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Luttes de classes au Mexique

lundi 13 février 2017, par Robert Paris

Des milliers d’années avant J.-C.

1518

1519-1520

1846 et 1914

1909

1911-1920

Encore 1911-1919

1930

1968

Encore 1968

Toujours 1968

2009

Encore 2009

2011

2012

2013

2014

Encore 2014

Toujours 2014

2015

Encore 2015

2016

Encore 2016

Toujours 2016

2016

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Luttes de classe au Mexique

Le 19 juin, la police mexicaine est intervenue pour dégager un barrage routier dans la ville de Nochixtlan. La répression brutale a fait 12 morts et des dizaines de blessés, et au moins 21 personnes ont été arrêtées. Le barrage était organisé par les enseignants, avec le soutien des communautés locales, pour empêcher la police fédérale de se rendre à la capitale de l’Etat d’Oaxaca où les enseignants en grève ont organisé un campement.
C’est le dernier exemple de la répression brutale de la part du gouvernement mexicain de Peña Nieto contre le mouvement des enseignants en lutte depuis des mois pour rejeter la contre-réforme de l’éducation. Vendredi 17 juin, des milliers de policiers ont formé un bouclier humain qui a empêché la manifestation des enseignants de se rendre au centre-ville de Mexico, où un campement avait déjà été brutalement évacué auparavant.
Des milliers d’enseignants ont été licenciés pour avoir refusé de passer des tests, qui font partie de la « réforme » de l’éducation, et des centaines ont été arrêtés dont de nombreux dirigeants du syndicat démocratique des enseignants, le CNTE. Parmi les détenus, on trouve 15 dirigeants du syndicat, dont les secrétaires généraux de la section 22, représentant Oaxaca, et de la section 18 dans le Michoacán, qui sont détenus dans des prisons de haute sécurité.

Juin 2016 : la police tire à balles réelles sur des enseignants en lutte

Avril 2016 : explosion d’un complexe prétrochimique

Encore avril 2016

Avril 2015 : contre les compagnies minières

2014

Encore 2014

Toujours 2014

2013

2011

2009

Encore 2009

2008

16-01-2008
270 000 mineurs mexicains en grève dans tout le pays
La police et l’armée attaquent les grévistes de Cananea qui luttent pour l’amélioration des salaires et des conditions de santé et de sécurité.
Les membres du syndicat national mexicain des mineurs et des métallurgistes (SNTMMSRM) sont en grève aujourd’hui pour dénoncer l’attaque récente du gouvernement contre les grévistes dans la plus grande mine de cuivre du Mexique, Cananea, dans l’État de Sonora au nord du pays.
Le 11 janvier, le conseil fédéral mexicain de conciliation et d’arbitrage du travail (JFCA) a décidé que la grève chez Cananea était illégale et ordonné aux grévistes de reprendre le travail dans les 24 heures sous peine de renvoi. Dans les heures qui suivirent, 700 membres des forces de sécurité de l’État et de la police fédérale furent envoyés sur les lieux pour expulser les mineurs de l’entrée de la mine. Les forces de police et de l’armée ont tiré des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur les travailleurs. Entre 20 et 40 mineurs ont été blessés et plusieurs ont été détenus.
Le lendemain, un tribunal statuant en faveur du syndicat a enjoint au conseil fédéral d’annuler provisoirement la décision prise, pour permettre aux grévistes de poursuivre leur mouvement sans la menace de se faire tirer dessus, pendant que le juge examine leur recours. Le SNTMMSRM prévoit que la décision du juge pourrait prendre environ six semaines.
Environ 1.500 salariés de Cananea sont en grève depuis le 30 juillet 2007, pour dénoncer les bas salaires et les conditions horribles de santé et de sécurité dans la mine dont Grupo Mexico est propriétaire. L’entreprise a négligé de corriger les conditions dangereuses malgré deux enquêtes qui ont signalé plus de 70 risques mortels en matière de santé et de sécurité.
En octobre 2007, la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM) a envoyé une mission d’information chez Cananea pour avoir des entretiens avec les grévistes et se déclarer solidaire. Les mineurs ont signalé l’insuffisance de ventilation, le blocage des sorties de secours et les équipements en panne. Les travailleurs soutiennent que "ce qui est arrivé à Pasta de Conchos pourrait survenir dans la mine de Cananea," en rappelant ce qui s’est produit dans une autre mine appartenant à Grupo Mexico où l’entreprise n’avait pas tenu compte des infractions à la santé et la sécurité, et où 65 mineurs ont trouvé la mort.
Le syndicat demande au gouvernement de mettre fin à son ingérence dans la grève et de retirer les 600 membres des forces de police et de l’armée qui gardent toujours la mine. Grupo Mexico offre une prime de 15.000 pesos (1.375 USD) aux travailleurs s’ils quittent le piquet de grève et retournent travailler à la mine dans les 72 heures.
"Le recours aux forces de police et à l’armée par le gouvernement pour briser un mouvement de grève est en contradiction totale avec les droits constitutionnels et les droits internationaux des salariés mexicains", déclare Marcello Malentacchi, secrétaire général de la FIOM. "C’est une preuve de plus que le gouvernement mexicain refuse d’accorder aux syndicats autonomes le droit de fonctionner indépendamment et librement au Mexique".

