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On n’en finira donc jamais avec l’opium du peuple ?

jeudi 12 novembre 2015, par Robert Paris

On n’en finira donc jamais avec l’opium du peuple ?

Les religions, toutes les religions sans exception et pas l’une plutôt que l’autre, sont plus que jamais un « opium du peuple », plus que jamais un moyen d’endormir les masses populaires, d’adoucir leur haine de l’exploitation et de l’oppression et de les transformer en passivité et en soumission. Le karma, la fatalité, la destinée, la volonté de dieu, la providence, le commandement céleste, par opposition à la volonté humaine, sont les doux noms donnés à ce fatalisme qui ne sert que les classes dirigeantes. Et la religion n’est pas qu’un opium qui prétend adoucir les souffrances, il aggrave aussi les haines entre les peuples, pousse aux guerres civiles, attise les oppositions entre peuples et entre fractions d’un même peuple. Cependant il convient de ne pas considérer la religion comme s’il s’agissait d’un facteur idéologique et social indépendant des classes dirigeantes. Nous ne pouvons pas nous contenter de dénoncer la religion sans rechercher la raison pour laquelle la société où nous vivons peut être amenée à dénoncer telle ou telle religion.

Sauf de fichus hypocrites, tout le monde sait qu’actuellement dans le monde occidental là où on dénonce la religion, c’est essentiellement pour mettre en cause l’Islam, et pas parce que la bourgeoisie occidentale (des USA à l’Europe) se serait brusquement avisée que ce qu’elle a soutenu dans le monde arabe, au Moyen Orient et dans une bonne partie de l’Asie, de l’Arabie saoudite à l’Indonésie en passant par le Pakistan, ne serait qu’une religion bien plus infecte que les autres. La vraie raison est toutà fait ailleurs. On la retrouve bien plus dans « la croisade chrétienne », ou soi-disant telle, de Bush en Afghanistan et en Irak qui lui a permis de faire de la religion musulmane l’ennemi numéro un et de justifier par elle le développement des guerres dans le monde pour faire face à la crise mondiale.

2000, c’est le début de la crise qui a atteint son sommet en 2007.

2001, c’était prévu pour être le crash final du World Trade Center en termes financiers.

Avec Al Qaïda, création américaine, il en a été autrement…

Depuis, le monde est divisé soi-disant entre pro-intégristes et anti-intégristes, comme autrefois il l’était soi-disant entre pays de l’Est dits « communistes » et « monde libre »…

La lutte contre la religion, comme on vient de le rappeler brièvement, peut facilement cacher d’autres luttes, en particulier des luttes de classes. Ce n’est pas vraiment une nouveauté. le christianisme romain a servi à étayer le système d’esclavage menacé. Le bouddhisme cachait la révolution bourgeoise en Chine et en Inde. Le protestantisme cachait la révolution bourgeoise.

Partout dans le monde, dans toutes les régions, sous toutes les cultures, avec toutes les sortes de traditions, derrière toutes les religions se cachent les classes dirigeantes, c’est-à-dire nos exploiteurs. Ils ont ressenti le besoin d’un cadre idéologique qui impose la peur d’un pouvoir spirituel soi-disant supérieur. Ils ont eu peur que les prolétaires se fient à eux-mêmes pour se donner une philosophie de l’existence et encore plus peur que cette philosophie devienne celle du changement social et politique. Par contre, avec les religions, malgré leur diversité, il n’y a aucun risque de ce type depuis longtemps. Il y a belle lurette qu’aucune religion au monde ne représente plus un idéal de changementque certaines d’entre elles ont représenté en leur temps. Qui se souvient même que certaines religions sont issues des vagues de révolution sociale, qu’il s’agisse des révolutions chinoises, indiennes, égyptiennes, latino- américaines ou européennes. Tout au plus certains se rappellent que le protestantisme a eu un rapport avec la révolution bourgeoise en Europe. Et encore… Ils ont oublié que la Saint-Barthélemy, le grand génocide des protestants, avait pour but d’écraser la révolution bourgeoise en France et y est parfaitement parvenue.

