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La Voix des Travailleurs de Renault

lundi 19 janvier 2015, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS DE RENAULT

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


Politique de mobilité et immobilisme patronal

On a reçu le « référentiel compétences » : « Les compétences non représentées sont considérées comme stable », écrit le document de la direction. Cela signifie qu’il va falloir, année après année, examiner si notre emploi ne passe pas à la trappe ! Et nous sous le couperet et contraints de changer d’activité. Pas question d’être ainsi sans cesse menacés, attaqués personnellement et chantagés par les critères « sensible, critique et stable ». Ce dispositif aurait soi-disant comme but de « nous aider » à changer de compétence et d’activité, comme si c’était aussi simple ! Car les critères changent d’année en année et le stable peut très bien devenir critique demain. C’est la politique du patron qui ne change pas : il nous livre la guerre. Ce sont les directions syndicales qui ne veulent pas l’entendre : elles continuent à négocier et à prétendre que « la mobilisation générale (du patronat) n’est pas la guerre. » Eh bien, il est temps que nous, salariés, sachions que nous sommes en guerre avec le patronat, à Renault comme ailleurs, dans le privé comme dans le public.

Au plan global, les mêmes mensonges qu’au plan national

"Global", revue du patron de Renault, nous informe de ce qui se passe dans le trust à l’échelle mondiale, version direction bien entendu. Ainsi, nous apprenons dans le dernier numéro que « l’optimisme est une valeur latino-américaine » et que « pour nos amis sud-américains… une crise ne peut être que passagère et il existe toujours des raisons de croire en un avenir radieux. »

Malheureusement, on ne retrouve plus cet optimisme quand Gohsn annonce des attaques sur les emplois à Rio au Brésil lors du lancement d’un nouveau moteur Nissan : « on peut au mieux s’attendre à un marché stable, mais il est plus probable qu’il chute. » Et l’optimisme des ouvriers sud-américains, leur volonté d’un nouvel avenir les pousse à bloquer actuellement toutes les usines automobiles par des piquets de grève pour refuser les licenciements et exiger des augmentations de salaire.

Bel optimisme qui n’a pas encore gagné la rédaction de Global puisqu’elle n’en dit rien, ignorant aussi bien les grèves brésiliennes à Volkswagen et Mercedes qu’à Renault, au Brésil comme en Argentine ! Et ce refus de dire la vérité s’étend aussi à l’Asie avec une ignorance systématique de la nouvelle grève chez Renault Samsung Motors en Corée du sud, à la Russie avec l’ignorance voulue des grèves à répétition chez Avtovaz dont les salariés sont licenciés massivement (les effectifs ont déjà baissé de 13.000 postes cette année et, selon le directeur financier du constructeur russe, les effectifs passeront à 30.000 personnes d’ici 2020, contre 55.000 aujourd’hui et 106.000 en 2009), ni ceux de Dacia à Pitesi (Roumanie) menacés d’être carrément abandonnés par Renault au profit de l’usine marocaine s’ils n’acceptent pas les sacrifices pendant que Renault se retire de l’usine Somaca du Maroc dans la banlieue Est de Casablanca (2400 salariés à la porte !).

Dans toutes ces entreprises, les salariés ne se laissent pas faire, de Dacia à Avtovaz et Samsung Motors, organisent des protestations, des grèves, des manifestations, mais il ne faudra pas compter sur la direction pour y faire écho et il est rare également que les organisations syndicales s’en fassent l’écho. Certaines d’entre elles ne savent même pas que les travailleurs d’autres pays sont de la même classe sociale que nous, vu qu’ils n’admettent pas l’existence de la lutte des classes ! La direction, elle, la pratique la lutte des classes et à l’échelle internationale !!!

Renault 1914-1918, profiteur de guerre

Le site www.histoirerenault. net (l’histoire revue et corrigée par le patron de Renault) veut « faire découvrir une période pendant laquelle Renault a montré une implication très importante pour soutenir l’effort de guerre de la nation : les années 1914-1918. » Malheureusement, il manque à ce site bien des éléments pour apprécier comment le patron de Renault a été un des patrons de combat de l’époque qui ont poussé à la boucherie guerrière et combien cela lui a profité sur le dos de la population.

