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Théorie du complot : petite chronologie instructive

vendredi 13 janvier 2017, par Robert Paris

Théorie du complot : petite chronologie instructive des manipulations des classes dirigeantes et de leurs Etats

Avertissement : nous sommes loin d’avoir pu citer ici tous les complots des classes dirigeantes. Il suffit d’en donner quelques exemples pour montrer que le complotisme n’est pas une lubie mais une politique. Comme chacun sait, à chaque fois qu’on cherche à comprendre la stratégie de l’impérialisme, de la grande bourgeoisie et de ses Etats, on se voit répondre : « Vous défendez la théorie du complot », ce qui signifie que vous êtes un gogo qui croit toutes les bêtises qu’on lui raconte ! Cela signifierait que la bourgeoisie et ses gouvernements ne comploteraient jamais ?!!! Demandons à l’Histoire de nous donner la réponse…

Espagne en 478 :

L’Inquisition ou le complot des « rois très catholiques » d’Espagne pour massacrer Juifs et Musulmans et assurer définitivement la domination catholique après la reconquête.

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Reims en 496 :

Le baptême de Clovis ou le complot de la royauté française pour manipuler la hiérarchie catholique, seul résidu de l’empire romain, et imposer un pouvoir central

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Clermont le 27 novembre 1095

Le pape Urbain II appelle l’Occident chrétien à la croisade ou le complot des papes et des rois occidentaux pour piller et violer le Moyen-Orient

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Paris le 24 août 1572 :

Le massacre de la Saint-Barthélemy ou le complot de la noblesse française et de la royauté pour en finir avec la révolution protestante au prix d’un génocide

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Londres, mai 1604 :

La conspiration des poudres : les dirigeants catholiques essaient de renverser la royauté protestante

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Paris, 1790 :

Le complot girondin de la guerre européenne pour noyer la révolution sociale et politique en France

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Berlin, 1849 :

L’accusation de complot contre un dirigeant du mouvement ouvrier allemand

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Cologne, 1852 :

Le complot pour détruire le courant communiste en Allemagne ou « procès des communistes ».

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Chicago – 1er mai 1886 :

Tout commence lors du rassemblement du 1er mai 1886 à l’usine McCormick de Chicago. Il s’intégrait dans la revendication pour la journée de huit heures de travail quotidien, pour laquelle une grève générale mobilisant 340 000 travailleurs avait été lancée. À proximité se tient un meeting des ouvriers du bois où interviennent divers orateurs (dont les anarchistes Samuel Fielden et August Spies). Des affrontements se produisent lorsque des grévistes, désirant chasser les "jaunes" embauchés par McCormick pour briser la grève, sont accueillis par les détectives de l’agence Pinkerton et la police armée de fusils à répétition. La bourgeoisie, effrayée par la vague de rébellion, fut prise de panique et décida de frapper le mouvement à la tête, fût-ce au moyen d’une sanglante provocation. Deux ouvriers trouvent la mort et cinquante sont blessés (le Daily News en avait annoncé six). Le lendemain, le meeting de protestation à Haymarket Square se termine lui aussi en drame. 180 policiers de Chicago chargent la foule. Un provocateur jette une bombe sur la masse de policiers, en tuant un sur le coup. Dans le chaos qui en résulte, sept agents sont tués, et les préjudices subis par la foule élevés, la police ayant « tiré pour tuer ». Après l’attentat, sept hommes sont arrêtés, accusés des meurtres de Haymarket. August Spies, George Engel, Adolph Fischer, Louis Lingg, Michael Schwab, Oscar Neebe et Samuel Fielden. Un huitième nom s’ajoute à la liste quand Albert Parsons se livre à la police. Le 19 août, tous sont condamnés à mort, à l’exception d’Oscar Neebe qui écope de 15 ans de prison. Un vaste mouvement de protestation international se déclenche. Entre 1886 et 1887, on dénombre 3000 grèves aux USA…

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Paris – 1893 :

Des attentats terroristes manipulés et provoqués par la police française pour en prendre prétexte afin de porter atteinte aux libertés et de détruire la montée de la mobilisation sociale

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Sarajevo -1914 :

La première guerre mondiale, sous prétexte d’un attentat en Serbie contre un archiduc autrichien, en réalité un complot des toutes les puissances capitalistes pour écraser le mouvement ouvrier alors que la crise économique et sociale mondiale menaçait de mener la classe ouvrière à la révolution.

