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Bientôt la commémoration du centenaire de la Révolution russe de février et octobre 1917

mardi 31 janvier 2017, par Robert Paris

Bientôt la commémoration du centenaire de la Révolution russe de février et octobre 1917

Anniversaire de la révolution d’Octobre

La révolution russe : l’année 1917 en récits et en images

La révolution russe de 1917, exposée par Trotsky

La révolution russe de 1917 en films

La révolution russe de 1917 et la vague révolutionnaire en Europe

Textes de la révolution d’octobre 1917

Lénine 1917

Trotsky 1917

1917 : Les femmes dans la révolution russe

Peinture et révolution russe

Témoignages sur la révolution russe

Trois conceptions de la révolution russe, Trotsky

Les anarchistes et l’expérience de la révolution russe

La révolution russe vue par Rosa Luxemburg

Histoire de la révolution russe de Léon Trotsky

Russie, Octobre 1917 : Salut à la Révolution prolétarienne !

Rosa Luxemburg sur le parti bolchevique en 1917 en Russie

Ce que représentait la révolution russe pour le prolétariat mondial, Léon Trotsky

La révolution russe et l’oppression des femmes

La démocratie soviétique

La lutte des classes et la Révolution en Russie

Les thèses d’avril 1917 de Lénine

La révolution russe et la guerre civile, Lénine

Les enseignements de la révolution, Lénine

Leçons sur la révolution russe, Trotsky

Les répercussions de la révolution d’Octobre en 1917-1919 en Pologne et en Hongrie

Pourquoi la vague révolutionnaire de 1917-1920 en Europe a échoué ?

La révolution russe ne visait pas le socialisme en Russie

Les leçons d’octobre

Quelle était la perspective de la révolution russe ? La révolution mondiale !

Jamais et nulle part la révolution n’a coïncidé et ne pouvait coïncider intégralement avec la représentation que s’en faisaient ses combattants. Néanmoins, les idées et les buts des participants de la lutte en sont un élément très important. C’est particulièrement vrai pour l’insurrection d’Octobre, car jamais encore dans le passé l’idée que se faisaient les révolutionnaires d’une révolution ne s’est tant approchée qu’en 1917 de la réalité des événements.

Une étude sur la Révolution d’Octobre resterait inachevée si elle ne répondait pas, avec toute la précision historique possible, à cette question : comment le parti, dans le feu des événements, se représentait-il le développement ultérieur de la révolution et qu’en attendait-il ? La question prend une importance d’autant plus grande que les jours du passé sont plus obscurcis par le jeu de nouveaux intérêts. La politique cherche toujours un appui dans le passé et, si elle ne l’obtient pas de bon gré, entreprend fréquemment de l’arracher de force. La politique officielle de l’Union soviétique part de la théorie du " socialisme dans un seul pays " comme d’un prétendu point de vue traditionnel du Parti bolchevique. Les jeunes générations, non seulement celles de l’Internationale communiste, mais probablement aussi de tous les autres partis, sont élevées dans cette conviction que le pouvoir soviétique a été conquis au nom de l’édification d’un régime socialiste indépendant en Russie.

La réalité historique n’avait rien de commun avec ce mythe. Jusqu’à 1917, le parti n’admettait pas, en général, l’idée qu’une révolution prolétarienne pût s’accomplir en Russie avant d’être réalisée en Occident. Pour la première fois, à la Conférence d’avril [1917], sous la pression impérieuse des circonstances, le parti admit que le problème était de conquérir le pouvoir.

Ouvrant un nouveau chapitre dans l’histoire du bolchevisme, cet aveu n’avait pourtant rien de commun avec la perspective d’un socialisme indépendant. Au contraire, les bolcheviks repoussaient catégoriquement l’idée caricaturale que cherchaient à leur insuffler les mencheviks : l’idée d’édifier un "socialisme paysan" dans un pays arriéré. La dictature du prolétariat en Russie était, pour les bolcheviks, un pont vers la révolution en Occident. Le problème de la transformation socialiste de la société était déclaré, dans son essence même, international.

