économie.
Depuis début janvier, Shinzo Abe explique qu’il a « trois flèches dans son carquois » pour redresser l’économie japonaise. Son premier projectile est un plan de relance de 10.300 milliards de yens (87 milliards d’euros) qu’il compte activer dans les toutes prochaines semaines. Il propose de remettre les entreprises du pays au travail en finançant sur les deniers publics de nouveaux chantiers d’infrastructures, des travaux de reconstruction dans les régions dévastées par le tsunami de 2011 et en les aidant à investir plus dans les technologies du futur et notamment dans la biotech. Au total, 3.800 milliards de yens devraient être débloqués pour la rénovation de routes, de ponts ou d’écoles et 3.100 milliards de yens iront aux secteurs d’avenir. Une somme équivalente sera consacrée à l’amélioration de la vie quotidienne de la population et notamment des personnes âgées.
Selon les premiers calculs du gouvernement, ce plan devrait refaire partir à la hausse le PIB dès le deuxième trimestre de 2013. Près de 600.000 emplois pourraient être créés et une croissance de 2 % pourrait être atteinte sur l’année fiscale qui démarrera en avril prochain. Cette semaine, Shinzo Abe va sortir la seconde flèche de son carquois économique en pressant la Banque du Japon (BoJ) de relâcher sa politique monétaire. Le leader dispose d’une semaine pour convaincre la banque d’élargir massivement son programme d’assouplissement quantitatif et d’accepter de se fixer un objectif d’inflation annuelle de 2 %. « Cela entraînerait des changements fondamentaux », a assuré, hier, le dirigeant sans vraiment expliciter son raisonnement. La Banque a déjà un objectif d’inflation de 1 % et pourtant l’Archipel reste englué dans la déflation. Sans conviction, l’institution devrait toutefois accepter, le 21 janvier, les consignes du nouvel exécutif. Il sera alors temps pour Shinzo Abe de se concentrer sur sa troisième flèche. Mais il apparaît moins pressé de la tirer, tant elle semble plus délicate à manoeuvrer. Le dernier volet de sa stratégie prévoit la définition des grandes réformes économiques et sociales permettant d’entretenir sur le temps long la relance de l’activité. Les cibles sont plus mouvantes et le dirigeant se donne au moins six mois pour les ajuster.
La gigantesque politique de relance mise en oeuvre au Japon par Shinzo Abe a fait flop. Le pays est à nouveau entré en récession. Une leçon d’humilité pour les dirigeants de la planète.

