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La disparition des civilisations précolombiennes est-elle un mystère ?

mercredi 7 août 2019, par Robert Paris

De grandes civilisations prospères et puissantes des Amériques ont complètement disparu de manière brutale et totale, abandonnant de grandes villes et tout le mode de vie qu’ils avaient construit. Est-ce dû à des causes naturelles (sècheresses, inondations, vents de sable, tremblements de terre...), surnaturelles (religions, sorcellerie, extraterrestres...), ou socio-politiques (passage du matriarcat au patriarcat, crise économique, conflits sociaux, luttes de classes sociales, luttes politiques déstabilisation des classes possédantes ou des Etats) ?

Las grandes civilizaciones prósperas y poderosas de las Américas han desaparecido por completo de una manera brutal y total, abandonando las grandes ciudades y toda la forma de vida que habían construido. ¿Se debe a causas naturales (sequías, inundaciones, tormentas de arena, terremotos ...), sobrenaturales (religiones, brujería, extraterrestres ...) o socio-políticas (transición del matriarcado al patriarcado, crisis económica, conflictos sociales, luchas de clases sociales, luchas políticas que desestabilizan a las clases ricas o estatales) ?

Les civilisations amérindiennes peintes par Diego Rivera

Les mythes de la mort du soleil représentent la chute brutale de la civilisation :

Jacques Soustelle dans « L’univers aztèque » :

« Aussi bien dans les traditions et chroniques rédigées après la conquête dans les manuscrits précolombiens et les bas-reliefs de certains monuments, on retrouve l’idée que notre monde a été précédé de quatre mondes ou « soleils » qui ont pris fin dans des cataclysmes. On donne à ces mondes disparus les noms de « Soleil de Tigre » (Ocelotonatiuh), « Soleil de Vent » (Eecatonatiuh), « Soleil de Pluie » (Quiauhtonatiuh), « Soleil d’eau » (Atonatiuh). Le Soleil de pluie est quelquefois appelé Soleil de Feu, car c’est une pluie de feu qui a détruit le monde à la fin de cette période… Enfin notre monde actuel est signalé que le « calendrier aztèque » par la date de 4 Ollin (4 Mouvement ou Tremblement de Terre)… C’est dans le calendrier rituel, le jour de la fête du soleil et des seigneurs. Mais c’est aussi, probablement, la date où notre monde prendra fin dans les tremblements de terre, le signe ollin symbolisant à la fois le mouvement du soleil et les secousses sismiques.. Ainsi, à quatre reprises, un monde est né et s’est effondré dans de gigantesques catastrophes. »

Léon-Portilla rapporte le mythe des « Cinq Soleils » dans « La pensée aztèque » :

« Ceux qui vécurent dans ce premier soleil furent dévorés par des ocelots (tigres) au temps du soleil 4 tigre… Ils vécurent 676 ans… Ils périrent et tout se termina, alors le soleil fut détruit… Ils furent dévorés en un jour… donc tous périrent.

Ce soleil s’appelle 4 vent. Ceux qui habitèrent ce deuxième soleil furent emportés par le vent. Et ce soleil-là fut aussi emporté par le vent…

Ce Soleil 4 pluie était le troisième âge, au temps du soleil 4 pluie. Ils périrent aussi, une pluie de feu s’abattit sur eux et ils devinrent des dindons. Et le soleil s’embrasa et toutes les maisons s’embrasèrent… Ce soleil s’appelle 4 eau, l’eau dura 52 années… Ils périrent ainsi : ils furent noyés par l’eau et se transformèrent en poissons… L’eau recouvrit tout pendant 52 ans…

Ce soleil a pour nom 4 mouvement ; c’est notre soleil où nous vivons à présent… Et, comme disaient les Anciens, il y aura un mouvement de la terre, une famine et nous périrons. »

Jacques Soustelle, dans « Les Aztèques » :

« L’effondrement brutal d’un Etat qui pouvait compter sur d’aussi valeureux défenseurs est apparu aux contemporains comme une catastrophe inexplicable ou comme un miracle. Cependant ses causes se laissent apercevoir. »

Interview de Jacques Soustelle :

« Sur la disparition brutale de leur civilisation, Nous n’avons acquis que des certitudes négatives. Les Olmèques s’arrêtent en 400 avant J.-C., les Mayas vers la fin du premier millénaire après J.-C. Or, dans les deux cas, il ne s’agit ni de tremblement de terre, ni de guerre, ni d’épidémie… Tout se passe comme si, un beau matin, on avait décidé la grève générale illimitée. On ne croit plus aux dieux, les prêtres s’occupent trop de mathématiques et d’astronomie, les gens s’éloignent des sanctuaires, se contentent de survivre ; l’eau et les plantes réoccupent le territoire et érodent les pyramides… En 650, Teotihuacan disparaît. Puis deux siècles d’obscurité… Apparus en 856, les Toltèques durent deux à trois siècles. Tula, leur capitale, tombe en 1168… Les Mayas, eux, ont commencé en 292 après J.-C. et disparaissent en 909. »

Source

Divination et destin dans la pensée méso-américaine, Néstor Salamanca Leon :

« L’expérience de la chute des civilisations précédentes est restée marquée dans les sociétés amérindiennes. L’inquiétude perpétuelle des Mayas devant le futur était due aussi à la certitude qu’ils avaient de la destruction du monde. Un sentiment de terreur les gagnait à l’approche de la fin du cycle des Katun, par crainte de voir leurs dieux refuser de continuer à assurer la marche de l’univers. Cette sorte d’abandon de leur destin aux aléas du temps et au calendrier rituel, montre justement leur profonde conviction que l’avenir ne leur appartenait pas : les dieux contrôlaient le temps de la même manière qu’ils disposaient de la vie des hommes et de l’existence du monde. Dans le mythe fondateur des Mayas Quichés, comme dans d’autres mythologies méso-américaines, le monde dans lequel ils vivaient n’était ni le premier ni le dernier à être créé ; ils croyaient que d’autres mondes avaient existé qui avaient disparu à la suite de terribles catastrophes. Les Mayas attendaient ainsi la destruction de leur propre univers puisque leur présent n’était que la répétition de l’existence de leurs ancêtres. D’après Miguel Rivera Dorado, la croyance des civilisations méso-américaines selon laquelle le soleil pouvait disparaître à la fin d’une période déterminée, rendait ces peuples particulièrement fatalistes. Cette croyance avait, certes, des conséquences sociales, la plus tragique étant celle des sacrifices humains. Tout procédé, même le plus barbare, pouvait être utilisé pour éviter la disparition de la terre, y compris celui d’offrir aux dieux la vie des hommes pour fournir l’énergie aux astres afin que se perpétue le système solaire. Ces peuples étaient parvenus à la conclusion que sans la mise à mort nécessaire de prisonniers et d’esclaves, la vie n’existerait plus. »

La disparition précolombienne des vieilles civilisations des Amériques (avant le massacre colonial occidental), un produit de la lutte des classes - La caída de las civilizaciones precolombinas producida por la lucha de las clases sociales

Nombre d’auteurs prennent les mythes amérindiens au premier degré, c’est-à-dire qu’ils prennent les légendes et traditions ou religions comme la cause réelle des événements historiques : les amérindiens auraient tellement cru en leurs mythes qu’ils les auraient réalisés, abandonnant des cités parce que leurs croyances leur faisaient penser que le monde était fini. Ce n’est pas seulement les peuples amérindiens qui seraient ainsi idéalistes au sens philosophiques mais ces auteurs contemporains !!! Il nous semble que c’est mettre le monde sur la tête et que cela ne correspond pas à la réalité historique : les mythes ont suivi les réalités et non l’inverse. Quand les peuples ont un mythe de la fin du monde, c’est qu’avant eux des mondes (des civilisations) ont disparu, sont mortes, ont connu une décadence brutale. Par exemple, les Aztèques n’ignoent pas que les Toltèques ont vu leur civilisation disparaître et ils en parlent même sans arrêt et admirent les anciens seigneurs toltèques qui sont d’ailleurs partiellement venus vivre dans leur société. Et si les Aztèques croient que les blancs sont des dieux, ce n’est pas seulement parce que c’est dans le texte religieux. Cela y est parce que, dans le passé, d’autres voyageurs sont venus de l’ « ancien monde » et ont influencé les civilisations amérindiennes. L’exemple le plus connu est bien sûr celui de la vieille civilisation olmèque.

La mode de l’antimarxisme étant tellement développée dans la société, y compris parmi les chercheurs, il est quasi incorrect pour un anthropologue ou archéologue d’envisager que les événements historiques seraient à considérer comme produits de la lutte des classes : ce serait un a priori « marxiste » ! Du coup, on en reste au caractère prétendument mystérieux de toutes ces chutes de civilisations, mis à part quelques rares cas où une civilisation bat l’autre militairement…

Pour la plupart des auteurs, la chute des civilisations précolombienne, celle qui n’a pas été causée par des guerres entre civilisations amérindiennes ou par la colonisation occidentale et qui ont cependant disparu corps et biens sans passer le relai à une autre civilisation indienne, serait un mystère insondable. A l’évidence, la plupart de ces civilisations se sont autodétruites et ces auteurs trouvent cela complètement inattendu, inexplicable, mystérieux, et ils ressentent le besoin, pour l’interpréter, de faire appel à des mysticismes, à la magie et même à l’intervention d’extraterrestres.

Ces gens-là pensent qu’une civilisation ne peut pas s’autodétruire « naturellement ». C’est-à-dire qu’ils pensent les forces de construction de la société humaine autrement qu’en termes de contradictions, uniquement de manière positive. Pour eux, une société est une construction et pas une destruction, une stabilisation et pas une déstabilisation, un lien et pas une désunion. Comme si l’ordre social, même s’il cimente et conserve un certain type de relations sociales, n’était pas dialectiquement à la fois constructeur et destructeur, unissant et désunissant la société en la divisant en classes sociales.

Ce développement historique n’a pas concerné spécifiquement tel ou tel continent mais, de manière indépendante, il a été le même aux quatre coins du monde, les Amériques y compris bien entendu. Ce sont les facteurs économiques qui ont produit les nécessités des développements sociaux et politiques, sous des formes certes diverses mais ayant des lois communes qui proviennent du développement des forces productives.

Plus la société de classes sociales se développe, plus elle multiplie ses propres ennemis, en nombre et en forces car les forces productives deviennent de plus en plus nombreuses, efficaces en capacité de produire des richesses, et importantes socialement au sein de l’édifice social. Les exploités deviennent indispensables au fonctionnement social. Ils deviennent en même temps une part croissante de la population. Ils sont également plus regroupés dans les sociétés de plus en plus urbanisées.

Survienne alors une crisé économique (par exemple, une crise agraire liée à des problèmes climatiques), une crise politique (par exemple, une guerre ou une guerre civile liée à des luttes entre classes possédantes locales ou régionales) et il suffit alors d’une situation exceptionnellement dramatique (perte de confiance dans les classes possédantes due à une défaite cuisante ou à une tempête, à une sécheresse exceptionnelle, à un tremblement de terre) pour que la lutte des classes entre exploiteurs et exploités prennent la tournure d’une révolution sociale.

Évidemment, cela n’est pas propre aux civilisations occidentales et cela concerne aussi bien les civilisations améridiennes précolombiennes. Car c’est une loi sociale générale dans l’histoire des classes sociales, y compris bien avant la naissance de l’Etat. On se souvient que la naissance d’un Etat au service de la classe possédante n’est parfois apparue que des milliers d’années après l’apparition de la division en classes sociales.

La colonisation s’est elle-même appuyé sur des oppositions de peuples opprimés et des oppositions de classes opprimées pour renverser des civilisations indiennes des Amériques. Des guerres entre civilisations indiennes ont fait de même. Mais la plupart des renversements de civilisations indiennes n’ont eu besoin d’aucune guerre extérieure, ni des peuples indiens, ni des colonisateurs occidentaux. Et, pour beaucoup d’entre elles, la société n’en était pas arrivée au stade de l’apparition de l’Etat ou celui-ci était seulement à ses premiers stades de formation et de structuration. Les classes possédantes ne possédaient souvent pas de force répressive permanente et d’un crédit politique et social de l’Etat, permettant que les révolutions sociales trouvent un adversaire à leur mesure. Il a suffi que la lutte des classes devienne critique pour que la révolution sociale emporte tout l’édifice social, de manière définitive, les opprimés abandonnant complètement tout le mode de production, esclavage social étant complètement et durablement supprimé, le mode de production et les rapports de production étant éradiqués sans retour. La civilisation suivante, dans la même région, naîtra sans continuité avec la précédente, même si parfois des artisanats et des religions ont pu subsister ou se communiquer d’une société à une autre.

Nombre d’auteurs occidentaux admettent parfaitement l’explication de la lutte des classes pour les effondrements de sociétés du monde occidental, pour les luttes entre la féodalité et la bourgeoisie, se plaçant à la tête des masses populaires, ou encore pour la lutte entre bourgeoisie et prolétariat. Par contre, ils ne la voient pas se dérouler ailleurs qu’en occident et pas du tout aux époques antiques ou préhistoriques, avant l’écriture, ce en quoi ils se trompent non seulement pour les Amériques mais pour le monde entier. Les classes sociales, et, du coup, la lutte des classes n’ont pas attendu l’apparition de l’écriture et moins encore l’apparition de l’Etat. Elles ne proviennent pas du caractère occidental ou pas des civilisations mais du niveau d’organisation sociale. Partout dans le monde, sur tous les continents, la plupart des villes antiques ont été détruites par des révolutions sociales, qui sont les tremblements de terre des rapports de classes ayant atteint un stade critique. Des sociétés antiques bien connues ont été renversées par des révolutions sociales et notamment les sociétés des mégalithes, la société des Pharaons d’Egypte ou encore la civilisation de l’Indus au Pakistan. Mais on peut également citer la chute d’un très grand nombre de civilisations indiennes américaines précolombiennes.

Il convient d’ailleurs de remarquer que les guerres elles-mêmes, entre civilisations amérindiennes ou contre les conquérants européens, ont utilisé les luttes de classes, exploitant les crises économiques, sociales et politiques qui affaiblissaient de l’intérieur le pouvoir des sociétés indiennes. Là encore, les sociétés amérindiennes ne sont pas fondamentalement différentes des sociétés qui se sont construites dans « l’ancien monde ». Ce sont des sociétés de classes et toute leur histoire est celle de la lutte des classes.

Le premier texte que nous reproduisons ci-dessous, même si nous ne sommes pas entièrement en accord avec ses analyses, notamment celles privilégiant les crises environnementalistes plutôt que la lutte révolutionnaire des classes exploitées, a pourtant l’avantage de discuter l’ensemble de l’histoire des civilisations méso-américaines en termes de classes sociales et de luttes des classes :

Les peuples préhispaniques en Méso-Amérique

« Introduction

L’étude du développement historique des peuples américains préhispaniques est révélatrice. Ceci, jusqu’au moment de la conquête, a été donné en totale indépendance des événements du "vieux monde". Les civilisations de la Méso-Amérique et de l’empire Inca, qui ont atteint le degré de civilisation en dehors de toute influence extérieure, en sont des exemples (au même titre que les civilisations anciennes en Mésopotamie, en Inde, en Chine, en Afrique), d’États "primaux" et ils démontrent, presque en laboratoire, que le développement historique n’est pas aléatoire ni capricieux, mais que l’histoire se développe en vertu de lois sous-jacentes qui ont conditionné l’émergence, tant dans le monde ancien que nouveau, de classes sociales, de l’Etat, comme de l’architecture monumentale, de l’écriture, de la métallurgie, des calendriers, etc. Les contradictions de ce type de sociétés ont été exploitées par les envahisseurs espagnols. La conquête était une guerre civile exploitant les contradictions de classe. Ces contradictions s’expliquent si nous comprenons le mode particulier de production de richesses des magnifiques civilisations mésoaméricaines.

Divisions de la préhistoire américaine

L’histoire des peuples « amérindiens » mésoaméricains est généralement divisée en une période préhistorique et historique. La première comprend l’arrivée de l’homo sapiens sur le continent américain et la formation de la culture olmèque. À son tour, la période préhistorique est divisée en trois périodes. Le "Paléoindien", qui comprend le stade dans lequel les "premiers Américains" ont survécu en chassant de grandes proies et en se rassemblant. La période archaïque, qui comprend géologiquement la fin du Pléistocène, est une crise climatique globale qui a entraîné l’extinction des grands gibiers et contraint l’homme préhistorique à changer son mode de subsistance, orienté vers la chasse aux petites proies dans les climats boisés, fluviaux et maritimes. Ce stade, appelé mésolithique au niveau mondial, représente une condition préparatoire au dernier stade de la préhistoire connu sous le nom de révolution néolithique et aux fins de l’étude de la préhistoire américaine, il est appelé "période de formation" où l’on découvre l’agriculture et où les premiers animaux sont domestiqués.

La vraie découverte de l’Amérique, des vagues de migration

Il existe un débat houleux entre historiens et anthropologues sur l’antiquité et l’origine des premiers hommes américains. La vision traditionnelle, connue sous le nom de "culture de Clovis", indique que les premiers hommes à avoir mis les pieds sur le continent sont venus d’Asie (Sibérie) par le "détroit de Béring" il y a 13 000 ou 14 000 ans. Cette position affirme que l’antiquité de l’être humain aux Amériques ne peut être supérieure à 14 000 ans car à cette date le passage du détroit de Béring (passage intercontinental entre l’Asie et l’Amérique formé il y a environ 40 000 ans lors de la baisse du niveau de la mer) vers le Canada était bloqué par d’immenses blocs de glace. Le problème de cette théorie est que simultanément à la culture Clovis (culture de chasseurs-cueilleurs "Paléoindiens" qui s’est développée il y a environ 13 000 ans dans le nord des États-Unis et que jusqu’à récemment, elle était considérée comme la culture la plus ancienne du continent) une culture similaire a été développée à Monte Verde au Chili (Amérique du Sud). Semble même confirmée au Chili la découverte de restes humains âgés de 20 000 ans environ (certaines dates plus anciennes sont encore sujettes à controverse). Cela nous oblige à reprendre beaucoup plus tôt l’arrivée de l’homme en Amérique, tout simplement parce qu’il ne lui reste pas assez de temps pour atteindre l’Amérique du Sud. Il est très probable que le passage du détroit de Béring à l’Amérique du Nord ait été ouvert par intervalles pendant environ quarante mille ans (peut-être soixante mille) et que l’arrivée de l’être humain a été donnée par des vagues beaucoup plus anciennes que ce que l’on appelle le consensus sur la "culture de Clovis". Bien qu’ils ne puissent pas être exclus (comme le suggèrent les études génétiques reliant les autochtones de l’Amérique du Sud aux Australiens autochtones), il est fort probable que les diverses migrations se soient déroulées d’Australie en Antarctique, mais il est fort probable que les diverses migrations ont eu lieu du nord au sud de l’Asie. Il y a bien sûr d’autres théories, telles que l’arrivée transocéanique de l’être humain, mais elles sont plus qu’improbables car l’homme préhistorique n’avait pas les forces productives nécessaires pour traverser les océans. Bien que l’arrivée des expéditions de Viking au Groenland ait été confirmée 500 ans avant Columbus, ces expéditions n’ont eu aucune influence sur le cours de l’histoire, car le mode de production semi-barbare des Vikings a empêché tout impact significatif. La vérité est que l’être humain s’était déjà répandu de l’Alaska à la pointe de l’Amérique du Sud il y a environ 11 000 ans.

L’apogée du stade paléoindien

La culture la mieux étudiée de cette période est celle de « l’homme de Clovis ». Ce sont des gens qui chassaient des mammouths dans les plaines de l’Oklahoma, du Colorado et du Nouveau-Mexique ; on a souligné la beauté inhabituelle de leurs pointes de leurs lances. Ces bandes de chasseurs et de cueilleurs ne connaissaient ni les classes sociales ni l’État. Dans une période qui comprend l’essentiel de l’histoire de l’homme sur la Terre - de plus de 150 000 ans à seulement 10 000 environ si l’on considère Sapiens sapiens -, le mode de production de base de l’humanité reposait sur la chasse, pêche et cueillette. En général, les hommes étaient des nomades, ils vivaient dans des bandes, des clans et des tribus d’un maximum de quelques centaines de personnes ; leur façon de penser était adaptée à ce que nous appelons la pensée magique et vécue soumise aux caprices de la nature. Il n’y avait pas de classes sociales, pas de riches, pas de pauvres, pas d’état, pas de famille nucléaire ; l’individu était intégré à la communauté de la même manière qu’une abeille est intégrée à la ruche, en soulignant individuellement les besoins collectifs, religieux, de guerre ou autres relevant de la souveraineté de l’assemblée générale.

Le stade archaïque américain

La découverte de l’agriculture a été l’une des révolutions les plus importantes de l’histoire de l’humanité. Sa découverte n’était pas le simple produit du génie de l’esprit humain, mais le résultat d’une crise mondiale qui a forcé les chasseurs-cueilleurs à rechercher de nouvelles sources de nourriture.

En général, les mêmes conditions qui ont amené les peuples du Moyen-Orient à faire un grand saut étaient celles qui ont obligé les peuples méso-américains à domestiquer le téosinte (espèce sauvage de maïs). La fin de la dernière période glaciaire (il y a environ 12 000 ans) a eu un impact significatif sur le niveau de vie global des chasseurs-cueilleurs. Elle ouvre la période de la préhistoire américaine dite archaïque (considérée comme mésolithique au niveau global). C’est une période de crise qui prépare la révolution néolithique (domestication des plantes et des animaux). Le changement climatique provoque l’extinction massive de la mégafaune du Pléistocène (mammouths, rennes géants, etc.) et le changement des stratégies alimentaires des peuples mésolithiques en matière de ressources fluviales et forestières, la collecte et la chasse aux petites proies (alimentation à large spectre). Ces conditions ont déterminé que les peuples mésolithiques avaient tendance à s’installer près des cours d’eau et des zones forestières et à établir une relation plus étroite avec les ancêtres sauvages des premiers animaux et plantes domestiqués.

Dans le cas du vieux monde, par exemple, ce n’est pas un hasard si les peuples mésolithiques du croissant fertile du Moyen-Orient, qui ont recueilli les ancêtres sauvages du blé et de l’orge (dont les ancêtres sauvages du porc et ruminants tels que la chèvre et le bœuf) ont été les premiers au monde à vivre la révolution néolithique. Les habitants de l’ancien monde avaient le privilège de disposer des conditions écologiques idéales pour la domestication presque simultanée de plantes et d’animaux (en particulier les ancêtres des animaux de trait producteurs de lait).

Les habitants du prétendu « nouveau monde » n’ont pas eu cette chance ; l’extinction massive de la période archaïque, probablement favorisée par la chasse excessive des Clovis, incluait tous les animaux domestiques pouvant servir d’animaux de trait et les grands producteurs de lait et la viande (la seule exception était le lama d’Amérique du Sud, mais en raison de ses caractéristiques, il ne servait jamais d’animaux tireurs). Les animaux domestiques en Méso-Amérique sont de petits gallinacés et le fameux « tép escuincle » (chien sauvage). C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles c’est l’ancien monde qui a conquis le nouveau et non pas l’inverse : le manque d’animaux de trait qui a approfondi les répercussions de la révolution néolithique, a très probablement conditionné le retard relatif dans le développement historique des peuples mésoaméricains, bien qu’ils aient domestiqué de manière absolument indépendante et par leurs propres moyens des plantes telles que le maïs et la citrouille à peu près au même moment (la domestication du maïs peut être datée dès 9 000 ans). Les premiers agriculteurs de l’ancien monde firent de même avec le blé, les peuples de la période archaïque restèrent partiellement nomades plusieurs milliers d’années après la domestication car ils ne disposaient pas des grands herbivores domestiques susceptibles de satisfaire leurs besoins alimentaires.

Comme signe que la conscience sociale est déterminée par le contexte social, nous pouvons donner l’exemple de la roue et de la domestication des animaux : depuis de nombreuses années, des anthropologues se sont cassé la tête en essayant d’expliquer pourquoi les cultures mésoaméricaines ne connaissaient pas la roue. La réponse la plus probable est que, dans ces cultures, la roue ne pouvait pas être insérée de manière productive dans le système, comme dans le cas de la machine à vapeur dans la Grèce antique, la roue n’était qu’une curiosité pour les jouets et les ornements des temples et des palais : sans animaux de trait, il était très difficile de trouver dans la roue un outil utilitaire transcendant, même si les architectes précolombiens l’ont conçue mille fois.

Période de formation

Cette période est ouverte à partir de la révolution néolithique mésoaméricaine. Selon certaines théories, la vallée de Puebla serait l’un des premiers centres de domestication du téosinte. Cependant, des études récentes indiquent que l’ancienneté de cette domestication remonte à 8.700, 2.500 ans, soit des années avant ce qui était supposé (peut-être sa domestication est-elle plus ancienne puisque des couches plus anciennes ont été retrouvées avec des instruments de broyage non datés avec précision). Les plus anciens ancêtres du maïs (et une variété de citrouille) se trouvent dans la vallée de la rivière Balsas dans un environnement. Cela ne correspond pas aux anciennes théories supposant que leur domestication se produisait dans des zones élevées et arides, mais dans une niche écologique qui correspond à un régime "à large spectre", c’est-à-dire dans un environnement tel que celui décrit dans le paragraphe précédent (plaine et forêt). "Nos résultats confirment une domestication du maïs au début de l’Holocène et indiquent qu’il est un autre facteur important de la culture du Nouveau Monde qui tire son origine de la forêt tropicale ", explique Dolores Piperno.

Bien que tardivement, la révolution néolithique en Méso-Amérique, comme dans l’ancien monde, eut des conséquences sociales d’une portée considérable. Le plus important d’entre eux était qu’il permettait la production d’un surplus en vertu duquel la société pouvait atteindre un point de stratification générant des différences sociales de statut et de pouvoir. Ce processus aboutit à la formation de classes sociales et commence par la formation de quartiers généraux dans lesquels la tribu ou le clan commence à expérimenter une différenciation sociale.

Période préclassique (de 2500 avant J.-C. à 200 après J.-C.)

Olmèques

La culture olmèque est considérée comme la civilisation mère mésoaméricaine. Elle s’est développée il y a environ 3 200 ans, jusqu’à 2 800 ans dans le sud-est de Veracruz et à l’ouest de Tabasco autour de trois grands centres cérémoniels, San Lorenzo, La Venta et Tres Zapotes. Elle se distingue par la construction de têtes de basalte monumentales de plusieurs tonnes et de trois à quatre mètres de haut. La culture olmèque s’est développée autour de grands fleuves, a construit des structures en pisé et des monticules avec des temples dans la partie supérieure précurseurs des pyramides. On estime que, à son apogée, le centre cérémoniel de La Venta pouvait accueillir 18 000 habitants. La construction des monticules et le transfert des énormes pierres basaltiques sur des centaines de kilomètres suggèrent le degré d’organisation nécessaire pour mener à bien de telles entreprises, mais la dispersion des proto-villes olmèques, la faible densité de population, le complément de leur alimentation avec la chasse et la pêche aux fruits de mer suggère qu’ils représentent un exemple de leadership avancé dans lequel de grands chefs religieux et militaires concentrent et monopolisent le surplus des récoltes et du commerce de produits de luxe (jade, obsidienne), sans atteindre atteindre le degré de civilisation (État et grands centres urbains). La caste privilégiée naissante avait pour fonction d’organiser les membres des villages lors de l’exécution de travaux publics. Très probablement, les chefs olmèques sont la consécration de cette caste militaire sacerdotale qui s’était élevée au-dessus de sa propre tribu grâce à l’intensification de la production agricole par le biais de l’exploitation forestière et du brûlage. Ce modèle de structure sociale serait le prototype primitif des peuples mésoaméricains dont la qualité et l’extension s’approfondiraient au cours de la période classique (maya), atteindraient le degré de civilisation et atteindraient leur point culminant d’agression dans le post-classique de l’empire Mexica.

Zapotèques.

Une autre culture, peut-être liée aux Olmèques et aux anciens Mayas, qui a connu sa plus grande prospérité dans la période pré-classique, est la culture zapotèque qui s’est développée au centre de l’état actuel d’Oaxaca, il y a environ 2 500 ans. Cette culture a développé l’une des formes les plus anciennes d’écriture hiéroglyphique en Méso-Amérique (même si, en 2006, un bloc contenant des glyphes datant d’il y a environ 2 900 ans et appartenant à la culture olmèque a été découvert). Son centre principal de cérémonie était San José Mogote et Montalbán. Ils ont développé une agriculture beaucoup plus intensive que celle des Olmèques, basée sur la construction de citernes et d’aqueducs pour l’utilisation de l’eau de pluie. Leurs connaissances astronomiques et mathématiques étaient remarquables et leur système fiscal plus large et plus développé. Il est possible que cette culture ait été liée à la fondation de Teotihuacán à l’époque classique.

Période classique (200-900 après J.-C.)

La période classique est marquée par la splendeur de la culture maya et de la culture de Teotihuacan. Sa caractéristique fondamentale est la splendeur urbaine et le développement de l’État jusqu’à la formation de puissants empires (bien que les mexicas remplissent toutes ces conditions, traditionnellement celles-ci sont situées dans le postclassique).

Les Mayas

De nombreux commentateurs ont fait valoir que l’ascension de la civilisation maya n’avait rien à voir avec les conditions matérielles et terrestres. La civilisation maya s’est développée dans la jungle du Peten dans un environnement écologique et géographique qui semble remettre en cause l’explication matérialiste de son émergence. Les courants mystiques et ésotériques, et même les courants anthropologiques, parlent de la civilisation maya ayant dans la spiritualité et une vision du monde particulière les causes ultimes qui expliquent son existence. Cependant, l’explication matérialiste est plus prosaïque mais plus intéressante et nécessite davantage de recherche. Ce seraient des versions sentimentales qui ne demanderaient rien de plus qu’une imagination exorbitante, un talent littéraire et, peut-être, la stimulation de certaines substances psychotropes.

Les plus anciens villages mayas sont situés près des rivières Usumacinta et Belize, à des époques aussi anciennes que mille ans avant notre ère (probablement, les premiers habitants étaient le produit des migrations olmèques). Au fur et à mesure que ces populations se développaient et que la densité de population augmentait (produit de la domestication du maïs), les villages devaient se développer dans la jungle du Petén dans un environnement paradoxal de "jungle" où il y a des mois pleins sans tomber une seule goutte de pluie et où l’eau s’infiltre dans le sous-sol de calcaire. Les populations qui sont entrées dans la jungle ont compris la nécessité de révolutionner leur mode de subsistance, de surmonter la technique simple de la technique du brûlis, de manière à ce que ladite révolution implique l’émergence de l’État. Dans la jungle du Peten, certaines études ont porté sur 83 sites séparés par une distance moyenne de 15 kilomètres. À la fin des années soixante-dix, on découvrit un réseau de fosses et de canaux qui s’étendait depuis les centres cérémoniels situés à proximité de cenotes ou de lacs souterrains.