Alors que la marque au losange connaît de sérieuses difficultés avant la guerre, le gouvernement français charge Louis Renault de diriger la mobilisation des industriels en région parisienne et Renault s’en attribue la plus belle part. Renault, qui dispose de 500 ouvriers en septembre 1914 à la production des moteurs d’avions, en fera travailler plus de 4.000 dans son usine de Billancourt en 1917. En 1914 on produit en France 100 mitrailleuses, et on en fabrique 17.000 en 1918. En 1914, lorsque la guerre éclate, la compagnie Renault se lance dans la production de munitions, d’avions militaires et plus tard dans les tanks avec son Renault FT-17. En 1918, Renault est devenu le premier manufacturier privé de France et il est honoré par les Alliés pour sa contribution à l’effort de guerre.

Le chiffre d’affaires de Renault a ainsi été multiplié par quatre entre 1914 et 1918, passant de 53,9 millions de francs en 1914 à 249 millions de francs en 1919… Rappelons que Jacques Prévert affirmait : « Mourir pour la patrie ! C’est mourir pour Renault ! » Toutes les grandes firmes automobiles surent obtenir des marchés juteux de l’État. En 1915, André Citroën décrochait un contrat pour un million d’obus. Pour les fabriquer, il obtint aussi de l’État, une aide pour la construction d’une usine géante, quai de Javel à Paris. Les obus furent livrés avec plusieurs mois de retard. Un rapport établit que Citroën avait vendu ces obus deux fois plus cher que le prix du marché. Il ne fut jamais publié. Peugeot reçut 26 millions de l’État pour fabriquer des moteurs d’avions de chasse, dont aucun ne sera jamais livré, mais cela lui permit d’agrandir ses installations. Le patriotisme des patrons de l’Automobile est plutôt curieux et il commence par leur coffre-fort ! Si le peuple a laissé sa vie sur les champs de bataille et souffert de la misère, les profits dégagés par les grands patrons pendant la guerre furent faramineux.

Globalement c’est toute la grande bourgeoisie qui en sortit renforcée et enrichie. Quant aux ouvriers, pour moins de huit francs par jour, ils subissaient non seulement les bas salaires mais des conditions de travail aggravées. Les ouvriers travaillaient de onze à douze heures par jour, sept jours sur sept. Dans les usines, les accidents étaient nombreux : on en recensa près de 60.000 dans les seuls établissements privés en 1917, dont 300 mortels. Le 13 juin, l’effondrement d’un bâtiment provoqua la mort de 26 personnes aux usines Renault de Billancourt. Pendant que les rentiers, les bourgeois moyens ou petits se retrouvaient ruinés, et les travailleurs des villes et des campagnes écrasés, la haute bourgeoisie elle, vit ses positions assurées, sa fortune considérablement augmentée.

Le virus des profiteurs

Le patron de Renault est fier d’annoncer qu’il apporte une aide décisive aux pays d’Afrique frappés par le virus Ebola. Alors que les milliers de morts s’empilent, alors que les grands pays riches et leurs trusts multimilliardaires n’ont toujours pas fait le geste de faire produire par les labos pharmaceutiques les dizaines de millions de doses d’antivirus pourtant trouvés depuis longtemps, eh bien Renault, lui, a fait un geste « afin de venir en aide aux populations touchées par le virus Ebola ». Oui, le trust automobile a offert à la Croix Rouge du Libéria… une Logan ! Mourir dans une Logan, que peut-on rêver de mieux ?!!!

Le fin du flins

Les travailleurs de Renault Flins ont encore eu à subir du chômage technique pendant les fêtes : trois semaines de fermeture. Et ce n’est pas du tout équivalent à des congés ! Ce chômage technique est en partie à la charge de l’Etat mais est aussi financé sur le dos des salariés. D’une part, la direction prend quatre jours de congés annuels dans le capital temps constitué par les heures supplémentaires impayées, de l’autre, du fait de l’accord compétitivité, les salariés perdent 27 jours de congés. Total : 31 jours de volés et l’Etat rembourse par contre le patron. Cherchez si vous n’y voyez pas une arnaque !!!

Démocratie syndicale, où es-tu ?

