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La Voix des Travailleurs de la SNCF

vendredi 23 janvier 2015, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS DE LA SNCF

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


Les bulletins La Voix des Travailleurs de la SNCF

La SNCF à la hausse

Hausse des prix, hausse des amendes, hausse des retards et incidents, hausse des risques, eh oui, la nouvelle SNCF démarre très fort ! Tout est à la hausse sauf l’amélioration du service, sauf les effectifs, sauf les salaires, sauf l’amélioration des conditions de travail, sauf une bonne organisation du travail permettant d’assurer régularité et sécurité. En hausse aussi les efforts pour accroître les profits sur le dos des usagers et des personnels bien entendu… En hausse aussi le coût des transports pour les régions, pour le STIF par exemple, hausse qui justifiera ensuite l’entrée des opérateurs privés au détriment de la SNCF… Pendant que la SNCF se flatte d’organiser le « multi transport » jusqu’au domicile, elle organise de moins en moins bien le transport jusqu’à… la gare !

29 janvier, une journée d’action syndicale pour cacher leur capitulation face à la réforme

Le 29 janvier la CGT, Sud-Rail et FO appellent à se mobiliser. Bref les trois syndicats nous appellent à une journée d’action. Journée pour laquelle ils ne sont d’accord ni sur la forme de cette journée (grève ou pas) ni sur les revendications. Nous ne savons pas encore si les cheminots se mettront massivement en grève ou pas pour l’instant. Nous ne doutons pas qu’ils sont opposés à cette réforme dont ils mettaient en avant le retrait pendant la grève de juin 2014. Ce qui est sûr c’est que les syndicats n’ont pas pour ambition de faire reculer le gouvernement.

En effet, s’il y a un rassemblement commun Place IENA à Paris, c’est bien la seule chose qui soit unitaire. Pour ceux qui criaient en corps et à cris à l’unité dans le mouvement, l’unité de façade n’est plus. Si la CGT appelle uniquement à manifester, Sud-Rail et FO appellent apparemment à la grève au niveau national.

Si la CGT, dans son tract du 15 janvier « invite les cheminots à prendre connaissance de (ses) propositions, à en débattre (…) », elle n’appelle pas (pas plus que les autres syndicats), à ce que les cheminots tiennent des AG pour décider des revendications et des modalités d’action du mouvement.

Que pouvons-nous attendre de toute façon de la fédération CGT qui n’a jamais été pour le retrait de la réforme ferroviaire mais la renégocier. C’est d’ailleurs en ce sens qu’elle intervient. La CGT veut des « négociations sur la réforme SNCF » et quant à la CCN, elles « s’inscrit dans la négociation » de celle-ci. Autant dire que la fédération accepte la réforme et le cadre imposé par celle-ci et s’apprête à négocier des reculs.

Sud-Rail ne vaut guère mieux. Elle n’avait jamais mis en avant le retrait de la réforme si ce n’est pendant le mouvement pour ne pas se faire déborder. Sud-Rail peut signer un appel commun avec FO ou apparait au détour d’une phrase l’abrogation de la réforme, dans les faits c’est tout le contraire. Aucun tract national de Sud-Rail ne reprend l’abrogation comme mot d’ordre. Ne pas défendre l’abrogation c’est accepter la réforme. Sud-Rail peut défendre une autre réforme, objectivement ce syndicat accepte le cadre imposé par le patronat et le gouvernement.

Seul FO met en avant ouvertement l’abrogation de la réforme ferroviaire et le maintien du statut. Bien que nous soyons d’accord sur le mot d’ordre, nous ne sommes pas d’accord sur la finalité. La fédération considère ce mot d’ordre avant tout d’un point de vue électoraliste et non en vue de la mobilisation des cheminots. Ce qui supposerait de militer pour des AG dans toutes les régions avec une AG centrale pour se coordonner !

Pour faire reculer patronat et gouvernement, comptons que sur nous-mêmes ! Organisons et coordonnons-nous !