Le mécanisme de l’émergence de la civilisation maya semble descendre du ciel à la terre et son mécanisme réel est, en termes très généraux, clair : l’organisation de grandes armées d’hommes lors de la construction de ces grands ouvrages hydrauliques, l’augmentation ultérieure de la densité de produit de la population de systèmes d’irrigation plus efficaces, en plus du contrôle du commerce des hauts plateaux avec des matières premières inexistantes dans la jungle ; tout cela a permis l’ascension des chefs de la tribu sur les villages et a également permis à la densité de population de l’apogée classique d’être égale à celle de l’Europe moderne (250 personnes par mile anglais carré) et d’atteindre le degré de civilisation. De cette manière, les Mayas ont inventé un système complexe d’écriture hiéroglyphique et de connaissances mathématiques complexes (les Mayas ont inventé le zéro), ont effectué des observations astronomiques extraordinaires et avaient un calendrier encore plus précis que le Grégorien. Son architecture était extraordinaire. Ainsi, par exemple, les pyramides tronquées de Tikal atteignent une hauteur de 57 mètres avec des villes planifiées et complexes.

L’une des caractéristiques les plus frappantes des cultures précolombiennes est leur effondrement brutal qui a fait l’objet de nombreuses spéculations. Il est très probable qu’à un stade de leur développement, ces cultures se soient trouvées en contradiction avec la capacité de préserver leur environnement. La construction des pyramides et leur expansion périodique ont impliqué la déforestation progressive de l’environnement et le changement brusque de l’environnement naturel (la fabrication de la chaux, par exemple, nécessite l’abattage de grandes quantités de forêt ou de jungle), l’assèchement des rivières et tributaires de l’eau, ces contradictions saperaient la raison d’être des cliques aristocratiques qui fondaient leur existence sur l’extraction d’hommages rendus aux villages et qui jouaient un rôle relativement progressif dans l’organisation de travaux destinés à accroître la production. Ces tensions généraient périodiquement des guerres civiles, l’abandon et la destruction de centres cérémoniels. L’émergence et la disparition périodique de ces civilisations sont très probablement à la base de la mythologie précolombienne des différentes ères solaires ou du renouvellement périodique des temps. De plus, ces sociétés se sont effondrées périodiquement, parce que leur production, avec tout et les innovations dans la technique agricole, était davantage basée sur la massification et l’extension du tribut, dans l’intensification du travail que dans le développement de ses forces productives. Sa culture magnifique et riche était basée sur la pauvreté de sa base économique ; mais ceci, comme le souligne Marx, est un trait commun du prétendu "despotisme asiatique".

Teotihuacán

On sait très peu de choses sur les fondateurs de cette ville. Des études linguistiques récentes indiquent que ce sont très probablement les Totonaques qui l’ont fondé. Son passé remonte à mille ans avant notre ère. L’apogée de cette ville définit, avec les Mayas, ce qui est considéré comme la période classique des cultures mésoaméricaines. Ce sont les Mexicas qui ont nommé cette ville magnifique "Cité des Dieux". À son apogée (II-VI e s.), La population était comprise entre 150 000 et 200 000 habitants et la ville occupait une superficie de 21 km². Soulignez, bien sûr, les grandes pyramides du Soleil et de la Lune de 63,5 m et 45 m de hauteur, respectivement. A la splendeur et au pouvoir impérial de Teotihuacán s’ajoutent, outre l’organisation de grands travaux, le fait que la ville se trouvait dans un lieu stratégique de flux commerciaux qui catalysait la concentration et le contrôle de l’élite dominante, pouvoir qui a permis de diffuser ses ondes d’influence dans toute la Méso-Amérique. Dans la ville, on a trouvé des ateliers d’artisans spécialisés travaillant pour l’élite dominante, à la manière du contrôle commercial et artisanal exercé par les pharaons égyptiens. La ville s’est effondrée au milieu du sixième siècle avec Monte Alban (sans doute, la splendeur des deux villes était liée par des liens commerciaux et politiques). Très probablement, l’abattage exagéré et l’assèchement de ses sources d’eau ont été des facteurs qui ont déclenché sa chute.

Les Mexicas et la chute de Mexico-Tenochtitlan

La civilisation Mexica est la culture la plus représentative du postclassique mésoaméricain et il s’agit de la dernière grande culture précédant la conquête. Son ascension fulgurante (en moins de 200 ans) est l’un des événements les plus marquants dont les répercussions toucheraient tout le centre et le sud du territoire mexicain actuel. Entre les XIIe et XIVe siècles, il y a eu une série de migrations des tribus Chichimeca vers les hauts plateaux du centre, probablement des tribus guerrières vaincues et expulsées du nord. La mythologie aztèque place le point d’origine dans le mythique Aztlán (lieu de blancheur). Les peuples Aztèques ou Mexica ont été les derniers d’une série de migrations des tribus de la langue Nahua.

Lorsque les Mexicas sont arrivés dans la région des lacs de Texcoco, le seigneur de Atzcapotzalco a imposé sont hégémonie. C’était un domaine très contesté par les agriculteurs à cause de ses ressources aquatiques et naturelles. Les Mexicas - pour utiliser ces ressources - devaient soumettre et rendre hommage à la tribu dominante et s’établir sur un îlot à l’ouest du lac Texcoco en l’an "2 calli" ou 1325. Très probablement, les seigneurs d’Atzcapotzalco ont assigné aux Mexicas un lieu apparemment moins favorable pour leur production agricole. Ce sont ces conditions plus défavorables qui ont contraint les Mexicas à révolutionner leurs méthodes de culture, donnant naissance aux "chinampas" (îlots de terre et de matériaux organiques "volés" sur le lac, également appelés "jardins flottants" - une méthode qui avait déjà été utilisés par les Toltèques), combinés à des canaux et à la construction de digues ; Les Mexicas réalisaient une production agricole et une densité de population qui défieraient l’hégémonie d’Atzcapotzalco (à son apogée, la ville de Mexico, Tenochtitlan, comptait 200 000 habitants, dont 700 000 en comptant les zones environnantes), renforcée par des alliances matrimoniales et militaires dont la fameuse "Triple Alliance" (Tenochtitlan-Texcoco-Tlacopan). Ce domaine serait plus tard mythifié par la version aztèque de la terre promise avec la légende de l’aigle perché sur un cactus dévorant un serpent. Probablement la configuration mythique de l’aigle (dieu solaire et guerrier) vainquant le serpent (divinité terrestre liée à l’agriculture), représente les Mexicas dominant tous les peuples de la région.

Les racines guerrières des Mexicas sont exprimées dans leur mythologie dans laquelle les dieux de l’agriculture sont remplacés par Huitzilopochtli (dieu de la guerre) et dans une moindre mesure, Tlaloc (dieu de la pluie). La mythologie autour du domaine du dieu de la guerre est intéressante car elle pourrait refléter la substitution du droit maternel au père. En fait, Hutizilopochtli, divinité solaire, assassine sa soeur Coyouxauqui, divinité lunaire, le jetant de la colline de Coatepec le démembrant. Dans beaucoup de sociétés matrilinéaires (ovunculocales), le frère de la mère est la figure qui occupe la place du père ; le meurtre de la soeur serait la substitution et la domination du droit masculin par une société de guerriers fortement hiérarchisée.

Nous pensons que le mode de production de la culture mexica, à l’instar de celui des grandes cultures mésoaméricaines, correspond à ce que Marx appellerait un "despotisme asiatique" et que d’autres anthropologues ont appelé des "sociétés tributaires", sociétés basées sur la production agricole de communautés villageoises plus ou moins communistes où l’excédent de produit ou l’excédent de production est centralisé par l’État et par une caste bureaucratico-militaire qui non seulement concentre l’excédent de produit en nature, mais organise également d’importants contingents aux mains de travaux (fournis par les villages et les villes) dans la construction d’ouvrages publics tels que pyramides, palais, aqueducs. Dans le cas particulier des Mexicas, et en accord avec le Codex Mendoza et d’autres sources, ils ont dominé par des relations tributaires plus de 400 peuples, répartis en 38 provinces, par une hiérarchie complexe au sommet de laquelle se trouve le Tlatoani (souverain) et descendant dans la hiérarchie sociale, nous trouvons les Tecuhtli (percepteurs d’impôts), les Pillis (noblesse héréditaire). Bien que la plupart des produits excédentaires proviennent des communautés (Altepeltl) qui se sont auto-suffisantes au moyen de "calpullis" ou de terres communes attribuées à des familles élargies ; Il existait déjà dans la formation sociale du peuple Mexica la propriété privée de la terre appartenant à une noblesse héréditaire (Pillalli), exploitée par les mayeques dans une structure préfigurant des formes de relation féodale (bien que les Pillalli dépendaient toujours du pouvoir et des faveurs du peuple). Tlatoani faisant partie de la bureaucratie de l’Etat). Nous avons même trouvé des esclaves pour les services domestiques de la noblesse. La consolidation en extension et en puissance de ces relations tributaires serait exprimée dans les 7 agrandissements du Templo Mayor, dans sa taille colossale (42 mètres de haut sur 80 de large) et dans sa splendeur.

Source

Les classes sociales dans les sociétés précolombiennes

Les sociétés précolombiennes

Classes sociales chez les Incas

Olmèques :

Jacques Soustelle, dans « Olmèques » :

« Après avoir fleuri pendant sept cent ans (- 1200 à -500 av. J.-C.), le centre civilisé des Olmèques, San Lorenzo, est abandonné. De nombreux monuments retrouvés par les archéologues avait été brutalement brisés, les statues décapitées et enterrées, les autels fragmentés ; les vandales s’étaient même attaqués aux têtes colossales, où ils avaient creusé à grand peine des entailles et des trous circulaires. Un des vestiges les plus frappants de ce qui dut être une révolution extraordinairement violente est le « monument 34 », très belle statue privée de sa tête et de ses bras (qui devaient être articulés et mobiles) mais qui, représentant un homme agenouillé, témoigne d’une exceptionnelle virtuosité sculpturale.

Michael Coe (1968) explique ces destructions comme une explosion « de haine et de fureur contenues » contre les dirigeants olmèques : les monuments, les statues symbolisaient sans doute aux yeux d’un peuple en révolte les maîtres qui leur imposaient d’immenses efforts. Quoiqu’il en soit, la jungle avait reconquis le site abandonné en 500 avant J.-C….

Sur l’île de La Venta, les Olmèques ont également chuté. Que s’est-il passé quatre siècles avant notre ère ? La fin de la civilisation de La Venta demeure ensevelie dans le mystère. Ce que nous constatons, c’est qu’entre 450 et 325 av. J.-C. toute activité a cessé dans l’île. Plus de constructions, plus de fosses creusées pour recueillir les offrandes de serpentine, plus de caches à figurines de jade. L’élite dirigeante a disparu : chassée, exterminée ou simplement partie en exil ? Une nouvelle activité s’y manifeste : hélas, c’est une activité de destruction et de pillage. Des monuments sont alors brisés, des statues décapitées, des stèles martelées…

La catastrophe qui a mis fin à la civilisation de San Lorenzo nous est démontrée par les traces de l’acharnement inouï qui s’est déchaîné contre les monuments sculptés. Les têtes colossales ont résisté – sauf une – mais n’en ont pas moins été marquées de trous circulaires. D’autres pièces ont été martelées, brisées. Il a fallu sans doute hisser de lourds blocs au-dessus de certains monuments et les faire retomber d’assez haut pour obtenir l’effet d’un marteau-pilon. Un énorme labeur a dû être consacré à cette tâche de destruction. Après quoi les statues mutilées, les débris de sculptures, ont été ensevelis sous d’épaisses couches de terre…

La Laguna de Los Cerros a occupé dans le développement de la civilisation olmèque une place comparable à celle des grands sites décrits précédemment. Vingt-huit monuments de pierre sculptée y ont été relevés. La plupart sont mutilés – là encore une vague de vandalisme est passée.. Du monument n°3, il ne reste plus qu’un torse. La statue n°11, représentant un personnage assis, et la statue n°19, représentation d’un homme debout, sont l’une et l’autre décapitées…

Les Olmèques avaient fondé un empire… Cela les avait amenés à pousser des expéditions, même à créer des colonies, à de grandes distances de leur foyer principal, et cela dans les deux directions : vers l’Ouest et le Nord, à travers le plateau central, vers les serpentines de Puebla et les jades de Guerrero ; vers le sud et l’est, à travers l’Oaxaca et l’isthme de Tehuantepec, le long de la côte du Chiapas et du Guatemala, jusqu’au Salvador et au Costa Rica…

La société olmèque, telle que nous pouvons essayer de nous la représenter grâce aux maigres indices que nous possédons, devait être hiérarchisée et autoritaire ; en bas, une population essentiellement rurale assujettie au tribut et à la corvée – d’où les immenses travaux publics exécutés grâce à cette main d’œuvre ; au sommet, probablement une classe supérieure de prêtres-magiciens, observateurs des astres, habiles à manier leurs miroirs d’hématite, adorateurs du bébé-jaguar, à la fois urbanistes et architectes ; à côté de ce clergé, ou dépendant de lui, des commerçants, responsables pour une grande part de l’expansion vers le Centre et le Pacifique, et peut-être dignitaires militaires ; enfin, dans les centres eux-mêmes, au cœur des cités dispersées, une foule de serviteurs, ciseleurs, artisans de tout genre.

Ce qui est indiscutable, c’est qu’une autorité très forte et profondément acceptée était nécessaire pour obtenir du peuple les efforts gigantesques que supposent le transport de monolithes, la construction des centres cérémoniels, l’édification d’une pyramide ou la mise en place d’un système de canaux souterrains.

Sans doute la motivation religieuse a-t-elle été à la base de cette structure politique. Une théocratie, avec des aspects marginaux, mercantiles et guerriers, telle pourrait être la définition de la cité olmèque…

Aux yeux des simples cultivateurs de maïs, ces hommes étranges qui bâtissaient des monuments, qui taillaient la pierre, qui célébraient des rites jusqu’alors inconnus autour d’un dieu aux traits de félin, devaient apparaître comme semi-divins, magiciens à la fois admirables et redoutables…
Ils n’eurent probablement pas grand-peine à obtenir le libre passage, voire à s’installer par petits groupes plus forts par leur prestige que par leurs armes dans des régions où la population, au demeurant, n’était pas très dense. Des sites tels que Las Bocas, Tlatilco, Tlapacoya, Chalcatzingo, d’une façon générale tous ceux qui ont été signalés dans le District fédéral et dans les Etats de México, Morelos, Puebla et Guerrero, suggèrent une cohabitation pacifique entre des « noyaux » olmèques minoritaires et des populations plus nombreuses mais plus frustes…

On pourrait volontiers parler d’un « empire olmèque » encore beaucoup moins structuré et beaucoup plus lacunaire que celui des Aztèques, une sorte d’empire à l’état diffus, composé d’établissements plus ou moins sporadiques, de postes permanents sur certains itinéraires, de comptoirs commerciaux et de zones d’influence…

Comme l’écrivait Alfonso Caso (1965), « il était inévitable que l’Olmèque se sentit supérieur par sa culture aux peuplades néolithiques qui vivaient alors en Amérique moyenne. »

Teotihuacán :

« Teotihuacàn se situe dans la plaine bien irriguée du nord-est du bassin de Mexico, près de la ville moderne du même nom. La rivière San Juan et ses affluents se jettent dans le lac Texcoco ; d’éternels printemps et une irrigation intensive permettent de faire vivre une nombreuse population, raison pour laquelle, peut-être, les agriculteurs de la période de formation récente se réunirent dans cette région et établirent progressivement des relations commerciales avec les autres régions de Méso-Amérique. (...) Le centre religieux de Teotihuacàn attirait les étrangers et les pèlerins de régions éloignées, dont la plupart étaient pauvres. La population permanente et de passage de Teotihuacan augmenta trop rapidement pour que la ville puisse subvenir à l’ensemble des besoins : tandis que la noblesse abusait de nourriture et que des fêtes rituelles somptueuses se déroulaient toujours, les résidents et les étrangers les plus pauvres souffraient souvent de la faim. Teotihuacan s’effondra au cours du 8ème siècle. Comme ses principaux édifices ont été brûlés et détruits, on pense que les plus pauvres s’étaient soulevé contre la hiérarchie. (...) Une insurrection civile fait tomber Teotihuacàn. (...) Survint un événement dramatique. Des découvertes archéologiques ont mis en évidence l’existence de combats féroces qui se seraient déroulés dans le centre de la cité, des monuments abattus et détruits, des temples profanés. (...) La totalité du centre de Teotihuacàn fut incendiée. (...) Le déclin de l’architecture et des arts implique une catastrophe qui aurait mis fin au fonctionnement interne de la cité. Il est aussi possible que l’importance du commerce de Teotihuacàn ait minimisé le pouvoir des prêtres, la ville devenant alors plus un lieu de négoce qu’un centre rituel. Il est peut-être significatif que les combats les plus violents aient eu lieu au cœur même du centre cérémoniel. C’est là que se trouvent les signes de destruction délibérés, de profanation et d’incendie. Bien qu’il se fut agi d’une enceinte sacrée, c’est dans cette partie de Teotihuacàn que vivaient les notables et les prêtres et que se situaient les bâtiments administratifs importants. On ne trouve aucune trace de combat ou d’incendie dans les quartiers des artisans ou dans les faubourgs où habitait la plus grande partie de la population. Ces données archéologiques ont permis d’avancer que Teotihuacàn avait été le siège d’une brève mais désastreuse insurrection civile. (...) Alors que le commerce augmentait et, avec lui, le pouvoir que détenaient marchands et artisans, un ressentiment avait pu s’élever contre l’augmentation des impôts nécessitée par le financement des ambitieux programmes des notables, des prêtres et de la bureaucratie. L’arrêt des programmes de construction dans les dernières années de Teotihuacàn peut simplement être une conséquence de la volonté des commerçants d’exercer leurs droits et de refuser de répondre aux levées d’impôts. »

« Les habitants, mécontents des élites avides, ont incendié Teotihuacán » :

« En 550 après J.-C., un incendie ravagea Teotihuacán, l’une des plus grandes et des plus importantes villes sacrées de l’ancienne Méso-Amérique. Maintenant, une nouvelle étude suggère que la ville a été brûlée par une foule en colère, soulevant de nombreuses nouvelles questions. Y a-t-il eu des héros de la révolution à Teotihuacan ? Y a-t-il eu un souterrain qui a longtemps fonctionné, une résistance à une élite dirigeante détestée ? Ou était-ce juste une conflagration sociale soudaine qui a détruit la ville en un jour ?
La ville antique de Teotihuacán, située à environ 50 km au nord-est de Mexico, a déjà abrité une population estimée entre 100 000 et 200 000 personnes qui ont érigé des monuments gigantesques tels que le temple de Quetzalcoatl et les pyramides du Soleil et Lune. Cependant, beaucoup de choses sur Teotihuacan demeurent inconnues, y compris l’origine et la langue des personnes qui y vivaient, car elles ne laissaient aucune trace écrite.
« Aucune trace d’invasion étrangère n’est visible sur le site », a écrit Linda R. Manzanilla dans son étude de 2014 sur ce qui s’était passé à Teotihuacan, une ville d’une grande architecture comptant 125 000 à 200 000 habitants à son apogée. "Nous interprétons cet événement comme une révolte contre l’élite dirigeante, peut-être une réponse à une intervention tardive de l’État visant à contrôler les mouvements entrepreneuriaux de l’élite intermédiaire." »

« La ville de Teotihuacán a été comparée en grandeur à Alexandrie, Rome ou Constantinople. Pendant des décennies, les fouilles dans ses ruines, situées à environ 50 kilomètres de Mexico, ont permis de découvrir les usages religieux des grandes pyramides, les passages souterrains à significations rituelles et la complexe organisation politique de cette ville florissante au cours du siècle. I et VI. Maintenant, un nouveau travail rassemble les résultats des fouilles les plus détaillées qui ont été faites dans une autre zone de la grande ville : les quartiers qui entouraient le centre. Selon l’étude, une bourgeoisie naissante a créé la révolte sociale qui a provoqué la chute de cette ville, l’une des plus grandes d’Amérique préhispanique.

Comme beaucoup d’autres capitales actuelles, Teotihuacán était une ville d’immigrants. Beaucoup d’entre eux étaient arrivés dans deux grands exodes causés par des éruptions volcaniques. À leur arrivée, ils ont essayé de gagner leur vie en travaillant dans l’un des quartiers qui entouraient la citadelle et qui étaient contrôlés par une élite intermédiaire. En retour, ils recevaient de la nourriture rationnée (tortillas) et des journées de travail épuisantes. C’est ce qu’indique l’étude, qui recueille des données sur près de 10 années de fouilles à Teopancazco, l’un des quartiers les plus influents de Teotihuacán. L’analyse de l’ADN et des minéraux dans les os des personnes enterrées a permis de révéler leur régime alimentaire, leurs maladies, leur lieu d’origine.

Les résultats témoignent de la dureté de la vie pour certains d’entre eux. De nombreux cadavres présentent des traces de pathologies dues à la malnutrition infantile, telles que l’anémie ou le scorbut, dues à une faible consommation de fruits. La promesse de nourriture, même si elles étaient toujours des tortillas rationnées, aurait pu être la raison qui les a amenées en ville. Là, ils pourraient éviter de mourir de faim, mais à un prix.

"Ils ont travaillé tellement d’heures accroupies qui ont laissé des traces sur son squelette. Certaines d’entre elles ont passé de nombreuses heures dans des endroits non exposés au soleil, d’autres des poids chargés dans les caravanes et d’autres ont cousu les costumes colorés des élites, également pendant de nombreuses heures", explique Linda Manzanilla, anthropologue de l’Université nationale autonome du Mexique et auteur de l’étude, publiée dans PNAS. Les caravanes étaient les voies commerciales établies par les élites intermédiaires qui dominaient le quartier. Ceux-ci ont servi à introduire le genre dans la ville et à recruter des artisans et du travail. "Depuis sa création, Teopancazco a été témoin de l’arrivée de personnes de Puebla, Tlaxcala, Hidalgo, Veracruz, Oaxaca et probablement du Chiapas", explique Manzanilla. Fruit de ce trafic entre la campagne et la grande ville, parmi les cadavres retrouvés dans le quartier, dit-il, il y a des gens des quatre grands groupes génétiques de la Méso-Amérique.

Le quartier de Teopancazco se trouvait à près de deux kilomètres de la pyramide du soleil, symbole du pouvoir des élites supérieures, et est aujourd’hui l’un des monuments les plus visités par les touristes se rendant à Teotihuacán. Les quartiers et leurs chefs se sont affrontés pour apporter les produits les plus luxueux à la ville et créer les vêtements les plus colorés pour leurs dirigeants. La spécialité du quartier étudié par Manzanilla était les robes et les fines couvertures de coton de Veracruz ornées de coquilles de mollusques.

L’un des grands mystères de Teotihuacán est de savoir qui l’a gouverné. La cité a été organisée de manière corporative, dit Manzanilla, éventuellement dominée par plusieurs patrons à la fois. Contrairement à Rome, il n’y avait pas d’écriture ici et les gens ont signé avec des timbres qui ne transmettaient que des concepts. "C’est pourquoi nous ne savons pas combien et qui ils étaient, personne n’a jamais trouvé de tombeaux réels, comme dans la région de Maya, où la dynastie était au sommet de la pyramide sociale", a déclaré Manzanilla. Selon l’anthropologue, ces élites maximales contrôlaient les grandes routes commerciales des matières premières, qui rejoignaient l’actuel Honduras et le Guatemala. Sous leur ombre se trouvaient les élites des quartiers, une petite noblesse dont les routes commerciales étaient plus modestes, mais dont le pouvoir et la richesse augmentaient avec le temps.

En 550, année de la conquête et du pillage de Rome par les Ostrogoths, l’incendie détruit les bâtiments administratifs et les pyramides de Teotihuacán. Les palais de ses dirigeants ont été agressés et nombre de ses habitants ont quitté la ville. Rien ne prouve qu’il y ait eu une invasion étrangère et, bien que les causes de la catastrophe ne soient pas claires, Manzanilla et d’autres experts estiment que l’explication tient à la lutte entre les classes. Les chefs de quartiers auraient déclenché une révolte contre les dirigeants et la forme de leur entreprise. "Il est possible qu’une bourgeoisie ou une classe moyenne soient apparues à Teotihuacán, très agressives dans leur concurrence et très désireuses de prendre le pouvoir", explique Manzanilla. Cette classe "pourrait organiser une révolte contre le gouvernement conjoint de l’Etat de Teotihuacan, peut-être parce que leurs prérogatives et leur autonomie sont menacées", a-t-il souligné. L’incendie de Teotihuacán marque la fin de son hégémonie et sa dissolution progressive quelques siècles plus tard. Selon Manzanilla, la stratégie d’entreprise du gouvernement ne s’est pas reproduite.

Les fouilles du quartier de Teopancazco ne sont pas aussi étendues que celles de l’autre grand quartier connu de Teotihuacán, La Ventilla. Mais ils sont les plus importants en raison de leur "intensité et de leur précision", explique Natalia Moragas, professeur d’histoire à l’Université de Barcelone, qui a effectué des fouilles dans la ville mexicaine. Selon lui, l’important est que l’étude permette de clarifier les différences entre les différentes classes sociales et de les extrapoler au reste des quartiers. Après l’incendie des centres du pouvoir, il y a eu des pillages et le type de céramique a changé de manière "radicale", ce qui conforte l’idée d’un changement de population dans la ville. Pourquoi n’est-il jamais revenu à sa splendeur ? La ville avait deux faiblesses, selon Manzanilla. C’était un État multiethnique fondé sur un pacte social "faible" qui n’était pas difficile à briser. En outre, à l’instar des premières villes de l’histoire nées en Mésopotamie, Teotihuacán était une concentration de beaucoup de gens avec une faible capacité de défense, vulnérable donc aux attaques et aux révoltes. »

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Mayas :

« Les Mayas étaient divisés en classes sociales très bien définies. Au sommet de cette hiérarchie se trouvait le dirigeant, représentant de Dieu sur terre, qui gouvernait et qui décidait quand la guerre devait avoir lieu ou la paix convenue ; il a gouverné dans le commerce et les alliances conjugales. Ce dirigeant était soutenu par la caste des prêtres, la noblesse et leurs guerriers. Seuls le souverain ou ses prêtres étaient autorisés à célébrer des cérémonies religieuses dans les temples.

Ils ont été suivis par les architectes, qui étaient au-dessus des sculpteurs et artisans, les paysans, les domestiques et les esclaves, qui étaient les moins bien rangés. Les soldats étaient importants en période de conflit, sinon ils étaient inférieurs aux architectes et aux marchands à l’échelle sociale. »

« La société maya postclassique était organisée hiérarchiquement et il y avait quatre classes sociales : la noblesse, le sacerdoce, les roturiers et les esclaves. En ce qui concerne la noblesse, les familles locales, les membres du conseil et les hauts fonctionnaires sont issus de leurs familles. Contrairement à la période maya classique, les chefs militaires ont joué un rôle clé face à l’importance de la guerre au cours de ces siècles. En revanche, les prêtres, qui avaient exercé le pouvoir politique à l’époque classique, se consacraient maintenant à l’entretien des temples, à la vie religieuse et, surtout, aux sciences.

Le peuple était principalement composé de paysans voués à la culture du maïs, ainsi que d’un grand nombre de tisserands et de potiers. Grâce à leur travail, ils ont subvenu aux besoins des classes sociales supérieures, en plus d’ériger tous les centres cérémoniels et les routes de pierre qui reliaient les principales villes. Les habitants de la ville vivaient à la périphérie des centres urbains et leur position dans l’échelle sociale se mesurait à la distance entre la maison et la place centrale. Les esclaves constituaient le dernier maillon de cette société et acquéraient leur état de naissance, de vol, de prisonniers de guerre, d’orphelins ou d’achetés. »

« Selon les preuves archéologiques, les travaux de construction et d’agrandissement des Mayas ont connu leur apogée entre 730 et 790 après JC. C., avec des extensions constantes et des travaux de construction sans aucun type de machine ou d’outil pour les aider dans ces travaux. Au cours de cette même période, des signes laissant présager l’effondrement de la civilisation maya sont apparus. La majeure partie de la charge de travail pesait sur les ouvriers paysans dans des villes telles que Tikal et Copán, où des projets de construction apparemment sans fin étaient réalisés, construisant de grands bâtiments et des terrains de base-ball. Une théorie soutenue par J. Eric S. Thompson attribue l’effondrement des Mayas à une révolution de la part des couches sociales inférieures de la société maya. Selon cette ligne de pensée, alors que la vie devenait plus difficile, le processus visant à "saper le développement religieux et l’entreprise collective des gens ordinaires" commençait. L’augmentation de la charge de travail a peut-être poussé la population à abandonner ses valeurs traditionnelles et à se rebeller contre l’élite de la société, en particulier contre les prêtres dirigeants, car on pensait que les Mayas étaient théocratiques et donc dirigés par des prêtres. . Cela pourrait aider à expliquer l’effondrement brutal des fonctions de l’élite, ainsi que des bâtiments et des centres cérémoniels restés inachevés. Alors que l’effondrement de différentes villes s’est produit à plusieurs reprises, on pense que les révoltes des différents groupes faisaient partie d’une série d’actions imprévues et impulsives. Dans la ville de Piedras Negras, par exemple, il semble qu’il y ait eu un type de violence au cours de cette période, du fait que des incendies ont eu lieu dans plusieurs bâtiments du palais et qu’un trône a été détruit. Bien que ce modèle, connu sous le nom de modèle « prêtres-paysans », soutienne qu’il y ait eu une révolte des paysans contre les prêtres, il a été découvert par la suite que ce n’étaient pas les prêtres, mais les rois qui ont dirigé les périodes préclassique et classique.

