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IRAN : DE LA RÉVOLTE CONTRE LE VOILE A L’INSURRECTION SOCIALE CONTRE LA SOCIETE DE CLASSE !

mercredi 28 septembre 2022, par Alex, Waraa

IRAN : DE LA RÉVOLTE CONTRE LE VOILE A L’INSURRECTION SOCIALE CONTRE LA SOCIÉTÉ DE CLASSE !

La mobilisation des femmes en Iran, suite à l’assassinat de Mahsa Amini par le régime des mollahs sous prétexte qu’elle n’était pas assez voilée, impressionne le monde entier. Malgré une répression violente (des dizaines de morts, des centaines de blessés et des milliers d’arrestations), les femmes n’ont pas cessé leur lutte. Elles provoquent l’effroi parmi les classes possédantes même quand celles d’Occident prétendent être opposées à la répression en Iran et aux exactions du régime sous prétexte de religion, même si elles se sont toujours dit opposées à ce régime, même si elles lui sont hostiles parce qu’il est l’un des principaux alliés du groupe Chine/Russie et l’un des principaux ennemis d’Israël !Pour autant, la révolte contre le voile dans un premier temps et l’insurrection sociale qu’elle a provoqué et le risque de renverser la dictature capitalo-religieuse des mollahs ne plait nullement aux classes possédantes du monde, Orient et Occident réunis pour une fois !

L’IRAN EMBOITE LE PAS AU SRI LANKA !

Il ne s’agit pas seulement de manifestations et d’émeutes contre le port du voile, contre la police des mœurs, contre l’absence de libertés pour les femmes, contre les violences de la police, contre la répression du régime sur la vie quotidienne. Non, il s’agit d’un mouvement pour renverser le régime par la révolution, et qui, comme tel, prend la tête de toute la lutte sociale contre la dictature en Iran, y compris de la lutte de la classe ouvrière et des plus démunis.
La question du voile et du régime des mollahs et des ayatollahs en Iran est donc largement dépassée. C’est une lutte de classe, entre la bourgeoisie du monde entier et le prolétariat du monde entier, avec à ses côtés tous les opprimés et tous les exploités, femmes en tête qui explose ! Cette mobilisation prend le relais des insurrections sociales au Soudan et au Sri Lanka notamment !

RÉVOLUTION MONDIALE ET GUERRE INTER-IMPÉRIALISTE PRENNENT RACINES DANS L’EFFONDREMENT ÉCONOMIQUE MONDIALE DU CAPITALISME ET DU DÉCLIN DES ÉTATS-UNIS !

La bourgeoisie mondiale est inquiète de la montée de la lutte de classe en Iran suite à l’assassinat de Mahsa Amini ! Toute explosion sociale est ressentie comme une menace.Car c’est une course entre deux perspectives sociales et politiques diamétralement opposées, qui est déjà engagée : celle d’une guerre impérialiste mondiale et celle de la révolution prolétarienne mondiale.Des gilets jaunes en France à l’Hirak en Algérie, de nombreuses luttes, du Kazakhstan à la Colombie, ont montré qu’une alternative à la barbarie sanglante du capitalisme moribond existe, qu’elle ne réside pas dans les forces réformistes mais dans celles du peuple travailleur révolutionnaire.La guerre virale pandémique puis la guerre impérialiste sont au programme des classes possédantes depuis le choc économique de 2007-2008, depuis que les États et leurs banques centrales ont mis le capitalisme en soins palliatifs, sous perfusion permanente de milliers de milliards de dollars d’argent public : sauvetage artificiel de banques contre toutes les règles du marché interbancaire, création d’un capital fictif pour les États et firmes endettées grâces à la planche à billet des banques centrales. Ces mesures économiques ne suffisant plus, le capitalisme dominant des USA renoue avec sa politique de 1941 : entrer en guerre pour garder l’hégémonie mondiale face aux puissances européennes et asiatiques concurrentes. Comme ennemi déclaré la Chine remplace aujourd’hui le Japon et la Russie l’Allemagne. C’est par des "sanctions économiques" que les USA avaient poussées l’Allemagne et le Japon à la guerre, comme ils poussent aujourd’hui la Chine et la Russie à la guerre.

LA GUERRE EN UKRAINE, DÉBUT DE LA GUERRE MONDIALE INTER-IMPÉRIALISTE CONTRE LA RÉVOLUTION MONDIALE !

La guerre qui oppose l’Otan/Etats-Unis à la Russie en Ukraine est une guerre qui, des deux côtés, loin de viser à défendre les intérêts du peuple ukrainien, vise à la survie du système capitalisme mondiale par l’écrasement de la révolution sociale mondiale qui remonte seulement retardée un peu par la pandémie, et que les USA entreprennent, au profit des capitalistes du monde entier, qu’ils soient américains, russes ou chinois. Car si une guerre oppose deux impérialismes, ils sont unis même en temps de guerre contre la seule classe sociale qui puisse les renverser : la classe ouvrière à la tête de tous les exploités et opprimés.A une guerre entre puissances impérialistes (USA-UE contre Chine-Russie, destinée, comme celle de 1939-1945, à sauver tous les capitalistes (des USA, d’Europe, comme ceux de la Russie et de la Chine), opposons la révolution pour un État ouvrier mondial, celui de tous les exploités (femmes, nationalités, etc) !Les deux grands blocs impérialistes (l’un autour des USA et l’autre autour de la Chine) sont en effet unis par le fait qu’ils visent tous à maintenir le système d’exploitation pourtant définitivement périmé, qu’ils visent tous à écraser la révolution sociale et qu’ils se sentent tous menacés par elle.Les forces politiques, qu’elles se disent de gauche, qu’elles soient de droite ou d’extrême droite, convergent également sur cette question. Elles sont toutes prêtes à soutenir le recours à la guerre mondiale, y compris nucléaire. Tout mais pas la révolution prolétarienne !

