Accueil > 16- EDITORIAUX DE "LA VOIX DES TRAVAILLEURS" - > Ne cédons à aucun de leurs multiples chantages !

Ne cédons à aucun de leurs multiples chantages !

jeudi 7 mai 2015, par Robert Paris


LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


Edito – Ne cédons à aucun de leurs multiples chantages !

La grève de Radio France a été torpillée par les centrales syndicales qui s’étaient portées à la tête au nom de l’intersyndicale : un scénario que l’on connaît bien puisqu’il a été celui de la lutte des retraites comme de bien des luttes contres les licenciements avec le résultat que l’on connaît, faire croire à la classe ouvrière qu’elle serait sans force face aux attaques. Mais ce qui est à souligner dans cette affaire de Radio France comme dans bien d’autres, c’est tous les chantages auxquels on soumet les salariés.

En effet, tout au long, le PDG Gallet et le gouvernement, comme son médiateur, ont manié le chantage : si vous n’arrêtez pas la grève, il n’y aura pas de plan d’accompagnement des licenciements et des suppressions d’emplois, il n’y aura pas de suivi négocié avec les appareils syndicaux. Les syndicats eux-mêmes ont exercé leur chantage sur les salariés : si vous refusez l’autorité de l’intersyndicale, vous serez abandonnés à vous-mêmes et vous diviserez les salariés de Radio France.

C’est au nom de ce chantage permanent que l’intersyndicale a imposé sa direction aux salariés, a imposé ses revendications, a imposé comme seule perspective les négociations avec le PDG puis, devant le refus des salariés, a imposé les négociations avec le médiateur, ce qui ne changeait absolument rien puisque le médiateur ne faisait que répéter le chantage : reprenez le travail et on négociera après. Et, finalement, les syndicats ont imposé ce diktat : reprendre le travail soi-disant pour négocier ! Et ils l’ont effectivement imposé. Ils n’ont pas convaincu une majorité des grévistes. Non, ils ont fait venir massivement les non grévistes pour imposer la reprise du travail aux grévistes.

Il convient de rappeler que cette direction de la grève par l’intersyndicale n’avait rien de fatal étant donné que ce n’était même pas l’intersyndicale ni aucun syndicat qui avait lancé la grève dans Radio France mais les salariés du nettoyage qui avaient débuté la grève puis progressivement entraîné les autres salariés, les syndicats traînant des pieds autant que possible, ceux des journalistes ne venant à la grève qu’en dernier. Même si ces syndicats ont fini par se donner l’air de soutenir la grève, c’était un masque. Dans le dos des grévistes, ils ne la soutenaient pas parmi les personnels les moins en grève comme ceux des orchestres de l’Ile de France. Ils ne cherchaient nullement à militer pour que ce service public attaqué se lie à d’autres services publics qui sont eux aussi attaqués et exactement pour les mêmes raisons, ce qui était pourtant la seule manière de motiver un recul du gouvernement. Ils auraient pu se lier aux cheminots menacés par la privatisation. Ils auraient pu se lier aux salariés des cars Keolis (SNCF) actuellement en grève. Ils auraient pu se lier aux hôpitaux où l’agitation et le mécontentement sont plus grands que jamais car, au manque d’effectif et au blocage des salaires, aux fermetures de lits, aux fermetures d’hôpitaux, de maternités, au non remplacement des fonctionnaires partant en retraite s’ajoutent maintenant des attaques contre les RTT, contre les 35 heures à l’hôpital, contre les rythmes de travail, en voulant imposer la « grande équipe » de journée, en voulant imposer les douze heures de travail…

Ils auraient pu ? Non, les syndicats ne peuvent pas faire cela. Cela fait belle lurette qu’ils ne servent plus à nous unir mais à nous diviser. Même quand ils nous appelaient tous dans la rue sur les retraites, ils préconisaient de laisser les salariés des raffineries seuls en grève et un Bernard Thibaut prétendait que la grève générale est une lubie qui n’auraient rien à voir avec la tradition historique des grèves en France !

A Radio France, à aucun moment les dirigeants syndicaux n’ont mis en avant que Radio France était attaquée en tant que service public et qu’il fallait se défendre à cette échelle en se liant aux infirmières, aux postiers, aux cheminots, aux enseignants, aux éboueurs, aux agents des crèches et des bibliothèques, eux-mêmes attaqués. Ils ont encore moins cherché à considérer que les personnels de Radio France étaient attaqués en tant que membres de la classe ouvrière que ce gouvernement « qui aime les entrepreneurs » veut faire payer et casser moralement autant que financièrement. Ils ont ciblé davantage le PDG Gallet que le gouvernement Hollande-Valls qui a nommé ce responsable de droite qui avait pourtant déjà tout un passé et tout un passif.