Pas un syndicat n’appelle à maintenir des AG ou nous pourrions élire des représentants pour nous réunir à l’échelle nationale pour débattre de la situation à la SNCF. Pour notre part nous appelons les cheminots à maintenir des AG partout où ils le peuvent. A se réunir après la manif pour discuter collectivement des suites. C’est dès maintenant qu’il faut renouer les liens et nous organiser. Nous n’avons rien attendre de ces journées d’actions et des négociations que réclament les syndicats que ce soit avec le patronat ou le gouvernement.

A l’heure où ce gouvernement met à l’ordre du jour la casse généralisée des services publics, attaque le public comme le privé, s’en prend aux travailleurs avec ou sans emplois, il nous semble impératif de mettre à l’ordre du jour de ses assemblées la question de la grève générale. Les assemblées qui se prononceraient pour l’organisation d’une journée de grève générale reconductible doivent le voter, le faire savoir en diffusant autour d’eux. Appeler d’autres salariés à tenir des AG pour discuter de cette orientation et la faire voter. Nous devons trouver les moyens de nous coordonner pour populariser ce mot d’ordre dans nos entreprises, nos quartiers, nos villes….

Effectifs en baisse sauf la haute bureaucratie

SNCF et RFF, qui sont réunis à partir du 1er janvier au sein d’une même entreprise publique ferroviaire, divisée en trois établissements publics à caractère industriel et commercial : SNCF, qui chapeautera les deux autres, SNCF Réseau et SNCF Mobilités. Le premier résultat de ces « réformes » est l’apparition d’une couche nouvelle de la bureaucratie de la SNCF. Trois directions cela signifie autant de directeurs, sous-directeurs ou équivalents et autres responsables des comités exécutifs. Rajoutez-y un inspecteur général de la sécurité, poste créé pour un ancien général des armées, le Général Frédéric Castay ! La sécurité sera au garde à vous mais cela ne veut pas dire qu’elle fonctionnera mieux car, il faut le rappeler, c’est la direction qui a toujours manqué à ses devoirs de sécurité et pas le personnel…. Ensuite un poste de directeur du secteur Voyageurs pour Yves Tyrode. Puis un poste de directeur général du numérique. Rajoutez-y les présidents du directoire de SNCF Réseau et SNCF Mobilités, et le président du conseil de surveillance de SNCF, seront nommés par le gouvernement. Et aussi les comités exécutifs de ces directions. Ça va faire plein de hauts bureaucrates en plus avec de hauts salaires. Et après on nous dira que la masse salariale plombe l’entreprise et qu’il faut réduire les effectifs et les salaires !!!

Quels mouvements ?

Depuis la grève de juin, les mouvements de mécontentement se sont multipliés, catégoriels ou sectoriels, mais jamais généraux. Tantôt une région, tantôt une ville, tantôt un secteur d’activité, tantôt les seuls contrôleurs. Quant aux journées d’action, loin de faire monter la pression par rapport à la dernière grève, elles ne servent qu’à la faire descendre. Elles n’aident en rien à développer l’organisation de la riposte mais, au contraire, à lâcher la vapeur quand la colère est trop grande dans un secteur…. Pourtant, plus que jamais, nous subissons une attaque d’ensemble et de grande ampleur. Les directions syndicales sont maintenant quasiment unanimes à ne proposer que des actions inefficaces qui ne font que nous décourager…. Et elles participent aux négociations qui s’intègrent dans une réforme dont nous ne voulons pas au lieu de développer sa contestation… Décidément, tant que nous ne nous organiserons pas nous-mêmes, nous n’aurons pas des décisions qui vont dans notre sens et nos luttes n’iront que vers des voies de garage !