Bien que cette théorie semblait offrir une explication à l’effondrement soudain des villes mayas, elle posait encore des problèmes. En premier lieu, la théorie de Thompson n’explique pas où sont allés les habitants des villes après l’effondrement et leur abandon. David Webster estime que la population aurait dû augmenter plutôt que diminuer en raison de l’absence d’une élite au pouvoir. Deuxièmement, la théorie n’explique pas pourquoi les institutions gouvernementales n’ont pas été renouvelées après les émeutes, ce qui s’est passé dans des circonstances similaires dans d’autres endroits comme la Chine. Troisièmement, après avoir mené une étude sur la main-d’œuvre et le temps requis pour la construction à Copán, Elliot Abrams a conclu qu’il ne fallait pas beaucoup de temps et de main-d’œuvre pour achever la construction de bâtiments. Cependant, Thompson a développé sa théorie à un moment où les preuves archéologiques semblaient indiquer une population maya inférieure à ce qu’elle était selon les connaissances actuelles.9 En général, les révolutions, les révoltes paysannes et les bouleversements sociaux entraînent souvent des changements suivis de guerres. Cependant, rien n’indique que des révolutions aient entraîné l’abandon massif de régions entières. »

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« Selon certains chercheurs, les villes de l’État maya étaient à l’époque une sorte de fédération dans laquelle les dirigeants exerçaient l’autorité divine (théocratie). La société était strictement hiérarchique dans différentes classes sociales.

Vers l’an 800 d. de C. commence un phénomène généralisé de détérioration de la civilisation maya, appelé "l’effondrement de la classique". Il représente une rupture totale avec les modèles sociaux et culturels qui ont prévalu pendant plus de 600 ans. la construction de grandes structures monumentales dans les villes est interrompue ; ils cessent de fabriquer des objets somptuaires et abandonnent la commémoration d’événements sociaux et naturels précédemment enregistrés dans des stèles et des monuments portant des inscriptions hiéroglyphiques. Les basses terres du sud ont été abandonnées et inhabitées. Cette migration était due au fait qu’il n’y avait pas assez de nourriture pour la population nombreuse, en raison de l’exploitation intensive des terres déjà érodées. En outre, la chute de Teotihuacán (centre religieux toltèque situé au Mexique) a mis fin au flux de marchandises en provenance de cette région.

En raison de la faim, il y a eu des émeutes et des rébellions contre les prêtres et entre les classes sociales, qui ont été exploitées par d’autres peuples pour les envahir.

L’organisation politique était limitée à chaque cité-État qui, avec le village ou le district qui les entourait, constituait une entité indépendante, gouvernée par un cacique appelé Halach-huinic ("l’homme véritable"), qui percevait les impôts et dirigeait la politique. de l’État.

Le pouvoir est passé des parents aux enfants. En outre, il existait un conseil d’État formé de fonctionnaires (qui étaient des parents du cacique), de prêtres et de chefs de tribu.

Les gens ordinaires sans droits devaient travailler dans les travaux pénibles des constructions publiques, cultiver les champs et exécuter les travaux manuels, le tout avec une totale soumission aux classes dirigeantes.

Les prêtres, dont l’investiture héréditaire, non seulement accomplissaient des actes liés aux dieux, étaient également d’excellents astronomes, pouvant, grâce à leur connaissance de la marche du temps - en observant les étoiles - indiquer aux agriculteurs le bon moment pour la semer, annoncer l’arrivée des tempêtes et indiquer l’heure à laquelle ils doivent procéder à la récolte.

La base de l’économie reposait sur la culture du maïs, mais elle s’achevait peu à peu, car ils utilisaient la méthode consistant à brûler l’arbojo (une mauvaise herbe) de la terre soi-disant pour la fertiliser - car ils ne connaissaient ni les engrais ni les engrais. irrigation artificielle, permettant l’épuisement du sol. En outre, ils produisaient du coton, du cacao, du chili et des haricots. Les terres à planter doivent être proches des cenotes (dépôts d’eau), car la sécheresse a duré près de huit mois. Si ces dépôts n’existaient pas, il était nécessaire de collecter les eaux de pluie ou d’utiliser les lacs naturels. Cela a provoqué le déclin de la population maya, qui a dû quitter ses villes et émigrer vers de nouvelles régions non exploitées.

Avec le temps, la migration progressive a provoqué une nouvelle concentration des Mayas au nord de la péninsule du Yucatan, ce qui a permis de faire revivre les traditions et de réorganiser l’État. Le nouvel empire ou empire postclassique a commencé (10ème-16ème siècles).

Au début de cette nouvelle période, les colons mayas ont fusionné avec le groupe envahissant d’origine toltèque, dirigé par un roi-prêtre nommé Quetzalcóatl (serpent à plumes) ou Kukulcán des Mayas, qui ont imposé leurs cultes religieux et un système militariste. Ils se sont installés à Chichen Itza, où ils ont reconstitué leur ancienne capitale, Tula, sous l’égide de Quetzalcoatl, qui présidait la vie maya-toltèque du haut du château, la principale pyramide de la ville. Il y avait des marches sur les quatre côtés, et de sa partie supérieure, on pouvait voir une grande partie de la péninsule.

Une autre ville envahissante est celle des Itza, installés au 12e siècle à Champoton, sur la côte de Campeche, une région qu’ils occupèrent jusqu’en 1240. Peu de temps après, ils fondèrent Mayapán dans le secteur centre-est de la péninsule. Durant la période post-classique, les principales villes étaient Chichén Itzá, Uxmal et Mayapán, qui ont pendant quelque temps maintenu une alliance connue sous le nom de Ligue de Mayapán. Ceci, jusqu’à ce qu’une brève période de guerre (guerres) donne l’hégémonie à Mayapán, qui organise une sorte d’empire dont dépend une douzaine de villes. Apparemment, les seigneurs de ces villes ont été capturés pour empêcher les rébellions. En outre, grâce aux mariages familiaux, des alliances familiales avec les dominés ont été établies. Les personnages les plus conflictuels ont été vendus comme esclaves aux villes voisines.

Toutes ces mesures ont permis à Mayapán de conserver son leadership jusqu’en 1450 environ, date à laquelle Ah Xupan Xiú, membre de la famille Tutul-Xiú, s’est révolté. Les dirigeants de la dynastie Cocom ont été tués et la ville a été pillée puis détruite.

Après cela vint l’anarchie et la désintégration de l’empire. Les villes ont recouvré leur indépendance et se sont battues pour imposer leur pouvoir. Les influences mexicaines ont été rejetées et la culture maya classique a été reprise. Dans les hautes terres du Guatemala, la Quiche formait un petit empire qui ne dura pas longtemps.

À tout cela, il faut ajouter l’ouragan de 1464 et la peste de 1480, si bien que les centres de population ont été abandonnés. Les Mayas se sont à nouveau installés dans la zone centrale, dans la région du Petén.

La décadence des Mayas et leurs multiples conflits internes ont facilité la conquête et le règlement des Espagnols, qui ont découvert la péninsule du Yucatan en 1517 (Hernández de Córdoba). »

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« À partir de 850, en plein âge d’or, les activités architecturales et artistiques cessent et, sans raison apparente, les grandes métropoles des Basses Terres du centre sont brutalement abandonnées. Pour cet épisode, Les chercheurs privilégient des hypothèses basées sur l’interaction de plusieurs facteurs tels que : - Une augmentation démographique trop rapide. - Une surexploitation des sols qui les auraient rendus stériles. - Les dépenses démesurées des rois qui ruinaient les cités. - Des catastrophes climatiques telles que séismes, ouragans ou sécheresses. Ces facteurs « ont amené des réactions en chaîne sous forme d’interruption de réseaux commerciaux, de révoltes, de guerres et d’invasions par les voisins »4 accélérant le déclin de la civilisation maya. »

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« Période classique (300 à 900 après JC)

Au cours de cette période, le processus culturel des Mayas a atteint son développement maximum, tant dans le domaine technologique que dans les domaines social, économique, politique, religieux et artistique. C’était le soi-disant « âge d’or » des Mayas. La population avait augmenté et l’agriculture s’était beaucoup développée. Des terrasses ont été érigées dans les zones montagneuses ; dans les territoires comportant des rivières, des lacs ou des lagunes, des canaux d’irrigation ont été construits, ce qui a permis d’accroître les surfaces cultivables tant pour la production de produits de base que pour la consommation et le commerce. Les centres ont grandi en splendeur. Avec les nouvelles avancées, il est devenu beaucoup plus diversifié et des artisans spécialisés dans différentes manifestations culturelles ont émergé ; de même, le commerce a augmenté, ce qui, peu à peu, a facilité le développement économique et permet désormais, à l’époque classique, d’échanger non seulement avec les peuples mayas, mais également avec d’autres peuples mésoaméricains, se consolidant ainsi entre Vallée du Mexique un commerce actif.

L’entrée de certaines villes mésoaméricaines auprès des populations mayas est arrivée un moment pour déstabiliser la société et paralyser la construction de centres cérémoniels. Cependant, l’élite dirigeante a surmonté la crise et poursuivi son développement.

Dans les meilleurs moments de l’activité architectonique, il était pertinent, car des sites comportant des centaines de bâtiments étaient construits, certains avec de nombreuses salles ; pyramides monumentales atteignant 70 mètres de haut, nombreuses stèles et monuments avec dates de comptage longues et inscriptions jeloglificas dans lesquelles des références à des faits historiques sont données. Toutes ces activités ont été menées sous la direction et la supervision de la classe dirigeante qui avait mis en place un gouvernement théocratique (gouvernement exercé directement par Dieu ou par les prêtres en tant que leurs représentants), dans lequel étaient récités des pouvoirs civils et religieux intimement liés. La classe dirigeante, une minorité, était soutenue par les hommages que leur donnaient les paysans et les artisans. Son pouvoir s’étend à toute une région et s’exerce à travers un système bureaucratique bien organisé qui atteint même les endroits les plus reculés. Les fonctionnaires contrôlaient les activités productives, la vie matérielle et spirituelle des populations, atteignant les travaux publics et les sanctuaires déjà mentionnés. Durant cette période, on assiste à un déclin qui repose sur plusieurs théories, notamment une guerre civile éventuelle, une épidémie ou la conquête de peuples barbares. Au cours de cette période, certaines des villes qui ont fleuri étaient : Coba, Uxmal, Izamal, Kabah, Loltun et Acanceh, entre autres.

Période Posclassique (900 à 1542)

Elle s’est développée dans la zone nord, car les Mayas qui y vivaient ont survécu à la catastrophe qui a provoqué l’abandon des villes de la zone centrale et ont poursuivi leur développement au cours de la période postclassique, affectée par les influences culturelles de groupes étrangers qui se sont effondrés dans la ville ; L’un d’entre eux, peut-être le principal, était celui du Chontal ou du Putun Maya, originaire du sud de Campeche et du delta des rivières Usumacinta et Grijalva. En raison de leur emplacement dans cette région du golfe du Mexique, les Chontal Maya ou Putun sont influencés par leurs voisins mexicains et constituent une culture hybride Maya-Nahua.

Une branche de ceux-ci, les Itzaes, ont navigué de leur lieu d’origine à l’île de Cozumel, sur la côte est de la péninsule, d’où ils se sont installés pendant un certain temps. Quelques années plus tard, ils traversèrent le continent et occupèrent Pole. Ils ont marché jusqu’à Chichen Itza, qui s’appelait alors Uucil Abnal (sept arbustes), un endroit qu’ils ont probablement conquis en 918.

Une fois possédés de Chichen Itza, ils se sont prolongés de divers curmbos de la côte orientale et de l’intérieur des terres, certains se sont avancés jusqu’à l’intérieur du Yucatan en conquérant et en soumettant un tribut à de nombreuses villes ; d’autres se sont installés dans des endroits comme Bacalar, Chetumal, Coba (centre abandonné depuis la fin de la période classique) ou se sont installés sur la côte nord.

Peu de temps avant les événements mentionnés ou en même temps qu’eux, un autre groupe de la lignée mexicaine, les Xiu, est entré dans le Yucatan et a occupé Uxmal pendant un certain temps ; de là, ils détenaient le pouvoir sur la vaste région du sud-ouest du Yucatan. Ces immigrants ont apporté à la région de nouveaux éléments idéologiques qui sont représentés dans certains bâtiments de la région.

Vers l’an 987, Chichén Itzá occupa le caudillo toltèque Quetzalcóatl-Kukulkán. L’histoire synthétise le long voyage de ce personnage de son lieu d’origine au Yucatan, et raconte que, fugitif de ses ennemis de Tula dans l’antiplan de Mexico, il s’est rendu, avec un groupe de prêtres, de guerriers et de serviteurs, une partie du golfe du Mexique qui constituait la région naturelle des Chontales Putunes, un groupe déjà influencé par la culture nahuatl ; Peu de temps après, le putnam d’Itzaes l’accompagna dans la dernière partie de leur périple, car ils connaissaient déjà bien la région et en dominaient une grande partie depuis 918 ; c’est pourquoi il est mentionné dans les chroniques qu’il y avait deux entrées d’Itza à Chichén Itzá. Quetzalcoatl, qui apparaît dans les histoires de Nahua comme un personnage mythique, presque comme un dieu, est connu dans les chroniques mayas comme un personnage historique avec le nom de Kukulkan, qui signifie : serpent à plumes.

Une raison décisive pour l’installation d’Itza sur le site qu’ils ont nommé Chichen Itza était l’existence de deux cenotes, l’un d’eux, le Xtoloc, servant à l’approvisionnement en eau ; l’autre, le sacré ou les sacrifices, était utilisé pour vénérer le dieu de la pluie, Chaac. Un sacbé mène à la Cenote de los Sacrificios de la place principale.

Le peuple maya de Chichén ltzá et ceux qui vivaient dans la zone d’influence de ce centre étaient soumis à des chefs non autochtones, c’est-à-dire aux envahisseurs étrangers qui contribuaient aux éléments culturels nahuas, parmi lesquels prédominaient les Toulas. Le paysan a continué de travailler la terre comme par le passé, mais le tribut a été acheminé vers les dirigeants d’Itza et l’esclavage s’est intensifié, les sacrifices humains ont été augmentés et des changements de croyances ont été imposés, de même que la vénération de nouvelles divinités.

Le pouvoir d’Itza était concentré à Chichén ftzá, c’est pourquoi ce centre militaire, politique, commercial et religieux a subi une transformation profonde qui a conduit à son développement. les idées introduites par les groupes toltèques se reflétaient dans l’art et l’architecture, comme on peut en citer des exemples : la construction de l’imposant bâtiment El Castillo, le groupe des Mille Colonnes et le Grand Jeu de balle ; les représentations de tigres ambulants et de créneaux en forme d’escargot, comme à Toula ; des colonnes avec des serpents dressés, des bas-reliefs représentant des guerriers toltèques, des peintures murales avec des scènes de guerriers naviguant devant des villes côtières ; planches avec des figures humaines masquées et des animaux dans l’attitude de manger des cœurs humains.

On pense que le boom de Chichén ltzá a été réalisé grâce à la période de paix relative qui a vécu 200 ans, ce qui a été rendu possible par l’organisation, vers l’an 1000, de la "Ligue de Mayapán", alliance politique constituée par les dirigeants d’Uxmal (Xiu), Chichén Itzá et Mayapán.

Deux siècles plus tard, la discorde politique, les rivalités pour les intérêts commerciaux et la rébellion du peuple fatigué de tant d’oppression ont conduit à la dissolution de la Ligue, à la chute d’Uxmal et à la fin de la prépondérance de Chichén ltzá, événements contemporains s’est produite vers l’an 1200.

La fin soudaine de Chichén ltzá était due, selon certains témoignages historiques, à la guerre que Mayapán lui avait faite, au cours de laquelle un important chef de ce lieu appelé Hunac Ceel Cahuic avait vaincu les Itza et les avait expulsés. Ce fait est connu dans les textes mayas comme "la trahison de la cellule Unac". Le départ d’Itza n’a pas entraîné l’abandon total du site. Divers groupes mayas ont continué pendant plus de trois siècles, faisant des pèlerinages au Cénote sacré pour apporter des offrandes au dieu de la pluie, Chaac. Le site appartenait au Cupul Itzá. Après la rébellion, le pouvoir était entre les mains des vainqueurs, les Cocom, de la lignée Itza, seigneurs de Mayapán.

Depuis lors, ce site est devenu le centre politique et commercial le plus important de toute la partie nord de la péninsule. La ville a été transformée, le mur qui l’entoure a été construit et plus de 2 000 maisons destinées à l’habitation, ainsi que des bâtiments monumentaux semblables à ceux de Chichén ltzá. Le pouvoir exercé par les Cocoms depuis sa création était absolu et sa politique visant à empêcher une nouvelle rébellion consistait à capturer Mayapán en tant que captifs des seigneurs naturels du pays, des principaux chefs mayas, et de les garder en otage. Ils ont été construits des maisons spéciales dans l’enceinte fortifiée afin de vivre en union avec un petit entourage de leurs partisans ; de là, ils s’occupent des affaires de leurs gouvernés et reçoivent le tribut qu’ils ont envoyé de leurs villes, qui ont été transférés aux seigneurs de Mayapán. Une grande partie des intérêts commerciaux du Cocom étaient liés à la côte orientale et à d’autres plages de la péninsule, l’une des principales étant le sel, contrôlé par eux pendant longtemps. Apparemment, ils entretenaient des relations importantes avec les navigateurs du Putun avec lesquels ils avaient eu de précieux échanges. À la suite de ce commerce, des centres importants tels que Tulúm, Xelhá et Muyil ont prospéré sur ce territoire. À mesure que les années passaient, la tyrannie de la maison Cocom s’intensifiait, l’hommage réclamé augmentait et devenait de plus en plus fréquent, l’esclavage se répandait et les esclaves mayas acquéraient une valeur commerciale sur les marchés florissants des côtes nord-ouest et est de la péninsule, pratique qui subsiste même après la perte de pouvoir du Cocom.

Avant qu’un tel système d’exploitation ne commence une série de soulèvements des peuples affectés contre le groupe dominant, mais ceux-ci furent apaisés par les partisans du Cocom, aidés par les guerriers mexicains, appelés par les Maya Ah Canul. Au fur et à mesure que les soulèvements se multipliaient, un plus grand nombre de guerriers arrivèrent à Mayapán, le Cocom ayant établi une alliance militaire et commerciale avec les groupes mexicains établis à Tabasco et à Xicalango, dans lesquels l’envoi de guerriers était envisagé. mercenaires On attribue à cela l’introduction de l’arc et de la flèche au Yucatan.

Les Xiu, se fondant sur le fait qu’ils étaient autrefois les seigneurs d’Uxmal, ont estimé avoir les mêmes droits que les Cocoms car ils étaient aussi vieux qu’eux-mêmes et étaient soutenus par le prestige que les Mayas les reconnaissaient en tant que dirigeants de certaines villes de la région. ils sont devenus les principaux conspirateurs contre le Cocom. C’est à cette époque que la lutte contre l’oppression et les abus des seigneurs de Mayapán a été maintenue.

La rébellion a été fructueuse en 1441 lorsque les Xiu ont obtenu l’appui de la plupart des peuples de la région ; Ensuite, les Mayas ont attaqué la ville fortifiée de Mayapán, symbole des privilèges et de la domination. L’endroit était complètement détruit, brûlé et abandonné pour toujours, il ne restait que des débris du puissant Mayapan. Les vainqueurs ont mis fin à la guerre en tuant le gouvernement Cocom et ses proches ; Un seul Cocom a survécu grâce à ses activités commerciales à Ulúa, sur la côte caraïbe du Honduras.

Après la révolution, le pouvoir politique et commercial, exercé pendant plus de deux cents ans de manière centrale par Mayapán, est fragmenté en dix-sept cacicazgos (cuchcabal) ou provinces indépendantes et rivales, bien que certaines alliances en fussent alliées. Les seigneurs mayas restés captifs ont été relâchés et sont rentrés dans leurs lieux d’origine. Les Cocom qui ont survécu à son retour se sont installés à Tibolón, site principal de la province de Sotuta

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La société maya aurait disparu en atteignant son plus grand succès en termes agraires et démographiques :

« Chaque cité-État maya d’importance (Tikal, Palenque, Calakmul, Caracol, etc.) avait donc besoin, pour sa subsistance, de très vastes territoires pour nourrir une population d’autant plus grandissante que la cité était prospère. Quinze hectares et une cinquantaine de jours de travail étaient nécessaires au paysan maya pour nourrir une famille de 10 personnes pendant un an : c’est un espace considérable ! Or la dimension de la plupart des cités, comme l’ampleur des travaux menés à bien en relativement peu de temps, impliquaient à terme que ce mode de production ne pourrait plus suffire aux besoins, d’autant qu’on sait que les rendements de la milpa sont faibles (2 à 3 quintaux de maïs à l’hectare). Certes, les Mayas avaient parfois mis au point des systèmes plus intensifs, comme l’agriculture en terrasses (Caracol, Río Bec) ou des jardins potagers autour des maisons avec utilisation des cendres (Tikal), mais cela ne pouvait que retarder l’échéance. La dégradation des sols dans le périmètre proche des cités conduisait inéluctablement à des productions alimentaires de plus en plus maigres alors que, dans le même temps, les populations croissaient. À la fin de la période Classique (vers 900 ap. J.-C.) on estime la population maya à plus de 2 millions d’individus dans les Basses-Terres. Puis d’évidence, la population s’est développée jusqu’à atteindre rien que dans le Petén près d’une dizaine de millions de personnes à son apogée (Schwartz, 1990). On estime qu’à leurs apogées, vers 810, Palenque avait une dizaine de milliers d’habitants, Tikal (fig. 5) et Calakmul ont eu chacune environ 50 000 habitants (Haviland, 1972), et Caracol, au pied des monts Mayas (Belize), plus de 140 000 habitants (Chase, 2008) sur un rayon de 10 km ! Dans le Petén, selon Rice et Rice (1990) les densités rurales pouvaient atteindre jusqu’à 200 à 300 habitants/km2, ce qui est considérable pour une forêt tropicale ! La capacité de résilience de cette dernière et de ses sols n’y pouvait suffire. »

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Toltèques :

Tula, capitale de l’Empire Toltèque (dans l’Etat mexicain d’Hidalgo), est l’une des grandes métropoles commerciale, politique et religieuse de Méso-Amérique. Elle a été conquise par les Chichimèques en 1168 après J.-C. mais quelle était la raison d’une telle chute qui permettait à leur voisin de devenir plus puissants qu’eux sans que la population ne défende leur ancienne cité et société ? La réponse suit…

« Atlas historique de la Méso-Amérique », Norman Bancroft Hunt :

« Ce qui prête à confusion et provoque la discussion parmi les chercheurs qui s’intéressent à l’histoire de l’Amérique centrale, c’est que beaucoup des grandes cités ont été brusquement désertées, souvent après avoir fait l’objet de tentatives apparentes de destruction. Les grands sites olmèques de San Lorenzo et de La Venta ont été détruits avant d’être abandonnés comme le seront plus tard les villes majeures de Teotihuacàn et de Tula. Bien que les indices de destruction y soient moins visibles, il en va de même pour de nombreux centres mayas. Ces abandons présentent la particularité de ne pas sembler faire suite à un quelconque déclin, mais de se produire brutalement et de façon catastrophique. Ils apparaissent au cours de périodes où les preuves archéologiques suggèrent à l’évidence qu’il s’agissait de centres prospères, sur le plan religieux et commercial. Diverses explications ont été avancées. Selon la plus communément admise, des pressions extérieures ont rendu ces sites intenables. D’après ces scénarios, des intrigues politiques entre cités rivales auraient entraîné des guerres qui auraient fait perdre aux souverains leur autorité et poussé les populations à l’exode. Selon une autre explication, des dissensions internes, dues à des soulèvements des communautés rurales contre les élites gouvernantes, se seraient terminées en guerres civiles. Une troisième hypothèse s’appuie sur une augmentation trop rapide des populations que n’auraient pas pu supporter les ressources locales. (...) La troisième hypothèse n’est pas applicable aux Olmèques qui n’ont jamais été assez nombreux pour épuiser les ressources de leur territoire. On peut aussi invoquer de violents bouleversements qui auraient pu être d’origine très diverses et dont le rôle aurait été déterminant. Ni à San Lorenzo, ni à La Venta n’apparaissent des indices permettant de prouver que les destructions ont été dues à une insurrection. Si des combats assez violents s’étaient déroulés pour chasser l’élite gouvernante en place, les vestiges archéologiques auraient été, tout au moins partiellement, détruits. C’est ce que l’on constate dans le site ultérieur de Tula que les Aztèques envahirent et brûlèrent. Les monuments ont été envahis avec une telle violence qu’ils ont été fracassés. A San Lorenzo et à La Venta, rien de tel : les destructions s’apparentent plus à des destructions systématiques qu’à un événement dramatique. Dans ces deux sites, les monuments jetés à terre ont été détériorés par des coups, des entailles, des éclats et des trous. (...) Des envahisseurs, ou même des insurgés, auraient laissé en place les vestiges mutilés au lieu de les disperser selon un ordre précis. Il n’est pas dans les usages des armées conquérantes ou des partisans d’une guerre civile de traiter les vestiges de leurs ennemis avec un tel respect. (...) Mais cette action pouvait être aussi une façon de les condamner au Royaume de la mort et de leur retirer ainsi rituellement leurs pouvoirs. »

Les sociétés méso-américaines ont été détruites par des révolutions mais il ne faut pas oublier qu’elles ont également été construites face à des révolutions et par des révolutions.

Les Toltèques, un groupe de langue nahuatl qui soumit les Nonoalcas, descendants des Teotihuacan, font partie des tribus qui ont fait irruption en Mésoamérique. Ils s’y sont manifestés entre 900 et 1200 de notre ère, ce qui signifie qu’ils sont beaucoup plus proches de nous que les Olmèques ou les Mayas. Quand les envahisseurs se sont mêlés avec les habitants des vallées de l’état actuel d’Hidalgo, ils ont créé une grande ville.

Tollan ("Lugar de tules"), près de la rivière Toula, en était la capitale. Ils y ont construit des bâtiments ornés de colonnes en forme de guerriers appelés "Atlantes". Ils ont également sculpté des figures de jaguars, coyotes et aigles dévorant les cœurs. Vers l’an 1050 de notre ère, les Toltèques avaient transformé Tula en une grande ville, capitale d’un empire qui dominait le centre du Mexique et étendait son influence à des régions très éloignées. A Tula, la fonction politique était liée au religieux et le centre urbain était le siège du gouvernement et de la religion.

Les Toltèques ont étendu leur influence par la guerre et le commerce, ont emprunté à d’autres cultures différentes façons de travailler la terre et de construire des temples ou des maisons, ont obtenu des richesses et des territoires dominés. Les peuples sujets leur ont rendu hommage en échange d’une protection militaire. Au cours de la guerre, ils ont obtenu des richesses et des territoires dominés ; les peuples sujets leur ont rendu hommage en échange d’une protection militaire. Les Toltèques ont étendu leur influence par la guerre et le commerce. Les Toltèques ont reçu des articles aussi différents que des céramiques d’Amérique centrale et des turquoises du Nouveau-Mexique actuel. À leur tour, des produits de Toula ont été trouvés dans des endroits aussi éloignés que le Honduras et le sud des États-Unis d’Amérique.

La guerre acquit, chez les Toltèques, une plus grande importance que dans les cultures qui ont prospéré à l’époque classique. Il apparaît des professionnels militaires qui s’identifient à certains animaux tels que : les guerriers aigle, jaguar ou coyote. Dès lors, la prédominance des guerriers s’intensif et l’esprit militariste caractérise toutes les cultures postclassiques.

Le centre cérémoniel de Tula avait des pyramides, des salles et des jeux de ballon ; et comme à Teotihuacán, l’obsidienne et la céramique étaient travaillées. Selon un poème, le génie des artistes toltèques était dû à : "ils ont mis leur coeur dans le travail".

Les Toltèques ont dominé un grand territoire, mais pas pour longtemps. Vers l’an 1200 apr. J.-C. sa force a été détruite par de nouveaux groupes d’envahisseurs. La fin de Tula ressemble à celle de Teotihuacán, environ 1 170 personnes et la ville et son centre cérémoniel ont été pratiquement détruits ; Cependant, l’influence des Toltèques a survécu à plusieurs endroits. C’est le cas de Chichén Itzá, dans la région maya du Yucatán, dont l’architecture et les sculptures, telles que Chac-mool, ressemblent extraordinairement aux Toltèques. (Voir pp.112 et 113 de l’Histoire du livre de la 5e année). La ruine de Tula a favorisé l’entrée de nouveaux groupes dans l’altiplano qui s’est installé à Tenayuca, à Texcoco. Des groupes Nahua du Mixteca sont arrivés.

Chez les peuples Nahuas, le mot Toltèque était synonyme d’artiste, d’artisan de sage, ou de maîtres bâtisseurs et toltecayotl (Toltècisé) signifie art, culture civilisation, urbanisme et était considéré comme le contraire de Chichimèques (Chichimecisé), qui symbolisait l’état sauvage des peuples nomades qui n’étaient pas encore urbanisés. Cette interprétation fait valoir que tout grand centre urbain en Amérique centrale pourrait être dénommé Tollan et ses habitants Toltèques et qu’il était de pratique courante pour les lignées royales de la période Mésoaméricaine postclassique de renforcer leurs prétentions au pouvoir en revendiquant une ascendance toltèque. Les récits méso-américains de migrations rapportent souvent que Tollan était gouvernée par Quetzalcoatl (ou Kukulcan en langue Maya yucatèque et Gukumatz en langue K’iche’), une figure divine mythique qui fut exilée de Tollan et est parti fonder une nouvelle cité d’ailleurs en Méso-Amérique. Les revendications d’une ascendance toltèque et d’une dynastie fondée par Quetzalcoatl sont communes à diverses civilisations comme les Aztèques, les peuples Quichés et les Mayas d’Itzá.