Le Premier ministre du Japon a décidé cette semaine de dissoudre la Chambre basse et d’appeler à des élections le mois prochain. Non parce que sa position politique serait devenue incertaine, elle est au contraire solide et son parti, le LDP, va remporter le scrutin sans nul doute. Il aura à nouveau le champ libre pour quatre ans devant lui, tel est le but de la dissolution. Mais c’est sa politique économique annoncée comme « magique » qui a fait flop.
Shinzo Abe est un faucon de droite en matière de politique étrangère (la Chine allait voir ce qu’elle allait voir…) et un faucon de gauche en matière de politique économique. Il était arrivé au pouvoir, fin décembre 2012, en promettant à grand son de fanfare de « remettre le Japon sur pied ». Méthode : une gigantesque politique de relance en rupture avec la poltronnerie de ses prédécesseurs. Pour sortir enfin son pays de quinze années de marasme et de déflation, le hardi samouraï s’était armé de « trois flèches ». La première, monétaire : la mise au pas de la trop indépendante Banque du Japon et la mise en route à toute allure de la planche à billets. L’effet désiré est d’inonder l’économie d’argent pour faire repartir l’inflation et d’abaisser le yen pour relancer l’exportation. La deuxième, budgétaire : la banque centrale achèterait des bons du Trésor en masse pour que l’Etat puisse financer un immense plan d’infrastructures. La dernière : des réformes de structures devaient assouplir les règles entravant le commerce et le travail.
Rien n’a été aussi simple. Il est trop tôt pour conclure à l’échec des Abenomics, mais la sortie de crise s’avère, comme partout ailleurs, loin de l’image de l’envol radieux de l’oie sauvage dans le rouge soleil levant et plus proche du pataugeage peu glorieux du Premier ministre dans la boue de l’économie réelle.
Depuis six trimestres, la croissance n’aura été en moyenne que de 1,4 %, guère mieux que le 1 % de ses prédécesseurs. Et le Japon est actuellement retombé dans la récession. L’inflation, loin de remonter à l’objectif de 2 %, reste bloquée sous la barre du 1 %. Pourquoi ?
La baisse du yen n’a pas entraîné mécaniquement une hausse des exportations. La raison, non prévue, est que les Japonais vendent des produits de haute qualité qui dépendent peu des prix. A contrario, l’énergie qui est entièrement importée (après l’arrêt des centrales nucléaires) est devenue plus chère. Elle pèse sur le budget des ménages et pénalise la consommation.
Autre déconvenue : la liquidité monétaire abondante devait amener une hausse de la Bourse et, comme aux Etats-Unis, provoquer un « effet richesse » qui stimule la consommation. Hélas, les Japonais sont vieux, ils épargnent les gains de Bourse !
La décision de porter la TVA de 5 % à 8 % en avril est venue renforcer les hésitations d’achat. Cette hausse était réclamée par la majorité du LDP pour que le gouvernement montre son sérieux budgétaire malgré la relance dispendieuse. La situation financière du Japon est désastreuse, avec une dette de 240 % du PIB, et le pays ne tient, comme en France, que grâce au sentiment des marchés financiers qu’il peut facilement lever des impôts. Shinzo Abe devait par la TVA démontrer qu’il pouvait. Il l’a fait, mais cette décision est accusée d’avoir cassé la reprise. Le prix Nobel Paul Krugman y voit la cause de « l’échec » des Abenomics : le Premier ministre a voulu courir deux lièvres à la fois, pour renforcer sa crédibilité auprès des marchés, il a perdu celle des consommateurs. Le gouvernement, du coup, a reporté la deuxième hausse prévue de la TVA à 2017.
Ce volet japonais du débat entre politique de la demande et politique de rigueur budgétaire qu’on retrouve en Europe (trop d’austérité ?) montre que le curseur est très difficile à placer entre les deux impératifs contradictoires.
Une autre mesure l’illustre. Comme la politique monétaire de grande relance devait abaisser les taux d’intérêt, les retraités (nombreux et électeurs du LDP) allaient souffrir de voir leur épargne mal rémunérée. Le gouvernement a demandé aux fonds d’épargne de revendre une part des bons du Trésor en leur possession pour acheter des actions japonaises. La hausse de la Bourse compenserait l’épargnant. Et, pour éviter que la dette japonaise tombe, au passage, dans des mains étrangères non contrôlables, la Banque du Japon a racheté le paquet grâce à une deuxième vague d’achats de titres. Toutes ces manoeuvres sans doute bien imaginées tombent hélas à plat ! L’épargnant ne consomme pas et l’investisseur étranger commence à douter du sérieux de la Banque du Japon. Perte sur les deux tableaux.
La dernière flèche, les réformes, s’est elle aussi perdue on ne sait où. Shinzo Abe a réussi à ouvrir quelques milliers de postes aux femmes et à élargir les ouvertures de quelques magasins, mais les effets positifs sont faibles et de long terme. Ses réformes restent très insuffisantes
Le Premier ministre sans doute renommé dans un mois aura quatre ans, du temps pour que ses mesures soient corrigées puis donnent des résultats. Il faudra au moins ça. En 2015, la croissance attendue au Japon ne dépassera pas 1 %. Shinzo Abe s’est illusionné, il a trop cru en la relance monétaire magique, ses deux autres flèches sont restées secondaires, mal aiguisées et mal ajustées. Il n’y a pas de magie en économie. Les vraies armes ne sont pas la monnaie mais les efforts et la patience.
Au final, la croissance n’aura été sur douze mois que de 1,6 % dans l’Archipel, soit à peine plus que les 1,4 % enregistrés en 2012 par une autre majorité, avant la mise en place, début 2013, de la politique économique agressive de Shinzo Abe baptisée « Abenomics ». « Ces dernières données montrent bien les limites d’une stimulation de l’activité par le biais d’une dévaluation du yen et d’un stimulus fiscal quand la croissance potentielle du pays reste elle déprimée », a pointé Ryutaro Kono, l’économiste en chef de BNP Paribas à Tokyo, en référence aux deux « premières flèches » des Abenomics décochées, l’an dernier, par le gouvernement.