1968

En juillet 1968, à Mexico, alors que se préparent les jeux olympiques, une manifestation favorable à Cuba, organisée par les étudiants, est violemment réprimée. En août, 300 000 manifestants défilent à Mexico. En septembre, 3 000 personnes sont arrêtées et la police occupe la Cité Universitaire et l’Université Autonome. Des barrages sont érigés à Tlateloco, sur la place des Trois-Cultures, avec la solidarité de la population. Le 2 octobre, les chars donnent l’assaut, les morts se comptent par dizaines.

1911-1920 : la révolutionhttp://www.matierevolution.fr/spip.php?article237]

Viva Zapata

Cortès face à Montezuma

Révolte des esclaves

Premières civilisations

Juin 2016

Dimanche 19 juin, des forces de sécurité de la police fédérale mexicaine, lourdement armées, ouvraient le feu sur une foule d’un demi-millier d’enseignants grévistes et de leurs partisans. Ceux-ci bloquaient une autoroute de la localité pauvre de Nóchixtlán, dans l’Etat d’Oaxaca, dans le Sud du pays ; treize personnes au moins furent tuées et des dizaines d’autres blessées.

Ce massacre montre quels moyens brutaux la classe dirigeante mexicaine utilisera pour imposer ses attaques aux travailleurs mexicains. Elle ne tolérera aucune opposition.

Ceux qui ont perdu la vie, la plupart des jeunes gens, manifestaient pour la défense de l’enseignement public. Partout au Mexique, et avec une vigueur toute particulière dans le Sud-Ouest pauvre du pays, des enseignants ont protesté contre la privatisation de l’éducation et l’imposition aux enseignants par le président Enrique Peña Nieto de méthodes autoritaires d’évaluation et de recrutement.

Suite à ce massacre, un mouvement d’opposition s’est formé dans tout le Mexique contre la répression d’Etat et les « réformes » droitières du « Pacte pour le Mexique » de Peña Nieto, qui vise à réduire drastiquement les services sociaux. Des milliers de travailleurs, de jeunes et de paysans ont participé à des processions funéraires pour les morts de Nochixtlán. Depuis, les habitants ont reconstruit les barricades détruites par l’opération policière.

Mercredi, 200.000 médecins et infirmières ont débrayé en solidarité avec les enseignants et contre les tentatives de privatisation de la sécurité sociale et des systèmes de santé du pays. Des étudiants des principales universités mexicaines ont boycotté les cours la semaine dernière pour protester contre l’attaque du 19 juin et contre les efforts en cours du gouvernement pour imposer une hausse des frais universitaires.

