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Qui était Marcus Garvey - Who was Marcus Garvey

samedi 23 janvier 2016, par Robert Paris

« Les buts que vous servez, qui sont égoïstes, ne vous élèveront pas, mais les perspectives que vous servez, qui nous concernent tous en commun, vous amèneront dans la perspective future. »

« Si vous ne l’avez pas confiance en vous, vous êtes battu deux fois dans la course de la vie. Avec confiance, vous avez gagné avant même d’avoir commencé. »

« Un peuple sans la connaissance de son histoire, de son origine et de sa culture est comme un arbre sans racines. »

« La plume est plus puissante que l’épée, mais la langue est plus puissante que les deux réunis. »

« L’Intelligence gouverne le monde, l’Ignorance reçoit la charge ... »

« Dieu et la Nature ont été les premiers à faire de nous ce que nous sommes, mais c’est de notre propre génie que nous pourrons faire de nous ce que nous voulons être. Suivez toujours cette grande loi. Laissez le ciel et Dieu être notre limite mais la perspective future être notre mesure. »

« Je considère le Klan, les clubs anglo-saxons et les sociétés des blancs racistes américains, dès que le nègre est concerné par eux, comme de meilleurs amis de notre race que tous les autres groupes de Blancs hypocrites mis ensemble. »

« Libérez l’esprit des hommes et finalement vous libérez le corps des hommes. »

« Grands principes et grands idéaux n’ont pas de nationalité. »

« Avoir été vaincus une première fois est avoir trouvé le motif d’une combat sans fin pour gagner le but final. »

“The ends you serve that are selfish will take you no further than yourself but the ends you serve that are for all, in common, will take you into eternity.”

“If you haven’t confidence in self, you are twice defeated in the race of life. With confidence, you have won even before you have started. ”

“A people without the knowledge of their past history, origin and culture is like a tree without roots.”

“The pen is mightier than the sword, but the tongue is mightier than them both put together.”

“Intelligence rules the world, ignorance carries the burden...”

“God and Nature first made us what we are, and then out of our own created genius we make ourselves what we want to be. Follow always that great law. Let the sky and God be our limit and Eternity our measurement. ”

“I regard the Klan, the Anglo-Saxon clubs and White American societies, as far as the Negro is concerned, as better friends of the race than all other groups of hypocritical whites put together.”

“Liberate the minds of men and ultimately you will liberate the bodies of men.”

“great principles, great ideals know no nationality.”

“to be once defeated is to find cause for an everlasting struggle to reach the top.”

“we were like crabs in a barrel, that none would allow the other to climb over, but on any such attempt all would continue to pull back into the barrel the one crab that would make the effort to climb out.”

“We are going to emancipate ourselves from mental slavery, for though others may free the body, none but ourselves can free the mind. Mind is our only ruler ; sovereign.”

“A people without the knowledge of their past history, origin, and culture is like a tree without roots.”

“Having had the wrong education as a start in his racial career, the Negro has become his own greatest enemy. Most of the trouble I have had in advancing the cause of the race has come from Negroes. Booker Washington aptly described the race in one of his lectures by stating that we were like crabs in a barrel, that none would allow the other to climb over, but on any such attempt all would continue to pull back into the barrel the one crab that would make the effort to climb out. Yet, those of us with vision cannot desert the race, leaving it to suffer and die.”

“If I die in Atlanta my work shall then only begin, but I shall live, in the physical or spiritual to see the day of Africa’s glory.”

“To have built up a new organization, which was not purely political, among Negroes in America was a wonderful feat, for the Negro politician does not allow any other kind of organization within his race to thrive.”

“Some of us seem to accept the fatalist position, the fatalist attitude, that God accorded to us a certain position and condition, and therefore there is no need trying to be otherwise. The moment you accept such an attitude, the moment you accept such an opinion, the moment you harbor such an idea, you hurl an insult at the great God who created you, because you question Him for His love, you question Him for His mercy.”

“You at this time can only be destroyed by yourselves, from within and not from without. You have reached the point where the victory is to be won from within and can only be lost from within.”

“Men, there is much to live for, and there is much to die for. The man, the race of nation that is not prepared to risk life itself for the possession of an ideal, shall lose that ideal. If you, I repeat, must be free, you yourselves must strike the blow.”

“was the crying voice from the grave that said, ‘Garvey, we have suffered for 250 years for your day and for your time ; we expect something from you at this hour.’”16”

“whipped. It annoys me to be defeated ; hence to me, to be once defeated is to find cause for an everlasting struggle to reach the top.”