Emplois SNCF en baisse

Les chiffres d’emplois sacrifiés en 2015 se promènent dans les média et sont aussi changeants que les jours de la semaine. Au moins 1600 postes devraient être supprimés au sein de la structure qui tient lieu de holding dans le groupe SNCF né de la réforme ferroviaire, réunissant SNCF et RFF, et dans l’établissement public SNCF Mobilités où sont désormais logées les activités de l’opérateur de transport. Ces coupes portent sur des postes administratifs, commerciaux, des contrôleurs et des agents affectés à la maintenance des trains. Les syndicats affirment que le nombre d’agents concernés par ces suppressions pourrait s’élever au total à 2200 personnes. D’autres montent à 2500 et même plus…

Les média nous disent : « Pour le président du groupe SNCF, l’urgence consiste à réduire les charges et les coûts salariaux. Le groupe s’est engagé à se désendetter alors que 40 milliards sont accumulés dans un stock de dette. Guillaume Pepy est conscient que la masse salariale doit être réduite. » Mais loin de réduire les gros salaires de la SNCF, la direction les augmente et en multiplie le nombre. Un rapport commandé par la direction soulignait que malgré la diminution des effectifs de 25.000 postes en dix ans, la masse salariale avait continué à s’alourdir de 1,3 milliard d’euros au cours de la même période. Mais il ment ! Ce qui coûte cher à la SNCF, c’est le coût de la dette et pas la masse salariale ! Cette dette s’est encore accrue des intérêts de plus en plus chers de la dette… En effet, la baisse de la note de la France se répercute sur les taux de remboursements des prêts. Mais Pépy n’en dit rien…. Les prêteurs, privés, banques ou institutions diverses, françaises et étrangères, s’enrichissent de plus en plus sur le dos de la SNCF. C’est pour cela que la dette continue d’augmenter même si les mesures ont toutes officiellement pour but de la réduire….

Le président de la SNCF a expliqué au Figaro (du 6 novembre 2014) que « lorsque l’inflation est proche de zéro, la dynamique de la masse salariale devait être revue ». Pas question pour la direction de la SNCF de dire combien d’embauches elle prévoyait pour 2015 : pas suffisamment pour couvrir les postes vacants en tout cas.

Fabriquer des logos ou faire rouler des trains ?

iDTGV, Ouigo, Intercités, iDBUS et bientôt iDVROOM, les sigles se multiplient, les pubs sont dépensées pour les faire connaître. Et plus on en invente, plus il n’est plus possible de s’y retrouver… La direction de l’entreprise en déduit la nécessité de créer… un sigle de plus : une nouvelle marque commune aux produits et aux services. Devrait se rajouter à ces sigles ceux du service « porte à porte », c’est-à-dire une addition, au-delà du seul train, de modes de transports et de marques divers (véhicule de tourisme avec chauffeur + TGV + autocar par exemple). Et tout cela suppose des dépenses colossales pour la pub. Et si on transformait tout simplement la SNCF en entreprise de pub, ce serait moins dur que de faire rouler des trains ?

Brétigny, ce n’est pas fini !

L’accident qui a été évité de justesse sur la ligne A le 9 décembre dernier montre bien le danger lié aux réductions d’effectifs. Cet accident est lié à des travaux électriques sur la ligne la nuit qui a précédé l’accident, travaux dans lesquels il n’y avait que trois cheminots contre quatre minimum pour ce type d’intervention. Le dysfonctionnement de la signalisation qui en est résulté a amené un train à franchir un aiguillage à 87 km/h et ce n’est que la grande réactivité du conducteur qui a préservé les passagers d’un risque mortel. La direction de la SNCF s’est bien gardée de faire de la publicité à cet accident au niveau du triage d’Achères…Faire du profit, gagner en compétitivité est bien plus important que la sécurité des passagers et des personnels !


Le terrorisme est notre ennemi : tous les terrorismes et pas seulement celui qui se couvre de la religion pour commettre ses crimes

Il ne faut pas se contenter de dénoncer le crime qui vient d’avoir lieu contre des journalistes de Charlie Hebdo qui ne faisaient que des dessins satiriques (qu’on les apprécie ou pas) et celui contre un supermarché juif. Il faut voir dans ces attentats non une simple atteinte à la liberté d’expression, pour l’un, un simple attentat raciste dans l’autre, non seulement des crimes effroyables mais une opération politique très dangereuse dont il faut chercher l’objectif pour mieux le combattre.

