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Les personnels de l’hôpital public en ont ras-le-bol !!!

jeudi 2 mars 2017, par Robert Paris

Un mois de retard, tous les mois !

Et effectivement, c’est à cela qu’on assiste en ce qui concerne les fiches de paie. On en a plus qu’assez de ne recevoir celles du mois précédent à la fin du mois… suivant !!! Cela nous pénalise pour toutes nos démarches et retarde nos prestations ou même parfois les supprime car on nous demande des documents plus récents. Il y en a assez de ne recevoir que des cacahouètes en guise de paie et en plus ne pas pouvoir prétendre aux prestations auxquelles nous aurions droit à cause de ce retard. Mesdames et Messieurs de la direction, sachez que votre petit manège a assez duré : un mois de retard de votre part tous les mois alors qu’on nous reproche parfois des secondes de retard !!!

Elle est alèse, la direction !

L’époque faste des alèses bleues turquoise, rappelant la mer, est révolu. Au départ, on avait un super océan tant les alèses étaient grandes. Puis, ensuite, l’océan s’est réduit en lac et en flaque d’eau, tellement ils les ont raccourcis, avant de les faire disparaître complètement de l’horizon…

Après quoi on nous fait courir ?

En plus du manque cruel de personnel, nous subissons le manque de moyens matériels. Dans les services, ce défaut de matériel met le personnel à bout car, au lieu de soins à apporter aux patients, nous sommes contraints d’apporter d’abord tous nos soins à chercher du matériel de poste en poste, de service en service, de bâtiment en bâtiment et parfois de revenir sans en avoir trouvé car les autres sont logés à la même enseigne. On est payés pour soigner, pas pour courir !

Surpris par la grippe saisonnière, il faut le faire !

Nous avons quitté, paraît-il, le pic de la grippe qui a provoqué de nombreux morts en France. On a vu à quel point l’hôpital public a été incapable d’y faire face vu qu’il est déjà en flux tendu quand il ne se passe rien. On se demande ce qui se produirait en cas de grosse catastrophe sanitaire et à quel point il serait alors impossible de faire face à un afflux de milliers de personnes. On l’a vu, par exemple, à Saint-Antoine lors de la mise en place, face à la grippe, du « service de crise » qui, au sommet de l’épidémie, n’avait ni personnel, ni matériel, pas même le plus élémentaire. Il a fallu aller dans les services prendre à gauche et à droite des matériels indispensables. Cela démontre le mensonge des propos de la ministre de la Santé qui affirmait que l’hôpital public n’était nullement débordé par la grippe !

S’autoremplacer, c’est du bidon !

Le nouveau leitmotiv des cadres – on a bien vu que tous sont revenus avec la même leçon aux lèvres - c’est de s’auto-remplacer. Il n’y a pas de personnel pour vous remplacer quand vous voulez des repos ou vos congés annuels, eh bien trouvez vous-mêmes des collègues pour vous remplacer et vous les remplacerez ensuite ! Nos CA eux-mêmes sont menacés parce qu’on nous les refuse si nous ne nous arrangeons pas entre nous.

Un autre des leitmotivs de nos cadres : « vous êtes mal organisés » quand on souligne que les arrêts maladie sont non remplacés. Une fois encore, on nous rétorque que c’est à nous de « nous arranger » pour « tourner entre nous ».

Et leur dernière idée, suggérée encore par la direction, a été de nous imposer de poser nos vacances de toute l’année avant le 31 janvier alors que le règlement n’impose que le 31 mars et seulement pour les grandes vacances ! Ces cadres, qui répètent la leçon du maître mot à mot, feraient bien de se méfier : ils pourraient facilement être remplacés par des robots !

Ils veulent supprimer la suppléance ?

De nombreux signes démontrent une volonté de ne plus faire appel à la suppléance pour les remplacements. C’est sûrement encore une riche idée de Hirsch ! Cela prend de multiples formes suivant les hôpitaux mais partout, on va dans le même sens. A Tenon, les équipes de nuit se voient refuser l’appel à la suppléance pour prendre des jours de repos. A Saint-Antoine, c’est même aux équipes de jour qu’on le refuse !

Du coup, on nous impose des changements intempestifs de la veille au soir et de faire des échanges entre collègues. On se retrouve avec des CET que l’on ne peut plus prendre et on est crevé bien avant la fin de l’année ! On comprend bien que s’auto-remplacer s’est s’auto-épuiser !

Tout est fait pour imposer des changements continuels de plannings. Il semble même que le cadre qui ferait le moins appel à la suppléance serait récompensé. A force de tirer sur la corde, la direction ne s’étonnera pas qu’elle lui pète à la figure ! Merci à la direction de préparer ainsi la grève générale illimitée auto-organisée par les personnels sur tout l’hôpital public ! C’est bien la seule chose qu’elle n’aura pas volée !

La Maternité de Tenon toujours sous pression

La grève de la Maternité de Tenon s’est terminée sans avoir obtenu satisfaction sur l’essentiel et la direction a fermé la néonatalité d’une manière extraordinaire : avec une semaine de préavis ! Et elle l’a fait d’une manière délibérément conflictuelle. Elle a mis la faute de tout ce qui arrivait sur le personnel. Elle l’a fait partir de toute urgence en lui imposant de trouver des points de chute dans d’autres hôpitaux sans délai. Cela ne l’a pas empêchée ensuite de prendre d’autres personnels en CDD à la place !