“be defeated ; hence to me, to be once defeated is to find cause for an everlasting struggle to reach the top.”

Qui était Marcus Garvey - Who was Marcus Garvey

Marcus Garvey

Qui était Marcus Garvey

Discours de Marcus Garvey

Panafricanisme

C.L.R. James

James

George Padmore

J.R. Johnson

Johnson

George Lavan

George P. Rawick

Rawick

C. Lorenzo

Carl Davidson

Trotsky

Premier message de Marcus Garvey depuis la prison d’Atlanta, 10 Février 1925

J’ai le plaisir de vous apprendre que votre humble serviteur est aussi heureux de souffrir pour vous et notre cause qu’il est possible dans ces circonstances où je suis vicieusement outragé par un groupe de comploteurs en connivence, ne reculant devant rien pour vous humilier à travers moi dans le combat pour la vraie émancipation et la Rédemption Africaine.

Je suis convaincu que vous n’avez pas donné crédit aux mensonges vicieux des journaux blancs et ennemis et de ceux qui ont parlé en référence à ma reddition. Les menteurs ont comploté par tous les moyens pour faire croire que je n’étais pas prêt à me rendre à la cour.
Mon avocat m’a appris qu’aucun mandat ne serait lancé pendant dix ou quatorze jours, comme il est d’usage dans les cours de justice ; et cela m’aurait donné le temps d’honorer les engagements oraux que j’avais à Détroit, Cincinnati et Cleveland. Je n’avais pas quitté la ville depuis dix heures que déjà les menteurs répandirent la nouvelle que j’étais fugitif. C’étaient les nouvelles à faire circuler partout dans le monde pour démoraliser les millions de Nègres en Amérique, en Afrique, en Asie, dans les Antilles et en Amérique Centrale, mais les imbéciles doivent savoir dés maintenant qu’ils ne peuvent pas berner tous les Nègres en même temps.

Je ne veux pas écrire à ce moment quoi que ce soit qui vous mettrait en difficulté pour vous confronter à l’opposition de l’ennemi sans mon assistance. Contentons nous de dire que l’histoire de l’outrage formera un chapitre splendide dans l’histoire de l’Afrique rédimée, quand les hommes noirs ne souffriront plus jamais sous le talon des autres, mais auront une civilisation et un pays à eux.

L’affaire entière est une honte, et l’ensemble du monde noir le sait. Nous n’oublierons pas. Notre jour peut être dans cinquante, cent ou deux cent ans, mais regardons, travaillons et prions, car la civilisation de l’injustice est condamnée à s’effondrer et à amener la destruction sur la tête du méchant.

Les imbéciles croyaient qu’ils pouvaient m’humilier personnellement, mais là-dessus ils se sont trompés. Les minutes de souffrance sont comptées, et quand Dieu et l’Afrique reviendront et pèseront la rétribution, ces minutes seront multipliées par milliers pour les pécheurs. Nos amis Arabes et du Rif seront toujours vigilants, comme le reste de l’Afrique et nous même le seront. Soyez assurés que j’ai bien planté la graine du nationalisme Nègre qui ne peut pas être détruit, même par l’infamie petit jeu dont je fus la victime.

Continuez à prier pour moi et je serais toujours fidèle à mon devoir. Je veux que vous, peuples noirs du monde, sachiez que W.E.B. DuBois et cette organisation vicieuse qui haït les Nègres connue sous le nom d’Association pour l’Avancée des gens « de couleur » sont les plus grands ennemis que le peuple noir ait dans le monde. J’ai tant à faire des quelques minutes dont je dispose que je ne puis écrire en longueur là-dessus ou sur toute autre chose, mais méfiez vous de ces deux ennemis. Ne leur permettez pas de vous avoir avec des communiqués de presse, des discours et des livres salivants ; ils sont les vipères qui ont élaboré avec d’autres l’extinction de la race noire.
Mon travail ne fait que commencer, et quand l’histoire de ma souffrance sera achevée, alors les générations Nègres futures auront en mains le guide de la connaissance des « péchés » du vingtième siècle. Je crois dans le temps, et je sais que vous aussi, et nous attendrons patiemment pendant deux cent ans s’il le faut, pour faire face à nos ennemis à travers notre postérité.

Vous me réjouirez si vous en faites encore plus pour l’organisation que quand j’étais parmi vous. Épaulez ceux qui la font fonctionner. Aidez-les à bien faire, pour que le travail continue à s’étendre d’un pôle à l’autre.