Il faut comprendre qui aurait intérêt à faire basculer la situation en France, en lançant un affrontement entre Musulmans et non-Musulmans, entre pro-Juifs et anti-Juifs, transformant le pays en une suite des guerres et des guerres civiles qui ont lieu actuellement au Moyen Orient, en Syrie, en Irak, en Palestine, au Pakistan ou en Afghanistan. Et ce ne sont pas seulement les intégristes musulmans. On l’a vu le soir même et le lendemain avec des attentats de l’extrême droite contre les lieux de culte musulman, au Mans et dans plusieurs provinces. Certains considèrent que c’est le moment de radicaliser la situation en France sur le modèle de ce qui se passe en ce moment en Allemagne, en Grèce ou en Italie avec des mouvements de masse anti-Musulmans qui exploitent la colère populaire, colère issue aussi bien du terrorisme que de la situation économique et sociale explosive. Ils cherchent à détourner la colère sociale en colère raciale, xénophobe, nationaliste. Et les classes dirigeantes ne sont pas blanches dans cette tentative : elles ont cherché, depuis que la crise du capitalisme s’avère insoluble, à monter l’une contre l’autre des fractions des travailleurs et des milieux populaires, à semer la haine, la guerre et la guerre civile. Que ce soit Valls ou Sarkozy ou encore Le Pen, les gouvernants montent les communautés les unes contre les autres. Un Valls ne déclarait-il pas il y a peu qu’ « il faut voir si l’Islam est compatible avec la démocratie » !!! Et ce n’est pas un hasard si cela arrive en un moment où les classes dirigeantes s’attaquent ouvertement aux milieux populaires, remettent en question tous les droits sociaux, menacent massivement les emplois, les services publics, les retraites, la sécu et les chômeurs. Et aussi profitent de la situation pour prétendre qu’il faudrait être tous unis derrière eux…

Il ne faut pas seulement s’indigner : il faut réfléchir. Il faut se demander qui a intérêt à désigner du doigt l’ensemble de la communauté musulmane ou franco-maghrébine, à opposer violemment deux parties des milieux populaires et des travailleurs dans une période où la crise économique et sociale pourrait justement permettre aux milieux populaires de s’unir contre les classes dirigeantes.

Ceux qui assassinent des Musulmans sur les places en Grèce, les agressent en Italie ou posent des bombes contres des Mosquées, des quartiers ou des foyers ne valent pas plus cher que les terroristes qui se drapent dans la religion pour commettre leurs crimes contre des Juifs ou des journalistes. On ne doit pas basculer dans un camp terroriste sous prétexte des crimes de l’autre camp… On a vu ce qui est arrivé aux pays où le peuple travailleur a été pris en otage par l’affrontement entre deux bandes armées utilisant le terrorisme, la lutte armée et imposant à chacun de prendre parti pour l’un ou pour l’autre camp : que ce soit en Palestine, en Syrie, en Irak, en Ukraine ou ailleurs… Ils ont mis à feu et à sang tout le pays mais aucun bien n’en est résulté.

Tous parlent de « guerre contre le terrorisme » mais qu’est-ce qui a le plus permis le développement du terrorisme sinon la prétendue « croisade contre l’Islam » de Bush ou la « guerre contre le terrorisme » de Obama, soutenue par les gouvernants français, de Sarkozy à Hollande.

