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Pour rigoler à Noël en lisant en ligne : l’humoriste Alphonse Allais

mercredi 23 décembre 2015, par Robert Paris

Pour rigoler à Noël en lisant en ligne : l’humoriste Alphonse Allais

Allais-vous en rire ?!!!

Il faut prendre l’argent aux pauvres. D’accord, il n’ont pas beaucoup d’argent, mais il y a beaucoup de pauvres.

Deux voleurs sortent de prison.
 Premier voleur : On prend quelque chose ?
 Deuxième voleur : A qui ?

Tout a une fin, même les meilleures plaisanteries.

Les gens qui ne rient jamais ne sont pas des gens sérieux !

Une mauvaise idée vaut toujours mieux que pas d’idée du tout.

On dit que c’est vilain, le mensonge ; mais y a des fois où c’est plus chouette que la vérité.

La vie est faite de concessions à perpétuité.

Les protestations d’innocence, voilà à quoi nous reconnaissons les coupables de profession.

Pour être emprisonné, il n’est pas absolument nécessaire d’être coupable,
Mais, pour être mis en liberté, il ne suffit pas toujours d’être innocent.

Partir, c’est mourir un peu, mais mourir, c’est partir beaucoup.

La mort est un manque de savoir-vivre.

Je bois pour oublier que je suis un ivrogne.

Une fois qu’on a passé les bornes, il n’y a plus de limites.

Je ne comprends pas les Anglais ! Tandis qu’en France nous donnons à nos rues des noms de victoire : Wagram, Austerlitz… là-bas, on leur colle des noms de défaite : Trafalgar square, Waterloo Place…

Quand on ne travaillera plus le lendemain des jours de repos, la fatigue sera vaincue.

La statistique a démontré que la mortalité dans l’armée augmente sensiblement en temps de guerre.

Le café est un breuvage qui fait dormir quand on n’en prend pas.

La mer est salée parce qu’il y a des morues dedans. Et si elle ne déborde pas, c’est parce que la providence, dans sa sagesse, y a placé aussi des éponges.

L’avantage des médecins, c’est que lorsqu’ils commettent une erreur, ils l’enterrent tout de suite…

Le comble de la politesse : s’asseoir sur son derrière et lui demander pardon.

Le comble de la politesse : refermer la fenêtre derrière soi après s’être jeté dans le vide.

Chexpire ! On croirait entendre mourir un Auvergnat.

Tout est dans tout et vice-versa.

Les gendarmes ont grand tort de malmener les criminels. Sans eux, ils n’existeraient pas.

Dans la vie, il ne faut compter que sur soi-même, et encore pas beaucoup.

Le comble de l’économie, c’est de coucher sur la paille qu’on voit dans l’oeil de son voisin et de se chauffer avec la poutre qu’on a dans le sien.

Il est toujours avantageux de porter un titre nobiliaire. Etre "de quelque chose", ça pose un homme, comme "être de Garenne", ça pose un lapin.

Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain.

Ventre affamé n’a pas d’oreilles, mais il a un sacré nez.

Dieu a sagement agi en plaçant la naissance avant la mort ; sans cela, que saurait-on de la vie ?

L’homme est imparfait, mais ce n’est pas étonnant si l’on songe à l’époque où il fut créé.

L’argent, tout compte fait, aide à supporter la pauvreté.

Quand on voit ce que les pigeons ont fait sur les bancs des parcs, il faut remercier Dieu de n’avoir pas donné d’ailes aux vaches

Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables.

Ne rien faire, et laisser dire.

À se tordre : histoires chatnoiresques

Ne nous frappons pas !

En ribouldinguant

À l’œil

Pas de bile ! - Le bon factionnaire récompensé

Le bec en l’air - Santa Clau’s mistake

À se tordre - Le Veau

Pas de bile !/Black Christmas

Pour cause de fin de bail - Conte de Noël

Deux et deux font cinq

Pas de bile ! - La Nuit blanche d’un hussard rouge

Rose et Vert-Pomme

Silvérie ou Les Fonds Hollandais

On n’est pas des bœufs

L’arroseur

L’Affaire Blaireau

Le Boomerang

Le Bec en l’air

Deux et deux font cinq

Le Parapluie de l’escouade

Vive la vie !