C’est seulement en 1924 que, sur cette question essentielle, se produisit un revirement. On déclara pour la première fois que l’édification du socialisme était tout à fait réalisable dans les limites de l’Union soviétique, indépendamment du développement du reste de l’humanité, pourvu, du moins, que le pouvoir soviétique ne fût pas renversé par une intervention militaire. La nouvelle théorie prit du coup un effet rétroactif. Si, en 1917, le parti n’avait pas cru à la possibilité d’édifier un régime socialiste indépendant en Russie – déclaraient les épigones – il n’aurait pas eu le droit de prendre le pouvoir en main. En 1926, l’Internationale communiste condamna officiellement ceux qui ne reconnaissaient pas la théorie du socialisme dans un seul pays, en étendant cette condamnation à tout le passé à partir de 1905.

Trois ordres d’idées furent dès lors reconnus antibolchevistes : nier la possibilité pour l’Union soviétique de survivre pendant un temps indéterminé dans l’encerclement capitaliste (problème de l’intervention militaire) ; nier sa capacité à surmonter, par les propres forces du pays et dans les limites nationales, l’antagonisme de la ville et de la campagne (problème d’un État économique arriéré et problème de la paysannerie) ; nier l’éventualité de l’édification d’un régime socialiste fermé (problème de la division mondiale du travail). D’après la nouvelle école, l’immunité de l’Union soviétique peut être assurée, même sans révolution dans les autres pays, par la " neutralisation de la bourgeoisie ". La collaboration de la paysannerie dans l’édification socialiste doit être considérée déjà comme acquise. La dépendance par rapport à l’économie mondiale est annulée par la Révolution d’Octobre et par les réussites économiques des soviets. Ne pas reconnaître ces trois points, c’est adhérer au " trotskysme ", c’est-à-dire à une doctrine incompatible avec le bolchevisme.
L’étude historique arrive ici au problème d’une reconstitution idéologique : il est indispensable de dégager les véritables buts et opinions du parti révolutionnaire de la sédimentation politique qui les a par la suite recouverts. Quelle que soit la brièveté des périodes qui se sont succédé, ce problème acquiert une ressemblance d’autant plus grande avec le déchiffrement des palimpsestes que les machinations de l’école des épigones ne valent pas beaucoup mieux, souvent, que les ratiocinations théologiques pour lesquelles les moines des VIIe et VIIIe siècles abîmaient les parchemins et les papyrus des classiques….

En 1915, Lénine écrivait :

" L’inégalité du développement économique et politique est une loi absolue du capitalisme. Il s’ensuit que la victoire du socialisme est possible au début clans un petit nombre de pays capitalistes ou même clans un seul pays capitaliste isolé. Le prolétariat victorieux de ce pays, après avoir exproprié les capitalistes et organisé chez lui la production socialiste, se dresserait contre le reste du monde capitaliste en attirant à lui les classes opprimées des autres pays capitalistes, en les poussant à s’insurger contre les capitalistes, en employant même, en cas de nécessité, la force militaire contre les classes exploiteuses et leurs Etats " [LÉNINE, Œuvres, vol. XXI, p. 354 de l’édition française. Social-Démocrate, n° 44 du 23 août 1915 (souligné par nous)].

Qu’est-ce que Lénine voulait dire en écrivant cela ? Tout simplement que la victoire du socialisme, dans le sens de l’établissement de la dictature du prolétariat, est possible d’abord dans un seul pays, qui se trouvera ainsi en opposition avec le monde capitaliste. Pour repousser les assauts et passer lui-même à l’offensive révolutionnaire, l’Etat prolétarien devra, au préalable, " organiser chez lui la production socialiste ", c’est-à-dire diriger lui-même le travail dans les usines soustraites aux capitalistes. C’est tout. On sait qu’une telle " victoire du socialisme " fut, pour la première fois, acquise en Russie ; pour repousser l’intervention mondiale, le premier Etat ouvrier dut, tout d’abord, " organiser chez lui la production socialiste " ou des trusts " de type socialiste conséquent ". Ce que Lénine entendait par " victoire du socialisme dans un seul pays", ce n’est pas une société socialiste fantasmagorique, vivant pour elle-même - surtout dans un pays retardataire - mais quelque chose de bien plus réaliste : précisément ce que la Révolution d’Octobre a réalisé chez nous dès la première période de son existence.