Ces guerres, qui utilisent, ne l’oublions pas, des moyens terroristes, ont prétendu libérer les peuples des dictatures et les sauver mais elles les ont jeté dans des souffrances sans fin. Aucune de ces guerres n’a permis à un peuple de retrouver la paix et le développement sans parler même de la liberté et de la démocratie. Il ne reste que des ruines partout où les grandes puissances ont mené leur prétendues « guerres contre le terrorisme »…

La population française, jusque là située en dehors de ces guerres, pouvait ignorer que leur armée menait des bombardements dont les civils étaient massivement les victimes, contre des habitations, contre des écoles, contre toute la population civile. Les coups de feu et les bombes de l’armée française n’éclataient pas en France et le discours, commun aux différentes couleurs politiques, laissait croire que la France n’avait que des buts propres et clairs dans ces pays, ce qui est un mensonge éhonté.

C’est ainsi qu’il n’y a eu quasi aucune protestation publique quand les gouvernants ont annoncé la participation militaire de la France dans de multiples pays, aux quatre coins du monde. On n’a pas fait de minute de silence pour les victimes civiles maliennes, libyennes, ivoiriennes, centrafricaines, irakiennes, syriennes et afghanes des attaques de l’armée française, sur terre ou dans les airs… Et les média se sont bien gardés de les souligner. Ce qui fait que le peuple travailleur de France se réveille aujourd’hui en sursaut parce que la guerre atteint maintenant ce pays qu’il croyait être un havre de paix et de sécurité…

Oui, le terrorisme des bandes armées doit être dénoncé et combattu mais on ne peut le combattre qu’en comprenant comment il est lié directement au terrorisme des grandes puissances. On ne peut le combattre qu’en combattant également le terrorisme de l’extrême droite islamophobe qui attise le précédent et en est le pendant.
L’exemple syrien, un pays presque complètement détruit par le terrorisme des milices, des intégristes, celui de l’Etat et celui des puissances occidentales, doit nous servir à comprendre ce qui nous menace si on tombe dans le piège du terrorisme et du contre-terrorisme. Il ne resterait plus assez de larmes pour pleurer si on livre un pays à ces attentats et contre-attentats.

Les classes dirigeantes prétendent ne pas le souhaiter et appellent à l’unité nationale mais ce sont elles qui ont attisé les haines.
On nous propose, soi-disant pour faire face au risque terroriste, de nous unir avec nos ennemis, avec ceux qui font des guerres contre les peuples aux quatre coins du monde, avec les capitalistes qui nous licencient et avec les gouvernants qui, comme Macron, Valls et Hollande, mais aussi comme Sarkozy et Le Pen se disent (ou sont) les amis des milliardaires…

Non, le terrorisme dans lequel certains voudraient faire basculer le monde n’a pas pour racine une religion, une région, une communauté. Cette religion, cette région, cette communauté ne datent pas d’hier. Ce qui fait qu’aujourd’hui on nous menace des horreurs de la guerre civile, c’est le fait que le système dominant, le capitalisme, n’arrive plus à gérer l’économie et est incapable de faire repartir le capitalisme, même en déversant des milliers de milliards de fonds publics. Et il préfère, plutôt que de voir des révolutions sociales menacer la domination des classes dirigeantes, organiser des bains de sang préventifs entre des fractions des milieux populaires. Ils ont choisi de détourner la révolution syrienne qui démarrait de manière populaire et pacifique, comme en Tunisie et en Egypte, vers la guerre et le terrorisme.

Il ne faut jamais oublier que nos gouvernants ont financé, armé et soutenu des groupes terroristes, y compris islamistes, dans tous ces pays, depuis Al Qaîda et jusqu’aux groupes islamistes de Libye et de Syrie, sous le prétexte de lutter contre les dictatures de Kadaffi ou de Assad. Il ne faut pas oublier que les régimes qu’ils soutiennent en Afghanistan ou en Irak sont également des dictatures dites islamistes. Nous ne pouvons pas nous allier avec nos adversaires dans les combats qui viennent ni compter sur nos gouvernants pour nous protéger des terrorismes.