Je lance aussi un appel de dernière minute pour le soutien de la Compagnie de Navigation et de Commerce de l’Étoile Noire (BLACK STAR LINE). Vous êtes priés de faire et d’envoyer vos dons afin de permettre aux directeurs de mener le travail avec succès.
Tout ce que j’ai-je vous l’ai donné. J’ai sacrifié ma maison et ma femme bien-aimée pour vous. Je vous la confie, pour que vous la protégiez et la défendiez pendant mon absence. C’est la petite femme la plus courageuse que je connaisse. Elle a souffert, s’est sacrifiée avec moi pour vous ; s’il vous plaît ne l’abandonnez pas en cette heure sinistre, quand elle se retrouve seule. Je l’ai laissée sans le sou et sans aide pour se confronter au monde, parce que je vous ai tout donné, mais son courage est immense, et je sais qu’elle tiendra bon pour vous et moi.

Quand mes ennemis seront satisfaits, dans la vie ou dans la mort je reviendrai à vous pour vous servir de la même manière que je vous ai servi avant. Vivant je serai le même ; dans la mort je serai une terreur pour les ennemis de la liberté Nègre. Si la mort a du pouvoir, alors comptez sur moi dans la mort pour être le vrai Marcus Garvey que j’aimerais être. Si je dois venir en tremblement de terre, ou en cyclone, ou en plaie, ou en pestilence, ou comme Dieu le veut, alors soyez sûrs que je ne vous abandonnerai jamais et ne laisserai jamais vos ennemis triompher sur vous. N’irai-je pas en enfer un million de fois pour vous ? N’hanterai-je pas la terre, comme le fantôme de Macbeth, pour toujours pour vous ? Ne perdrai-je pas le monde entier et l’éternité pour vous ? Ne pleurerai-je pas continuellement au marchepied du Seigneur Omnipotent pour vous ? Ne mourrai-je pas un million de fois pour vous ? Alors, pourquoi être tristes ?

Réjouissez-vous, et soyez sûrs que si cela prend un million d’années, les péchés de nos ennemis visiterons la millionième génération de ceux qui nous entravent et nous oppressent.

Souvenez-vous que j’ai juré par vous et mon Dieu de servir jusqu’à la fin de tous les temps, l’effondrement de la matière et le fracas des mondes. Les ennemis pensent que j’ai été vaincu. Est-ce que les allemands ont vaincu la France en 1870 ? Est-ce que Napoléon a vraiment conquis l’Europe ? Si oui, alors j’ai perdu, mais je vous dis que le monde entendra parler de mes principes même deux mille ans après moi. Je suis déterminé à attendre ma satisfaction et la rétribution de mes ennemis. Observez mes ennemis et leurs enfants et postérité, et un jour vous verrez la rétribution s’installer chez eux.
Si je meurs à Atlanta mon travail ne fera que commencer, mais je vivrai, physiquement ou spirituellement pour voir le jour de la gloire de l’Afrique. Quand je suis mort enveloppez moi de la cape Rouge, Noir et Vert, car dans la nouvelle vie je me relèverai avec la grâce de Dieu et Ses bénédictions pour mener les millions jusqu’aux sommets du triomphe avec les couleurs que vous connaissez bien. Cherchez moi dans l’ouragan ou dans la tempête, cherchez moi tout autour de vous, car, avec la grâce de Dieu, je viendrai et amènerai avec moi les innombrables millions d’esclaves noirs qui sont morts en Amérique et dans les Antilles et les millions en Afrique pour vous aider dans le combat pour la Liberté, la Justice et la Vie.

La civilisation d’aujourd’hui est devenue ivre et folle avec ses pouvoirs, et par cela elle cherche à travers l’injustice, la fraude et le mensonge à broyer l’infortuné. Mais si je suis apparemment broyé par le système d’influence et de pouvoir corrompu, ma cause s’élèvera à nouveau pour harceler la conscience du perverti. Cela me satisfait et pour vous, je le répète, je suis content de souffrir et même de mourir. A nouveau, je le dis, réjouissez-vous, car de meilleurs jours sont à venir. J’écrirai l’histoire qui inspirera les millions qui viennent et je laisserai la postérité de nos ennemis comptabiliser avec la multitude pour les actes de leurs pères.

Avec les plus chères bénédictions de Dieu, Je vous quitte pour un moment.