Parce que, ne l’oubliez pas, ce sont tous ces syndicats qui nous ont fait le coup du « bon gouvernement » de gauche en appelant à voter Hollande, sous prétexte de barrer la route à Sarkozy, affirmant que c’est la présence de Sarkozy à l’Elysée qui empêchait les revendications des salariés sur les retraites d’aboutir. On a pu largement constater qu’Hollande, loin de revenir sur les contre-réformes des retraites de Sarkozy, les a aggravées.

Mais les syndicats de Radio France ne s’en sont pas tenus là. Ils ont également exercé un chantage contre les décisions des salariés, contre leur organisation par eux-mêmes. Ce chantage affirme : si on polémique entre salariés, si on conteste l’intersyndicale, on s’affaiblit face à la direction. Tout au long du mouvement, ils ont dit aux salariés : pas la peine de vous organiser, il faut maintenir l’unité de l’intersyndicale. Exactement le même chantage qu’à l’époque du mouvement des retraites. C’est comme cela que les bureaucraties syndicales envoient un mouvement vers l’impasse avant de l’arrêter.

Ce qui s’est passé à Radio France n’est nullement un cas isolé. C’est toute la politique des appareils syndicaux. Partout, ils combattent contre l’auto-organisation des travailleurs qui voudraient se doter des moyens de diriger eux-mêmes leurs luttes. Les syndicats admettent des assemblées générales mais refusent les comités de grève, les coordinations, les conseils de salariés, et toute forme d’organisation, autonome et de classe, des travailleurs et surtout toutes celles qui cassent les barrières corporatistes, les barrières des catégories, les barrières entre salariés en fixe, salariés précaires et chômeurs, entre travailleurs et habitants des quartiers populaires. L’immense majorité des assemblées générales sont des meetings où les bureaucrates tiennent des discours sans que les salariés puissent échanger leurs avis. Mais surtout les salariés arrivent aux assemblées sans s’être concertés et sans se donner des perspectives, sans recevoir d’autres informations que celles des appareils syndicaux. Ces grands stratèges, organisateurs de toutes les défaites, s’imposent ainsi parce qu’ils ont forcé la classe ouvrière à rester inorganisée. Ils peuvent ainsi préserver leur rôle de tampon entre les salariés et le patronat et le gouvernement, rôle auquel ils tiennent au point de chercher à tout prix à sauver le système capitaliste qui leur donne ce rôle et les moyens financiers et organisationnels qui vont avec.

Lorsque les travailleurs veulent s’organiser, il arrive que des militants radicaux des syndicats fassent même de faux comités de grève, de faux comités de surveillance et autres réunions de salariés mais sans leur donner la direction de la grève, sans la contester aux appareils syndicaux. C’est ce qu’ont fait les militants de Lutte Ouvrière dans la grève à PSA Aulnay. Ils n’ont pas donné la parole au comité de grève dans les média, dans les tracts, dans les banderoles. Partout, ils ont présenté au public une grève dirigée par la CGT, faisant croire ainsi que la CGT nationale soutenait une grève contre le trust PSA. Mais ils ont cantonné la grève au seul site d’Aulnay puisque l’objectif donné à la grève était de refuser la fermeture d’Aulany alors que le plan patronal de PSA prévoyait des licenciements dans presque tous les sites et plus de suppressions d’emplois hors d’Aulnay que dans ce seul site.