Aujourd’hui, nulle part au monde la bourgeoisie n’a plus aucun rôle révolutionnaire contre l’ancien ordre féodal ni contre l’ordre bourgeois bien entendu. Tous les chefs religieux du monde font partie de la classe dirigeante et les plus grands sont parmi les plus grands capitalistes du monde à commencer par le pape chrétien, les chefs de la Mecque, sans compter les chefs religieux américains, japonais ou indonésiens, grands rabbins d’Israël ou le Dalaï Lama du Tibet, chefs taoïstes, orthodoxes grecs ou du culte zen…

Il n’y en a pas un pour racheter l’autre, du patron de Rome de la banque IOR ou « Institut des œuvres de religion » qui est surtout l’institut des magouilles financières et politiques de la haute finance et jusqu’aux chefs religieux qui exploitent le filon de la Kabbah ou au roi du Maroc, chef national de la même religion, sans parler des Mourrides du Sénégal qui esclavagisent les enfants sous prétexte de les catéchiser.

Tous accumulent des milliards. Tous soutiennent le même ordre social même s’ils ne disent pas de se courber du même côté ni au même moment.

Cependant, jamais la lutte contre les religions n’a été aussi basse. Jamais la lutte pour une pensée scientifique, pour une vision matérialiste de la réalité physique, psychologique, sociale et politique n’a été à un niveau aussi bas. La faute n’en revient pas aux peuples mais aux classes dirigeantes qui, tant qu’elles gouverneront la planète, gouverneront aussi les esprits.

Ce sont les classes dirigeantes qui ne veulent pas que les peuples aient une philosophie de compréhension des véritables lois universelles de la matière, de la vie, de l’homme et de la société. Et cela pour une simple et bonne raison : une telle compréhension de la dynamique universelle serait extrêmement dangereuse dans une période où un nouvel affrontement entre exploiteurs et exploités ne peut que se profiler, le système d’exploitation ayant atteint ses limites en 2007 et ne faisant que se survivre depuis 2008, sous perfusion de tous les Etats et toutes les banques centrales.

Le pape est capable de faire quelques sorties médiatisées sur la nécessité de se pencher sur la pauvreté, sur le scandale de l’accumulation de richesses à un bout et de pauvreté à l’autre, mais il se garde de faire autre chose que d’accumuler de l’argent tiré des pays pauvres pour les placer dans ses coffres avant de les investir, à intérêts, dans tous les placements spéculatifs et pas dans l’aide humanitaire évidemment ! On ne compte plus les propriétés du Vatican dans le monde, depuis des usines et jusqu’à des grandes exploitations agricoles d’Amérique centrale. L’exploitation n’affole pas ces partisans de la charité chrétienne. Et le dernier pape en date ne départ pas dans le lot, lui qui est intervenu activement pour soutenir la dictature d’Argentine, mis en cause par les théologiens de la libération, un tantinet gauchistes à l’époque…

Le pape n’a que des mots doux en faveur des migrants mais l’Etat de Rome, indépendant de l’Etat italien quand il commet des crimes et des détournements de fonds, ne se permet pas d’accueillir plus de migrants que le gouvernement italien…

Nulle part au monde on ne voit des chefs religieux se mettre véritablement en travers des grands crimes commis par les classes dirigeantes et pas même en paroles. Nulle part au monde ils n’aident les exploités et les opprimés à se libérer de quelque manière que ce soit et surtout pas s’organiser de manière indépendante. Ils se contentent de faire semblant de pleurer avec eux, de poser un baume spirituel et de faire un peu de charité, qu’elle soit chrétienne ou musulmane cela ne change rien : c’est une goutte d’eau dans la mer et cela ne s’attaque nullement aux causes.

Et surtout, partout dans le monde, toutes les religions servent de drapeau à toutes les guerres civiles du monde, à toutes les horreurs, à toutes les Saint-Barthélemy de la planète, du Centrafrique à l’Inde, de la Birmanie à la Russie, de la Syrie à la Côte d’Ivoire.

Et ne parlons pas du sort des femmes. Toutes les religions actuelles étant nées à l’époque où l’agriculture a imposé un certain modèle de relations entre hommes et femmes fondé sur l’héritage et le patriarcat, les religions ont théorisé cela dans leur arsenal idéologique et sont les meilleurs défenseurs, toutes religions confondues, de l’oppression des femmes, même si bien des femmes trouvent dans la religion un petit réconfort, un petit peu de solidarité matérielle et morale et un peu de vie collective qu’elles ne trouvent pas forcément dans la vie civile…

Les religions jouent certes un rôle idéologique important et qui sert toujours les classes dirigeantes. Mais cela ne veut nullement dire que l’idéologie primerait sur la réalité, que ce serait la religion qui imposerait le type de société, que ce serait elle le principal instrument d’oppression ni le moyen principal de maintien de celle-ci.