Les parents des 43 élèves enseignants d’Ayotzinapa « disparus » aux mains du gouvernement mexicain en septembre 2014 continuent leur tournée du pays après que le gouvernement de Peña Nieto ait clos l’unique enquête indépendante sur l’attaque.

L’oligarchie mexicaine, soutenue par l’impérialisme américain, cherche grâce au Pacte pour le Mexique à effectuer un massif transfert de richesse de la classe ouvrière mexicaine vers les banques et les grandes entreprises.

L’ambassadrice américaine au Mexique, Roberta Jacobson, a rencontré Peña Nieto le lendemain de l’attaque dans l’Oaxaca pour manifester son appui aux réformes. Après avoir formulé des regrets superficiels et insincères pour le massacre, Jacobson a souligné que « les possibilités de coopération bilatérale n’ont jamais été meilleures » entre les USA et le Mexique et dit que « seulement par des alliances dans le domaine de l’éducation nous réussirons à former la main-d’œuvre du vingt-et-unième siècle. »

Il est probable que la police fédérale ayant ouvert le feu à Nochixtlán était composée de policiers entraînés par les Etats-Unis au maniement d’armes fournies par le gouvernement américain. Les Etats-Unis ont dépensé depuis 2008, grâce à l’« Initiave Merida », plus de 2,3 milliards de dollars pour armer et entraîner la police et l’armée mexicaines, leur fournissant armes létales, drones, équipement de surveillance et avions.

Le Commandement américain du Nord a de plus dépensé des centaines de millions de dollars en programmes d’entraînement distincts qui, contrairement à l’Initiative Merida, ne sont pas soumis à des dispositions restrictives en matière de droits humains. Rien qu’en 2005, près de 5.000 policiers et militaires mexicains ont été formés dans des bases militaires américaines.

Les réformes de l’éducation du Pacte pour le Mexique ont leur origine dans des programmes identiques appliqués aux Etats-Unis et dans le monde. Dans des villes comme Detroit et Chicago, le gouvernement Obama a collaboré étroitement avec les syndicats pour imposer à des millions d’enseignants des baisses de salaire et de retraite, des fermetures d’écoles et des pratiques d’évaluation antidémocratiques.

La résurgence de la lutte des classes, notamment celle des enseignants, n’est pas un phénomène limité au Mexique mais d’ordre international. A Detroit, des milliers d’enseignants ont organisé des « absences maladie » pour protester contre le délabrement des écoles de la ville. Des grèves et manifestations identiques eurent lieu à Chicago, Los Angeles, Seattle et Atlanta. Et alors que se développe l’opposition aux contre-réformes du président brésilien par intérim Michel Temer, une vague de grèves des instituteurs et professeurs s’est propagée ces dernières semaines dans cinq Etats du Brésil.

La classe dirigeante mexicaine n’a pas seulement réagi à la croissance de l’opposition sociale et à la réémergence de la lutte des classes en ayant recours à la violence d’Etat. Elle a aussi poussé en avant divers groupes se disant « de gauche » ou même « socialistes » dans le but de désarmer les protestations sociales et d’empêcher que l’opposition de la classe ouvrière ne prenne une forme indépendante et révolutionnaire.

Le rôle joué par l’ancien maire de Mexico et ex-candidat présidentiel du Parti de la révolution démocratique (PRD), Andrés Manuel López Obrador, à présent à la tête du parti MORENA (Mouvement de Régénération nationale), est de ce point de vue, primordial. Il avait fondé ce nouveau parti en 2014 après avoir fait scission d’avec le PRD soi-disant « de gauche. » López Obrador, qui sera candidat à la présidence en 2018, promet de « transformer le Mexique à travers le processus électoral. »

Suite aux signes de généralisation du mouvement de grève et de protestation la semaine dernière, López Obrador a posté une vidéo appelant à une marche de protestations nationale le 26 juin contre la « mafia politique » et les « conservateurs hypocrites. » Dans cette vidéo, López Obrador précise que la manifestation visera la corruption et posera la question : « Pourquoi ne pas choisir l’humanisme ? Pourquoi ne pas rechercher la réconciliation et la paix ? » Pour ce qui est des grèves des enseignants, il réclame un « dialogue » avec un Etat qui a exclu tout compromis.

