Accueil > 08- LUTTE DES CLASSES - CLASS STRUGGLE > Que se passe-t-il chez Renault en janvier 2018 ?

Que se passe-t-il chez Renault en janvier 2018 ?

jeudi 18 janvier 2018, par Robert Paris

On n’en "voeux" plus...

Le début d’année est la période traditionnelle des vœux où, derrière une façade de politesse et de bonhomie, se cache une belle hypocrisie ! En effet, cela ne les empêchera pas de charger "la mule" et tant pis si les horaires débordent, au détriment de la vie privée et notamment de la famille, pourtant évoquée avec bienveillance dans les vœux !
De même, pour la santé, entre le peu de préventif sur les RPS, burn-out, droit à la déconnexion, les difficultés à garantir une hygiène réglementaire (renouvellement en air neuf, complicité avec PEI qui est toujours en sous-effectif sur le site, donc malgré la bonne volonté des salariés la fréquence de nettoyage wc ne peut être respectée), et la bénédiction de la direction pour certain(s ?) CUET(s ?) qui agissent de façon méprisable envers les salariés. Tout cela reste du bla-bla qui voudrait nous endormir mais attention à un réveil en sursaut !

Equation à deux inconnus...

C’est en effet, le problème que nous a posé la direction, en demandant de choisir comment on voulait gérer notre prime d’intéressement locale. C’est une gestion à l’aveugle, car on ne sait pas quand on va la toucher ni son montant !

"Les cons, ça ose tout »… (Michel Audiard)

Effectivement, la direction avait décrété que les jours de voyage ne donneraient plus droit à la prime de mission (55€/ jour), donc perte sèche de 110€ par mission. Mais les mappeurs concernés ne sont pas laissés faire. Leur réaction collective a remis la direction dans le droit chemin ! Comme quoi, quand les salariés se regroupent pour se défendre, ça marche !

Inquiétude sur l’avenir d’un Renault...

Récemment la presse a évoqué l’arrêt des fonctions de Ghosn à la tête de Renault, et si les pronostics sur son remplaçant on fait couler beaucoup d’encre (avec les hypothèses les plus folles dont le retour de Carlos Tavares), personne ne s’inquiète de l’avenir de notre cher (oh, que oui, cher !) PDG ! A-t-il tous ses points retraite ? Est-il éligible au minimum vieillesse ? Aura-t-il le temps de compter tous ses stocks options sans devenir fou devant l’énormité de la somme ? Sera-t-il dispensé à vie de l’ISF, même en n’étant plus compté comme « entrepreneur en France » ? Nous espérons être rassurés de façon officielle bientôt, sinon ça gâcherait notre début d’année…

Rassurés pour les autres ?

On peut supposer, à l’inverse, que les salariés lambdas, eux, vont toucher le pactole (intéressement+AGS conséquentes), au vu des efforts faits et surtout des résultats financiers ! Il serait dommage que le fameux effet "ruissellement" de Macron, se résume à la sueur sur le front des travailleurs....

Les empoisonneurs se jugent innocents

Renault fait appel de sa condamnation par la Sécurité sociale pour cancer lié à l’amiante dont est jugée responsable l’entreprise Renault dans le décès de Mr Cavé (CTR-Rueil). Sans cette affaire, l’entreprise ne défend pas que son image : elle ne veut pas payer d’augmentation de ses cotisations et elle ne veut pas risquer de passer un jour au pénal ! Car tous les jugements du tribunal de la Sécu ont, de manière constante ou quasiment, condamné Renault pour maladie professionnelle (cancer lié à l’amiante).
Des familles ont ainsi obtenu de faire face aux difficultés matérielles liées à perte prématurée d’un parent. Mais cela n’a pas empêché Renault de rester ferme sur sa position six fois négationniste (pas responsable, pas coupable, pas concernée, pas de dédommagements, pas d’examens pour les personnels, pas d’information) et a continué de ne jamais diffuser d’information aux salariés qui avaient travaillé dans les sites amiantés ou qui avaient usiné des pièces amiantées, sur les examens nécessaires (scanners et autres) pour prévenir la maladie, évitant ainsi les effets les plus graves et notamment… la mort !
Son fric et son image, il n’y a que ça qui compte ! Défendons-nous avec le Collectif des salariés Renault contre l’amiante ! On ne vient pas au travail pour y perdre la vie !