Messages

  • Marcus Garvey était déiste, ethno-différencialiste et ségrégationniste. Il pensait que Dieu ayant créé tous les hommes égaux et leur ayant conféré le statut de « seigneurs de la Création », aucune race ne devait se sentir inférieure à une autre, et aucune classe ne pouvait se justifier. Beaucoup ont retenu uniquement le côté ségrégationniste de sa pensée pour prouver qu’il était raciste, encore plus nombreux sont ceux qui occultent ses positions en faveur d’une société sans classes. Cela permet à certains de se revendiquer ses héritiers en focalisant uniquement sur le côté ethnique de son combat, à d’autres de l’accuser de fascisme en arguant son alliance avec les capitalistes Noirs. Garvey n’était pas raciste, et qu’en plus il a agi toute sa vie pour la lutte des classes, prônant le repli communautaire des Noirs uniquement comme première réaction à la domination des catégories Blanches.

    • Marcus Garvey se vanta d’etre l’inventeur du fascisme :

      "Nous fumes les premiers fascistes. Nous avions discipline des hommes, des femmes et des enfants qui s’entrainaient a la liberation de l’Afrique. Les masses noires voyaient que c’etait uniquement dans ce nationalisme extreme que residait leur seul espoir, et l’ont appuye sans tarder. Mussolini a copie de moi le fascisme, mais les reactionnaires noirs l’ont sabote"

      (cite par George Padmore dans "Panafricanisme ou communisme ?")

    • Garvey a pensé utiliser bien des moyens détestables et il a joué avec ceux-ci de mille manières comme nombre de nationalistes. Ila en particulier cultivé le ségrégationnisme en croyant le tourner contre les blancs.

      Marcus Garvey nait dans une famille de paysans pauvres de onze enfants. La société Jamaïquaine, à l’image des autres sociétés Antillaises, est structurée autour de l’exploitation des masses Noires par les colons Blancs. Le système capitaliste post esclavagiste est le fruit d’une hiérarchisation, où les plus hautes fonctions et les moyens de production sont détenus exclusivement par des Blancs et des Mulâtres. Le père de Garvey préfère occuper un poste de juge de paix (village lawyer) peu lucratif à sa condition de paysan dont le travail était trop pénible et irrégulier. Sa mère vend des gâteaux et des pâtisseries pour augmenter le revenu familial. Malgré les moqueries incessantes liées à son physique (on le surnomme « ugly mug » dès la primaire), Marcus se plaît à l’école, et obtient les diplômes de la « Church of england High school »). Il doit pourtant interrompre ses études à l’âge de quatorze ans faute d’argent, et entre comme apprenti chez son parrain imprimeur. Il garde néanmoins un goût indéfectible pour le savoir et la culture.
      Un événement apparemment anodin le marque alors profondément, et forge les bases de son engagement et idéologie futures. Marcus a l’habitude de jouer avec les enfants Blancs de son quartier, et est très proche d’une fillette qui fût envoyée en Ecosse pour poursuivre ses études. Affecté par la séparation, il fût d’autant plus traumatisé par l’interdiction catégorique que le parents de cette dernière lui imposèrent d’écrire et de rester en contact avec Marcus, car c’était un « nègre ». « C’est ainsi que, pour la première fois de ma vie, je compris qu’il existait des ségrégations dans l’humanité et qu’il y avait plusieurs races, chacune ayant une place bien précise dans la société… Après cette première leçon, il ne me vint plus jamais à l’idée de jouer avec des filles Blanches, même si elles se trouvaient être mes plus proches voisines. Garvey quitte St Ann’s Bay deux ans plus tard pour la capitale, où il gravit les échelons de l’imprimerie qui l’emploie et devient responsable de « plusieurs hommes en âge d’être mon grand père ».

      1907. Kingston est ravagé par un tremblement de terres suivit d’incendies. Pénurie, hausse des prix, pouvoir d’achat des travailleurs en berne. Le syndicat des imprimeries se met en grève, et demande une hausse des salaires. Garvey prend le parti des ouvriers, et occupe une place prépondérante dans la lutte. Il n’es néanmoins ni à l’origine du mouvement, ni élu à la tête de celui ci comme certains l’ont ensuite affirmés. Néanmoins, lorsque la grève fût brisée et les ouvriers contraints à capituler, il paya son engagement en étant licencié, ainsi que la plupart des grévistes. Le trésorier du syndicat disparut avec la caisse. Cette expérience nourrit son mépris des organisations syndicales, et finit de le convaincre que la délivrance de l’Homme Noir ne connaitrait aucune contribution du mouvement syndical. Il crée alors son premier journal, « the watchman », et milite au sein de l’organisation politique « National Club ». C’est là qu’il rencontre le juriste Robert Love, qui consacre l’essentiel de son temps et de son argent à la cause des classes défavorisées. Impressionné par son érudition, son engagement et son désintéressement, Garvey se laisse convaincre par lui de la nécessité de voyager pour parfaire son champ de vision des classes opprimées. Commence alors son odyssée en Amérique Centrale.

