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Qu’est-ce que le phénomène climatique El Niño ?

samedi 11 mars 2017, par Robert Paris

Qu’est-ce que le phénomène climatique El Niño ?

El Niño (encore appelé ENSO) désigne le réchauffement des eaux de surface au large de l’Amérique du Sud, associé à des variations de l’atmosphère entre l’est et l’ouest du Pacifique. Au lieu d’être simplement expliqué par les phénomènes « normaux » du climat, celui-ci est présenté comme une espèce de diable qui détruirait la planète en produisant un réchauffement climatique global… Affirmer que c’est un seul phénomène qui fabrique ou détruit le climat est absurde : c’est le climat terrestre qui produit le phénomène et non l’inverse !

 D’où débute ce phénomène ?

Il se produit tous les quatre à sept ans…

Il débute de la zone tropicale du Pacifique et jusqu’à la zone tropicale de la Côte de l’Amérique du sud. El Niño est un phénomène océanique à grande échelle, qui se reproduit à cadence irrégulière (une fois tous les 5 à 10 ans environ) affectant le régime des vents, la température de la mer et les précipitations. Ce phénomène serait dû à l’affaiblissement de l’anticyclone normalement centré sur le Pacifique sud et qui, en temps normal, favorise la circulation rapide des alizés. En temps “normal”, la présence d’un anticyclone puissant sur le sud du Pacifique et d’un autre au large de la Californie permet la circulation des alizés du Sud-est Pacifique jusqu’en Australie et en Indonésie où les pressions sont relativement basses. L’affaiblissement de l’anticyclone au sud du Pacifique en période d’El Niño diminuerait ainsi l’intensité des alizés.

 Pourquoi ce phénomène exerce une telle fascination affolée ?

El Niño tient sa renommée des catastrophes climatiques qu’il engendre et qui ont déjà causé des milliers de morts :

• inondations de 1982-1983 sur l’est et le centre du Pacifique, du Pérou aux côtes pacifiques de l’Amérique du Nord ;

• cyclones à répétition en Polynésie (en 1982-1983, 25 000 sinistrés après que Tahiti et les îles voisines eurent été touchées par six cyclones dévastateurs) ;
• vagues de froid exceptionnelles qui touchèrent le centre des Etats-Unis durant l’hiver 93 ;

• terribles sécheresses de 1982-1983 en l’Afrique australe, en Australie touchée par des feux de brousse et de gigantesques tempêtes de sable, en Indonésie touchée par une famine ;

• voire d’autres anomalies climatiques en Inde ou en Afrique de l’est…

 Ce phénomène n’est-il pas longtemps disparu ?

Effectivement, il n’est pas réapparu durant cinq années malgré des prédictions du GIEC qui affirmaient qu’il allait s’accentuer et s’aggraver parce qu’il serait lié au réchauffement global d’origine humaine !!!

 El Niño est une anomalie climatique ou un phénomène climatique ?

El Niño est un courant marin côtier saisonnier chaud au large du Pérou et de l’Équateur qui modifie considérablement le régime des pluies notamment sur une vaste région de la planète et c’est une conséquence régionale d’une perturbation dans la circulation atmosphérique générale entre les pôles et l’équateur. Son apparition déplace les zones de précipitations vers l’Est dans l’océan Pacifique et empêche la remontée d’eau froide le long de la côte de l’Amérique du Sud, ce qui coupe la source de nutriments pour la faune de ces eaux et nuit considérablement à l’industrie de la pêche. Sans que toutes les relations physiques soient encore expliquées, El Niño fait partie des anomalies dans la circulation qui peuvent dérouter les cyclones tropicaux de leurs routes habituelles, déplacer les zones de précipitations et de sécheresse ainsi que changer localement le niveau de la mer par le changement de la pression moyenne. Cependant, à mesure de leur éloignement du bassin Pacifique, les relations entre ces effets sont moins connues. Le phénomène climatique El Niño a connu ses records du XXe siècle dans la période récente (en 1997-98 notamment).

