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Las Vegas : les rodomontades et la politique agressive de Trump ne protègent nullement l’Amérique et le monde

mardi 3 octobre 2017, par Robert Paris

Las Vegas : les rodomontades et la politique agressive de Trump ne protègent nullement l’Amérique et le monde

On ne saura sans doute jamais si le massacre de Las Vegas est terroriste ou « seulement » le fait d’un tueur en série, c’est-à-dire un fait divers à la mode américaine, d’abord lié au crime et à la circulation des armes (Trump étant un fanatique de la liberté d’achat et de détention d’armes et un fervent soutien des entreprises d’armements). Dans tous les cas ce crime de masse (des dizaines de morts et des centaines de blessés) provient de la violence généralisée, violence militaire, violence policière, violence guerrière, violence raciste, violence intégriste, violence xénophobe et violence terroriste, toutes liées entre elles et se nourrissant mutuellement, l’état de « guerre intérieure et extérieure » pour reprendre l’expression de Hollande-Valls, une guerre généralisée voulue, aux USA et dans le monde, par les classes dirigeantes, et marquée par une nouvelle accélération avec l’accession au pouvoir de Trump.

Que ce soit le fait de Daesh ou d’un fou détenteur d’armes, ce crime démontre que Trump est absolument incapable de protéger le peuple américain comme il le prétendait.

Les crimes se multiplient aux USA comme le terrorisme et les guerres se multiplient dans le monde et au même rythme ainsi que pour les mêmes raisons de fond.

Les coups de force de Trump, qu’ils soient verbaux ou en actes, qu’ils soient guerriers ou xénophobes contre les migrants, contre les ressortissants de pays considérés comme « dans l’axe du Mal », que ce soit la relance de la « croisade » de Bush en Afghanistan, ou que ce soit la politique protectionniste américaine, ne résolvent évidemment aucun problème : pas davantage celui de la sécurité des citoyens aux USA même, que celui des emplois, aux USA ou dans le monde, que celui des risques de guerre mondiale, avec la Corée du nord, avec la Russie, avec la Chine, avec le Venezuela, avec Cuba ou avec l’Iran, pas davantage celui de la crise économique mondiale (le protectionnisme ne favorise pas l’économie ; les banques sont partout à nouveau fragilisées ; les investissements productifs privés n’ont pas repris ; les possesseurs de capitaux attendent avec inquiétude le prochain krach financier et les caisses publiques sont à vide pour y faire face, y compris celles des banques centrales), que celui des migrants, celui du terrorisme, celui de la guerre généralisée qui s’étend inexorablement et violemment.

Les USA eux-mêmes se divisent entre Noirs et Blancs (avec des violences contre les Noirs qui sont systématiquement organisées par la police elle-même), entre Américains et migrants sud-américains (directement orchestrées par Trump), notamment les Mexicains avec notamment la chasse aux migrants et la construction du mur, avec la reprise des hostilités entre USA et Amérique du sud, Cuba et Venezuela notamment.

Comme on le voit, les affrontements dans le monde ne concernent pas seulement les pays musulmans, contrairement à ce que l’on voudrait faire croire en Europe. Les Mexicains, les Cubains ou les Vénézuéliens ne sont pas musulmans, que l’on sache ! Les coréens du nord non plus ! Ni le pouvoir chinois ou russe !

Ce n’est pas seulement Atlanta, ce n’est pas seulement les USA, ce n’est pas seulement le monde musulman, c’est le monde entier qui évolue vers une violence généralisée et les classes possédantes n’en sont pas les victimes mais les ordonnateurs.

L’Europe se déchire violemment avec l’Angleterre, la Pologne, la Hongrie qui tirent en arrière, l’Espagne qui se déchire à l’intérieur est menacée de guerre civile, et tous les autonomismes et indépendantismes qui sont relancés partout. La Libye est coupée en deux, l’Irak aussi. Le Cameroun se déchire en deux, entre partie anglophone et partie francophone. Il n’y a aucun hasard si tous ces mouvements se développent actuellement plus que jamais.

Les violences contre les migrants se multiplient dans le monde. Les polices, les armées se gênent de moins en moins pour brutaliser, pour arrêter, pour torturer, pour assassiner les migrants, issus de peuples contraints à fuir des guerres et des guerres civiles, des terrorismes et des guerres prétendument anti-terroristes qui tous terrorisent d’abord les civils et entretiennent au lieu de détruire le terrorisme.