Pas de bile !
Une idée lumineuse

Amours, Délices et Orgues

Pour cause de fin de bail

Allais – A se tordre

Comme disait Alphonse Allais

D’Alphonse Allais à Boris Vian

D’Alphonse à Allais

Dictionnaire ouvert jusqu’à 22 heures

Plaisanterie posthume

Blagues

Propos juste entre nous

A la fin l’orage éclata.

Un coup de tonnerre déchira le ciel, effroyable.

Ce fut comme si tout un conclave d’artilleurs en délire s’amusait à déchirer, frénétique, une énorme pièce d’extra-solide toile de Flandre.

Se mirent à pleuvoir des oeufs de pigeon aussi gros que des grêlons, ou, pour parler plus exactement, des grêlons aussi gros que des oeufs de pigeon.

Ce fut par toute la nature, chez les gens et chez les bêtes, un général affolement.

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, les êtres animés qui composaient le village avaient trouvé un abri.

Seuls, deux pauvres gens continuaient à marcher dans la plaine.
Un vieil homme et un homme jeune.

Le vieux, un grand à barbe blanche, noble allure, et, en dépit de ses hardes un peu rococo, très chic, vraiment très chic.

Le jeune, une trentaine d’années, barbe et cheveux assez longs, roux, extrême distinction, avec, sur sa face, une indéfinissable expression d’exquise tendresse. Accoutrement pas très moderne, mais beaucoup de charme.

L’homme jeune tenait à sa main une cage en osier où gémissait, lamentable, une tourterelle.

Voici que la grêle redoubla de rage et contrainte fut à nos voyageurs de se reposer sous un orme du chemin.

Faible abri aux feuilles en allées, aux branches hachées. Enfin, c’était toujours ça, n’est-ce pas ?

Une carriole vint à passer au galop.

 Pardon, monsieur, fit poliment le plus vieux de nos deux voyageurs, s’adressant à l’homme de la voiture, pourriez-vous nous indiquer, non loin d’ici, la demeure d’une personne de grande piété ?

Sans paraître aucunement interloqué de cette demande insolite :

 Tout près de là, répondit l’homme, dans cette petite maison rouge, habite la plus grande dévote de toute la paroisse.

 Merci, monsieur ! ... Allons-y chercher un refuge, mon enfant, car je vois s’écorcher ton visage et tes mains.

 Oh ! mon père, j’en ai vu bien d’autres ! répondit le jeune homme avec un sourire d’une mélancolie poignante.
Hâtant le pas, nos deux personnages se dirigèrent, avec leur tourterelle, vers la maison de la dévote.

 Pardon madame, fit poliment le plus vieux, vous siérait-il d’offrir un refuge à deux pauvres voyageurs surpris par l’orage.
Les traits de la bonne femme se contractèrent, et l’expression du mauvais accueil grimaça sa haineuse physionomie.

 Fichez-moi le camp, fainéants ! Je ne veux pas de vagabonds ici !

La tourterelle se mit à roucouler douloureusement, et les deux pauvres gens semblèrent plus peinés qu’irrités de cette peu écossaise hospitalité.

 Pourtant, insista le jeune, l’Evangile vous dit ...

 L’Evangile ne nous dit pas de recevoir tous les galvaudeux qui passent dans le pays ... Et puis , en voilà assez ! Fichez-moi le camp ! Oust !

Cette fois le vieux perdit patience, et, levant le doigt au firmament :

 Ah ! c’est comme ça que vous le prenez ! s’écria-t-il.

Comme par miracle, la grêle cessa de tomber, le ciel redevint d’un bleu subit, une petite buée monta du sol et doucement, légèrement se concréta en nuage autour des deux voyageurs.
Ces derniers, ouvrant la petite cage d’osier, donnèrent l’envol à la tourterelle, qui, d’ailleurs, n’était autre qu’une colombe.
Tous les trois alors, confortablement installés en leur nuage, s’envolèrent lentement vers le ciel.

La vieille dévote comprit à ce moment la grossière erreur qu’elle commettait, et, les mains jointes, elle tomba à genoux.
Les gens qu’elle venait de mettre à la porte si désinvoltement, c’était - le subtil lecteur l’a deviné, sans doute - c’était le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Elle voulut les rappeler, mais trop tard, hélas !

La Sainte-Trinité frisait déjà la cime des hauts peupliers et, bientôt, elle disparaissait dans la sérénité du ciel.

Et la vieille dévote n’en mena pas large sur la question de son repos éternel.