El Niño illustre bien l’interaction complexe qu’il peut y avoir entre le vent, les courants, l’océan et l’atmosphère. Tout se passe dans le Pacifique entre l’Indonésie et le Pérou. En temps normal, les alizés soufflent d’est en ouest, donc du Pérou vers l’Indonésie. Ils poussent les eaux chaudes vers les Indonésiens et, au contact des terres, les précipitations se déclenchent violemment. A l’opposé, les eaux froides remontent vers les Péruviens. Or, sans que l’on sache pourquoi, à intervalles relativement réguliers, les courants s’inversent et la météo en fait autant. En Indonésie, les pluies cessent, les sécheresses deviennent dévastatrices à cause des incendies de forêt. Au Pérou, l’eau se réchauffe, les poissons fuient, les pluies arrivent et inondent les côtes. Les pêcheurs péruviens redoutent cet événement climatique, et comme il survient en général à Noël, ils l’ont surnommé l’Enfant Jésus, El Niño. Pendant ce temps-là, au milieu du Pacifique, en Polynésie, les cyclones se multiplient.

 El Niño est-il le facteur clef pour comprendre l’évolution actuelle du climat terrestre ?

Certains phénomènes naturels comme le courant marin El Nino sont accusés de nombreux maux comme s’ils étaient des acteurs conscients et maléfiques. On entend souvent dire qu’El Nino a fait ceci ou que le cyclone Clara a fait cela, comme si ce courant marin ou ce cyclone étaient les équivalents modernes d’un dieu de la pluie ou de la foudre punissant les habitants. Ces phénomènes sont souvent présentés comme incompréhensibles, ou même irrationnels, simplement parce qu’ils sont imprédictibles.. Bien qu’obéissant aux lois connues de la physique, le climat est imprédictible car ces lois sont des boucles de rétroaction, c’est-à-dire contiennent des amplifications autant que des inhibitions. Bien sûr que chacun de ces phénomènes est incompréhensible si on l’isole du reste de la dynamique climatique régionale. Sinon, ils obéissent tout à fait à la même rationalité que tous les aléas du climat. On verra par la suite comment le courant El Nino est relié au mouvement des anticyclones descendant du pôle nord et sa fréquence comme sa plus grande violence ces dernières années s’expliquent ainsi sans qu’il y ait rien d’irrationnel. Les événements climatiques n’apparaissent irrationnels qu’à celui qui voudrait que le rationnel coïncide avec le prédictible * L’individualisation d’une zone climatique que l’on considère comme la cause de tous les événements favorables ou défavorables est une source classique d’interprétation erronée du climat que les commentaires météo ont systématiquement tendance à favoriser.

 El Niño est-il un argument en faveur de la thèse du réchauffement anthropique ?

Il n’est nullement certain que le phénomène ait un lien réel (cause ou conséquence) avec un réchauffement global terrestre….

