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D’où vient le groupe terroriste appelé « Etat islamique » ou Daech, Daesh, ou encore ISIS ?

jeudi 19 novembre 2015, par Robert Paris

D’où vient le groupe terroriste appelé « Etat islamique » ou Daech, Daesh, ou encore ISIS ?

Il s’agit pour nous non d’un groupe fondé d’abord sur la religion mais d’abord sur l’écrasement de la démocratie bourgeoise, donc sur le fascisme, c’est-à-dire un mouvement social qui se situe à l’extrême droite dans la lutte des classes, dans la contre-révolution bourgeoise violente. Nous ne discutons pas là sur ce que ses participants pensent d’eux-mêmes, sur l’idéologie qu’ils ont emmagasiné, pas plus que nous ne raisonnerions sur la démagogie nazie pour expliquer le choix par la bourgeoisie allemande du nazisme pour écraser le prolétariat et la démocratie.

Précisons donc : le fascisme est une politique sanglante de la bourgeoisie face à sa propre crise économique puis sociale et politique, politique qui consiste à détruire toute forme d’organisation démocratique et populaire et d’abord toute organisation ouvrière, syndicale ou communiste.

Rappelons d’abord ce qu’est selon nous le fascisme et cela n’a rien à voir avec ce qu’en font les démocrates bourgeois qui refusent d’y voir l’action de la lutte des classes. Pour nous, c’est bel et bien l’exacerbation de la lutte des classes qui produit le fascisme, quand les classes dirigeantes s’estiment directement menacées par une révolution sociale, quand elles ne veulent plus des anciennes relations relativement pacifiques avec la société et lancent un pays ou une région ou le monde dans un bain de sang préventif, écrasant tous les droits démocratiques en militarisant les civils, en les enrégimentant, en les fanatisant, en transformant une partie des couches déstabilisées en armées de la contre-révolution. C’est exactement ce qui s’est produit plusieurs fois dans les années récentes, que ce soit en Yougoslavie, au Rwanda, en Algérie et maintenant au Moyen Orient.

Dans chacune de ces situations qui pouvaient basculer dans le sens de la révolution sociale, comme récemment en Syrie ou en Libye, les classes dirigeantes ont préféré le bain de sang fasciste.

C’est ce que nous allons voir en ce qui concerne l’Etat islamique.

Bien des gens s’interrogent sur la signification des derniers actes terroristes qui ont frappé non seulement les pays concernés mais aussi les pays occidentaux. Comment des terroristes peuvent-ils être capables de tenir un territoire grand comme l’Angleterre alors que vingt des plus grands Etats du monde leur font la guerre avec de grands moyens militaires ? Comment peuvent-ils s’attaquer aux populations des pays occidentaux ? Et aussi pourquoi ? Qu’est-ce qui amène des hommes à mener des actions terroristes, des actions kamikazes, qu’est-ce qui les rend aussi fous et dangereux ?

La réponse des média, des hommes politiques, du gouvernement et de l’Etat est que ce groupe provient de la religion musulmane, dans sa branche salafiste, et qu’il a été fondé en Irak puis en Syrie, que ce sont des fanatiques qui détestent la liberté en France ou en Occident. En somme, c’est la version de la « guerre des civilisations » de Bush et, pour la réponse de la France, c’est la reprise de sa thèse de « la croisade du monde occidental contre le monde musulman ».

Mais ce n’est que de la propagande pour justifier les guerres que mènent la France et les grandes puissances et qui visent d’autres buts.

La véritable raison du succès du recrutement des bandes armées doit être cherchée dans les villes détruites d’Afghanistan, d’Irak, de Syrie, de Libye, du Yémen, du nord Mali, sans compter les massacres des Palestiniens de Gaza. Ce sont ces destructions qui ont permis à ces bandes fascistes de recruter. Bien entendu, les massacres des Etats ne justifient en rien les assassinats des terroristes mais ils les justifient à leurs propres yeux.

L’explication qui nous est fournie par les classes dirigeantes occidentales et les Etats à leur service reste en surface des choses. Car un tel groupe terroriste ne nait pas de rien, n’apparaît pas par une opération miraculeuse ou diabolique. Même s’il s’agit d’un groupe de fanatiques religieux, ce n’est pas un fantasme qui peut le faire surgir.

Pour qu’un tel groupe gagne une telle force, draine des effectifs militants aussi importants, soit capable de dominer une région aussi grande, pour qu’il puisse faire face à une douzaine d’armées les plus puissantes du monde, pour qu’il menace de s’étendre de l’Irak à la Syrie, à la Libye, à la Tunisie, au Nigeria, au Yémen, à la Somalie et à bien d’autres pays, il faut qu’il se fonde sur autre chose que le simple mythe du « califat islamique ».