Au cours des derniers mouvements de la classe ouvrière, si une assemblée interprofessionnelle a été réunie à l’initiative de militants de la SNCF, du Livre, d’enseignants, de retraités, de chômeurs et de jeunes qui avaient d’abord constitué le comité interprofessionnel du Nord-Est parisien, ce ne sont nullement les appareils qui en ont pris l’initiative ni l’ont soutenu. Ni les appareils syndicaux, ni ceux des partis de gauche, de gauche de la gauche ni de l’extrême gauche officielle. Dans toutes les réunions, pas un seul militant d’aucune de ces organisations ne s’est manifesté, n’a participé, n’a soutenu. L’assemblée interprofessionnelle est pourtant formée de militants issus de multiples horizons politiques et syndicaux qui veulent rompre la mainmise des bureaucraties syndicales sur les luttes, rompre le cercle de fer des divisions catégorielles et faire converger les luttes vers une seule lutte de classe, consciente d’agir pour des intérêts collectifs et non particuliers, d’agir dans l’intérêt de la population, pour un autre avenir que l’impasse capitaliste. C’est cela qui fait totalement défaut aux appareils syndicaux comme aux partis politiques : ils ont complètement abandonné l’objectif de transformer la société, d’en finir avec le capitalisme et prétendent que ce n’est plus d’actualité. C’est d’autant plus frappant que le capitalisme ne parvient pas à se tirer de sa propre crise et que s’il y a un objectif qui est d’actualité, c’est bien de construire la conscience et l’organisation qui vont être nécessaires dans les années à venir pour passer aux socialisme, c’est-à-dire à la suppression de la propriété privée des moyens de production et des capitaux. Au moment où les capitaux privés ne veulent plus investir dans la production, qu’ils n’offrent plus d’emplois, qu’ils ne font que détruire toute la société, ce ne serait pas d’actualité de renverser le capitalisme !!!

Au contraire, c’est justement parce que c’est la révolution qui est d’actualité et pas les réformes dont tous ces syndicats et ces partis se réclament, que le capitalisme nous chantage honteusement…

Car les chantages sont exactement la seule politique des classes dirigeantes dans tous les domaines de la vie sociale et politique… Ces chantages sont le fait de toutes les institutions de la société bourgeoise : l’Etat, le gouvernement, l’administration, la justice, la police, les partis, les syndicats, les religions, les média, etc.

Dernier chantage en date, celui de Martin Hirsch, directeur général des hôpitaux parisiens, de la Fédération Hospitalière de France et du gouvernement : si vous n’acceptez pas que l’on casse vos RTT, vos 35 heures, vos limites horaires et vos rythmes de travail, on cassera vos emplois, on cassera les services et les hôpitaux ! Voilà ce que ce gouvernement appelle réformer le dialogue social et réformer la Santé : discuter avec le pistolet sur la tempe et attaquer les hôpitaux à la bombe…

Hirsch prétend faire passer sa réforme pour une diminution du temps de travail puisque formellement il fera passer de forces les agents de 7h30, 7h36 ou 7h50 à 7h pour tous. Mais dans les sept heures en question, il faudra faire le même travail qu’avant sinon plus puisque le but est de diminuer aussi les effectifs. D’autre part, il se sert de cette « diminution » d’horaires pour imposer la suppression en masse des RTT, supprimer aussi des RTT sous prétexte d’absences ce qui ne se faisait pas, supprimer aussi les temps de repas.

Les syndicats qui, dans ces conditions, iront à la « négociation », même si ensuite ils ne signent pas d’accord (et il y en aura toujours pour signer quelque chose), annoncent déjà qu’ils ne lutteront pas vraiment contre les plans de destruction des services publics par le gouvernement. Et il en aura toujours qui nous diront avoir négocié le « moindre mal » et exigeront qu’on les soutienne pour cela et que l’on taise nos critiques. N’oublions pas que jusque dans les camps de la mort, il y a eu des réformistes pour trouver qu’il fallait négocier avec les nazis et accepter des renoncements soi-disant pour sauver un petit quelque chose. Et ceux-là nous menaceront en plus si nous voulons tout refuser en bloc et nous organiser dans ce but.

Parmi les chantages, il convient aussi de rajouter ceux du gouvernement et du patronat aux appareils syndicaux, les menaces sur leur représentativité, sur leur financement, sur leur participation à la gestion paritaire des caisses sociales, sur leurs postes de juges prud’homaux, sur leurs élus aux CE, toutes sortes de menaces qui sont très efficaces face à des appareils qui vivent depuis longtemps beaucoup plus grâce à toutes ces positions que grâce aux cotisations des adhérents, adhérents qu’ils ne réunissent plus, qu’ils ne consultent plus, qui n’ont aucun droit de donner leur avis sur la politique syndicale et encore moins celui de choisir sa direction ;

Bourgeoisie et Etat s’y entendent à rappeler aux syndicats qu’ils ne peuvent pas se permettre de ne pas se solidariser avec les politiques anti-sociales du gouvernement, quitte à se contenter de faire semblant de s’y opposer. Mais nous n’avons aucune raison de nous sentir liés par les engagements qui n’engagent que les appareils syndicaux, qui ne défendent que leurs intérêts particuliers et pas ceux des travailleurs.

