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Cheminots Paris-Est : d’une rupture dans SUD-Rail à la fondation d’une tendance syndicaliste révolutionnaire intersyndicale

samedi 7 mars 2015, par Robert Paris

Cheminots Paris-Est : d’une rupture dans SUD-Rail à la fondation d’une tendance syndicaliste révolutionnaire intersyndicale

Le récit qui suit rapporte la mise à l’écart d’un militant, Mikael T., et d’une tendance révolutionnaire au sein du syndicat SUD-Rail de Paris-Est, suite à l’abandon par SUD-Rail de nombreuses positions propres au cours de la dernière grève et au nom de l’unité CGT-SUD.

Le mardi 30 septembre 2014 avaient lieu les élections DP/CE sur trois bureaux de vote de l’ELT (Etablissement Ligne Transilien) de Paris-Est. Il ne s’agissait pas d’une élection normale mais d’une annulation des élections suite à un recours de la CGT au TI de Paris 10ème concernant le dépouillement du vote précédent. Un seul changement est sorti des urnes : l’élimination d’un élu SUD au CER, comme par hasard un militant actif de la grève qui venait d’avoir lieu, militant que les directions CGT et SUD souhaitaient faire disparaître des élus au CER… Son élimination avait été obtenue non par une perte de voix mais par quelques ratures réalisées par un groupe du syndicat SUD dans un secteur où ce militant n’était pas connu…

Comme par hasard, on sortait d’une grève où la politique de CGT et de SUD, en l’occurrence unis pour tirer la grève vers une voie de garage, avait été contestée par ce militant, à la suite de quoi le secrétaire général de la CGT cheminots de Paris-Est avait écrit un courrier déclarant que, tant que ce militant serait représentant SUD au CER, il n’y aurait plus d’unité SUD-CGT... La pression de la CGT allait donc dans le même sens que celle de la bureaucratie de SUD et... de la direction !

PV du résultat des élections au CER de Paris-Est :

Le commentaire du syndicat SUD de la Paris-Est devant une éviction anti-démocratique d’un élu du CER était éloquent : « Ces résultats nous permettent de retrouver nos deux élus DP sur l’ELT et nos trois élus CER. » On sent la satisfaction et non la gêne, ce que la suite va confirmer…

Ce militant propose alors au syndicat SUD de se démarquer publiquement de la méthode ayant consisté en douce à l’évincer des listes, sans s’expliquer vis-à-vis des autres militants, des syndiqués et de l’ensemble des salariés :

Proposition de déclaration du syndicat SUD cheminots de Paris-Est

Le syndicat Sud-Rail tient à dénoncer l’éviction des listes SUD de sa tête de liste, Mr T. Michaël, par quelques dizaines de ratures, visiblement concertées même si c’est en sous-main.

Nous ne sommes, bien entendu, nullement à l’initiative de cette consigne de ratures et tout nous en déplait : le but, la méthode et les moyens employés. Elle s’est faite sans revendication explicite, sans critique ouverte, sans explication de vote, sans justification ni éléments de décision, sans discussion ni débat. C’est un coup dans le dos, lâche et destructeur qui attaque non seulement ce militant, cet élu SUD au CE, mais tout le syndicat et nuit au syndicalisme. C’est tout à fait en contradiction avec notre conception de la démocratie, du syndicalisme, des méthodes et des intérêts que nous avons toujours voulu défendre.

Ces ratures interviennent lors de l’organisation de nouvelles élections sur le chantier de l’ELT en septembre alors que Monsieur T. Michaël n’avait subi aucune rature lors des élections du mois de mars dernier sur ce même périmètre. Si une consigne de rature a été donnée, il est à remarquer qu’elle vient, entre autre, tout de suite après le mail de la part du secrétaire CGT des cheminots de Paris-Est en juin dernier. Mail dans lequel le secrétaire de la CGT s’en prenait ouvertement à ce camarade et demandait au Syndicat Sud-Rail de prendre des mesures contre lui, ce que ferait la CGT si Sud-Rail ne faisait rien.

Cette lettre de la direction de la CGT affirmait explicitement que l’unité CGT/Sud-Rail était mise en péril par les agissements de ce militant. Si au sein du syndicat, certains militants ont commencé à relayer la demande de la CGT, pour notre part, nous considérons que l’unité SUD-CGT, nécessaire face aux graves attaques que subit le service public actuellement, n’a rien à gagner à de telles méthodes et qu’aucun des deux syndicats n’a à interférer ainsi dans les décisions démocratiques au sein de l’autre syndicat.

Nous affirmons donc ici notre solidarité pleine et entière avec notre militant Michaël T. auquel nous renouvelons toute notre confiance. Nous nous réservons de la démontrer pleinement par tous les moyens à notre disposition. Nous démontrerons ainsi que nous ne laisserons pas les diviseurs créer des cassures au sein de notre syndicat, ni instaurer des méthodes anti-démocratiques, anti-unitaires, agressives et manipulatoires qui n’ont rien à voir avec la tradition de SUD et du syndicalisme démocratique et unitaire.

Et le syndicat SUD de Paris-Est… a refusé de le signer une telle motion et même d’en discuter en faisant la sourde oreille…

Du refus de toute démarcation de SUD de cet acte antidémocratique résulte une interpellation des militants de SUD via des mails et le silence radio qui en découle amène la décision de ces militants, choqués de cette position, de s’exprimer par tract :

Déclaration de Tendance Syndicale Révolutionnaire

Syndicat SUD-Rail Paris-Est

Militants et adhérents de SUD-Rail à la Traction de Gare de l’Est, nous estimons de notre devoir de nous constituer en tendance syndicale. Cela est notre droit étant donné les circonstances très particulières que connaît actuellement le syndicat :

- notre parole n’est plus entendue dans le syndicat

- nos propositions d’action et d’intervention sont systématiquement refusées sans être même sérieusement discutées

- nos propositions de textes d’orientation ne sont pas proposées aux militants

- un de nos camarades a été évincé des listes sur lesquelles il avait été régulièrement choisi et présenté par le syndicat à la suite d’un débat ouvert et démocratique ; l’éviction provenant d’un appel manifeste à des ratures, sans explication de vote ni discussion possible.

Le syndicat SUD s’éloigne de plus en plus des orientations qui avaient été les siennes. Il devient la dernière roue du carrosse de la CGT. Alors que les journées d’action et les grèves de la CGT ne sont que des paravents pour tromper les salariés, méthodes que SUD condamnait autrefois (il n’y a pas si longtemps), aujourd’hui le syndicat les cautionne au nom de « l’unité syndicale ».

Pour faire face à nos critiques sur le suivisme de Sud vis-à-vis de la CGT, mais pas seulement, un certain nombre de militants de SUD, pas tous, manœuvrent en diffusant des calomnies et des attaques personnelles plus ou moins ouvertement. Nous sommes des militants qui ne critiquons pas dans le dos mais ouvertement et de manière transparente. N’avons-nous pas toujours présenté publiquement nos orientations ? Contrairement à d’autres, nous n’avons jamais fait circuler des bruits de couloir, des calomnies, ni même repris les propos de la direction contre des militants ou adhérents.

Dans cette situation et alors que le syndicat nous écarte systématiquement, le syndicat ne nous laisse pas d’autre choix que de pouvoir nous exprimer en tant que tendance syndicale interne de SUD afin que chacun puisse juger.

Cette lettre est donc l’annonce de notre constitution en tendance fondée sur le syndicalisme révolutionnaire, le combat sans concession contre les attaques contre le service public, l’activité syndicale non fondée sur les appareils mais sur l’expression de la base et sur son action, laquelle doit être fondée sur des assemblées générales souveraines liées entre elles d’un secteur à l’autre, de manière interprofessionnelle et élisant des délégués pour se fédérer régionalement et nationalement.

