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Dix ans pendant lesquels la BCE a volé au secours du grand capital en Europe…

mardi 24 juillet 2018, par Robert Paris

Dix ans pendant lesquels la BCE a volé au secours du grand capital en Europe…

En 2018 :

La BCE a lancé depuis 2007 de multiples plans de sauvetage et elle montre en 2008 qu’elle est loin d’être rassurée par leurs effets… prônant un mandat élargi pour le fonds de sauvetage de la zone euro renforcerait la stabilité financière de l’Union européenne, fournirait un financement plus rapide aux Etats membres en crise et pourrait apporter le soutien nécessaire en termes de trésorerie aux banques défaillantes pendant leur liquidation.

Dans un article du journal Le Figaro, on lit : « Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a officialisé un programme de rachat massif d’actifs de 60 milliards d’euros par mois de mars 2015 jusqu’à fin septembre 2016 au plus tôt. La BCE prête à des achats illimités d’actifs. Mario Draghi n’a pas tergiversé. Le Président de la BCE a annoncé dès le début de la conférence un programme de rachat d’actifs de 60 milliards d’euros par mois de mars 2015 jusqu’à fin septembre 2016 au plus tôt, soit un QE d’au minimum 1100 milliards d’euros. Les achats d’obligations souveraines seront réalisés au prorata de la répartition du capital de la BCE, c’est-à-dire qu’un montant réduit sera consacré au rachat des dettes des plus petits pays comme la Grèce. Le consensus misait sur un montant mensuel limité à 50 milliards. Par ailleurs, la BCE va encore abaisser le taux des opérations de refinancement offertes aux banques (LTRO). »

Confrontée fin 2014 à une croissance apathique et à un risque de déflation, un poison pour l’économie capitaliste, la BCE avait décidé de faire tourner la planche à billets et de se lancer dans de massifs achats d’actifs, à partir de mars 2015. Depuis mars 2016, les taux sont quant à eux scotchés à leur niveau le plus bas pour faciliter la distribution de crédit et soutenir l’investissement.

En 2017 :

Merci la BCE ! Que de jolis cadeaux aux banques, sur notre dos !!!

Les banques européennes se voient proposer par la BCE des prêts à 4 ans à des taux de -0,4 %.

Ces prêts de très longue durée à taux très avantageux accordés aux banques qui s’engagent à faire crédit à l’économie (ou « TLTRO » dans le jargon monétaire).

C’est tout ce que le système a trouvé pour pousser les banques à faire crédit, ce qui est, normalement, leur rôle. Mais le rôle d’investisseur, les capitalistes n’en veulent plus. Il faut les payer en plus pour qu’ils le fassent !!!

Dites-nous après cela que c’est une crise « classique » !!!

Près de 500 banques européennes ont saisi cette opportunité d’emprunter à taux négatif pour 4 ans.

Ces banques gagnent de l’argent rien qu’en empruntant à la BCE...

Elles ne cherchent plus à gagner en investissant...

La BCE a acheté plus de 2.000 milliards d’euros d’actifs au cours des deux dernières années. Ce programme d’achats, appelé assouplissement quantitatif (quantitative easing ou QE), doit s’achever à la fin de l’année. Mais les responsables de la zone euro ont décidé en juillet d’ajourner pour l’instant les discussions sur les prochaines étapes, entretenant ainsi volontairement le flou sur les décisions qu’ils pourraient prendre entre septembre et décembre.

La BCE offre aux banques européennes des taux négatifs, c’est-à-dire de leur donner de l’argent en leur demandant de bien vouloir accepter de prêter aux entreprises, ce qui sous-entend que, sans ces prêts, elles ne le font pas et que toutes les aides précédentes des Etats et de la BCE aux banques européennes n’ont pas suffi à les pousser à investir leurs capitaux !!! Et tout cela alors que les prêts que font les banques européennes, eux ne sont pas à taux faibles, ni à taux zéro et encore moins à taux négatif ! Quelle meilleure démonstration que, spontanément et sans aide étatique ou institutionnelle, le grand capital refuse aujourd’hui de s’investir, quitte à scier lui-même la branche sur laquelle il a été si longtemps assis ?

Il a ainsi fallu que la BCE propose aux banques européennes des taux d’intérêts négatifs (en somme fasse cadeau de millions d’euros aux banques) pour obtenir qu’elles s’engagent à aider les investissements éventuels de leurs clients, sans d’ailleurs de garantie exigées en ce sens !!!

Un rapport « de réflexion et d’analyse » de la BCE de Francfort dans un document de 58 pages publié le 8 novembre 2017 annonce que se profile un très grave krach financier à l’horizon. Il prévient les financiers que les Etats ne disposeront pas des moyens d’intervenir comme ils l’avaient fait en 2008 et dans les années qui ont suivi. Il rappelle que les banques auront alors le droit de rétention de la totalité des comptes en banques des particuliers, de tous les comptes et de toutes les épargnes, sans en excepter une petite partie. La garantie d’une somme par les Etats sera alors un mensonge pieux, puisque les Etats n’auront même pas les moyens financiers de sauver banques, trusts, bourses et monnaies ! La directive européenne DRRB (directive sur le redressement et la résolution des banques) y autorisait déjà les banques européennes, et la loi Sapin 2 y autorise déjà très officiellement les banques françaises.

