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Pourquoi se placer soi-même au centre du monde est une erreur de perspective ?

dimanche 10 mai 2015, par Robert Paris

Univers : cherchez le centre...

Vivant : cherchez le centre...

Humain : cherchez le centre...

« La présomption est notre maladie naturelle et originelle.
La plus calamiteuse et frêle de toutes les créatures, c’est l’homme, et en même temps la plus orgueilleuse. »

Michel de Montaigne

Pourquoi se placer soi-même au centre du monde est une erreur de perspective ?

Ce n’est pas seulement en politique qu’il est dangereux de regarder le monde depuis sa propre fenêtre et penser que l’on voit ainsi toute la réalité. Mais qu’appelle-t-on "ne pas regarder le monde depuis sa propre fenêtre" ? Cela peut signifier ne pas regarder depuis une situation sociale, politique, nationale, locale, personnelle particulière mais, au delà de cela, cela signifie ne pas raisonner seulement en tant qu’homme ou seulement en tant qu’animal ou seulement en tant qu’être vivant et même pas seulement en tant que matière à notre échelle. L’univers est plus vaste que ces points de vue partiels. La matière à notre échelle ne voit qu’un temps qui s’écoule dans un seul sens alors que d’autres types de matière, à l’échelle quantique ou dans le vide, ne voient pas les choses ainsi, par exemple. La matière vue dans notre petit monde ne semble pas identique à celle de l’univers (matière noire, énergie noire ?). Le point de vue humain ne suffit pas pour concevoir la vie. Il y a des points de vue animaux. La perception du monde par les autres êtres vivants importe. Comment la matière perçoit le monde importe aussi.

Les découvertes scientifiques ont démontré que l’univers n’a pas de centre, que la matière n’a pas de centre, que l’animalité n’a pas l’humanité comme centre, que l’intelligence n’est pas le centre de l’homme, que la conscience n’est pas le centre du cerveau, que la particule n’est pas la centre de la matière, etc…

Les philosophies ont sans cesse oscillé sur la place de l’homme dans le fonctionnement naturel, parfois le plaçant au centre comme les religions révélées ou considérant au contraire l’homme comme un élément quelconque du processus naturel dans d’autres conceptions. Parmi les « centrismes », il y a eu la Terre au centre, le soleil au centre, la vie au centre, l’homme au centre, la civilisation humaine au centre, les dieux au centre, les pensées humaines au centre : anthropocentrisme, géocentrisme, heliocentrisme, subjectivisme, idéalisme, cérébralisme, etc.

Les sciences, elles-mêmes, ont également oscillé entre un objectivisme exagéré, rendant la connaissance de la réalité indépendante des pensées humaines et excluant toute subjectivité humaine que ce soit celle du scientifique ou celle de la connaissance elle-même, et un subjectivisme exagéré, faisant de toute connaissance une simple discipline humaine sans nécessairement de réalité objective sous-jacente.

La planète Terre, qui était jadis considérée comme immobile et au centre de l’univers, notamment pour Ptolémée et Aristote, ne l’est plus grâce à plusieurs astrophysiciens, de Nicolas Copernic à Galinée et Bruno puis Newton et ses suivants. Ainsi, le paradigme ptolémaïque (la Terre au centre), qui était pris pour un dogme indiscutable, est tombé progressivement en désuétude.

« L’univers est une sphère dont le centre est partout et la circonférence nulle part. » écrit Cardinal Nicolas de Cuse (1401-1464).

Galinée déclare devant l’inquisition :

« J’avais été condamné par injonction du Saint Office d’abandonner complètement la croyance fausse que le Soleil est au centre du monde et ne se déplace pas, et que la Terre n’est pas au centre du monde et se déplace, et de ne pas défendre ni enseigner cette doctrine erronée de quelque manière que ce soit, par oral ou par écrit ; et après avoir été averti que cette doctrine n’est pas conforme à ce que disent les Saintes Écritures, j’ai écrit et publié un livre dans lequel je traite de cette doctrine condamnée et la présente par des arguments très pressants, sans la réfuter en aucune manière ; ce pour quoi j’ai été tenu pour hautement suspect d’hérésie, pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et est sans mouvement, et que la Terre n’est pas le centre, et se meut. »

Allant beaucoup plus loin, Giordano Bruno a affirmé, comme est maintenant universellement accepté, que la terre tourne et que la rotation journalière apparente des cieux est une illusion provoquée par la rotation de la terre autour du son axe. Bruno ne se contente pas de dire que la Terre tourne sur elle-même, qu’elle n’est pas le centre du monde et qu’elle tourne autour du soleil. Il ne remplace pas le centrisme de la Terre par celui du Soleil. Il supprime l’idée même de centre du monde. Il rend au soleil sa vraie place, une étoile comme les autres et à la terre la sienne : une planète d’une étoile parmi une quantité innombrable d’autres....

