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Une grande famille, aux embranchements nombreux et possédant des racines… très anciennes : vous la connaissez ?

dimanche 20 août 2017, par Robert Paris

Une grande famille, aux embranchements nombreux et possédant des racines… très anciennes : vous la connaissez ?

Qui est-ce ? Eh bien, ce sont les arbres !

Le premier arbre

C’était lors de mon premier arbre,

J’avais beau le sentir en moi

Il me surprit par tant de branches,

Il était arbre mille fois.

Moi qui suis tout ce que je forme

Je ne me savais pas feuillu,

Voilà que je donnais de l’ombre

Et j’avais des oiseaux dessus.

Je cachais ma sève divine

Dans ce fût qui montant au ciel

Mais j’étais pris par la racine

Comme à un piège naturel.

C’était lors de mon premier arbre,

L’homme s’assit sous le feuillage

Si tendre d’être si nouveau.

Etait-ce un chêne ou bien un orme

C’est loin et je ne sais pas trop

Mais je sais bien qu’il plut à l’homme

Qui s’endormit les yeux en joie

Pour y rêver d’un petit bois.

Alors au sortir de son somme

D’un coup je fis une forêt

De grands arbres nés centenaires

Et trois cents cerfs la parcouraient

Avec leurs biches déjà mères.

Ils croyaient depuis très longtemps

L’habiter et la reconnaître

Les six-cors et leurs bramements

Non loin de faons encore à naître.

Ils avaient, à peine jaillis,

Plus qu’il ne fallait d’espérance

Ils étaient lourds de souvenirs

Qui dans les miens prenaient naissance.

D’un coup je fis chênes, sapins,

Beaucoup d’écureuils pour les cimes,

L’enfant qui cherche son chemin

Et le bûcheron qui l’indique,

Je cachai de mon mieux le ciel

Pour ses distances malaisées

Mais je le redonnai pour tel

Dans les oiseaux et la rosée.

Jules Supervielle

Le combat des arbres

Les aulnes en tête de ligne

avancent les premiers

Les saules et les sorbiers

Tardivement, viennent dans les rangs

Les pruniers aux épines

Inopportunes aux hommes

Les néfliers vigoureux

Triompheront de l’ennemi.

Les rosiers marchèrent

Contre une horde de géants.

Les framboisiers firent miracle

Pas de meilleure nourriture

Pour soutenir la vie.

Le troène et le chèvrefeuille,

Avec le lierre devant eux,

Foncèrent à l’enclos du combat.

Les prunus furent audacieux

Le bouleau avec son esprit élevé

Fut équipé le dernier,

Non pas à cause de sa couardise

Mais à cause de sa grandeur

Taliésin

Quand la vie est une forêt,

Chaque jour est un arbre

Quand la vie est un arbre

Chaque jour est une branche

Quand la vie une branche

Chaque jour est une feuille.

Jacques Prévert

Le premier arbre à apparaître s’appelle Archaeopteris. Il est né au Dévonien, entre 350 et 420 millions d’années. Son bois ressemble à celui des conifères. Il donne naissance à la famille des Progymnosperme.

Au Carbonifère, l’embranchement des Lycopsides réinvente la croissance secondaire et le feuillage. Certains s’élèvent aussi à 50 m. Ces étranges arbres ont une croissance en hauteur et une ramification prédéterminées, croissent très rapidement mais meurent après avoir sporulé. Ce sont les restes de ces forêts anciennes qui se sont transformées en charbon. Aujourd’hui, il existe un millier d’espèces de Lycopsides, toutes des plantes herbacées.

Du Jurassique (l’ère des dinosaures), nous sont parvenus deux vénérables ancêtres : le pin Wollemi (Wollemia nobilis), une espèce de conifère vieille de plus de 150 millions d’années, et dont seulement 40 individus ont survécu ; et le ginkgo (Ginkgo biloba), un Gymnosperme tellement ancien qu’il précède l’évolution des graines.