Depuis 2011, la Banque centrale européenne a injecté plus de 4.000 milliards d’euros dans l’économie de la zone euro, sans toutefois faire repartir l’inflation.

Où sont passés les milliards d’euros dépensés par la Banque centrale européenne ? Entre le programme de rachat d’actifs publics et privés, et les opérations de refinancement de long terme, ce sont près de 4.000 milliards d’euros qui ont été injectés en zone euro depuis 2011. Cela représente plus d’un tiers du PIB de la zone ! La BCE espérait ainsi atteindre l’objectif d’une inflation de 2 %... en vain. En fait, les milliards de la BCE se sont en partie égarés en route.

Il faut bien se souvenir qu’en 2011, la BCE est contrainte d’intervenir car on craint un effondrement du crédit. En effet, avec la crise de la dette de la zone euro, les fonds monétaires américains se retirent et les banques de la zone - les françaises en tête - se retrouvent en manque criant de liquidités. De ce point de vue, l’intervention de la BCE démarrée en 2011 fut bénéfique : rapporté au PIB, le niveau d’endettement des entreprises non financières de la zone euro a été globalement maintenu depuis. En revanche, on ne constate pas de hausse de l’endettement - même récente - des entreprises. Il faut dire que sans l’appui de la politique budgétaire, corsetée par les plans d’austérité des Etats, la politique monétaire a révélé ses limites en Europe, contrairement aux Etats-Unis qui ont actionné tous les leviers pour relancer leur économie.

En outre, la BCE n’a pas été aidée par les banques qui n’ont pas suivi le mouvement : une grande partie de leurs liquidités glanées auprès de la BCE ont été épargnées auprès… de cette même BCE ! C’est donc retour à l’envoyeur ! Les dépôts des banques de la zone euro à la BCE sont ainsi passés d’un peu plus de 300 milliards d’euros début 2011 à près de 2.000 milliards d’euros aujourd’hui ! Mais alors pourquoi ont-elles préféré stériliser leur cash plutôt que de le prêter à l’économie productive, comme c’est théoriquement leur rôle ? Pour respecter leur ratio de liquidité : le fameux LCR. Ce ratio demande aux banques de mettre en réserve suffisamment de dépôts pour résister à une crise de liquidité importante durant 30 jours.

En 2016 :

La Banque centrale européenne a commencé mercredi 8 juin 2016 à racheter de la dette d’entreprises privées. Jusqu’à présent elle ne reprenait que de la dette publique, c’est à dire celle des Etats. Ce nouvel outil entre les mains de la BCE risque de créer la polémique.

Dans les faits, la Banque centrale européenne rachète ce que l’on appelle des "obligations corporate", un produit financier émis par une société privée auprès d’un investisseur pour lever des fonds et procéder généralement à des acquisitions ou rembourser des crédits.
En réalité, ce nouveau système mis en place par la BCE revient à financer directement des mastodontes, des groupes pharmaceutiques, des constructeurs automobiles, des compagnies aériennes pour les aider à investir.

L’argent injecté à des taux négatifs par la Banque Centrale Européenne dans nos banques, sensé financer l’économie, est replacé sur des bons du trésor allemands garantissant un rendement positif aux banques françaises. Ceci toujours en vue de recomposer leurs fonds propres. Elles bénéficient du coup d’un effet de levier fantastique, puisqu’elles sont alimentées avec de l’argent à taux négatif par la Banque Centrale Européenne et le replacent sur des bons allemands à taux positif. Sans évoquer le cas des start-ups qui ne réalisent pas de chiffre d’affaires, malgré les beaux discours de la French Tech, elles n’ont droit à rien du tout. Le principe de fonctionnement des Banques Françaises est plus que jamais : « prendre aucun risque ».

Le montant des actifs détenus par la Banque centrale européenne (BCE) a atteint la semaine dernière le seuil symbolique des 1.000 milliards d’euros après 18 mois de rachats de dette souveraine des pays de la zone euro. La BCE a racheté pour 11,14 milliards d’euros d’obligations d’Etat lors de la semaine au 2 septembre, sur un total de 13,75 milliards d’euros de titres acquis.
Un an et demi après le lancement de ce programme d’assouplissement quantitatif (QE), destiné à relancer l’activité et à redresser l’inflation dans la zone euro, les résultats sont... plus que nuls, négatifs en termes économiques !!!

2015 :

Démontrant ainsi que rien n’est réglé dans l’économie capitaliste, la BCE va maintenir le cap des rachats d’actifs, de titres pourris et de dettes…Quant à la FED, elle inquiète les investisseurs américains qui marquent leur défiance… Là non plus, rien n’éest réglé.