Les mesures de relance monétaire, les « Abenomics », n’ont réussi qu’un court moment. La croissance est retombée sèchement au deuxième trimestre, elle ne sera que de 0,5 % cette année. La baisse du yen n’a pas provoqué l’effet massif attendu sur les exportations. Les réformes dites structurelles, la « troisième flèche de l’arc Abe », non plus. La hausse de la TVA nécessaire pour afficher une maîtrise de la dette, qui atteint 240 % du PIB, a coupé la consommation des ménages. Le couplage « à la japonaise » d’une relance et d’une politique de l’offre est plus ardu qu’escompté.

Conclusion

Après la crise financière, puis la crise économique, s’ouvre la vraie crise : la crise politique. Elle a commencé en Islande, en Irlande, la voilà en Grèce et dans le Massachusetts. Elle met les gouvernements entre deux feux, celui des marchés financiers, créditeurs des Etats, et celui des opinions publiques, à qui on demande maintenant de « payer » pour les pots cassés par ces mêmes marchés. L’issue de cette crise politique est aujourd’hui totalement incertaine.
Pour éviter le scénario de 1929, la Grande Dépression, les gouvernements ont adopté des plans de relance qui ont creusé les déficits (de 8-10 % des PIB). Parallèlement, les autorités ont sauvé les banques en injectant des capitaux, rachetant des actifs « pourris » et garantissant les dépôts, pour des totaux par pays encore supérieurs, selon le « Financial Times » : 182 milliards de dollars en France, 669 en Allemagne, 1.476 milliards en Grande-Bretagne, 2.683 milliards aux Etats-Unis. Cette politique a réussi, comme l’ont souligné le G20, le FMI, l’OCDE ; seuls quelques élus républicains américains en doutent encore. Mais va venir le moment de faire machine arrière, d’installer la rigueur et de rembourser les dettes accumulées.
La première question est « quand commencer » ? La réponse est : pas encore maintenant. Mais les marchés s’agitent déjà, il est temps d’annoncer la couleur et de dire, clairement, quelles sont les « stratégies de sortie » qui seront mises en place à partir de… disons 2011.
Quelle sera l’ampleur des « ajustements » ? Considérable. Parce que la crise intervient à un moment où le vieillissement venait déjà mettre les finances publiques en péril dans les pays développés. Les deux s’additionnent.
Quelles solutions ? Il y en a trois. La première est la croissance. Après guerre, elle avait permis aux Etats-Unis de rembourser une dette qui avoisinait, alors, 300 % du PIB. En revanche, ni en France ni en Grande-Bretagne ce remède n’avait suffi. Aujourd’hui en Europe, à supposer même que la croissance repasse de 1,5 % (cette année) à 3 % l’an, elle ne parviendra pas seule à réduire la dette à moyen terme sans ajustements supplémentaires, selon les calculs de Laurence Boone (Barclays Capital). Et puis la croissance devrait être molle durant toute la décennie aux Etats-Unis comme en Europe.
Deux : l’inflation. Le débat divise les économistes. Pour une moitié la cause est entendue : l’aide aux banques, qui revient à faire tourner la planche à billets, va conduire à une hyperinflation comme dans les années 1970, et c’est le moyen le plus simple de ne pas rembourser les créditeurs. Pour une autre moitié, ce schéma est impossible tant que le chômage touche 10 % des populations et tant que la Chine pèse sur les prix, ce qui va durer.
Reste donc la solution trois : « l’ajustement », coupes drastiques dans les dépenses publiques et/ou hausses des impôts. C’est là qu’est le danger politique. En Grèce, une majorité comprend que le pays doit accepter la rigueur, mais les opposants plaident que : « quand même ! ce sont les golden boys qui ont failli et qui nous ont mis au chômage et voilà maintenant qu’ils exigent de réduire la protection sociale. Tout ça pour leurs bonus ! ». On saura le 10 février, lors d’une grande manifestation à Athènes, l’écho de ce discours. Mais il faut mesurer qu’il va devenir très populaire pour une raison claire : il sonne juste. Les citoyens, pas seulement en Grèce, ont le sentiment que les gouvernements ont versé des milliers de milliards aux banques « coupables » (confondant les aides aux banques et les plans de relance) et que maintenant ils leur présentent la note !
En réalité, les Etats étaient déficitaires avant la crise et une rigueur (moindre) était de toute façon inévitable. Les marchés peuvent aussi arguer qu’ils représentent les fonds de pension, c’est-à-dire les retraites des citoyens ! Une crise de génération affleure ici. Mais, entre les exigences des marchés et la colère des opinions publiques, les gouvernements vont devoir naviguer très serré. Le secteur financier, en particulier la banque, n’en sortira pas indemne. Il est délégitimé. Au fur et à mesure que le couperet de la rigueur va se faire sentir, la plainte populaire va obliger les politiques à faire subir aux banques un « contre-ajustement » douloureux. A la lecture du vote du Massachusetts, Barack Obama a commencé avec le plan Volker. Le lobby bancaire peut bloquer cette loi, mais il y en aura d’autres, sans doute plus dures. La crise politique ne peut que s’amplifier.