Quand PSA s’empresse d’appliquer la loi

Légale depuis seulement le 22 décembre dernier, la réforme du Code du travail, signée en septembre par le gouvernement et ratifiée par le Parlement en novembre dernier, est déjà appliquée par Peugeot ! Il s’agit d’une forme de plan de départs « volontaires », hors du cadre d’un plan social, sans nécessiter un accord majoritaire des syndicats. Suppression collective d’emploi sans plan social donc, alors que dans le même temps la direction annonce que l’usine PSA de Sochaux prête à battre des records de production en 2018 !

RNM n’est pas AGS !

L’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi monte un fonds d’1 milliard de dollars, comme fonds de capital-risque… Risque de quoi ? Certainement pas le risque que ces gens-là investissent dans une augmentation de salaires !!! C’est seulement le risque de se lancer dans des entreprises de type batteries… un risque pour la planète puisque ces fameuses batteries électriques polluent de plus en plus de sites de dépôts de matériels usagers et contribuent à rendre la voiture électrique plus polluante bientôt que la voiture à essence !!! En attendant, la direction nous pollue avec son discours « zéro AGS » !!!

Renault, ça presse !

Pour la première fois, Ghosn lance Renault dans la presse française !!! Le constructeur automobile investit 5 millions d’euros et prend notamment 40% de l’édition de « Challenges » et « Sciences & Avenir » mais aussi « La Recherche », « L’Histoire » et « Historia ».
Cela va devenir l’histoire et la science au service du seul trust Renault !!!

Renault Tanger, c’est tout bénéf…

Renault est très fier de produire au Maroc mais il faut dire que les salaires marocains y sont pour quelque chose !!! L’usine de Tanger est conçue comme complémentaire à celle de Pitesti en Roumanie. Tunç Basegmez, directeur de l’usine marocaine, ne s’en cache pas : « Le salaire mensuel est, ici, 2,5 fois plus avantageux qu’en Roumanie. » La direction pense que l’usine de Tanger, lorsqu’elle tournera à pleine puissance et aura surmonté quelques légers ratés au démarrage, sera nettement plus rentable que celle de Roumanie. Et au moins au même niveau de coût que l’usine techniquement sœur de Nissan à Chennai en Inde. Le salaire mensuel d’un ouvrier à Melloussa est d’un peu plus de 3000 dirhams, soit l’équivalent de 280 euros.
Et Renault n’y gagne pas que sur les salaires : outre un investissement de 1,1 milliard d’euros de l’Etat marocain, de rabais fiscaux, et de soutien financier à la formation, le Maroc a construit, à grands frais, pour les besoins de l’usine Dacia, une ligne de chemin de fer à voie unique. Outre l’exemption de TVA, Renault ne paie pas d’impôt sur le bénéfice (23% pour les entreprises autochtones) durant cinq ans, et a obtenu un taux réduit à 8% durant les quinze années suivantes. Les autorités, pour favoriser la formation et l’emploi, ont construit, à leurs frais pour 8 millions d’euros, une école professionnelle installée sur le site de Renault. Les autorités marocaines versent au groupe automobile entre 2000 et 6000 euros par personne formée.
Après tout ça, Renault se glorifie de ses investissements au Maroc !

Service public : qui veut noyer son chien, l’accuse de la rage !

Les couacs, accidents et dysfonctionnements graves de la SNCF et l’absence de communication de sa direction pendant des mois sont au centre des préoccupations médiatiques et ce n’est pas un hasard : il s’agit de dénoncer le service public du Rail afin de mieux imposer sa prétendue « réforme » qui est, en réalité, sa casse organisée par ceux-là même qui organisent actuellement le désordre ferroviaire, en supprimant des postes de fonctionnaires, en réduisant les effectifs et des moyens, quitte à prendre le risque de la dégradation et même d’accidents graves.