Philippe Martinez, dirigeant CGT de Renault et de la Métallurgie est pressenti pour remplacer Thierry Lepaon, n’a pas été retenu, Lepaon étant mis en cause dans plusieurs affaires dont la presse a fait ses choux gras. Mais, malgré toute une campagne médiatique, jamais ce qui a été discuté n’a mis en question la politique désastreuse de la CGT sous sa houlette et notamment sa signature du rapport du Conseil Economique et Social, dit « rapport Lepaon » en faveur de la privatisation de la SNCF, ni encore ses appels en pleine grève de la SNCF pour casser celle-ci soi-disant en défendant les usagers. Jamais son caractère pro-patronal affiché n’a été dénoncé. La CGT, comme les autres syndicats, est loin de vouloir demander aux syndiqués de décider eux-mêmes qui sera leur secrétaire général au suffrage universel des syndiqués !

Renault Trucks licencie

Malgré dix millions d’euros d’aide d’Etat, le patron de Renault Trucks annonce supprimer 508 emplois alors qu’il en avait déjà supprimé 1300 (sur 8900) en 2013. Malgré aussi des profits de 441 millions d’euros engrangés au titre de son exercice 2013. Si le groupe Volvo (propriétaire de Renault Trucks) s’est endetté au cours des trois dernières années, c’est pour rémunérer ses actionnaires. Et Renault Trucks aurait payé 400 millions d’euros de cotisations au Medef et à l’UIMM en 2013, ce qui équivaut au montant de la masse salariale. Il est temps que les salariés affirment que les patrons qui licencient sont hors de la loi, celle des salariés ! Et que tous les patrons hors la loi se voient confisquer leur entreprise par les salariés qui en deviennent collectivement propriétaires au travers de leurs comités de salariés !!! Car il ne faut surtout pas compter sur l’Etat et sur la loi (celle des patrons) pour réaliser cela…

Char alors !

Encore une bonne nouvelle, alors que l’Etat est endetté, n’a plus d’argent pour payer les retraites, les médicaments, les salaires des fonctionnaires : le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lance vendredi un programme, baptisé Scorpion, visant à l’équiper d’une nouvelle génération de véhicules blindés avec des investissements estimés à cinq milliards d’euros. Déjà que l’Etat dépensait sans compter pour acheter des avions Rafale qu’aucun pays ne veut acheter, savoir que l’armée prépare la prochaine guerre mondiale, voilà qui réchauffe l’ambiance faute de réchauffer le cœur !!!


Le terrorisme est notre ennemi : tous les terrorismes et pas seulement celui qui se couvre de la religion pour commettre ses crimes

Il ne faut pas se contenter de dénoncer le crime qui vient d’avoir lieu contre des journalistes de Charlie Hebdo qui ne faisaient que des dessins satiriques (qu’on les apprécie ou pas) et celui contre un supermarché juif. Il faut voir dans ces attentats non une simple atteinte à la liberté d’expression, pour l’un, un simple attentat raciste dans l’autre, non seulement des crimes effroyables mais une opération politique très dangereuse dont il faut chercher l’objectif pour mieux le combattre.

Il faut comprendre qui aurait intérêt à faire basculer la situation en France, en lançant un affrontement entre Musulmans et non-Musulmans, entre pro-Juifs et anti-Juifs, transformant le pays en une suite des guerres et des guerres civiles qui ont lieu actuellement au Moyen Orient, en Syrie, en Irak, en Palestine, au Pakistan ou en Afghanistan. Et ce ne sont pas seulement les intégristes musulmans. On l’a vu le soir même et le lendemain avec des attentats de l’extrême droite contre les lieux de culte musulman, au Mans et dans plusieurs provinces. Certains considèrent que c’est le moment de radicaliser la situation en France sur le modèle de ce qui se passe en ce moment en Allemagne, en Grèce ou en Italie avec des mouvements de masse anti-Musulmans qui exploitent la colère populaire, colère issue aussi bien du terrorisme que de la situation économique et sociale explosive. Ils cherchent à détourner la colère sociale en colère raciale, xénophobe, nationaliste. Et les classes dirigeantes ne sont pas blanches dans cette tentative : elles ont cherché, depuis que la crise du capitalisme s’avère insoluble, à monter l’une contre l’autre des fractions des travailleurs et des milieux populaires, à semer la haine, la guerre et la guerre civile. Que ce soit Valls ou Sarkozy ou encore Le Pen, les gouvernants montent les communautés les unes contre les autres. Un Valls ne déclarait-il pas il y a peu qu’ « il faut voir si l’Islam est compatible avec la démocratie » !!! Et ce n’est pas un hasard si cela arrive en un moment où les classes dirigeantes s’attaquent ouvertement aux milieux populaires, remettent en question tous les droits sociaux, menacent massivement les emplois, les services publics, les retraites, la sécu et les chômeurs. Et aussi profitent de la situation pour prétendre qu’il faudrait être tous unis derrière eux…

