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Les écrits d’Alexandra Kollontaï sur l’oppression des femmes

vendredi 8 juin 2018, par Robert Paris

Les écrits d’Alexandra Kollontaï contre l’oppression des femmes

Qui était Alexandra Kollontaï

Fille unique d’un général de l’armée tsariste nommé Mikhaïl Domontovitch, issu de l’aristocratie, Alexandra Domontovitch reçoit une éducation soignée et polyglotte. Ses origines partiellement caréliennes lui permettent d’acquérir une bonne connaissance de la culture et de la langue finnoises, ce qui orientera sa carrière à partir de 1939.

Après avoir refusé, à l’âge de 17 ans, un mariage arrangé, elle épouse à l’âge de 20 ans un jeune officier dont elle est éprise, qui lui donnera un enfant et son nom en 1893. En 1896, lassée de la vie de couple, elle rompt avec son milieu d’origine et part étudier l’économie politique à l’Université de Zurich, où elle devient progressivement marxiste. Appréciant les voyages, elle parcourt l’Europe, notamment la France, l’Allemagne et l’Italie. Elle se lie avec Lénine et Gueorgui Plekhanov, en exil en Suisse, ainsi qu’avec d’autres figures révolutionnaires, à l’instar de Rosa Luxemburg en Allemagne ou Paul Lafargue en France, dont elle prononcera l’éloge funèbre en 1911

Kollontaï participe à la première conférence de l’Internationale socialiste des femmes, le 17 août 1907, à Stuttgart (Allemagne). En 1910, elle accompagne la femme politique allemande Clara Zetkin (qu’elle aide à créer la Journée internationale des femmes, le 8 mars) à la deuxième conférence qui se tient à Copenhague ; elle y représente les ouvrières du textile de Saint-Pétersbourg. Elles y rencontrent Inès Armand et Rosa Luxemburg. C’est là qu’est adoptée la décision de fêter chaque 8 mars, la Journée internationale des femmes. Méprisant « les dogmes vétustes de la morale bourgeoise hypocrite », dans ses écrits comme dans sa vie, elle assume avec bonheur ses liaisons amoureuses, choquant Lénine, entre autres. Elle investit tous les terrains, sur le plan international, pour donner crédibilité à la révolution bolchevique.

Multipliant avec succès conférences et meetings, elle revient en Russie en mars 1917 ; seule femme au comité central bolchevik, elle se prononce pour l’insurrection d’Octobre. L’action des femmes et de Kollontaï, Commissaire du peuple à l’Assistance publique, permet d’obtenir le droit de vote et d’être élues, le droit au divorce, l’accès à l’éducation, un salaire égal à celui des hommes, des congés maternité. Elle fait aussi adopter le mariage civil, l’égalité entre enfants légitimes et naturels, le droit à l’avortement (obtenu en 1920, il sera supprimé en 1936 par Staline).

Kollontaï entra dans le nouveau gouvernement comme Commissaire aux services sociaux. Cette fonction lui permit de participer à l’élaboration de nouvelles lois reconnaissant la femme comme citoyenne dotée des mêmes droits que l’homme. Le mariage civil fut introduit six semaines après la révolution ; dans l’année, le nouveau code matrimonial établit devant la loi l’égalité entre mari et femme : il supprima les distinctions entre enfants légitimes et illégitimes. Les procédures de divorce furent grandement facilitées, permettant son obtention immédiate sur la base d’un accord mutuel – ou au tribunal en cas de désaccord. Les femmes divorcées au chômage ou en difficulté financière bénéficiaient d’allocations.

En janvier 1918 fut officiellement créé le « Département pour la protection de la maternité et de l’enfance ». Cet organisme se chargeait de garantir l’assistance aux femmes enceintes et aux jeunes mères ; il veillait au respect de la législation. Celle-ci prévoyait notamment : un congé maternité de 16 semaines ; la dispense des travaux trop pénibles ; l’interdiction des mutations géographiques et des licenciements des femmes enceintes ; l’interdiction du travail de nuit pour les femmes enceintes ou ayant récemment accouché ; l’accès à des cliniques appropriées à la maternité, à des cabinets de consultation et à des crèches.

Les commissions établies au Congrès de 1917 furent étroitement impliquées dans la conception et la mise en œuvre de ces réformes. Elles étaient composées de représentants des « soviets d’ouvriers, de soldats et de paysans », de délégués des organisations des travailleurs et de spécialistes des problèmes de l’assistance sociale de l’enfance. L’attention particulière, notamment des bolcheviks, portée aux problèmes des femmes montre l’importance accordée à ce champ d’intervention, qui ne se limitait plus à quelques militantes isolées et particulièrement impliquées. Les commissions se consacrèrent surtout à encourager l’adoption des réformes par la population elle-même, car celle-ci devait surmonter de vieux préjugés – vestiges de l’ancien esclavage du capital.

Alexandra Kollontaï, première Commissaire du peuple pour le Bien-être Public et dirigeante du Zhenotdel (section des femmes au Comité Général Central) en URSS, était une militante expérimentée et une des figures féministes du bolchevisme. Le Président de l’Association Nationale des Manufacturiers réaffirma cette crainte dans un discours donné à la conférence du Département du Travail sur les femmes actives en 1926, où il déclarait que « Madame Kollontaï, dont le quartier général est à Moscou mais dont la paroisse est le monde, exerce une très grande influence, si ce n’est une influence majeure » sur certaines activités des organisations de femmes américaines. (Il ajouta, de façon calomnieuse, que Kollontaï vivait avec son huitième époux !). Des attaques similaires furent menées par les membres des Woman Patriots, une organisation active dans la « Peur des Rouges » dont le journal, The Woman Patriot, était « dédié à la défense de la Famille et de l’État contre le Féminisme et le Socialisme ».

Alexandra Kollontaï dans la presse française

Ses écrits sur la question de l’oppression des femmes :

Les problèmes de la prostitution (1909)

Les bases sociales de la question féminine (1909)

La famille et l’Etat communiste (1918)

Résolution sur le rôle des femmes travailleuses (1919)

La journée internationale des femmes (1920)

L’Affranchissement de la Femme par le Travail (1920)

La dernière esclave (1921)

La Conférence des Organisatrices-Communistes des Femmes de l’Orient (1921)

La propagande parmi les femmes (1921)

Conférences à l’université Sverdlov sur la libération des femmes (1921)

Le mouvement féministe et le rôle de la femme travailleuse dans la lutte de classe (1921)

Le rôle de la femme dans le système économique de l’esclavage (1921)

Les origines de la "question des femmes" (1921)

La dictature du prolétariat : le changement révolutionnaire de la vie quotidienne (1921)

Lettre à la jeunesse laborieuse (1923)

Autobiographie (1925)

Récit de sa vie (1926)

Коллонтай Александра Михайловна - Большая любовь (1927)

Коллонтай Александра Михайловна

The Love of Worker Bee

Il cambiamento rivoluzionario della vita quotidiana - Alexandra Kollontai

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