L’ensemble du mouvement intégriste musulman, qui dépasse largement EI, se fonde sur les effondrements étatiques, économiques, sociaux de toute une région qui va de la Libye et de la Tunisie à la Syrie, à l’Irak et à l’Afghanistan. Ces Etats se sont effondrés du fait de la crise mondiale autant que par les révolutions sociales et par l’action des armées des puissances occidentales, USA et France notamment. Il faut remarquer que, dans aucun de ces pays, le terrorisme n’est apparu avant les destructions massives causées par les armées occidentales.

Qu’est-ce qui obligeait la France de Sarkozy de mobiliser son armée pour renverser Kadhafi en Libye, la France de Hollande-Valls pour intervenir en Syrie et en Libye ? Ces gens-là prétendent que la France est attaquée mais la France a participé à des guerres contre ces pays, des guerres terrorisant les populations civiles, faisant des victimes innocentes en grand nombre, bien avant qu’il y ait eu le moindre attentat intégriste en France.

Ce qui motive les terroristes, ce qui leur a gagné des soutiens, ce qui leur a fourni des troupes, c’est d’abord les guerres des puissances occidentales et c’est aussi ce qui a fait que les Etats de la région, détruits par les interventions impérialistes, étaient incapables de réagir à la mise en place d’une armée terroriste.

Qui plus est, ces puissances impérialistes se sont appuyées sur les groupes intégristes pour renverser les dits dictateurs ! Ils les ont armés, ils les ont financé, ils les ont appuyé militairement ! Tout cela pour renverser prétendument Assad, Kadhafi et Saddam Hussein !

Pourquoi ce choix absurde ? Pourquoi avoir soutenu Al Qaïda, Al Nosra, et Dasch, pour ensuite leur faire la guerre et prétendre mobiliser le monde pour les écraser dans le sang, en faisant des milliers de victimes collatérales, en contraignant des peuples entiers à migrer, expulsés de partout, refusés partout ? Ce n’est absurde que si on pense que ces guerres visaient à en finir avec la dictature, avec le terrorisme. Mais ce n’est pas absurde du tout si le but était de diviser les peuples, de semer entre eux la haine, de préparer les peuples occidentaux à la recrudescence des guerres et des haines entre musulmans et non-musulmans. Ce n’est pas absurde si on réalise que les grandes puissances occidentales doivent faire face à la situation sociale et politique qui découle de l’effondrement économique de 2007-2008, seulement retardé par les investissements publics massifs des Etats et des banques centrales. Un état de guerre, rien de mieux pour détourner la crise économique, sociale et politique, imposer l’unité des peuples derrière leurs classes dirigeantes et leurs Etats.

Quand le chômage et la misère s’accroissent sans limite dans les pays occidentaux, rien de mieux qu’une guerre contre le monde musulman pour susciter l’unité nationale et casser le début d’une mobilisation sociale contre les classes dirigeantes. Ces dernières préfèrent se retrouver en face du terrorisme qu’en face d’une révolution sociale.

Elles ont fait le choix de l’Etat de guerre, de l’Etat de siège, de l’Etat d’urgence, qui justifie de supprimer progressivement tous les droits démocratiques, permet de casser les luttes, les mobilisations, les grèves, les révolutions, d’arrêter non seulement des terroristes, des islamistes, mais aussi des syndicalistes, des révolutionnaires, des grévistes. On l’a bien vu quand l’Etat algérien, une dictature militaire, sous prétexte de lutte antiterroriste, avait attaqué en 1990 toute démocratie, tout droit syndical, toute liberté politique, faisant basculer le pays dans le sang. On le voit actuellement au Maroc où la royauté a fait arrêter 40.000 personnes sous prétexte de lutte antiterroriste, emprisonnant des opposants politiques et des syndicalistes mis dans le même sac que des jeunes radicaux, des pauvres et des révoltés, et dans le même que des islamistes.

Plus fondamentalement, la terreur se fonde aussi sur l’effondrement mondial de la domination du capital, effondrement annoncé dès 2007 et qui n’a fait qu’être retardé en 2008 par les interventions massives des banques centrales sans autre perspective que de retarder l’effondrement pour canaliser les révoltes sociales et politiques contre un bouc émissaire fabriqué par les classes dirigeantes : vers des guerres civiles, vers des « guerres antiterroristes » et vers la guerre mondiale interimpérialiste.