Un des arguments marquants des tenants du réchauffement anthropique est la constatation d’une plus grande fréquence du courant marin chaud El Nino avec deux épisodes catastrophiques, en 1982-83 et 1997-98. Ce courant côtier saisonnier qui passe au large de l’Equateur et du Pérou est un courant chaud qui parcourt les eaux superficielles de l’Océan Pacifique. Pour établir le lien avec le réchauffement du climat, des scientifiques de l’équipe de Julia Cole ont étudié les archives des coraux de l’atoll Maïana, dans le Pacifique près des îles Hawaï et une autre étude, toujours pour confirmer le lien entre El Nino et le réchauffement global, celle d’Anne Juillet-Leclerc dans une île près de Tahiti. Cependant cette dernière équipe du CEA-CNRS de Gif sur Yvette remarque qu’il pourrait s’agir d’une variabilité de l’espèce animale. D’autre part, la thèse de Juillet-Leclerc est inverse : selon elle, le réchauffement global serait au contraire causé par El Nino. Mais dans cette conception, on ne voit pas ce qui serait à l’origine d’épisodes forts de ce courant chaud. On se heurte toujours aux mêmes objections : isolement d’un phénomène climatique rendu responsable de l’ensemble du climat, signe d’égalité entre une augmentation de température locale et momentanée donnant des effets de pointe du climat et une augmentation globale de la température et toujours aussi l’isolement de la température par rapport aux autres facteurs du climat. Curieusement les partisans du réchauffement global font d’El Nino un point fort de leur argumentation alors qu’aucun de leurs modèles du climat ne prévoit les apparitions de ce courant. Pascale Delescluze, responsable de l’équipe de modélisation du climat au Laboratoire Ecume du CNRS-Paris, le reconnaît en ces termes : " Les modèles réalisés reproduisent mal les El Nino déjà observés, et, d’une manière générale nous manquons d’une modélisation réaliste du climat depuis 1840. " Et elle rajoute : "El Nino est difficile à modéliser, car il est très sensible à de faibles modifications du couple océan-atmosphère." Cependant, en dehors de cette modélisation totalement abstraite comme elle le reconnaît, une interprétation réaliste de la dynamique océan-atmosphère en question qui est ignorée des fameux modélisateurs a pourtant été proposée, toujours à partir des relations entre pôles nord et sud et latitudes tropicales : celle du déplacement des anticyclones mobiles polaires. Elle est exposée notamment dans l’ouvrage de Marcel Leroux " La dynamique du temps et du climat ". Depuis 1950, il y a des anticyclones polaires qui ont plus de force du fait d’une recrudescence du froid dans toute une zone : Est du Canada, Arctique canadien, Atlantique Nord, Nord-Ouest de l’Europe, Nord de l’Amérique (côte ouest excepté), et Groenland. Ce froid accentué en basse atmosphère et au sol est compensé par une hausse de température en moyenne atmosphère. La cause de cette baisse de température qui n’est pas extraordinaire mais reprend des niveaux froid d’avant 1950. Ce sont les masses froides anticycloniques qui descendent le long des Etats Unis et de l’Océan Atlantique. L’espace Atlantique qui va de l’est des Montagnes Rocheuses américaines aux façades occidentales de l’Europe et de l’Afrique a une évolution climatique commune de températures et de pression. La cause de cette évolution commune a été trouvée : les masses froides qui descendent du pôle nord et traversent l’Atlantique nord. A la base, il y a un refroidissement observé dans le bassin Arctique de moins 4,4° en hiver et moins 4,9° en automne (études de Leroux, de Rogers et Kahl), ce qui contredit la thèse du réchauffement global. Si on indique en haut les températures d’hiver et en bas celles d’été dans l’Atlantique Arctique, il n’y a de réchauffement correspondant que dans les couches moyennes de l’atmosphère de l’Arctique. Pas de modification globale donc mais une différenciation entre les couches basses et moyennes. Il en résulte une baisse continue des températures du Canada avec une baisse maximale à l’Est du pays. Les Etats Unis sont également atteints par cette baisse des températures en période hivernale avec des vagues de froid allant jusqu’au golfe du Mexique. L’évolution du climat serait donc liée au départ fréquent d’anticyclones du pôle nord avec de fortes pressions. Ce sont de grosses lentilles d’air froid de 1500 mètres