L’effondrement des Toltèques n’est pas la première, ni la seule, dans l’histoire heurtée des civilisations précolombiennes, faite de périodes d’expansion suivies de rudes replis. Ainsi, aux environs de 200 avant Jésus-Christ, existait déjà dans la vallée de Mexico une cité immense et sophistiquée, Teotihuacán, qui comptait jusqu’à 200 000 habitants, sans doute la plus grande ville du monde à cette époque. On peut encore admirer les ruines de cette somptueuse cité dans la vallée de San Juan, à 50 kilomètres au nord-est de Mexico. Elle s’est effondrée entre le VIe et le VIIe siècle, dans une confusion violente et inexpliquée. Plusieurs explications ont été avancées par les spécialistes : révoltes contre le pouvoir, croissance excessive de la population…

« Le déclin de Tollan-Xicocotitlan commence vers le milieu du XIIe siècle et coïncide avec la phase dite du feu. Pendant les deux siècles qu’a duré cette étape de l’histoire précolombienne de la ville, les principaux bâtiments du centre administratif ont été incendiés. La reconstruction historique faite par l’archéologue Jorge Acosta était celle d’un événement catastrophique de pillage et d’incendie de la ville, en raison de l’invasion de groupes mexicains. Cette fin catastrophique a longtemps fait penser à une réduction considérable de la population de la zone urbaine et de toute la région à la suite de l’effondrement de la ville, ce qui provoquerait un chaos économique dans la région qui disperserait une grande partie de la population, population dense qui vivait à l’époque toltèque. Cependant, à présent, grâce aux études de Juan Yadeun dans la zone urbaine, nous savons que non seulement un "dépeuplement catastrophique" n’a pas eu lieu à Tula, mais qu’il y a eu une continuité démographique et que, dans la région de Tula, il y a une forte continuité entre le règlement des occupations de Tollan et celles de la phase du palais qui nous amène à penser que le changement qualitatif entre les Toltèques et les Aztèques tardifs se produirait sans un dépeuplement entre eux. Il est probable que les raisons de ce processus de déclin étaient de La chute de la capitale toltèque a été associée à l’épuisement d’un système politique largement répandu en Méso-Amérique lors de l’épanouissement de la ville, où l’association entre les Tollan mythique et la figure du serpent à plumes servit de moyen de légitimer l’élite hégémonique dans plusieurs. Les arts du territoire actuel du Mexique et de l’Amérique centrale. À Tula, une série de différends opposant des groupes luttant pour la domination de la ville finirent par la ruiner. Les vestiges de l’un des bâtiments les plus importants, le palais Quemado, tirent leur nom actuel des preuves archéologiques qui prouvent qu’il a été incendié. Bien que des études récentes suggèrent que la plupart des bâtiments administratifs, tels que les temples, les temples de quartier et les zones de conseil, ont été incendiés dans le cadre d’un rituel de destruction.

Dans la région adjacente à Tula, la même chose s’est produite. Ainsi, par exemple, dans la partie nord du bassin du Mexique, une région importante sous le contrôle de Tula, se trouvent des centres provinciaux abandonnés, tels que San Miguel Eyacalco, une agglomération vaste et complexe par laquelle Tula a gardé le contrôle de la région des plaines de Pachuca. Les centres provinciaux, comme Apazco, disparaissent également, tandis que d’autres, comme Santa María, Mesa la Ahumada et El Pedregal, connaissent un dépeuplement presque total. Cependant, la plupart des villages et des petits hameaux continuent d’être occupés dans cette région sans abandon apparent. Ce qui précède indique qu’il y avait un degré élevé de continuité démographique, environ 60% de la population, après la chute de Tula, sans que nous puissions penser que l’effondrement de Tollan avait créé un vide démographique au niveau régional.

Après l’effondrement politique de l’État toltèque, plusieurs lignées dirigeantes de la ville ont entamé un exode qui les a conduites à s’établir dans d’autres régions de la Méso-Amérique. Certains se sont installés à Colhuacán, où ils ont établi un important manoir qui dominait le sud de la vallée du Mexique. En fin de compte, l’élite Culhuacan a donné aux Mexica leur premier tlatoani, qui a revendiqué leur ascendance toltèque comme base de leur légitimité. Malgré l’exode massif de la population, Tollan-Xicocotitlan n’a jamais été complètement abandonné et est resté une population importante dans sa région, bien que jamais comparable à son époque de floraison.

Pendant la phase du palais (1350-1450), la ville était occupée par des groupes mexicains. Ceux-ci ont fait de nouvelles constructions à usage d’habitation dans le palais de Quemado, la structure K et d’autres structures abandonnées. On sait que vers 1422, les Tlatelolcas ont effectué une expédition sur les vestiges de l’ancienne capitale toltèque et que des groupes mexicains ont représenté le roi Quetzalcoatl sur la colline de Malinche.13 De plus, plusieurs monuments d’origine toltèque ont été déplacés de la ville antique vers Mexico-Tenochtitlan. En bref, pour la civilisation Mexica, la capitale toltèque est restée un important point de référence politique.

Après la conquête espagnole, une nouvelle population a été construite dans la région qui tire son nom de la vieille ville, bien qu’elle soit devenue castillanisée. Cette population correspond à l’actuelle Tula de Allende. Dans les environs de la zone archéologique de Tula se trouvent les vestiges d’une construction de ces premières années de la colonie, qui correspond à la dernière phase archéologique de Tula, connue sous le nom de Trésor. »

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Incas :

« La hiérarchie dans l’empire inca reprend l’organisation traditionnelle des communautés andines. L’Inca est à la fois chef de son clan et souverain de tout l’empire. L’organisation communautaire est à la base de la structure de l’empire. Dans de nombreux cas, l’Inca conquérant veille à ne pas bousculer l’organisation traditionnelle des populations à assimiler et laisse en place les autorités traditionnelles et leur confie des instructeurs du clan inca pour les informer des lois de l’empire et les instruire dans la religion officielle. Ces autorités locales étaient donc encadrées et rendaient comptes à des supérieurs hiérarchiques qui tous étaient membres du clan Inca.

D’une manière générale, il existait trois classes : la classe laborieuse constituée des paysans et artisans, la classe de gouvernance locale et, au sommet, la classe dirigeante de souche inca qui tenait les rênes de l’empire. Cette classe dirigeante était organisée comme un clan ordinaire dont les membres étaient appelés aux plus hautes fonctions au sein de l’empire, qu’elles soient religieuses, militaires ou administratives.

Cette société était donc fondée sur un système de castes et on ne pouvait que très difficilement et exceptionnellement changer de rang. Un individu de la classe laborieuse pouvait accéder à la classe dirigeante à la suite d’un exploit militaire ou grâce à quelque autre mérite. Il arrivait, dans un but politique, que des dirigeants coopératifs de peuples vaincus obtiennent des postes à responsabilités, souvent celui de Kurakas.

Le groupe social de base est formé par la famille constituée des parents et des enfants célibataires. L’homme travaille aux champs, et pratique éventuellement de l’artisanat, tandis que la femme s’occupe de la cuisine et de l’entretien de la maison. L’entraide entre familles est très fréquente, notamment au moment des récoltes. Les personnes invalides sont généralement soutenues par l’ensemble de la communauté.

Les peuples des Andes sont répartis dans de nombreux villages situés sur des hauteurs. L’ensemble des familles, la plupart du temps liées par le sang, qui habitent un village forme un ayllu. Un chef (kuraka) dirige l’ayllu répartit les travaux collectifs et les terres. L’ayllu possède en effet des terres agricoles, distribuées par lots, ainsi que des pâturages, d’accès collectif.

Les ayllus sont organisés en chefferies, regroupant plusieurs ayllus sous la domination de l’un d’entre eux. Les ayllus dépendants doivent verser un tribut de corvées à l’ayllu dominant. En échange, ce dernier doit maintenir des réserves pour pallier les mauvaises récoltes et subvenir à l’entretien des pauvres. Des chefferies forment à leur tour des groupes sous la domination de l’une d’entre elles. L’empire inca s’inscrit dans le même schéma, l’empereur étant le chef du groupe de chefferies constitutif de l’empire.

Les conquêtes se faisaient soit pacifiquement, et alors les souverains conquis conservaient un certain pouvoir, soit par armes, et le peuple vaincu était en partie déplacé dans une région solidement acquise aux Incas et qui lui était souvent totalement étrangère. Des peuples soumis de longue date à l’empire venaient alors repeupler leurs terres.

L’Empire inca se composant d’une mosaïque de peuples qui n’ont pas forcément été détruits ou réduits en esclavage.

L’économie est fondée sur la gestion de la main-d’œuvre, sur l’échange d’énergie humaine, sur une sorte de collectivité du travail et nullement sur des échanges de biens ou sur une possession collective des biens. La richesse était liée non pas à la possession des biens mais à l’accès à la main-d’œuvre pour la production de la communauté. Le pauvre étant celui qui possède peu de liens de parenté.
Au sommet de l’organisation économique se trouve l’Inca qui se repose sur les organisations ethniques et leur économie de redistribution mais en gérant un système de redistribution à un niveau supérieur.

Le kuraka, le chef de l’ayllu, était chargé de la répartition des terres, qui se faisait sur un modèle de parts, entre chaque membre du village apte à travailler.

• Les travaux agricoles étaient divisés en trois temps :

• la part de l’Inca et de la famille royale ;

• celle de chaque détenteur de lopin de terre, pour subvenir aux besoins de sa famille ;

• celle qui appartenait au village, afin de subvenir aux besoins des plus démunis. Un système d’entraide entre les familles était très développé. En plus des terres collectives, il existait des réserves qui permettaient de pallier le manque en cas de famine, ou quand venait une délégation de l’Inca.

Un autre devoir de chaque membre de la communauté consistait à s’occuper des travaux collectifs (comme l’entretien des canaux d’irrigation). Ce système connaissait cependant des faiblesses : les kurakas abusaient parfois du système, s’enrichissaient et constituaient une nouvelle classe dont les privilèges étaient transmis par héritage.

Il y avait une redistribution au niveau local autour du groupe ethnique mais aussi une redistribution bien plus vaste, au niveau de l’empire. L’Inca s’en chargeait à partir des réserves. Pour opérer ce travail, on faisait appel à des mitas (transporteurs). L’empire organisait donc aussi la mita.

La répartition des terres ethniques semblait liée à la redistribution, puisque chaque année, elle faisait l’objet d’un pacte ou d’une négociation. Grâce aux principes de la redistribution et de l’échange d’énergie humaine, les Incas purent entreprendre de nombreuses constructions, créer des greniers supplémentaires, un réseau de routes, des centres administratifs... »

source

Aztèques :

« La société aztèque peut être caractérisée comme un système de classes soulignant l’existence d’un groupe dominant et d’un groupe dominé, avec un accès inégal au pouvoir et à la richesse. Plus exactement, les Aztèques doivent être définis comme une société de classes, dans laquelle une noblesse se distingue par son lignage ou la naissance du reste de la population. Les nobles, appelés en Nahuatl « pipiltin », réservaient une série de prérogatives économiques, politiques et sociales de privilèges, interdites au peuple, composées du macehualtin (au singulier macehualli), dont la fonction était fondamentalement productive. Comme dans la société européenne médiévale, la reconnaissance juridique des droits exclusifs et la différenciation sociale et la reproduction par lignages qui déterminent le groupe dirigeant aztèque en tant que classe. La base économique du pouvoir du pipiltin résidait dans son contrôle sur la terre et le travail des groupes de macehualtin qui lui étaient associés, obtenus par héritage et par conquête, car après chaque victoire sur une autre unité politique, le souverain victorieux avait passé un marché entre les principaux nobles et les guerriers les plus méritoires au nom des terres en question. Les macehualtin étaient obligés de donner périodiquement à leurs maîtres un tribut sous forme de travail et de marchandise, et le pipiltin contrôlait les principales formes de production économique de la société mésoaméricaine : agriculture, tribut et commerce. La noblesse aztèque est donc une classe de guerriers qui fonde sa position prééminente sur le monopole de la violence et génère une idéologie qui la soutient par le biais d’un ensemble complexe de mythes, de rituels et de traditions, dont la fonction principale est de légitimer et de reproduire l’ordre social de classe. L’identification entre la noblesse et l’État dans la société aztèque était presque complète, de sorte que les propriétés personnelles des nobles de l’État ne peuvent être dissociées. Même les pipiltins qui n’obtenaient pas directement des bureaux de l’État, en raison de leur appartenance au domaine dominant, étaient liés par une série de fonctions politiques à l’autorité du tecpan ou du palais.

A côté des tlatoani, nous trouvons un deuxième haut responsable, qui reçoit le titre de cihuacoatl et qui semble fournir les tlatoani dans les circonstances nécessaires, presque avec les mêmes attributions. Au sein de l’altepetl, ceux qui n’ont pas atteint le rang de tlatocayotl, ou chez ceux qui l’ont perdu à la suite d’une défaite à la guerre ne semblent pas appartenir à la classe de pipiltin. Lorsqu’il s’agit d’un cuauhtlatoani imposé par un pouvoir dominant, il semble privé des symboles de pouvoir associés au tlatoani, indiquant que le tlatocayotl ne se voyait pas octroyer de droits permanents sur lui-même ou ses héritiers.

Un autre niveau social - celui-ci étant compris dans la noblesse - est celui de tecutli (pluriel de tétecutine), généralement traduit par "seigneur", qui occupait divers postes au sein de l’organisation de l’État, allant du propre tlatoani à d’autres accusations mineures. Ils appartenaient au commandement du teuccalli, ou maison du leadership, desservis par un groupe de vassaux ou macehualtin, qui lui devait un tribut en biens et services. Parfois, ils occupaient des postes de juges, d’ambassadeurs ou de fonctionnaires des impôts, ainsi que sous la responsabilité de la population soumise à leur siège…

L’unité géopolitique de base du monde aztèque est « l’altepetl », littéralement "la colline de l’eau" (atl-tepetl), qui, selon le contexte, peut être traduit par ville, ville, manoir et même pays ou royaume. Fondamentalement, un altepetl découle de l’installation d’un groupe humain sur un territoire. Une autre caractéristique essentielle semble être leur division en parties différenciées et portant leur propre nom, et l’existence d’une tradition ou d’un mythe de fondation qui vient affirmer l’unité ethnique de base ancestrale du groupe, légitimant ainsi l’entité politique actuelle (Lockhart 1999 : 29- 30). L’existence d’un altepetl implique celle d’un centre urbain, la résidence de l’élite dirigeante et l’emplacement des bâtiments et des espaces sociopolitiques qui symbolisent son autorité, tels que le tecpan ou le palais - même dans votre cas le tlatoani ou roi - le tiyanquiz ou marché et le teocalli ou temple, qui honore généralement une divinité à laquelle s’iidentifie le groupe ethnique. Un certain nombre d’artisans, marchands, prêtres, fonctionnaires et autres travailleurs viendraient compléter la population urbaine, nombre correspondant à l’importance de l’altepetl. Mais le territoire de l’altepetl comprend également une zone rurale où se trouvent les terres appartenant au pipiltin, travaillés par le macehualtin, qui se rendent périodiquement dans le centre urbain pour livrer leur production et collaborent tour à tour au service et à la maintenance des demeures nobles. L’une des caractéristiques importantes de l’altepetl est cependant que son territoire n’est pas nécessairement contigu, ce qui s’explique peut-être par sa division en parties et par un concept de domination et de dépendance plus personnel que territorial : bref, le territoire d’altepetl ce n’est que la somme des terres sous la juridiction de leur pipiltin. Des campagnes de conquête, d’héritage, de désintégration ou d’incorporation de nouveaux groupes modifiaient souvent la configuration géographique d’un altepetl, de sorte que la complexité du problème à la fin du postclassique dans la région centrale mésoaméricaine obéit sans doute à des raisons historiques…

L’importance des marchés - et de la pochteca ou des marchands - dans l’économie postclassique mésoaméricaine est incontestable. Outre le système de marchés ordinaires organisé de manière solaire, il existait des marchés régionaux spécialisés dans des produits exotiques spécifiques sur lesquels convergeaient de vastes réseaux commerciaux longue distance. L’empire Mexica est intervenu et a manipulé le système de marché en l’intégrant et en le réorganisant à son avantage. La localisation ou le transfert des marchés apparaissent parfois dans le cadre de la politique post-conquête. La renommée du marché de Tlatelolco - l’altepetl de la tradition Pochteca - est maintes fois louée aux sources, car elle constituait le cœur économique de l’empire Mexica, ce qui est souligné par la perte du tlatocayotl tlatelolca avant le tenochcas Axayacatl, pour ceux-ci un avantage économique remarquable.

Quant à Cuauhtitlan, la source locale indique que, lorsque les Tepanecas ont soumis leur altepetl, ils ont transféré le marché aux esclaves local à Azcapotzalco même, où il est resté situé à l’arrivée des Espagnols. L’importance du marché local à l’époque préhispanique était encore soulignée dans une lettre adressée au roi d’Espagne par les dirigeants de cette population de Tepaneca en 1561. Il est probable que celui mentionné dans l’épître était le même marché pris à Cuauhtitlan, car "ils y étaient quotidiennement vendues des marchandises variées, ainsi que d’innombrables esclaves et captifs qui n’ont été mis en vente que sur ce site "(Lettre d’Azcapotzalco de 1561). Par ailleurs, lorsque nous parlons de transfert ou d’appropriation d’un marché, nous devons interpréter que le centre dominant contrôle exclusivement le droit de créer des marchés dans la zone qu’il contrôle. Justement, le même document que nous venons de citer vient de regretter le fait que le tianquiz d’Azcapotzalco ait travaillé à son époque et sans concurrence entre eux, alors que ... "il est arrivé par la suite que toute ville, quelle que soit sa taille, peut désormais propre autorité, alors qu’entre nous il n’existe pas de marché si ce n’est pas un jour par semaine, c’est le samedi, au détriment de tous. »

Source

Les luttes de classes et révolutions ont renversé les civilisations indiennes des Amériques :

Celle des Mayas

Celle des Toltèques

Celle des Incas

Celle de Teotihuacan

Celle des Mochicas

Celle de Caral

Celle des Olmèques

Celle des Anasazis

Celle du Mississipi

Celle de Tihuacano-Huari

Celle de Nazca

Celle de Lambayèque-Sicàn

Celle de Chavín

Révolutions de Méso-amérique antique

Appendice :

K. Marx dans « Le Manifeste communiste » :

« Oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte... L’histoire de toute société jusqu’à nos jours a été l’histoire de luttes de classes. »

F. Engels dans « L’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat » :

« L’Etat n’est donc pas un pouvoir imposé du dehors à la société ; il n’est pas d’avantage "la réalité de l’idée morale", "l’image et la réalité de la raison", comme le prétend Hegel. Il est bien plutôt un produit de la société à un stade déterminé de son développement ; il est l’aveu que cette société s’empêtre dans une insoluble contradiction avec elle-même, s’étant scindée en oppositions inconciliables qu’elle est impuissante à conjurer. Mais pour que les antagonistes, les classes aux intérêts économiques opposés, ne se consument pas, elles et la société, en une lutte stérile, le besoin s’impose d’un pouvoir qui, placé en apparence au-dessus de la société, doit estomper le conflit, le maintenir dans les limites de l’"ordre" ; et ce pouvoir, né de la société, mais qui se place au-dessus d’elle et lui devient de plus en plus étranger, c’est l’Etat. »

Lénine dans « L’Etat et la révolution » :

« Ici se trouve exprimée en toute clarté l’idée fondamentale du marxisme sur le rôle historique et la signification de l’Etat. L’Etat est le produit et la manifestation de ce fait que les contradictions de classes sont inconciliables. L’Etat surgit là, au moment et dans la mesure où, objectivement, les contradictions de classes ne peuvent être conciliées. Et inversement : l’existence de l’Etat prouve que les contradictions de classes sont inconciliables… D’une part, les idéologues bourgeois et surtout petits-bourgeois, obligés sous la pression de faits historiques incontestables de reconnaître que l’Etat n’existe que là où existent les contradictions de classes et la lutte des classes, "corrigent" Marx de telle sorte que l’Etat apparaît comme un organe de conciliation des classes. Selon Marx, l’Etat ne pourrait ni surgir, ni se maintenir, si la conciliation des classes était possible. Selon les professeurs et publicistes petits-bourgeois et philistins - qui se réfèrent abondamment et complaisamment à Marx ! - l’Etat a précisément pour rôle de concilier les classes. Selon Marx, l’Etat est un organisme de domination de classe, un organisme d’oppression d’une classe par une autre ; c’est la création d’un "ordre" qui légalise et affermit cette oppression en modérant le conflit de classes. Selon l’opinion des politiciens petits-bourgeois, l’ordre est précisément la conciliation des classes, et non l’oppression d’une classe par une autre ; modérer le conflit, c’est concilier, et non retirer certains moyens et procédés de combat aux classes opprimées en lutte pour le renversement des oppresseurs. »

Karl Marx dans « L’Idéologie allemande » :

« Dès l’instant où le travail commence à être réparti, chacun a une sphère d’activité exclusive et déterminée qui lui est imposée et dont il ne peut sortir ; il est chasseur, pêcheur ou berger ou critique critique, et il doit le demeurer s’il ne veut pas perdre ses moyens d’existence ; tandis que dans la société communiste, où chacun n’a pas une sphère d’activité exclusive, mais peut se perfectionner dans la branche qui lui plaît, la société réglemente la production générale ce qui crée pour moi la possibilité de faire aujourd’hui telle chose, demain telle autre, de chasser le matin, de pêcher l’après-midi, de pratiquer l’élevage le soir, de faire de la critique après le repas, selon mon bon plaisir, sans jamais devenir chasseur, pêcheur ou critique. Cette fixation de l’activité sociale, cette pétrification de notre propre produit en une puissance objective qui nous domine, échappant à notre contrôle, contrecarrant nos attentes, réduisant à néant nos calculs, est un des moments capitaux du développement historique jusqu’à nos jours.C’est justement cette contradiction entre l’intérêt particulier et l’intérêt collectif qui amène l’intérêt collectif à prendre, en qualité d’État, une forme indépendante, séparée des intérêts réels de l’individu et de l’ensemble et à faire en même temps figure de communauté illusoire, mais toujours sur la base concrète des liens existants dans chaque conglomérat de famille et de tribu, tels que liens du sang, langage, division du travail à une vaste échelle et autres intérêts ; et parmi ces intérêts nous trouvons en particulier, comme nous le développerons plus loin, les intérêts des classes déjà conditionnées par la division du travail, qui se différencient dans tout groupement de ce genre et dont l’une domine toutes les autres. Il s’ensuit que toutes les luttes à l’intérieur de l’État, la lutte entre la démocratie, l’aristocratie et la monarchie, la lutte pour le droit de vote, etc., etc., ne sont que les formes illusoires sous lesquelles sont menées les luttes effectives des différentes classes entre elles. »

Lénine :

« Nous appelons classes sociales de grands groupes d’hommes différenciés par la place qu’ils occupent dans un système de production sociale défini historiquement, par leur relation (fixée et consacrée par la loi dans la plupart des cas) avec les moyens de production, par leur fonction dans l’organisation sociale du travail, donc, par les moyens de les obtenir et l’importance de leur rôle. Les classes sont des groupes d’hommes dont l’un peut s’approprier le travail de l’autre grâce à la place différente qu’il occupe dans une structure donnée de l’économie sociale. »

Quelques idées fausses sur les Indiens des Amériques

« … Une telle chaîne d’événements… ne mène pas seulement à un conflit social inévitable, dans lequel la société est en proie à des affrontements et à des guerres, mais contribue à une réduction drastique de la population, celle-ci payant un lourd tribut en vies humaines... Elle rompt l’équilibre instable jusqu’alors impératif. Le système d’alliances qui a permis de maintenir la paix entre les villes mayas explose... Des guerres sanglantes s’emparent des terres des Mayas, qui subissent un processus de désintégration. Les effectifs de la population s’effondrent. Ce climat d’instabilité violente brise le réseau commercial ou la restructuration. Cependant, cette dynamique complexe, cette fuite en avant finit par mettre fin progressivement à la civilisation classique maya "

Izquierdo-Egea 2014a : 22

« ... Esta cadena de acontecimientos... no solo conduciría a una inevitable conflictividad social, plagada de enfrenta-mientos y guerras, sino que contribuiría a una drástica reducción de la población pagando un elevado tributo en vidas humanas... Se rompe el inestable equilibrio hasta entonces imperante. El sistema de alianzas que mantenía la paz entre lasciudades mayas salta por los aires... Sangrientas guerras arra-san las tierras de los mayas, que experimentan un proceso debalcanización. Desciende significativamente la población. Esteclima de violenta inestabilidad rompe la red comercial o la reestructura. Sin embargo, esa compleja dinámica, esa huida ha-cia delante, acaba poniendo fin a la civilización maya clásicade forma progresiva. » (Izquierdo-Egea 2014a : 22).

Pascual Izquierdo-Egea dans « Fluctuations économiques américaines préhispaniques dans le bassin de la rivière Balsas, Mexique » :

« L’analyse des dépôts funéraires dans le bassin de la rivière Balsas (Michoacán-Guerrero, Mexique), et plus précisément de la série d’offrandes provenant des sépultures du barrage d’Infiernillo, donne des résultats surprenants. Il permet de déchiffrer les clés fossilisées dans le registre de la morgue coïncidant avec les événements les plus importants du passé préhispanique de Méso-Amérique.

1. Au cours de la période préclassique tardive (environ 400 avant J.-C. - 150/200 après JC), la Méso-Amérique connaît un effondrement de nature sociale. En dépit de l’extraordinaire richesse économique actuelle enregistrée par rapport au Préclassique moyen, les inégalités sociales montent en flèche. Ce phénomène coïncide avec le premier effondrement de la civilisation maya. La crise sociale est un phénomène répandu dans toute la Méso-Amérique, mais l’effondrement actuel est limité au monde maya et date de 100 à 250 après JC, c’est-à-dire à la fin du Préclassique supérieur. Ce qui semble indiquer que c’est dans la région maya que l’inégalité sociale effrénée n’a pas pu être maîtrisée. Peut-être parce que c’est là qu’un changement climatique défavorable, une sécheresse persistante qui a réduit les récoltes, favorisant le mécontentement populaire et la confrontation entre différentes entités politiques mayas pour des ressources de base, comme ce fut le cas plus tard au cours de la Classicisme tardif, aurait pu avoir un impact particulièrement virulent.

2. Après l’effondrement social de la période préclassique tardive, le classicisme primitif (vers 150 / 200-650 après J.-C.) apporte une grande prospérité à l’ensemble de la Méso-Amérique, la plus grande enregistrée à l’époque préhispanique, bien qu’elle manifeste une continuité et un point culminant de la tendance de la période précédente. Il met également en lumière la moindre inégalité sociale dans l’ensemble de la série chronologique, ce qui indique une redistribution plus équitable de la richesse et un niveau de conflit très faible. Teotihuacan a été le bénéficiaire du déclin d’autres civilisations qui ont succombé à la fin du Préclassique supérieur, à l’instar des Mayas de cette époque. Il a étendu son influence à la région maya au début de la période classique, la période de plus grande prospérité enregistrée dans les Balsas préhispaniques. À son tour, l’effondrement de Teotihuacan a facilité l’émergence de nouveaux États mésoaméricains ou la montée de la civilisation maya classique. Cependant, ceux-ci ont fini par tomber plus tard, comme l’avait fait la grande ville.

3. Du début de la période classique tardive (vers 650-900 apr. J.-C.) jusqu’à la fin de la même période, les couchers de soleil et les effondrements des civilisations mésoaméricaines ont suivi : Teotihuacan (depuis la fin de la période classique ancienne), Monte Albán, la Maya classique. Les offrandes des sépultures d’Infiernillo dans la rivière Balsas témoignent à cette époque d’une grave crise économique aggravée par une augmentation notable de l’inégalité sociale et un galopant conflit interne. L’effondrement du Late Classic, plutôt qu’un processus lent, est une réaction en chaîne retardée qui commence le déclin de Teotihuacan, passe de Monte Alban et atteint ensuite le monde des Mayas classiques. Les principaux paramètres de son équation sont la surpopulation et le changement climatique à travers l’impact de ce dernier sur l’environnement naturel. Cela se produit lorsque l’équilibre entre la population et les ressources disponibles est rompu pour le maintenir grâce à l’intervention du climat en tant que facteur exogène. La conflictivité qui en résulte, exprimée par des révolutions ou des guerres, n’est que la conséquence de cette circonstance lorsque les mécanismes de régulation internes d’une formation sociale échouent.

4. Le début du postclassique (environ 900-1200 après JC) connaît une légère reprise économique. Les inégalités sociales continuent de s’accroître, bien que beaucoup moins que dans la période classique tardive, et les conflits internes diminuent nettement mais restent élevés. L’écosystème tropical est rétabli et des seigneuries postclassiques émergent après la balkanisation qui a suivi l’effondrement de Teotihuacan et la civilisation maya classique. La vallée de Teotihuacan tombe sous le contrôle de Tula, capitale des Toltèques, dont le déclin commence à la fin du début du postclassique, à l’instar du troisième effondrement de la civilisation maya, après la chute de Chichén Itzá.

5. Le postclassique tardif (env. 1200-1520 ap. J.-C.) est une période de grande prospérité économique, d’une hauteur comparable à celle du début de la période classique. L’inégalité sociale est réduite, ce qui implique une redistribution plus équitable de la richesse, comme dans la première période classique. Cela réduit également les conflits internes. Les Tarascans se développent dans le bassin des rivières Balsas et Tepalcatepec. Le petit âge glaciaire apporte plus d’humidité et des forêts plus denses. Ces conditions favorables permettent à nouveau l’expansion de l’agriculture et du commerce. Cependant, au XVIe siècle, il y a un dépeuplement massif. Ce fut l’une des plus grandes catastrophes démographiques de l’histoire de l’humanité. »

source

El análisis del gasto funerario de la cuenca del río Balsas (Michoacán-Guerrero, México), en concreto de la serie de ofrendas procedentes de los entierros de la presa del Infiernillo, arroja sorprendentes resultados. Permite descifrar las claves fosilizadas en el registro mortuorio coincidentes con los eventos más relevantes del pasado prehispánico de Mesoamérica.

1. Durante el Preclásico Tardío (c. 400 a. C.-150/200 d. C.), Mesoamérica experimenta un colapso de naturaleza social. A pesar de la extraordinaria bonanza económica ahora registrada respecto al Preclásico Medio, se dispara enormemente la desigualdad social. Este fenómeno coincide con el primer colapso de la civilización maya. La crisis social es un fenómeno generalizado en toda Mesoamérica, pero el colapso propiamente dicho se circunscribe al mundo maya y se fecha entre el 100 y el 250 de nuestra era, o sea, a finales del Preclásico Tardío. Lo cual parece indicar que fue en la región maya donde la desbocada desigualdad social no pudo controlarse. Acaso porque ahí es donde podría haber incidido con especial virulencia un cambio climático desfavorable, una sequía persistente que redujo las cosechas favoreciendo el descontento popular y el enfrentamiento entre distintas entidades políticas mayas por los recursos básicos, como ocurriera más tarde en el Clásico Tardío.

2. Tras el colapso social del Preclásico Tardío, el Clásico Temprano (c. 150/200-650 d. C.) trae una gran prosperidad a toda Mesoamérica, la mayor registrada en tiempos prehispánicos, si bien manifiesta una continuidad y culminación de la tendencia del periodo anterior. Sobresale, además, la menor desigualdad social de toda la serie temporal, lo cual indica una redistribución más equitativa de la riqueza, y un bajísimo nivel de conflictividad. Teotihuacan fue beneficiario del ocaso de otras civilizaciones que sucumbieron al final del Preclásico Tardío, como los mayas de ese tiempo. Extendió su influencia hacia el área maya durante el Clásico Temprano, la época de mayor prosperidad registrada en el Balsas prehispánico. A su vez, el colapso teotihuacano facilitó la emergencia de nuevos estados mesoamericanos o el auge de la civilización maya clásica. Sin embargo, estos acabaron decayendo más tarde tal como lo había hecho la gran urbe.