On prépare MORENA à jouer un rôle identique à celui de Syriza en Grèce et de Podemos en Espagne. Le parti a obtenu, lors des élections du 5 juin, une majorité de sièges à l’Assemblée constituante de Mexico. Après l’effondrement du soutien au PRD, on le salue de toutes parts comme le premier parti « de toute la gauche ». Le PDR avait été totalement démasqué comme parti droitier après son vote en faveur du Pacte pour le Mexique, son rôle dans l’exécution et le camouflage du massacre d’Ayotzinapa, et ses alliances électorales avec le droitier Parti d’action nationale (PAN).

Comme ses homologues en Grèce et en Espagne, MORENA est un parti nationaliste, pro-capitaliste et antisocialiste. Sa rhétorique radicale vise à lier la classe ouvrière mexicaine à l’Etat sanguinaire. Une fois arrivé au pouvoir, MORENA jouera le même rôle que Syriza en Grèce. Il imposera le Pacte pour le Mexique en collaboration avec l’impérialisme américain, et, si nécessaire, réagira à l’opposition de la classe ouvrière par la violence et la répression.

La classe ouvrière mexicaine ne peut résoudre les graves problèmes qui affligent la société mexicaine en s’attachant à des partis bourgeois comme MORENA et en opérant sur une base nationaliste. Elle ne pourra le faire que par une lutte révolutionnaire unie avec ses frères et sœurs de classe du monde entier, y compris ceux des Etats-Unis. Neil Hardt - WSWS

Explosion de colère à Oaxaca : étendons l’agitation et la guerre sociale !

« Quelle rage ressent-on à la vue de leurs armes, parce que de notre côté on doit courir à cause des gaz qui t’obscurcissent la vue, qu’ils t’arrivent par devant ou par les airs quand deux hélicoptères te foncent dessus, nous foncent dessus. Des mères, des pères, des jeunes, des enfants qui se battent, unissant leur courage, non pas pour la réforme, ni pour la section 22, mais pour les morts, pour la pauvreté, parce qu’ils ne parviennent plus à joindre les deux bouts et que les prix s’envolent comme les hélicoptères meurtriers. »
Témoignage d’un prolétaire sur les barricades d’Oaxaca.

Alors que la bourgeoisie accumule du capital, les exploités accumulent la rage. Le soulèvement actuel à Oaxaca, où des barricades s’enflamment à nouveau, donne la preuve complète que la lutte des classes est toujours en vigueur. Nous, prolétaires, qui souffrons quotidiennement des conditions misérables de survie et d’exploitation que nous impose la dictature de l’économie, nous sommes aussi ceux qui, tous les jours et de différentes manières, luttent contre cette réalité répugnante.

La généralisation croissante de la lutte a commencé à briser certaines barrières, preuve en est l’adhésion de nombreux prolétaires en appui aux barrages routiers et à l’organisation de l’auto-défense dans les territoires où les corps répressifs ont fait des incursions (visant à restaurer la normalité citoyenne nauséabonde). Les participants au conflit ne se réduisent pas à quelques enseignants, étudiants ou parents… ils font tous partie du même sujet historique de la lutte de classe : le prolétariat, et pas à l’ensemble des citoyens ni à aucune autre catégorie sociale-démocrate.

Le germe de la rébellion de notre classe doit se répandre, car une lutte isolée est une lutte perdue ; à son tour, celle-ci doit rompre avec toutes les illusions démocratiques. Nos besoins ne peuvent être satisfaits à une table de négociations, ni par la signature d’accords ou par des réformes. La rage de notre classe qui s’est accumulée et qui a débordé est en train de s’organiser et de s’étendre, mais il faudra qu’elle dépasse ses limites, qu’elle lutte contre ses propres contradictions et qu’elle prenne un cours révolutionnaire, sinon elle sera une nouvelle fois vouée à l’échec.