Léon Trotsky

Messages

  • L’oligarchie du Kremlin a accueilli le centenaire de la Révolution d’Octobre avec un mélange de peur et d’hostilité, falsifiant 1917 et l’attaquant sur une base nationaliste et d’extrême droite.

    Il n’y a eu pratiquement aucune célébration officielle du centenaire. Le Kremlin a parrainé un défilé militaire sur la Place Rouge de Moscou qui a reconstitué un événement de la Seconde Guerre mondiale (de 1941). Le Parti communiste (KPRF), une organisation de droite qui glorifie les crimes du stalinisme et maintient des liens avec des groupes xénophobes interdits, a organisé la seule commémoration.

    L’extrême hostilité de l’oligarchie à l’égard de1917 trouve son expression la plus nette dans la campagne télévisée financée par l’État contre la révolution et très particulièrement Léon Trotsky, qui n’était pas seulement, avec Lénine, le principal dirigeant du soulèvement et le fondateur de l’Armée rouge, mais aussi l’opposant marxiste central de la trahison nationaliste de la révolution par la bureaucratie stalinienne.

    Une série de huit épisodes à gros budget sur Trotsky a été diffusée la semaine dernière sur la première chaîne, la chaîne de télévision la plus regardée en Russie. Elle a fait un usage flagrant de clichés antisémites et d’extrême droite, dépeignant Trotsky comme un obsédé sexuel et un égocentrique assoiffé de sang. Un autre « documentaire » sur la première chaîne, « Le Diable de la Révolution », relance les anciennes calomnies selon lesquelles les bolcheviks étaient financées par les Allemands.

    Le président Vladimir Poutine, lui-même un multimilliardaire selon certains, s’est distancié de toutes les commémorations publiques de la révolution. Le mois dernier, il a exprimé son hostilité à la révolution, déclarant devant un groupe d’universitaires : « N’était-il pas possible de suivre une voie de réformisme pas-à-pas plutôt que de passer par une révolution ? Ne pouvions-nous pas avoir évolué par un mouvement en avant constant plutôt que par la destruction de notre État et la fracture impitoyable de millions de vies humaines ? »

    Au cours de la dernière période, le Kremlin s’est donné beaucoup de peine pour trouver un moyen de faire face à l’héritage de la révolution russe. En traitant les événements et leurs implications politiques, il a oscillé entre trois tendances principales.

    La première, une campagne néo-stalinienne, a trouvé son expression dans d’innombrables ouvrages faisant l’éloge de Staline et justifiant les crimes contre la révolution, y compris la terreur des années 1930. La seconde est celle de la propagation d’attaques antisémites d’extrême droite contre la révolution et ses dirigeants, donnant lieu à des publications dénonçant Trotsky comme un agent des « Rothschild » et le traitant de « mangeur d’hommes ». La troisième et la plus récente, a été un effort de la part du Kremlin de décrire la révolution comme un événement essentiellement national – une « grande révolution russe » – qui aurait eu comme objectif la sauvegarde de « l’État russe ». Cette falsification a été entérinée dans un nouveau manuel d’histoire destiné aux programmes scolaires dans tout le pays.

    L’assaut contre 1917, qui dans de nombreux cas ravive des attaques contre la révolution et Trotsky qui étaient le fonds de commerce bien connu des armées blanches contre-révolutionnaires, est un signe de l’une extrême faiblesse économique et politique de l’oligarchie russe qui est issue de la restauration capitaliste.

    La réimposition du marché en Russie a été un désastre absolu pour la grande majorité de la population du pays. Cela a créé une couche parasitaire d’oligarques qui règnent sur une économie très inégale et surtout dépendante des exportations d’énergie.

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