Sous l’égide du PDG Pépy, la casse du service public du Rail est ouvertement planifiée et la campagne de publicité sur Ouigo (une soi-disant rénovation de la vieille SNCF) ne cherche qu’à le masquer. Une image dégradée de la SNCF (service public) tombe en réalité à point nommé pour Pépy. Il peut ainsi affirmer que ce serait justement pour pallier à tous ces problèmes qu’il mène sa politique de rentabilisation, de restriction, de casse des droits des salariés et finalement de privatisation, mensongèrement appelée ouverture. Et c’est exactement ce qu’il vient de déclarer… Quiconque refuserait ses réformes serait du coup accusé de vouloir maintenir le chaos actuel pour des motifs réactionnaires, puisque la politique de privatisation se pare de la prétention d’être moderniste.

Et ce qui montre que les « incidents » de la SNCF sont exploités par ceux-là même qui en sont la cause, c’est que la même méthode est appliquée à tous les services publics, non seulement au rail mais aux transports publics en général, à La Poste, à l’Hôpital public, l’APHP notamment, à l’Enseignement, à tous les niveaux, et à la Recherche. Tous sont « réformés », rentabilisés, contraints de subir la portion congrue, de voir leurs effectifs baissés drastiquement, et la casse y est aussi organisée au nom de la « modernisation », toute contestation étant traitée de réactionnaire et accrochée à des privilèges.

Un exemple récent de cette politique concerne France Télévisions. A peine le président Macron avait affirmé que la télévision publique était « la honte de la République » qu’on apprenait qu’elle était en voie de réforme drastique, imposée sur le dos des personnels.

Et qui se charge de dénoncer le service public sinon ses propres responsables ?!!! C’est le responsable de Radio France qui avait attaqué ce service public, tout comme le responsable de l’APHP attaque les infirmières ou les aides soignantes ou encore le responsable de La Poste qui attaque les postiers. Quand ce n’est pas le président lui-même qui sonne la charge contre le service public, lui qui ne se cache nullement d’être un partisan actif de la privatisation de tous les services publics. Il déclare publiquement, à qui veut l’entendre, que le statut de fonctionnaire n’est qu’un témoignage du passé, que la SNCF n’est qu’un « vieux modèle dépassé », que la télévision publique est une horreur, que la SNCF dysfonctionne de manière scandaleuse, et on en passe…

Les fonctionnaires sont présentés dans ce discours comme des privilégiés accrochés à des avantages d’une époque dépassée, des incompétents, des causes de l’absence de progrès dans le fonctionnement public et de trous dans les comptes de l’Etat. Dans la réalité, les prétendus avantages et même privilèges ne concernent justement que ceux qui les dénoncent : les hauts fonctionnaires qui dirigent ces services publics et le gouvernement. Ce sont eux qui ont des salaires et des avantages scandaleux, pas l’infirmière, le cheminot, le postier, l’éboueur, ni l’instituteur ou le guichetier !!!

Les énormes trous dans les finances publiques ne sont nullement le fait des minimes « avantages » des salariés du public mais des hauts fonctionnaires du public qui, non seulement se servent eux-mêmes au passage mais servent exclusivement les intérêts du privé. Ce sont eux qui utilisent tout l’argent public pour le distribuer aux trusts du Bâtiment, du Médicament, de l’Informatique, des Banques. Ces hauts fonctionnaires, des patrons des services publics aux ministres et au président sont tous liés aux trusts et à la finance privée. Ils ont bourse ouverte pour eux et dépensent des sommes folles pour les « sauver » de la chute économique depuis qu’elle a pris un tour catastrophique en 2007-2008. C’est là qu’est la source de la faillite du secteur public et pas dans les soi-disant « privilèges » des petits fonctionnaires !!!

Ce qui prend l’eau, qui coule même de manière irréversible, ce n’est pas le secteur public mais le secteur privé capitaliste ! Ce qui ponctionne l’argent des impôts, ce sont les entreprises capitalistes et les banques ! Ceux qui sont sans cesse aidés, sans cesse soutenus, sans cesse financés en faisant des trous dans les comptes publics ce sont les patrons !