Qui était Archaeopteris

Sur Archeopteris en anglais

Les premières forêts de la Terre (en)

Les Progymnospermes

Encore sur Archeopteris

Wattieza, le plus vieil arbre fossile du monde

Quand l’arbre révolutionne la Terre…

Les révolutions qui ont donné naissance aux mousses, aux plantes et aux arbres

Pourquoi et comment les arbres communiquent entre eux

Pour déraciner quelques idées fausses sur les arbres

Les liens entre les arbres

L’araucaria, un « fossile vivant » ?

Note : les fossiles vivants sont des espèces qui existent depuis des temps très anciens et nous semblent avoir très peu évolué…

Les fossiles vivants du monde végétal

Les végétaux préhistoriques qui ont traversé les âges

Un exemple : Wollemia nobilis

Plantes préhistoriques

Un récit de l’histoire évolutive

Le Dévonien

Le Paléozoïque

Histoire de la forêt

Messages

  • « En argot les hommes appellent les oreilles des feuilles

    c’est dire comme ils sentent que les arbres connaissent la musique

    mais la langue verte des arbres est un argot bien plus ancien

    Qui peut savoir ce qu’ils disent lorsqu’ils parlent des humains

    les arbres parlent arbre

    comme les enfants parlent enfant

    ’Quand un enfant de femme et d’homme

    adresse la parole à un arbre

    l’arbre répond

    l’enfant entend

    Plus tard l’enfant

    parle arboriculture

    avec ses maîtres et ses parents

    Il n’entend plus la voix des arbres

    il n’entend plus leur chanson dans le vent

    pourtant parfois une petite fille

    pousse un cri de détresse

    dans un square de ciment armé

    d’herbe morne et de terre souillée

    Est-ce… oh… est-ce

    la tristesse d’être abandonnée

    qui me fait crier au secours

    ou la crainte que vous m’oubliiez

    arbre de ma jeunesse

    ma jeunesse pour de vrai

    Dans l’oasis du souvenir

    une source vient de jaillir

    est-ce pour me faire pleurer

    J’étais si heureuse dans la foule

    la foule verte de la forêt

    avec la crainte de me perdre

    et la crainte de me retrouver

    N’oubliez pas votre petite amie

    arbres de ma forêt. »

    “Les arbres parlent arbre” - Prévert - Arbres (1956).

  • « Des ouvriers étaient employés à écorcer des chênes sur l’un des penchants d’un coteau situé entre deux vallées, dans la propriété que j’habite. Le temps était très favorable à ce genre de travail ; aussi avançait-il assez vite, lorsque peu à peu il devint moins aisé. L’écorce ne se souleva plus qu’avec peine, et bientôt il fut impossible de l’enlever autrement que par petits morceaux.

     » Les ouvriers, n’ayant aperçu aucune variation dans l’état de l’atmosphère, attribuèrent unanimement ce phénomène au voisinage de quelque troupeau de moutons.

     » En effet, j’avais donné l’ordre au berger d’amener le sien sur le revers du coteau où travaillaient les ouvriers.

     » Cela bien constaté, je fis retirer les moutons, et à mesure qu’ils s’éloignaient, le pelage des arbres devenait plus aisé. Néanmoins, la sève, pendant toute la journée, ne reprit pas sa circulation avec la même activité qu’auparavant.

     » Cette expérience, répétée deux années de suite, a produit le même effet. »

    Les Annales de la Société d’Horticulture de Paris (tome XII, page 322), s’occupent également de cet étrange phénomène et citent un cas analogue constaté dans les pépinières royales de Versailles en 1817.

    L’auteur de la communication conclut ainsi :

    « Quoique je sois très porté à chercher une explication, bonne ou mauvaise, à tous les phénomènes de la végétation, je ne suis jamais arrivé à expliquer celui-là. C’est sans doute le plus délicat de tous ceux que nous offrent les végétaux. M. de Candolle n’en a rien dit dans sa Physiologie générale. »

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