On nous dit aussi bien : suivez les syndicats sinon vous serez seul, suivez la gauche sinon vous serez livrés à la droite et à l’extrême droite, suivez le gouvernement sinon vous serez livrés aux réclamations incroyables du MEDEF, appuyez les guerres menées par Valls-Hollande dans le monde sinon vous serez livrés aux dictateurs et aux terroristes, appuyez les interventions policières en France sinon vous serez livrés aux bandits, aux voleurs et aux mafias, appuyez la loi liberticide sur le renseignement sinon vous risquez de nouveaux actes terroristes, remettez-vous en aux labos pharmaceutiques sinon vous risquez des épidémies, remettez tout l’argent public aux capitalistes privés sinon vous subirez l’effondrement économique du système, vous perdrez vos emplois et vos salaires, soutenez votre patron, votre entreprise, ses projets sinon vous risquez le licenciement, soutenez les flics malgré leurs actions contre les grèves, contre les jeunes, contre les immigrés et malgré leurs bavures sinon vous serez livrés aux tueurs et aux braqueurs et, surtout, soutenez le système capitaliste parce qu’on vous serine qu’il n’y a pas de société alternative et ne vous organisez pas entre travailleurs, sur des bases de classe, pour la préparer cette société alternative.

Dans tous ces cas, les classes dirigeantes se font passer pour nos défenseurs incontournables alors que c’est eux qui nous jettent dans la misère, dans le chômage, dans les guerres, dans les maladies, et autres catastrophes.

Tous ces chantages ont pour but de nous empêcher de développer nos propres perspectives, notre politique de classe face à la classe capitaliste, nos perspectives socialistes face à un système capitaliste en plein effondrement et qui n’a aucun moyen de s’en sortir.

Les appareils syndicaux, même s’ils ne manquent pas de protester et de se plaindre, ne sont pas moins attachés à la défense du système d’exploitation capitaliste et virulents contre quiconque prétend commencer à s’organiser pour préparer sa fin. Ils y sont tout aussi attachés que la bureaucratie de l’Etat, des partis politiques, des religions, des média, des responsables universitaires et des autres institutions au service des classes dirigeantes.

Ils nous disent qu’il faut sauver la société humaine mais c’est la société capitaliste qu’ils défendent. Ils nous disent qu’il faut sauver les emplois mais c’est les capitalistes qu’ils défendent.

Et, pour parvenir à leurs fins, ils tentent de nous museler, de nous empêcher de nous réunir, de nous organiser, de nous coordonner, de nous exprimer, de constituer nos propres comités, d’exprimer nous-mêmes nos revendications, nos perspectives et nos moyens d’action. Ils défendent un véritable monopole de représentation de la classe ouvrière alors que ces syndicats ne représentent même pas la toute petite fraction qui y adhère puisqu’ils n’ont même pas voix au chapitre pour choisir les dirigeants syndicaux, puisqu’ils ne décident même pas du contenu des tracts syndicaux ni des revendications qui y sont défendues, puisqu’ils ne sont même pas réunis par les syndicats, puisque leurs cotisations ne pèsent plus que d’un poids minoritaire face aux subventions gouvernementales et patronales.

Voilà ce qui nous a motivés pour participer à la fondation de l’assemblée interprofessionnelle, avec des militants issus de diverses origines syndicales comme politiques avec lesquels nous avons en commun de refuser le monopole des bureaucraties contre-révolutionnaires, comme voilà pourquoi les faux amis de la classe ouvrière n’y participeront pas, même s’ils se cachent derrière des discours radicaux et protestataires pour camoufler leur opportunisme et leur capitulation devant les forces de classe qui nous attaquent.

Eh bien rompons ce monopole ! Réapproprions-nous notre propre parole. Réapproprions-nous notre capacité à définir une perspective pour la société humaine. Réapproprions-nous notre programme de transformation radicale de la société. Réapproprions-nous notre conscience d’être une classe capable non seulement de se faire craindre des classes dirigeantes mais même de leur ôter leur capacité de nuisance et de changer le monde.

S’ils s’obstinent à faire de nous des victimes de leurs crises, de leurs guerres, des esclaves de leur surexploitation, des chômeurs et des mendiants de leurs effondrements économiques du système, ils sauront bientôt que nos luttes visent à leur enlever usines, banques, capitaux et pouvoir d’Etat et à donner toutes les richesses des capitalistes et tout le pouvoir aux conseils de travailleurs, de précaires, de chômeurs et de retraités.

