Accueil > 08- LUTTE DES CLASSES - CLASS STRUGGLE > Ils veulent casser l’hôpital public

Ils veulent casser l’hôpital public

mardi 12 juin 2018, par Robert Paris

Ils veulent casser l’hôpital public

Certes, de peur d’une convergence des luttes, Macron a décidé d’attendre la fin du conflit de la SNCF pour s’attaquer à l’hôpital public ouvertement, en divulguant ses projets de casse, de privatisation, de suppressions d’emplois et de destruction des statuts, mais ceux-ci filtrent quand même progressivement. Le « plan stratégique de transformation du système de santé » est une véritable opération de destruction de toutes les bases de l’hôpital publique et de la santé publique. Hirsch en a donné un avant-goût aux organisations syndicales. L’APHP va collaborer avec l’extérieur, va augmenter le poids de l’informatique et devra supprimer des postes en échange. En échange !!! Quel beau discours ! On échange des ordinateurs contre des personnels !!!

La même politique de destruction de l’hôpital public mais présentée avec un paquet cadeau muni d’un beau noeud rose !!!

Martin Hirsch, dans un texte intitulé « Nouvelle AP-HP », affirme que l’APHP a pour objectif numéro un d’améliorer ses performances sans construire de nouveaux hôpitaux, sans augmenter la masse salariale (ni augmentations de salaires, ni embauches conséquentes de personnel), mais en réorganisant le travail, c’est-à-dire en augmentant la charge de travail des personnels, en exigeant d’eux d’être meilleurs face à la concurrence internationale, en mettant plus de moyens dans l’informatisation que dans les personnels, tout en affirmant que c’est aux personnels de faire en sorte que cela ne diminue pas la présence humaine !!! Il écrit ainsi : « Cela ne se fera pas par la construction de nouveaux hôpitaux au sein de l’AP-HP ». D’autre part, il annonce que cela se fera en une union avec le privé appelée « système de santé intégré ». Bien sûr, au lieu de dire que c’est une privatisation, ils ont un autre emballage cadeau qui s’appelle « liens étroits avec la ville » ou « santé de proximité » !!!

Faut pas pousser…

Directions et encadrement de l’APHP sont plus que jamais décidés d’imposer leurs « réformes » comme les « carrés magiques » et autres modifications des cycles de travail, comme l’austérité de l’hôpital de jour avec l’ambulatoire et avec des effectifs en baisse (parfois même pas d’AS et une seule infirmière !). Même quand on leur dit clairement qu’on ne veut pas, qu’on ne va plus à leur réunion, qu’on ne répond plus à leurs sollicitations plus ou moins insistantes, ils prétendent nous faire dire qu’on est d’accord !

Un rapport qui ne change pas les conditions de travail et les effectifs et ne résoudra rien

Comment prétendre résoudre les problèmes critiques de l’hôpital public sans donner de moyens financiers supplémentaires ni des embauches de personnels ? Et tout cela en faisant comme si on allait tout résoudre ? Un rapport du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie, commandé par le gouvernement prétend y parvenir… sur le papier. Il affirme développer un hôpital de proximité sans créer d’hôpitaux supplémentaires et alors que les hôpitaux de proximité existants ont été supprimés ! Il affirme aussi unir santé privée et santé publique et ce n’est bien sûr pas au profit de cette dernière !!! Le rapport conclue qu’il faudra une quinzaine d’année pour mettre cela en œuvre. En attendant, les personnels à bout de force n’ont qu’à se satisfaire de ce qu’ils ont. Ben voyons !!!

On remarquera que ce rapport a cependant l’accord des syndicats. Le représentant CGT à la commission qui a pondu ce rapport a affirmé qu’il était tout à fait satisfait !!! Vive la collaboration de classe !!!

Victimes des économies mortelles de la direction

Après la mort de deux patientes en salle d’attente, les personnels des urgences du CHU de Tours réclament plus de moyens et la réouverture de lits en aval. Les urgences sont passées de vingt à cent cinquante prises en charge quotidiennes avec diminution de moyens et d’effectifs ! Les responsables de ces nombreuses victimes à l’hôpital public, c’est Hirsch et Buzyn ! Et, bien entendu, si on accuse quelqu’un, c’est toujours les personnels de santé !