La BCE (Banque centrale européenne) va racheter 60 milliards d’euros par mois de dette publique et privée dès mars 2015 et jusqu’en septembre 2016. Soit 1140 milliards d’euros en 19 mois.

Le conseil des gouverneurs "a décidé de lancer un programme élargi de rachats d’actifs", a annoncé Mario Draghi, président de la BCE, lors de sa conférence de presse à Francfort, lançant l’offensive monétaire tant attendue de la BCE.

Version moderne de la planche à billets, un tel programme dit d’"assouplissement quantitatif" est souvent désigné par son acronyme anglo-saxon "QE". Déjà utilisé par la Banque centrale du Japon et la Fed américaine, il consiste à injecter des liquidités pour peser sur les taux d’intérêt, afin de relancer l’activité économique par le biais du crédit, et faire remonter les prix.

Attendue depuis des semaines, l’annonce de la BCE a fait chuter l’euro : celui-ci s’enfonçait à des niveaux inédits depuis plus de 11 ans face au dollar. Vers 17h45, la monnaie unique européenne valait 1,1375 dollar, après une chute jusqu’à 1,1369 dollar quelques instants auparavant, à son niveau le plus bas depuis début septembre 2003.

La BCE injecter 1100 milliards pour aider la zone euro...
Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a officialisé un programme de rachat massif d’actifs de 60 milliards d’euros par mois de mars 2015 jusqu’à fin septembre 2016 au plus tôt.
Les achats d’obligations souveraines seront réalisés au prorata de la répartition du capital de la BCE, c’est-à-dire qu’un montant réduit sera consacré au rachat des dettes des plus petits pays comme la Grèce.

Jeudi 22 janvier. Cette date devrait rester gravée dans l’histoire de la zone euro comme le jour où la Banque centrale européenne (BCE) a appuyé sur le bouton nucléaire de la politique monétaire. Comme le jour de la victoire de son patron italien, Mario Draghi, sur les plus orthodoxes de son comité de politique monétaire. Comme le jour où elle a enfin annoncé que l’eurosystème allait racheter massivement de la dette publique sur les marchés pour inonder l’économie de ses euros...

"Nous nous trouvons dans une situation où nous devrions abaisser encore plus le taux directeur [le coût pour emprunter de l’argent, NDLR], mais ce n’est plus possible", a expliqué Mario Draghi dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Die Zeit, publié la semaine dernière. À zéro, les taux ne peuvent effectivement pas devenir négatifs. "À ce moment-là, nous devons avoir recours à des mesures non conventionnelles, c’est-à-dire modifier la taille et la composition du bilan de la BCE." Ce que les spécialistes appellent "quantitative easing" (QE). En clair, Mario Draghi fait marcher la planche à billets, en prenant de la dette publique en pension dans ses comptes en garantie....

La Banque centrale européenne fera "tout ce qu’il faut [whatever it takes] pour sauver l’euro", avait lancé le successeur de Jean-Claude Trichet devant des investisseurs anglo-saxons médusés, à Londres. Avant de présenter, début septembre, l’arme censée incarner cette promesse. En cas de demande d’un pays en difficulté, et sous de strictes conditions de réformes, la BCE rachèterait sa dette publique sur les marchés, pour un montant a priori illimité. Jamais déclenchée, l’arme n’en a pas moins fonctionné : les investisseurs ont été convaincus qu’aucun État ne ferait faillite puisque la BCE était prête à avaler une grande partie des obligations qu’il émettrait sur le marché en la rachetant aux investisseurs.

D’ores et déjà, pourtant, les attentes des investisseurs apparaissent disproportionnées. "Nous craignons que l’impact économique déçoive", préviennent les économistes de la Société générale, dans une note du 16 janvier. Ils estiment même que le "quantitative easing est cinq fois moins efficace dans la zone euro qu’aux États-Unis". Normalement, la baisse des taux d’intérêt sur les dettes souveraines doit entraîner un report des investisseurs vers les actions, devenues beaucoup plus rentables. Mais les taux sont déjà au plus bas, particulièrement pour la dette des pays "coeur" de la zone euro. Ils ne peuvent donc pas tellement baisser davantage. Les "effets richesses" liés à une hypothétique hausse des marchés actions devraient de toute façon être limités par la faible détention d’actions en direct par les ménages ainsi que par un financement des entreprises très dépendant du crédit bancaire.