En 1687, Isaac Newton publie le premier volume de son Philosophiae Naturalis Principia Mathematica. Il inclut les lois connues aujourd’hui comme les trois lois du mouvement de Newton, ainsi que la loi universelle de la gravitation et le principe de relativité.

Ces nouvelles lois prédisent le mouvement de tout corps en fonction des forces qui s’exercent sur lui. Elles sont utilisées dès lors et jusqu’à aujourd’hui pour tous les calculs en mécanique (à l’exception de quelques situations extrêmes réclamant la théorie de la relativité ou la physique quantique). Elles constituent la première mécanique cohérente, pouvant expliquer tous les phénomènes de la vie quotidienne.

En admettant que le Soleil est largement plus massif que les planètes, la loi de la gravitation et les lois du mouvement permettent de démontrer que les mouvements des planètes sont conformes aux lois de Kepler, que Kepler lui-même avait constaté expérimentalement. L’héliocentrisme est conforté, ainsi que le caractère elliptique des orbites.

Toutefois ce n’est qu’en 1727, à la suite de la publication des travaux de James Bradley sur l’aberration de la lumière, qu’est apportée la première preuve expérimentale du mouvement de la Terre autour du Soleil.

Capables de prévoir les trajectoires des comètes comme les dates des éclipses, les lois de Newton proposent un cadre physique à tous les mouvements cosmiques presque sans intervention d’autres forces. Presque car Newton lui-même affirmait que quand les planètes quittaient leurs orbites, Dieu les y replaçait. Pierre-Simon de Laplace démontra plus tard que les lois de Newton permettent au système solaire d’être suffisamment stable pour se maintenir sans intervention extérieure.

Certains courants, souvent d’inspiration chrétienne, persistent à défendre le modèle géocentrique. Les arguments présentés se basent parfois sur des résultats de la physique du XXe siècle : attribution du résultat nul de l’expérience de Michelson-Morley à l’immobilité de la Terre, prétention que la relativité met tous les référentiels sur le même plan. Les argumentations sont souvent basées sur une mauvaise compréhension de la physique : Conservapedia par exemple affirme qu’aujourd’hui les physiciens emploient aussi bien la théorie héliocentrique que la théorie géocentrique, confondant modèle et théorie (faire les calculs dans le référentiel géocentrique ne signifie pas qu’on croit que la Terre est immobile, mais que l’on sait que le résultat du calcul correspondra à la réalité même en faisant cette hypothèse). The Final Theory, livre de Mark McCutcheon défendant le géocentrisme, prétend que la physique actuelle est incapable d’expliquer comment la lumière accélère en passant du verre à l’air (confondant vitesse et quantité de mouvement).

Nous savons désormais que nous ne sommes pas une particularité, un centre du monde, ni même le seul système solaire, loin de là… Il y a un très grand nombre de systèmes solaires, une multitude peut-on dire. Au 19 avril 2014 on recense1 1 783 exoplanètes dans 1 105 systèmes planétaires dont 460 multiples. La Voie lactée posséderait à elle seule plus de 100 milliards de planètes voire plus de 200 milliards.

L’anthropocentrisme est une conception philosophique qui considère l’homme comme l’entité centrale la plus significative de l’Univers et qui appréhende la réalité à travers la seule perspective humaine.

Aristote fut le premier à en développer cette théorie, en même temps que celle du géocentrisme.

Le géocentrisme est un modèle physique ancien selon lequel la Terre se trouve immobile, au centre de l’univers. Cette théorie date de l’Antiquité et a été notamment défendue par Aristote et Ptolémée. Elle a duré jusqu’à la fin du XVIe siècle à la renaissance pour être progressivement remplacée par l’héliocentrisme, selon lequel la Terre tourne autour du Soleil. Le modèle de Ptolémée a été abandonné suite à la précision croissante des mesures qui ne permettait plus de tolérer les erreurs qu’il engendrait.