Le syndicalisme révolutionnaire a toujours fonctionné avec des droits de tendance. C’est le syndicalisme de collaboration de classe et le syndicalisme stalinien qui s’y sont toujours refusés. Nous ne doutons pas de la réponse positive du syndicat SUD-Rail de Paris-Est à notre exigence.

Salutations syndicalistes révolutionnaires,

Pour la Tendance Syndicale Révolutionnaire/Sud-Rail

P. Olivier

La réponse par mail de SUD :

Bonjour,

Suite à ton mail daté du 1er novembre 2014.

Nous te rappelons que parler au nom de Sud Rail exige un mandat du syndicat.

Au sein de Sud-Rail il n’y a que les syndicats régionaux qui adhérent a une seule fédération.

Sud-Rail Paris-Est prône toujours le dialogue, l’ouverture, donne la parole à ses adhérents et militants afin de s’exprimer librement. Le statut et la charte de fonctionnement ne prévoient pas les expressions au nom de SUD RAIL sans avoir eu l’aval ou le mandat nécessaire à cet effet.

Au sein de notre organisation syndicale, des instances déterminent nos actions et notre fonctionnement et il faut les respecter :

*Section

*Collectif régional

*Assemblée générale

Nous t’invitons donc à participer à la vie du syndicat telle que définit dans nos statuts.

Le collectif régional réunit le 4 novembre 2014 a décidé à l’unanimité de vous signifier que le nom et les logos du syndicat SUD-Rail sont utilisables exclusivement dans les cadres fixés par nos statuts (sections, syndicats, liaisons, fédération).

Toutes les publications et références signées ou ayant pour en-tête Sud Rail sont de la responsabilité juridique du syndicat régional ou de la fédération. De fait, nous te demandons de modifier l’intitulé de ton mail en conséquence.

Le collectif régional du syndicat de Paris-Est

Suit un tract de dénonciation publique des méthodes bureaucratiques :

GARE DE l’EST…… ÉLECTION PARTIELLE AU CER DU 30/09/14 :
SUD-RAIL ET LA CGT ÉVINCENT DE LA REPRÉSENTATION LE COURANT SYNDICALISTE RÉVOLUTIONNAIRE POUR LA POLITIQUE GRÉVISTE MENÉE EN JUIN

Sud-Rail utilise des méthodes bureaucratiques et anti-démocratiques dans les élections professionnelles

Le 30 septembre avait lieu une élection partielle pour le CER à l’ELT-EPT 4. Bien que tête de liste Sud-Rail, je n’ai pas été réélu. Contrairement au vote du mois de mars, où il n’y avait eu aucune rature sur mon nom sur ce chantier, cette fois-ci, il y en avait suffisamment pour empêcher toute réélection.

Un si grand nombre de rature est forcément l’expression d’une consigne de vote. Mais une consigne de vote officieuse puisqu’elle s’est faite sans revendication explicite, sans critique ouverte, sans explication de vote, sans justification ni éléments de décision, sans discussion, ni débat alors que la liste CE avait été validée au sein d’une AG syndicale Sud-Rail pour les élections professionnelles.
Sur quels critères les salariés de ce site se sont-ils fondés pour me rayer, la plupart (hormis les militants syndicaux de Sud-Rail) ne me connaissant même pas. Comment pouvaient-ils dès lors juger de mon action syndicale en tant que militant et élu au CER ? De la seule manière qui puisse l’être. Ils ont fait confiance à ceux qu’ils côtoient au quotidien et qui leur ont donné leur son de cloche sans pouvoir entendre le mien et faire ainsi leur choix. Saluons le courage politique de ceux qui ont mené une telle campagne. Quelle confiance dans leurs idées et leurs orientations pour éviter un débat public que je n’ai jamais fui pour ceux qui me connaissent.

Face à cette situation et aux méthodes employées par une partie des militants du syndicat, j’ai interpellé au travers d’une motion la section syndicale ADC et le syndicat régional pour que soit dénoncé publiquement ce type de méthode. Réponse : « il n’y a aucune légitimité pour qu’une expression du syndicat sorte sur ce sujet dès lors qu’aucune section (ni même aucun militant !) ne l’a porté dans les cadres collectifs du syndicat ». Pour un syndicalisme démocratique, on aurait pu penser qu’une position de principe dénonçant ce type de méthodes serait l’évidence. Apparemment non ! Je considère que le syndicat prend le parti des militants qui ont mené campagne pour m’évincer.

C’est la raison pour laquelle je m’exprime publiquement pour dénoncer ces méthodes. Je remercie le syndicat FO de me donner cette occasion. N’ayant pu répondre à cette campagne officieuse qui a menée à mon éviction, je vais le faire maintenant. En effet, si les critiques avaient été publiques et honnêtes, j’aurai pu défendre ouvertement mon bilan et les orientations sur lesquelles je m’engageais pour le prochain mandat. Je fus le seul à diffuser un bilan ainsi qu’une profession de foi au sein de Sud-Rail pour la nouvelle mandature. Tout un chacun aurait pu alors juger !

Cette attitude, loin de me nuire, nuit surtout au syndicalisme que Sud-Rail revendique, un syndicalisme démocratique, en renforçant les dérives bureaucratiques et anti-démocratiques d’une partie de l’appareil syndical. Elle nuit aussi à tous les salariés conscients qui se défendent quotidiennement contre la direction. Quel message cette partie de l’appareil Sud-rail envoie-t-elle à la direction SNCF en organisant l’éviction d’un élu tandis que l’autre partie se solidarise de ces méthodes. Cela revient à sanctionner l’orientation défendue notamment pendant la grève, à savoir :

- le retrait puis l’abrogation de la réforme ferroviaire une fois celle-ci votée,

- qu’il n’y ait aucune ouverture de négociation tant que le retrait n’était pas obtenu

- l’extension du mouvement gréviste comme en 1995,

- le blocage de la production par l’occupation des lieux de production comme 1936

- la nécessité pour les grévistes de s’organiser en comité de grève, de se coordonner à l’échelle du territoire

- d’entrainer les autres corporations afin d’aller vers la grève générale et faire reculer ce gouvernement de casse sociale sur tous les coups qu’ils nous portent.

Orientation que Sud-Rail ne découvrait pas puisque celle-ci avait été défendue dans un document de « Perspectives d’orientation 2013-2014 » pour l’AG régionale Sud-Rail. En refusant de se démarquer de ses militants qui m’ont fait rayer, Sud-Rail adresse à la direction SNCF qu’elle ne soutient pas les militants qui veulent défendre bec et ongle le service public et refusent de participer à des négociations qui ne déboucheront que sur des reculs. Le syndicat se désolidarise publiquement d’un militant. Autant donner à la direction un blanc-seing pour réprimer à l’avenir !

La bureaucratie syndicale CGT règle ses comptes vis-à-vis d’un militant de la grève avec le soutien de Sud-Rail au nom de l’unité syndicale !

Alors que Sud-Rail avait la prétention à ses débuts (2ème Congrès, Bordeaux, 2000) de construire un « syndicalisme offensif » regroupant notamment les « syndicalistes révolutionnaires ». Sud-Rail a fait le choix conscient d’évincer un militant de la tendance syndicaliste révolutionnaire. Le syndicat a agi ainsi pour donner des gages à la CGT en éliminant la tendance qui, dans la grève défendait une orientation de lutte de classe, un mode d’organisation s’appuyant sur les grévistes (comité de grève, coordination) et qui avait mainte fois auparavant dénoncé la politique de l’intersyndicale sur la réforme ferroviaire (voir document de perspectives d’orientations). Cette orientation devenait un obstacle en interne pour ceux qui cherchait à faire l’unité avec la bureaucratie syndicale de la CGT. Et faire cette unité, c’était s’en prendre à tous ceux qui pouvaient dénoncer le double jeu de de la CGT et empêcher dans les faits ce rapprochement présenté aux salariés comme une nécessité pour faire au gouvernement et à la direction SNCF. Pendant la grève, le secrétaire du secteur CGT a envoyé le mail suivant à Sud-Rail prétextant un tract dont on m’impute la paternité mais avec lequel je suis d’accord :
« (…) le tract distribué par Mickael T. et sa clique ! Comme je vous l’ai indiqué lors de notre conversation téléphonique, T. est votre tête de liste au CE. La CGT espère que SUD rail saura dénoncer le contenu de ce torchon qui fait passer nos organisations syndicales pour des vendus à la cause de la Direction SNCF et du Gouvernement que pourtant nous combattons ensemble. Ce mouvement de grève a été construit par la CGT et SUD Rail, si de votre côté rien est fait pour que leurs agissement prennent fin, sachez que la CGT et ses militants ne laissera pas ces énergumène discréditer notre démarche unitaire. »

Que disait ce tract qui salirait Sud-Rail et la CGT ? En voici un extrait :

« Les fédérations CGT- Sud Rail appellent à la grève reconductible… pour mieux étouffer le mouvement !