Grande-Bretagne

Il est désormais certain que le Royaume-Uni ne tiendra pas ses objectifs budgétaires cette année. Les recettes fiscales ne rentrent pas malgré la reprise économique.

A moins de six mois des élections, David Cameron aurait pu se passer d’une telle nouvelle. Il est désormais certain que le Royaume-Uni ne parviendra pas à tenir ses objectifs budgétaires. Pis, au lieu de diminuer, comme le prévoit le gouvernement, le déficit des comptes publics ­pourrait se creuser cette année. Le ­constat a de quoi surprendre, alors que la vigueur de la croissance britannique ne se dément pas. Le PIB devrait progresser de plus de 3 % en 2014, plus que tout autre pays du G7.

Les statistiques publiées vendredi sont sans appel. Sur les sept premiers mois de l’exercice budgétaire en cours (avril-octobre), le déficit était supérieur de 6 % à la même période de l’an dernier. Or, sur l’ensemble de l’année (avril 2014-mars 2015), le gouvernement table sur une réduction de plus de 11 %. Pour y parvenir, il faudrait que les comptes publics s’améliorent de 40 % au cours des cinq mois qui restent ! Mission impossible, préviennent les économistes. « Un dérapage budgétaire non négligeable est pro­bable », estiment ceux de Citi. « Il pourrait manquer 15 milliards de livres par rapport aux prévisions, soit près de 1 point de PIB », calcule Fabrice Montagné, chez Barclays.

Le Royaume-Uni, qui ne fait pas ­partie de la zone euro et n’est donc pas contraint par les règles de ­Maastricht, fait désormais figure de mauvais élève en Europe. Le déficit public devrait encore dépasser les 5 % du PIB cette année. Parmi les Vingt-Huit, seules l’Espagne et la Croatie font moins bien. Pourtant les dépenses publiques sont à peu près en ligne avec les attentes. Elles ont augmenté de 2,3 % au cours des sept premiers mois de l’année. Le problème, c’est que les recettes fiscales progressent deux fois moins vite. L’impôt sur le revenu et les cotisations sociales rapportent nettement moins que prévu, malgré la chute spectaculaire du chômage. Car les salaires, tirés vers le bas par des emplois mal payés, progressent moins vite que l’inflation.