qui descendent l’Atlantique en causant un fort refroidissement à des latitudes exceptionnellement sudistes. Et sur leur passage, ces anticyclones provoquent de part et d’autre des dépressions avec de l’air chaud qui remonte des deux côtés du couloir des anticyclones mobiles polaires, les AMP. Les conséquences ne sont pas uniquement des refroidissements mais aussi des réchauffements comme l’augmentation de température de la côte ouest des Etats Unis et aussi celle de l’Alaska qui enregistre le plus fort réchauffement des températures de surface de l’hémisphère nord. En effet, quand de l’air froid descend dans l’Atlantique cela a comme effet des remontées d’air chaud de part et d’autre du parcours des AMP.. C’est en hiver, quand les AMP sont les plus puissants, qu’en Atlantique nord-est, en bordure des AMP, les pressions tombent, les températures augmentent ainsi que les pluies. Le nombre d’anticyclones mobiles partant du pôle nord a augmenté. Les déplacements d’air froid partis du pôle expliquent le réchauffement atmosphérique de 1500m à 3000m au dessus du pôle. Des départs journaliers des AMP ont lieu respectivement du pôle nord et du pôle sud. Comme je viens de l’expliquer brièvement, des interprétations alternatives des faits observés existent sans faire appel à un réchauffement global, même si, Météo-France et d’autres institutions de climatologie mondiale refusent apparemment de les diffuser. Les AMP permettent d’expliquer à la fois le réchauffement réel de certaines zones que l’on constate par exemple avec les hivers doux d’Europe occidentale et de l’Alaska et le refroidissement que l’on constate avec les hivers très rigoureux de régions des USA et de Russie. On peut citer un nombre important de scientifiques et d’organismes comme l’IAPSO ou encore d’instituts météorologiques des pays proches des pôles qui reconnaissent ce mécanisme. On a établi le lien entre les descentes plus sudistes des AMP et une modification de la ligne de l’équateur météorologique de l’atmosphère appelé équateur mobile vertical EMV. La ligne médiane thermique entre les AMP arctiques et les AMP antarctiques s’est donc déplacée vers le sud. Comme on peut le constater, cette ligne est plus au nord que l’équateur géographique du fait que le pôle sud est plus froid, la glace y disposant d’une plaque continentale alors qu’au nord c’est une banquise d’océan. En fait au cours du temps, l’EMV, équateur de l’atmosphère, se modifie sans cesse par rapport à l’équateur thermique au sol et par rapport à l’équateur géographique. L’évolution de la différence de température entre les pôles entraîne une variation de la force des avancées des AMP et donc de la limite équatoriale dans l’air, l’EMV. Les différences entre ces limites thermiques et géographiques entraînent des différences de pluviométrie et des courants marins qui sont des réactions à ces descentes de masses froides. Il s’agit de montées d’air chaud entraînant le réchauffement de certaines zones, des désertifications, des remontées aussi d’eau chaude par des courants marins. Cette petite modification récente de l’équateur atmosphérique due à une relative augmentation de la descente au sud d’anticyclones du pôle nord daterait de 50 ans et aurait des conséquences comme la désertification du Sahel et une aggravation du phénomène El Nino. Ainsi, selon Leroux, la désertification du Sahel, aurait pour origine une translation vers le sud de l’ensemble des structures pluviométriques. Les eaux de surface chaudes du golfe de Guinée coïncideraient en effet avec la réduction des pluies estivales au Sahel. Le niveau du désert actuel correspond au déplacement de l’équateur mobile au sol EMI correspondant à l’équateur mobile vertical EMV. Comme on le voit, il n’y a rien là de mystérieux, rien non plus dont l’homme soit responsable mais une modification de la place de l’équilibre nord-sud, modification qui n’a rien d’exceptionnel puisque toute l’histoire de la météo terrestre est marquée par ce déplacement. Je rappelle que c’est ce déplacement qui cause la modification de la place des pôles thermiques et est l’un des facteurs fondamentaux d’une glaciation puisqu’une ère glaciaire dépend avant tout de la place du pôle thermique par rapport aux plaques continentales. El Nino doit également être interprété comme le produit de la même dynamique et non comme un événement climatique à part.