Les vrais responsables de l’insécurité

L’employée du SAMU, accusée d’être responsable de la mort d’une malade qui avait téléphoné n’avait pas bien estimé la gravité de la maladie, mais cela n’en fait pas la criminelle présentée par les média, le gouvernement et la direction du SAMU qui l’a mise à pied.
Elle a répondu : « Ça suffit de porter toujours le chapeau pour le système. On est sous pression en permanence. On travaille douze heures d’affilée. Ce sont des conditions de travail qui sont pénibles. Je peux rester deux ou trois heures accrochée à mon téléphone, parce que je n’ai pas le temps de me lever tellement ça déborde de partout. Quand on passe en procédure dégradée parce qu’il y a beaucoup plus d’appels que de monde censé les gérer, on n’y arrive pas ! »
Ce que le gouvernement, le SAMU et les média ne disent pas, c’est que les téléphonistes du SAMU ne sont pas qualifiés pour prendre une responsabilité médicale et n’ont même aucune formation du tout, alors qu’on leur demande prendre des décisions médicales d’urgence sans aucun contact physique avec le malade que sa voix au téléphone ! Le manque d’effectifs et de moyens, au SAMU comme à l’hôpital ne peut qu’en traîner des catastrophes. Les responsables du SAMU n’ont su que suspendre l’employée, la désignant à la vindicte publique, avec l’aide des média !!!
A l’hôpital public, on connaît tout à fait ce type de situations : des accidents causés par le manque de personnel, la surcharge de travail et le stress et on sait qu’à chaque fois les vrais responsables se cachent et nous tiennent pour responsables. N’acceptons pas de porter le chapeau !!

L’hôpital, briseur de grève !!!

Cette semaine, la police est venue en force dans l’hôpital Tenon car Tenon a mis a disposition du gouvernement ses amphis pour les passages d’examens des étudiants, donc l’APHP agit en casseur de grève de la mobilisation des étudiants. Un groupe d’étudiants a tenté d’empêcher la tenue d’un examen, et il y a eu des dizaines de cars de CRS qui ont virés les étudiants...

L’hôpital public et le trust Total, même combat ?

Martin Hirsch inaugure un nouveau partenariat : le 23 avril un contrat a été signé entre l’AP-HP et Total.
Pas gênés tous ces gens là, l’accord intervient qq mois après que le Pr Aubier, pneumologue, ait été condamné en 1ère instance, pour avoir été payé pendant 20 ans par le géant pétrolier pour délivrer des expertises rassurantes sur le diésel.....

Dans le contrat du 23 avril :

 un autre médecin, le Pr Thomas Papo, sera rémunéré 42.000 euros par an - quarante deux 1/2 journées - en tant que "médecin conseil" pour les cadres dirigeants de Total.

 D’autre part, l’AP-HP recevra 300.000 euros sur 3 ans de la fondation Total.
Martin Hirsch est très content de "son" idée. Il affirme que d’autres contrats avec des industriels sont en cours de négociation...

Régime maigre

La collation de la crèche de Cochin a été supprimée et le plus extraordinaire dans cette affaire n’est pas l’austérité et les économies de bouts de chandelle : on y est habitués ! Non, ce qui est tout à fait fameux, c’est qu’ils ont affirmé que c’était un moyen de lutter contre l’obésité parmi les enfants !

On rationne !

Décidément, la direction de l’hôpital public, en recherche de petites économies ridicules, a décidé de frapper les petits déjeuners, les déjeuners comme les diners ! Tout est comptabilisé, surveillé, rationné. C’est jusqu’aux plateaux de diner des patients qui sont surveillés un par un. Et pour les nouveaux patients, pas de plateau d’avance. Tant que le patient n’est rentré et couché, rien n’est donné. L’hôpital dépense des milliards en bâtiments, en financements d’informatique, de logiciels, mais refuse des centimes pour donner à manger aux malades !

Buzyn fait sa com… …sur le dos des personnes âgées

Le nouveau plan de Buzyn pour les EPHAD, c’est du vent, encore du vent, toujours du vent ! Depuis la "télémédecine" et jusqu’au maintien des personnes âgées chez elles, en passant par des subventions aux entreprises du bâtiment et du matériel et les recrutements c’est encore du vent !!! Malgré des journées d’action des EPHAD, le gouvernement n’a pas reculé et personnels et patients subissent une maltraitance sans cesse aggravée.

Des luttes isolées ou une lutte d’ensemble ?

Les grèves d’hôpitaux se font toujours en ordre dispersé : Tours, Rouen, Melun, Decazeville, Lisieux, Valenciennes, Rodez, Bailleul, etc… Toujours dans l’isolement, toujours comme si chaque hôpital était un cas à part… Les journées d’action n’ont nullement pour but d’unir les luttes. Il serait temps que ces stratégies bidon des directions syndicales, journées d’action, luttes isolées, grève tournante ou perlée, cessent et que nous décidions nous-mêmes en assemblée générale, reliée aux autres assemblées générales, en élisant des comités de grève, des vrais moyens de nous unir et de les faire reculer.

« La peste soit de l’avarice et des avaricieux ! » (Molière)

Les mutuelles nous informent que l’APHP a décidé de réduire sa participation à la prise en charge des prestations des personnels malades. On apprécie non seulement la mesure de soi-disant économie sur notre dos et aussi la noblesse du geste : la direction ne nous en informe même pas elle-même !