La Banque centrale européenne devrait lancer ce jeudi un plan massif de rachat de dette publique pour tenter de ranimer la croissance en zone euro. Cela s’appelle faire du "quantitative easing". Même les taux directeurs négatifs (le loyer de l’argent) ne sont pas parvenus à faire repartir la machine du crédit. C’est ce qui pousse Mario Draghi à agir désormais sur la "quantité" de monnaie en circulation plutôt que sur son "prix". Or pour augmenter la masse monétaire, nul n’est besoin d’imprimer des billets : la méthode moderne consiste en effet à racheter de la dette, publique ou privée. Les anglophones appellent cela faire du "quantitative easing" (de l’"assouplissement quantitatif", en français), mais les initiés parlent simplement de "QE". La Réserve fédérale américaine (FED) (en 2009, 2011 et 2013) et la Banque d’Angleterre (en 2009 et 2010), confrontés aux mêmes difficultés économiques que l’Europe, se sont lancées dans cette aventure monétaire. La BCE s’est toujours refusée jusqu’ici à racheter à grande échelle de la dette souveraine des Etats européens. En se prêtant à cette forme de "quantitative easing", elle sort clairement de sa mission traditionnelle…

L’annonce la semaine dernière par la Banque centrale européenne (BCE) qu’elle allait accélérer ses achats d’actifs en vertu de son programme d’assouplissement quantitatif a fourni un nouvel aperçu révélateur de l’état des marchés financiers mondiaux. Cela met en évidence leur volatilité et l’absence de plan d’ensemble des autorités financières, soi-disant en charge, qui se précipitent d’un point chaud à l’autre, cherchant à empêcher l’éruption d’une nouvelle crise.

La décision d’accélérer les achats en mai et juin est venue en réponse à une baisse majeure des obligations allemandes à 10 ans, les Bunds. Leur rendement, qui change dans une relation inverse au prix, a bondi de près de zéro à plus de 0,55 pour cent en quelques jours.

Annonçant la décision lundi dernier, Benoit Cœuré, membre du directoire de la BCE, a dit que ce n’était pas le retournement des cours des Bunds ou d’autres obligations souveraines qui inquiétait, mais la rapidité avec laquelle il s’est produit car c’était un autre signe de « volatilité extrême » et de « liquidité réduite ». En d’autres termes, la BCE craint que si la vente prenait de l’ampleur, ceci pourrait être le début d’une crise majeure et donc qu’il était nécessaire d’intervenir.

La réaction des marchés financiers à la promesse de financement accru de la BCE indique la montée du parasitisme qui est devenu le trait principal des marchés financiers et d’une façon plus générale, de l’économie mondiale.

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi avoir alloué 97,8 mds EUR à 143 banques européennes, beaucoup plus qu’attendu, dans le cadre de son troisième prêt de long terme (TLTRO).

Les analystes interrogés par l’agence Bloomberg tablaient en moyenne sur une souscription de 40 milliards d’euros.

Les TLTRO (Targeted longer-term refinancing operations), ancienne mesure phare de la BCE pour relancer la très faible dynamique des prix en zone euro, sont proposés aux banques depuis septembre 2014, à raison d’un part trimestre, à la condition expresse que celles-ci accordent davantage de crédits aux ménages et aux entreprises.
Au fait, pourquoi les banques se sont jetées sur ce prêt ?!!!

En 2014 :

La banque centrale européenne a pris une décision historique : la BCE a abaissé une nouvelle fois son principal taux directeur. Il s’agit du taux de refinancement, autrement dit le taux auquel empruntent les banques privées auprès des banques centrales pour se refinancer à court terme. Ce dernier passe à 0,15%, contre 0,25% jusqu’ici. La BCE a aussi décidé de baisser un autre taux directeur : le taux de facilité de prêt marginal, qui sert comme taux d’intérêt pour le marché monétaire lorsque les banques empruntent de l’argent à la BCE en dehors des opérations de refinancement. Il passe de 0,75% à 0,40%. Les banques centrales continuent donc à dépenser des milliers de milliards soi-disant pour sauver le capitalisme et les journaux dits économiques ne tarissent pas d’éloge sur la confiance de ces banques centrales dans le système !!!

En 2014, le capitalisme se porte tellement bien en Europe qu’il lui faut encore plus de perfusions et plus massives...

La Banque centrale européenne a abaissé une nouvelle fois son principal taux directeur. Il s’agit du taux de refinancement, autrement dit le taux auquel empruntent les banques privées auprès des banques centrales pour se refinancer à court terme. Ce dernier passe à 0,15%, contre 0,25% jusqu’ici. La BCE a aussi décidé de baisser un autre taux directeur : le taux de facilité de prêt marginal, qui sert comme taux d’intérêt pour le marché monétaire lorsque les banques empruntent de l’argent à la BCE en dehors des opérations de refinancement. Il passe de 0,75% à 0,40%.

Surtout, la BCE a pris une décision inédite : le taux de dépôt est désormais négatif à -0,1%. La BCE permet en effet aux banques privées de placer leurs surplus de liquidités chez elle et les rémunèrent pour cela. Désormais, elles devront payer ce service. Autrement dit, si la BNP, le Crédit Agricole ou la Société Générale placent 1 million d’euros auprès de la BCE, elles n’en récupéreront que 999.000 euros le lendemain. C’est une première historique pour une grande banque centrale.