3. Desde principios del Clásico Tardío (c. 650-900 d. C.) hasta finales del mismo, se suceden los ocasos y colapsos de las civilizaciones mesoamericanas : Teotihuacan (desde finales del Clásico Temprano), Monte Albán, los mayas clásicos. Las ofrendas de los entierros del Infiernillo en el río Balsas muestran en ese tiempo una gran crisis económica agravada por un notable incremento de la desigualdad social y una galopante conflictividad interna. El colapso del Clásico Tardío, más que un proceso lento, es una reacción en cadena de efecto retardado que inicia el ocaso teotihuacano, pasa a Monte Albán y luego alcanza el mundo maya clásico. Son parámetros fundamentales de su ecuación la superpoblación y el cambio climático a través del impacto de este último sobre el medio natural. Se produce cuando se rompe el equilibrio entre la población y los recursos disponibles para sostenerla con la intervención del clima como factor exógeno. La conflictividad resultante, expresada mediante revoluciones o guerras, no es más que la consecuencia de dicha circunstancia cuando fallan los mecanismos reguladores internos de una formación social.

4. El Posclásico Temprano (c. 900-1200 d. C.) experimenta una ligera recuperación económica. Sigue aumentando la desigualdad social, aunque mucho menos que en el Clásico Tardío, y la conflictividad interna disminuye notoriamente pero se mantiene alta. Se recupera el ecosistema tropical y surgen los señoríos posclásicos tras la balcanización que sucede al colapso teotihuacano y de la civilización maya clásica. El valle de Teotihuacan cae bajo control de Tula, capital de los toltecas, cuyo ocaso comienza a finales del Posclásico Temprano, al igual que el tercer colapso de la civilización maya, tras la caída de Chichén Itzá.

5. El Posclásico Tardío (c. 1200-1520 d. C.) es una época de gran prosperidad económica, de gran auge equiparable al del Clásico Temprano. Se reduce la desigualdad social, lo cual implica una redistribución más equitativa de la riqueza como ocurre en el primer periodo clásico. También disminuye la conflictividad interna. Los tarascos se expanden por la cuenca de los ríos Balsas y Tepalcatepec. La Pequeña Edad de Hielo trae más humedad y bosques más densos. Estas condiciones favorables permiten nuevamente la expansión de la agricultura y el comercio. Sin embargo, en el siglo XVI tiene lugar un despoblamiento masivo. Fue una de las más grandes catástrofes demográficas de la historia de la humanidad.

« L’effondrement de la période du classique récent, une comparaison entre la crise de la civilisation des Mayas d’Uaxactin (Guatemala) et celle de Barton Ramie (Bélize), d’après le registre des funérailles »

Une étude de Pascual Izquierdo-Egea sur la chute de la civilisation Maya causée par un effondrement économique et social :

« L’application de la méthode d’évaluation contextuelle à l’analyse des registres funéraires d’Uaxactún (Guatemala) et de Barton Ramie (Belize) fournit des preuves irréfutables sur l’empreinte matérielle de l’effondrement de l’époque classique dans l’inhumation des mayas. Cela confirme ce qui avait déjà été prévu dans le bassin de la rivière Balsas au Mexique (2014).

INTRODUCTION

L’objectif de cet article est de présenter les résultats d’une enquête sur les fluctuations économiques des Mayas à un moment clé, celui du passage du Classique ancien au récent, afin de faire la lumière sur l’impact de la crise de cette dernière période sur cette civilisation ancienne. Il est basé sur les offrandes des sépultures mayas étudiées par William L. Rathje (1970), de la ville d’Uaxactún au Guatemala et de la communauté villageoise de Barton Ramie au Belize, dans le bassin supérieur du fleuve du même nom, étude des dépôts funéraires correspondant à la période préclassique classique ancienne à Altún Ha, sur la côte du Belize, et une autre de la classique récente à Tikal (Guatemala), au sud de Uaxactún, dans la région de Petén (Rathje 1973 : 749-750) ; ce qui n’a pu être calculé du fait de l’absence du groupe représentatif de la dernière période dans le premier cas et du précédent dans le second. Cependant, même si les comparaisons sont indirectes, les offrandes des sépultures sont, à première vue, beaucoup plus riches, c’est-à-dire abondantes et précieuses, dans l’Antiquité (Altún Ha au début de la période classique) qu’à Tikal pendant toute la période de la fin de la période classique. Ce qui, avec les précautions qui s’imposent, donnerait encore plus de cohérence à la principale conclusion de la présente étude : l’effondrement de la civilisation maya classique était parfaitement documenté dans leurs tombes.

MÉTHODOLOGIE ET SÉLECTION DE DÉMONSTRATIONS CHRONOLOGIQUES

La méthode d’évaluation contextuelle se concentre sur l’analyse des dépenses funéraires en mesurant la variabilité du trousseau en fonction d’une série de paramètres. Les principes théoriques de cette méthodologie et de sa formulation mathématique, y compris les techniques instrumentales qui la développent, sont diffusés au moyen d’une bibliographie volumineuse (Izquierdo-Egea 1989 : 67-68, 73-74 ; 1991 : 134-135 ; 1993 : 33-42 ; 1995 : 149-151 ; 1996-97 : 107-111 ; 2009 : 5-6 ; 2010 : 5-6 ; 2011 : 4 ; 2012a : 33-62 ; 2012b : 5 ; 2012c : 3-4 ; 2013a, 2013b : 29-31, 2014a : 4, 2014b : 6, 2015 : 6). C’est le noyau central de l’archéologie des phénomènes sociaux et elle articule toute sa méthodologie. Grâce à la mesure de la dépense funéraire investie dans le trousseau qui accompagnait le défunt, calculée à partir de la valeur contextuelle de ses composants, on peut observer les fluctuations de l’économie, les inégalités ou la conflictualité sociale encodées dans l’enregistrement matériel. Parmi les variables analysées, la plus remarquable est la valeur contextuelle d’une propriété de morgue, à partir de laquelle sont déterminés les frais funéraires consommés dans le trousseau de chaque sépulture et la valeur économique moyenne amortie dans chaque échantillon chronologique évalué. Une autre statistique fondamentale est également utilisée pour mesurer l’inégalité ou la différenciation sociale : le coefficient de variation (CV), en contraste avec le coefficient de Gini. Les deux sont exprimés en pourcentages, c’est-à-dire en indices. Nous introduisons ici, en tant que grande nouveauté et avance technique de la méthodologie utilisée, le calcul des ressources disponibles en fonction du temps grâce à la formule récemment publiée (Izquierdo-Egea 2015 : 13-14), incluse dans l’annexe ajoutée au présent article. . Cela apporte beaucoup de lumière pour comprendre les changements qui surviennent dans tout processus temporaire. Maintenant, aux paramètres habituellement analysés (les dépenses funéraires moyennes ou la richesse relative, l’inégalité sociale moyenne mesurée par le CV ou l’indice de Gini et le conflit social), nous pouvons ajouter cette nouvelle variable. Son utilité indéniable, contrastée avec une multitude d’échantillons temporaires correspondant à de nombreux anciens cimetières, à l’instar de la nouvelle technique de mesure de la conflictualité sociale récente (voir Izquierdo-Egea 2015), le prouve. Cette réalisation est due à l’introduction de la population en tant que paramètre de conflit, rendant viable le lien avec la loi démographique de Malthus (1798). "Maintenant, grâce à la troisième équation fondamentale qui en résulte, le conflit social peut être quantifié en fonction de la taille de la population et des ressources disponibles pour la soutenir. Ce qui constitue un outil théorique d’une grande aide pour l’étude de phénomènes aussi pertinents que l’effondrement de civilisations anciennes » (Izquierdo-Egea 2015 : 15). La procédure d’analyse utilisée commence par la sélection d’échantillons chronologiques répondant aux critères habituels liés à l’état de conservation des tombes - choix intact ou bien préservé - et datation - n’admettant que des cas sûrs ou fiables. Dans le cas qui nous occupe, cette tâche a déjà été réalisée par W. L. Rathje (1970).

Échantillons chronologiques étudiés

Ils ont été sélectionnés et publiés par Rathje (1970). À partir de leurs données, deux échantillons temporaires peuvent être analysés pour chaque site selon la chronologie proposée dans cette publication : Uaxactún I, Uaxactún II, Barton Ramie I et Barton Ramie II. Au cœur de Petén, les tombes de Uaxactún incluses dans cette étude correspondaient à une période ancienne (antérieure à l’an 600 de notre époque) et à une autre récente (postérieure à cette date) (Rathje1970 : 364), nommées ici Uaxactún I et II. . Pour sa part, les sépultures de Barton Ramie, un site rural situé dans ce qui était alors la colonie du Honduras britannique, converti plus tard en État indépendant de Belize, ont également été divisées en deux périodes : ancienne (avant l’an 700 de notre époque) et récente (ultérieure) (Rathje 1970 : 360). Les deux sont connus ici comme Barton Ramie I et II. En pratique, ces phases ancienne et récente coïncident respectivement avec les périodes mésoaméricaines dites « primitive classique » (environ 150 / 200-650 après J.-C.) et plus tardive (environ 650-900 après J.-C.). C.) en suivant la chronologie traditionnelle (López Austin et López Luján 2000). Les échantillons chronologiques sélectionnés correspondent aux tombes inventées à l’origine par Rathje (1970 : 363, Fig. 22, 365, Fig. 23.372) : 1. Uaxactún I (Early Classic) : 24-29 (N = 6) .2. Uaxactun II (Late Classic) : 57-77 (N = 21) .3. Barton Ramie I (Early Classic) : 1-23 (N = 23) .4. Barton Ramie II (Late Classic) : 30-56 (N = 27). Une fois que les deux séries chronologiques ont été complétées avec quatre échantillons, les composants des biens funéraires ont été codés en tant que catégories particulières. Suivant une règle de base, certaines de ces dernières ont été unifiées en tant que catégories intermédiaires ou génériques lorsque le nombre de cas était faible (Izquierdo-Egea 2012a : 58-62). Ensuite, les informations obtenues dans la base de données du programme informatique NECRO (Izquierdo-Egea 1991) ont été introduites, à la fois dans la première version et dans la plus récente développée début 2015 (voir annexe). Celui-ci était chargé de calculer à la fois la valeur contextuelle des catégories de biens et la dépense funéraire moyenne investie dans les biens funéraires des tombes et dans l’ensemble temporel auquel ils appartenaient. Ensuite, les résultats fournis par les échantillons analysés ont été comparés afin d’apprécier leurs variations et d’isoler la tendance de chaque série chronologique. Ensuite, avec l’aide d’un autre outil de calcul statistique auxiliaire, le programme SYSTAT (VV, AA, 2007, Wilkinson, 1990), le coefficient de variation (CV) de chaque échantillon a été estimé pour estimer l’inégalité sociale. De même, une autre ressource en ligne a été utilisée pour déterminer l’indice de Gini via Internet (Wessa 2014), ce qui peut également être effectué via le logiciel Gretl (Cottrell et Lucchetti 2012a, 2012b). Enfin, sur la base des données fournies par les paramètres précédents, la conflictualité sociale et le niveau de ressources disponibles pour chacune des périodes étudiées ont été calculés

RÉSULTATS : FLUCTUATIONS ÉCONOMIQUES ET CHANGEMENTS SOCIAUX ENTRE LES MAYANS DE PETÉN ET LE BELIZE

Les résultats de la série chronologique des sépultures mayas analysées montrent des résultats hautement significatifs (voir tableau 1). En examinant les indicateurs statistiques des paramètres de Uaxactún (Guatemala), on constate que l’inégalité sociale augmente de 60,56%, l’activité de l’économie diminue de 99,57%, les conflits sociaux s’envolent (36442,86%), la population représentée dans l’échantillon il augmente de 250% et les ressources disponibles diminuent de 99,04%. De son côté, à Barton Ramie (Belize), l’inégalité sociale diminue de 49,61%, l’activité de l’économie diminue de 90,16% (comme à Uaxactun, même la proportion de la baisse est très similaire), la conflictualité sociale augmente également sensiblement (411,99%), la population augmente comme à Uaxactún mais moins (17,39%) et les ressources disponibles diminuent de 77,14% comme à Uaxactún.

Selon ces données, on constate que, dans la région du Petén, Uaxactún montre une très forte baisse des dépenses funéraires moyennes ainsi qu’une augmentation marquée de l’inégalité sociale au cours de la période classique tardive (environ 650-900 après J.-C.). , comme précédemment détecté dans le bassin de Balsas au même moment (voir Izquierdo-Egea 2014a : 7). Ces paramètres révèlent un conflit énorme, qui se traduit vraisemblablement par une situation sociale explosive, confirmée par la diminution abrupte des ressources disponibles. Il en va de même dans le bassin de Balsas, ce qui permet d’évoquer sérieusement la possibilité d’extrapoler ce panorama à d’autres régions mésoaméricaines touchées par cette conjoncture défavorable. En d’autres termes, la région du Petén, la vallée du Belize et le bassin de Balsas partagent une montée des conflits sociaux tout au long de la période classique tardive, liée à une crise économique aiguë et à une diminution choquante des ressources disponibles ; alors on peut supposer que ces événements étaient communs ou ont affecté une grande partie de la Méso-Amérique à cette époque. Même le fait que l’évolution de l’inégalité sociale brise l’unité observée par le biais d’autres paramètres dans les deux sites maya (augmentation de Uaxactún alors qu’il faisait l’inverse dans Barton Ramie) ne remet en cause l’impact de l’effondrement dont ils souffrent. À cet égard, n’oublions pas la différence essentielle entre un centre urbain et une communauté villageoise au niveau social. En ce qui concerne la population représentée, bien qu’elle augmente dans les deux localités, beaucoup plus dans Uaxactún (250%) que dans Barton Ramie (17,39%), il faut être très prudent lorsqu’on interprète le comportement comme une augmentation démographique. Comment est-il possible que, dans un contexte de crise économique intense et de forte diminution des ressources disponibles, une croissance démographique aussi exorbitante puisse se produire, comme cela semble être détecté dans la ville maya de Uaxactún ? Cela n’aurait de sens que si la clé pour comprendre ce qui se passe est à notre portée : l’éclatement d’un conflit social, détecté à la fois dans le Petén et dans le bassin du Belize, se produit dans deux sites représentatifs de la ville et respectivement sur le terrain, accusant chacun localement l’effondrement de la civilisation classique maya de différentes manières. On comprend maintenant l’importance du nouveau paramètre recherché par le calcul des ressources disponibles en fonction de la population représentée dans l’échantillon analysé et de la conflictualité sociale estimée à cet effet. Précisément, cet indicateur parle directement d’un déclin démographique, et pas autrement, en raison d’une augmentation extraordinaire de la mortalité, plus virulente à Uaxactún qu’à Barton Ramie ; ce qui est confirmé par l’extraordinaire croissance de la conflictualité sociale détectée aux deux endroits. En d’autres termes, l’augmentation de la population représentée dans les échantillons de la période classique tardive ne résulterait pas d’une augmentation de la population mais d’une mortalité élevée due au niveau de conflit détecté.

Répartition de la richesse

Le paysage façonné par la répartition de la richesse amortie en trousseaux funéraires en fonction de l’âge et du sexe des individus apporte un éclairage nouveau, notamment en ce qui concerne l’observation de l’impact démographique de la crise de la fin de la période classique. La communauté rurale maya de Barton Ramie expose au début de la période classique une plus grande concentration de la richesse dans le segment de la population correspondant aux jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans - comme l’a déjà compris Rathje (1970 : 362) - 73,73 unités de valeur moyenne (N = 7, 30,43%). Les adultes âgés de 26 à 50 ans (19,65, N = 8, 34,78%) restent loin. Les deux derniers segments de la communauté, dont les sépultures manquent d’offrandes, sont absolument marginalisés dans la répartition de la richesse amortie dans les tombes : les 2 cas d’adultes âgés de plus de 50 ans (8,70%) et les 6 correspondant aux adolescents de moins de 50 ans. de 18 ans (26,09%). En ce qui concerne le sexe des individus, les femmes (N = 4) concentrent en moyenne plus de richesse relative : 30,14 unités de valeur par rapport à 22,01 hommes (N = 6). En combinant l’âge et le sexe, on obtient que les jeunes femmes adultes âgées de 18 à 25 ans (N = 2) accumulent une plus grande valeur économique (60,27 unités en moyenne) que les autres segments de la population : hommes adultes de plus de 26 ans. et 50 ans (35,95, N = 4), jeunes hommes adultes âgés de 18 à 25 ans (11,90, N = 3) et femmes âgées de plus de 50 ans sans offrandes (N = 2). En revanche, tout au long de la fin de la période classique, lorsque la région du Belize montre les effets négatifs de l’effondrement de la civilisation maya classique, il existe un appauvrissement généralisé qui touche tout le monde sur un pied d’égalité. Maintenant, les différences économiques entre les individus de Barton Ramie sont minimes. La mortalité est particulièrement répandue chez les adultes matures âgés de 26 à 50 ans (14 / 27,88,89% des personnes décédées), parmi lesquels le plus surprenant est que la plupart sont des femmes (11 / 15,73,33%). C’est le secteur le plus touché par la crise économique et la rareté des ressources disponibles dans une société en proie à des conflits violents. Précisément, le plus grand nombre de femmes enterrées au cours de cette période pourrait être dû à ce dernier phénomène social. En revanche, les adolescents sont relativement nombreux dans la période précédente et n’accumulent aucune richesse dans leurs sépultures pour devenir le plus riche parmi les pauvres de la fin de l’ère classique ; tandis que les sépultures de jeunes adultes, les plus riches de la période classique ancienne, deviennent maintenant les plus pauvres, ce qui coïncide avec les observations de Rathje (1970 : 364). À Uaxactún, les sépultures d’adolescents sont également les plus riches de la période classique tardive. Sur la base de ces données, dans la communauté Barton Ramie Mayade, une société nettement matriarcale apparaît pendant la période classique primitive en raison du poids spécifique des femmes dans la répartition de la richesse. D’autre part, la période suivante semble conduire à une transformation sociale au profit des hommes et au détriment des femmes (la société devient plus patriarcale et cesse d’être nettement matriarcale comme avant). Cependant, à Uaxactún, l’inverse se produit pendant la fin de la période classique. La société semble clairement patriarcale car ce sont les hommes qui accumulent la majorité de la richesse amortie de leurs offrandes (7,20 unités de valeur de fronts moyens et 1,05 des femmes) ; En outre, dans cette ville maya du Peten, les personnes âgées de 26 à 50 ans concentrent plus de richesse moyenne dans leurs offres funéraires chez les hommes adultes (8,96 unités de valeur par rapport à 1,93 chez les jeunes). Cependant, en comparant tous les segments de la population, les adultes matures (5,65 unités de dévalorisation en moyenne, N = 11, 52,38%) sont dépassés par les adolescents (6,51, N = 6, 28,57%). En bref, des changements sociaux importants sont observés chez les Mayas de la période tardive. Certains adolescents, auparavant marginalisés, héritent maintenant de la position sociale de leurs proches. À Barton Ramie, bien que l’inégalité sociale soit réduite, les conflits sont généralisés en raison du déclin brutal de l’activité économique ou, ce qui est identique, de l’augmentation spectaculaire de la pauvreté et de la réduction drastique des ressources disponibles. Le scénario est commun aux deux sites (pauvreté, manque de ressources, conflit). Il serait nécessaire de rechercher si des changements aussi révélateurs que le déclin économique des femmes observé dans la communauté maya de Barton Ramie pourraient être liés à une transformation sociopolitique qui affectait moins leur position sociale.

Données microéconomiques

Les données microéconomiques obtenues sont extrêmement intéressantes (voir tableau 2). Dans la région maya du Petén et dans le bassin hydrographique du Belize, on constate que, lorsqu’elle passe de la période classique ancienne à la période tardive, la céramique accroît sa valeur contextuelle relative, c’est-à-dire qu’elle devient plus chère - elle passe de 0,39 à 0,71 unité de valeur contextuelle à Uaxactún (82,05%), presque le double, et de 0,56 à 0,78 à Barton Ramie (39,29%), ce qui correspond presque aux deux valeurs -. L’augmentation du prix de la céramique coïncide avec une augmentation similaire dans ce site du Belize (5,23%), alors que l’inverse se produit à Uaxactún (-2,70%) (voir tableau 3). La coquille se comporte de manière opposée, c’est-à-dire qu’elle devient moins chère (comme dans le cas précédent, sa valeur est égale, passant de 1,86 à 1,00 entre les Mayas de Petén (-46,24%) et de 2,31 à 1,08 entre les bassins de Belize (-53,25%). La coquille la meilleure marché correspond à une augmentation de cette marchandise à la fois dans Uaxactún (2,71%) et Barton Ramie (5,92%). Lorsque ces données sont comparées à celles se rapportant au bassin de la rivière Balsas Dans le Mexique préhispanique (cf. Izquierdo-Egea 2014a : 11, tableau 2), on peut observer des tendances opposées : la céramique devient moins chère et la coquille devient plus chère, cependant, l’obsidienne du Belize augmente sa valeur d’échange au cours de la période classique tardive, coïncidant pleinement avec l’évolution de cette marchandise dans le bassin de Balsas, où elle atteint une valeur de 0,92 unité contre 1,80 chez les Mayas du bassin de Belize (52,54%), ce qui implique que cette augmentation affecte davantage les centres intégrés du pays. Marché mésoaméricain pendant la fin de la période classique. D’autre part, en ce qui concerne les autres biens funéraires mayas, il convient de noter que le jade, suivant les étapes de la coque, devient également meilleure marché au cours de la dernière période d’Uaxactún (-32,66%).

CORRÉLATIONS ENTRE L’ARCHÉOLOGIE DES PHÉNOMÈNES SOCIAUX ET D’AUTRES SOURCES

Comme nous l’avons déjà vu, ces nouveaux résultats viennent corroborer ce qui a été récemment soutenu sur la base des preuves tirées du bassin de la rivière Balsas au Mexique. Les changements alors prévus pour les autres régions mésoaméricaines sont confirmés. À présent, dans les pays mayas, le même fait se répète : la crise de la fin de siècle classique est enregistrée dans les offres de sépulture en deux lieux, l’un au Guatemala et l’autre au Belize ; alors cette tendance régulière peut être étendue à une bonne partie de la Méso-Amérique à cette époque. En effet, sur la base des données publiées par E. Gonzalez Licón (2003, 2011) pour Monte Albán (Oaxaca, Mexique), les recherches en cours menées par la soussignée montrent que cet important centre urbain, capitale de la civilisation Zapotec, accuse également, au cours de la fin de la Classique tardive, un déclin brutal de l’activité économique et des ressources disponibles qui appuient un déclin drastique de la population et une augmentation considérable des troubles sociaux. L’effondrement de la civilisation maya classique observé à travers les offrandes des sépultures de Uaxactún à Petén et de Barton Ramie dans le bassin du Belize est amplement documenté par de nombreuses sources archéologiques. Tout ce long processus commence plus au nord. La période sèche de l’an 580 de notre ère coïncide avec une hiatomaya dans la transition du début à la fin du classicisme, caractérisée par une réduction de la construction de monuments du deuxième quart du sixième siècle jusqu’au milieu du septième siècle après environ J.-C. (de Menocal 2001 : 670). Le déclin de Teotihuacan s’inscrit parfaitement dans ce cadre : il commence vers 550 après JC et s’achève autour de 650 après JC (Cowgill 2007 : 261, Manzanilla 2015). Au sujet de l’obsidienne, un changement des itinéraires de son ministre de l’intérieur à la côte aurait pu contribuer à l’effondrement des centres urbains mayas de l’intérieur (Golitko et al., 2012). Ces marchandises étaient de plus en plus difficiles à obtenir par les voies de navigation intérieures (Golitko et al., 2012 : 514). Cela se reflète clairement dans la communauté maya de Barton Ramie (voir tableau 3), car sa présence est considérablement réduite. Comme nous l’avons vu ci-dessus, l’obsidienne du Belize augmente sa valeur d’échange au cours de la fin de la période classique, comme cela se produit dans le bassin de Balsas. On peut penser que cette augmentation a affecté d’autres centres intégrés dans le réseau d’échanges du marché méso-américain. Une grande crise économique ravage la Méso-Amérique, génère un appauvrissement généralisé et déchaîne une vague de conflits sociaux. Le long processus de déclin et d’effondrement final que les civilisations mésoaméricaines de la fin de siècle classique ont connu entre les Teotihuacan et se termine entre les Mayas. L’effondrement de Teotihuacan déclenche une lente réaction en chaîne. Cette crise complexe finit également par affecter Monte Albán et la civilisation classique maya : chez les Zapotèques, la population diminue considérablement dans la vallée de Oaxaca et se concentre à Monte Alban, qui atteint maintenant 500 à 700 personnes après J.-C. ) sa plus grande extension. Cependant, la capitale commence à décliner entre 600 et 900 après la dispersion de J.-C. Supoder alors que l’autonomie des centres régionaux grandit (Marcus 2009 : 98, 101, González Licón 2011 : 201).

L’effondrement de la civilisation maya classique

L’effondrement de la civilisation maya au IXe siècle de notre ère ne peut être compris que comme un processus lent dû à diverses causes interdépendantes et nuancées par région (Oglesby et al.2010, Yaeger et Hodell 2008 : 226, Vidal et Muñoz 2013 : 98). Cela ne se produit pas dans son ensemble (Aimers 2007 : 329), parce que politiquement, il ne l’était pas puisqu’il était conforme à un conglomérat de cités-États. Le déclin de la civilisation maya classique se produit entre 750 et 900 après J.-C., juste au moment de la culture et de la démographie suapogeo (Turner 2010 : 575) au VIIIe siècle (jusqu’à 750) de notre ère, après le Teotihuacan s’effondrer. La construction des monuments atteint son maximum en 721 après J.-C. et cesse après 830 après J.-C. Les symptômes commencent à se manifester entre 750 et 790 après J.-C. (de Menocal 2001 : 670 ) et l’effondrement est daté par une technique raffinée à 900 après J.-C. (Chase et al., 2012 : 12917), tandis que d’autres le situent entre 800 et 900 (vg Houston et al., 2001 : 65).

Le rôle de la sécheresse

Le problème de la sécheresse ne pouvait être laissé de côté par la complexité d’un effondrement qui pénétrait également dans les zones humides permanentes (Butzer et Endfield 2012 : 3630). La civilisation maya se développe rapidement de 550 à 750 après J.-C. en profitant d’un climat humide favorable. Cependant, son effondrement coïncide avec des conditions climatiques défavorables caractérisées par des sécheresses prolongées (Haug et al., 2003 : 1733, Brenner et al.2001 : 99). Les données des enregistrements sédimentaires du bassin de Cariaco, dans le sud des Caraïbes, indiquent un stade sec étendu de 750 à 950 après JC avec des épisodes cycliques d’une périodicité de 40 à 50 ans (Yaeger et Hodell, 2008 : 227). En outre, l’analyse des séries chronologiques de sédiments lacustres dans le nord de la péninsule du Yucatan révèle une périodicité correspondant à la sécheresse qui dure depuis 208 ans. Ce cycle est similaire à la période de 206 ans pour l’activité solaire. C’est-à-dire que les deux cycles de conoscillations bicentenaires coïncident (Hodellet al 2001, Brenner et al 2002). Cependant, une étude récente (Carleton et al., 2014) basée sur les données du lac Chichancanab, dans la péninsule du Yucatan, remet en question la validité de l’hypothèse du cycle de la sécheresse en raison de l’absence d’une véritable base empirique pour la maintenir. Cependant, les sédiments lacustres témoignent d’un changement soudain vers des conditions plus arides dans le centre de la péninsule du Yucatan entre 800 et 1 000 après AD, avec une incidence plus élevée vers les 900 après J.-C. Le sud du Yucatan, densément peuplé et dépendant de l’approvisionnement en eau de surface pour l’agriculture et la consommation, a été le plus touché par la longue sécheresse de cette période (de Menocal 2001 : 670). Par ailleurs, les archives de la grotte de Yok Balum au Belize indiquent une tendance à la sécheresse entre 700-1135 ou 660-1000 après J.-C., ce qui coïncide parfaitement avec le cadre chronologique de l’effondrement des Mayas entre 750- 900 après J.-C. (Webster et al., 2007 ; Kennett et al.2012), confirmant la tendance indiquée par le bassin de Cariaco (Hsiang et Burke 2013). La variabilité de l’humidité était décisive dans ce scénario. Au cours de ces sécheresses, les précipitations annuelles sont tombées considérablement à 40% (Medina-Elizalde et Rohling 2012). Huit sécheresses aiguës allant de 3 à 18 ans ont eu lieu pendant le dépeuplement des cités états mayas classiques, aidant à comprendre pourquoi l’effondrement du Terminal Classic (800-950 après J.-C.) a duré 150 ans (Medina-Elizalde et al., 2010). Le développement de l’agriculture a inévitablement conduit au défrichement des forêts et cette déforestation contribuerait à amplifier la sécheresse (Cook et al., 2012), bien que les Mayas aient essayé de conserver les ressources naturelles pour répondre aux besoins de leur population de plus en plus nombreuse (McNeil et al. al.2010 : 1017). Les anciens Mayas vivaient dans un environnement varié avec des précipitations très saisonnières qui nécessitaient des stratégies de gestion de l’eau très différentes. Bon nombre de ces anciens centres ont maintenu des populations denses qui ont développé une utilisation non durable des sols (French et Duffy 2014). La faible pluviosité a prévalu au milieu du IX siècle d. C. à Tikal, coïncidant avec l’érection de son dernier monument, daté de l’an 869. Les sécheresses qui en résultèrent eurent un impact négatif sur la collecte de ressources, provoquant des désordres sociaux avant de provoquer leur abandon (Lentz et al., 2014). À présent, l’effondrement était essentiellement un phénomène urbain. Les villes sont dépeuplées mais la population rurale de la périphérie continue de subsister et profite des travaux hydrauliques antérieurs. Les systèmes d’approvisionnement en eau, tels que ceux de Tikal, ont atténué les effets des sécheresses sur la population (Grazioso et Scarborough 2013 : 262-263). La maîtrise de l’eau a joué un rôle fondamental dans l’émergence du pouvoir politique des Mayas classiques. Bien que leur pénurie ait été décisive dans le déclin des grands centres, les enfants ont survécu à la sécheresse (Lucero 2002 : 814). Dans les basses terres méridionales du monde maya, l’absence de pluie a entraîné un manque d’eau, des récoltes médiocres et des famines (Lucero et al., 2011 : 479). L’abandon des zones humides près de l’ancien centre maya de Blue Creek, au Belize, et la diminution de la population coïncident avec une sécheresse croissante dans cette région (Luzzadder-Beach et al., 2012 : 3648, 3650, 3651). Dans les basses terres mayas, les zones intérieures surélevées de la péninsule du Yucatan étaient plus susceptibles de s’effondrer et moins propices à la récupération que les zones inférieures adjacentes. Cela s’est produit à la fin du Preclassic et du Terminal Classic (Dunning et al., 2012 : 3652, 3654). En fait, l’effondrement a eu un impact sur les populations côtières mayas (Santley et al., 1986 : 123).