Messages

  • Manuel Valls au parlement :

    « Nous sommes en train de réussir. »

    Peut-être a-t-il raison mais, dans ce cas, c’est que ce qu’il voulait réussir, c’est :

     être celui qui est parvenu à casser le mieux la classe ouvrière, à faire passer des attaques en règle contre les droits sociaux, contre le code du travail, contre les services publics, contre le contrat CDI, contre les chômeurs et on en passe

     être celui qui a lancé le pays dans encore plus de guerres impérialistes que ses prédécesseurs

     être celui qui a encore plus déboussolé les travailleurs et cassé leur confiance dans leurs propres forces

    Mais l’histoire n’est pas close et il peut aussi être celui qui aura trop présumé de ses forces et de ses capacités, entraînant une réaction offensive de la classe ouvrière, comme un de ses prédécesseurs illustres, Juppé en 1995…

  • Le "chantage à l’emploi" de Martin Hirsch : supprimer plus de 4000 postes ou réduire, voire supprimer, les RTT !!! Martin maitre-chanteur !!!

  • Vendredi dernier, c’était le dernier concert du chef d’orchestre Chung Myung-whun du philharmonique de Radio France. Ce dernier prend sa retraite et a été follement acclamé pour ce magnifique concert et pour toute sa carrière de chef épris de musique et profondément lié aux musiciens. Mais un épisode comique s’est également déroulé ensuite : le PDG de Radio France Gallet a voulu mettre en scène cet épisode de départ du chef pour se mettre en avant lui-même en prenant la parole pour parler de « son » chef en lui remettant une énorme médaille. Mais Chung n’a pas apprécié la plaisanterie et lui a rétorqué : « Je tiens à dire qu’on a présenté ce concert comme mon dernier mais je joue encore les jours prochains avec ce même orchestre. Je ne sais pas qui a eu cette idée de présenter ce concert comme le dernier. D’ailleurs, je pense que c’est vous, monsieur Gallet. » Et pan sur le bac du volatile !!!

  • Rappelons que le PDG de Radio France a fait rénover son bureau pour plus de 100.000 euros, a embauché un ancien d’Euro RSCG à son arrivée à la tête de la Maison ronde, moyennant 90.000 euros par an, a signé un beau contrat avec un consultant extérieur de luxe pour gérer son image, contrat d’un montant modique de 90.000 euros par an alors que Radio France dispose en outre déjà d’un service de communication conséquent. Selon Le journal satirique, Denis Pinagud aurait déjà conseillé Gallet lorsque ce dernier présidait l’Institut national de l’audiovisuel (INA), moyennant « 60.000 euros par an, pris sur le budget de la présidence de l’INA ».

    Mathieu Gallet est cette fois mis en cause pour sa gestion lorsqu’il était à la tête de l’INA, l’Institut national de l’audiovisuel, l’organisme chargé de gérer les archives des radios et des télévisons françaises.

    L’enquête émane du Contrôle général économique et financier, un organisme du ministère français des Finances, et ses conclusions sont sévères pour Mathieu Gallet, l’actuel président de Radio France.

    « Irrégularités » et « dysfonctionnements », ont été constatés et sont susceptibles de constituer une « infraction ». Selon le contrôleur d’Etat, plusieurs marchés de « communication » et de « conseil en stratégie » n’ont pas respecté les règles de mise en concurrence lorsque Mathieu Gallet était à la tête de l’INA.

    En 2011, par exemple, une prestation de 119 000 euros aurait été confiée à Bernard Spitz Conseil sans mise en concurrence par courrier ou par e-mail. Un autre marché, qui aurait dû être publié sur le site de l’entreprise, a été directement attribué à un autre prestataire, Chrysalis Conseil.

    Plus problématique encore, selon Le Canard enchaîné, une « foultitude » de contrats ont été passés avec Denis Pingaud, ami de Mathieu Gallet, qui travaille aujourd’hui pour lui à Radio France. Montant total de ces contrats d’image et de conseil à l’INA : environ 200 000 euros, juste en dessous du seuil qui aurait obligé à respecter une procédure de mise en concurrence plus transparente.

    Quant aux marchés qui auraient respecté les règles, l’enquête s’interroge sur la réalité des prestations : trois mois d’études à 240 000 euros ont par exemple débouché sur la production d’un seul PowerPoint, un document informatique d’une centaine de pages.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.