Toutes les grandes découvertes scientifiques ont contribué à casser l’anthropocentrisme comme le géocentrisme : le fait que la Terre tournait autour du Soleil, que le Soleil tournait autour du centre notre galaxie, la Voie lactée, que notre galaxie se mouvait avec d’autres formant l’amas galactique, et ce dernier lui-même lié à un amas d’amas, encore lié à la structure en filaments de l’univers autour de grandes bulles de vide en mouvement, etc.

La Terre n’est qu’une planète du système solaire, l’un des quantités de systèmes solaires de l’Univers et il existe un très grand nombre d’exoplanètes. Dans l’Univers entier, aucun point n’est plus au centre qu’un autre. Le centre de l’Univers n’existe absolument pas. Aucune direction n’est privilégiée par aucune force physique connue.

L’étude de l’astronomie a donc démoli une première conception erronée qui nous plaçait au centre de l’Univers mais ce n’est pas la seule démolition de la notion d’anthropocentrisme, loin de là.

L’évolution darwinienne est la deuxième révolution qui a démoli l’anthropocentrisme et l’étonnante propension de l’homme à se glorifier et se rehausser. Dans l’évolution des espèces, il n’y a pas de centre car c’est une évolution buissonnante. Aucune espèce, aucun genre, aucune famille, aucun ordre, aucune classe, aucun embranchement (ou phylum), ne peut être considéré ni comme un aboutissement ni comme un centre de l’ensemble de l’évolution. Nous n’avons pas considéré ici les classifications intermédiaires de la classification hiérarchique du monde vivant mais c’est également vrai pour elles : aucun centre !!

Les découvertes de la biologie ont poursuivi l’œuvre de démolition de cet a priori. La vie n’est plus particularisée par rapport à la matière, ni le pluricellulaire par rapport à l’unicellulaire, ni le vertébré par rapport au non vertébré, ni le mammifère par rapport aux reptiles, ni le singe par rapport au mammifère, ni l’homme par rapport au singe.

L’étude du vivant ne place pas une matière non vivante au centre des autres pour former la vie, pas plus qu’elle ne place une matière biologique au centre des autres matières du vivant.

Le chauvinisme du carbone est la thèse selon laquelle, de tous les éléments, seul le carbone peut former la charpente moléculaire de toute biochimie concevable dans l’Univers.
C’est une thèse assez récente, qui a émergé des études biochimiques et des projections sur la possibilité des biochimies hypothétiques.

Il faut comprendre que cette thèse n’est pas directement prouvable actuellement, car elle porte sur la probabilité d’apparition de la vie.

Il faudrait connaitre toutes les possibilités d’agencement de tous les composés possibles, dans tous les environnements possibles !

Le terme a été utilisé en 1973, quand le scientifique Carl Sagan l’a décrit, et dont les chauvinismes humains limitant l’imagination de la vie extraterrestre possible.
Il suggère que les êtres humains, comme les formes de vie à base de carbone qui n’ont jamais rencontré de vie qui s’est développée à l’extérieur de l’environnement de la Terre, puissent trouver difficile d’envisager d’autres types de biochimies

L’étude des sociétés a parfaitement montré que le monde d’Europe de l’Ouest (ni aucune autre partie du monde) n’a pas été de manière durable, un centre social, culturel et économique du monde. Il n’y a pas un centre de civilisation unique qui aurait fait démarrer la civilisation humaine autour de lui.

L’histoire des sociétés n’est ni linéaire, ni continue. Elle ne place ni une société ni une région du monde, ni un peuple au centre de tous les autres. Et bien entendu, malgré le rôle de l’individu dans l’Histoire, aucun homme n’est au centre de tous les autres !

La psychanalyse de Freud a contribué à démolir le rôle prétendument central de l’homme qui serait fondé sur sa conscience pour la simple raison que l’homme est d’abord fondé sur son inconscient...