Conflit sociopolitique

Les conditions environnementales changeantes ont généré des conflits sociaux croissants (Haug et al., 2003 ; Turner et Sabloff 2012 : 13908), preuve irréfutable de la présente étude sur les Mayas de Uaxactún et Barton Ramie. Sur la côte sud mésoaméricaine du Guatemala. , le grand centre maya du Montana, dépendant de Teotihuacan, se désintègre après l’effondrement de la métropole, environ 650 après JC - coïncide avec l’ascension de Cotzumalguapa en tant que centre régional hégémonique (Chinchilla 2013 : 201, 203). En fait, le déclin et l’effondrement de Teotihuacan affectent l’histoire maya aux VIe et VIIe siècles après J.-C., une période bouleversée par la grande guerre internationale opposant Tikal à Calakmul et leurs alliés et vassaux respectifs (Demarest et Fahsen 2003 : 164). À partir de 750 après J.-C., la civilisation maya subit une grande crise et se transforme. Les villes mayas des basses terres du sud - une région qui englobe le Petén au nord du Guatemala et les terres environnantes - s’effondrent une par une jusqu’à ce qu’elles aient cessé leurs activités politiques et cérémoniales au début du neuvième siècle (Tainter 1988 : 12, 152-153). ). Le système politique qui prévalait jusqu’alors disparaît et presque toutes les cités-états mayas sont abandonnées ou diminuent radicalement leur taille et leur complexité. Il existe un déclin important de la population (Tainter 1988 : 167) que certains décrivent comme un désastre démographique. Les centres urbains les plus densément peuplés sont définitivement abandonnés (Haug et al., 2003 : 1733). Ce processus se développe rapidement dans la région sud-ouest du Petén entre 700 et 730 après J.-C. Les villages commencent à être abandonnés, puis les principaux centres sont détruits et les populations se déplacent. Certaines, telles que Altar de Sacrificios et Ceibal, survivent au Xe siècle, tandis que de nombreuses cités des basses terres du sud-ouest sont considérablement réduites ou dépeuplées vers l’an 800 après J.-C. (Demarest 2013 : 23). Au huitième siècle de notre époque, le monde maya souffre d’une fragmentation régionale (Demarest et Fahsen 2003 : 166), d’un processus de balkanisation, de guerres et de la désintégration des entités politiques ; déchaîné, de l’avis de certains, par la tendance à la sécheresse. La stabilité dynastique des monarchies théocratiques des cités est brisée, les rois mayas étant à la fois hauts prêtres et chefs militaires. De nombreuses preuves le confirment. Vers 750 après J.-C., Piedras Negras est à son apogée. Dans les basses terres, les villes mayas connaissent un déclin progressif ou un effondrement soudain souvent lié à la dévastation de la guerre. À Piedras Negras, le dernier souverain est capturé par la ville ennemie de Yaxchilán en l’an 808 après J.-C. (Anaya et al.2011). Le palais royal est rasé par les envahisseurs (Houston et al 2001 : 69, 70-71). Depuis lors, un déclin commence et entre 830 et 900 après J.-C., le déclin s’accélère, la population se réduit et la ville se transforme en une petite colonie rurale jusqu’à son abandon définitif. Piedra Negras est un exemple de enfoncement de la royauté maya en tant que système politique (City and Churches 2001 : 17) centré sur la monarchie théocratique et le palais royal. La déforestation progresse inexorablement dans le Petén. Dos Pilas, dans la zone sud-ouest de cette région, dans les basses terres de Maya, est l’un des premiers centres à succomber et à être abandonné vers 761 après J.-C. C’est également l’autel de Sacrificios, qui arrête de construire des monuments autour de l’année 771 de notre ère. Une phase de guerres interminables commence jusqu’à l’abandon des villes, processus qui se transmet lentement à toutes les basses terres. Selon l’épigraphie, de nouveaux dirigeants émergent légitimant leur pouvoir en utilisant le glyphe Dos Pilas Aguateca dans le cadre d’un processus de "décentralisation et de désintégration politique des entités dynastiques classiques classiques" (Ponciano et al., 2013 : 71) connu sous le nom de balkanisation. En revanche, la ville de Cancuén, liée à Dos Pilas, connaît une résurgence jusqu’à c. 800 après J.-C après la chute de cette dernière, comme c’est le cas avec Naachtun (Forné et al., 2013 : 49). Aguateca tombe dans cette région des basses terres méridionales après avoir été abandonnée plus tard vers 810 (après J.-C.) (Ponciano et al., 2013 : 68, 70), tandis que Tikal commence à décliner vers 830 après J.-C. tandis que leurs centres secondaires acquièrent une autonomie. A l’instar des événements survenus dans la zone Usumacinta-Pasión, des campagnes militaires ont précédé le déclin et la cessation des monuments dans cette région, une date finale enregistrée à Uaxactún (889 après JC) faisant référence à la guerre avec ses voisins. (Ebert et al., 2014 : 350)

Révolution et commerce extérieur

Dans la zone maya occidentale, l’instabilité contribue à la désintégration du réseau commercial entre les années 760 et 800 de notre époque. En conséquence, la plupart des royaumes mayas occidentaux de la fin de la période classique déclinent et finissent par être abandonnés entre 800 et 810 après JC, avant les principales villes mayas de l’est des plaines centrales. Vers l’an 830 de notre ère, les populations des grands centres mayas du bassin de la rivière Pasión-Usumacinta, dans le sud-ouest du Petén, avaient disparu (Demarest et Fahsen 2003 : 170, 172). Dans le scénario nord du Petén, la révolution qui s’est produite à Naachtun vers 800 après J.-C. après la fin de J.-C. met fin au régime théocratique et instaure un pouvoir local qui intègre ce centre maya dans un réseau commercial à longue distance, garantissant ainsi sa survie pendant la guerre. plus de 150 ans. Naachtun a été définitivement abandonné après 950 après JC, de manière surprenante, sans symptômes qui annonçaient ce résultat final, car ils reflétaient "la pleine activité et la prospérité" au niveau matériel (Nondédéo et al., 2013 : 122, 138). Naachtun et Baking Pot, un petit royaume situé dans la haute vallée de la rivière Belize, fournissent des témoignages révélateurs des changements sociaux survenus au sein de la civilisation maya pendant la crise économique de la fin de la période classique et des transformations déclenchées par les conflits internes. Malgré le dépeuplement des basses terres du centre et du sud de Maya à la fin de cette période, Baking Pot perdure après l’abandon du complexe du palais du Terminal Classic (800 à 900 après J.-C.). Les nobles et les roturiers s’adaptent à la nouvelle situation et à l’évolution de son paysage social avec une stratégie similaire à celle de Naachtun. Ils développent des échanges commerciaux interrégionaux, notamment des articles de luxe exotiques, c’est-à-dire le commerce à distance d’objets de luxe (Hoggarth, 2012). Dans la même ligne, dans le bassin de Mopán, une rivière qui relie le Macal à Belize, le site d’Actuncan est réorganisé pour faire face à l’effondrement. Alors que d’autres communautés voisines déclinent, Actuncan reste et adopte de nouvelles structures politiques basées sur la reconnaissance d’une plus grande égalité (Mixter et al., 2014 : 63-64). Au cours de la période classique tardive, des villes mayas ont également été fondées dans des zones géographiques périphériques. La splendeur éphémère de Trasun finit par être abandonnée à la fin du Terminal Classic (Vidal et Muñoz 2013 : 92). Le processus de balkanisation est à l’origine de centres secondaires tels que La Joyanca ou La Blanca. La première, dans la zone nord-ouest de la région guatémaltèque de Petén, atteint son apogée dans la phase terminale classique (Arnauld et al., 2013 : 149). À l’époque Perduróás, La Blanca et sa population se dépeuplèrent progressivement de l’abandon de celle-ci, de 850 à 1050 après J.-C. À une plus grande abondance, les colons en migration, originaires des grandes villes abandonnées du nord-est du Petén, fondèrent Centres mayas. C’est le cas de La Blanca dans la vallée de Mopán delrío (Petén, Guatemala). Il a joui de sa splendeur pendant la fin de la période classique jusqu’à sa fin (850 après J.-C.). Il a été abandonné sans violence, de manière planifiée et ordonnée, à la suite de la rupture du réseau commercial dont il ferait partie lorsque "l’instabilité et les troubles se sont emparés de toute la région". À la fin du IXe siècle de notre ère, la région du Petén subit la désintégration progressive des alliances qui articulaient le réseau commercial fluvial de produits de luxe, touchant tous les centres indépendamment de leur taille (Vidal et Muñoz 2013 : 95, 100).

Nouvelle nature de la guerre

En cette période convulsive du Terminal Classic, la guerre change de nature. Maintenant, il s’agit de la conquête, de l’extermination et de la destruction : il devient un instrument efficace pour éliminer les ennemis et capturer leurs ressources (terre, nourriture, biens, main-d’œuvre), semant la dévastation partout. Maintenant, à partir du huitième siècle de notre ère, les bâtiments incendiés ou profanés deviennent monnaie courante. L’expansion est une priorité et le développement du militarisme le facilite. La localisation stratégique et la fortification des sites sont généralisées. Ce changement accélère l’effondrement et génère une nouvelle société (Baudez 2013 : 321, Isendahl et al., 2014 : 50). Selon Baudez (2013), les progrès techniques en agriculture, l’augmentation des terres cultivées et un réseau commercial étendu ont conduit à une croissance démographique sans précédent qui ne pourrait pas maintenir les ressources disponibles à la fin de la Classique, réduites à un environnement dégradé. La rivalité entre les villes a transformé les tensions en conflits armés pour "saisir les terres et les biens" et "détruire l’ennemi". Désormais, les symboles du pouvoir (monuments, inscriptions, images réelles) sont systématiquement annihilés au moment de la construction des fortifications, telles que Dos Pilas ou Aguateca. Ces guerres, au lieu de résoudre les problèmes, en particulier économiques, aggravent la situation en provoquant des famines, des déplacements de population et un déclin démographique. Les guerres de conquête et de destruction ont transformé la société maman. Comme on le voit à Chichén Itzá, le "souverain est toujours un être mythique assimilé au soleil" bien que son pouvoir réel soit beaucoup plus petit et qu’il doive le partager avec les prêtres, "une élite politico-militaire" et l’establishment guerrier (Baudez 2013 : 322).

Vers une théorie de l’effondrement classique des Mayas

L’effondrement de Teotihuacan a mis fin à son influence sur le monde maya en créant un vide de pouvoir. C’est précisément au cours des VIe et VIIe siècles de notre époque que la grande guerre internationale a éclaté entre les coalitions de Tikal et de Calakmul. Nous vivons alors, à la fin de la période classique précoce, une période de prospérité et d’abondance (cf. tableau 1, Izquierdo-Egea 2014a : 7, tableau 1). Cependant, à partir de 750 après JC et jusqu’à la fin de la période classique tardive, le changement climatique contribue à transformer radicalement ce panorama en devenant le déclencheur d’une réaction en chaîne qui mettra fin à la civilisation maya classique. Les problèmes d’environnement génèrent un crépuscule extraordinairement conflictuel qui conduit à l’effondrement final. Les sécheresses prolongées ont un impact négatif sur la production alimentaire, en diminuant les récoltes destinées à contenir les populations mayas qui ont connu une croissance extraordinaire. Il finit par rompre l’équilibre entre la croissance démographique et les ressources disponibles pour la maintenir. En essayant d’y remédier, l’intensification de l’agriculture augmente la déforestation, contribuant à la dégradation de l’environnement naturel et à la recherche de nouvelles terres, ce qui déclenche des conflits. La compétition pour les ressources joue un rôle essentiel dans la dynamique du processus. Des migrations massives se produisent pour ajuster le surplus démographique. Le domaine plébéien, le plus nombreux et le plus défavorisé, serait le plus durement touché dans de telles circonstances. Une lutte sociale entre stagiaires et plébéiens est inévitable, conséquence des épreuves endurées par une majorité pauvre de la population composée de roturiers, sur laquelle la pénurie de nourriture aurait un impact, comparée à une minorité de nobles encore plus opulents en pleine crise témoignent de l’analyse des offrandes des sépultures de Uaxactún ainsi que d’autres aussi éloignées de la région maya que celles du bassin des Balsas à la fin de la période classique. Dans tous les cas étudiés jusqu’à présent et liés à cette époque (Uaxactún et Barton Ramie parmi les Mayas ou le bassin des Balsas et Monte Albán au Mexique), il est vérifié, en analysant les trousseaux funéraires, en plus d’une crise économique aiguë dans tous ces sites mésoaméricains, une augmentation conflits sociaux spectaculaires et une diminution considérable du niveau des ressources disponibles. C’est une preuve solide et irréfutable en faveur de la thèse de la lutte sociale et de la théorie de l’effondrement de la Maya classique qui la comprend.En revanche, la crise de la royauté divine ou sacrée chez les Mayas classiques est le résultat du conflit social déclenché à cette époque. de dépression économique. Il finit par désintégrer la superstructure idéologique du régime classique, bien que l’infrastructure économique représentée par les plus petits centres et de nombreux villages existe toujours. Cette transformation sociopolitique liquide le régime théocratique et la société pourrait devenir plus égalitaire, comme en témoignent les sépultures mayas de Barton Ramie à Belize, tout en modifiant la nature de la guerre. Maintenant, son objectif principal est de conquérir, d’étendre et de défendre les fortifications en développement développées par l’ennemi extérieur. Cette transformation est due au manque de ressources et à la nécessité impérative de les obtenir à tout prix. De même, les guerres auraient pu servir à canaliser le mécontentement populaire né au cœur d’une crise économique qui aggrave considérablement le conflit social. En fait, ils l’auraient laissé réorienter et contrôler au moins au début, impliquant une grande partie de cette masse populaire lorsqu’il s’agissait de conquérir de nouvelles terres et de défendre celles existantes contre d’autres attaquants. En bref, le terreau de l’effondrement classique des Mayas forme un panorama désolé constitué d’une pléthore de facteurs qui soulignent la complexité du processus : surpopulation, sécheresses prolongées, épuisement des ressources naturelles, pénuries alimentaires, crise économique, famine, conflits sociaux. , migrations, guerres, déclin important de la population, disparition ou transformation du régime théocratique, rupture ou restructuration du réseau commercial.

Les équations de l’effondrement maya

L’effondrement peut être observé matériellement à travers les phénomènes sociaux codifiés dans les archives funéraires. Plus précisément, la troisième équation fondamentale de conflit social basée sur des données archéologiques (Izquierdo-Egea 2015 : 13-14, v. Annexe) permet de calculer le niveau de ressources disponibles à un moment donné en fonction de deux paramètres : la population représentée dans l’échantillon analysé. et le niveau de conflit social structurel. Ce dernier est déterminé précédemment à l’aide de la première de ces formules fondamentales (ibidem : 10-11), où la conflictiualité sociale est estimée en termes d’inégalité sociale et de richesse relative (le coût moyen des obsèques amorti dans les offrandes funéraires). À son tour, cette dernière variable nous permet d’observer de manière quantitative les fluctuations de l’économie. En résumé, l’observation des archives funéraires permet de déduire plusieurs phénomènes sociaux : crise économique, inégalités, conflits sociaux, ressources disponibles, déclin démographique ; ce qui nous parle de la trace matérielle de l’effondrement classique des Mayas. Selon la troisième équation fondamentale de la conflictualité sociale, plus la taille de la population et les ressources disponibles pour la soutenir sont grandes, plus le conflit social est intense. Cette circonstance sert à illustrer l’effondrement de toute formation sociale, qu’il s’agisse d’une communauté villageoise ou d’une civilisation complexe telle que la Maya classique, qui ne pouvait garantir sa survie en maintenant un équilibre adéquat entre la croissance démographique et les ressources disponibles pour en éviter une. loi fondamentale qui corrige le développement des sociétés humaines (Izquierdo-Egea 2015 : 13). Évidemment, atteindre le point de non-retour implique l’échec des mécanismes de régulation internes d’une formation sociale qui préviennent son effondrement (ibidem : 6, 7). Dans le cas de la civilisation maya classique, la rupture de l’équilibre entre la population et les ressources disponibles pour la maintenir se produit avec l’intervention du climat en tant que facteur exogène.

CONCLUSIONS

1. L’effondrement de la civilisation maya classique a été parfaitement consigné dans les offres de sustumbas. Cela confirme ce qui avait déjà été prévu lors de l’étude des fluctuations économiques préhispaniques dans le bassin de la rivière Balsas au Mexique (cf. Izquierdo-Egea 2014a). La présente étude démontre de manière fiable que la grande crise de la fin du classicisme (C. 650-900 après J.-C.) a été enregistrée dans les objets des sépultures mayas grâce aux preuves fournies par Uaxactún au Guatemala Barton Ramie au Belize. Le fait que les échantillons analysés aient été prélevés par W. L. Rathje et soient si significatifs confère encore plus de validité, de cohérence et de fiabilité à la méthodologie utilisée.

2. L’observation quantitative du registre funéraire, au cours de la période classique récente, témoigne d’une diminution brutale de l’activité économique et des ressources disponibles garantissant une réduction drastique de la population et une augmentation considérable du conflit social, non seulement parmi les Mayas mais également parmi Zapotèques de Monte Albán ou dans le bassin de Balsas. C’est-à-dire que ce sont des phénomènes qui coïncident avec l’effondrement des civilisations américaines classiques représentées par Teotihuacan, Monte Alban et les Mayas.

3. Maintenant, grâce au nouveau paramètre fourni par le calcul des ressources disponibles, il est possible de confirmer une diminution abrupte de cette variable lors de l’effondrement des Mayas, tant dans le bassin du Petén que dans celui du Belize. Ceci suggère une augmentation de la mortalité, constatée à la fois à Uaxactún et à Barton Ramie, bien qu’elle se manifeste avec une virulence particulière dans le premier des sites. Cela nous permet ensuite d’interpréter le changement démographique comme une diminution de la population, beaucoup plus spectaculaire dans le premier cas, coïncidant avec d’autres sources archéologiques plus nombreuses. Naturellement, cette innovation méthodologique est appliquée à de nombreux documents funéraires, tant mésoaméricains que d’autres civilisations anciennes, européennes ou asiatiques, obtenant des résultats brillants qui aideront à clarifier certaines questions fondamentales. Dans le cas de la civilisation maya classique, la rupture de l’équilibre entre une population disproportionnée et des ressources limitées pour la maintenir se produit avec l’intervention du changement climatique à comofacteur exogène, générant un sombre panorama composé de sécheresses persistantes, de la raréfaction des ressources naturelles, de la rareté alimentation, crise économique aiguë, famine, conflit social, migration, guerres, déclin important de la population, disparition ou transformation du régime théocratique et rupture ou restructuration du réseau commercial

Réflexion finale

Uaxactún et Barton Ramie apportent des preuves irréfutables de l’empreinte matérielle de l’effondrement classique du récit funéraire de la civilisation maya, en accord avec ce que l’on avait déjà vu dans le bassin de la rivière Balsas au Mexique. Maintenant, à partir de telles évidences éloquentes, il convient d’examiner sérieusement l’opportunité d’utiliser cette méthodologie pour clarifier des aspects aussi révélateurs que ceux abordés par l’archéologie des phénomènes sociaux : fluctuations économiques, changements sociaux, conflits sociaux, etc. Personne ne comprendrait que cette grande opportunité de faire de la vraie science a été perdue

EL COLAPSO DEL CLÁSICO TARDÍO ENTRE LOS MAYAS DE UAXACTÚN (GUATEMALA) Y BARTON RAMIE (BELICE) SEGÚN EL REGISTRO FUNERARIO

Pascual Izquierdo-Egea

La aplicación del método de valoración contextual al análisis del registro funerario de Uaxactún (Guatemala) y Barton Ramie (Belice) aporta evidencias irrefutables sobre la huella material del colapso clásico en las ofrendas de los entierros mayas. Esto confirma lo que ya se había anticipado alestudiar la cuenca del río Balsas en México (2014).

INTRODUCCIÓN

El objetivo de este artículo es ofrecer los resultadosde una investigación sobre las fluctuaciones económicas de los mayas en un momento clave como fuela transición del Clásico Temprano al Tardío, a fin dearrojar luz sobre el impacto de la crisis de este último periodo sobre esa civilización antigua. Se basa en las ofrendas de los entierros mayas estudiados por William L. Rathje (1970), procedentes de la ciudad de Uaxactún en Guatemala y la comunidad aldeana de Barton Ramie en Belice, en la cuenca superior del río homónimo. Posteriormente, Rathje publicó conjuntos funerarios sueltos como uno correspondiente al Preclásico-Clásico Temprano en Altún Ha, en la costa de Belice, y otro del Clásico Tardío en Tikal (Guatemala), al sur de Uaxactún, en la región de Petén (Rathje1973 : 749-750) ; los cuales no pudieron computarse por la ausencia del grupo representativo del periodo posterior en el primer caso y del precedente en el segundo. No obstante, aunque las comparaciones resulten inapropiadas, a simple vista las ofrendas de los entierros son mucho más ricas, esdecir, abundantes y valiosas, en la época antigua (Altún Ha durante el Clásico Temprano) que en Tikal a lo largo del Clásico Tardío. Lo cual, con las debidas precauciones, otorgaría todavía mayor consistencia a la conclusión principal del presente estudio : el colapso de la civilización maya clásica quedó perfectamente registrado en sus tumbas.

METODOLOGÍA Y SELECCIÓN DEMUESTRAS CRONOLÓGICAS

El método de valoración contextual se centra en el análisis del gasto funerario midiendo la variabilidad de los ajuares en función de una serie de parámetros. Los principios teóricos de esta metodología y su formulación matemática, incluyendo las técnicas instrumentales que la desarrollan, vienen siendo difundidos a través de una copiosa bibliografia (Izquierdo-Egea 1989 : 67-68, 73-74 ; 1991 : 134-135 ;1993 : 33-42 ; 1995 : 149-151 ; 1996-97 : 107-111 ;2009 : 5-6 ; 2010 : 5-6 ; 2011 : 4 ; 2012a : 33-62 ; 2012b:5 ; 2012c : 3-4 ; 2013a ; 2013b : 29-31 ; 2014a : 4 ; 2014b:6 ; 2015 : 6). Es el núcleo central de la arqueología de los fenómenos sociales y articula toda su metodología. Gracias a la medición del gasto funerario invertido en el ajuar que acompañaba al difunto, calculado a partir del valor contextual de sus componentes, se pueden observar las fluctuaciones dela economía, la desigualdad o la conflictividad social codificadas en el registro material. Entre las variables analizadas, la más destacadaes el valor contextual de un bien mortuorio, a partir del cual se determina el gasto funerario consumido en el ajuar de cada enterramiento y el valor económico medio amortizado en cada muestra cronológica evaluada. También se emplea otro estadígrafo fundamental para medir la desigualdad o diferenciación social : el coeficiente de variación (CV), contrastándolo con el coeficiente de Gini. Ambos se expresan en porcentajes, es decir, como índices. Se introduce aquí, como gran novedad y avance técnico de la metodología empleada, el cálculo de los recursos disponibles en función del tiempo gracias a la fórmula publicada recientemente (Izquierdo-Egea 2015 : 13-14), incluida en el apéndice añadido al presente artículo. Arroja mucha luz a la hora de entender los cambios que suceden en todo proceso temporal. Ahora, a los parámetros analizados habitualmente (el gasto funerario medio o riqueza relativa, la desigualdad social media medida por el CV o el índice de Gini y la conflictividad social) cabe sumar esta nueva variable. Su innegable utilidad, contrastada con una multitud de muestras temporales correspondientes a numerosos cementerios antiguos, tal como se hiciera con la nueva técnica para medir la conflictividad social incorporada últimamente (v. Izquierdo-Egea 2015), así lo demuestra. Este logro se debe a la introducción de la población como parámetro de la conflictividad, haciendo viable la conexión con la ley demográfica de Malthus (1798). « Ahora, gracias a la tercera ecuación fundamental resultante, se puede cuantificar la conflictividad social en función del tamaño de la población y los recursos disponibles para sostenerla. Lo cual aporta una herramienta teórica de gran ayuda a la hora de estudiar fenómenos tan relevantes como el colapso de las civilizaciones antiguas » (Izquierdo-Egea 2015 : 15). El procedimiento analítico empleado se inicia con la selección de muestras cronológicas que cumplanlos habituales criterios referidos al estado de conservación de las tumbas —escogiendo las intactaso bien conservadas— y la datación — admitiendo solo los casos seguros o fiables. En el caso que nos ocupa, esa tarea ya fue realizada por W. L. Rathje (1970).

Muestras cronológicas estudiadas

Fueron seleccionadas y publicadas por Rathje (1970). A partir de sus datos, se pueden analizar dos muestras temporales para cada sitio según la cronología propuesta en esa publicación : Uaxactún I, Uaxactún II, Barton Ramie I y Barton Ramie II. En el corazón del Petén, las tumbas de Uaxactúnincluidas en dicho estudio correspondían a un periodo antiguo (anterior al año 600 de nuestra era) ya otro reciente (posterior a dicha fecha) (Rathje1970 : 364), que aquí se denominan Uaxactún I y II. Por su parte, los entierros de Barton Ramie, un sitio rural en lo que entonces era la colonia de la Honduras Británica, más tarde convertida en el estado independiente de Belice, fueron subdivididos igualmente en dos periodos : antiguo (anterior al año 700 de nuestra era) y reciente (posterior al mismo) (Rathje 1970 : 360). Ambos se conocen aquí como Barton Ramie I y II. En la práctica, esas fases antigua y reciente coinciden, respectivamente, con los periodos mesoamericanos denominados Clásico Temprano (c. 150/200-650 despues de J.-C.) y Clásico Tardío (c.650-900 despues de J.- C.) siguiendo la cronología tradicional (López Austin y López Luján 2000). Las muestras cronológicas seleccionadas se corresponden con las tumbas inventariadas originalmente por Rathje (1970 : 363, fig. 22, 365, fig. 23,372):1. Uaxactún I (Clásico Temprano) : 24-29 (N = 6).2. Uaxactún II (Clásico Tardío) : 57-77 (N = 21).3. Barton Ramie I (Clásico Temprano) : 1-23 (N =23).4. Barton Ramie II (Clásico Tardío) : 30-56 (N= 27). Una vez completadas las dos series cronológicas con cuatro muestras, se codificaron los componentes de los ajuares de las tumbas como categorías particulares. Siguiendo una regla básica, se unificaron algunas de estas últimas como categorías intermedias o genéricas cuando el número de casos era reducido (Izquierdo-Egea 2012a : 58-62). A continuación, se introdujo la información obtenida en la base de datos del programa informático NECRO (Izquierdo-Egea 1991), tanto en la primera versión como en la más reciente desarrollada a comienzos de 2015 (v. apéndice). Este fue el encargado de calcular tanto el valor contextual de las categorías de bienes como el gasto funerario medio invertido en los ajuares de las sepulturas y en el conjunto temporal al cual pertenecían. Seguidamente, se compararon los resultados proporcionados por las muestras analizadas, a fin de apreciar sus variaciones y aislar la tendencia de cada serie cronológica. Posteriormente, con el concurso de otra herramienta auxiliar de cálculo estadístico, el programa SYSTAT (VV. AA. 2007 ; Wilkinson 1990), se estimó el coeficiente de variación (CV) de cada muestra para estimar la desigualdad social. De igual manera, se utilizó otro recursoen línea para determinar el índice de Gini a través de Internet (Wessa 2014), que también puede efectuarse mediante el programa informático Gretl (Cottrell y Lucchetti 2012a, 2012b). Finalmente, en función de los datos suministrados por los anteriores parámetros, se calcularon la conflictividad social y el nivel de recursos disponibles para cada uno delos periodos estudiados.

RESULTADOS : FLUCTUACIONES ECONÓMICAS Y CAMBIOS SOCIALES ENTRE LOS MAYAS DEL PETÉN Y BELICE

Los resultados de las series cronológicas de entierros mayas analizadas muestran resultados altamente significativos (cf. tabla 1). Examinando los estadígrafos indicadores de los parámetros de Uaxactún (Guatemala), observamos que la desigualdad social crece un 60.56 %, la actividad de la economía desciende un 99.57 %, la conflictividad social se dispara desmesuradamente (36442.86 %), la población representada en la muestra se incrementa un 250 % y los recursos disponibles disminuyen un 99.04 %. Por su parte, en Barton Ramie (Belice), la desigualdad social desciende un 49.61%, la actividad de la economía disminuye un 90.16% (igual que en Uaxactún, incluso la proporción del descenso es muy similar), la conflictividad social también asciende notoriamente (411.99 %), la población crece como en Uaxactún pero menos (17.39%), y los recursos disponibles disminuyen un 77.14% tal como ocurre en Uaxactùn.