Nous allons essayer de montrer que ce qui fonde le succès momentané d’EI, c’est d’abord et avant tout la politique des classes dirigeantes elles-mêmes qui préfèrent mille fois le terrorisme intégriste aux risques révolutionnaires qui se développaient dans le monde arabe suite à l’effondrement économique du capitalisme de 2007-2008. Et nous allons essayer de montrer également que le terrorisme islamique est une solution pour le monde capitaliste pour détruire la perspective révolutionnaire de son propre prolétariat, pour s’attaquer à l’ennemi intérieur que représentent les travailleurs dans la période d’effondrement économique et social qui s’annonce avec l’effondrement des économies chinoise, japonaise, russe, indien, brésilien, argentin, finlandais, grec et on en passe, avant qu’on en arrive à l’effondrement cataclysmique des économies française, allemande, anglaise et américaine.

Les classes dirigeantes ont fait monter partout les haines pour détourner la révolution sociale et politique des exploités et des opprimés : du racisme anti-noirs au USA au racisme anti-Caucasiens en Russie, du racisme anti-japonais en Chine au racisme anti-Chinois au Japon, du racisme anti-Musulmans en Occident au racisme anti-Occidentaux au Moyen Orient, etc, etc.

C’est dans cette perspective, qui est profondément liée à l’absence de perspective économique et sociale de la bourgeoisie mondiale, que EI est une bénédiction pour les classes dirigeantes occidentales. Il permet de mobiliser les peuples des pays occidentaux derrière leurs classes dirigeantes et leurs Etats, de faire monter les oppositions raciales au sein des classes ouvrières, d’opposer entre eux les fraction du prolétariat en cassant toute perspective de classe, de détruire les luttes sociales au nom de l’unité nationale et de la mobilisation guerrière contre le terrorisme. Cela vient, comme par hasard, au moment même où le programme de la bourgeoisie est justement d’en finir avec la lutte des classes, de détruire toute réaction ouvrière, alors que ces mêmes classes dirigeantes visent ouvertement à détruire les acquis sociaux des travailleurs, les droits sociaux, les services publics et les aides sociales. Cela vient au moment même où les classes dirigeantes visent ouvertement à remplacer la démocratie bourgeoise par l’Etat d’urgence, par l’Etat de guerre, par l’Etat d’exception, par la dictature ouverte du grand capital où toute réaction des exploités et des opprimés sera traitée comme un crime.

L’opposition diamétrale terrorisme/antiterrorisme est la réponse de la grande bourgeoisie à la crise systémique du capitalisme. C’est dans ces conditions que la grande bourgeoisie occidentale a intérêt à laisser se développer un pôle terroriste pour faire semblant de se mobiliser contre lui et de mobiliser, à ses côtés, tous les peuples, afin d’éviter que les peuples travailleurs ne se mobilisent pour achever un système capitaliste en bout de course.

C’est cela qui explique que l’EI ait pu trouver les financements, les armes, les soutiens, sans que l’ensemble des grandes puissances sachent dire clairement d’où tout cela provenait. Daech, milice terroriste se revendiquant du califat islamique et occupant déjà un territoire entre Syrie et Irak, semble prête à occuper aussi une partie de la Libye et à prendre pied au Nigeria malgré les nombreux pays riches et très armés, dont France et USA, qui l’attaquent. Curieusement, le sommet de la « coalition contre Daech » qui s’est réunie à Paris et était coprésidée par la France a également comme organisateurs des pays qui semblent faire partie aussi des soutiens de Daech comme Arabie saoudite, Koweit ou Qatar… La coalition affirme s’en prendre à Daech mais se refuse à dénoncer ses soutiens financiers et militaires, comme c’est bizarre. Pourtant, la frapper au porte-monnaie, ne serait-ce pas un moyen bien plus efficace et moins couteux en vies des civils ?

La création d’EI remonte à 2006, lorsqu’Al-Qaïda en Irak forme avec cinq autres groupes djihadistes le Conseil consultatif des moudjahidines en Irak. Le 13 octobre 2006, le Conseil consultatif proclame l’État islamique d’Irak (en abrégé EII ; en arabe دولة العراق الإسلامية, dawlat al-ʿirāq al-islāmiyya), lequel se considère à partir de cette date comme le véritable État.