Si les classes dirigeantes font de plus en plus basculer le monde dans la terreur et la contre-terreur, ce n’est pas parce qu’elles sont fortes mais, au contraire, parce qu’elles craignent la force des opprimés et des exploités. Ne basculons donc pas nous-mêmes dans nos peurs et prenons en mains notre avenir, c’est la seule manière de ne pas être le jouet de toutes les manœuvres de nos ennemis. Et surtout ne nous laissons jamais opposer à d’autres travailleurs, à d’autres nationalités, à d’autres communautés ou religions. Nos vrais adversaires sont les classes dirigeantes, quelles que soient leur origine, leur nationalité et leur religion. N’acceptons pas, sous prétexte d’unité nationale contre le terrorisme, de nous unir avec ceux qui fomentent des guerres, manipulent des terroristes, divisent les peuples pour mieux continuer à opprimer et à exploiter...

C’est à cela que servent les campagnes contre le terrorisme, à préparer les peuples à la contre-révolution. Et même les prolétaires qui n’y verraient que du feu, qui marcheraient dans l’anathème anti-Musulmans, dans la haine contre une communauté, contre une religion, contre une partie des travailleurs, finiraient par en être eux-mêmes victimes comme l’ont été les Allemands qui ont cru s’attaquer seulement aux Juifs. La même machine infernale qui a produit le pouvoir d’Hitler est aujourd’hui à l’œuvre et nous menace des mêmes horreurs. Ce n’est pas pour combattre le terrorisme qu’on veut nous présenter ainsi les horreurs des terroristes, c’est pour justifier le terrorisme des classes dirigeantes, celui des guerres extérieures comme de la guerre de classe, à l’intérieur.

Ne cherchons pas contre qui les classes dirigeantes du monde capitaliste sont en guerre : c’est contre nous, les prolétaires ! Cherchons plutôt comment nous allons faire pour nous préparer à un autre avenir que le capitalisme, maintenant que celui-ci n’est plus synonyme d’emploi mais de chômage, plus de paix mais la guerre permanente en attendant la guerre mondiale. Cherchons plutôt comment faire en sorte que nos luttes défensives deviennent des luttes pour renverser le système d’exploitation, pour transformer les grèves générales impuissantes des confédérations syndicales, un alibi par lesquelles celles-ci tentent de conserver leur influence sans réellement s’attaquer aux classes dirigeantes, en action directe des prolétaires remettant en question l’ordre social et la mainmise des capitalistes sur la société. Là est notre avenir et celui de nos enfants !

Messages

  • Quel était le but de cette manifestation pour la CGT ? et pour les autres syndicats ?
    JE pense que la CGT a encore une fois cherché à montrer la force sociale qu’elle prétend avoir. Elle est en perte de popularité chez qui se pose sérieusement des questions relativement à la duplicité et aux contradictions qu’il y a eu en juin et depuis dans son discours.

    Rappelons que la CGT dans les AG disait autre chose que ce que Le Paon disait. Le Paon a fixé le calendrier, en tant que responsable bourgeois du CES (conseil économique et social) du démantellement et de la privatisation de la SNCF.

    La CGT est en son sein en train de découvrir cela. Le prétexte du palais doré dans lequel vit Le Paon pour le virer permet d’éviter la discussion profonde qui a lieu aux marges de la CGT. Car il y aurait de quoi faire imploser la CGT !!!

    Je n’ai vu aucun tract qui cherchait à s’adresser à la CGT hier ou à ses adhérents sur cette question. Aucun tract LO, aucun tract NPA. Un tract du PCF (tendence 15e, je crois).
    La manif d’hier avait donc pour but de resserer les rangs, de chercher à souder par l’alcool et la débauche plusieurs cortèges qui se sont gonflés peu à peu (à Iéna le cortège de la CGT était minable, il s’est grossi nettement à la tour eifel, puis était très allongé rue de la Borudonnais... étrange manif qui arrive en morceaux, probablemnet du aux nombres de cars affrétés pour faire venir les adhérents de province, et les cartons d’alcool avec).
    Enfin, arrivé à Invalide, ce n’était pas 1 mais au moins 2 cortèges qui se sont retrouvés à destination. A gare de lyon le matin, un rassemblement avait lieu à Traversière. Il y a du avoir au moins un autre départ (à Montparnasse ? ou ailleurs) pour qu’un cortège soit stoppé des deux côtés de la place Vauban l’un bd des invalides, l’autre avenue de Tourville, mais de façon que les cortèges soient fort éloignés l’un de l’autre et donc non visible à moins de marcher 10 minutes...