Enfin, la BCE a également pris une autre série de mesures, dont l’une des plus importantes est la création de LTRO dit "targeted" ("ciblés") à 4 ans pour au moins 400 milliards d’euros. Ces "long term refinancing operations" ("opérations de refinancements à long terme") correspondent à des prêts à long terme (contrairement aux autres prêts dont la durée ne dépasse pas quelques jours ou quelques semaines) qu’accorde la BCE aux banques. Le but de ces prêts est à l’origine de débloquer la situation quand les banques se méfient des autres établissements et refusent de se prêter entre elles. Autrement dit quand le marché interbancaire est grippé. Mais, nouveauté, ces nouveaux LTRO (contrairement à ceux de 2011 et 2012) sont conditionnés. Plus les banques auront prêté de l’argent (à des ménages ou des entreprises), plus elles pourront bénéficier de ces LTRO ciblés.

Le 6 novembre 2014

« Le signe qu’attendaient désespérément les marchés. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a déclaré jeudi que l’institution préparait de nouvelles mesures « au cas où elles s’avéreraient nécessaires ». Il a aussi rappelé que les rachats d’actifs prévus allaient avoir un « impact notable sur le bilan de la BCE  », un bilan qui devrait « revenir vers ses niveaux du début 2012 ». Une perspective qui a entraîné un vif retrait de l’euro jusqu’à 1,2405 dollar, son plus bas niveau depuis août 2008. Jusqu’ici le président de la BCE avait refusé de donner raison aux rumeurs sur un possible programme d’achat d’obligations d’entreprises, ou mieux, de dette souveraine. Sa politique était claire : attendre d’observer les effets des mesures déjà en cours de soutien au crédit (achat de crédits titrisés et d’obligations sécurisées). Mais il fait face à une pression de plus en plus insistante pour doper encore plus son arsenal d’outils anticrise. Jeudi, l’organisation des pays développés OCDE a appelé la BCE à renforcer sa politique de soutien à l’économie, et s’est même permis d’évoquer spécifiquement des rachats d’obligations d’Etat. S’il a finalement, selon ses propres mots, « fait un pas de plus » vers ces nouvelles mesures en s’attelant à leur préparation, Mario Draghi a rappelé ses conditions. Il ne les envisagera que si les outils actuels sont inefficaces, et que les perspectives d’évolution des prix se dégradent encore. Dans une veine toujours aussi « dovish » (« colombe »), c’est-à-dire en faveur d’une politique accommodante, le président de la BCE a également souhaiter balayer les craintes sur un désaccord interne quant au possible rachat de dette souveraine, le fameux « quantitative easing » à l’américaine. Les banquiers centraux sont « unanimes dans leur détermination à utiliser d’autres mesures non-conventionnelles » que celles déjà à l’oeuvre « si nécessaire », a-t-il répété. Une façon de répondre aussi à la rumeur d’une fronde interne des gouverneurs qui ne font pas partie du cercle proche du président et contestent son mode de fonctionnement, notamment ses prises de décision qui ne serait pas assez collectives. La Banque centrale européenne (BCE) a par ailleurs choisi de maintenir son principal taux directeur à 0,05 %, le plus bas historique. Elle l’avait abaissé à ce niveau en septembre dernier. Une décision qui n’a pas surpris les analystes : l’institution ne peut pas vraiment se permettre de baisser plus son taux, et vu les mauvaises prévisions de croissance publiées cette semaine par la Commission européenne, il n’est pas encore l’heure de songer à le remonter.

La BCE disposait déjà d’un arsenal d’outils anticrise, la plupart lancés récemment, les autres prévus pour les mois qui viennent. Au début de l’été, elle a abaissé ses taux directeurs (en utilisant pour la première fois un taux négatif), et en septembre, elle a initié son grand programme de refinancement des crédits bancaires (TLTRO), dont le deuxième volet est attendu en décembre. Surtout, elle a commencé lundi dernier à acheter des obligations bancaires titrisées (covered bonds). Elle prévoit aussi d’entrer sur le marché des ABS (asset-backed securities). Or, dans les deux cas, ces titres sont émis exclusivement par des banques. Parce qu’ils comportent des garanties, ils sont peu risqués. Acheter des obligations d’entreprises se révélerait plus complexe. « La dernière chose dont nous avons besoin, c’est d’un autre acheteur marginal d’obligations d’entreprises » a déploré un stratégiste d’UBS dans une note à ses clients rapportée par Bloomberg. « Pourquoi la BCE voudrait-elle s’engager de la sorte, et quelle dose de risque sans garantie voudrait-elle assumer ? ».