En 2012, l’EII commence à s’étendre en Syrie et le 9 avril 2013, il devient l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) (en arabe الدولة الاسلامية في العراق والشام, ad-dawla al-islāmiyya fi-l-ʿirāq wa-š-šām, littéralement « État islamique en Irak et dans le Cham »), en anglais ISIS, parfois désigné par l’acronyme arabe Daech (en arabe داعش, Dāʿiš [ˈdaːʕiʃ ], en anglais Daesh) utilisé par ses opposants.

Le 29 juin 2014, l’EIIL annonce le rétablissement du califat sous le nom État islamique dans les territoires sous son contrôle et Abou Bakr al-Baghdadi se proclame calife, successeur de Mahomet, sous le nom d’Ibrahim. Il entre alors en conflit avec Al-Qaïda et son influence s’étend à l’ensemble du monde musulman avec l’allégeance de plusieurs groupes djihadistes, les plus importants étant Boko Haram dans le Nord-Est du Nigeria, Ansar Bait al-Maqdis dans le Sinaï égyptien et le Majilis Choura Chabab al-Islam en Libye.

Jusqu’en 2013, lors de la guerre civile syrienne, l’EI bénéficie de soutiens financiers venus de l’Arabie saoudite. Ces aides viennent d’acteurs privés, d’associations, de personnalités politiques ou d’hommes d’affaires, parfois liés à la famille royale, qui profitent d’un certain laisser-aller de l’État qui soutient alors l’ensemble de la rébellion syrienne. L’Arabie saoudite fait volte-face en janvier 2014 lorsque l’EIIL entre en guerre contre les autres groupes rebelles syriens du Front islamique, du Front al-Nosra et de l’Armée syrienne libre, qui sont également financés par les pays du Golfe. En mars 2014, l’Arabie saoudite classe l’État islamique comme « organisation terroriste ».

La Turquie est également accusée par certains mouvements politiques et des journalistes de soutenir l’État islamique. Selon Le Monde, de 2012 à septembre 2014, « la Turquie a mené une politique de soutien aux groupes qui combattaient les Kurdes et le régime de Bachar Al-Assad, dont plusieurs organisations djihadistes. Elle les laissait notamment transiter par son territoire, qui leur sert également de base de repli, et en facilitant le passage d’armes et d’équipements. Pour de nombreux observateurs, cette dynamique permissive a directement favorisé l’essor de l’EI sur ce territoire » ; selon Daniel Pipes, journaliste américain pour le Washington Times « les Turcs ont offert bien plus qu’un passage aisé de la frontière : ils ont fourni le gros des fonds, de la logistique, de l’entraînement et des armes de l’EIIL. Les Turcs résidant non loin de la frontière syrienne parlent d’ambulances turques se rendant dans les zones de combats entre les Kurdes et l’EIIL pour évacuer les blessés de l’EIIL vers des hôpitaux turcs ». En Turquie, le Parti républicain du peuple accuse également le gouvernement de soutenir l’EI. Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan nie cependant toute alliance avec les groupes armés islamistes en Syrie et en Irak.

La rupture entre les groupes Al Nosra, EI et Al Qaïda a lieu en 2013-2014.

En juin 2013 et en novembre 2013, Ayman al-Zawahiri, dirigeant d’Al Qaïda, demande à l’EIIL de renoncer à ses prétentions sur la Syrie, estimant qu’Abou Bakr al-Baghdadi « a fait une erreur en établissant l’EIIL » sans lui en avoir demandé la permission ni même l’avoir informé. Il annonce que « l’État islamique en Irak et en Syrie va être supprimé, alors que l’État islamique en Irak reste opérationnel ». Pour al-Zawahiri, le Front al-Nosra demeure la seule branche d’Al-Qaïda en Syrie. En 2014, Al-Qaïda et l’EIIL entrent en conflit direct. Le 6 janvier, les rebelles syriens se révoltent contre l’EIIL, et le Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, prend part à l’offensive, principalement à Racca. Abou Mohammed al-Joulani, le chef d’al-Nosra, estime que l’EIIL a une forte responsabilité dans le déclenchement du conflit mais appelle à un cessez-le-feu. Cependant, le 11 ou le 12 janvier, à Raqqah, l’EIIL exécute 99 prisonniers membres du Front al-Nosra et d’Ahrar al-Sham. Le 29 juin 2014, premier jour du ramadan, l’État islamique en Irak et au Levant annonce l’établissement d’un califat sur les territoires syriens et irakiens qu’il contrôle. L’émir Abou Bakr al-Baghdadi est proclamé calife sous le nom d’Ibrahim et l’organisation prend le nom d’État islamique (EI).