Ce sont les hauts fonctionnaires du public qui dénoncent le caractère public du service et qui le plombent par leur politique comme par leurs déclarations. Et les média ne font que faire circuler les mensonges des hauts fonctionnaires des services publics comme Pépy, Gallet, et autres Hirsch, les vrais casseurs du service public qui font semblant de défendre le public contre le service….

Curieusement, le modèle et la méthode que suivent ces dirigeants du public, y compris le président, qui vivent de l’argent public et le détournent tout en se déclarant partisans du secteur libéral et de la baisse des investissements publics dans tous les services, est tiré non d’une philosophie du libéralisme mais du… stalinisme sur sa fin !!!

Ce sont en effet les bureaucrates staliniens, à partir de Brejnev, Gorbatchev et Eltsine, qui se sont chargés de discréditer le tout-étatique, en se servant du fait qu’il était bureaucratique, inégalitaire, injuste, alors que c’était ces chefs de la bureaucratie eux-mêmes qui le rendaient bureaucratique et inégalitaire, et que c’est eux qui l’ont finalement cassé volontairement pour laisser place au prétendu « libéralisme ». Bien entendu, ce fameux libéralisme en Russie n’a fait que servir une petite poignée de profiteurs, à commencer par quelques anciens chefs de la bureaucratie d’Etat, les profiteurs de l’ancien système étatique en étant les premiers et principaux casseurs !!! Gorbatchev, Eltsine et Poutine eux-mêmes sont d’anciens chefs des bureaucrates staliniens qui ont critiqué le stalinisme pour mieux profiter de sa chute.

Comme par hasard, les services publics français n’ont jamais plus mal fonctionné que depuis qu’on prévoit leur rentabilisation, leur prétendue réforme et leur privatisation. La SNCF est loin d’être la seule à se dégrader, même si ces derniers temps les média se fixent sur elle parce qu’il s’agit de s’attaquer aux cheminots et de faire en sorte que ceux-ci ne recueillent pas le soutien et la sympathie du public, s’ils entrent en lutte contre la privatisation, contre la casse de leur statut et de leurs retraites, contre la dégradation de leurs conditions de travail.

Les dysfonctionnements multiples de la SNCF sont un effet des politiques menant à la rentabilisation et à la privatisation, qui passent par la diminution des effectifs. Pépy vient encore d’annoncer des centaines de suppressions de postes de cheminots, qu’il s’agisse de conducteurs de trains, de techniciens et d’ouvriers de maintenance des technicentres, en fait de toutes sortes de professions du rail. Il n’y a rien d’étonnant que cela se traduise par une chute considérable de la sécurité, de la régularité et de la qualité du service. Mais accuser le service public de ces dysfonctionnements, c’est culotté car c’est la destruction du service public qui les produit !

La direction de la SNCF, loin de défendre le service public qu’elle dirige, loin de défendre les cheminots, contribue à les faire accuser par le grand public et à faire croire que ce seraient les salariés qui dégraderaient tous les fonctionnements du rail !!!

Quant aux divers manquements au service public qui ont été constatés, comme aux responsabilités dans des accidents, ou dans des suicides d’agents ou encore dans des méthodes antisociales contre les agents, contre le droit de grève, contre les personnels épuisés, accidentés ou stressés par des méthodes de direction agressives, scandales divers, relevés ou pas par la justice, par les média, par les syndicats, la direction de la SNCF joue invariablement le négationnisme, de la même manière que le fait la direction de l’APHP dans les hôpitaux ou encore ceux de La Poste, de l’enseignement public et autres…

Attaquer le statut du cheminot, y compris le caractère de fonctionnaire de l’agent de conduite, attaquer le service public du rail, le salaire, les horaires, les conditions de travail des cheminots, voire leur retraite aurait dû donner lieu à des luttes de classes d’ampleur, d’autant qu’on aurait pu imaginer les cheminots en profiter pour relier leur combat à celui de tous les fonctionnaires attaqués eux aussi, dénoncés et calomniés eux aussi par leurs directions, stressés aussi par des politiques agressives de l’encadrement, pressionnés pour augmenter le rendement, perdant des droits sociaux multiples.