Le 7 novembre 2014

« Mario Draghi a fait endosser par son conseil la nécessité d’agir massivement. Les stimulus gonfleront les actifs de l’Eurosystème de 1.000 milliards d’euros. La prétendue révolution de palais au sein de la Banque centrale européenne a fait pschitt. Si le style de management et de communication de son président, Mario Draghi, avait été critiqué, selon l’agence Reuters, par des membres du Conseil des gouverneurs aux abords de la réunion mensuelle de la BCE, le président de la banque centrale a remis hier de l’ordre et fait la démonstration de l’unité et de la préparation du conseil à agir davantage si nécessaire. Il a jugé les divergences d’opinion entre gouverneurs « normales ». « Il n’y a pas de ligne nord-sud, pas de coalition » dans le conseil, a-t-il assuré. Alors que le taux directeur a été laissé à son niveau de 0,05 % et qu’aucune nouvelle mesure exceptionnelle n’a été annoncée, la BCE prépare le terrain pour de nouveaux types d’intervention. Il a été demandé aux personnels internes et à des comités des banques centrales de l’Eurosystème de réfléchir à de nouvelles mesures à appliquer, sans date limite fixée à leurs travaux. Pour déclencher de nouveaux stimulus, il faudrait que les mesures en cours ne suffisent pas et que les attentes d’inflation à moyen terme se dégradent, a ajouté le banquier italien. Les mesures déjà décidées, entre injections de liquidités aux banques et rachats d’actifs, vont avoir un effet progressif sur la taille du bilan consolidé des banques centrales de la zone euro, en le rehaussant à son niveau de début 2012 (3.023 milliards d’euros en mars 2012). Cet objectif figure dans le compte-rendu de la réunion de politique monétaire d’hier, lequel a été endossé par l’ensemble du Conseil des gouverneurs. La même idée, lâchée en septembre par Mario Draghi, sans concertation semble-t-il avec le conseil, avait été un sujet d’irritation en interne. Pour revenir au niveau de 2012, le bilan globalisé des banques centrales de l’Eurosystème devrait en l’occurrence grossir de près de 1.000 milliards d’euros, en se référant à la situation arrêtée à fin octobre dernier. Un signal fort aussitôt salué par les investisseurs.

Pour parvenir à cet objectif, il faudrait que les banques viennent en nombre se refinancer à bon prix au guichet de la BCE, et ce dès décembre prochain. De même, il apparaît nécessaire que le marché moribond des rachats de titres de dette adossés à des actifs (ABS) comme celui des obligations sécurisées de banque connaissent un regain d’émissions. Mais nombre d’économistes, ne croyant pas à ces hypothèses, estiment que la BCE sera obligée d’user davantage d’outils non conventionnels dès la fin de l’année ou début 2015. Selon les déclarations de Mario Draghi, il doit y avoir une corrélation entre la taille attendue du bilan et le niveau des attentes d’inflation sur le moyen terme. Celles-ci sont depuis plusieurs mois sur une pente dangereuse en menaçant de décrocher de l’objectif du mandat de l’institution (2 %). Aussi, l’OCDE voudrait que la BCE renforce encore sa politique de soutien jusqu’à racheter des obligations d’Etat, afin que l’inflation et la croissance reviennent sur les rails. Mais la BCE voudra d’abord voir les effets des mesures visant d’autres catégories d’actifs. Pour la suite, Mario Draghi a ouvert la porte à d’autres types d’interventions : « Si nous croyons que ce n’est pas du financement d’Etat [ce qui est interdit, NDLR], c’est dans notre mandat. »

Le 23 novembre

« Le plan de relance de 300 milliards d’euros des investissements en Europe devrait être présenté mercredi à Strasbourg. Le président de la Commission veut créer un fonds de 20 milliards financé par le budget européen et la Banque européenne d’investissement. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker veut présenter mercredi à Strasbourg devant les eurodéputés son plan d’investissement de 300 milliards d’euros destiné à relancer la croissance économique dans l’Union européenne. Membre du Parti populaire européen (PPE), le Luxembourgeois a obtenu l’appui des sociaux-démocrates avec ce projet. Ce week-end, les négociations se poursuivaient à Bruxelles sur les détails du plan. Il n’y aura pas de fonds miraculeux de 300 milliards, mais un projet bien plus modeste et pragmatique. Car trouver cette somme tient de la gageure : créer un fonds qui relance l’investissement, sans compter sur des mises de fonds des Etats membres, déjà aux prises avec la difficile réduction de leur déficit budgétaire et alors que l’Union elle-même n’arrive pas à boucler son budget face à plus de 30 milliards d’arriérés de paiement. Pour mettre en œuvre 300 milliards d’investissements nouveaux sur trois ans, Bruxelles créerait un nouveau fonds européen alimenté par une vingtaine de milliards d’euros seulement. Le capital serait alimenté par le budget européen et la Banque européenne d’investissement (BEI). D’autres banques publiques seraient invitées à rejoindre le tour de table, comme la Caisse des Dépôts et Consignations en France ou KfW en Allemagne, sur une base volontaire. Ce fonds, administré par la BEI, permettra de financer des projets plus risqués que ce qu’elle fait actuellement, en apportant des garanties sur les premières pertes des projets financés. La Commission européenne et la BEI misent ainsi sur un effet de levier de 15 : pour 1 euro de financement européen 15 euros d’investissements, ce qui va susciter maintes déceptions. En France, le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, avait réclamé un effet de levier de 5. Mais l’Europe étant fauchée, Jean-Claude Juncker plaidera sa cause en prenant appui sur la dernière augmentation de capital de la BEI de 10 milliards d’euros réalisée en 2012. Selon le président de la banque, Werner Hoyer, elle a permis de prêter 60 milliards d’euros et d’entraîner une participation de 120 milliards de financements privés et publics supplémentaires, si bien que l’effet de levier a atteint 18 fois la mise initiale. Avec 20 milliards, rien n’interdit d’atteindre 300 milliards de projets financés, souligne-t-on à Bruxelles, en ajoutant que l’Europe ne souffre pas d’un manque d’épargne à la recherche de placements, mais d’une aversion au risque. Si le nouveau fonds prend une part de ces risques, nombre de projets en attente pourraient se débloquer. Qu’il s’agisse de recherches ou d’infrastructures. Chaque Etat a déjà envoyé une liste de projets à une « task force » créée autour de la Commission européenne et de la BEI, qui dévoilera ses critères de sélection (énergie, numérique, transports, recherche) à la fin du mois. A ceux qui se désolent de la faiblesse des fonds, la Commission devrait rétorquer que la qualité et le ciblage des projets feront la différence. Et que le projet d’un fonds plus ambitieux, doté de la garantie des Etats membres, à l’image du Fonds de secours européen, se serait heurté à un long parcours institutionnel, avec un risque d’opposition de l’Allemagne. Mais le débat va se poursuivre jusqu’au Conseil européen du 18 décembre, au cours duquel les dirigeants valideront le plan. »