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Paris, 1914 ;

Complot contre le mouvement ouvrier débutant par l’assassinat de Jaurès

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Moscou, septembre 1917 :

Complot de Kornilov, du haut état-major et de la grande bourgeoisie pour écraser les soviets russes

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Moscou, août 1917 :

Rumeurs de complot, à la veille de la révolution d’Octobre…

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Berlin, 1919 :

Complot des dirigeants social-démocrates (portés à la tête de l’Etat par la révolution qui a renversé le kaiser), du haut état-major et des corps francs fascistes pour écraser les soviets allemands

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Paris, 1920 :

Le Conseil des Quatre : complot des quatre grandes puissances impérialistes mondiales pour écraser la révolution en Europe et isoler la révolution russe

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Munich 1923 :

Complot fasciste de Hitler pour écraser la révolution allemande (« décommandée » par la bureaucratie)

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Berlin, Janvier 1933 :

Complot de la grande bourgeoisie allemande pour en finir avec la classe ouvrière et la démocratie. Hitler est nommé chancelier du Reich.

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Berlin, 1933 :

Incendie du Reichstag, complot anticommuniste de Hitler à la tête de l’Etat allemand pour exterminer le parti communiste allemand et le mouvement ouvrier. Le palais du Reichstag, siège du parlement allemand à Berlin, est incendié dans la nuit du 27 au 28 février 1933. L’action a été mensongèrement attribuée par le chancelier Hitler au parti communiste allemand et justifié la vague de terreur contre les communistes qui sont arrêtés en masse et internés dans les premiers camps de concentration. La terreur contre le mouvement ouvrier et la démocratie a commencé, justifiée par cet attentat terroriste. Sous prétexte de défendre le parlement, le nazisme a tué le parlementarisme et toute démocratie afin de détruire le mouvement ouvrier qui menaçait les intérêts de la bourgeoisie.

Moscou, 1936 :

Le grand complot stalinien pour se débarrasser de toute une génération de militants communistes révolutionnaires

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Madrid, 1936 :

Le complot du stalinisme, de la social-démocratie et de la bourgeoisie « républicaine » contre la révolution espagnole

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Mexique, 1940 :

Assassinat de Léon Trotsky, commandité par Staline, pour supprimer la dernière tête issue de la révolution d’Octobre et qui restait la principale menace en cas de remontée révolutionnaire

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Pearl Harbor – 1941 :

L’attaque japonaise contre la base navale de Pearl Harbor, en décembre 1941, avait été voulue et favorisée par les dirigeants anglais et américains pour "forcer la main" à la population américaine et aux secteurs bourgeois qui étaient hostiles à l’entrée en guerre des États-Unis. Cette réalité a toujours été démentie par les autorités américaines (qui l’ont entourée jusqu’à aujourd’hui d’un "rempart de mensonges"). Si, comme c’est fortement probable, l’attaque contre les Twin Towers du 11 septembre 2001 a été voulue et favorisée par les services spécialisés de l’État américain qui ont "laissé faire" Al Qaïda, afin de préparer la guerre contre l’Irak, on comprend que le mensonge sur la réalité de Pearl Harbor continue d’être utile aujourd’hui. Enfin, il est un élément que la classe ouvrière ne doit jamais perdre de vue : l’incroyable machiavélisme dont est capable la classe dominante lorsqu’elle fait la guerre, elle est parfaitement capable de l’employer contre les exploités

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Alger, juin 1958 :

« Je vous ai compris » déclare De Gaulle aux Français d’Algérie, aux pieds noirs et aux putschistes de l’Algérie française alors qu’il sait qu’il représente au contraire le choix de la bourgeoisie française de se tirer du bourbier algérien et de négocier l’indépendance de l’Algérie.

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Santiago du Chili, septembre 1973 :

La grande bourgeoisie chilienne, l’Etat-major et l’impérialisme américain lancent le coup d’Etat pour renverser le président légal de gauche Salvador Allende et écraser le mouvement ouvrier chilien

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Bologne, 1980 :

Le complot de la papauté, de chefs la police et de l’armée, de la grande bourgeoisie et des fascistes en Italie pour mettre en place la dictature anti-communiste sous prétexte d’attentats qu’ils ont eux-mêmes programmés.

