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Qu’est-ce que trafiquent les classes dirigeantes algériennes ? Que fait le peuple travailleur ?

mercredi 4 décembre 2019, par Robert Paris

Qu’est-ce que trafiquent les classes dirigeantes algériennes ? Que fait le peuple travailleur ?

Cela bouge en Algérie : non seulement dans les rues, dans le peuple travailleur, mais aussi dans les sommets : élections, arrestations et procès de dirigeants et ex-dirigeants, modifications du code pétrolier, négociations avec la Russie et la Chine, etc.

En effet, il ne se discute pas que de démocratie mais bien sûr d’hydrocarbures s’agissant de l’Algérie ! Plus d’un millier de personnes ont déjà manifesté à Alger contre une loi sur les hydrocarbures devant être examinée la même soirée par le Conseil des ministres, en la dénonçant comme un bradage du pays aux multinationales étrangères. Depuis, elle a été adoptée !

L’Algérie est secouée depuis le 22 février par un puissant mouvement de contestation qui a poussé Abdelaziz Bouteflika à la démission en avril, après 20 ans à la tête de l’Etat, et se poursuit avec des manifestations chaque mardi et vendredi, en réclamant le départ de l’ensemble du "système".

Et, dans le « système algérien » il y a bien entendu le détournement par une classe possédante occulte de l’argent du gaz, du gaz de schiste et du pétrole !!!

Le gouvernement, le parlement, les institutions, la justice, tout cela n’est qu’une couverture du détournement de l’argent des hydrocarbures et aussi de détournement du mécontentement du peuple travailleur dont l’indépendance a été aussi volée que l’argent !

Les hydrocarbures représentent plus de 95% de ses recettes extérieures et contribuent pour 60% au budget de l’Etat.

« Les députés ont adopté à la majorité le projet de loi sur les hydrocarbures », a indiqué sans autre détail un bandeau défilant sur l’A3, l’une des chaînes de télévision nationale.

Mais qu’est-ce que la réforme des hydrocarbures ? "L’Etat va donner au concessionnaire une parcelle de terrain sur laquelle tout ce qu’il y découvrira, lui appartiendra", explique le consultant Hocine Malti, ancien vice-président du groupe pétrolier public Sonatrach. C’est très différent : le gouvernement vend non seulement du pétrole mais l’avenir des exploitations d’une région !!!

Le gouvernement, le parlement, les classes dirigeantes prétendent ne pas avoir assez d’argent pour chercher de nouveaux gisements et affirment que la nouvelle loi va débloquer cette situation !!! Mensonge ! Il s’agit pour les classes dirigeantes de trouver un nouveau souffle financier face à la révolte populaire pour tenter de la calmer et de la détourner. En vendant l’avenir des hydrocarbures, le gouvernement veut se donner de l’argent et, du coup, du temps qui lui permettrait de laisser le « hirak » s’essouffler…

C’est une course de vitesse entre les possédants et le peuple travailleur… A qui aura le meilleur souffle. Mais ce n’est pas tout. Le gouvernement profite du fait que le peuple travailleur reste globalement inorganisé, méfiant dans toutes les sortes d’organisation, y compris si lui-même s’en donnait une, ayant fait l’expérience de la vitesse à laquelle le pouvoir (mais aussi les islamistes, les autonomistes, les activistes de toutes sortes, les petits ambitieux, etc.) détourne toute forme d’organisation !!! Les classes dirigeantes sont ainsi les seules à faire la politique et le face à face peuple-pouvoir continue sans donner de direction politique réelle à la lutte.

Liberté, démocratie, fin du système, souveraineté du peuple travailleur restent pourtant le sens inébranlable de la mobilisation. Aucune confiance dans les institutions, dans le personnel politique, dans le pouvoir et même dans l’armée, voilà ce que dit le hirak. Mais il ne présente pas véritablement une alternative car il ne met pas en face les structures organisées de peuple travailleur. Le face à face peut continuer : le peuple travailleur ne sait pas où on va mais les classes dirigeantes non plus ! Le temps, bien entendu, ne résout rien dans la mesure où le peuple travailleur n’a nullement l’intention de se laisser voler cette lutte là, incomparable dans sa durabilité, dans sa confiance en soi, dans son unité, dans sa capacité à redonner une fierté de soi au peuple travailleur…

Les élections, les procès, les mics-macs politiciens sont là pour la galerie et ne résolvent évidemment rien… Pas plus que le départ de Bouteflika n’avait rien résolu et que même le départ de Gaïd Salah ne suffirait pas à dénouer la situation.

Même si les personnages jugés ne sont pas du menu fretin, le peuple algérien n’a aucune confiance que ces procès règlent quoique ce soit. D’autant que les sommes détournée ne sont nullement récupérées. Le peuple clame qu’il veut juger lui-même comme il veut gouverner lui-même !!!

Le changement du personnel politique par les élections n’est pas non plus un vrai changement et les élections sont même devenues le principal motif immédiat de mécontentement populaire !!! Les candidats sont des politiciens qui ont déjà démontré leur caractère véreux quand ils ont participé au pouvoir. Jamais une élection présidentielle n’aura été aussi impopulaire en Algérie ! La campagne électorale n’a pas pu avoir lieu réellement tant le peuple s’y oppose. Mais le chef d’Etat-major des armées Ahmed Gaïd Salah qui gouverne en dictateur militaire tient à avoir son paravent démocratique pour ne plus être en première ligne du mécontentement populaire. Mais, rien n’y fait : le peuple ne veut plus ni de lui ni d’une dictature militaire en Algérie !

L’avenir appartient au peuple travailleur. Lui seul peut décider quand il sera temps de s’auto-organiser, de démettre l’Etat-major des armées et de demander aux petits soldats de n’obéir qu’au peuple. Enfin, de s’ériger lui-même en nouveau pouvoir d’un type complètement nouveau : le pouvoir des comités à la base du peuple travailleur !

Tour le monde sait que le temps qui passe ne fait qu’aggraver la situation économique, sociale et politique, mais, en attendant, tout le monde, peuple et pouvoir, attendent, avec le doigt sur la gâchette, l’un pour enclencher la révolution radicale et l’autre la contre-révolution sanglante… Pendant ce temps, le peuple est en otage mais le changement c’est que la classe possédante l’est aussi… L’avenir est en attente…

L’issue n’est d’ailleurs pas nécessairement proprement algérienne. C’est une crise mondiale, une révolution mondiale et l’issue elle aussi est mondiale : révolution ou contre-révolution… Le peuple travailleur est la seule force mondiale en face du capitalisme mondial !

Ils préparent la prochaine élection ou... le prochain bain de sang ?!!!

Le peuple travailleur prépare tout autre chose !!!

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