Il en découle que la lutte contre la religion, lutte à laquelle les révolutionnaires véritables ne comptent ni n’ont jamais compté renoncer, n’est pas la lutte principale ni la lutte déterminante à mener dans aucun pays.

Nulle part au monde, la lutte contre l’idéologie de soumission n’est à séparer de la lutte contre la soumission réelle… La lutte contre les idéologies bourgeoises ne peut pas être séparée de la lutte réelle contre la bourgeoisie et celle-ci n’est pas menée par les élites laïques, nulle part au monde, même pas en France, pays phare de la laïcité, du moins à certaines époques et où les classes dirigeantes se prétendent encore hypocritement laïques et font semblant, encore plus hypocritement, que ce serait un héritage de la révolution française…

Certes les révolutions sociales, et notamment la révolution bourgeoise française de 1789-1793, s’est à certains moments vraiment attaquée violemment à l’Eglise comme institution soutenant sans condition la noblesse et la royauté et c’est le petit peuple des sans culottes qui a été le fer de lance de ce combat comme de bien d’autres. La révolution russe de 1917-1923 ou la révolution espagnole de 1936 sont d’autres exemples où les masses populaires en révolution ont remis en cause les institutions religieuses et parfois très violemment mais pas les religions d’autres peuples : leurs propres religions, auxquels ils croyaient dur comme fer dans la période précédent la révolution, ce qui est très différent !!! C’est au nom des intérêts des masses populaires qu’ils ont attaqué les religions et pas au nom des avantages de quelques privilégiés au pouvoir ou visant au pouvoir.

Non, la laïcité française n’est pas un produit de la période révolutionnaire, de la période « glorieuse » de la bourgeoisie, ni de la période révolutionnaire du prolétariat français en 1871.

C’est, bien au contraire, le produit d’une époque, celle de 1905 où le prolétariat commence à apparaître de nouveau menaçant pour les classes dirigeantes et où le parti dit radical, parti de la grande bourgeoisie trouve dans la laïcité un moyen d’appâter le parti social-démocrate français, dit « socialiste » en prétendant faire cause commune « contre la calotte »…

Et, si la laïcité française est souvent brandie par les classes dirigeantes qui voudraient bien enrôler les peuples des pays occidentaux contre l’Islam pour éviter de les voir se mobiliser dans une lutte de classe, elle ne l’est curieusement jamais contre le christianisme et le judaïsme…

Les prétendus « laïcs » français n’ont jamais manifesté contre l’interdiction pour les prêtres catholiques de se marier et d’avoir des enfants, ce qui entraîne notamment la pédophilie des prêtres et exigé qu’on retire les enfants des mains de ces personnes torturées sexuellement que sont les curés.

Les prétendus « laïcs » français ne relèvent aucune des infractions nombreuses et massives des gouvernants d’un Etat laïc comme d’assister à des messes catholiques et juives, comme de financer leurs écoles et lieux de culte.

Les classes dirigeantes ne trompent pas les peuples seulement quand elles se cachent derrière une religion mais également quand elles prétendent mettre un signal d’égalité entre elles et aussi quand elles font semblant de s’en abstraire.

Seul le prolétariat pourra se passer de religion et il ne le pourra que dans une phase révolutionnaire. Le militant révolutionnaire se doit d’être athée et non laïc mais il se doit aussi de comprendre que ce n’est pas en catéchisant les prolétaires dans un sens athée qu’il les rendra révolutionnaires. Ce sont les révolutions réelles qui permettent la transformation des idées des masses et pas le contraire. La conception idéaliste affirme que le monde est comme il est à cause de ce qui a dans la tête des gens mais c’est plutôt parce que le monde est comme il est qu’il y a ce qui se trouve dans les conceptions des gens.