Eh bien, rien de tout cela ne s’est produit : ni une grande lutte pour défendre le service public du Rail et contre la privatisation, ni pour défendre le statut du cheminot, ni contre les autres attaques antisociales des méthodes de direction violentes, et surtout rien qui propose aux cheminots d’étendre leur lutte aux autres catégories de travailleurs du service public, même pas aux travailleurs de la RATP, du RER, des trams, des bus et autres. Ni des enseignants, ni des hospitaliers, ni des postiers, ni des éboueurs, ni des fonctionnaires territoriaux pourtant grandement menacés par les restrictions de budgets, ni…, ni… !!! Au contraire, les luttes des cheminots eux-mêmes ont été divisées, en luttes sectorielles, en journées d’action, en luttes corporatives, en luttes régionales, en toutes sortes de subdivisions, suivant la catégorie, la revendication et autres…

Certains auraient cru que la CGT au moins serait capable de proposer une lutte radicale contre toutes ces politiques antisociales. Eh bien, c’est qu’ils n’avaient écouté que leurs espoirs et leurs illusions. Pourtant, il y avait un bon moyen de réaliser par avance que la CGT n’allait certainement pas mener de lutte contre la privatisation du service public du Rail et en faveur des cheminots.

En effet, avant que la « réforme de la SNCF » n’entre en action, un organisme de la direction de l’Etat devait présenter un rapport en vue de cette réforme et c’était le Conseil Economique Social et Environnemental, le CESE, organisme paritaire où sont représentés syndicats de salariés, syndicats patronaux et représentants de l’Etat. Il se trouve que les rapporteurs tournent et que le rapporteur de la question de la privatisation du Rail était celui de la CGT, un nommé Lepaon. Eh oui, c’est bien celui qui allait devenir ensuite le secrétaire général le plus contesté de la CGT.

Son rapport est tellement favorable à la privatisation qu’il a été voté à l’unanimité, non seulement par les syndicats de salariés les plus réactionnaires mais aussi par les syndicats patronaux et les représentants gouvernementaux. Il préconise surtout une méthode pour préserver la « réforme du rail » qui est une casse du rail public, qui évite le déclenchement d’une vraie lutte sociale. C’est cette méthode qui a été choisie et mise en œuvre. Non seulement, Lepaon n’a pas été dénoncé alors par sa centrale syndicale, non seulement il n’a pas été critiqué, mais il a ensuite été intronisé à la plus haute place du syndicat ! Même les groupes d’extrême gauche au sein des syndicats se sont refusés à relever le rapport de Lepaon, à le faire connaître aux cheminots, à le combattre et ils ne l’ont même pas rappelé lors de la candidature de Lepaon à la direction de la CGT.

La casse du rail public, comme la casse de tous les services publics, loin d’être le premier signe de l’impuissance et de la trahison qui marque la stratégie réformiste des centrales syndicales en période de crise systémique du capitalisme, en est le dernier symptôme. Il y a déjà eu la casse des retraites, des impôts, du code du travail, des droits sociaux, des chômeurs, de la démocratie bourgeoise, des banlieues et on en passe…

Ce n’est pas une trahison inattendue, ce n’est pas un faux-pas anodin. C’est un des points essentiels qui permettent aujourd’hui aux classes dirigeantes de revenir en arrière sur tous les avantages de la démocratie bourgeoise sans avoir à faire face, pour le moment, à une lutte de classe déterminée, amenant avec elle une prise de conscience correspondante et le développement des organisations de classe des travailleurs (comités, conseils, coordinations, élections de délégués de la lutte, etc…)

Non seulement, il ne faut pas combattre la casse du rail public sans combattre la casse de l’hôpital public, de la poste (service public), ni de l’enseignement et de la recherche publics, ni des services publics communaux, mais il ne faut pas séparer la lutte des cheminots des autres luttes de salariés du secteur privé. L’attaque de la bourgeoisie contre les travailleurs est un tout qui nécessite une réaction de classe et non des réactions corporatives.