Toutes (les fédérations) nous disent qu’il est possible d’avoir une bonne réforme. Pourtant les services publics sont cassés les uns après les autres. (…) Alors pourquoi le gouvernement et la SNCF agiraient-ils autrement avec nous ? (…) Comment comprendre cet entêtement des fédérations à vouloir obtenir l’ouverture d’un vrai débat sur la réforme ? (…) Ils ont participé aux Assises du ferroviaire, aux débats du CESE (…) où la CGT (…) a présenté un rapport sur la privatisation du transport régional ferroviaire. (…) L’objectif des syndicats est d’obtenir un « vrai débat » (…) sur la base de leur plate-forme unitaire (…). Comment un débat ou négociation pourrait déboucher sur une réforme favorable aux cheminots alors qu’on sait pertinemment que leur volonté est de casser la SNCF et non de l’améliorer ? C’est tout simplement pour mieux nous vendre une future ouverture de négociation comme une victoire et mieux faire reprendre le travail. Ainsi ils sauvent les apparences. Ils apparaissent toujours opposés à la réforme et évitent un conflit au gouvernement et à la SNCF (…). »

Si le constat dressé par les auteurs de ces lignes est vrai. Ils n’avaient par contre pas pris en compte le mécontentement des cheminots face à la réforme ferroviaire. Mécontentement qui a obligé les bureaucraties syndicales à manœuvrer autrement pour enterrer le mouvement de grève. Au lieu de nous vendre l’ouverture d’une « vraie négociation » contre une reprise du travail, ce qu’il ne pouvait pas faire sans se faire débarquer, ils ont accompagné, comme nous allons le voir, le mouvement et l’ont encadré jusqu’à ce qu’il s’essouffle sans qu’il ne soit jamais dangereux pour le gouvernement.

Derrière le mot d’ordre « retrait de la réforme », l’unité de la bureaucratie syndicale contre la grève !

Le mécontentement était tel que, dès les premières AG, Sud-Rail et la CGT se sont sentis obligé de reprendre le mot d’ordre de retrait de la réforme alors que jusque-là ils ne le défendaient pas. S’ils ont repris ce mot d’ordre imposé par la base c’est de peur de se faire déborder et de ne pas pouvoir ensuite diriger le mouvement. La CGT ne voulait pas du retrait et Sud-Rail, au nom de l’unité syndicale, a caché cette politique.

Dans Le Parisien du 14 juin 2014, Lepaon y est interviewé à propos de la grève des cheminots :

« La CGT n’a jamais demandé le report ni le retrait du projet de loi. On n’est pas contre une loi, mais contre son contenu. Il faut en discuter… »

Dans Le Monde » du 17 juin 2014, dans un article intitulé « La CGT cheminots poussée à durcir le mouvement par la radicalité de sa base » :

« L’exécutif ne cesse de rappeler que les partenaires sociaux ont été associés depuis 18 mois à la préparation du texte par Frédéric Cuvillier, secrétaire d’Etat chargé des transports et ont validé les différentes étapes. « Le texte a quasiment été écrit par la CGT, c’est un comble de la voir en grève aujourd’hui » s’étrangle un proche de Manuel Valls. »

Au sein de la CGT des voix se sont élevées contre Lepaon et ses prises de position pendant la grève mais aussi au CESE. Le syndicat des cheminots CGT de Versailles a d’ailleurs adressé une motion à « l’attention de la commission exécutive confédérale » à ce sujet :
« Après un conflit très dur contre la réforme ferroviaire, dans lequel notre syndicat a pris toute sa place, il est de notre devoir de réagir, une fois encore, sur le comportement de Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT. (…) par voie presse (…) Thierry Lepaon a pris les grévistes et notre fédération à contre‐pied, en annonçant des « avancées » entre « le premier projet de loi et celui qui est débattu », et en se permettant même d’annoncer « un tournant dans la manière dont les cheminots ont décidé de s’exprimer ». (…) Nous n’avons pas oublié sa position profondément néfaste en tant que rapporteur de la commission Travail du CESE sur l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs en juillet 2012 »

Lepaon n’est pas le seul à tremper dans l’affaire. Dans le « Le Parisien » du 14 juin 2014, il dit ceci :

« Il n’y a aucune différence, pas même un cheveu, entre Gilbert Garrel et moi. Les rencontres avec le premier ministre, les services de l’Elysée et François Hollande, nous les avons faits ensemble. On a simplement expliqué que, s’il fallait plus de temps au gouvernement, il pouvait reporter de plusieurs jours la discussion. »

Plus de temps pourquoi ? Ils sont d’accord sur le fond. Du temps certainement pour se mettre d’accord sur les formulations ?
Dans son tract de sortie de grève, la CGT tire le bilan suivant « une unité syndicale comme celle bâtie autour de la plateforme unitaire aurait permis d’obtenir une renégociation du projet de loi. » Renégociation et non retrait ! Plus de doute à avoir. La CGT (confédéral et fédérale) soutenue par Sud-Rail était prête à discuter, négocier cette réforme tout en faisant croire qu’elle y était opposée. La reprise du mot d’ordre de retrait de la réforme dans les AG n’avait pas d’autre but sous l’aspect du radicalisme que de combattre toute politique susceptible de vraiment pouvoir faire reculer le gouvernement et le patronat derrière la direction SNCF.

Qui a combattu en AG le blocage de la production comme en 1936, d’étendre le mouvement comme en 1995 pour essayer d’avancer vers un mouvement de grève générale ? Qui a combattu l’idée d’aller voir la RATP pour bloquer tous les transports ? Qui a combattu l’idée d’aller vois les hôpitaux, les postiers de l’arrondissement pour avoir le soutien des autres travailleurs du public ? La liste est longue !
Radicaux en parole dans les AG, les bureaucraties syndicales donnaient des gages au gouvernement et ont œuvré pendant toute la grève pour que celle-ci ne puisse jamais devenir menaçante pour la gauche au pouvoir. Pas plus qu’ils ne se battaient réellement pour le retrait, l’abrogation de la réforme est absente de leurs tracts.

La bureaucratie syndicale ne pouvait pas faire reculer la gauche qu’elle a fait élire à la présidence !

Comment les appareils syndicaux auraient pu contraindre la gauche à reculer sur la réforme ferroviaire et pourraient-ils défendre la réglementation actuelle alors qu’ils l’ont fait élire en sachant pertinemment quelle politique elle mènerait ensuite.

C’est la gauche qui a privatisé Air France, Eramet, France Telecom, Gan, Thomson Multimédia, CIC, CNP, Aerospatiale (EADS), CNP entre autres à la fin des années 90 et début année 2000 sous le gouvernement Jospin avec lequel Hollande candidat n’a pas hésité à s’afficher.

C’est la gauche qui a mené les attaques depuis des années contre la SNCF et les cheminots :

- Loi d’orientation des transports intérieurs (contrats entre la SNCF et les régions, premier pas vers la libéralisation) mis en place le 30 décembre 1982 sous Mitterrand-Mauroy-Fiterman (PS-PCF).