S’il convient de ne pas oublier que l’idéologie dominante est celle de la classe dominante, si la survivance des religions est elle aussi essentiellement du fait de la classe capitaliste, cela ne signifie nullement que les travailleurs ou que les révolutionnaires doivent être indifférents devant cette question. Tout d’abord, il faut rappeler qu’on ne peut pas défendre consciemment les intérêts de la classe ouvrière et du socialisme en croyant en un quelconque dieu et on ne peut pas militer dans une organisation révolutionnaire en prônant la neutralité sur la question des religions. Cela ne signifie pas qu’il faille faire de la lutte contre les religions le point central de la propagande révolutionnaire ni un nœud des luttes idéologiques au sein de la classe prolétarienne. Ce serait rajouter une division supplémentaire au sein de la classe ouvrière. Si nous exigeons des révolutionnaires qu’ils soient complètement débarrassés de ces toiles d’araignées, nous n’avons rien de semblable à exiger de la classe ouvrière. Nous avons seulement à nous fonder sur les intérêts de classe pour souligner chaque fois que c’est possible les liens entre les dirigeants religieux et les exploiteurs. Nous devons aussi dénoncer toutes les prises de position réactionnaires de ces chefs religieux. Mais nous ne dénonçons pas les croyances des masses que nous plaçons sur un tout autre plan. Nous savons que c’est par leur expérience que les masses changent et les révolutions qui ont amené ces masses à rompre avec leurs attachements religieux, en Russie comme en Espagne notamment, nous montrent que c’est le cours de l’Histoire qui peut amener les masses à se débarrasser de ces oripeaux et pas les prêches athées. Bien entendu, cela ne signifie pas que nous prêchions inversement la tolérance tous azimuths vis-à-vis des religions et cette espèce de démocratie des religions qu’est la laïcité à la française. La laïcité de la bourgeoisie ne vaut pas plus cher que les religions et l’hypocrisie y est érigée en religion. La laïcité n’est nullement un progrès qu’il faudrait défendre car elle ne combat nullement les religions sur le fond et couvre même les subventions de l’Etat aux religions. La religion qui est le point central de nos attaques reste et restera celle de la propriété privée des moyens de production et des capitaux et de la mainmise de la classe capitaliste sur tous les Etats de la planète, ces machines de guerre qui sont toujours présentées aux masses laborieuses comme des services publics. S’il y a un miracle qu’on fait avaler aux masses, c’est bien celui de présenter le pire ennemi des travailleurs, celui qui est sans cesse préparé à leur tirer dessus, comme leur meilleur ami, chargé de leur santé, de leur éducation et de leur sécurité ! A Lourdes, on ne fait pas mieux ! S’il y a un autre miracle qu’il convient de démolir dans l’esprit des masses, c’est que le Travail a un besoin vital du Capital, alors que c’est uniquement le contraire qui est vrai, que le prolétaire serait contraint de défendre son patron, de défendre son emploi dans « son » entreprise, pour protéger son avenir, et même de défendre le système d’exploitation qui serait, nous dit-on, le seul avenir possible. Voilà la religion qui doit être sans cesse ciblée par les révolutionnaires de toutes régions, de toutes origines, de toutes traditions, de toutes races, de tous sexes, de tous âges…

Même là où les masses laborieuses sont trompées par des chefs religieux, même là où il est très difficile, voire impossible, aux révolutionnaires marxistes d’exprimer leur incroyance religieuse, cela ne signifie pas que ces masses travailleuses ne seraient plus un danger révolutionnaire pour les classes dirigeantes, cela ne signifie pas qu’elles ne seraient plus capables d’être une classe porteuse du socialisme. La France d’avant la révolution, la Russie d’avant la révolution comme l’Espagne d’avant la révolution étaient pleines de masses populaires croyantes et cela n’a rien empêché des développements révolutionnaires, sociaux et politiques.

Quand les classes dirigeantes inoculent dans les masses des poisons qui combattent la lutte des classes, cela ne signifie pas que celle-ci soit abolie. Ce n’est pas les Idées qui dominent la Réalité. Nous ne sommes pas des idéalistes sur le plan philosophique, pas plus en croyants qu’en non-croyants ou en anti-croyance. C’est la réalité sociale et politique qui domine le domaine des croyances.

Nous devons certes avoir le courage de combattre sans réserve les erreurs, les illusions, les défauts et même les tares des exploités – et nous ne les idéalisons pas car l’exploitation comme l’oppression ne sont pas porteurs de bons sentiments -, mais nous ne devons pas oublier que cela ne place pas les opprimés dans le même camp que leurs oppresseurs. Or une certaine propagande qui se prétend laïc ou anti-religieuse met sur le même plan les croyants et les chefs religieux, ce qui est diamétralement opposé à ce que doivent faire les révolutionnaires : dissocier les masses de ces faux chefs, dissocier les masses des classes dirigeantes, religieuses ou pas.