Les classes dirigeantes suppriment le code du travail bourgeois, les services publics bourgeois, la démocratie bourgeoise, les aides sociales bourgeoises, et on ne les fera pas revenir en arrière. Il faut aller de l’avant : vers un code du travail prolétarien, des services publics prolétariens, une démocratie prolétarienne et un gouvernement prolétarien. C’est la seule perspective d’avenir face à une société bourgeoise sans avenir.

Messages

  • Ce n’est pas la neige, c’est le patron

    Si, le jour de la chute de neige, on a eu à Renault Guyancourt l’autorisation de partir de l’entreprise avant la fin de journée, ce n’est pour autant que tout est réglé. Tout d’abord, certains d’entre nous ont quand même été bloqués pendant des heures sur la N118 ou sur des nationales, des autoroutes, des routes ou dans des transports publics. Ensuite, les heures et jours perdus, le patron considère que c’est à nous de le prendre sur nos congés. Tout au plus, il laisse une petite latitude aux chefs pour ne pas faire trop de vagues. C’est l’Etat des patrons qui a décidé de casser la direction de l’Equipement, soi-disant en la départementalisant et sans moyens humains et financiers ou en matériel. A la moindre difficulté climatique, du coup, c’est la catastrophe. C’est aux patrons de prendre en charge les difficultés qui en découlent pour les salariés puisque c’est eux qui profitent de l’argent économisé par l’Etat, profits qui se réalisent par des aides à l’emploi, des aides à l’innovation, des aides à l’exportation, des aides à la recherche, des CICE et on en passe.

  • Il s’accroche

    Le PDG Ghosn s’est reconduit à son poste pour quatre ans ! La soupe est bonne, semble-t-il. Certes, le PDG a accepté de réduire ses revenus de 30%, mais 70% d’une fortune, c’est encore pas mal. Nous aussi on accepte le sacrifice… de gagner autant que le salaire "réduit" de Ghosn !

  • Officiellement, Carlos Ghosn accepte finalement une baisse de 30%. "J’ai dit très clairement à M. Ghosn que nous ne pouvions pas voter pour un dirigeant qui avait des rémunérations aussi élevées", explique Bruno Le Maire, successeur d’Emmanuel Macron à Bercy, sur CNews, qui s’attribue le mérite de cette baisse.

    Mais qu’en est-il vraiment de cette baisse de salaire ? En ce qui concerne la partie française de son salaire, en tant que patron de Renault – car le PDG est aussi à la tête des constructeurs automobiles japonais Nissan et Mitsubishi – il s’agit plutôt d’une baisse de 20% et non de 30%. Mais quand on regarde en détail, cette baisse apparente dissimule bien autre chose : en effet, Carlos Ghosn a accumulé au fil des ans des centaines de milliers d’actions de Renault, ce qui lui permet de considérablement gonfler son revenu en réalisant ses stock-options.

    "Le cours de l’action Renault a beaucoup augmenté ces dernières années, explique Loïc Dessaint, analyste dans une société de conseil en investissement. Le 16 décembre 2017, Carlos Ghosn a dégagé une plus-value de 6 millions d’euros sur l’exercice de stock-options. En 2020, il pourra même bénéficier de 8 millions supplémentaires s’il revend les 100 000 actions gratuites obtenues en 2016." Une rémunération en stock-options qui s’ajoute donc à son salaire de PDG. Cette addition de revenus lui permet de gagner environ 15 millions d’euros en 2017, une jolie somme comparée aux autres patrons du CAC 40.
    Carlos Ghosn est le maître de la discrétion dès qu’il est question de son salaire. Il a longtemps refusé de communiquer le montant de sa rémunération versée par Nissan. "Dévoiler le salaire de Carlos Ghosn au Japon était contraire aux coutumes et à la pratique japonaise", défend Louis Schweitzer, ancien patron de Renault. Une position peu crédible selon certains observateurs qui ne vise qu’à préserver le secret de la rémunération du PDG. Il a fallu que la loi japonaise s’impose pour que la transparence se fasse enfin. En matière de montages financiers, là aussi la discrétion règne, comme le montre l’affaire des super-bonus néerlandais révélée par l’agence Reuters en juin 2017.