- La SNCF devient une EPIC le 1er janvier 1983 sous Mitterrand-Mauroy-Fiterman (PS-PCF).

- Directive européenne 91/440 du 29 juillet 1991, votée par la France sous Mitterrand-Rocard-Quilès (PS) pour rendre rentable le secteur ferroviaire et séparer entre autres infrastructure et exploitation,

- La directive est transposée en droit français en 1995 sous le même gouvernement.

- Création du RFF le 13 février 1997, sous Chirac-Juppé-Pons mais la création s’est faite sous Jospin-Gayssot

- Demandes de plusieurs rapports en vue de l’ouverture du service ferroviaire à la concurrence par le gouvernement Ayrault (PS) : rapporteurs Auxiette (PS), Bianco (PS), Grignon (UMP) et Lepaon (CGT). Tous les rapports convergent vers la privatisation...

- Vote de la réforme pour le 4ème paquet ferroviaire sous Hollande – Valls - Cuvilliers (PS)

Les appareils syndicaux ne pouvaient pas ignorer la politique que la gauche avait déjà mené sur ce terrain à chaque fois qu’elle avait été au pouvoir. C’est en connaissance de cause qu’ils ont milité pour la victoire d’Hollande contre Sarkozy laissant croire aux travailleurs que le problème était Sarkozy. Alors que tous les deux ne sont que des pantins au service des capitalistes. Ils ont donné l’illusion tant qu’ils l’ont pu qu’on pouvait attendre autre chose de la gauche.

A ce même CER, juste après l’élection d’Hollande, le Représentant Syndical Sud-Rail déclarait :

« Les électeurs et électrices ont tranché. Le gouvernement Sarkozy qui détruisait la société française est viré. Fini la minorité (patrons et banquiers) qui profitait du travail des salariés pour leur enrichissement personnel ! (..) Le nouveau président de la république a promis un changement maintenant, une meilleure justice pour tous. »
Deux ans plus tard on aurait presqu’envie d’en rire s’il n’y avait pas délibérément l’envie de duper les salariés sur ce qu’on pouvait attendre de la gauche au pouvoir. Contrairement à eux, je les mets au défi de trouver un seul écrit ou je ne dénonce pas ouvertement la gauche et la politique de casse sociale qu’elle mènera une fois au pouvoir. Par contre, ceux qui ont appelé à me rayer font partie de ceux qui ont aidé Hollande à se faire élire et continuent de participer à toutes les mascarades de négociations même si au final ils ne les signent pas toujours.

Face à l’unité bureaucratique, construisons l’unité des travailleurs en lutte sur des bases de classe !

Sud pouvait faire le choix de soutenir les équipes CGT qui ne marchaient pas derrière Lepaon. Elle a choisi l’alliance avec l’aile de la CGT qui n’a jamais dénoncé Lepaon et qui menait un double jeu avec les cheminots. Elle a aidé la partie de l’appareil syndical qui a participé à toutes les négociations et qui ne voulaient pas d’une grève forte susceptible de faire reculer la gauche et lui a permis de se faire une virginité alors qu’elle avait participé à toutes les réunions ou négociations sur la privatisation.

En ne dénonçant pas les trahisons au nom de l’unité, Sud-Rail a une part de responsabilité dans notre défaite. Au lieu de l’unité avec les syndiqués et militants lutte de classe, sud-Rail a choisis l’unité avec la partie de la CGT qui collabore non seulement avec le patronat mais s’organise aussi avec lui au travers de club comme Le Siècle, ou le Quadrilatère et se fait financer au travers des fonds occulte comme le prouve les affaires de l’UIMM ou du CE d’EDF ?

Dans cette histoire, c’est SUD qui change de nature, pas moi ! La prochaine fois, ne nous laissons pas abuser ! Pour contrôler nos grèves nous aurons besoin d’un comité de grève élu, responsable devant l’AG dont les membres seront révocables à tout moment. Nous aurons aussi besoins de nous coordonner avec toutes les AG grévistes au sein d’une AG centrale de la grève ! Voilà ce que ne voulaient pas la plupart des organisations syndicales. Voilà pourquoi elles défendaient le fait que c’était aux OS de diriger nationalement le mouvement. Ils sont contre le fait que ce soit les travailleurs eux même qui dirigent leur lutte.

Pour masquer leur politique traitre, ils utiliseront la calomnie ! Ce qu’ils ont déjà fait maintes fois !

A n’en pas douter, les réponses à cette prise de position publique, si réponses il y a, ne répondront pas une seule fois sur le fond. Ils utiliseront la vieille arme de la calomnie pour chercher à se dédouaner et faire oublier leur politique collaborationniste avec le patronat et le gouvernement. L’orientation défendue ces dernières années m’a déjà valu :

- Lettre anonyme me dénonçant nommément au moment des élections en 2011

- Tentative d’exclusion pour avoir dénoncé les élus siégeant en présence d’OPJ et d’huissier au CER pendant la lutte contre le licenciement de Fabien Malvaud, remiseur dégareur au TEE de l’Ourcq.

- Calomnie à propos des DD posés pour aller soutenir la grève des CRTT (été 2011). Une majorité de la section ADC ne soutenait pas leur lutte souhaitant même qu’ils aillent dans le mur en suivant la CGT.

- Calomnie de la direction repris à mon encontre par une partie de la section ADC quand j’ai dénoncé les manquements de la direction de l’ET sur les VM et VAS sur le dépassement des dates de convocation.

- Bien des militants de Sud-Rail diffusaient partout le fait que « je ne roule pas » (je suis à la conduite des trains), comme si eux roulaient. La belle blague. Contrairement à eux, je ne l’ai jamais caché.

Et quand la calomnie ne suffisait pas, nous avons le droit à des bâtons dans les roues :

- Pression pour ne pas dénoncer le rapport Lepaon

- Aucun soutien dans la lutte contre les groupuscules d’extrême droite. La formation sur Dieudonné et Soral n’a pu être menée à bien. La direction de Sud-Rail ne voulait se mettre à dos les syndiqués Sud ayant de la sympathie notamment pour Dieudonné au moment des élections de peur de perdre des voix. On attend toujours la formation.

Renouons avec ce qu’il y a de meilleure dans le syndicalisme révolutionnaire !

Alors, élu ou pas, je continuerai à défendre les intérêts de ma classe, celle des travailleurs contre les patrons et les gouvernements capitalistes, peu importe leur couleur politique. Je continuerai à défendre un syndicalisme révolutionnaire qui ne collabore pas, défend les intérêts de tous, ne pratique pas le clientélisme, fait appliquer la réglementation à la SNCF (VP, VAS, RH 00077, parcours pro…), essaie d’améliorer les conditions de travail et de vie de tous.

Mais cela n’est qu’un aspect de l’œuvre syndical qui ne saurait être complète sans une lutte acharnée contre le capitalisme. C’est d’autant plus vital que dans la situation actuelle les classes dirigeantes avec l’appui de la gauche mènent une série d’attaques qui entrainent et va entrainer encore plus d’entre nous vers la misère et dans la guerre. Aucun gouvernement n’a mené autant de guerre dans le monde que celui d’Hollande-Valls.

A la guerre sociale, nous devons répondre par une seule et même lutte, une lutte de classe. Nous devons enlever tout le pouvoir aux capitalistes et aux politiciens à leur service pour imposer non seulement nos revendications mais pour réorganiser l’économie sur des bases non capitalistes. La SNCF comme tous les services publics comme l’économie dans son ensemble doit être dirigé par ceux qui produisent les richesses et contrôler par eux même au travers de comité, de conseils de travailleurs…. C’est cela la socialisation des moyens de production défendue en paroles par Sud-Rail (l’expropriation du capital). Voilà quelle était l’œuvre émancipatrice pour laquelle militaient les militants syndicaux de la CGT au début du 20eme siècle se battaient.