Il ne faut pas que notre combat contre les idéologies trompeuses permettent aux exploiteurs de nous présenter aux masses comme leurs adversaires.

Le camp des prolétaires révolutionnaires n’est pas celui de la petite bourgeoisie dite éclairée, dite progressiste, qui combat pour la laïcité et qui se bat, en occident, surtout contre l’Islam, présentée comme la plus oppressive.

Si on entend bien plus aujourd’hui des critiques de l’Islam en Occident, notamment en France, ce n’est pas pour dénoncer les chefs de la Mecque ni le roi du Maroc, ni les chefs religieux africains ou pakistanais ou encore indonésiens, c’est pour dénoncer les travailleurs musulmans !!!! C’est pour diviser la classe ouvrière !!!! C’est pour présenter les travailleurs d’origine musulmane comme des terroristes potentiels !!! C’est pour justifier les guerres que mène l’impérialisme aux quatre coins du monde !!!! C’est pour justifier qu’on rejette les migrants qui fuient des pays complètement détruits par les guerres impérialistes !!! C’est pour pousser les peuples occidentaux au fascisme et détourner ainsi la colère des masses vers une impasse sanglante comme lors des crises du capitalisme précédentes !!! C’est pour préparer les masses à la montée vers la guerre mondiale !!!

Une telle propagande dite athée est à l’opposé des intérêts des masses travailleuses et du socialisme car ce n’est qu’une justification de l’impérialisme occidental présenté comme plus progressiste !!! Mais ce dernier n’est pas gêné pour couvrir les crimes des prêtres pédophiles, les interdits de la papauté contre les droits des femmes (en continuant à voiler les religieuses catholiques, tout en s’indignant des femmes voilées musulmanes), et les profits réalisés par la banque du Vatican !

Nous n’avons surtout pas à présenter une religion de la bourgeoisie comme pire ou meilleure qu’une autre ! Ni l’Islam ni le Judaïsme ni le Christianisme ni le Bouddhisme. Aucune de ces religions n’est blanche dans les atteintes violentes aux droits des femmes, aucune n’est blanche dans les attaques terroristes contre d’autres religions, aucune n’est progressiste ni démocratique, aucune n’est plus indépendante des classes dirigeantes, aucune n’est moins liée à l’ordre bourgeois.

La guerre de religion qui monte dans certaines régions du monde, au Centrafrique par exemple, est une des formes du fascisme, c’est-à-dire une exacerbation de la violence des classes dirigeantes incapables de se maintenir au pouvoir à l’aide de la démocratie bourgeoise et qui ont besoin de détourner la colère des masses contre d’autres opprimés.

Faire comme si la lutte contre les religions étaient un préalable, comme si c’était un combat prinicpiel, c’est reléguer en fait la lutte des clases au deuxième rang, c’est faire comme si la réalité sociale et politique était un sous-produit des croyances populaires. C’est inverser complètement le mécanisme de l’Histoire. Et c’est tomber à pieds joints dans tous les pièges que les classes dirigeantes veulent nous poser.

Certains nous disent : mais que proposez-vous, alors, face aux exactions des religieux, aux pressions que ceux-ci exercent, aux oppressions qu’ils imposent ? Quelles lois soutiendriez-vous contre eux que ce soit sous le capitalisme ou après la révolution sociale victorieuse ? Les Robin Goodfellow viennent récemment de nous reposer la question lors de l’assemblée générale ouverte de La Voix des Travailleurs à Paris.

Tout d’abord, il convient de rappeler que, sous le capitalisme, nous ne disons jamais aux masses de compter sur l’Etat bourgeois et ses lois, pour nous protéger d’une quelconque oppression. Nous ne soutenons ni n’appelons à aucune loi ni à aucune action de l’Etat et nous ne voulons jamais faire croire que l’Etat pourrait nous protéger d’une attaque, qu’elle soit anti-sociale, politique, idéologique ou autre.

Une fois encore, l’une des pires illusions selon nous est la croyance… que l’Etat serait au dessus des classes sociales, qu’il pourrait séparer les combattants, qu’il pourrait équilibrer la société, qu’il pourrait protéger les peuples, qu’il pourrait agir pour éviter les affrontements, pour maintenir la paix et la sécurité. Quand un pays bascule dans l’insécurité, c’est que les classes dirigeantes en ont décidé ainsi et l’appareil d’Etat est le premier à contribuer à l’insécurité et à l’organiser comme l’a encore montré récemment le génocide rwandais.