En novembre 2014, la presse israélienne affirme que des combattants du Front al-Nosra et de l’État islamique sont soignés en Israël. Ces informations sont reprises en mars 2015 dans le Wall Street Journal et commentées dans la presse internationale. Par la suite, un officier de Tsahal affirme à la presse israélienne que seul un petit nombre de membres d’al-Nosra sont parvenus à « s’infiltrer » pour recevoir un traitement médical, il n’évoque pas l’État islamique et déclare que les hôpitaux n’accueillent plus de djihadistes depuis début juin 2015.

D’autre part, les USA mènent un jeu double : ils veulent combattre militairement Daesh mais ils ne veulent pas que celui-ci soit écrasé et notamment pas par les Russes.

Un officier de renseignement de l’armée irakienne et plusieurs autres experts ont révélé que des avions américains avaient largué des armes, des équipements et des rations alimentaires aux terroristes de « Daech » en difficulté dans la province de Diyala (Est de Bagdad), notamment dans la localité stratégique de Jaloula. Selon les mêmes sources, cette aide a permis aux terroristes, qui étaient sur le point de se rendre, de continuer de se battre pendant plusieurs jours. L’argument de l’erreur, invoqué par les responsables de la coalition pour expliquer ce parachutage, est peu convaincant, car ce jour-là, le 7 novembre, les avions de la coalition ont fait quatre passages, bien qu’ils aient été prévenu que les colis tombaient dans les régions contrôlées par les terroristes. Moufid al-Baldaoui, caïmacam (préfet) du district de Balad, au nord de Bagdad, a révélé, samedi, qu’un avion de la Coalition internationale derière les USA a largué, la veille, un ballon géant au-dessus d’une région où des combattants de « Daech » sont encerclés par les troupes irakiennes et les volontaires de la « Mobilisation populaire ». Ce ballon est semblable à ceux qui contiennent des armes, des munitions et d’autres équipements militaires parachutés aux troupes des peshmergas dans d’autres régions du pays.

En fait, ces armes et ces financements sont provenus essentiellement des puissances occidentales même si les peuples des pays occidentaux ne parviennent pas à l’imaginer et à le croire.

Sous prétexte de lutte contre la Russie, les USA ont d’abord fondé Al Qaïda (qui est l’une des origines de l’EI), puis ils ont financé et armé les bandes islamistes d’Irak contre Saddam Hussein, enfin ils en ont fait de même avec l’aide française pour faire chuter Kadhafi. Pour finir, ils ont soutenu les bandes armées islamistes, sous couvert d’aide à la résistance, appuyant et armant par exemple Al Nosra, allié de Al Qaïda et par moment de EI.

La France et les USA ont eux aussi soutenu et armé les terroristes, même si les pourfendeurs de « la théorie du complot » voient dans cette idée un complotisme…

Les braves gens ont du mal à imaginer que les pays impérialistes puissent soutenir des tueurs, cautionner des terroristes et les combattre ensuite militairement. C’est oublier toutes les leçons de l’Histoire.

Tous les Etats occidentaux ont soutenu les bandes fascistes et Hitler tant qu’ils écrasaient la révolution allemande. Et n’oublions pas que les bandes terroristes ne terrorisent pas que les peuples occidentaux. Ils terrorisent d’abord et avant tout les peuples du Moyen Orient, y détruisent le mouvement ouvrier, le prolétariat, la démocratie.

Ces bandes armées sont des forces fascistes développées face à la vague des révolutions du monde arabe comme le FIS et le GIA avaient été développés en Algérie face à la révolution sociale montante en 1988-1990, comme les forces islamistes s’étaient développées en Iran non seulement contre le Shah mais contre la révolution sociale montante.

Oui, le mouvement Daesch a toutes les caractéristiques d’un fascisme, d’un mouvement de masse fondé sur une révolte sociale que les travailleurs n’ont pas réussi à entrainer derrière eux et qui se retourne contre eux et contre les milieux populaires en mettant en place une dictature sanglante.

Le mythe du califat international est du même type que le mythe de l’Europe nazie chez Hitler ou celui du panasiatisme des fascistes japonais. Il sert de faux espoir et fausse perspective aux éléments fanatisés issus de la petite bourgeoisie et de la jeunesse. Le fanatisme des islamistes radicaux est du même type que celui des SA et des SS ou des fascistes japonais. La religion n’est qu’un emballage idéologique mais c’est la crise du capitalisme qui donne les fondements de ce mouvement fasciste et c’est la classe ouvrière qui a les moyens d’offrir une perspective autre que la montée du fascisme musulman et du fascisme antimusulman…

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