      Au Costa Rica, il est géreur dans une bananeraie. Dégouté de constater le sort réservé aux ouvriers Noirs, il démissionne et donne des conférences où il enseigne la fierté d’être Noir et exhorte les travailleurs à lutter pour améliorer leur condition. Les classes dirigeantes, irritées par son militantisme, entament une campagne diffamatoire visant à le discréditer. Ses propos sont déformés, et sa tentative de riposte par la création d’un nouveau journal échoue. Il rejoint alors le Panama, où il constate des conditions de travail encore pire pour les Noirs , dont nombre de Jamaïquains expatriés. Il continue d’étudier matériellement le sort des travailleurs Noirs en Equateur, au Nicaragua, en Colombie, au Honduras et au Vénézuela.. Mais ses discours trouvent peu d’écho parmi son auditoire, qu’il sent pourtant frémissant.

      1911. Retour en Jamaïque, où il reçoit un accueil triomphal. Encouragé par l’évolution des masses populaires de son pays en son absence, il sait désormais avec certitude que les Nègres doivent faire « quelque chose ». Mais quoi ?

      1912. Voyage en Angleterre. Rencontre avec l’autonomiste Egyptien Duce Mohammed Ali. Les deux hommes se lient d’amitié, et Garvey se prend d’une passion pour l’histoire de l’Egypte, de l’Afrique et de l’exploitation et des pillages coloniaux. Il lit « Up from slavery » de Booker T. Washington, et prend conscience qu’il peut devenir un leader pour le peuple Noir. « Je me demandai : où est le gouvernement de l’Homme Noir ? Où se trouvent son roi et son royaume ? Où sont donc son Président, son pays, ses ambassadeurs, son armée, sa flotte, ses grands brasseurs d’affaires ? Comme je ne les trouvais pas, je décidai que j’allai contribuer à les créer. Et c’est alors que je vis devant moi le nouveau monde de l’Homme Noir, pas un monde de péones, de serfs, de chiens ou d’esclaves, mais une nation d’hommes résolus à marquer la civilisation de leur empreinte et à faire briller sur la race humaine une nouvelle lueur. Je ne pouvais plus rester à Londres » Le garveyisme est né.

      1914. Nouveau retour en Jamaïque. Création de la « Universal Negro Improvement Association » (association universelle pour l’amélioration des conditions des Noirs) ayant pour objectif de « rassembler tous les Noirs du monde, au sein d’une grande entité, et de créer une nation et un gouvernement qui leur seraient propres » Le slogan est « One G.od ! One aim ! One destiny » (un seul D.ieu ! un seul but ! un seul destin !) Parmi les propositions concrètes de l’association, on trouve la création de collèges classiques et techniques pour les Noirs de la Jamaïque. Le projet est soutenu par le peuple, par les personnalités locales et même par l’Evêque catholique, mais violemment critiqués par la classe dirigeante. Garvey dénonce alors la trahison des « nègres à blanc » de la Jamaïque, attirés par les avantages matériels procurés par la soumission, et s’engage « à préserver l’intégrité et la dignité de millions de Noirs, au prix de ma souffrance. » Le peuple réalise alors que Garvey a changé depuis son retour en Angleterre, il a abandonné son arrogance et son air d’infaillibilité, tout en étant plus sûr de lui. Ses conférences rassemblent de plus en plus de monde, et sa propagande commence enfin à prendre. La seconde guerre mondiale éclate, et le scandale de la discrimination des Antillais dans l’armée britannique apporte de plus un souffle inespéré. « C’est grâce à ce scandale, et à d’autre affaires du même ordre, que quelques uns de ces entêtés ont commencé à voir la raison profonde de mon action ; mais ils continuaient à refuser de se reconnaître comme nègres. » Il entre en contât avec Booker T Washington, qui lui apporte soutien moral et financier. A sa mort, Garvey décide de rejoindre les Etats Unis.

      Garvey n’est pas à proprement parler un fasciste ni quelqu’un pour lequel une propagande fasciste était fondamental mais il est vrai que ce personnage est loin d’être toujours clair et c’est loin d’être le seul nationaliste à être dans ce cas car tous ont cherché des appuis d’où qu’ils vienenent...

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