    Un banquier d’affaire londonien aurait proposé à Carlos Ghosn un schéma permettant d’apporter un complément de rémunération aux six principaux dirigeants de "L’Alliance" Renault-Nissan-Mitsubishi, via une fondation aux Pays-Bas qui aurait capté 80 millions d’euros, permettant ainsi de contourner le contrôle des rémunérations par les actionnaires. Malgré le démenti de Carlos Ghosn, ce projet était bel et bien sur les rails. Carlos Ghosn maîtrise parfaitement les clés de ce capitalisme financier, ce que confirme un autre épisode.

  • Chez Renault, le syndicat Force ouvrière s’est intéressé aux flux financiers entre le siège français et les filiales du groupe (Belgique, Luxembourg, Russie, etc.) qui transitaient via une curieuse société, la Société financière et foncière, banque d’affaires dotée de 106 millions d’euros au moment de sa dissolution en 2009, sans contrôle des actionnaires. "Ces actifs ont été transférés non pas sur les comptes de Renault mais dans une plateforme virtuelle située en Suisse, s’étonne l’avocat Jean-Paul Baduel. Pour le moment il n’y a aucun élément qui permet de dire que c’est une caisse noire ou une caisse grise ou blanche. On est dans des opérations financières non expliquées."

  • Tout en cherchant à se concilier les autorités Carlos Ghosn souhaite un désengagement complet de l’État et veut récupérer les 15% de participation, ce qui permettrait une véritable fusion entre Renault et Nissan.
    L’exécutif réfléchit donc à une nouvelle architecture pour le groupe, mission confiée au secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, ancien membre du conseil d’administration du constructeur… celui-là même qui aurait été ciblé par la sécurité interne de Renault à l’occasion de l’affaire des faux espions. C’est lui désormais qui conçoit l’avenir de la gouvernance du groupe. Avec ou sans Carlos Ghosn.

  • Renault embauche et… ses effectifs baissent

    Inutile de chercher l’erreur, il n’y en a pas : Renault parvient à embaucher tout en faisant baisser ses effectifs et sans aucun miracle, bien entendu. Renault comptait 47.711 salariés dans l’Hexagone (au 31 décembre 2017), soit une augmentation de 3% en un an. Par rapport à 2005, les effectifs de Renault ont malgré tout diminué de 32% en France. Ainsi, Renault a perdu un tiers de ses salariés à Douai et en a divisé le nombre de salariés par deux à Flins. Cette année Maubeuge embauchera 127 salariés, Flins embauchera 350 salariés, Cléon embauchera 200 salariés et Douai embauchera 50 salariés mais cela ne compensera même pas les départs…

  • Ils nous offrent un… « merci »…

    La 100 000 ème Renault Zoe est sortie de l’usine de Flins la semaine dernière. Directeur de la division véhicule électrique, Gilles Normand, ne pouvait pas rater cette célébration. « (…) Je voudrais remercier spécialement les milliers de salariés de Renault, et tous les vendeurs, qui ont travailler dur pour que cela arrive. Et ce n’est que la fin du début… »

    Donc pour travailler dur et gagner des clopinettes, ce n’est que le commencement… si on se laisse faire…

  • Travailler à Renault, ça paie encore !

    Si cet adage ne convient pas à votre situation, c’est qu’il y a erreur, parce que le PDG, lui, a tiré profit de son « travail » à Renault-Nissan : il a entassé entre 120 et 130 millions depuis qu’il est à Renault. Combien ça fait de salaires d’après vous ? Vous pouvez en déduire que ce salarié travaille beaucoup ou bien qu’il est plus généreux pour sa propre paie que pour la notre. A chacun de tirer ses conclusions et d’agir en conséquence… En attendant, vous remarquerez que le PDG a encore menti en annonçant avoir baissé sa paie de 30% : en réalité, la part fixe du salaire va reculer de 19% en 2018, à 1 million d’euros contre 1,23 million les années précédentes.