Une bien bonne

Notre cousin Rigouillard était ce qu’on appelle un drôle de corps, mais comme il avait une rondelette petite fortune, toute la famille lui faisait bonne mine, malgré sa manière excentrique de vivre.

Où l’avait-il ramassée, cette fortune, voilà ce qu’on aurait été bien embarrassé d’expliquer clairement.

Le cousin Rigouillard était parti du pays, très jeune, et il était revenu, un beau jour, avec des colis innombrables qui recélaient les objets les plus hétéroclites, autruches empaillées, pirogues canaques, porcelaines japonaises, etc.

Il avait acheté une maison avec un petit jardin, non loin de chez nous, et c’est là qu’il vieillissait tout doucement et tout gaiement, s’occupant à ranger ses innombrables collections et à faire mille plaisanteries à ses voisins et aux voisins des autres.

C’est surtout ce que lui reprochaient les gens graves du pays : Un homme de cet âge-là s’amuser à d’aussi puériles facéties, est-ce raisonnable ?

Moi qui n’étais pas un gens grave à cette époque-là, j’adorais mon vieux cousin qui me semblait résumer toutes les joies modernes.

Le récit des blagues qu’il avait faites en son jeune temps me plongeait dans les délices les plus délirantes et, bien que je les connusse toutes à peu près par cœur, j’éprouvais un plaisir toujours plus vif à me les entendre conter, et reconter.

– Et toi, me disait mon cousin, as-tu fait des blagues à tes pions, aujourd’hui ?

Hélas, si j’en faisais ! C’était une dominante préoccupation (j’en rougis encore) et une journée passée, sans que j’eusse berné un pion ou un professeur, me paraissait une journée perdue.

Un jour, à la classe d’histoire, le maître me demande le nom d’un fermier général. Je fais semblant de réfléchir profondément et je lui réponds avec une effroyable gravité :

– Cincinnatus !

Toute la classe se tord dans des spasmes fous de gaieté sans borne. Seul, le professeur n’a pas compris. La lumière pourtant se fait dans son cerveau, à la longue. Il entre dans un accès d’indignation et me congédie illico, avec un stock de pensums capable d’abrutir le cerveau du gosse le mieux trempé.

Mon cousin Rigouillard, à qui je contai cette aventure le soir même, fut enchanté de ma conduite, et son approbation se manifesta par l’offrande immédiate d’une pièce de cinquante centimes toute neuve.

Rigouillard avait la passion des collections archéologiques, mais il éprouvait une violente aversion pour les archéologues, tout cela parce que sa candidature à la Société d’archéologie avait été repoussée à une énorme majorité.

On ne l’avait pas trouvé assez sérieux.

– L’archéologie est une belle science, me répétait souvent mon cousin, mais les archéologues sont de rudes moules.

Il réfléchissait quelques minutes et ajoutait en se frottant les mains :

– D’ailleurs, je leur en réserve une... une bonne... une bien bonne même !

Et je me demandais quelle bien bonne blague mon cousin pouvait réserver aux archéologues.

Quelques années plus tard, je reçus une lettre de ma famille. Mon cousin Rigouillard était bien malade et désirait me voir.

J’arrivai en grande hâte.

– Ah ! te voilà, petit, je te remercie d’être venu ; ferme la porte, car j’ai des choses très graves à te dire.

Je poussai le verrou, et m’assis près du lit de mon cousin.

– Il n’y a que toi, continua-t-il, qui me comprenne, dans la famille ; aussi c’est toi que je vais charger d’exécuter mes dernières volontés... car je vais bientôt mourir.

– Mais non, mon cousin, mais non...

– Si, je sais ce que je dis, je vais mourir, mais en mourant, je veux faire une blague aux archéologues, une bonne blague !

Et mon cousin frottait gaiement ses mains décharnées...

– Quand je serai claqué, tu mettras mon corps dans la grande armure chinoise qui est dans le vestibule en bas, celle qui te faisait si peur quand tu étais petit.

– Oui, mon cousin.

– Tu enfermeras le tout dans le cercueil en pierre qui se trouve dans le jardin, tu sais... le cercueil gallo-romain !

– Oui, mon cousin.

– Et tu glisseras à mes côtés cette bourse en cuir qui contient ma collection de monnaies grecques : c’est comme ça que je veux être enterré.

– Oui, mon cousin.

– Dans cinq ou six cents ans, quand les archéologues du temps me déterreront, crois-tu qu’ils en feront une gueule, hein ! Un guerrier chinois avec des pièces grecques dans un cercueil gallo-romain ?