Je ne rentrerai pas non plus dans les détails d’explication que donne Leroux. Je résume seulement le point de vue de Leroux en le citant : " Un El Nino fort correspond
à un Pacifique Nord-Occidental et central froid,
à un Pacifique Est chaud, à un déplacement vers le sud des perturbations,
une concentration d’anticyclones d’Hawaî décalée vers le sud,
une dépression creusée aux Aléoutiennes,
un anticyclone anormalement fort sur le Canada (dû à des AMP puissants),
un hiver froid et pluvieux sur le sud des Etats Unis (les AMP puissants atteignant fréquemment le Golfe du Mexique)
et une côte ouest américaine plus arrosée que la moyenne. " L’analyse de Leroux a le mérite de ne pas s’en tenir à une région ou à un phénomène mais d’examiner l’ensemble des données satellites. Il donne une analyse des différentes zones et diverses latitudes. Ainsi, il montre comment l’anticyclone des Açores se maintient grâce à l’inclusion des AMP. Ce qui est figuré par AA est l’agglutination d’anticyclones qui donne une zone presque stable d’anticyclone comme celle des Açores. ...

 El Niño est-il dû au réchauffement climatique ?

Non. Ce phénomène climatique existe depuis des millénaires. L’évêque de Panama, Thomas de Berlanga, en a fait l’expérience en embarquant en 1535 pour le Pérou : soudain les vents se sont arrêtés. Il a dérivé et découvert les Galapagos. Le fautif ? El Niño, qui, déjà, avait inversé la course des vents…

 Est-ce un phénomène relativement récent ?

Une étude sur sept sites d’amas de coquilles de palourdes, qui, grâce à la datation au carbone 14 et à des analyses isotopiques fines (isotopes de l’oxygène fixés dans la coquille toutes les deux à quatre semaines durant la vie de la palourde), a permis de reconstituer de manière plus fine les variations climatiques (température maximale et minimale de chaque année où la palourde a vécu) ayant eu lieu depuis 10 000 ans devant le littoral péruvien en sept points. Elle montre que le phénomène El Niño date au moins de 10.000 ans !!!

 Comment est expliqué actuellement le phénomène ?

Le premier signe d’apparition d’El Niño est un renforcement considérable des alizés du Sud-Est. Ils entraînent une accumulation d’eaux chaudes dans le Pacifique Ouest, faisant monter le niveau de la mer sur les côtes australiennes, et un abaissement relatif le long de la côte sud-américaine. Mais dès que les vents du Sud faiblissent, les eaux « chaudes » du Pacifique Ouest envahissent celles du Pacifique Est. C’est alors le début du phénomène El Niño. Ce dernier est donc relié à un affaiblissement temporaire, et très prononcé, de l’anticyclone de l’île de Pâques présent au milieu du Pacifique, ce qui diminue la force des alizés du Sud-Est. Le reflux en masse de l’eau chaude accumulée dans la partie occidentale du Pacifique Sud vers l’Est agit selon le principe d’un effet de seiche.
La durée d’El Niño est en général d’environ dix-huit mois. Ce délai passé, les eaux froides se propagent vers l’Ouest. C’est alors la fin du phénomène, qui peut être suivi de son inverse La Niña. Une corrélation est constatée entre les pressions atmosphériques de l’Est et de l’Ouest du Pacifique. Quand elles augmentent à l’Ouest, elles diminuent à l’Est, et inversement. Ce phénomène accélère les vents de surface d’Est en Ouest, du Pérou jusqu’en Indonésie ou il diminue en période El Niño.

 Depuis quand le phénomène a été étudié scientifiquement ?

Scientifique britannique et chef du service météorologique indien, Gilbert Walker fut affecté en 1920 en Inde, afin de trouver un moyen de prévoir la mousson asiatique. Brillant scientifique, il s’attela à la tâche avec détermination. Il se mit en contact avec des scientifiques Sud-Américains qui lui fournissaient le résultat de leurs études sur les effets locaux d’El Niño. En étudiant ces données climatiques et atmosphériques et celle qu’il avait à sa disposition, il parvint à établir, en 1923, une corrélation temporelle entre les relevés barométriques à l’Ouest et à l’Est du Pacifique Sud. En effet, il se rendit compte que la pression augmentait à l’Ouest quand elle diminuait à l’Est (phénomène El Niño), et inversement. Du fait de cette situation d’équilibre et de balance, il nomma ce phénomène Southern Oscillation (oscillation australe en français).

Le lien, apparemment évident entre cet étrange phénomène et El Niño, ne sera pourtant établi qu’au cours des années 1960, par le météorologue norvégien Jacob Bjerknes. Il fut le premier à remarquer, en 1967, le rapport entre les observations de Gilbert Walker et El Niño. Les deux phénomènes concordant en tout point, il eut même l’idée de compléter le nom d’El Niño en y associant la découverte du Britannique : le phénomène se nommerait désormais ENSO, soit El Niño Southern Oscillation (El Niño Oscillation australe).

Jacob Bjerknes a également établi, quelques années plus tard, le lien entre les changements de températures à la surface de la mer, la puissance des alizés et les fortes précipitations qui accompagnent habituellement les creux barométriques à l’Est comme à l’Ouest du Pacifique. Ce qui correspond aux phases d’un index de Walker d’indice bas.

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