Nous devons renouer avec cette perspective d’un syndicalisme révolutionnaire qui défendait :

- La lutte de classe, la grève générale, la révolution, l’expropriation du capital,

- L’antiétatisme, l’antipatriotisme,

- L’indépendance des travailleurs vis-à-vis de la bourgeoisie, de ses partis, de son état et de toutes les religions,

- L’autonomie des travailleurs dans leur lutte par l’action directe.

Ce tract est édité et diffusé avec l’aide de FO Paris-Est

Déclaration du délégué au CER écarté lors du CER du 23 octobre 2014 :

La réponse de SUD :

On pouvait lire dans le tract « La Voix des Travailleurs de Gare de l’Est » de novembre 2014 le commentaire suivant :

La démocratie syndicale est bafouée

Connaissez-vous des élections dans lesquelles une liste d’élus a gagné mais celui qui conduit la liste a été viré par quelques dizaines de ratures ? Oui, ce sont les élections professionnelles et ce sont les seules où un petit groupe peut, dans le dos des décisions démocratiquement prises, supprimer un candidat sans explication de vote, sans discussion, sans le moindre moyen de protester de manière démocratique. C’est ce qui vient de se produire avec l’éviction du poste de délégué au CE d’un élu SUD de la Traction qui a été victime d’une campagne de raturages par des dirigeants de SUD. Ce camarade a été ciblé parce qu’il avait dénoncé les défauts des directions syndicales lors de la dernière grève. La CGT a demandé par écrit son éviction et certains militants de SUD ont cédé à la pression au nom de l’unité syndicale. Le syndicalisme est loin d’en sortir grandi mais c’est surtout la direction qui se frotte les mains : les directions syndicales se chargent elles-mêmes de combattre les militants les plus combatifs contre ses projets de destruction du service public.

voir ici

Tracts de la Tendance Syndicaliste Révolutionnaire :

1er tract de novembre 2014 :

2ème tract de janvier 2015 :

3ème tract de février 2015 :

4ème tract de mars 2015 :

5ème tract d’avril 2015 :

Le bilan de la dernière grève SNCF

Les tracts de la grève SNCF

Sur la privatisation de la SNCF

Sur le rôle particulier de Lepaon, ex secrétaire général de la CGT, dans la privatisation

D’autres lectures sur les cheminots

Le syndicalisme dont nous ne voulons plus :

POUR CONTACTER LA TENDANCE SYNDICALISTE RÉVOLUTIONNAIRE INTERSYNDICALE : tsrevolution.contact@gmail.com

Messages

  • il suffit de noter l’attitude ambiguë que vient d’avoir SUD-rail par rapport au dernier accord à la SNCF pour voir que ce nouvel appareil est surtout soucieux, lui aussi, d’acquérir sa représentativité et sa place dans les organismes de négociation.

  • Je lis ici beaucoup de documents mais aucunement la preuve que la CGT ait fait pression sur SUD pour évincer ce camarade.

  • Voici le mail du responsable de la CGT Cheminots adressé à la direction de SUD-Rail Paris-Est :

    Protestation de la CGT en vers Mickael

    4 oct. 2014

    Comme convenu, je vous transmets en pièce jointe, le tract distribué par
    Mickael T. et sa clique ! comme je vous l’ai indiqué lors de notre
    conversation téléphonique, T. est votre tête de liste au CE.

    La CGT espère que SUD Rail saura dénoncer le contenu de ce torchon qui fait passer nos organisations syndicales pour des vendus à la cause de la Direction SNCF et du Gouvernement que pourtant nous combattons ensemble.

    Ce mouvement de grève a été construit par la CGT et SUD Rail, si de votre côté rien est fait pour que leurs agissement prennent fin, sachez que la CGT et ses militants ne laissera pas ces énergumène discréditer notre démarche unitaire.

    Dans l’attente de votre position, je vous adresse mes salutations syndicales.

    Patrick B.

  • Il faut rappeler la complicité du PCF dans la privatisation du Rail...

    En 1997, le ministre des transports Gayssot, avec les autres ministres issus du PCF, se trouve à l’aise dans le gouvernement qui a le plus privatisé, il a soutenu les privatisations de France Telecom et de la moitié des Autoroutes du sud, il a supprimé le verrou de la spécialité géographique de la RATP pour permettre la mise en concurrence du réseau. A la SNCF, il a appliqué la loi Pons que le PCF avait contesté, il crée RFF, avec une minuscule différence, la mise en place du CSSPF, Conseil Supérieur du Service Public Ferroviaire, censé coordonner SNCF et RFF, mais qui n’a jamais imposé une politique et a disparu dans l’indifférence générale en 2008. Gayssot, avant de partir, a fait passer le « 1er paquet ferroviaire » européen programmant la mise en concurrence du fret.

    Les socialistes aiment bien donner à un responsable PCF (Fiterman avant Gayssot) le titre de ministre des transports, pensant ainsi, visiblement à juste raison, que l’influence du PCF à la SNCF, et sur une partie de la CGT, aide à faire avaler les mauvais coups. En 1997, cette stratégie a réussi au delà de tout espoir, en faisant changer d’avis le PCF sur le fond de la loi et en ne mettant pas la CGT dans la rue.

    L’année 2014 a connu une différence. Le PCF qui n’est pas au gouvernement n’a pas appuyé la loi, il l’a même ouvertement contestée, mais non sans de grandes ambiguïtés notamment avec son groupe parlementaire qui avait anticipé cette bataille (et probablement l’impossibilité d’une victoire sur le fond), et avec également une partie de ses militants investis dans la lutte et exerçant des responsabilités importantes sur le plan syndical (eux-mêmes probablement persuadés qu’un vrai recul de ce gouvernement favorable à la concurrence, serait très difficile).

    Le président du groupe GDR, gauche démocratique et républicaine, André Chassaigne, n’a pas voté contre la dissolution de la SNCF, contre l’ensemble de la loi en commission, a pensé que les grévistes pouvait arrêter la lutte qui a permis de faire voter son amendement social, pourtant considéré comme négligeable par la CGT et SUD-Rail. Il a considéré que la gestion commune du personnel des 3 EPIC était satisfaisante et suffisante pour cesser la grève (y compris sur la base de son analyse erronée, il aurait pu regarder du côté de la Poste et des Télécoms ou la gestion unique n’a pas empêché de rendre minoritaires les emplois à statut).

  • La stratégie nationale de la CGT et de Sud Rail peut être discutée, elle est critiquable.
    Il est évident qu’elle n’a pas toujours été comprise sur le terrain. Comment par exemple expliquer que cette journée d’actions soit si éloignée de la grève des cheminots ? Comment expliquer les déclarations très « mollassonnes » de notre secrétaire général Thierry Lepaon après 2 jours de conflit ? Quel intérêt politique avait notre confédération à vouloir éteindre notre mouvement de protestation ? La Fédération des cheminots dérange t’elle par son pouvoir de nuisance et son côté syndicat révolutionnaire ? Les erreurs commises par la CGT et Solidaires seront discutées après le conflit, même s’il ne faut pas perdre de vue que les premiers responsables de l’affaiblissement de ce conflit restent la direction de la SNCF, le gouvernement, les organisations syndicales qui ont œuvré à valider cette réforme, les cheminots non-grévistes et la désinformation continue des médias.

    Nous les cheminots en grève nous nous sommes sentis seuls pour défendre le service public ferroviaire.

    Et pourtant, notre lutte était et reste légitime.Nous nous sommes battus quatorze jours durant contre une réforme du ferroviaire destructrice pour le service public. Depuis quelques années déjà nous interpellions notre direction et le gouvernement contre la dégradation savamment orchestrée d’un service public essentiel, le service public ferroviaire.

  • Nous avons assisté, lors de la grève de 2014, à une véritable opération commune SUD-CGT mais pas pour unir les travailleurs dans la lutte, pour faire semblant ensemble !!!