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Alger – 1990 :

Complot des classes dirigeantes algériennes pour tuer préventivement dans le sang une révolution qui menaçait depuis Octobre 1988.

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New York – Septembre 2001 :

L’attentat du World Trade Center, un excellent prétexte pour lancer la « croisade » de Bush et, au moment où la crise du capitalisme menaçait, de détourner le coup vers la mondialisation de la guerre et du terrorisme.

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Bouaké – 6 novembre 2004 :

Le bombardement d’un camp militaire français, troupes occupant la Côte d’Ivoire, va servir de prétexte à l’attaque par la France du régime de Gbagbo. Mais les avions étaient achetés par la France. Les pilotes ont été libérés ensuite par la France. L’armée, la police et la justice française ont étouffé l’affaire. C’était le début d’un nouveau complot français pour intervenir militairement en Côte d’Ivoire au nom de la démocratie…

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Monde arabe, 2013-2016 :

Les bourgeoisies complotent face à la vague des révolutions arabes

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Europe, 2015 :

L’Europe clame : « Bienvenue aux migrants » qu’elle ne compte nullement accueillir et elle pousse ainsi les peuples dans les bras des fascistes, justifie ses guerres et détourne de la question sociale

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Monde, 2014-2016 :

Terrorisme et anti-terrorisme à l’échelle planétaire !

Il n’y a pas besoin d’une « théorie du complot » visant à attribuer les attentats récents à des manipulations, il suffit de comprendre que les classes dirigeantes retournent contre les peuples les armes des groupes fascistes de tous bords qu’ils se gardent bien de désarmer vraiment même quand ils prétendent leur faire la guerre.

Le seul « complot » consiste en la tâche permanente des Etats qui consiste à défendre à tout prix les intérêts des classes dirigeantes et pas du tout ceux des peuples.

Pour s’en rendre compte, il suffit de se demander : à qui ont profité les attentats commis contre les pays occidentaux ? Pas aux peuples bien sûr ! Pas aux classes ouvrières ! Pas aux peuples des pays opprimés non plus ! Pas aux peuples du monde musulman non plus !

Quand le World Trade Center s’apprêtait à être le siège de la plus grande crise déjà prévue, celle de 2001, alors que nombre de grands trusts avaient déjà chuté lourdement en 2000, ce sont les avions de Ben Laden qui ont sauvé la situation, entraînant à la fois l’unité des travailleurs avec leurs classes dirigeantes, unité qui était menacée par la crise, des politiques antisociales justifiées par la lutte anti-terroriste, des méthodes policières durement aggravées sous le même prétexte, une mobilisation de moyens financiers massifs pour la guerre d’Afghanistan dite anti-terroriste, toujours avec les mêmes justifications.

Qui a profité des attentats dans les pays occidentaux, y compris les derniers en France, en Grande Bretagne, au Canada ou aux USA sinon les classes dirigeantes qui ont prétendu, sous ce prétexte, unir une fois de plus les exploités aux exploiteurs, les opprimés aux oppresseurs.

Cette politique a été menée plusieurs fois dans le monde et l’Algérie comme l’Egypte ont connu des révolutions sociales qui ont amené les classes dirigeantes à craindre pour leur pouvoir au point de préférer livrer les populations aux islamistes avant de prétendre les combattre à mort, avec un grand nombre de morts au nom de la lutte anti-terroriste.

Non, le capitalisme ne mène aucune guerre contre le terrorisme. Le développement de Boko Haram comme celui des fascismes syrien ou libyen, loin de le gêner, lui permet de faire face aux révolutions sociales dans ces pays, de livrer les peuples aux terroristes et de les obliger à se solidariser avec l’appareil d’Etat de leurs bourgeoisies avec l’espoir, toujours déçu, que ces Etats utiliseront réellement leurs forces pour les sauver.

Le capitalisme en crise mène inéluctablement à la violence de masse, terrorisme d’Etat comme terrorisme de milices fascistes, qu’elles soient sous couvert de religion ou pas.

Le complot de la terreur impérialiste au nom de la lutte contre la terreur

LIRE ENCORE :

La grande manipulation

Les dénonciateurs de la « théorie du complot » ne cèdent-ils pas eux-mêmes parfois au simplisme parano qu’ils reprochent aux autres ?

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Islamisme, un complot contre le capitalisme occidental ?

Lire encore sur la théorie du complot… islamiste en 2015

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