Ces chiffres sont gênants pour David Cameron. La semaine prochaine, le Premier ministre conservateur sera probablement ­contraint de reconnaître ce dérapage budgétaire dans le traditionnel discours d’automne, le dernier avant les élections de mai 2015. « Les promesses du gouvernement d’équilibrer les comptes sont en lambeaux », a commenté le Parti travailliste, qui voit là l’occasion de réduire son déficit de crédibilité dans l’opinion sur les questions économiques.

Le Royaume-Uni a enregistré une croissance de 0,7% au troisième trimestre, chiffre confirmé en deuxième estimation mercredi, mais les données détaillées du produit intérieur brut montrent que l’investissement des entreprises a accusé une baisse inattendue de 0,7% qui pourrait préfigurer un ralentissement à venir.

Comme attendu, l’Office des statistiques nationales a confirmé la croissance de 0,7% en juillet-septembre, faisant suite à une hausse du PIB de 0,9% au deuxième trimestre qui était sans précédent depuis quatre ans.

Sur un an, la croissance a atteint 3,0%, là encore une confirmation de la première estimation communiquée le mois dernier.

Le recul de l’investissement des entreprises témoigne en revanche d’un revirement inattendu après une hausse de 3,3% au deuxième trimestre. Sur un an, sa progression a ralenti à 6,3% alors que les économistes attendaient en moyenne +9,7%.

Les banques centrales ont tenté de de sauver l’économie mondiale à coup d’injection de liquidités. Mais elles ont surtout accru le risque systémique. Voilà ce qu’écrit le journal patronal La Tribune du 31 janvier 2014….

Messages

  • Le Figaro du 19/12/2014 :

    Crise économique : pourquoi le monde est au bord du gouffre

    Sommes-nous voués à disparaître ? C’est la thèse que défend l’écrivain François Meyronnis dans son dernier livre, Proclamation sur la vraie crise mondiale.

    La crise financière de l’automne 2008 sonne le glas de l’illusion libérale et si une autre crise survenait, vu le degré d’endettement des Etats, on assisterait à un effondrement sans précédent. En Russie, le Rouble vient de chuter de manière spectaculaire tandis que selon certains observateurs la Grèce serait sur le point de replonger. Est-ce le début de cet effondrement ?

    Il existe en effet une conjonction inquiétante entre l’effondrement du rouble, consécutif à celui des cours du pétrole, et les risques qui pèsent de nouveau sur l’euro, du fait de l’accession probable et peut-être imminente d’une nouvelle majorité en Grèce. Est-ce le début de l’effondrement ? Il est difficile de l’affirmer, car les circonstances évoluent de manière très rapide. Ce qu’on peut garantir, en revanche, c’est que tout menace de basculer à chaque instant, contrairement à ce qu’affirment les propos lénifiants tenus par les gouvernements et les institutions financières. Des événements minuscules, comme la crise institutionnelle qui se profile en Grèce, pays pourtant insignifiant sur le plan économique, sont dès lors susceptibles d’avoir des répercussions disproportionnées sur le destin de la planète. C’est toujours le cas dans un contexte où la situation devient très volatile, échappant aux prises des principaux décideurs. Ce fut le cas en 1914, où ce qui était au départ un conflit local concernant la Bosnie, a pu dégénérer en conflagration mondiale.