La direction n’a même pas accepté de signer le protocole de fin de conflit auquel elle s’était engagée et qui ne l’engageait pas à grand-chose pourtant ! Histoire de montrer à tous les personnels à quel point elle méprise tout le monde ! Merci de la leçon : on la retient et on en fera bon usage !

Une journée d’action… comme d’habitude

Le 7 mars, on aurait bien des raisons de suivre la journée d’action des syndicats pour la sécurité sociale et la défense de l’hôpital public, contre le blocage de nos salaires, le manque de personnels et la casse du système public de santé. Par contre, nous n’avons aucune raison de penser que cette journée servira à nous organiser mieux, à nous lier d’un hôpital à l’autre, d’un secteur à l’autre, d’une profession à l’autre, et à nous lier aussi aux autres secteurs publics ou privés attaqués.

L’attaque est générale mais la riposte est divisée : les postiers d’un côté, les hospitaliers d’un autre, les cheminots d’une troisième, sans parler du privé. Quant aux journées d’action, elles ont montré qu’elles ne font nullement peur à nos adversaires du patronat et du gouvernement, pas plus que leurs dirigeants syndicaux avec lesquels ces adversaires discutaillent bien gentiment comme ils le faisaient avec Hirsch lorsque nous exigions dans la rue qu’ils cessent de négocier !
Donc c’est seulement sur nous-mêmes qu’il faudra compter pour renverser la vapeur, pour nous faire craindre, et plus encore pour réellement les faire reculer…

Il faudra pour cela des coordinations, des assemblées souveraines et qui décident des revendications, des modes d’action, des négociations ou pas négociations, de tout l’avenir de nos luttes et qui médiatisent eux-mêmes tous ces points et pas à la manière réformiste des appareils syndicaux !

Comme à Renault et à France Telecom, une direction qui nie sa responsabilité

Hirsch s’est déplacé à l’HEGP. Il ne l’a pas fait parce qu’il était préoccupé par le suicide d’un infirmier ni par le suicide d’un cardiologue. Toujours pas à cause du malade en fugue, trouvé mort dans les sous-sols ! Non, c’est pour féliciter sa directrice à l’occasion de l’inauguration d’une nouvelle plateforme de chimiothérapie à l’HEGP ! Ce n’est donc pas par inquiétude pour les personnels qui sont pourtant gravement perturbés dans leur travail par les conditions inadmissibles dans la manière de traiter les personnels. Et, à la tête de la direction générale, on a ce sinistre individu qui se déplace pour défendre « sa » directrice, une fois encore mise en cause et que Hirsch a traité de « cible vivante » avant de « lui rendre hommage ». Hirsch a cependant annoncé que la directrice de l’HEGP allait quitter son poste tout en affirmant que ce n’est pas parce qu’elle aurait démérité !!! Quant à la direction de l’hôpital, pour éviter les suicides, selon elle, il suffirait de fermer la terrasse !!! Depuis cet été, sans aucune réaction de Hirsch, c’est presque une dizaine d’infirmiers qui se seraient suicidés. La direction de l’APHP n’en tient aucun compte, considérant que, même quand la personne se suicide au travail, cela ne serait pas des accidents du travail et elle n’aurait aucune responsabilité même quand des pressions inadmissibles de la direction ont été exercées juste avant contre les personnels en question, comme cela a été le cas à l’HEGP !

Quel vaccin contre les labos pharmaceutiques ?

Le gouvernement français ne le dit pas, pas plus que la direction des hôpitaux, mais une étude scientifique canadienne le révèle : le vaccin contre la grippe saisonnière n’est efficace au maximum qu’à 42 % et c’est moins pour les personnes les plus âgées. Cette étude rappelle que l’efficacité était encore moindre pour l’hiver 2014-2015 et estimée à 18% !!! Le gouvernement a affirmé que le pic de mortalité provenait du fait qu’on ne voulait pas faire confiance aux vaccins. La réalité, c’est que ce pic provient du vaccin lui-même et qu’une fois de plus le gouvernement couvre d’abord les profits des labos, tout comme l’avait fait avant lui le gouvernement de Bachelot !

Le bulletin La Voix des Exploiteurs

La direction de l’APHP a l’audace de nous distribuer le tract qu’elle édite sous le titre mensonger « Nous, lettre des personnels de l’AP-HP » alors que c’est une lettre conçue et dirigée par Hirsch lui-même ! On y trouve évoquée ainsi l’autojustification de la direction au conseil de surveillance concernant la perte de 80 millions d’euros pour le changement de système informatique en 2011. On se souvient des 120.000 euros de repas de Macron, ministre des finances, que Cazeneuve a prétendu justifier ces dépenses et on se demande si Hirsch aurait lui aussi de tels « frais de bouche »…

Défenseur des intérêts privés au sein du public

Martin Hirsch, a présenté les conclusions d’un rapport prétendant mieux contrôler les « conflits d’intérêts » entre médecins et industriels de la santé. Mais présenter lui-même un tel rapport c’est déjà un conflit d’intérêt ! Il est partie prenante d’une telle affaire, celle qui le lie aux intérêts des labos pharmaceutiques, des entreprises de matériel médical et aux trusts du Bâtiment qui officient dans tous ses hôpitaux.

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