Tout au long de ce conflit, la force militaire et policière du capitalisme a rallongé la liste de l’Etat des morts, des détenus et des disparus. Et cela continuera ainsi jusqu’à ce que la paix sociale soit brutalement imposée aux opprimés et que ceux-ci se résignent à obéir servilement aux desseins des puissants. Face à l’assaut répressif, il est clair que la réponse ne se trouve pas dans le pacifisme ni dans des marches les bras croisés ; il est essentiel d’organiser l’auto-défense et d’attaquer les forces répressives, les gouvernants, les députés et les geôliers. Camarades, cette dure réalité imposée ne supporte aucune naïveté ! Il faut que cela soit clair que l’Etat ne va jamais punir les meurtriers à sa solde ni ses tortionnaires ! Sous le soleil noir du capitalisme, on ne nous offre que de mourir de faim ou sous les balles des gendarmes ! Ils craignent notre lutte et c’est pour cela que dans toutes les manifestations, ils utilisent les blindés, les gaz toxiques et les balles en caoutchouc !

La racine de tous ces massacres, c’est la domination du capitalisme, et c’est pour cela que nos luttes doivent être dirigées vers la destruction totale, il n’y a aucune réforme ni amélioration possible. Par conséquent, la consigne ne doit pas être « la défense de l’éducation » ou de la « nation » ; se plier aux programmes et consignes de la démocratie ne nous conduit qu’à renforcer les fondements de cette société de classe : le travail salarié, la concurrence et la dictature de l’argent sur la vie humaine. Notre consigne doit être la radicalisation et la mise en commun de nos luttes ; celles-ci ne peuvent plus s’égarer plus longtemps dans le morcèlement (entre les travailleurs d’un côté et les chômeurs de l’autre) ; en outre, il est nécessaire de briser le piège des domaines légaux et juridiques ; l’Etat est notre ennemi, il n’y a rien à mendier ni aucune raison de traiter avec lui d’égal à égal.

La lutte autonome du prolétariat contre le monde de la marchandise est la seule voie qui nous mène à l’émancipation réelle. Ne gaspillons pas nos énergies à essayer de concilier des intérêts incompatibles, il n’y a pas moyen de pactiser avec notre ennemi mortel. Ne versons pas notre sang pour « améliorer » le capitalisme, il n’y a rien de positif qui puisse y être sauvé, ce qui est pourri de l’intérieur n’a pas d’autre avenir que son extinction, et donc contribuons à son anéantissement total, parce que ce n’est qu’en triomphant et en détruisant ce qui nous détruit que nous pouvons récupérer notre humanité.

Ensuite, que les flammes des barricades ne se contentent pas de destituer l’un ou l’autre serviteur de l’Etat-Capital, que notre lutte ne se réduise pas à abattre l’une ou l’autre réforme, que nos combats ne s’acharnent pas à éliminer l’un ou l’autre président. Organisons quelque chose en accord avec nos intérêts historiques dans cette guerre de classe mondiale, il est temps d’assumer une seule bataille : classe contre classe, où aucun retour en arrière n’est possible.

Il est temps de descendre dans les rues et que la peur commence à changer de camp !
Que la solidarité ne soit pas seulement une parole écrite !
Propageons les occupations dans les écoles, les lieux de travail, les transports, les rues, les places et les médias bourgeois !

Que brûle ce qui doit être brûlé !

Quelques enragés, en colère, incontrôlés et fatigués de toute cette merde.
Mexique. 2016.

Source en espagnol : http://materialesxlaemancipacion.espivblogs.net/2016/06/21/estalla-la-colera-en-oaxaca-a-extender-la-agitacion-y-la-guerra-social/

TŘÍDNÍ VÁLKA # CLASS WAR # GUERRE DE CLASSE » Kdo chce mír, musí se připravovat na revoluci. Kdo chce revoluci, musí se připravovat na třídní válku.