La Banque centrale européenne (BCE) réduit les taux d’intérêt qui passent en dessous de zéro

Par Stefan Steinberg

La Banque centrale européenne (BCE) a réduit l’un de ses taux d’intérêt à un niveau négatif et a dévoilé un prêt de 400 milliards d’euros pour les banques européennes en réponse à la crise économique et à la menace de déflation.

Lors de sa réunion de jeudi à Francfort, la banque centrale a abaissé son principal taux directeur de 0,15% à 0,25%, et son taux de dépôt à un jour est passé de zéro à -0,10%, devenant ainsi la principale banque centrale à baisser.

Cette décision est l’expression du fait que près de six ans après l’effondrement de Lehman Brothers, l’économie mondiale reste plongée dans une crise profonde, pour laquelle les banques centrales du monde n’ont pas de solution en dehors des trillions de banques et d’institutions financières. Alors que des trillions sont distribués aux banques, les travailleurs à travers le continent se font dire qu’il n’y a pas « d’argent » pour payer les retraites, les programmes sociaux et les prestations de santé.

Lors d’une conférence de presse après la réunion, le président de la BCE Mario Draghi a précisé que les baisses de taux pourraient être suivies dans un proche avenir par des mesures supplémentaires, y compris des achats d’actifs similaires au programme d’assouplissement quantitatif (QE) de la Réserve fédérale.

"Nous pensons que c’est un marché important", a déclaré Draghi. "Avons-nous fini ? La réponse est non. Si nécessaire, dans le cadre de notre mandat, nous n’en avons pas fini ici ", ajoutant que" un vaste programme d’achat d’actifs est certainement l’un des "instruments dont dispose la banque centrale.

Mardi, la BCE a annoncé que l’inflation dans l’ensemble de la zone euro est tombée à 0,5% en mai, contre 0,7% en avril, et largement en deçà de son objectif de 2%. L’inflation devrait encore fléchir à 0,3% plus tard cette année, selon une prévision de Citibank.

La BCE a également abaissé son estimation de la croissance de la zone euro cette année à 1%, en baisse par rapport à sa prévision de 1,2% en mars.

Sentant les perspectives d’un nouvel afflux de financement, les marchés boursiers européens ont réagi à la décision de la BCE par un rassemblement. Les valeurs européennes ont atteint un plus haut de six ans et demi, tirées par une hausse des valeurs bancaires avant de reculer légèrement. Notant que le DAX allemand a atteint un sommet historique jeudi, le site Internet du Financial Times titrait "Le DAX atteint les 10 000, réjoui par les mesures de la BCE".

Aux Etats-Unis, le S & P 500 a clôturé en hausse de 12 points, à 1 940, tandis que le DOW Jones Industrial Average a clôturé en hausse de 98 points, à 16 836,11.

Les changements de taux de la BCE avaient été demandés depuis un certain temps par le Fonds monétaire international et la presse financière. Dans son World Economic Outlook, publié au début d’avril, le FMI a attiré l’attention sur ce que de nombreux économistes appellent désormais la « nouvelle normalité » du capitalisme, à savoir la stagnation ou la déflation des économies à travers le monde. Le rapport du FMI a noté que les taux d’intérêt réels étaient en baisse depuis les années 1980 et qu’ils se situaient « maintenant dans un territoire légèrement négatif ».

Dans le même temps, poursuit le rapport, la disposition des banques centrales à fournir des quantités massives d’argent bon marché n’a pas réussi à stimuler l’investissement dans l’industrie productive. Au lieu de cela, la période passée marquée par les "cicatrices" de la crise financière mondiale "a entraîné une baisse forte et persistante de l’investissement dans les économies avancées".