Il ne faut pas seulement s’indigner : il faut réfléchir. Il faut se demander qui a intérêt à désigner du doigt l’ensemble de la communauté musulmane ou franco-maghrébine, à opposer violemment deux parties des milieux populaires et des travailleurs dans une période où la crise économique et sociale pourrait justement permettre aux milieux populaires de s’unir contre les classes dirigeantes.

Ceux qui assassinent des Musulmans sur les places en Grèce, les agressent en Italie ou posent des bombes contres des Mosquées, des quartiers ou des foyers ne valent pas plus cher que les terroristes qui se drapent dans la religion pour commettre leurs crimes contre des Juifs ou des journalistes. On ne doit pas basculer dans un camp terroriste sous prétexte des crimes de l’autre camp… On a vu ce qui est arrivé aux pays où le peuple travailleur a été pris en otage par l’affrontement entre deux bandes armées utilisant le terrorisme, la lutte armée et imposant à chacun de prendre parti pour l’un ou pour l’autre camp : que ce soit en Palestine, en Syrie, en Irak, en Ukraine ou ailleurs… Ils ont mis à feu et à sang tout le pays mais aucun bien n’en est résulté.

Tous parlent de « guerre contre le terrorisme » mais qu’est-ce qui a le plus permis le développement du terrorisme sinon la prétendue « croisade contre l’Islam » de Bush ou la « guerre contre le terrorisme » de Obama, soutenue par les gouvernants français, de Sarkozy à Hollande.

Ces guerres, qui utilisent, ne l’oublions pas, des moyens terroristes, ont prétendu libérer les peuples des dictatures et les sauver mais elles les ont jeté dans des souffrances sans fin. Aucune de ces guerres n’a permis à un peuple de retrouver la paix et le développement sans parler même de la liberté et de la démocratie. Il ne reste que des ruines partout où les grandes puissances ont mené leur prétendues « guerres contre le terrorisme »…

La population française, jusque là située en dehors de ces guerres, pouvait ignorer que leur armée menait des bombardements dont les civils étaient massivement les victimes, contre des habitations, contre des écoles, contre toute la population civile. Les coups de feu et les bombes de l’armée française n’éclataient pas en France et le discours, commun aux différentes couleurs politiques, laissait croire que la France n’avait que des buts propres et clairs dans ces pays, ce qui est un mensonge éhonté.

C’est ainsi qu’il n’y a eu quasi aucune protestation publique quand les gouvernants ont annoncé la participation militaire de la France dans de multiples pays, aux quatre coins du monde. On n’a pas fait de minute de silence pour les victimes civiles maliennes, libyennes, ivoiriennes, centrafricaines, irakiennes, syriennes et afghanes des attaques de l’armée française, sur terre ou dans les airs… Et les média se sont bien gardés de les souligner. Ce qui fait que le peuple travailleur de France se réveille aujourd’hui en sursaut parce que la guerre atteint maintenant ce pays qu’il croyait être un havre de paix et de sécurité…

Oui, le terrorisme des bandes armées doit être dénoncé et combattu mais on ne peut le combattre qu’en comprenant comment il est lié directement au terrorisme des grandes puissances. On ne peut le combattre qu’en combattant également le terrorisme de l’extrême droite islamophobe qui attise le précédent et en est le pendant.
L’exemple syrien, un pays presque complètement détruit par le terrorisme des milices, des intégristes, celui de l’Etat et celui des puissances occidentales, doit nous servir à comprendre ce qui nous menace si on tombe dans le piège du terrorisme et du contre-terrorisme. Il ne resterait plus assez de larmes pour pleurer si on livre un pays à ces attentats et contre-attentats.

Les classes dirigeantes prétendent ne pas le souhaiter et appellent à l’unité nationale mais ce sont elles qui ont attisé les haines.