  • Délires de marchandage

    Plus ça va, plus Renault nage en pleine illégalité en ce qui concerne le délit de marchandage avec les prestataires. Ces dernier n’y sont pour rien mais, de la manière dont c’est organisé et à ce degré de recours à la prestation, c’est infaisable sans contraindre le prestataire de réunir et commander des salariés Renault, de faire des projets en partie Renault et en partie prestataires, et encore comme cela, cela reste infaisable. La seule chose logique serait de proposer l’embauche Renault à ces prestataires alors que dans la réalité ceux-ci travaillent comme des intérimaires. Avec la rotation permanente des prestataires, il faut en plus sans cesse former des nouveaux !!!

  • Alors que la direction de Renault tente de cacher sa responsabilité dans les cancers de ses salariés, alors qu’elle cache encore l’amiante qu’on trouve dans ses bâtiments et leurs conséquences, on apprend que le PDG Ghosn de Renault qui dirige aussi Nissan y produit des véhicules contenant de l’amiante au Japon !!!

    Lire ici

  • Carlos Ghosn a été arrêté à Tokyo pour fraude fiscale, camouflage de revenus illicites, utilisation des biens de Nissan à des fins personnelles et Nissan va le démissionner de son poste !!! L’Alliance Renault-Nissan est menacée ainsi que tout l’immense édifice capitaliste automobile construit !!!!

  • Ghosn n’aurait ainsi déclaré que 4,9 milliards de yens (37 millions d’euros) au fisc, malgré des revenus qui se seraient élevés à 10 milliards de yens.
    Selon des détails de l’enquête qui ont fuité dans les médias, Nissan aurait également payé « des sommes considérables » pour acquérir des résidences au nom du patron de l’entreprise à Rio de Janeiro, Beyrouth, Paris et Amsterdam. Carlos Ghosn aurait également empoché des sommes déclarées au nom d’autres administrateurs.
    Le gouvernement français et le conseil d’administration (syndicalistes compris) a toujours couvert Ghosn et ils continuent, laissant croire à « un coup monté » contre lui !!!

  • Carlos Ghosn n’est plus président de Nissan. Convoqué, jeudi 22 novembre, pour une séance extraordinaire, le conseil d’administration du constructeur japonais a approuvé la proposition du directeur général, Hiroto Saikawa, de le démettre de ses fonctions de président du constructeur japonais.

    Le conseil s’est prononcé à l’unanimité pour sanctionner le dirigeant de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, arrêté lundi 19 novembre pour malversations financières. Mitsubishi, également présidé par M. Ghosn, devrait prendre une décision similaire lors d’une réunion de son conseil d’administration, prévue pour la semaine prochaine.

    Seul Renault maintient Ghosn en place de manière fictive tout en le remplaçant momentanément et en lui déclarant son soutien...

  • Ghosn avait été arrêté lundi pour avoir dissimulé ses revenus de président du conseil d’administration de Nissan à hauteur de 5 milliards de yens entre juin 2011 et juin 2015. Il lui serait désormais également reproché de les avoir minorés de 3 milliards de yens dans les trois exercices comptables suivants. Selon la loi japonaise, le procureur peut lancer une nouvelle procédure à l’encontre d’un suspect déjà en garde en vue si de nouveaux chefs d’accusation apparaissent.

    Carlos Ghosn est également suspecté de ne pas avoir déclaré un bénéfice de 4 milliards de yens (31,2 millions d’euros) dégagé par le biais de droit à la plus-value sur des actions, une méthode utilisée par les entreprises pour accorder un bonus à un dirigeant sur des bénéfices importants, a expliqué le quotidien économique Nikkei. L’agence de presse Kyodo a de son côté indiqué que Nissan avait payé la sœur de Carlos Ghosn 100.000 dollars (87.900 euros) par an depuis 2002 sans qu’il n’y ait aucune trace du travail de conseil qu’elle était censée effectuer pour le groupe.

    Le procureur général adjoint Shin Kukimoto a déclaré que l’affaire Ghosn était « l’un des types de crime les plus sérieux » compris dans le spectre de la loi financière de 2006, et que le magnat risquait jusqu’à 10 ans de prison. Jusque-là très respecté au Japon pour avoir redressé Nissan, celui dont la chute brutale a agité le monde des affaires a été révoqué jeudi par le constructeur japonais de ses fonctions de président du conseil d’administration.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.