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Une grande famille, aux embranchements nombreux et possédant des racines… très anciennes : vous la connaissez ?
dimanche 20 août 2017, par
Une grande famille, aux embranchements nombreux et possédant des racines… très anciennes : vous la connaissez ?
Qui est-ce ? Eh bien, ce sont les arbres !
Le premier arbre
C’était lors de mon premier arbre,
J’avais beau le sentir en moi
Il me surprit par tant de branches,
Il était arbre mille fois.
Moi qui suis tout ce que je forme
Je ne me savais pas feuillu,
Voilà que je donnais de l’ombre
Et j’avais des oiseaux dessus.
Je cachais ma sève divine
Dans ce fût qui montant au ciel
Mais j’étais pris par la racine
Comme à un piège naturel.
C’était lors de mon premier arbre,
L’homme s’assit sous le feuillage
Si tendre d’être si nouveau.
Etait-ce un chêne ou bien un orme
C’est loin et je ne sais pas trop
Mais je sais bien qu’il plut à l’homme
Qui s’endormit les yeux en joie
Pour y rêver d’un petit bois.
Alors au sortir de son somme
D’un coup je fis une forêt
De grands arbres nés centenaires
Et trois cents cerfs la parcouraient
Avec leurs biches déjà mères.
Ils croyaient depuis très longtemps
L’habiter et la reconnaître
Les six-cors et leurs bramements
Non loin de faons encore à naître.
Ils avaient, à peine jaillis,
Plus qu’il ne fallait d’espérance
Ils étaient lourds de souvenirs
Qui dans les miens prenaient naissance.
D’un coup je fis chênes, sapins,
Beaucoup d’écureuils pour les cimes,
L’enfant qui cherche son chemin
Et le bûcheron qui l’indique,
Je cachai de mon mieux le ciel
Pour ses distances malaisées
Mais je le redonnai pour tel
Dans les oiseaux et la rosée.
Jules Supervielle
Le combat des arbres
Les aulnes en tête de ligne
avancent les premiers
Les saules et les sorbiers
Tardivement, viennent dans les rangs
Les pruniers aux épines
Inopportunes aux hommes
Les néfliers vigoureux
Triompheront de l’ennemi.
Les rosiers marchèrent
Contre une horde de géants.
Les framboisiers firent miracle
Pas de meilleure nourriture
Pour soutenir la vie.
Le troène et le chèvrefeuille,
Avec le lierre devant eux,
Foncèrent à l’enclos du combat.
Les prunus furent audacieux
Le bouleau avec son esprit élevé
Fut équipé le dernier,
Non pas à cause de sa couardise
Mais à cause de sa grandeur
Taliésin
Quand la vie est une forêt,
Chaque jour est un arbre
Quand la vie est un arbre
Chaque jour est une branche
Quand la vie une branche
Chaque jour est une feuille.
Jacques Prévert
Le premier arbre à apparaître s’appelle Archaeopteris. Il est né au Dévonien, entre 350 et 420 millions d’années. Son bois ressemble à celui des conifères. Il donne naissance à la famille des Progymnosperme.
Au Carbonifère, l’embranchement des Lycopsides réinvente la croissance secondaire et le feuillage. Certains s’élèvent aussi à 50 m. Ces étranges arbres ont une croissance en hauteur et une ramification prédéterminées, croissent très rapidement mais meurent après avoir sporulé. Ce sont les restes de ces forêts anciennes qui se sont transformées en charbon. Aujourd’hui, il existe un millier d’espèces de Lycopsides, toutes des plantes herbacées.
Du Jurassique (l’ère des dinosaures), nous sont parvenus deux vénérables ancêtres : le pin Wollemi (Wollemia nobilis), une espèce de conifère vieille de plus de 150 millions d’années, et dont seulement 40 individus ont survécu ; et le ginkgo (Ginkgo biloba), un Gymnosperme tellement ancien qu’il précède l’évolution des graines.
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Messages
1. Une grande famille, aux embranchements nombreux et possédant des racines… très anciennes : vous la connaissez ?, 4 septembre 2017, 09:10
« En argot les hommes appellent les oreilles des feuilles
c’est dire comme ils sentent que les arbres connaissent la musique
mais la langue verte des arbres est un argot bien plus ancien
Qui peut savoir ce qu’ils disent lorsqu’ils parlent des humains
les arbres parlent arbre
comme les enfants parlent enfant
’Quand un enfant de femme et d’homme
adresse la parole à un arbre
l’arbre répond
l’enfant entend
Plus tard l’enfant
parle arboriculture
avec ses maîtres et ses parents
Il n’entend plus la voix des arbres
il n’entend plus leur chanson dans le vent
pourtant parfois une petite fille
pousse un cri de détresse
dans un square de ciment armé
d’herbe morne et de terre souillée
Est-ce… oh… est-ce
la tristesse d’être abandonnée
qui me fait crier au secours
ou la crainte que vous m’oubliiez
arbre de ma jeunesse
ma jeunesse pour de vrai
Dans l’oasis du souvenir
une source vient de jaillir
est-ce pour me faire pleurer
J’étais si heureuse dans la foule
la foule verte de la forêt
avec la crainte de me perdre
et la crainte de me retrouver
N’oubliez pas votre petite amie
arbres de ma forêt. »
“Les arbres parlent arbre” - Prévert - Arbres (1956).
2. Une grande famille, aux embranchements nombreux et possédant des racines… très anciennes : vous la connaissez ?, 29 août 2018, 08:03
« Des ouvriers étaient employés à écorcer des chênes sur l’un des penchants d’un coteau situé entre deux vallées, dans la propriété que j’habite. Le temps était très favorable à ce genre de travail ; aussi avançait-il assez vite, lorsque peu à peu il devint moins aisé. L’écorce ne se souleva plus qu’avec peine, et bientôt il fut impossible de l’enlever autrement que par petits morceaux.
» Les ouvriers, n’ayant aperçu aucune variation dans l’état de l’atmosphère, attribuèrent unanimement ce phénomène au voisinage de quelque troupeau de moutons.
» En effet, j’avais donné l’ordre au berger d’amener le sien sur le revers du coteau où travaillaient les ouvriers.
» Cela bien constaté, je fis retirer les moutons, et à mesure qu’ils s’éloignaient, le pelage des arbres devenait plus aisé. Néanmoins, la sève, pendant toute la journée, ne reprit pas sa circulation avec la même activité qu’auparavant.
» Cette expérience, répétée deux années de suite, a produit le même effet. »
Les Annales de la Société d’Horticulture de Paris (tome XII, page 322), s’occupent également de cet étrange phénomène et citent un cas analogue constaté dans les pépinières royales de Versailles en 1817.
L’auteur de la communication conclut ainsi :
« Quoique je sois très porté à chercher une explication, bonne ou mauvaise, à tous les phénomènes de la végétation, je ne suis jamais arrivé à expliquer celui-là. C’est sans doute le plus délicat de tous ceux que nous offrent les végétaux. M. de Candolle n’en a rien dit dans sa Physiologie générale. »