Il convient de rappeler qu’avant les interventions armées des puissances occidentales, à commencer par celles des USA, de l’Angleterre et de la France, il n’y avait pas de terrorisme en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Libye, etc. Il convient de rappeler que dans aucun des pays où ces puissance sont intervenus, ils n’ont libéré les peuples ni de la dictature, ni de la misère, ni de l’oppression, ni de l’intégrisme, ni de rien. Ils les ont seulement privés de sécurité, d’eau, de pain, de services publics, d’éducation, de tout, et souvent de la vie et de leur région, de leur maison (bombardée, pillée). Et ils refusent ensuite de traiter humainement les peuples qui sont contraints de fuir un pays devenu un enfer ! Ils traitent les migrants en terroristes potentiels. Ils criminalisent les gens qui essaient d’accueillir des migrants. Ils développent le racisme, la xénophobie, le fascisme, comme le fait Trump aux USA, Hollande-Valls-Macron en France ou Merkel en Allemagne (on vient de voir comment la bourgeoisie allemande a fait monter l’extrême droite dans ce pays), afin de faire croire que l’alternative serait entre mondialisation capitaliste et extrême droite fasciste pro-capitaliste, à la rigueur nationalisme « de gauche » type Mélenchon, tout aussi démagogique.

Tout est lié dans le monde et tout est lié à la crise de la domination du système capitaliste qui a été dévoilée en 2007, révélée par l’effondrement de l’économie de 2008, même si celui-ci n’est qu’un produit, une manifestation de la crise de la domination capitaliste et non sa cause, la preuve que désormais le système lui-même peut chuter définitivement par la simple faillite d’un seul trust d’une seule grande banque, d’une seule grande assurance, d’une seule bourse.

Cet effondrement, marqué par une perte de confiance générale des possesseurs de capitaux dans le système y compris des banques entre elles, qui n’a pu être interrompu que par une intervention internationale et massive de capitaux publics, a démontré que le capitalisme a atteint un seuil, une limite infranchissable, celui de sa capacité d’absorption des capitaux par les investissements productifs.

Même s’il s’appuie sur les bandes armées, officielles et inofficielles (forces spéciales et forces terroristes manipulées), des pays impérialistes et des bourgeoisies, le système capitaliste repose d’abord et avant tout sur une domination économique, celle liée à la dynamique économique des investissements productifs, producteurs avant tout non de marchandises mais de plus-value extraite du travail humain, d’exploitation des prolétaires du monde ! Quand cette dynamique ne fonctionne plus, ce n’est pas les fonds publics qui peuvent suffire à y pallier. Il ne peut suffire que tous les Etats et toutes les banques centrales rachètent au capital privé tous ses titres pourris, tous actifs nocifs, toutes ses dettes, toutes ses faillites, pour que l’économie reparte.

Quand le capitalisme est remis en cause par son propre fonctionnement, quand il est détruit par les investissements spéculatifs des banquiers et des capitalistes qui se détournent de l’investissement productif seul créateur de richesses, quand il cesse d’embaucher pour produire et ne produit plus que des dettes massives, privées comme publiques, il n’y a plus d’autre voie que la violence généralisée, pour détourner les peuples travailleurs de leur seule alternative : la révolution sociale !

C’est pour cela que les classes possédantes du monde entier développent partout leur violence et ils ne le font pas seulement contre les migrants, contre les musulmans, contre les Roms, contre les étrangers, mais contre nous, contre le peuple travailleur et prolétarien de la planète entière. Ne nous trompons pas, ne nous solidarisons surtout pas de nos pires ennemis, de « notre » bourgeoisie nationale, de « nos » armées, de « nos » polices, de « nos » Etats bourgeois, de « nos » guerres. Non seulement ils ne nous défendent nullement mais nous enferment dans des logiques de plus en plus meurtrières et visent particulièrement les travailleurs et les milieux populaires.

Les attaques antisociales actuelles sont directement liées à la crise du monde capitaliste autant que le sont les violences exacerbées partout dans le monde. Ce sont les travailleurs et les peuples que les classes possédantes entendent ainsi terroriser pour les placer devant une autre alternative que révolution ou contre-révolution, pour menacer directement leur vie, en les dissuadant d’intervenir pour défendre leur emploi, leur salaire, leur existence.

Les classes possédantes, en pleine phase de fascisation du monde, aiguisent les couteaux et se tiennent prêtes à sacrifier les exploités. Préparons-nous à développer un autre avenir que le capitalisme ! Ne tombons pas dans le nationalisme, dans le racisme, dans la xénophobie, dans le fascisme, dans le bellicisme, où veulent nous jeter nos ennemis les capitalistes et leurs gouvernants ! Développons au contraire nos liens entre travailleurs, réunissons-nous pour discuter, pour échanger nos avis, nos points de vue, nos revendications, nos modes d’actions. Organisons-nous sur des bases de classe sans faire la moindre confiance à tous ceux qui parlent de réforme, de paix sociale, de négociation. On ne négocie pas avec les loups enragés, on les supprime ou ils vous suppriment !

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