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Apocalypse climatique millénariste ou renversement du capitalisme ?

vendredi 6 décembre 2019, par Robert Paris

Apocalypse climatique millénariste ou renversement du capitalisme ?

Le grand cirque de la COP25 est lancé : les Etats, les trusts, les institutions mondiales, les banques, les grandes associations pro-capitalistes, les possesseurs de capitaux, les grands média, les institutions de la science qui se moquent bien de « la planète » et ne se préoccupent que des profits capitalistes jouent les grands hypocrites sans convaincre grand monde. Par contre, ils contribuent à faire croire au mythe climatique, à savoir la responsabilité humaine dans la destruction du climat par émission de gaz carbonique, présentée comme pollution numéro un et menace de mort généralisée… L’avantage numéro un est de détourner de la crise du capitalisme. L’avantage numéro deux est de détourner des vraies pollutions comme celles des industries de la Chimie, du Nucléaire, du Pharmaceutique, du Bâtiment, de l’Automobile, de la Sidérurgie, de la Métallurgie, etc. Le troisième avantage est de donner à la jeunesse des objectifs qui paraissent opposés aux revendications économiques et sociales des plus démunis…

L’augmentation mondiale de la misère, des maladies, des migrations, des guerres civiles, des guerres, des destructions, des violences, ce ne serait pas dû au capitalisme, ayant atteint ses limites et ne pouvant plus que se tourner de manière destructrice contre ses propres créations, mais au climat, au gaz carbonique, aux hommes, beau mensonge !!!

A côté du cirque des sommets, il y a le nouveau courant écologique qui, refusant de combattre le capitalisme, oppose la défense de la planète au développement de l’humanité et à ses besoins.

« Les hommes détruisent la planète et il faut non seulement diminuer leurs activités, leur bien-être, et même leur nombre massivement pour… sauver la planète ! » Tel peut être le résumé du nouvel adage planétaire climatique et écologique qui est largement diffusé. L’effondrement capitaliste sert ainsi de base à une thèse qui ne s’en prend pas au capitalisme mais à l’homme, et plus encore aux plus pauvres des hommes, accusés d’être en trop, de polluer. Une thèse tout à fait conforme aux origines malthusiennes du mouvement…

« Nous allons tous brûler sur une terre devenue un enfer chaotique, à la fois brûlant d’une chaleur insupportable, ses forêts brûlant et les eaux inondant les terres », voilà le message affolant et délirant délivré par le nouveau courant pseudo-écolo virulent et intolérant. Et une bonne partie des classes possédantes et de leurs valets gouvernementaux ou institutionnels du monde propage le message sous une forme ou une autre. Il s’agit bien sûr de l’excès de gaz carbonique dans l’air qui témoignerait, selon eux, du fait que l’humanité a détruit irrémédiablement la Terre. Le culte des dieux « planète » et « climat » et la diabolisation du CO² ont remplacé chez les nouveaux écolos le combat contre la pollution industrielle et nucléaire du capitalisme. C’est en même temps un culte de la naïveté de la jeunesse qui serait capable, elle, de sauver la terre en délivrant un message de sacrifice du bien-être exagéré exigé par la société et de refus de peupler la terre, la démographie étant présentée comme menace de mort.

En somme, le capitalisme parvenu à son terme, incapable de se sortir de sa crise économique, nous présente une alternative sous la forme d’un mouvement militant intégriste millénariste qui ne le remet pas du tout en question puisqu’il est orchestré par les sommets du capitalisme lui-même, des gouvernants, des politiciens, des média, des trusts, des institutions internationales ! C’est le système capitaliste lui-même qui instrumentalise maintenant le millénarisme climatique. Même si ses militants qui organisent les « mobilisations » prétendent en être indépendants, il est clair qu’ils ne se démarquent nullement du fonctionnement du système, ne dénoncent nullement la dictature de la propriété privée des capitaux et des entreprises.

Dans la nouvelle foi climatique, on retrouve de nombreux éléments qui la rattachent aux courants de illuminés millénaristes de l’Antiquité et du Moyen-âge :

 la croyance en un mythe du passé originel paradisiaque, un jardin d’Eden avec une bonne terre, un bon climat, un bon respect des animaux, des plantes, de leur équilibre, avec une biodiversité respectée, avec une activité humaine modérée, ne réclamant pas trop de richesses, ne prétendant pas fabriquer trop d’enfants, avec un climat modéré, avec des pôles en glace, avec des tempêtes, des ouragans, des inondations eux-mêmes modérés, avec des séismes, des tsunamis, des volcans modérés encore, avec une atmosphère saine et non polluée, avec des terres émergées suffisantes, avec des bons glaciers qui ne fondent pas, etc.