Et mon cousin, malgré la maladie, riait aux larmes, à l’idée de la gueule que feraient les archéologues, dans cinq cents ans.

– Je ne suis pas curieux, ajoutait-il, mais je voudrais bien lire le rapport que ces imbéciles rédigeront sur cette découverte.

Peu de jours après, mon cousin mourut.

Le lendemain de son enterrement, nous apprîmes que toute sa fortune était en viager.

Ce détail contribua à adoucir fortement les remords que j’ai de n’avoir pas glissé dans le cercueil en pierre la collection de monnaies grecques (la plupart en or).

Autant que ça me profite à moi, me suis-je dit, qu’à des archéologues pas encore nés.

Le parapluie de l’escouade

On m’a raconté, dans le temps, une histoire qui m’a beaucoup amusé.

Un monsieur était mort après avoir recommandé qu’on incinérât son corps.

Quand l’employé ad hoc demanda à la veuve quel genre de crémation elle désirait pour le défunt (du four français ou du four milanais ?) la pauvre femme s’écria vivement : - Oh ! monsieur, le four français ! Mon cher mari ne pouvait pas sentir la cuisine italienne.
Ce bel exemple de piété conjugale m’est revenu à la mémoire en apprenant qu’un comité de perfectionnement des services de la crémation fonctionnait activement à la Préfecture de la Seine.

La composition de ce comité n’est point sans intérêt : les médecins y sont en majorité, Dr Bourneville, Dr martin, Dr Napias, etc..

Pourquoi tous ces docteurs ?

Je comprends qu’on tienne à sa clientèle, mais s’y intéresser jusqu’à la combustion inclusivement, me semble le fait d’une insistance fâcheuse. Trop de zèle, messieurs !
Les reproches qu’on fait à la crémation, telle qu’elle a été pratiquée jusqu’à aujourd’hui, sont assez pittoresques.

Ainsi, les règlements du Père-Lachaise autorisent seulement cinq personnes du convoi à assister à l’opération.

Pourquoi cet exclusivisme rigoureux à l’égard d’une représentation dont on ne donnera pas de seconde et qui n’a pas eu de répétition générale ?

Et, sur les cinq assistants, un seul a le droit de suivre, par un regard spécial réservé aux employés, les progrès de l’incinération.

Cet unique voyeur constitue-t-il un contrôle sérieux ?

Et puis, pourquoi ce contrôle ? Craint-on que l’administration ne dérobe le macchabée ? Qu’en ferait-elle, je vous le demande un peu ?

Pendant que ces cinq privilégiés se chauffent au feu du feu (un joli mot, en passant), les autres invités vont tuer le temps autour du columbarium. Alors, qu’arrive-t-il ? Le vent rabat sur ces gens une fumée qui n’est pas seulement celle du charbon.

Sensation extrêmement désagréable ! Car, enfin, on peut avoir eu un monsieur dans le nez, durant sa vie, sans éprouver le besoin de le renifler encore après son trépas.

D’autres détails pénibles seront évités dorénavant.

La commission élabore un projet de funérailles décentes et même somptueuses.

L’idée de transformer les défunts en briquettes, pour le chauffage des héritiers, a été définitivement écartée.

C’est égal, quelle drôle d’idée d’avoir mêlé tous ces médecins à cette histoire !

La prochaine fois que je serai malade, ce n’est certainement pas le docteur Napias que j’enverrai chercher.

J’aurais trop l’obsession de me dire :

 Avec celui-là, je suis flambé !

Pour conclure :

Un jour je rencontre une femme à l’aspect pauvre qui tient à la main un petit garçon de quatre ans. L’enfant pleure.

 Qu’est-ce qu’il a, ce petit ?

 En passant devant un pâtissier, il a vu un gâteau. Mais ça coûte vingt-cinq francs. Je ne suis pas riche... C’est pour ça qu’il crie !

 Allez lui acheter son gâteau, et rapportez-moi la monnaie !

Je donne un billet de cinquante francs. Quelques minutes après, la femme revient avec l’enfant, qui a le sourire, et la monnaie.

Voilà qui va bien. Maintenant tout le monde est heureux : le gosse parce qu’il a son gâteau, vous parce que votre petit garçon ne pleure plus, le pâtissier parce qu’il a vendu un gâteau, et moi parce que je n’ai plus mon faux billet !

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