    Et sur la Place vauban attendaient déjà quelques cars pour les retours en Province.
    Ainsi, alors qu’on pensait que la manif serait minable en nombre, elle est apparue comme assez nombreuse, afin de montrer aux adhérents que la CGT est le syndicat incontournable dans le pays et à la SNCF. Virer sur ces aspecst secondaires et socio-éconmique Le Paon sans savoir par qui le remplacer est donc une manière de mettre en place un scandale inoffensif, alors que le vrai scandale, lui, est étouffé, non-dit, car il est politique : la CGT est l’insitution qui mène la danse à la SNCF pour casser les statuts et faire baisser le coût du travail tout en encadrant alcooliquement et idéologiquement la masse qui défilait dans la rue.

    On sortait de cette manif sous la pluie démoralisé... ou cuit par l’alcool. La gueule de bois de ce matin est donc bien que aucune autre voix que celle de la CGT semble ne pouvoir s’exprimer dans ce pays. C’est peut-être sans compter qu’ici ou là d’autres voix cherchent à s’exprimer, d’autres choix sont possibles, mais justement, pour éviter qu’ils s’expriment, ce type de journée d’action est utile à faire taire les doutes des adhérents qui chercheraient à discuter ou s’informer ailleurs...

    A nous de faire en sorte que ce type de journée ait le moins de prise possible sur nos camarades dupés et alcoolisés par leur propre ennemi de classe...

  • 800 cheminots marocains attaquent la SNCF pour discrimination. Embauchés au début des années 1970 comme contractuels, donc avec un CDI de droit privé, ces agents à la retraite, ou proches de l’être, ne relèvent pas du statut particulier des cheminots, plus avantageux, réservé aux ressortissants européens et aux jeunes embauchés. Ils ont été coincés aux plus bas niveaux de qualification et pénalisés à l’heure de la retraite. Les conseillers prud’homaux n’ayant pas réussi précédemment à se mettre d’accord, un juge professionnel a été appelé pour les départager. La décision sera rendue le 21 septembre. Pour l’avocate des cheminots, Clélie de Lesquen, la SNCF est dans le "déni" et a traité avec "ingratitude" ces salariés qui ont, selon elle, subi "une situation de discrimination latente qui a duré en moyenne 38 ans". Elle a accusé la SNCF de "tromper les juges" en leur remettant "des dossiers truqués" pour comparer les carrières, des dossiers de cheminots ayant des "problèmes", avec l’alcool notamment.

  • Accident mortel en gare de Pont-l’Évêque : la SNCF a-t-elle menti ?
    Une femme de 77 ans a trouvé la mort en descendant du Paris-Deauville. La SNCF assure qu’elle est descendue du train en marche. Faux, rétorquent des tém

    « Nous nous rendions au festival du cinéma à Deauville. J’étais dans le train, cette personne n’est pas descendue quand le train est reparti. Elle a glissé alors que la machine était à l’arrêt. Le train est reparti et lui a sectionné la jambe en lui roulant dessus », assure ce voyageur. « Pour moi, poursuit-il, la dame est morte avant l’arrivée des pompiers. Je suis formel, le train était à l’arrêt quand elle est descendue. Comment un couple âgé peut-il ouvrir la porte d’un train en marche et sauter sur le quai à Pont-l’Évêque ? L’écart entre le pas de la porte et le quai est très important. À plus de 75 ans, ce n’est pas possible ! » assure-t-il
    La direction de la SNCF se retranche derrière l’enquête judiciaire en cours.

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