A tenor de tales datos, se observa que, en la región de Petén, Uaxactún acusa una fortísima caídadel gasto funerario medio así como un notorio incremento de la desigualdad social durante el ClásicoTardío (c. 650-900 despues de J.-C.), tal como se detectó previamente en la cuenca del Balsas en la misma época (cf. Izquierdo-Egea 2014a : 7). Esos parámetros nos hablan de una enorme conflictividad, lo cual se traduce, con gran probabilidad, en una situación explosiva a nivel social confirmada por el abrupto descenso de los recursos disponibles. Ocurre lo mismoen la cuenca del Balsas, lo cual permite plantear seriamente la posibilidad de extrapolar ese panorama a otros ámbitos mesoamericanos afectados por dicha coyuntura adversa. En otras palabras, la región de Petén, el valle del río Belice y la cuenca del Balsas comparten un ascenso de la conflictividad social a lo largo del Clásico Tardío ligado a una aguda crisis económica y una impactante disminución delos recursos disponibles ; luego cabe suponer quetales acontecimientos fueron comunes o afectarona buena parte de Mesoamérica en ese tiempo. Ni siquiera el hecho de que la evolución de la desigualdad social rompa la unidad observada a través delos demás parámetros en ambos sitios mayas (aumenta en Uaxactún mientras hace lo contrario en Barton Ramie) pone en entredicho el impacto del colapso que sufren. A propósito de lo cual, no olvidemos la diferencia esencial entre un centro urbano y una comunidad aldeana a nivel social. En cuanto a la población representada, si bien crece en ambos sitios, haciéndolo mucho más en Uaxactún (250 %) que en Barton Ramie (17.39 %), hay que tener sumo cuidado a la hora de interpretarese comportamiento como un incremento demográfico. ¿Cómo es posible que en un contexto de intensa crisis económica y acusado descenso de los recursos disponibles se pueda producir un crecimiento de la población tan desorbitado como parece detectarse en la ciudad maya de Uaxactún ? No tendría sentido sino fuera porque la clave para entender lo que está ocurriendo está al alcance de nuestra mano : el estallido de la conflictividad social, detectado tanto en el Petén como en la cuenca del Belice, se produce en dos sitios representativos de la ciudad y el campo respectivamente, acusando cada uno, localmente, el colapso de la civilización maya clásica de diferente manera. Se entiende ahora la trascendencia del nuevo parámetro procurado por el cálculo de los recursos disponibles en función de la población representada en la muestra analizada y la conflictividad social estimada para la misma. Precisamente, este indicador habla directamente de un declive demográfico,y no de lo contrario, debido a un extraordinario incremento de la mortalidad, más virulento en Uaxactún que en Barton Ramie ; lo cual viene confirmado por el descomunal crecimiento de la conflictividad social detectada en ambos sitios. Es decir, el aumento de la población representada en las muestras del Clásico Tardío no resultaría de un incremento de la población sino de una elevada mortalidad provocada por el nivel de conflictividad detectado.

Distribución de la riqueza

El paisaje conformado por la distribución de la riqueza amortizada en los ajuares funerarios segúnla edad y el sexo de los individuos arroja nueva luz,en especial a la hora de observar cómo repercute demográficamente la crisis del Clásico Tardío .En la cuenca del río Belice, la comunidad rural maya de Barton Ramie exhibe durante el Clásico Temprano una mayor concentración de la riqueza entre el segmento de la población correspondiente a los adultos jóvenes con edades comprendidas entre 18-25 años —como ya apreciara Rathje (1970:362)—, alcanzando las 73.73 unidades de valor de promedio (N = 7, 30.43 %). Se mantienen alejados, a gran distancia, los adultos maduros entre 26 y 50 años (19.65, N = 8, 34.78 %). Quedan absolutamente marginados del reparto de la riqueza amortizadaen las tumbas los dos últimos segmentos de la comunidad, cuyos entierros carecen de ofrendas : los 2 casos de adultos ancianos con edad superior a los 50 años (8.70 %) y los 6 correspondientes a adolescentes con menos de 18 años (26.09 %). Respecto al sexo de los individuos, las mujeres (N = 4) concentran más riqueza relativa de media : 30.14 unidades de valor frente las 22.01 de los varones (N = 6). Combinando la edad con el sexo, obtenemos que las mujeres adultas jóvenes con edades comprendidas entre 18 y 25 años (N = 2) acumulan mayor valor económico (60.27 unidades de promedio) que los demás segmentos de la población : los varones adultos maduros entre 26 y 50 años (35.95, N = 4), los varones adultos jóvenes entre 18 y 25 años (11.90, N = 3) y las mujeres ancianas con edad superior a los 50 años sin ofrendas (N = 2). En cambio, a lo largo del Clásico Tardío, cuando la región beliceña acusa los efectos negativos del colapso de la civilización maya clásica, se observa un empobrecimiento generalizado que afecta a todos por igual. Ahora, las diferencias económicasentre los individuos de Barton Ramie son mínimas. La mortalidad se ensaña especialmente con los adultos maduros con edades entre 26 y 50 años (14/27,88.89 % de los difuntos), entre los cuales lo más sorprendente es que la mayoría son mujeres (11/15,73.33 %). Este es el sector más afectado por la crisis económica y la escasez de recursos disponibles imperantes en el seno de una sociedad convulsionada por la elevada conflictividad. Precisamente, el mayor número de mujeres sepultadas en este periodo podría deberse a este último fenómeno social. Por otro lado, los adolescentes pasan de ser relativamente numerosos en el periodo anterior y no acumular riqueza alguna en sus entierros a ser los más ricos entre los pobres en tiempos del ClásicoTardío ; mientras los entierros de los adultos jóvenes, los más ricos en el Clásico Temprano, ahora se convierten en los más pobres, lo cual coincide con las observaciones de Rathje (1970 : 364). En Uaxactún, los entierros de adolescentes también son los más ricos a lo largo del Clásico Tardío. En función de estos datos, en la comunidad mayade Barton Ramie parece apreciarse una sociedad marcadamente matriarcal durante el Clásico Temprano por el peso específico de las mujeres en el reparto de la riqueza. En cambio, el periodo siguiente aparenta con llevar una transformación social en beneficio de los varones y en detrimento de las mujeres (la sociedad se hace más patriarcal y deja de sertan marcadamente matriarcal como antes). Sin embargo, en Uaxactún ocurre lo contrariodurante el Clásico Tardío. La sociedad parece claramente patriarcal porque son los varones quienes acumulan la mayoría de la riqueza amortizada en sus ofrendas (7.20 unidades de valor de media frentelas 1.05 de las mujeres) ; además, en esta ciudad maya del Petén son los maduros de 26-50 años quienes concentran más riqueza media en sus ofrendas funerarias entre los varones adultos (8.96 unidades de valor frente a las 1.93 de los jóvenes). Ahora bien, al comparar todos los segmentos de la población, los adultos maduros (5.65 unidades devalor de media, N = 11, 52.38 %) se ven superados por los adolescentes (6.51, N = 6, 28.57 %). En síntesis, se observan cambios sociales significativos entre los mayas del Clásico Tardío. Algunos adolescentes, antes marginados, heredan ahorala posición social de sus parientes. En Barton Ramie, aunque se reduce la desigualdad social, se desboca la conflictividad debido al brutal descenso de la actividad económica o, lo que es lo mismo, al espectacular aumento de la pobreza, y la drástica reducción de los recursos disponibles. El escenario es común para ambos sitios (pobreza, falta de recursos, conflictividad). Habría que investigar si cambios tan reveladores como el declive económico de las mujeres observado en la comunidad maya de Barton Ramie podrían vincularse con una transformación sociopolítica que menos cabase su posición social.

Datos microeconómicos

Los datos microeconómicos obtenidos son sumamente interesantes (cf. tabla 2). En la región maya de Petén y en la cuenca del río Belice, se observa que, al pasar del Clásico Temprano al Tardío, la cerámica incrementa su valor contextual relativo, osea, se encarece — pasa de 0.39 a 0.71 unidades de valor contextual en Uaxactún (82.05 %), casi duplicándose, y de 0.56 a 0.78 en Barton Ramie (39.29%), casi igualándose ambos valores—. El encarecimiento de la cerámica coincide con un incremento de la misma en este sitio beliceño (5.23 %) mientras ocurre lo contrario en Uaxactún (–2.70 %) (cf.tabla 3). La concha se comporta de forma opuesta, es decir, se abarata (como en el caso anterior, también se iguala su valor, pasando de 1.86 a 1.00 entre los mayas del Petén (–46.24 %) y de 2.31 a 1.08 entrelos de la cuenca del Belice (–53.25 %). El abaratamiento de la concha se corresponde con un aumento de esta mercancía tanto en Uaxactún (2.71 %) como en Barton Ramie (5.92 %). Al contrastar estos datos con los referidos a la cuenca del río Balsas en el México prehispánico (cf.Izquierdo-Egea 2014a : 11, tabla 2), se pueden apreciar tendencias contrarias : la cerámica se abarata y la concha se encarece. Sin embargo, la obsidiana beliceña aumenta su valor de cambio durante el Clásico Tardío, coincidiendo plenamente con la evolución de esta mercancia en la cuenca del Balsas, donde alcanza un valor de 0.92 unidades frente alde 1.80 entre los mayas de la cuenca del Belice (52.54 %) ; lo cual implica que dicho encarecimiento afecta a más centros integrados en el mercado mesoamericano durante el Clásico Tardío. Por otro lado, respecto a los demás bienes funerarios mayas, cabe señalar que el jade, siguiendo los pasosde la concha, también se abarata en el transcurso del último periodo de Uaxactún (–32.66 %).

CORRELACIONES ENTRE LA ARQUEOLOGÍA DE LOS FENÓMENOS SOCIALES Y OTRAS FUENTES

Como ya se ha visto, estos nuevos resultados vienen a corroborar lo sostenido recientemente a partir de las evidencias de la cuenca del río Balsas en México. Se confirman los cambios entonces anticipados para otras regiones mesoamericanas. Ahora, en tierras mayas, se repite el mismo hecho : la crisis del Clásico Tardío queda registrada en las ofrendas de los entierros en dos sitios, uno en Guatemala y otro en Belice ; luego esta tendencia regular puede hacerse extensiva a buena parte de Meso-américa en esa época. De hecho, en base a los datos publicados por E.González Licón (2003, 2011) para Monte Albán (Oaxaca, México), las investigaciones en curso llevadas a cabo por quien suscribe están demostrando que este importante centro urbano, capital de la civilización zapoteca, también acusa, durante el Clásico Tardío, un descenso brutal de la actividad económica y los recursos disponibles que avalan una drástica disminución de la población y un enorme incremento de la conflictividad social. El colapso de la civilización maya clásica observado a través de las ofrendas de los entierros de Uaxactún en el Petén y Barton Ramie en la cuenca del río Belice está ampliamente documentado por numerosísimas fuentes arqueológicas. Todo este largo proceso se inicia más al norte. El periodo seco del año 580 de nuestra era coincide con un hiatomaya en la transición del Clásico Temprano al Tardío caracterizado por una reducción en la construcción de monumentos a partir del segundo cuarto del siglo VI hasta mediados del VII despues de J.-C. aproximadamente (de Menocal 2001 : 670). El declive de Teotihuacan encaja perfectamente en este marco : comienza hacia el año 550 de nuestra era y finaliza consu colapso alrededor del 650 despues de J.-C. (Cowgill 2007:261 ; Manzanilla 2015). A propósito de la obsidiana, un cambio del interior a la costa en las rutas de su ministro podría haber contribuido al colapso de los centros urbanos mayas del interior (Golitko et al. 2012). Esa mercancía era cada vez más difícil de conseguir a travésde las vías navegables interiores (Golitko et al. 2012:514). Esto aparece claramente reflejado en la comunidad maya de Barton Ramie (cf. tabla 3), pues su presencia se reduce drásticamente. Como ya se vio más arriba, la obsidiana beliceña aumenta su valor de cambio durante el Clásico Tardío, tal como ocurre en la cuenca del Balsas. Cabe pensar que este encarecimiento afectó a otros centros integrados en la red de intercambios del mercado meso-americano. Una gran crisis económica asola Mesoamérica, genera un empobrecimiento generalizado y desatauna oleada de conflictividad social. El largo proceso de ocaso y colapso final que experimentaron las civilizaciones mesoamericanas del Clásico Tardío seinicia entre los teotihuacanos y finaliza entre los mayas. El colapso teotihuacano desata una lenta reacción en cadena. Esa compleja crisis también acabaafectando a Monte Albán y a la civilización maya clásica.Entre los zapotecos, la población disminuye considerablemente en el valle de Oaxaca y se concentra en Monte Albán, que alcanza ahora (500-700/750 despues de J.-C.) su mayor extensión. Sin embargo, la capital empieza a declinar entre el 600 y el 900 despues de J.-C. Supoder se dispersa mientras crece la autonomía delos centros regionales (Marcus 2009 : 98, 101 ; González Licón 2011 : 201).

El colapso de la civilización maya clásica

El colapso de la civilización maya durante el siglo IX de nuestra era solo puede entenderse como un proceso lento debido a diversas causas interrelacionadas y matizado regionalmente (Oglesby et al.2010 ; Yaeger y Hodell 2008 : 226 ; Vidal y Muñoz 2013 : 98). No se produce como un todo (Aimers 2007 : 329) porque políticamente no lo era ya que conformaba un conglomerado de ciudades-estado. El ocaso de la civilización maya clásica acontece entre 750 y 900 despues de J.-C., justo en el momento de suapogeo cultural y demográfico (Turner 2010 : 575) en el siglo VIII (hacia el 750) de nuestra era, tras el colapso teotihuacano. La construcción de monumentos alcanza su máximo en 721 despues de J.-C. y cesa después del 830 despues de J.-C. Los síntomas empiezan a manifestarse entre 750 y 790 despues de J.-C. (de Menocal 2001 : 670) y el colapso se fecha mediante una refinada técnica hacia el 900 despues de J.-C. (Chase et al. 2012 : 12917), sibien otros lo colocan entre el 800 y el 900 (v. g.Houston et al. 2001 : 65).

El papel de la sequía

La problemática de la sequía no podía quedar al margen de la complejidad de un colapso que también fue penetrando en los humedales permanentes (Butzer y Endfield 2012 : 3630). La civilización maya se expande rápidamente desde 550 hasta 750 despues de J.-C. aprovechando un clima húmedo favorable. Sin embargo, su colapso coincide con unas condiciones climáticas adversas protagonizadas por sequías prolongadas (Haug et al. 2003 : 1733 ; Brenner et al.2001 : 99). Los datos provenientes del registro sedimentariode la cuenca del Cariaco, en el Caribe meridional, muestran una extensa etapa seca desde el 750 al 950 despues de J.-C. con episodios cíclicos de una periodicidad de 40-50 años (Yaeger y Hodell 2008 : 227). Además, el análisis de series temporales de sedimentos lacustres en el norte de la península de Yucatán revela una periodicidad para la sequía de 208 años. Este ciclo es similar al periodo de 206 años para la actividad solar. Es decir, ambos ciclos conoscilaciones bicentenarias vienen a coincidir (Hodellet al. 2001 ; Brenner et al. 2002). Sin embargo, un estudio reciente (Carleton et al. 2014) apoyado enlos datos del lago Chichancanab, en la península de Yucatán, pone en entredicho la validez de la hipótesis del ciclo de la sequía por la ausencia de unaverdadera base empírica que la sostenga. Ahora bien, los sedimentos lacustres documentan un abrupto cambio hacia condiciones más áridas en el centro de la península de Yucatán entre 800-1000 despues de J.-C., con mayor incidencia hacia el 900 despues de J.-C. Las tierras bajas meridionales de Yucatán, densamente pobladas, dependientes del suministro de agua superficial para la agricultura y el consumo, fueron las más afectadas durante la larga sequía de ese tiempo (de Menocal 2001 : 670). Por otro lado,el registro de la cueva Yok Balum en Belice señala una tendencia a la sequía entre los años 700-1135 o 660-1000 despues de J.-C., lo cual coincide perfectamentecon el marco cronológico del colapso maya entre 750-900 despues de J.-C. (Webster et al. 2007 ; Kennett et al.2012), confirmando la tendencia señalada por lacuenca del Cariaco (Hsiang y Burke 2013). La variabilidad de la humedad fue decisiva en este escenario. Durante esas sequías, las precipitaciones pluviales anuales se redujeron considerablemente hasta el 40 % (Medina-Elizalde y Rohling 2012). Ocho agudas sequías de 3 a 18 años de duración tuvieron lugar durante el despoblamiento delas ciudades-estado mayas clásicas, ayudando a entender por qué el colapso del Clásico Terminal (800-950 despues de J.-C.) se prolongó durante 150 años (Medina-Elizalde et al. 2010). El desarrollo de la agricultura acarreaba inevitablemente la tala de bosques y esta deforestación contribuiría a amplificar la sequía (Cook et al. 2012), aunque los mayas procuraran conservar los recursos naturales para satisfacer las necesidades de su cada vez más numerosa población (Mc Neil et al.2010 : 1017). Los antiguos mayas vivían en un entorno variado con precipitaciones muy estacional es que requería muy diferentes estrategias de gestión del agua. Muchos de estos antiguos centros mantuvieron poblaciones densas que desarrollaron unuso no sostenible del suelo (French y Duffy 2014). Las bajas precipitaciones prevalecieron a mediados del siglo IX d. C. en Tikal, coincidiendo con laerección de su último monumento, fechado en el año 869. Las sequías resultantes repercutieron negativamente sobre la captación de recursos, originando desórdenes sociales antes de provocar su abandono (Lentz et al. 2014). Ahora bien, el colapso fue esencialmente un fenómeno urbano. Se van despoblando las ciudades pero la población rural de la periferia sigue subsistiendo y aprovecha las obras hidráulicas precedentes. Los sistemas de suministro de agua, como los de Tikal, amortiguaron el efectode las sequías sobre la población (Grazioso y Scarborough 2013 : 262-263). El control del agua desempeñó un rol fundamental en la emergencia del poder político de los mayas clásicos. Si bien su escasezfue decisiva en el declive de los centros mayores,los menores sobrevivieron a la sequía (Lucero 2002:814).En las tierras bajas meridionales del mundo maya,la ausencia de lluvia trajo carencia de agua, malas cosechas y hambrunas (Lucero et al. 2011 : 479). Elabandono de los humedales cerca del antiguo centro maya de Blue Creek, en Belice, y la disminución de la población coinciden con una creciente sequíaen esta región (Luzzadder-Beach et al. 2012 : 3648,3650, 3651). En las tierras bajas mayas, las zonas interiores elevadas de la península de Yucatán eranmás susceptibles al colapso y menos adecuadaspara la recuperación que las zonas más bajas adyacentes. Esto ocurrió tanto a finales del Preclásicocomo en el Clásico Terminal (Dunning et al. 2012:3652, 3654). De hecho, el colapso tuvo un impactomenor sobre las poblaciones mayas costeras (Santley et al. 1986 : 123).

Conflictividad sociopolítica

Las condiciones ambientales cambiantes generaron crecientes conflictos sociales (Haug et al. 2003 ;Turner y Sabloff 2012 : 13908) como prueba de forma fehaciente e irrefutable el presente estudio sobre los mayas de Uaxactún y Barton Ramie.En la costa sur mesoamericana de la actual Guatemala, el gran centro maya de Montana, dependiente de Teotihuacan, decae tras el colapso de la metrópoli, hacia 650 despues de J.-C. Coincide con el ascenso de Cotzumalguapa como centro regional hegemónico (Chinchilla 2013 : 201, 203). De hecho, el ocaso y colapso de Teotihuacan condiciona la historia mayade los siglos VI y VII despues de J.-C., una época convulsionada por la gran guerra internacional entre Tikal y Calakmul y sus respectivos aliados y vasallos (Demarest y Fahsen 2003 : 164). A partir del 750 despues de J.-C., la civilización maya sufre una gran crisis y se transforma. Las ciudades mayas de las tierras bajas del sur —región que abarcaba el Petén en el norte de Guatemala y las tierras circundantes— van cayendo una a una hasta cesarsu actividad política y ceremonial a comienzos del siglo IX (Tainter 1988 : 12, 152-153). Desaparece elsistema político hasta entonces imperante y casi todas las ciudades-estado mayas son abandonadas o disminuyen radicalmente su tamaño y complejidad. Hay un importante descenso de la población (Tainter 1988 : 167) que algunos califican como desastre demográfico. La mayoría de los centros urbanos densamente poblados son abandonados de forma permanente (Haug et al. 2003 : 1733). Este procesose desarrolla prontamente y con rapidez en la región sudoccidental de Petén entre el 700 y el 730 despues de J.-C. Las aldeas empiezan a ser abandonadas, luego son destruidos los centros principales y las poblaciones se desplazan. Algunos como Altar de Sacrificios y Ceibal sobreviven en el siglo X mientras muchas ciudades-estado de las tierras bajas sudoccidentalesse ven reducidas enormemente o quedan despobladas hacia el año 800 despues de J.-C. (Demarest 2013 : 23). En el siglo VIII de nuestra era el mundo maya sufre una fragmentación regional (Demarest y Fahsen 2003 : 166), un proceso de balcanización, guerras y desintegración de las entidades políticas ; desencadenado, en opinión de algunos, por la tendencia ala sequía. Se rompe la estabilidad dinástica de las monarquías teocráticas de las ciudades-estado, donde los reyes mayas son sumos sacerdotes y jefes militares simultáneamente. Numerosas evidencias lo confirman. Hacia 750 despues de J.-C., Piedras Negras se encuentra en su apogeo. En las tierras bajas, las ciudades mayas experimentan un progresivo declive o un súbito colapso frecuentemente vinculado a la devastación de la guerra. En Piedras Negras, el último gobernante cae prisionero de la ciudad enemiga de Yaxchilán en el año 808 despues de J.-C. (Anaya et al.2011). El palacio real es arrasado por los invasores (Houston et al. 2001 : 69, 70-71). Desde entonces, se inicia un declive y, entre 830 y 900 despues de J.-C., se acelera la decadencia, se reduce la población y la ciudad se transforma en un pequeño asentamiento rural hasta su abandono final.Piedras Negras es unejemplo del hundimiento de la realeza maya como sistema político (Ciudad e Iglesias 2001 : 17) centrado en la monarquía teocrática y el palacio real. La deforestación avanza inexorablemente en el Petén. Dos Pilas, en la zona sudoccidental de estaregión, en las tierras bajas mayas, es uno de losprimeros centros en sucumbir y ser abandonado hacia el 761 despues de J.-C. También lo es Altar de Sacrificios, el cual deja de erigir monumentos alrededor del año 771 de nuestra era. Se inicia una etapa de guerras interminables hasta el abandono de las ciudades.Este proceso se transmite lentamente a todas las tierras bajas. Según la epigrafía, surgen nuevosgobernantes que legitiman su poder empleando elglifo de Dos Pilas Aguateca en medio de un proceso de « descentralización y desintegración política delas entidades dinásticas clásicas tradicionales » (Ponciano et al. 2013 : 71) conocido como balcanización. En cambio, la ciudad de Cancuén, vinculada a Dos Pilas, experimenta un resurgimiento hasta c. 800 despues de J.-C tras la caída de esta última, tal comoocurre con Naachtun (Forné et al. 2013 : 49). En esamisma región de las tierras bajas meridionales, seproduce la caída de Aguateca provocada por unataque hacia 810 despues de J.-C, siendo abandonada posteriormente (Ponciano et al. 2013 : 68, 70).Por su parte, Tikal empieza a declinar hacia el 830 despues de J.-C. mientras sus centros secundarios ganan autonomía. Al igual que los acontecimientos que tuvieron lugar en la zona Usumacinta-Pasión, las campañas militares precedieron al ocaso y cese de los monumentos en esa región, con fecha final registrada en Uaxactún (889 d. C.) referente a la guerra con su vecinos (Ebert et al. 2014 : 350).

Revolución y comercio exterior

En la zona maya occidental, la inestabilidad contribuye a la desintegración de la red comercial entrelos años 760 y 800 de nuestra era. Como consecuencia, la mayoría de los reinos mayas occidentales del Clásico Tardío decaen y acaban siendo abandonados entre 800 y 810 despues de J.-C., antes que las principales ciudades mayas orientales de las tierras bajas centrales. Hacia el año 830 de nuestra era, laspoblaciones de los grandes centros mayas de la cuenca de los ríos Pasión-Usumacinta, en el Petén sudoccidental, habían desaparecido (Demarest y Fahsen 2003 : 170, 172). En el escenario del Petén septentrional, la revolución acontecida en Naachtun hacia el 800 despues de J.-C. acaba con el régimen teocrático e instaura un poder local que integra este centro maya en una red comercial a larga distancia, garantizando así su supervivencia durante más de 150 años. Naachtun se abandona definitivamente después de 950 despues de J.-C. de forma sorpresiva, sin síntomas que anunciasen ese desenlace final, pues reflejaba a nivel material « plena actividad y prosperidad » (Nondédéo et al. 2013:122, 138). Tanto Naachtun como Baking Pot, un pequeño reino en el alto valle del río Belice, aportan testimonios reveladores sobre los cambios sociales operados en el seno de la civilización maya durante la crisis económica del Clásico Tardío y las transformaciones que impulsó la conflictividad interna. A pesar del despoblamiento de las tierras bajas mayas centrales y meridionales a finales de dicho periodo, Baking Pot perdura tras el abandono del complejo palacial en el Clásico Terminal (800-900 despues de J.-C.). Tanto nobles como plebeyos se adaptan a la nueva situación y asu cambiante paisaje social con una estrategia similar a la de Naachtun. Desarrollan el intercambio mercantil interregional incluyendo artículos de lujo exóticos, o sea, el comercio a larga distancia de bienes suntuarios (Hoggarth 2012). En la misma línea, en la cuenca del Mopán, río que se une al Macal paradar origen al Belice, el sitio de Actuncan se reorganiza para hacer frente al colapso. Mientras otras comunidades vecinas decaen, la de Actuncan permanece y adopta nuevas estructuras políticas basadasen el reconocimiento de una mayor igualdad (Mixter et al. 2014 : 63-64). Durante el Clásico Tardío también se fundan ciudades mayas en áreas geográficas periféricas. Trasun efímero esplendor acaban siendo abandonadasa finales del Clásico Terminal (Vidal y Muñoz 2013:92). El proceso de balcanización origina centros secundarios como La Joyanca o La Blanca. El primero, en la zona noroccidental de la región guatemalteca de Petén, alcanza su apogeo en el ClásicoTardío-Terminal (Arnauld et al. 2013 : 149). Perdurómás tiempo que La Blanca y se fue despoblando progresivamente a partir del abandono de esta, desde el 850 al 1050 despues de J.-C. A mayor abundancia, los pobladores en migración, procedentes de las grandes ciudades abandonadas del Petén nororiental, fundaron nuevos centros mayas. Es el caso de La Blanca en el valle delrío Mopán (Petén, Guatemala). Disfrutó su esplendor durante el Clásico Tardío hasta finales del mismo (850 despues de J.-C.). Fue abandonada sin mediar violencia, de forma planificada y ordenada, como consecuencia de la ruptura de la red comercial de la cual formaría parte cuando « la inestabilidad y el desasosiego se apoderaron de toda la región ». A finales del siglo IX de nuestra era, la región de Petén sufre la desintegración paulatina de las alianzas que articulaban la red comercial fluvial de bienes suntuarios, afectando a todos los centros con independencia desu tamaño (Vidal y Muñoz 2013 : 95, 100).

Nueva naturaleza de la guerra

En ese tiempo convulso del Clásico Terminal, laguerra cambia su naturaleza. Ahora es de conquista, exterminio y destrucción : se convierte en un instrumento eficaz para acabar con los enemigos y capturar sus recursos (tierras, alimentos, bienes, manode obra), sembrando la devastación por dondequiera. Ahora, a partir de la octava centuria de nuestraera, incendiar los edificios o profanar los monumentos deviene algo habitual. El expansionismo es unaprioridad y el desarrollo del militarismo lo facilita. Segeneraliza el emplazamiento estratégico y la fortificación de los sitios. Este cambio acelera el colapso y genera una nueva sociedad (Baudez 2013 : 321 ; Isendahl et al. 2014 : 50). Según Baudez (2013), los avances técnicos en la agricultura, el aumento de las tierras cultivadas y una extensa red comercial impulsaron un crecimiento demográfico sin precedentes que no pudieron sostener los recursos disponibles a finales del Clásico, mermados por un entorno degradado. La rivalidad entre las ciudades transformó las tensiones en conflictos bélicos para « apoderarse de tierras y de bienes » y « destruir al enemigo ». Ahora se aniquilan deforma sistemática los símbolos del poder (monumentos, inscripciones, imágenes reales) al tiempo quese edifican fortificaciones como en Dos Pilas o Aguateca. Esas guerras, en vez de resolver los problemas, en especial los económicos, agravan la situación generando hambrunas, desplazamiento de lapoblación y descenso demográfico. Las guerras de conquista y destrucción transformaron la sociedadmaya. Tal como se aprecia en Chichén Itzá, el « soberano sigue siendo un ser mítico equiparado al sol » aunque su poder real es mucho menor y tiene quecompartirlo con los sacerdotes, una « élite político-militar » y el estamento guerrero (Baudez 2013 : 322).

Hacia una teoría del colapso maya clásico

El desmoronamiento de Teotihuacan puso fin a su influencia sobre el mundo maya creando un vacío de poder. Precisamente, es a lo largo de los siglos VI y VII de nuestra era cuando estalla la gran guerra internacional entre las coaliciones de Tikal y Calakmul. Se vive entonces, a finales del Clásico Temprano, una época de prosperidad y abundancia (cf.tabla 1 ; Izquierdo-Egea 2014a : 7, tabla 1). Sin embargo, a partir del 750 de nuestra era y hasta el final del Clásico Tardío, el cambio climático contribuye a transformar radicalmente ese panorama, convirtiéndose en detonante de una reacción encadena que acabará con la civilización maya clásica. Los problemas medio ambientales generan una etapa de ocaso extraordinariamente conflictiva queconduce al colapso final. Las sequías prolongadas repercuten negativamente sobre la producción dealimentos, mermando las cosechas destinadas asostener a unas poblaciones mayas que habían experimentado un extraordinario crecimiento. Se acaba rompiendo el equilibrio entre el crecimiento demográfico y los recursos disponibles necesarios para sostenerlo. Al intentar remediarlo, laintensificación de la agricultura hace aumentar ladeforestación, contribuyendo a degradar el entornonatural y la búsqueda de nuevas tierras desata conflictos. La competencia por los recursos juega unpapel esencial en la dinámica del proceso. Se producen migraciones masivas para ajustar el excedente demográfico. El estamento plebeyo, el más numeroso y desfavorecido, sería el más perjudicado en tales circunstancias. Se hace inevitable una lucha social entrenobles y plebeyos, consecuencia de las penurias soportadas por una empobrecida mayoría de la población integrada por los plebeyos, sobre la cual impactaría la escasez de alimentos, frente a una minoría de nobles todavía más opulenta en plena crisissegún pone en evidencia el análisis de las ofrendas de los entierros de Uaxactún así como otros tan alejados de la región maya como los de la cuenca del Balsas durante el Clásico Tardío. En todos los casos hasta ahora investigados relativos a esta época (Uaxactún y Barton Ramie entre los mayas o lacuenca del Balsas y Monte Albán en México) se comprueba, analizando los ajuares funerarios, ademásde una aguda crisis económica en todos estos sitios mesoamericanos, un incremento espectacularde la conflictividad social y un descenso enorme del nivel de recursos disponibles. Son pruebas contundentes e irrefutables a favor de la tesis de la luchasocial y de la teoría del colapso maya clásico que la incluye.Por otro lado, la crisis de la realeza divina o sagrada entre los mayas clásicos es resultado del conflicto social desatado en ese momento de depresión económica. Se acaba desintegrando la superestructura ideológica del régimen clásico aunque subsiste la infraestructura económica representada porcentros menores y numerosas aldeas. Esa transformación sociopolítica liquida el régimen teocrático y la sociedad pudo devenir más igualitaria, tal como puede observarse a través de los entierros mayas de Barton Ramie en Belice.También cambia la naturaleza de la guerra. Ahora su finalidad primordial es la de conquistar, expandirse y defenderse del enemigo exterior desarrollando fortificaciones. Esa transformación espropiciadapor la falta de recursos y la imperiosa necesidad deobtenerlos a cualquier precio. Asimismo, las guerras podrían haber servido para canalizar el descontento popular nacido al calor de una crisis económica que incrementa de forma destacada la conflictividad social. De hecho, habrían permitido reconducirlo y controlarlo al menos al principio, implicando a buena parte de esa masa popular a la hora de conquistar nuevas tierras y defender las existentes de otrosatacantes. En síntesis, el caldo de cultivo del colapso maya clásico conforma un panorama desolador constituido por una pléyade de factores que resaltan la complejidad del proceso : superpoblación, sequías prolongadas, agotamiento de los recursos naturales,escasez de alimentos, crisis económica, hambrunas,conflictividad social, migraciones, guerras, descenso significativo de la población, desaparición o transformación del régimen teocrático, ruptura o reestructuración de la red comercial.