Le rapport a conclu que les taux d’investissement "dans de nombreuses économies avancées ne devraient pas retrouver leur niveau d’avant la crise au cours des cinq prochaines années".

Les prévisions pessimistes du FMI ont été confirmées par les chiffres récents des États-Unis et de l’Europe. L’activité économique dans l’ensemble de la zone euro, mesurée par l’indice des directeurs d’achat, est tombée à son plus bas niveau depuis six mois en mai. Pendant ce temps, le taux de chômage en Europe reste à son plus haut niveau, le chômage devant augmenter au cours des prochains mois dans certaines grandes économies comme l’Italie.

Après deux années d’assouplissement quantitatif, durant lesquelles la Réserve fédérale américaine a injecté des milliards de dollars dans les marchés, l’économie américaine reste embourbée et a reculé à un taux annualisé de 1% au premier trimestre de 2014. La vente au détail a réduit ses estimations de bénéfices au premier trimestre à son minima en treize ans.

L’action de la BCE ne devrait que renforcer les tensions monétaires, les banques centrales poursuivant des objectifs contradictoires. La Réserve fédérale tente de réduire son programme d’assouplissement quantitatif, tandis que le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, a mis en garde le mois dernier contre la surchauffe de l’économie britannique et la flambée des prix des maisons. Les prix des maisons en Grande-Bretagne ont augmenté de plus de 11% l’an dernier, la plus forte augmentation depuis juin 2007. Carney devrait proposer prochainement des mesures pour limiter les emprunts hypothécaires afin de contenir la bulle immobilière.

Comme toutes les mesures introduites par les banques centrales mondiales depuis la crise, les dernières baisses de taux de la BCE ne contribueront en rien à une véritable croissance économique. Au lieu de cela, comme l’a montré jeudi le rebond boursier, la BCE ne servira qu’à alimenter de nouvelles bulles spéculatives tout en enrichissant davantage les plus grandes banques et les milliardaires et milliardaires qui les contrôlent.

En 2013 :

« Les Echos » du 3 juillet 2013 relève le soutien de la BCE à de multiples opérations de titrisation des dettes : « La BCE défend une titrisation « simple et transparente ». Cela existe ? Il y a la bonne et la mauvaise titrisation. La mauvaise a produit la crise des crédits « subprime » en 2007. La bonne, c’est celle que l’Europe, avec l’appui de la Banque centrale européenne, veut développer, afin de favoriser le financement des entreprises de taille moyenne sur les marchés. La titrisation consistant a reporter le risque sur les particuliers sans limite ni temps et de montants, pourquoi ne pas redemander aux banques qu’elles fassent leur métier de prêter dans un cadre de gestion des risques strictes ? « On a vu par le passé que le système n’avait pas été capable de maîtriser les risques », a confessé Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, lors de son intervention aux Assises européennes des PME, le 24 juin. D’où la nécessité de se fixer quelques grands principes : « Les produits doivent rester très simples et il faut une grande transparence sur les sous-jacents », a précisé le Français. Ah l’intelligence... La BCE a déjà ouvert ce chantier. Depuis janvier, elle recueille au sein d’une base de données les informations relatives à chacun des prêts utilisés dans des produits de titrisation (ABS). Cette base servira à déterminer les bons ABS, c’est-à-dire ceux que les établissements bancaires pourront déposer au guichet de la banque centrale pour emprunter de l’argent. Depuis 2012, la BCE, ou plutôt un groupe de banques centrales nationales, ont en partie ouvert les opérations de refinancement aux titres adossés à des prêts aux PME : ils comptent désormais pour 50 milliards d’euros (avant décote) dans le bilan de l’Eurosytème. L’idée est d’aller bien au-delà, pour dynamiser le marché des prêts aux PME, qui est estimé à environ 1.500 milliards d’euros, selon Nomura. Rebelotte ! Seule la sauce de l’explication et de la justification de l’injustifiable change. »

En 2007-2008 :

Les 9-10 août 2007, la banque française BNP Paribas annonce qu’elle gèle trois fonds de placements composés de titres adossés à des subprimes. La BCE, la Federal Reserve (Fed) et la Banque centrale du Japon injectent plus de 330 milliards de dollars dans le circuit monétaire mondial.

Le 10 août 2007, tous les indices boursiers sont en chute. La BCE et la Fed injectent encore de fortes sommes. HomeBanc, société américaine de crédit immobilier qui compte plusieurs banques européennes (dont BNP Paribas) parmi ses créanciers, se place sous la protection de la loi sur les faillites.

Le 18 septembre 2008, une action concertée Fed, BCE, Banque d’Angleterre et banques centrales du Canada et de Suisse est menée pour sauver le système !!! La "vente à découvert" est interdite provisoirement à la Bourse de Londres et à Wall Street pour enrayer la baisse des cours.

Le16 octobre 2008, la BCE assouplit ses règles de refinancement pour les banques.

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