Messages

  • Au Mexique, jeudi 2 mars 2017, un journaliste a été abattu dans l’Etat de Guerrero, l’un des plus violents au sud-ouest du pays. Cecilio Pineda Brito dirigeait le journal local La Voz de la Tierra Caliente et avait été le correspondant de plusieurs autres journaux, dont le quotidien national La Jornada.

    Le journaliste avait déjà reçu plusieurs menaces de mort. Il couvrait et diffusait sur Internet l’actualité de la Tierra Caliente, une zone très violente de culture de marijuana et d’opium qui connaît depuis plusieurs mois une vague d’enlèvements.

    Pour Balbina Flores Martinez, correspondante au Mexique pour Reporters sans frontières (RSF), le travail dans ces zones de fort trafic de drogue est très dangereux pour les journalistes locaux.

    « Il s’agit du premier journaliste assassiné dans le pays en 2017. Cecilio Pineda Brito exerçait en tant que journaliste depuis plus de quinze ans. En 2015, il avait déjà été victime d’un attentat alors qu’il rentrait chez lui », explique-t-elle.

    Le Mexique est 3e pays dans le classement mondial des journalistes assassinés, derrière la Syrie et l’Afghanistan.

  • Entre 2000 et 2016, la Patrouille des douanes et des frontières des États-Unis (CBP) a découvert les dépouilles de 6023 personnes sans papiers qui sont mortes en traversant du Mexique vers les États-Unis.

    Ce nombre choquant, cité dans un article du 4 mai dans le New York Times, sous-estime le nombre total de morts. Selon un shérif du Texas, « je dirais pour chaque [cadavre] que nous trouvons, nous en manquons probablement cinq ». C’est-à-dire que le nombre de corps inconnus pourrait être dans les dizaines de milliers.

    Des cadavres sont retrouvés le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique avec une extraordinaire régularité, fait savoir le journal. Dans l’une des zones frontalières, le comté de Brooks, Texas, 550 corps ont été découverts depuis janvier 2009, le mois de l’entrée en fonctions de Barack Obama. Dans un seul ranch au Texas, on a compté 31 corps ont été découverts depuis 2014. Le CBP jette sans cérémonie certains corps tous ensemble dans des cluster graves (fosses communes), souvent sans même les retirer des sacs pour déchets organiques dans lesquels ils sont conservés.

    Beaucoup de corps sont méconnaissables, brûlés par le soleil du désert ou dépecés par des vautours. Les chemins de migration habituellement utilisés sont , « bordés de morts ». Les cadavres des enfants se retrouvent aux côtés de leurs peluches. Une femme trouvée morte de froid était vêtue d’un sac à déchets en plastique pour se protéger du froid.

    En 2015, Francisco Gonzalez, un ancien machiniste du Mexique, a appelé les services d’urgence en plein désert, implorant une patrouille frontalière de l’arrêter pour lui sauver sa vie. Il a dit à la personne qui répondait à son appel qu’il retournait aux États-Unis pour voir pour la première fois sa fille qui venait de naître, après avoir été expulsé par l’administration Obama pour conduite sous l’influence de l’alcool. Les fonctionnaires ne parvenant pas à le localiser, Gonzalez a donné le numéro de téléphone de sa femme et a déclaré : « Appelez-la et dites- lui que je n’ai pas réussi à venir. Appelez-la et dites-lui que je l’aime et qu’elle s’occupe bien de notre bébé. » Il est mort dans le désert peu de temps après.

    Daniel Martinez, professeur adjoint de sociologie à l’Université George Washington, a déclaré au New York Times : « S’il s’agissait d’un autre contexte, s’il s’agissait de décès à la suite d’une inondation massive ou d’un tremblement de terre ou d’un accident d’avion majeur, on qualifierait cela de catastrophe de masse. »

    En effet, le New York Times rapporte que le nombre total de corps est supérieur au nombre total de personnes tuées lors des attentats du 11 septembre 2001 et de l’ouragan Katrina combinés. Et malgré la diminution de l’immigration depuis l’élection de Donald Trump, le nombre de corps trouvés au premier mois de 2017 est déjà égal au total de 2010.