Pour Freud, trois découvertes s’opposent à l’anthropocentrisme :

• Copernic : la terre n’est pas au centre de l’Univers

• Darwin : l’homme est le fruit de l’évolution, et donc il est un animal comme les autres

• Freud : l’homme n’est pas maître de ses pulsions

Il faudrait aujourd’hui y rajouter les révolutions de Karl Marx, de Stephen Jay Gould et de nombreuses autres révolutions de la physique, par exemple celle qui fait que la matière durable possédant une masse au repos n’est plus au centre du monde, car elle provient elle-même de la matière virtuelle du vide, le vide quantique n’étant pas lui-même un nouveau centre car il existe plusieurs niveaux comme le « virtuel de virtuel »…

Sigmund Freud expose dans "Introduction à la psychanalyse" comment la psychanalyse participe de toutes ces révolutions anti-anthropiques :

« C’est en attribuant une importance pareille à l’inconscient dans la vie psychique que nous avons dressé contre la psychanalyse les plus méchants esprits de la critique. Ne vous en étonnez pas et ne croyez pas que la résistance qu’on nous oppose tienne à la difficulté de concevoir l’inconscient ou à l’inaccessibilité des expériences qui s’y rapportent. Dans le cours des siècles, la science a infligé à l’égoïsme naïf de l’humanité deux graves démentis. La première fois, ce fut lorsqu’elle a montré que la terre, loin d’être le centre de l’Univers, ne forme qu’une parcelle insignifiante du système cosmique dont nous pouvons à peine nous représenter la grandeur. Cette première démonstration se rattache pour nous au nom de Copernic, bien que la science alexandrine ait déjà annoncé quelque chose de semblable. Le second démenti fut infligé à l’humanité par la recherche biologique, lorsqu’elle a réduit à rien les prétentions de l’homme à une place privilégiée dans l’ordre de la création, en établissant sa descendance du règne animal et en montrant l’indestructibilité de sa nature animale. Cette dernière révolution s’est accomplie de nos jours, à la suite des travaux de Ch. Darwin, de Wallace et de leurs prédécesseurs, travaux qui ont provoqué la résistance la plus acharnée des contemporains. Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu’il n’est seulement pas maître de sa propre maison, qu’il en est réduit à se contenter de renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience, dans sa vie psychique. Les psychanalystes ne sont ni les premiers ni les seuls qui aient lancé cet appel à la modestie et au recueillement, mais c’est à eux que semble échoir la mission d’étendre cette manière de voir avec le plus d’ardeur et produire à son appui des matériaux empruntés à l’expérience et accessibles à tous. D’où la levée générale des boucliers contre notre science, l’oubli de toutes les règles de politesse académique, le déchaînement d’une opposition qui secoue toutes les entraves d’une logique impartiale. Ajoutez à tout cela que nos théories menacent de troubler la paix du monde d’une autre manière encore, ainsi que vous le verrez plus loin. »

Albert Einstein :

« Si donc de toutes parts s’étend un libre espace sans limite, si des germes innombrables multipliés à l’infini voltigent de mille façons et de toute éternité, est-il possible de croire que notre globe et notre firmament aient été seuls créés et qu’au-delà il n’y ait qu’oisiveté pour la multitude des atomes. »

Vision anthropocentrique et géocentrique

Comment les conceptions qui se placent au centre du monde continuent d’être prépondérantes

L’homme n’est pas le centre du développement du vivant

L’homme n’est pas un but de l’histoire de l’Univers

L’homme ne se place pas en dehors ni au dessus de l’Univers

Messages

  • L’homme est au centre dans la Bible :

    « Lorsque le Seigneur Dieu fit une terre et des cieux, aucun arbuste des champs n’était encore sur la terre, et aucune herbe des champs ne germait encore : car le Seigneur Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n’y avait point d’homme pour cultiver le sol. Mais une vapeur s’éleva de la terre, et arrosa toute la surface du sol. le Seigneur Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. Puis le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé. »

  • Se placer soi-même au centre de la toile, c’est s’isoler...

    Une étude danoise sur le bonheur conclut que les réseaux sociaux influent de manière négative sur le moral de leurs utilisateurs. Plus heureux en coupant Facebook ! Ah, face de bouc...