    La grève, toute « reconductible » qu’elle ait été annoncée, avait été conçue pour ne durer que les quelques jours précédant les séances à l’Assemblée. C’était l’horizon politique. Un petit baroud d’honneur par lequel les appareils CGT et SUD-Rail montreraient leurs troupes et, ce faisant, les places et les postes convoités dans les structures des futurs établissements ferroviaires issus de la réforme ! Il y a belle lurette que les intérêts des bureaucraties syndicales ne sont pas superposables à ceux des travailleurs.

  • Ce n’est pas non plus parce que des fédérations avaient lancé cette grève qu’elle leur appartenait. Il est d’abord à noter que la CGT et SUD-Rail ont été poussées au préavis de grève par la combativité des cheminots qui s’était exprimée spectaculairement lors de la journée du 22 mai. Ensuite, ce sont les grévistes eux-mêmes qui ont imprimé à la grève son caractère : massive, décidée, politique aussi car l’envie d’en découdre avec ce gouvernement et son accumulation de crasses anti-ouvrières était bel et bien là. La grève aurait pu et dû être davantage celle des grévistes, s’ils s’étaient donné des structures démocratiques de lutte − comités de grève ou coordinations. Seules quelques tentatives embryonnaires ont été faites. C’est pourtant un gage de réussite d’un mouvement que ceux qui le mènent le dirigent démocratiquement, et les militants combatifs et révolutionnaires (néanmoins militants syndicaux) doivent aller dans le sens de cette « auto-organisation ».

  • Un exemple d’opération de démobilisation de SUD :

    Un communiqué commun CGT-SUD-Rail daté du 20 juin annonce ainsi : « Aujourd’hui plusieurs assemblées générales ont décidé de suspendre le mouvement dans un état d’esprit offensif. Pour tous, le même message : le combat n’est pas terminé. Au 9ème jour de grève, les suites ou non du mouvement appartiennent à ceux qui sont les moteurs de cette mobilisation ».

  • Peu de perturbations prévues pour la grève à la SNCF lancée à l’appel de la CGT. La direction, qui a reçu un préavis couvrant la période du lundi 9 mars 19 heures au mercredi 11 mars à 8 heures, a annoncé dimanche 8 mars les prévisions du trafic. Le trafic devrait être normal sur les grandes lignes et en Ile-de-France, mais en région huit TER sur dix circuleront.

    En Ile-de-France, de "légères perturbations sur la ligne B" du RER sont prévues. Pour les Intercités, le service sera normal en général, mais "quasi normal" au départ de Paris-Austerlitz sur les trains de nuit.

    Pourquoi avoir fait reprendre le travail pour faire reprendre de fausses grèves ensuite ?

    Où en est l’unité SUD-CGT dans cette grève ?

    Les méthodes des appareils syndicaux sont là pour laisser échapper la colère, par petits bouts, éviter de vraies luttes et faire de vraies démonstration de bonne volonté à l’égard du gouvernement en espérant un retour pour leur organisation.

    Il ne faut plus laisser ces appareils décider de l’avenir de nos luttes...

  • La crise Lepaon, loin d’être dénouée par la venue de Martinez, montre qu’à la CGT aussi il est nécessaire que les travailleurs se réapproprient la direction de leur propres organisations et, même si la bureaucratie s’y oppose, se réapproprient leurs luttes.

  • Les cheminots de la SNCF sont appelés par la CGT à faire grève demain mardi afin de redire leur opposition à la réforme ferroviaire engagée depuis le 1er janvier.

    Dire, ce n’est pas tout. Encore faut-il s’en donner les moyens.

    Il faudrait des assemblées préparatoires, des comités d’organisation indépendants des appareils syndicaux, des liens avec les autres services publics, une préparation de la convergence public/privé et on en passe...

    Il n’y a rien de tout cela. Juste un petit jeu d’organisation pour faire croire que la direction CGT est toujours mobilisée en menant une action qui sera plutôt décourageante...

  • À partir de lundi 9 mars à 19 heures jusqu’à mercredi 8 heures, la CGT, seule de tous les syndicats de la SNCF, appelle à un arrêt de travail « carré » (non reconductible). Une sorte de baroud d’honneur à l’occasion du comité central d’entreprise (CCE) du groupe public qui donnera son avis, mardi 10 mars, sur la réforme.

    Quel intérêt d’une grève carrée non reconductible ?

    Quel intérêt de la direction de SUD d’avoir prôné à tout prix l’unité avec la direction de la CGT puisqu’elle s’interrompt immédiatement ?!!!

    L’intérêt de boutique mais pas l’intérêt des cheminots, pas l’intérêt de classe !

  • Qu’est-ce qui prouve que ces cheminots avaient défendu un point de vue syndicaliste révolutionnaire dans SUD ?

  • Avec sa journée d’action bidon du 10 mars, la direction de la CGT discrédite toute véritable lutte contre la privatisation de la SNCF et des autres services publics :

    1°) parce que, suite à une grève reconductible et massive, une telle journée d’action « carrée », qui annonce d’avance qu’elle n’aura aucune efficacité ne permet aucune mobilisation ni aucune préparation d’un développement quelconque de l’action des travailleurs

    2°) parce qu’isoler ainsi la privatisation de la SNCF, c’est aller dans le mur car le gouvernement n’est pas seulement en train de privatiser le transport mais de privatiser progressivement l’ensemble des services publics. Une telle action ne va nullement dans le sens d’un élargissement de la lutte à l’ensemble du public.

    3°) parce que la direction de la CGT se garde bien de donner la possibilité aux cheminots de discuter et de décider du mode d’action en réunissant des assemblées générales qui décideraient s’il s’agit d’une grève ou d’une journée d’action et des moyens d’action ainsi que des buts.

    4°) parce que le but de la CGT est seulement de se blanchir quand il apparaîtra qu’elle nous a fait reprendre le travail dans la dernière grève alors que nous n’avions pas fait reculer le gouvernement ni même d’une miette. En faisant une journée carrée, la CGT savait parfaitement qu’elle n’aurait pas le soutien de SUD, ce qui lui permettait de prétendre qu’elle serait le seul syndicat à s’être opposé à la privatisation jusqu’au bout et en affirmant en plus que ce serait « la dernière lutte avant la privatisation », une manière d’affirmer qu’il n’y aura aucune véritable réaction d’ampleur contre la destruction du service public ferroviaire.

    5°) parce qu’il faut remarquer que la CGT s’est débarrassée de son ancien secrétaire général Lepaon qui avait tiré dans le dos de la dernière grève de manière publique en plein milieu de l’action et qui avait aussi rédigé le rapport du Conseil Economique, Social et Environnemental prévoyant la privatisation de la SNCF et tout cela sans que jamais, en écartant Lepaon, la CGT ne relève ce qu’il y avait à lui reprocher concernant les cheminots !

    6°) La fausse journée du 10 mars n’aura réussi qu’à démobiliser et torpiller la journée d’action interprofessionnelle et intersyndicale du 9 avril concernant tous les services publics cette fois et plusieurs syndicats, afin que le cheminots CGT se disent : « on a déjà donné »…

    7°) elle démontre que l’unité CGT-SUD n’était que conjoncturelle et ne s’est même pas maintenue pour l’ensemble de la lutte contre la privatisation, même si elle a amené SUD à se débarrasser d’une tendance révolutionnaire en son sein pour plaire à la CGT et au nom de l’unité.

  • La grève de la CGT a été pire qu’un coup d’épée dans l’eau : un moyen de déboussoler et de désorganiser. La force que montrait la dernière grève a été éparpillée...

    La direction a les mains libres pour attaquer et Guillaume Pepy ne s’en est pas privé, lui qui vient d’affirmer qu’ Il s’agira de "mettre à plat" l’organisation pour que "chaque heure payée soit une heure productive", une manière de prétendre que les cheminots ne travaillent pas !

  • Les attaques continuent grâce à la stratégie des directions syndicales...

    Fin février, le couperet tombe : une expertise sollicitée par les syndicats et remise au Comité central d’entreprise (CCE) prévoit la suppression de 9000 postes d’ici à 2020, sous l’impulsion de la réforme ferroviaire. Et l’entreprise ferroviaire taille dans le vif dès cette année : près de 2000 agents seront concernés en 2015 par des suppressions de postes.