Une autre croyance à combattre, diffusée celle-là parmi les communistes, est celle que, après la victoire ouvrière, l’Etat remplacerait l’action directe des masses et leur organisation autonome. C’est tout le contraire. La classe ouvrière y est au pouvoir au travers de ses organisation de masse, de ses soviets, de ses comités, de ses collectifs de toutes sortes, avant d’y être par la coordination de ces organisations autonomes, au niveau local, régional puis national. L’Etat est alors, en premier, cette coordination nationale des comités appelé pouvoir des soviets et il est, en même temps et contradictoirement car le monde est toujours contradictoire, une survivance de l’ancien type d’Etat, survivance à combattre, afin d’en finir ensuite, en même temps qu’avec la division en classes avec tout Etat. La pérennité de l’Etat n’est pas l’objectif des communistes. Bien au contraire, nous militons pour le pouvoir aux travailleurs, c’est-à-dire l’Etat en voie de dissolution.

Donc jamais au grand jamais, nous ne pouvons résumer ce que veulent les communistes dans les seules lois d’un Etat, fût-il entre les mains du prolétariat. L’Etat, tant que les classes subsistent, est au service d’une classe sociale dominante mais reste aussi un point de pressions de toutes sortes des autres classes sociales. Il n’est pas pur. Il n’est pas étanche. Il n’est pas celui d’une seule classe sociale. Le simplisme ne permet pas de comprendre le monde. L’Etat issu de la révolution reste en partie un Etat bourgeois et on ne doit jamais se le cacher.

Donc la solution de tous les problèmes, que ce soit celui de la religion, des religions, ne peut pas être résolu par une simple décision d’Etat. Il doit provenir des masses elles-mêmes.

Et, tant que les classes dirigeantes sont capitalistes, le prolétariat ne peut donner son avis et le construire qu’en se réunissant, qu’en mettant en place ses comités, ses conseils, ses coordinations, ses lieux de rencontre et de débats. Toutes les questions peuvent y être posées, doivent y être débattues. C’est comme cela que les prolétaires peuvent progresser à partir de leur propre expérience. A contrario, une classe ouvrière qui ne se réunit pas, qui ne débat pas, qui ne décide pas de son propre point de vue ne peut qu’être menée par le bout du nez par tous les prétendus problèmes qui lui sont posés et qu’il faudrait résoudre, qu’il s’agisse de revendications, de problèmes sociaux, sociétaux, politiques, etc…

Un camarade nous demande ainsi : quelle position prendre si on demande un lieu de prière dans un lieu de travail ?

La première réponse aux travailleurs qui feraient cette demande est : à qui posez-vous la question ? Au patron ? Aux syndicats ? Ou aux travailleurs ?

Si vous agissez en tant que travailleurs, vous devez poser la question aux autres travailleurs. La seule manière correcte de poser une question dans l’entreprise, pour des travailleurs conscients, c’est de la poser, non au patron, non aux syndicats, mais aux autres travailleurs et de se donner les moyens d’en débattre entre travailleurs. Et cette manière de poser les questions ne concerne ni spécialement les questions religieuses ni principalement.

Tant que nous ne débattrons pas en tant que classe des problèmes qui nous sont posés, nous seront toujours piégés par nos adversaires. C’est cela poser les questions en révolutionnaire, en communiste.

Ensuite, nous demanderons aux travailleurs qui posent une question, celle-là ou une autre, de le faire en tentant de proposer des solutions ouvrières, c’est-à-dire qui aient à cœur l’intérêt général plutôt que des intérêts particuliers, l’intérêt de classe plutôt que des intérêts de groupe. Même s’il s’agit de licenciements, de sacrifices imposés par un patron, de menaces de fermetures et autres attaques, nous aurons la même position que s’il s’agit des demandes particulières sur le terrain religieux ou des droits d’une fraction. Cela signifie que nous, révolutionnaires communistes, n’entendons pas nous cacher derrière la démocratie des comités ouvriers pour ne pas prendre position : nous défendrons notre position au sein de notre classes réunie pour débattre de ses propres problèmes et ne comptant ni sur les patrons ni sur l’Etat bourgeois pour les résoudre !

Tel est le chemin pour que les prolétaires apprennent à se débarrasser de leurs chaînes morales, psychologiques, idéologiques et organisationnelles en même temps que de leurs chaînes d’esclaves salariés…

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