  • « Qui es-tu ? d’où viens-tu ? que fais-tu ? que deviendras-tu ? C’est une question qu’on doit faire à tous les êtres de l’univers, mais à laquelle nul ne nous répond. Je demande aux plantes quelle vertu les fait croître, et comment le même terrain produit des fruits si divers. Ces êtres insensibles et muets, quoique enrichis d’une faculté divine, me laissent à mon ignorance et à mes vaincs conjectures.
    J’interroge cette foule d’animaux différents, qui tous ont le mouvement et le communiquent, qui jouissent des mêmes sensations que moi, qui ont une mesure d’idées et de mémoire avec toutes les passions. Ils savent encore moins que moi ce qu’ils sont, pourquoi ils sont, et ce qu’ils deviennent.
    Je soupçonne, j’ai même lieu de croire que les planètes qui roulent autour des soleils innombrables qui remplissent l’espace sont peuplées d’êtres sensibles et pensants ; mais une barrière éternelle nous sépare, et aucun de ces habitants des autres globes ne s’est communiqué à nous.
    Monsieur le prieur, dans le Spectacle de la nature, a dit à monsieur le chevalier que les astres étaient faits pour la terre, et la terre, ainsi que les animaux, pour l’homme. Mais comme le petit globe de la terre roule avec les autres planètes autour du soleil ; comme les mouvements réguliers et proportionnels des astres peuvent éternellement subsister sans qu’il y ait des hommes ; comme il y a sur notre petite planète infiniment plus d’animaux que de mes semblables, j’ai pensé que monsieur le prieur avait un peu trop d’amour-propre en se flattant que tout avait été fait pour lui ; j’ai vu que l’homme, pendant sa vie, est dévoré par tous les animaux s’il est sans défense, et que tous le dévorent encore après sa mort. Ainsi j’ai eu de la peine à concevoir que monsieur le prieur et monsieur le chevalier fussent les rois de la nature. Esclave de tout ce qui m’environne, au lieu d’être roi, resserré dans un point, et entouré de l’immensité, je commence par me chercher moi-même. »

    Voltaire

    Le Philosophe ignorant

  • « Un être humain est une partie d’un tout que nous appelons : Univers. Une partie limitée dans le temps et l’espace. Il s’expérimente lui-même, ses pensées et ses émotions comme quelque chose qui est séparé du reste, une sorte d’illusion d’optique de la conscience. Cette illusion est une sorte de prison pour nous, nous restreignant à nos désirs personnels et à l’affection de quelques personnes près de nous. Notre tâche doit être de nous libérer nous-même de cette prison… »

    Albert Einstein

  • L’astrophysicien André Brahic, récemment décédé, écrit ainsi à propos du Big Bang : « Certains n’hésitent pas à introduire dans leurs modèles des idées anthropiques : l’Homme serait le symbole, voire la finalité de cette réussite et notre existence de toute façon déterminerait le « bon » modèle cosmologique. En replaçant l’Homme au centre de l’Univers, ils ne sont apparemment pas guéris des folies du géocentrisme. »

  • Pour en rire, un peu, remarquons que, parmi les conceptions consistant à se placer soi-même au centre, on trouve celle des petits groupes d’extrême gauche qui jouent au parti révolutionnaire et pensent que toute la logique politique des militants devrait tourner autour du groupe, placé au centre...

  • Gould dans « L’éventail du vivant » :

    « Nous pensions vivre sur le corps central d’un univers limité lorsque Copernic, Galilée et Newton révélèrent que la Terre n’est qu’un minuscule satellite d’une étoile secondaire. Nous nous étions alors rassurés en imaginant que Dieu avait néanmoins choisi ce lieu excentré pour créer un organisme unique à Son image quand Darwin vint "nous reléguer au rang de descendants du monde animal". Nous avions alors trouvé consolation dans la rationalité de notre esprit lorsque, ainsi que le note Freud dans l’une des moins modestes affirmations de l’histoire de l’intelligence, la psychologie découvrit l’inconscient. »

  • Stephen Jay Gould dans « Darwin et les grandes énigmes de la vie » :

    « Toutes les sciences ont contribué à mettre en doute l’idée suivant laquelle l’homme aurait une importance cosmique. L’astronomie a montré que nous occupons une petite planète, à la frontière d’une galaxie de taille moyenne, parmi des millions d’autres. La biologie nous a retiré notre statut d’exception aux lois de la nature, créée à l’image de Dieu. La géologie, elle, nous a donné l’immensité du temps et nous a appris que notre espèce n’en avait occupé qu’une part dérisoire. »

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