    Les effectifs du groupe public baisseraient de 149.000 à 140.000 personnes, selon un rapport remis au Comité central d’entreprise (CCE), à cause de la réforme ferroviaire votée l’été dernier.
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    Les suppressions de postes à la SNCF vont continuer à un rythme soutenu, affirme aujourd’hui une expertise remise au Comité central d’entreprise (CCE), selon laquelle près de 9000 emplois nets pourraient disparaître d’ici à 2020.

  • L’international, une chance pour la SNCF ?

    Pendant que l’on nous annonce que tous ces investissements, réalisés rappelons-le avec l’argent du contribuable de France et des passagers, avec les restrictions de salaires, d’effectifs et de conditions de travail en France, sans investissements sérieux depuis le TGV, sur les TER par exemple, eh bien on nous dit aussi qu’on va limiter les salaires en France, que ceux-ci plombent les comptes, de même que les retraites des cheminots, que l’on va encore réduire les effectifs au détriment de la sécurité des passagers et des conditions de travail et de santé des personnels.

    Comment se fait-il que le PDG de la SNCF annonce en même temps le triplement des bénéfices globaux de la SNCF, des diminutions d’effectifs massifs et une augmentation massive aussi des tarifs SNCF ?

    Pépy, PDG de l’entreprise, avait déjà révélé en 2011 son plan « Destination 2012 » avec pour objectif affiché de doubler le résultat opérationnel pour passer à 2 milliards d’euros, tout en augmentant le chiffre d’affaire à 36 milliards d’euros (il était de 24 milliards d’euros en 2007). Ce plan de restructuration n’a pas d’autre raison d’être que celle de préparer le groupe à l’arrivée de la concurrence. Car la logique d’ensemble est en effet d’une extrême simplicité : pour casser le monopole du groupe, on dissocie l’activité coûteuse des infrastructures de celle, rentable, de l’exploitation des lignes. Tous les moyens ont été bons pour transformer la SNCF en machine à faire du profit … privé, pour les sociétés du fer fabricant les rails, pour les sociétés fabricantes de matériel ferroviaire, pour les sociétés de nettoyage, pour les sociétés de gardiennage, pour le secteur du bâtiment et maintenant pour le commerce, etc. Tout en maintenant fictivement l’existence d’un service public ferroviaire, le statut EPIC de la SNCF a permis les associations de sociétés au niveau européen, les participations dans des sociétés à l’étranger, la recherche de profit. Il y a eu la séparation SNCF/RFF qui ouvre la porte aux sociétés privées. Il y a maintenant les sociétés filiales, les participations, les services en collaboration avec d’autres investisseurs étrangers publics, privés ou semi/semi. Des groupes privés profitent du ferroviaire : des producteurs de matériel ferroviaire comme Alstom, Siemens, POS ou ICE, des groupes d’ingénierie des transports comme Systra, des groupements de chargeurs comme Geodis, Europorte, GEC Carex, KLM Cargo, Fedex, TNT ou UPS. Le service public devient le cadet des soucis de la SNCF même si elles prétend exactement le contraire : politique de « baisse des coûts », de gains de productivité, de sous-traitance, la mise en concurrence public/privé, le service de la dette (pour le seul RFF, 32 milliards, en augmentation d’un milliard par an et, en conséquence, 1 milliard par an aussi de paiement d’intérêts), limitation de l’entretien et des travaux nécessaires, coût de plus en plus grand pour les régions, suppressions et menaces sur certaines lignes si les régions ne financent pas les déficits. Les sociétés détenues par plusieurs opérateurs dont la SNCF se multiplient, ouvrant la porte aux capitaux privés : Thalys détenue à 62% par la SNCF, 28% par la SNCB et 10% par la DB.

    Lyria filiale de la SNCF à 74% et des chemins de fer suisses à 26%, Eurostar affiche un chiffre d’affaires en hausse de 6% en 2011 (963 millions d’euros). Cette filiale est détenue à 55% de la SNCF. Comme Thalys, Alleo est une alliance entre DB et SNCF avec 50% pour la SNCF. Etc, etc….

    Le président de la SNCF à peine reconduit dans ses fonctions de PDG, avait immédiatement annoncé la couleur, comme le relevait Le Figaro du 20 mars : « Guillaume Pépy promet de mettre la SNCF au régime. Il a annoncé devant les sénateurs puis les députés un nouvel effort de réduction des coûts dans les quatre à cinq ans qui viennent. Il s’agit d’un plan de performance industrielle qui devrait permettre de réaliser 1,5 à 2 milliards d’euros d’économies. Il s’ajoute à un plan de réduction des coûts sur les achats de 700 millions sur trois ans. Une véritable cure d’austérité devrait donc marquer le deuxième mandat de Guillaume Pépy qui a promis de faire mieux pour moins cher. »

  • Une meilleure maintenance avec moins de cheminots ?

    Preuve que la direction veut favoriser la maintenance : elle maintient ses menaces de fermetures qui planent sur de nombreux technicentres et sur leurs salariés. Ainsi, les technicentres d’Oullins, de Bischeim, de Périgueux, de Saintes, de Chambéry, d’Epernay notamment sur la liste noire. Les terrains qu’ils occupent intéressent les promoteurs et les technicentres intéressent beaucoup moins la SNCF. Et pourtant on voit mal comment on pourrait améliorer la maintenance en fermant les technicentres ! Car si certains d’entre eux seraient remplacés par d’autres structures, ce n’est pas à niveau identique. Par exemple, à Oullins, c’est déjà 92 postes de supprimés d’ici août et finalement, dans les nouveaux locaux, seuls 200 à 300 cheminots d’Oullins devraient être repris sur 900. C’est la Bérésina !

  • Le réformisme et l’opportunisme ont trahi les Cheminots ; le gouvernement et la SNCF prévoient 9000 suppressions de postes !

    Le gouvernement et la SNCF, prévoient la suppression d’au moins 9000 postes à la SNCF d’ici à 2019. Ces suppressions de postes sont liées au processus de destruction des Chemins de fer en France. En effet, ce processus destructeur, s’est matérialisé par les réformes ferroviaires, qui ont été votées au mois de juin 2014. Ces 9000 suppressions de postes ont balayé les doutes des sceptiques : l’objectif de ces réformes ferroviaires avait été de détruire les Chemins de Fer en France, les cheminots et le service public.

    Le syndicalisme et sa politique ; les causes du désastre ferroviaire.

    Ce processus de destruction a été appuyé par la loi Macron, petite sœur du pacte de responsabilité d’Hollande, toutes deux des attaques de grandes envergures contre le monde du travail. Les travailleurs du secteur privé et du secteur public, tous sans exceptions, subiront les attaques du capital et de ses multinationales : les cheminots disparaissent en France. Mais, avec les cheminots, disparaît aussi ce service public, qui était une conséquence des luttes de classes intenses, qui ont été menées par nos aînés sur les barricades. C’est ainsi que se présente, inévitablement, la question de la véritable nature du syndicalisme en France. C’est donc au mois de juin 2014, que la loi sur les réformes ferroviaires avait été votée au parlement. Une loi qui confirmait ainsi l’ouverture à la concurrence des Chemins de Fer en France.

    Cette loi, avait été précédée par des paquets ferroviaires, qui avaient été présentés et validés par les différents gouvernements, qu’ils soient de droite ou de gauche. La loi sur les réformes ferroviaires, fut votée à l’Assemblé Nationale par tous les partis politiques, mains dans la main. Tous ces « représentants du peuple », noyés dans leurs égocentrismes de technocrates du capital, ont applaudis le vote sur la destruction de notre service public. Ces technocrates ont été détachés des masses, de par les sinécures, et ont ainsi démontré qu’ils sont des sbires du capital. Les députés ont accompagné ces réformes ferroviaires : il fallait abattre les cheminots, car le processus de destruction des Chemins de fer avait été amorcé, dans les années 1995, par Gayssot, le ministre des transports de l’époque. Ce « dossier » était dans les « tiroirs » depuis trop longtemps ! Le PS et L’UMP ont été fidèles à leurs véritables natures de classe : ils ont ainsi confirmé qu’ils sont les partis du capital et sont subordonnés à la politique des multinationales.