On nous propose, soi-disant pour faire face au risque terroriste, de nous unir avec nos ennemis, avec ceux qui font des guerres contre les peuples aux quatre coins du monde, avec les capitalistes qui nous licencient et avec les gouvernants qui, comme Macron, Valls et Hollande, mais aussi comme Sarkozy et Le Pen se disent (ou sont) les amis des milliardaires…

Non, le terrorisme dans lequel certains voudraient faire basculer le monde n’a pas pour racine une religion, une région, une communauté. Cette religion, cette région, cette communauté ne datent pas d’hier. Ce qui fait qu’aujourd’hui on nous menace des horreurs de la guerre civile, c’est le fait que le système dominant, le capitalisme, n’arrive plus à gérer l’économie et est incapable de faire repartir le capitalisme, même en déversant des milliers de milliards de fonds publics. Et il préfère, plutôt que de voir des révolutions sociales menacer la domination des classes dirigeantes, organiser des bains de sang préventifs entre des fractions des milieux populaires. Ils ont choisi de détourner la révolution syrienne qui démarrait de manière populaire et pacifique, comme en Tunisie et en Egypte, vers la guerre et le terrorisme.

Il ne faut jamais oublier que nos gouvernants ont financé, armé et soutenu des groupes terroristes, y compris islamistes, dans tous ces pays, depuis Al Qaîda et jusqu’aux groupes islamistes de Libye et de Syrie, sous le prétexte de lutter contre les dictatures de Kadaffi ou de Assad. Il ne faut pas oublier que les régimes qu’ils soutiennent en Afghanistan ou en Irak sont également des dictatures dites islamistes. Nous ne pouvons pas nous allier avec nos adversaires dans les combats qui viennent ni compter sur nos gouvernants pour nous protéger des terrorismes.

Si les classes dirigeantes font de plus en plus basculer le monde dans la terreur et la contre-terreur, ce n’est pas parce qu’elles sont fortes mais, au contraire, parce qu’elles craignent la force des opprimés et des exploités. Ne basculons donc pas nous-mêmes dans nos peurs et prenons en mains notre avenir, c’est la seule manière de ne pas être le jouet de toutes les manœuvres de nos ennemis. Et surtout ne nous laissons jamais opposer à d’autres travailleurs, à d’autres nationalités, à d’autres communautés ou religions. Nos vrais adversaires sont les classes dirigeantes, quelles que soient leur origine, leur nationalité et leur religion. N’acceptons pas, sous prétexte d’unité nationale contre le terrorisme, de nous unir avec ceux qui fomentent des guerres, manipulent des terroristes, divisent les peuples pour mieux continuer à opprimer et à exploiter...

C’est à cela que servent les campagnes contre le terrorisme, à préparer les peuples à la contre-révolution. Et même les prolétaires qui n’y verraient que du feu, qui marcheraient dans l’anathème anti-Musulmans, dans la haine contre une communauté, contre une religion, contre une partie des travailleurs, finiraient par en être eux-mêmes victimes comme l’ont été les Allemands qui ont cru s’attaquer seulement aux Juifs. La même machine infernale qui a produit le pouvoir d’Hitler est aujourd’hui à l’œuvre et nous menace des mêmes horreurs. Ce n’est pas pour combattre le terrorisme qu’on veut nous présenter ainsi les horreurs des terroristes, c’est pour justifier le terrorisme des classes dirigeantes, celui des guerres extérieures comme de la guerre de classe, à l’intérieur.

Ne cherchez pas contre qui les classes dirigeantes du monde capitaliste sont en guerre : c’est contre nous, les prolétaires ! Cherchez plutôt comment nous allons faire pour nous préparer à un autre avenir que le capitalisme, maintenant que celui-ci n’est plus synonyme d’emploi mais de chômage, plus de paix mais la guerre permanente en attendant la guerre mondiale. Cherchez plutôt comment faire en sorte que nos luttes défensives deviennent des luttes pour renverser le système d’exploitation, pour transformer les grèves générales impuissantes des confédérations syndicales, un alibi par lesquelles celles-ci tentent de conserver leur influence sans réellement s’attaquer aux classes dirigeantes, en action directe des prolétaires remettant en question l’ordre social et la mainmise des capitalistes sur la société. Là est notre avenir et celui de nos enfants !

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