    Les décès en masse le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique sont le résultat de politiques délibérées des gouvernements américains, démocrates comme républicains, depuis au moins deux décennies. Dans le cadre de programmes tels que Operation Gatekeeper (Opération gardien des portes) et Operation Hold-the-Line (Opération Tenez la ligne), promulgués pour la première fois sous le président démocrate Bill Clinton au milieu des années 1990, le gouvernement a sécurisé des passages frontaliers fortement peuplés avec des moyens de défense militaires et des patrouilles accrues concentrées dans des villes comme San Diego en Californie et El Paso au Texas.

    La conséquence en était tout à fait prévisible et bien prédite. Les immigrants fuyant la crise économique et politique ont été obligés de traverser des régions désertiques mortifères, où la température peut dépasser 120 degrés Fahrenheit (49 degrés Celsius).

    D’autres barrières à l’entrée ont été érigées sous Bush (y compris avec la Secure Fence Act (Loi de barrières sécurisées) de 2006, soutenue par les démocrates) et sous Obama. Le « déporteur en chef » Obama a signé une loi en 2010 qui a militarisé davantage la frontière des États-Unis avec l’utilisation de drones Predator et déployé 1500 soldats de la garde nationale pour bloquer l’entrée des migrants désespérés.

    Maintenant, sous Trump, la classe dirigeante américaine va encore plus loin. Parallèlement à la construction d’un « mur » sur la frontière entre les États-Unis et le Mexique, Trump s’engage à « déchaîner » les agents de contrôle des frontières, qui fonctionnent comme une Gestapo moderne.

    L’administration Trump a déjà déporté des dizaines de milliers de migrants et projette d’embaucher des milliers d’agents de l’immigration et de contrôle des frontières. Les centres de détention de masse établis sous Obama ont doublés de taille et le gouvernement fédéral travaille avec des organismes de police à travers le pays pour rafler les immigrants. L’administration Trump a mis en place un programme, appelé VOICE, dont le but est de dénoncer publiquement les immigrants accusés de crimes d’une manière similaire aux attaques de la presse nazie contre les acc

  • Le Mexique est un des pays où le crime politique et social est au plus haut niveau, en particulier pour les assassinats de journalistes et de militants des droits de l’homme ou syndicalistes...

    Plusieurs manifestations sont organisées mardi au Mexique, au lendemain du meurtre par balle du journaliste mexicain Javier Valdez, spécialiste reconnu du narcotrafic et pigiste pour l’AFP, le cinquième reporter tué dans le pays cette année.

    Le journaliste a été assassiné en plein jour lundi dans la ville de Culiacan (nord-ouest), à proximité des locaux de la revue Riodoce qu’il avait fondée en 2003 avec deux collègues.

    Javier Valdez, 50 ans, travaillait depuis de plus de 10 ans pour l’AFP dans l’Etat de Sinaloa, fief du cartel de Joaquin "El Chapo" Guzman, actuellement incarcéré aux Etats-Unis. Ce père de famille était aussi correspondant du quotidien La Jornada.

    Le meurtre a soulevé une vague d’indignation dans le pays et des manifestations sont prévues mardi matin à Mexico, Chilpancingo dans l’Etat de Guerrero (sud) et Culiacan pour exiger des autorités la fin de l’impunité.

    Valdez avait publié plusieurs ouvrages d’investigations sur le narcotrafic, dont un ultime livre l’an dernier intitulé "Narcoperiodismo, la prensa en medio del crimen y la denuncia" ("Narcojournalisme, la presse entre le crime et la dénonciation"), dans lequel il reconnaissait lui-même qu’"être journaliste, c’est faire partie d’une liste noire".

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