Las ecuaciones del colapso maya

El colapso se puede observar materialmente através de los fenómenos sociales codificados en elregistro funerario. Concretamente, la tercera ecuación fundamental de la conflictividad social basadaen datos arqueológicos (Izquierdo-Egea 2015 : 13-14 ; v. apéndice) permite calcular el nivel de recursos disponibles en un momento concreto en funciónde dos parámetros : la población representada en la muestra analizada y el nivel de conflictividad social estructural. Este último se determina previamenteempleando la primera de esas fórmulas fundamentales (ibidem : 10-11), donde la conflictividad social se estima en función de la desigualdad social y lariqueza relativa (el gasto funerario medio amortizado en las ofrendas de los entierros). A su vez, esta última variable nos permite observar cuantitativamente la fluctuación de la economía. En definitiva, se infieren varios fenómenos sociales observando el registro funerario : crisis económica, desigualdad, conflictividad social, recursos disponibles, descenso demográfico ; todos los cuales nos hablan de la huella material del colapso maya clásico. Según la tercera ecuación fundamental de la conflictividad social, cuanto mayor sea el tamaño de la población y menores sean los recursos disponibles para sostenerla, mayor será la conflictividad social. Esa circunstancia sirve para ilustrar el colapso al quelle garía cualquier formación social, ya sea una comunidad aldeana o una compleja civilización como la maya clásica, que no pudiese garantizar su supervivencia manteniendo un equilibrio adecuado entre el crecimiento demográfico y los recursos disponibles para evitar quebrantar una ley básica querige el desarrollo de las sociedades humanas (Izquierdo-Egea 2015 : 13). Obviamente, llegar a esepunto de no retorno implica el fallo de los mecanismos reguladores internos de una formación social que actúan para evitar su colapso (ibidem : 6, 7). En el caso de la civilización maya clásica, la ruptura del equilibrio entre la población y los recursos disponibles para sostenerla se produce con la intervención del clima como factor exógeno.

CONCLUSIONES

1. El colapso de la civilización maya clásica quedó perfectamente registrado en las ofrendas de sustumbas. Esto confirma lo que ya se había anticipado al estudiar las fluctuaciones económicas prehispánicas en la cuenca del río Balsas en México (cf.Izquierdo-Egea 2014a). El presente estudio demuestra de forma fehaciente que la gran crisis del Clásico Tardío (c. 650-900 despues de J. C.) quedó registradaen los ajuares de las sepulturas mayas gracias a las evidencias aportadas por Uaxactún en Guatemalay Barton Ramie en Belice. El hecho de que las muestras analizadas fueran tomadas por W. L. Rathje ysean tan significativas, todavía otorga mayor validez, consistencia y fiabilidad a la metodología empleada.

2. Observando cuantitativamente el registro funerario, se documenta durante el Clásico Tardío un descenso brutal de la actividad económica y los recursos disponibles que avalan una drástica disminuciónde la población y un enorme incremento de la conflictividad social, no solo entre los mayas sino también entre los zapotecos de Monte Albán o en lacuenca del Balsas. Es decir, se trata de fenómenosque coinciden con el colapso de las civilizacionesmesoamericanas clásicas representadas por Teotihuacan, Monte Albán y los mayas.

3. Ahora, gracias al nuevo parámetro procuradopor el cálculo de los recursos disponibles, se puedeconfirmar un abrupto descenso de esta variable enla época del colapso maya, tanto en el Petén comoen la cuenca del río Belice. Lo cual deja entrever unincremento de la mortalidad, comprobado tanto en Uaxactún como en Barton Ramie, si bien se manifiesta con especial virulencia en el primero de los sitios. Luego esto permite interpretar el cambio demográfico como un descenso de la población, muchomás dramático en el primer caso, coincidiendo conotras fuentes arqueológicas más numerosas. Naturalmente, esta innovación metodológica se está aplicando a abundantes registros funerarios, tanto mesoamericanos como de otras civilizaciones antiguas europeas o asiáticas, obteniendo brillantes resultados que contribuirán a esclarecer algunas cuestiones fundamentales. En el caso de la civilización maya clásica, la ruptura del equilibrio entre una población desmesurada y unos recursos limitados para sostenerla se produce con la intervención del cambio climático comofactor exógeno, generando un sombrío panorama conformado por sequías persistentes, agotamientode los recursos naturales, escasez de alimentos, unaaguda crisis económica, hambrunas, conflictividad social, migraciones, guerras, descenso significativode la población, la desaparición o transformación delrégimen teocrático y la ruptura o reestructuración de la red comercial.

Reflexión final

Uaxactún y Barton Ramie aportan pruebas irrefutables sobre la huella material del colapso clásico en el registro funerario de la civilización maya, encajando con lo que ya se vio en la cuenca del río Balsas en México. Ahora, a partir de evidencias tan elocuentes, cabe plantearse seriamente la conveniencia de aprovechar esta metodología para aclarar aspectos tan reveladores como los abordados por la arqueologíade los fenómenos sociales : fluctuaciones económicas, cambios sociales, conflictividad social, etc. Nadie entendería que se perdiese esta gran oportunidad de hacer verdadera ciencia.

Source

Voici une étude de Pascual Izquierdo-Egea qui pointe la montée violente des conflits sociaux dans la ville de Monte Albàn avant la chute :

« La première estimation analytique s’est limitée à évaluer les premières et dernières périodes du Classique. À la lumière de ses résultats accablants, il a été possible de démontrer de manière irréfutable que l’effondrement classique était parfaitement consigné dans les offrandes des sépultures de Monte Albán. Comme le montre le tableau 1, au cours de la période classique tardive, les frais d’enterrement ou la richesse relative ont subi une chute considérable (-91,04%), tandis que les inégalités sociales ont diminué dans une moindre proportion (-22,70%) en fonction du coefficient de variation (CV). La tendance de ce paramètre a également été confirmée par l’indice de Gini. D’autre part, le conflit social est déclenché de manière alarmante. Compte tenu de l’expression structurelle de celle-ci (EC), cette variable connaît une augmentation spectaculaire jusqu’à atteindre des limites insoupçonnées (762,78%). La conflictualité dynamique ou conjoncturelle (CD) atteint également une valeur relative très élevée. Tout cela forme un panorama adverse de conflit social maximum, où l’explosion dudit paramètre montre l’effondrement de la civilisation zapotèque de Monte Albán.

C’est-à-dire que les sépultures et les tombes diminuent en passant de la période classique à la fin, ce qui peut être attribué à une réduction démographique notoire en raison de l’éclatement d’un conflit social et de la diminution drastique des ressources disponibles, comme nous l’avons vu auparavant. Mais ce n’est pas tout. Il reste à voir ce que les résultats obtenus révèlent en incluant la période qui précède la période du Classique récent dans l’analyse. Bien qu’il y ait un problème. Pour rendre cette nouvelle approche diachronique possible, l’échantillon du Terminal Formative ne spécifiant pas la composition des offres, il a fallu égaliser les autres en supprimant les catégories spécifiques.Les résultats ainsi obtenus confirment ce qui a déjà été observé pour la période du Classique Ancien et éclairent l’obscurité de la période précédente. De cette manière, nous pouvons maintenant constater que la période du Classique Récent n’est pas aussi dynamique que l’on pourrait s’attendre sur le plan économique, car le coût moyen des funérailles dans les offrandes funéraires est en baisse. En d’autres termes, Monte Albán a connu au cours de la période classique précoce une diminution de la richesse relative amortie dans les biens funéraires des sépultures (-31,26%). Dans le même temps, l’inégalité sociale diminue légèrement en fonction du CV, mais le coefficient de Gini offre une lecture différente, enregistrant une légère augmentation de ce paramètre.

Dans tous les cas, cela provoque une augmentation de la conflictualité sociale structurelle (35,58%) alors que le niveau des ressources disponibles diminue à peine (-9,45%). En revanche, la population représentée augmente (22,86%). Cette contradiction apparente est clarifiée par la tendance révélée par la mesure des autres paramètres fondamentaux : la conflictualité sociale grandit et le niveau des ressources disponibles reste presque inchangé ; puis, en toute logique, le plus grand nombre de sépultures actuellement enregistrées peut être attribué à la mortalité causée par cette augmentation du conflit. La fin de période classique a conduit à cette tendance avec une forte baisse d’activité productive, associée à une diminution marquée des ressources disponibles et à la diminution brutale de la population représentée (-74,42%) au milieu d’un conflit social débridé. C’est-à-dire que tout au long de la fin de la période classique, Monte Albán a connu une crise énorme. La richesse relative observable à travers le registre funéraire s’effondre (-81,81%). Les inégalités sociales diminuent (-7,23%) mais ne compensent pas cet énorme gouffre, donnant lieu à un conflit social galopant qui prend de l’ampleur pour atteindre une dimension gigantesque et alarmante (410,06% pour les structurels et 275% pour les dynamiques). À son tour, la mesure du niveau des ressources disponibles montre une valeur sensiblement basse, ce qui indique une chute importante de ce paramètre (-94,90%), en ligne avec la dépression économique qui caractérise cette période ; ce qui justifie le déclin notoire de la population à cette époque.

(...) Selon le registre funéraire, Monte Albán del Terminal Formative (100 av. J.-C. - 200 av. J.-C. après J.-C.) vit une période florissante avec le plus haut niveau de ressources disponibles et le conflit social le plus faible qui soit. la série chronologique analysée. Ces données correspondent parfaitement aux informations archéologiques restantes provenant d’autres sources. Concrètement, cela coïncide avec l’expansion territoriale d’Estadozapoteco au-delà de la vallée d’Oaxaca (González Licón 2011 : 147). En revanche, l’irruption de la période du Classique récent (200-500 après J.-C.) met un terme à la prospérité de la période précédente en indiquant la diminution de la richesse relative enregistrée dans les offrandes des sépultures étudiées. La population de Monte Alban augmente pendant cette période, bien que les terres contrôlées par ce centre urbain soient considérablement réduites. Non seulement cela diminue son territoire, mais aussi son influence sur le tout puissant État Teotihuacan des hauts plateaux centraux, qui projette son ombre portée sur la vallée d’Oaxaca et avec lequel il établit une sorte d’alliance (González Licón 2011 : 171). Or, cette nouvelle situation, qui impliquait l’acceptation de l’hégémonie de Teotihuacan, aurait un impact négatif sur Monte Alban, provoquant un déclin économique naissant qui refléterait parfaitement les données funéraires obtenues.

En outre, l’augmentation démographique indiquée par la source susmentionnée coïncide parfaitement avec la tendance inférée du registre mortuaire analysé, même si elle devrait être nuancée par la répercussion négative probable du conflit grandissant et la stagnation des ressources disponibles sur la croissance démographique. ce qui pourrait se traduire par une mortalité plus élevée. Au cours de la fin de la période classique (500-700 / 750 après J.-C.), la population de la vallée d’Oaxaca diminue considérablement et se concentre à Monte Albán ou dans ses environs. Capitale de la civilisation zapotèque, ce centre urbain atteint sa plus grande extension, bien qu’il perde le pouvoir devant la périphérie : il augmente désormais considérablement l’autonomie régionale (González Licón 2011 : 201), ce qui accélérera le déclin de Monte Alban et la fragmentation. de son territoire dans les petits États (Feinman et Nicholas 2016 : 256). En d’autres termes, le pouvoir régional du Monte Albándeclina Zapotec et de nombreux centres de rang inférieur constituent leurs propres entités politiques locales (Marcus 2009 : 98, 101) que Tainter (1988 : 13) a définis comme de petits États autonomes.

Après l’effondrement de l’État de Monte Albán dans la fin de la période classique, la société de la vallée d’Oaxaca est fragmentée et réorganisée politiquement jusqu’à l’émergence de la puissante cité-État de Dainzú-Macuilxóchitl dans la fin du postclassique (Faulseit 2012 : 401). L’archéologie des phénomènes sociaux confirme non seulement la réduction démographique drastique, mais met également en évidence les autres paramètres fondamentaux observés à travers le registre funéraire : un déclin brutal de l’activité économique et des ressources disponibles, parallèlement à une augmentation considérable des conflits sociaux, étudier les Mayas préhispaniques du Guatemala et du Belize (Izquierdo-Egea 2015c : 17-18, 24 ans, 2016 : 65). En d’autres termes, cette grave crise économique de la fin du classicisme, associée à une augmentation spectaculaire des conflits sociaux et à une diminution considérable des ressources disponibles, est documentée en Méso-Amérique à travers les offres mortuaires des bassins des rivières Balsas et MonteAlbán au Mexique ou à Uaxactún et Barton Ramie chez les Mayas. C’est-à-dire qu’il s’agit d’une série de phénomènes sociaux coïncidant avec l’effondrement des civilisations classiques mésoaméricaines (Izquierdo-Egea 2015c : 23, 24). Cet appauvrissement généralisé, provoqué par la grave crise économique, créerait une situation interne explosive pouvant même affecter la consommation de viande et de légumes.

Ce phénomène, déduit des archives funéraires, a caractérisé le long processus de déclin et d’effondrement final des civilisations mésoaméricaines de la fin de la période classique, qui a commencé chez les Teotihuacans, a été transmis aux Zapotèques et s’est terminé chez les Mayas. En fait, l’effondrement de Teotihuacan déclenche une réaction en chaîne d’effet retardé. Ses conséquences modifient le paysage géopolitique mésoaméricain et favorisent l’émergence d’autres États ainsi que leur lutte pour l’hégémonie. Après la chute de Teotihuacan, l’état zapotèque de Monte Albán et les villes-états mayas ont continué d’exister pendant un certain temps. Enfin, cette crise finit par affecter de manière dramatique Monte Albán ainsi que la civilisation maya classique, la plus éloignée du noyau originel de cette dépression complexe. Par conséquent, nous devons insister une nouvelle fois sur la connexion entre les régions mésoaméricaines comme si elles étaient des navires communicants (Izquierdo-Egea 2014 : 16-17). Comme cela a été maintenu dans une étude précédente, les paramètres fondamentaux de l’équation de l’effondrement de la Les civilisations mésoaméricaines classiques sont la surpopulation et l’impact du changement climatique sur l’environnement naturel (comme les sécheresses prolongées signalées par Haug et al., 2003). L’effondrement se produit lorsque l’altération du climat met en péril l’équilibre entre la population et les ressources disponibles pour le maintenir, générant généralement un conflit qui conduit à la genèse de phénomènes violents tels que des révolutions ou des guerres, car les mécanismes régulateurs internes des formations sociales n’existent plus. sont capables de contrecarrer ses effets négatifs (Izquierdo-Egea 2014 : 25). »

CONCLUSIONS

1. L’effondrement classique a été parfaitement consigné dans les offrandes des sépultures de Monte Albán (Oaxaca, Mexique) et la méthodologie utilisée ici a inféré scientifiquement ces preuves, comme dans le bassin de la rivière Balsas ou entre les Mayas de Guatemala et le Belize. .

2. L’agonie de Monte Alban de la fin de la période classique montre un déclin considérable de la richesse relative, associé à une crise économique considérable, à un net déclin des ressources disponibles, à un déclin démographique notable et à une augmentation alarmante des troubles sociaux. Tous ces paramètres constituent un panorama dévastateur qui annonce son effondrement.

3. Les témoignages funéraires du bassin de la rivière Balsas, des Mayas du Guatemala et du Belize ou de l’Albuquerque de Monte Alban permettent de garantir que l’effondrement classique a été enregistré dans une bonne partie de la Méso-Amérique. Plus nous progresserons dans cette voie de recherche, plus nous aurons de preuves confirmant la trace matérielle de l’effondrement classique des archives funéraires des civilisations mésoaméricaines.

4. Au cours de la fin de la période classique, les ressources disponibles ont considérablement diminué et une grande crise économique a dévasté la Méso-Amérique, générant un appauvrissement généralisé et provoquant une vague de conflits sociaux comme en témoignent les registres funéraires du bassin de Balsas, des Mayas (du Guatemala et du Belize). Monte Albán. Nous savons par d’autres sources qu’un changement climatique défavorable a eu un impact négatif sur une population très nombreuse, brisant l’équilibre entre cette dernière et les ressources disponibles pour la maintenir. Selon ce que nous savons jusqu’à présent, c’est l’étincelle qui a déclenché le conflit social galopant qui a laissé les civilisations classiques mésoaméricaines et qui, avec les autres facteurs, a provoqué son effondrement.

Réflexion finale

Quatre publications de cet auteur dans cette interview ont fourni des preuves irréfutables que les vrais scientifiques ne peuvent pas ignorer. Tous ont jeté une lumière aveuglante sur les fluctuations de l’économie et les changements sociaux associés à la Mésoamérique préhispanique. Les preuves les plus cohérentes correspondent à l’effondrement des civilisations classiques représentées par Teotihuacan, Monte Albán ou Maya. On ne comprendrait pas que les chercheurs gaspillent de manière injustifiée ces contributions transcendantales de l’archéologie des phénomènes sociaux, une discipline nouvelle et prometteuse, également appelée archéologie, pour faire avancer la connaissance de la Mésoamérique préhispanique. »

Le texte original en espagnol :

« La primera estimación analítica se limitó a evaluar los periodos temprano y tardío del Clásico. Enfunción de sus contundentes resultados, se pudo demostrar de forma inapelable que el colapso clásico quedó perfectamente registrado en las ofrendasde los entierros de Monte Albán. Como se puede apreciar en la tabla 1, durante el Clásico Tardío, el gasto funerario medio o riqueza relativa sufre una tremenda caída (–91.04 %) mientras la desigualdad social disminuye en menor proporción (–22.70%) según el coeficiente de variación (CV). La tendencia de este parámetro también fue confirmada por el índice de Gini. Por su parte, la conflictividad social se dispara deforma alarmante. Considerando la expresión estructural de la misma (CE), esta variable experimenta un incremento espectacular hasta alcanzar límites insospechados (762.78 %). La conflictividad dinámica o coyuntural (CD) también alcanza un valor relativo muy elevado. Todo lo cual conforma un panorama adverso de máxima conflictividad social, donde el estallido de dicho parámetro muestra el colapso de la civilización zapoteca de Monte Albán.

A este caótico paisaje se une la estimación de los recursos disponibles en función de la población representada y la conflictividad estructural, arrojando un descenso brutal de los mismos (–97.05 %) en consonancia con la tremenda caída de la riqueza relativa medida y una enorme disminución demográfica (–74.42 %). Este descenso de la población también es avalado por el tamaño de la muestrade las tumbas no analizadas estadísticamente por el motivo expuesto en la introducción, cuya tendencia coincide plenamente con la mostrada por los entierros. Es decir, tanto los entierros como las tumbas disminuyen al pasar del Clásico Temprano al Tardío, lo cual cabe atribuirlo a una notoria reducción demográfica acorde con el estallido de la conflictividad social y la drástica disminución de los recursos disponibles, como se ha visto antes. Pero esto no es todo. Falta ver qué revelan los resultados obtenidos al incluir el periodo que precede al Clásico Temprano en el análisis. Aunque hay un problema. Para hacer posible este nuevo enfoque diacrónico, como la muestra del Formativo Terminal no especificaba la composiciónde las ofrendas, hubo que igualar las demás suprimiendo las categorías específicas.Los resultados así obtenidos confirman lo ya observado para el Clásico Tardío y arrojan luz sobrela oscuridad del periodo precedente. De este modo, ahora podemos vislumbrar que el Clásico Temprano no es una época tan boyante a nivel económico como cabía esperar, pues se aprecia una disminución del gasto funerario medio en las ofrendas delos entierros. En otras palabras, Monte Albán experimenta durante el Clásico Temprano un descenso de la riqueza relativa amortizada en los ajuares de los entierros (–31.26 %). Al mismo tiempo, disminuye levemente la desigualdad social según el CV como indicador, si bien el coeficiente de Gini ofrece una lectura distinta registrando un ligerísimo incremento de dicho parámetro.

En todo caso, sí espatente el aumento de la conflictividad social estructural (35.58 %) mientras apenas disminuye el nivel de recursos disponibles (–9.45 %). En cambio, la población representada aumenta (22.86 %). Esta aparente contradicción es aclarada por la tendencia revelada por la medición de los demás parámetros fundamentales : la conflictividad social crecey el nivel de recursos disponibles se mantiene casi inalterable ; luego, en buena lógica, cabe atribuir a la mortalidad ocasionada por ese incremento de la conflictividad el mayor número de entierros ahora registrado. El Clásico Tardío culmina esa tendencia con una enorme caída de la actividad productiva, asociadaa una marcada disminución de los recursos disponibles y el descenso brutal de la población representada (–74.42 %) en medio de una desbocada conflictividad social. Es decir, a lo largo del Clásico Tardío, Monte Albán sufre una tremenda crisis. La riqueza relativa observable a través del registro funerario cae en picado (–81.81 %). La desigualdad social desciende (–7.23 %) pero no compensa ese enorme abismo, dando lugar a una conflictividad social galopante que se dispara hasta alcanzar una gigantesca y alarmante dimensión (410.06 % para la estructural y 275 % para la dinámica). A su vez, la medición del nivel de recursos disponibles arroja un valor sensiblemente bajo, indicando una enorme caída de este parámetro (–94.90 %) en consonancia con la depresión económica que caracteriza a este periodo ; lo cual justifica el notorio descenso de la población en ese tiempo.

(…) Según el registro funerario, el Monte Albán del Formativo Terminal (100 antes J.-C. - 200 despues de J.-C.) vive una época floreciente con el mayor nivel de recursos disponibles y la menor conflictividad social de toda la serie temporal analizada. Esos datos cuadran perfectamente con la restante información arqueológica proveniente de otras fuentes. Concretamente, coincide con la expansión territorial del Estadozapoteco más allá del valle de Oaxaca (González Licón 2011 : 147). En cambio, la irrupción del Clásico Temprano (200-500 despues de J.-C.) pone fin a la prosperidad del periodo precedente según señala el descenso de la riqueza relativa registrada en las ofrendas de los entierros estudiados. La población de Monte Albán crece durante ese tiempo, si bien las tierras controladas por este centro urbano se reducen de forma considerable. No solo mengua su territorio sino que también lo hace su influencia frente al todo poderoso Estado teotihuacano del altiplano central, que proyecta su alargada sombra sobre el valle de Oaxaca, y con el cual establece algún tipo de alianza (González Licón 2011 : 171). Ahora bien, ese nuevo estado de cosas, que implicaba aceptar la hegemonía de Teotihuacan, repercutiría negativamente sobre Monte Albán, provocando una incipiente decadencia económica que muestran perfectamente los datos funerarios obtenidos.

Además, el aumento demográfico señalado por la citada fuente coincide plenamente con la tendencia inferida a partirdel registro mortuorio analizado, aunque deba matizarse con la probable repercusión negativa de la creciente conflictividad y el estancamiento de los recursos disponibles sobre el crecimiento de la población, todo lo cual pudo traducirse en una mayor mortalidad. Durante el Clásico Tardío (500-700/750 despues de J.-C.) disminuye drásticamente la población en el valle de Oaxaca y se concentra en Monte Albán o en sus alrededores. Este centro urbano, que fue la capital de la civilización zapoteca, alcanza entonces su mayor extensión, aunque pierde poder frente a la periferia : ahora aumenta significativamente la autonomía regional (González Licón 2011 : 201) que acelerará el ocaso de Monte Albán y la fragmentación de su territorio en estados más pequeños (Feinman y Nicholas 2016 : 256). En otras palabras, el poder regional de los zapotecos de Monte Albándeclina y numerosos centros de rango inferior constituyen sus propias entidades políticas locales (Marcus 2009 : 98, 101) que Tainter (1988 : 13) definiera como pequeños estados autónomos.

Tras el colapso del estado de Monte Albán en el Clásico Tardío, la sociedad del valle de Oaxaca se fragmenta y reorganiza políticamente hasta emerger la poderosa ciudad-estado de Dainzú-Macuilxóchitl en el Posclásico Tardío (Faulseit 2012 : 401). La arqueología de los fenómenos sociales no soloconfirma la drástica reducción demográfica sino quearroja luz sobre los otros parámetros fundamentales observados a través del registro funerario : undescenso brutal de la actividad económica y los recursos disponibles, en consonancia con un enorme aumento de la conflictividad social, avanzado alestudiar los mayas prehispánicos de Guatemala y Belice (Izquierdo-Egea 2015c : 17-18, 24 ; 2016:65). En otras palabras, esa aguda crisis económica del Clásico Tardío, asociada a un incremento espectacular de la conflictividad social y un enorme descenso de los recursos disponibles aparece documentada en Mesoamérica a través de las ofrendas mortuorias de la cuenca del río Balsas y MonteAlbán en México o en Uaxactún y Barton Ramie entre los mayas. Es decir, se trata de una serie de fenómenos sociales coincidentes con el colapso de las civilizaciones clásicas mesoamericanas (Izquierdo-Egea 2015c : 23, 24). Ese empobrecimiento generalizado, espoleado por la aguda crisis económica imperante, generaría una situación interna explosiva que incluso repercutió sobre el consumode carne y vegetales.

Este fenómeno, inferido apartir del registro funerario, caracterizó el largo proceso de ocaso y colapso final experimentado por las civilizaciones mesoamericanas del Clásico Tardíoque se inicia entre los teotihuacanos, pasa a los zapotecos y finaliza entre los mayas. De hecho, el colapso teotihuacano desata una reacción en cadena de efecto retardado. Sus consecuencias alteranel panorama geopolítico mesoamericano y favorecen la emergencia de otros estados así como la lucha entre ellos por la hegemonía. Tras caer Teotihuacan, el estado zapoteco de Monte Albán y lasciudades-estado mayas mantienen su existencia durante cierto tiempo. Finalmente, esa crisis acaba afectando dramáticamente tanto a Monte Albáncomo a la civilización maya clásica, la más alejada del núcleo originario de esa compleja depresión. Portanto, hay que insistir una vez más en la conexión entre las regiones mesoamericanas como si fuesen vasos comunicantes (Izquierdo-Egea 2014 : 16-17).Tal como se sostuvo en un estudio anterior, los parámetros fundamentales de la ecuación del colapso de las civilizaciones clásicas mesoamericanas son la superpoblación y el impacto del cambio climático sobre el medio natural (como las sequías prolongadas señaladas por Haug et al. 2003). El colapso se produce cuando la alteración del clima rompe el equilibrio entre la población y los recursos disponibles para sostenerla, generando habitualmente un estallido de conflictividad que desembocaen la génesis de fenómenos violentos como revoluciones o guerras porque los mecanismos reguladores internos de las formaciones sociales ya no soncapaces de contrarrestar sus efectos negativos (Izquierdo-Egea 2014 : 25). »

CONCLUSIONES

1. El colapso clásico quedó perfectamente registrado en las ofrendas de los entierros de Monte Albán (Oaxaca, México) y la metodología aquí empleada ha inferido científicamente esta evidencia como ya lo hiciera en la cuenca del río Balsas o entre los mayas de Guatemala y Belice.

2. El agonizante Monte Albán del Clásico Tardío muestra un enorme descenso de la riqueza relativa asociado a una tremenda crisis económica, una acusada disminución de los recursos disponibles, un notable descenso demográfico y un alarmante incremento de la conflictividad social. Todos esos parámetros conforman un panorama desolador queanuncia su colapso.

3. Las evidencias funerarias de la cuenca del río Balsas, de los mayas de Guatemala y Belice o de loszapotecas de Monte Albán permiten asegurar que el colapso clásico quedó registrado en buena parte de Mesoamérica. Cuanto más se avance en esta línea de investigación, más evidencias se descubrirán confirmando la huella material del colapso clásico en el registro funerario de las civilizaciones mesoamericanas.

4. Durante el Clásico Tardío descienden drásticamente los recursos disponibles y una gran crisis económica asola Mesoamérica, generando un empobrecimiento generalizado y desatando una oleada de conflictividad social atestiguada por el registro funerario de la cuenca del Balsas, los mayas (de Guatemala y Belice) y Monte Albán. Sabemos por otras fuentes que un cambio climático desfavorable repercutió negativamente sobre una población muy numerosa, rompiendo el equilibrio entre esta última y los recursos disponibles para sostenerla. Según lo que hasta ahora conocemos, esa fue la chispa que desató la galopante conflictividad social quedevoró las civilizaciones clásicas mesoamericanas y, junto a los demás factores, provocó su colapso.

Reflexión final

Cuatro publicaciones del presente autor en estarevista han aportado evidencias irrefutables que losverdaderos científicos no pueden ignorar. Todas ellas arrojan una luz cegadora sobre las fluctuaciones de la economía y los cambios sociales asociadosen la Mesoamérica prehispánica. La evidencia máscontundente corresponde al colapso de las civilizaciones clásicas representadas por Teotihuacan, Monte Albán o los mayas. No se entendería quelos investigadores desaprovecharan de forma injustificable estas trascendentales aportaciones de la arqueología de los fenómenos sociales, una nueva y prometedora disciplina también bautizada como arqueonomía, para avanzar en el conocimiento de la Mesoamérica prehispánica. »

Source

Quelques idées fausses sur les Indiens des Amériques

Luttes de classes dans les sociétés amérindiennes précolombiennes

La disparition des civilisations précolombiennes est-elle un mystère ?

Bibliographie Amérique précolombienne

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