    Lors du vote sur les réformes ferroviaires, même le député PCF/FDG, André Chassaigne, avait voté contre les cheminots. Le processus d’accroissement des capitaux a commencé il y a longtemps à la SNCF. Dans la branche Infrastructure de la SNCF (qui effectue les travaux sur les voies par exemple), cela faisait déjà plusieurs années que les multinationales et leurs sous-traitances y étaient intégrées. Bouygues ou Vinci, entres autres, effectuent à présent tous les travaux sur les voies ou dans les gares. En ce qui concerne les trains des voyageurs, le processus de privatisation est un peu plus complexe à mettre en place, mais on y arrivera d’ici à 2019. Ils compléteront ainsi les premiers trains voyageurs déjà présents sur le marché, comme, par exemple, la compagnie Italienne Thello.

    Les amendements, qui avaient été apportés à la loi de juin 2014, ne remettaient pas en cause le contenu essentiel de la loi. En effet, ces amendements, n’apportaient rien de concret concernant sur le statut cheminot et sa réglementation. En réalité, ces amendements, étaient un jeu sémantique de technocrate : l’objectif était de noyé le poisson dans l’eau. Noyé comme le PCF dans le FDG, qui fait croire à tous les travailleurs à un possible aménagement du capitalisme. Les véritables causes de toutes les difficultés des cheminots, mais aussi de tous les travailleurs, de tous les secteurs de productions, ont pour cause réelle le mode de production capitaliste, mais aussi sa classe qui se nourrie de l’exploitation de l’homme par l’homme. Les capitaux des multinationales (Bouygues, Vinci, etc.), de par leurs processus d’accroissements, engendrent un phénomène de concentration.

    C’est-à-dire qu’ils ont engendré tellement de profits que la monopolisation de tous les secteurs de la production privée ne leurs suffisent plus. Dorénavant, ils veulent s’accaparer le secteur public. Nous avons pu constaté, lors du passage en force des réformes ferroviaires, que la politique du PCF/FDG, était totalement intégrée au capital. Ils dénoncent les conséquences du capitalisme, mais, en réalité, ils espèrent leur réussite politique dans ce même système. Ils espèrent un bel avenir dans le capital, et peut-être même, atteindre le pouvoir comme Syriza en Grèce. Mais, ils n’appellent pas à la destruction des causes réelles de la misère qui s’accroisse : le mode de production capitaliste et sa classe. La politique du PCF/FDG, n’a donc plus aucune caractérisation de classe, de par sa dégénérescence idéologique. Ils disent aux travailleurs qu’un aménagement du mode de production capitaliste serait possible, ce qui est une utopie.

  • SNCF : des cheminots privés de salaires
    Au moins 1 300 salariés de la SNCF n’ont pas été payés en mai. A l’origine du problème, la mise en place d’un nouveau logiciel de paie qui a multiplié les bugs informatiques depuis le début d’année.
    À la SNCF, cette fois, ce ne sont pas les trains qui sont en retard, mais le versement des salaires. Selon nos informations, en mai, au moins 1 300 cheminots n’ont pas été payés tandis que d’autres ont vu leurs émoluments amputés de diverses primes.
    La faute au nouveau logiciel de gestion des salaires mis en place par la compagnie ferroviaire depuis le 1 er janvier. Baptisé Hélios, il est censé... accélérer le traitement des fiches de paie. « On est passé de six jours à trois heures », justifie la SNCF. Sauf que, depuis sa mise en place, les bugs se sont multipliés.

    « D’abord, des fiches de paie sont arrivées avec quinze jours de retard, puis certaines primes n’étaient pas versées, énumère Fabien Villedieu, délégué syndical SUD-Rail. Mais, ce mois-ci, on a passé un cap avec des salaires non versés. » Contactée, la compagnie ferroviaire reconnaît ces bugs, tout en les relativisant : « On parle de 1 300 salaires qui seront versés avec du retard sur 165 000 fiches de paie émises chaque mois, détaille un porte-parole. Le problème a été identifié, et tout devrait rentrer dans l’ordre en fin de semaine prochaine. Ce logiciel est utilisé par EDF ou encore la RATP. Et, globalement, il nous donne satisfaction. D’ailleurs, la situation s’améliore mois après mois. »

    Les agios dus au retard seront payés par la compagnie

    Un constat loin d’être partagé par les syndicats. « On a plutôt le sentiment du contraire, analyse Eric Chollet, secrétaire national à la CFDT. On peut comprendre que, lorsqu’un nouveau logiciel est mis en place, une période de rodage soit nécessaire. Mais, là, ça dure. La direction reste très discrète, mais on estime qu’entre 6 et 10 % des cheminots ont eu des problèmes avec leur fiche de paie depuis le début de l’année. » Des chiffres non confirmés par la société nationale, qui précise que seulement onze salariés ont fait part de difficultés financières à cause de ces bugs.

    « Attention, il ne faut pas croire qu’ils sont sans conséquences, insiste Cyrille Vainsonneau, secrétaire national de FGAAC-CFDT, troisième syndicat chez les conducteurs de train. La part variable de nos salaires, comme la prime traction, les primes de nuit ou de week-end, peuvent représenter un tiers de notre rémunération, soit un gros smic. Quand, pendant un mois voire deux, cette somme ne vous est pas versée, ce n’est pas anodin. »
    Pour SUD-Rail : « Grâce à ce logiciel, la direction de la SNCF prépare l’externalisation de la gestion des rémunérations des cheminots. Mais ces bugs prouvent bien que ça ne marche pas. Nos fiches de paie sont trop complexes. C’est la première fois qu’il y a un tel bazar dans le paiement des cheminots. Même les ressources humaines le reconnaissent. » Dans tous les cas, la compagnie ferroviaire s’est engagée à rembourser les éventuels agios. Et, pour les cheminots qui en ont besoin, une avance en cash est proposée.

  • Déclaration

    Nous dénonçons les lois anti-sociales du gouvernement de gauche au service du patronat.

    Gouvernement et patronat ne recule toujours pas sr l’ensemble des attaques menées notamment loi travail, réforme ferroviaire de juin 2014, loi Touraine, licenciement, privatisation des service publics….

    Nous rappelons que nous sommes toujours pour le retrait inconditionnel de ces lois. Il n’y a rien à négocier avec le gouvernement et le patronat sur des reculs.

    Le dialogue social c’est la lutte de classe menée par le gouvernement et le patronat contre les travailleurs et ceux qui d’une manière ou d’une collabore à faire passer ces reculs.
    Notamment pour ces raisons, nous ne siègerons pas au CER. Nous ne voulons pas par notre présence donner l’illusion que par le dialogue ou la négociation, nous obtiendrions des avancées ou limiterions les reculs.

    Seule une lutte de classe organisée par de véritables comités de grèves élus et révocables devant les AG de travailleurs sur une orientation ouvertement anti gouvernementale et anticapitaliste est le préalable pour imposer nos revendications.

    Au droit des patrons, imposons le droit des travailleurs.

  • La répression bat son plein

    Les procédures disciplinaires se multiplient contre les militants syndicaux et les grévistes actifs pendant les actions menées contre la loi travail ou la réforme ferroviaire. Depuis mi-juin 2016, ils seraient « une centaine » chez SUD-Rail et « environ 300 » à la CGT à être sous le coup d’une procédure disciplinaire. La direction de la SNCF profite de la défaite du mouvement précédent, réalisée grâce à la stratégie perdante des directions syndicales : il faut frapper le maximum de travailleurs combatifs pour casser les luttes éventuelles contre la privatisation !!!

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