Les discours de Buzyn ne collent pas !

Quatre médicaments prescrits contre l’Alzheimer, ainsi que leurs génériques, ne seront plus remboursés à compter du 1er août. Malgré les protestations des associations de malades ! Ou bien ces médicaments sont mauvais et ils devraient être retirés, ou ils sont bons et devraient être remboursés !

Messages

  • Le droit de grève est interdit à l’hôpital public : lire ici

  • L’avenir de l’AP-HP présenté par Marti Hirsch est sombre.

    C’est la destruction de la structure AP-HP elle-même, la modification voire la disparition de notre statut qui est en jeu.

    Il est prévu, entre autres,

     l’autonomie des GH qui aura pour conséquence que tous les agents ne seront pas traités à égalité d’un GH à l’autre,

     une plus grande coopération entre hôpitaux AP-HP et hors AP-HP dans le cadre des GHT (Groupement Hospitalier de Territoire),

     une accélération du développement du numérique en contre partie d’un engagement auprès de l’Etat d’un rendu d’emplois,

     la mise en place à "grande vitesse" et à grande échelle des protocoles de coopération entre professionnels de santé : pour les infirmières cela revient à faire des actes médicaux. Tout cela pour pallier au manque de médecins.

    Le but ultime est de faire des économies encore et toujours sur le dos des personnels et de leurs conditions de travail.

  • Des médecins interpellent le gouvernement en rendant publique la situation de la santé publique en France, estimant « ne plus pouvoir remplir leur mission de service public » et estiment qu’il y a « mis en danger de la vie d’autrui » dans le manque de moyens et d’effectifs !

  • Bonjour,

    Hôpital du Havre (plus grand hôpital de France non universitaire), le service de psychiatrie hôpital Pierre Janet rebaptisé Pire Janet, est en grève depuis le 15 juin pour le service des urgences et le 18 juin pour toute l’institution,
    Cette grève fait suite à des années de réduction des moyens, des manques en tout , tant humains que personnel, mais cela nous le connaissons tous hélas.
    cet abandon de l’état en nous réduisant les moyens entraine une spirale infernale où aujourd’hui pour exemple, dans le service des urgences, où il n’y a que cinq lits on retrouve jusqu’à 17 patients , avec des matelas à même le sol,et cela sans moyens en supplément.
    L’intra hospitalier n’est guère mieux fourni les chambres doubles se retrouvent avec 3 lits, oubliant l’humain et ne permettant pas de faire le travail pour lequel nous avons choisi ce métier. 35 litssupplémentaires en permanence soit un service..

    Dans la ville d’édouard Philippe qui ne lève pas le petit doigt....

    Ces derniers jours,

    Nous avons du faire bruit pendant plus de deux heures au conseil municipal pour être un peu mieux entendu, et que le maire puisse se déplacer pour constater la hauteur de l’ampleur,
    Hervé Morin s’est déplacé également en tant sue président de région et ne s’attendait pas à une telle vision de délabrement des batiments et le manque de moyens en tout.
    Le députe PC jean Paul Lecoq qui nous aide depuis le départ est venu aussi pour le même constat... il a interpellé plusieurs fois l’assemblée nationale.

    En dépit de cela la directrice de l’agence régionale de santé, ne s’est toujours pas déplacée...Etonnant ??? quand on sait que les camarades du rouvray en grève depuis plus deux mois ont du faire une grève de la faim pendant 18 jours pour que l’ars se déplace les rencontrer...

    Alors aujourd’hui 7 collègues ont décidé d’occuper l(hôpital, en campant le toît du service des urgences H 24 jusqu’à ce que l’ARS se déplace,

    Voilà où nous en sommes et voilà à quoi on est obligé de faire pour pouvoir exercer nos métiers et ne plus maltraiter nos patients, les médecins psychiatres partagent et soutiennent le mouvement alors qu’il en MANQUE QUARANTE. édifiant mais vrai, c’est la santé en france ...
    Aidez nous en faisant circuler l’info.

  • Les mouvements de grève se multiplient dans les hôpitaux psychiatriques publics, sur fond de manque de moyens pour accueillir correctement les patients, de services qui ferment et de soignants à bout. En parallèle, les cliniques psychiatriques privées, de plus en plus concentrées au sein de quelques grands groupes, prennent davantage de poids dans le secteur. Prenant d’abord en charge les patients les plus aisés – c’est-à-dire les plus solvables –, tout en abandonnant au public les pathologies les plus lourdes et les hospitalisations sous contrainte, ces entreprises considèrent avant tout le soin psychique comme un marché à conquérir.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.