    La crise en cours ne peut être circonscrite à des épisodes conjoncturels. Elle découle de la crise de 2008, qui elle-même procède d’une fuite en avant dans le virtuel, remontant à la double révolution, financière et numérique, survenue à la fin du XXe siècle. Sa prochaine manifestation risque d’être d’une ampleur abyssale. Car cette fois les États, d’ores et déjà surendettés, ne pourront plus l’endiguer en absorbant de nouvelles dettes. Quelle forme une telle crise pourrait prendre ? La vérité c’est qu’on a beaucoup de mal à se le représenter parce qu’elle excède tous les cadres répertoriés. On assistera peut-être à des mutations géopolitiques, qui dépendent de réactions instantanées, aujourd’hui difficiles à anticiper. Sans doute se jouera-t-il un jeu entre la Chine et les États-Unis… Mais on ne doit pas craindre une disparition des États, d’autant qu’ils sont déjà engrenés dans un système mondialisé. Tout juste certains bouleversements à leur sommet. Pour ce qui est de la figure de l’« Homme », dont Protagoras disait qu’elle était la « mesure de toute chose », elle semble déjà en train de s’effacer. On ne peut que redouter une accélération.

    Il existe une grande hypocrisie à envisager la crise des subprimes de 2008 comme une simple anomalie à laquelle le système aurait porté remède avec diligence. En réalité, le système financier est basé depuis environ quarante ans, et de plus en plus, sur une énorme bulle de crédit à partir de laquelle la spéculation se nourrit. Il ne s’agit pas d’une dérive ponctuelle. Mais bien de l’assise sur laquelle tourne notre monde, avec tout le vertige que cela comporte.

  • Les économistes pro-capitalistes affirment :

    « Lors de la prochaine crise, les Etats ne pourront plus assurer le sauvetage des grandes banques »

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    « La prochaine récession ne sera plus concentrée dans les banques, mais sera amplifiée par le secteur non bancaire. »

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    « En cas de krach boursier, l’UE s’est abrogée le droit de siphonner les comptes de tous les particuliers. »

    Lire la suite

    « Les marchés financiers n’ont plus de moteurs pour les porter vers l’avant à court et moyen terme. »

    Lire la suite

    « L’ensemble des dettes accumulées à travers la planète a atteint un nouveau record. »

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    « Malgré le laxisme de la création monétaire massive par les banques centrales et une dette mondiale qui a doublé pendant cette dernière décennie, la croissance économique a été très faible. »

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    Rappelons que ce qui a été dit ci-dessus l’a été par des partisans acharnés du système capitaliste et pas du tout par des opposants au système !!!

  • « Derrière le retour de la croissance mondiale se cache une menace que personne ne veut combattre : Etats, entreprises, ménages recourent à l’endettement au-delà du raisonnable. »

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    « Des cadavres demeurent dans les placards des banques. »

    Lire la suite

  • Les Echos annoncent la chute économique générale pour 2020 et expliquent maintenant que :

    Les annonces d’une prochaine crise économique et financière se multiplient aux Etats-Unis.

    Lire ici

  • Les Echos annoncent la chute économique générale pour 2020 et expliquent maintenant que :

    Les annonces d’une prochaine crise économique et financière se multiplient aux Etats-Unis.

    Lire ici

  • es Échos titre « Avis de tempête sur le secteur européen de l’assurance ».

    « Quelques experts viennent de déterrer deux « indicateurs techniques » de derrière les fagots avec des noms à faire trembler les foules : l’indicateur « Présage Hindenburg », faisant référence au krach du zeppelin Hindenburg, en mai 1937, à New York, et l’indicateur « Syndrome du Titanic », les deux clignotant au rouge. Le premier indicateur se base sur le fait que beaucoup de valeurs atteignent leur plus haut durant l’année, ou bien que ces valeurs atteignent toutes leur plus bas ; le deuxième indicateur clignote lorsque, avec un indice au plus haut depuis un an, le nombre des « nouveaux plus bas » des valeurs boursières dépasse le nombre des « nouveaux plus hauts » pendant sept jours de suite. »

  • La presse s’émerveille des remontées boursières sans vouloir constater le fossé entre les hausses financières et les chutes de l’activité productive !

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