 la menace, brandie contre les diables qui veulent nous tenter par de grandes richesses, d’une catastrophe imminente où toute la terre devienne un enfer pour les hommes (terres brûlées et à la fois inondées par la fonte des glaces et la montée des eaux, et climat brûlant, air irrespirable, tempêtes destructrices et sécheresses catastrophiques), la vie et toute la planète, cette catastrophe punissant des comportements égoïstes, immoraux, irresponsables, méchants et en somme diaboliques d’êtres humains malsains qui détruisent l’avenir pour se comporter en égoïstes, exigeant une vie luxueuse, pleine d’un trop plein de bien-être matériel immédiat en vendant l’avenir de la planète.

 le Mal, ce ne serait donc pas le capitalisme avec sa propriété privée de toutes les richesses par une infime minorité de capitalistes mais l’avidité de biens, l’envie de bien-être, le goût d’un peu de confort, l’exigence de revendications matérielles par le plus grand nombre.

 le Bien serait annoncé par les enfants naïfs, « purs », pas encore intoxiqués par le diable de la société de consommation et capables d’accéder à la compréhension du messianisme des origines et du « bien-être de la planète » s’opposant au « bien-être exagéré des hommes »…

 Loin d’opposer riches et pauvres, cette « lutte », cette « mobilisation », cette « action directe » des activistes intégristes de la religion du dieu « Planète » s’attaquerait à toutes les « mauvaises pratiques des individus », prêcherait les « bonnes pratiques » dans une nouvelle morale planétaire où les études et l’éducation à la connaissance serait remplacée par le « militantisme climatique de la jeunesse », une jeunesse mobilisable en masse, militarisable même, pour s’opposer éventuellement aux revendications des démunis ou pour détourner le sens de leurs revendications !!!

Le capitalisme est en train de nous rejouer le mythe de la fin du monde pour éradiquer les risques de révolution sociale qui marquent la fin du monde capitaliste.

« La planète qui brûle, qui est inondée, qui est renversée par des tremblements de terre, qui étouffe, qui meurt dans les épidémies, qui est contrainte à migrer massivement », voilà revenu au goût du jour le vieux mythe indien des « Cinq soleils », le mythe du déluge, le mythe biblique des plaies d’Egypte, le mythe indien de submersion de la terre de Vishnu Purâna, les mythes de fin du monde cataclysmique d’Héraclite, de Platon, des Indiens, de l’Antéchrist et, pour sauver le monde et l’humanité, le fameux retour aux origines paradisiaques !!! Très réactionnaire que tout ce bric à brac mystique et moraliste s’imposant comme une doctrine indiscutable, non négociable, qui s’opposerait aux revendications matérielles, y compris celles des plus démunis mais sans exiger d’abord qu’on en finisse avec la richesse des milliardaires !!!

Voilà un piège cousu de fil blanc et qui se couvre aussi de la science, y compris pour nier la science et le droit d’un quelconque scientifique de les contredire !!!

Comme par hasard, ce mouvement se développe justement quand l’effondrement du capitalisme amène sur toute la planète une tout autre mobilisation, celle des plus démunis qui enclenchent la révolution sociale et la prétendue mobilisation climatique du capitalisme cherche surtout à faire du profit sur le dos de la « défense du climat » et à détourner l’attention de la révolution sociale, de la lutte des classes plus exacerbée que jamais…

Rappelons qu’il n’y a pas de combat contre la pollution sans renversement du système d’exploitation capitaliste fondé sur la propriété privée des moyens de production, renversement qui ne peut être que le produit de la révolution sociale menée par les exploités et les opprimés.

Alors, assez de la morale et des moralistes, assez des menaces climatiques faussement scientifiques, assez des exigences d’austérité malthusiennes !!! Vivent les revendications du peuple travailleur : nous n’avons rien et nous voulons tout ! Nous ne voulons d’une mobilisation de la jeunesse exigeant des sacrifices matériels supplémentaires des plus démunis et ne s’attaquent en rien aux milliardaires et à leur système. Nous ne voulons pas conserver le capitalisme et le rendre plus dur et austère ! Le gaz carbonique n’est pas le mal absolu, c’est le capitalisme qui l’est ! Nous ne voulons pas réduire la nocivité écologique du capitalisme mais en finir avec ce système d’exploitation complètement dépassé et incapable de fonctionner désormais sans aides financières publiques massives, sans détruire les services publics, sans détruire les aides sociales, sans détruire massivement les emplois, sans détruire toute la vie sociale, sans nous menacer de guerres et de terrorismes planétaires. Ne nous laissons pas détourner de la tâche de mettre en place une société dirigée par les plus démunis et pour les plus démunis au nom d’une nouvelle religion prétendant enrégimenter toute la jeunesse et même l’enfance contre la « vieille génération consommatrice et égoïste » !!!

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