RÉFORMISME POLITIQUE ET SYNDICALE, ARMES DE CLASSE DES CAPITALISTE CONTRE LE PROLETARIAT ET LA RÉVOLUTION !

Il est remarquable de constater combien les forces réformistes politiques et syndicales sont loin de vouloir appuyer le mouvement en Iran, s’en emparer pour mener une lutte de classe en France qui mette aussi à sa tête des femmes révolutionnaires. Pourtant, c’est toute l’histoire du monde qui démontre que les femmes révolutionnaires ont toujours été à la tête des révolutions sociales et en particulier des révolutions prolétariennes. Et cela est le cas en France comme ailleurs.Mais les réformistes bourgeois, la « gauche » politique et syndicale, l’extrême gauche qui lui reste attachée et les prétendus progressistes sont en fait des ennemis jurés de toute révolution, que les femmes en prennent la tête ou pas. Ils sont du coup très gênés par la mobilisation en Iran qu’ils soutiennent à peine du bout des lèvres alors que les peuples travailleurs du monde s’enthousiasment pour ce combat. Même les associations féministes bourgeoises sont gênées, la plupart ayant, comme une certaine extrême gauche, soutenu le « droit au voile » en France en s’alliant à des islamistes et allant jusqu’à prendre leur défense malgré leur haine des femmes et des juifs ! Certes la religion est un droit des individus, mais le combat contre la religion, toutes les religions, est un devoir de tous les travailleurs conscients : nous ne reconnaissons aucun droit spécial des religieux dans les institutions des classes possédantes contre les peuples.

LE FÉMINISME RÉFORMISTE, D’ÉTAT, BOURGEOIS ! UN ENCADREMENT POLITIQUE DES FEMMES DU MÊME ORDRE QUE LE SYNDICALISME SUR LES TRAVAIILEURS !

Contrairement au féminisme bourgeois ou pseudo matérialiste qui parle d’une classe sociale homme et une classe sociale femme repris en partie par une partie de l’extrême gauche, pour nous communistes révolutionnaires, les femmes de la classe dirigeantes et les femmes prolétaires n’ont aucun intérêt en commun ! Il suffit de comparer le traitement médiatique au travers la mort d’Elisabeth II et celle de Mahsa Amini, liées de manière opposées à la religion. L’une, Elizabeth II, chef de l’État des exploiteurs avait à ses côtés toutes les forces de répression, était chef de la religion de son pays, a vu tous les chefs d’État et tous les média du monde à son enterrement ! L’autre, Mahsa Amini, en Iran, était une prolétaire et a été arrêtée par les forces de répression, accusée d’avoir bafoué « sa » religion et assassinée et n’a eu que les prolétaires et les femmes qui ont manifesté pour elle et continuent de manifester.Le monde capitaliste n’a pas cessé de pleurer la première et a fait tout ce qu’il a pu pour ignorer la seconde.Ce monde hypocrite encense ainsi le pouvoir religieux dans le premier pays et veut cependant se donner l’air de critiquer le pouvoir religieux dans le second.L’une n’a rien fait pour le peuple travailleur ni pour les femmes. L’autre vient de soulever le peuple et les femmes contre la dictature.Pour nous, prolétaires et femmes du monde, cette reine anglaise qui meurt n’est qu’un symbole d’oppression politique, sociale, religieuse, idéologique, alors que cette femme iranienne tuée par la dictature religieuse en Iran est un symbole de la lutte mondiale du prolétariat et des femmes contre l’oppression. Alors que tout est fait pour opposer hommes et femmes, pour nous, seule l’union des femmes et des hommes au sein du prolétariat contre l’union des femmes et des hommes de la classe dirigeante peut permettre la libération des femmes et la révolution sociale qui abattra la société de classe !

GRÈVES RÉFORMISTES ET GRÈVES POLITIQUES ET EXPROPRIATRICES

Alors que les appareils bureaucratiques appellent à la « grève » le 29, il n’est nullement question pour eux d’exprimer notre solidarité avec l’insurrection en Iran menée par les femmes en appelant à leur emboiter le pas, ici, en France contre la République des milliardaires et l’impérialisme français ! Grève ouvrière générale de solidarité avec Mahsa ! « Bas les voiles », en Iran comme en France, pour reprendre le slogan de la militante féministe iranienne Chahdortt Djavann. A bas les violences policières contres toutes les femmes qui prennent la tête des révoltes, de l’Iran, au Soudan, à l’Inde comme aux USA (contre les noirs) ou en France (mutilation ciblée de Gilets Jaunes). Le « refus d’obtempérer » est pour toutes les polices du monde la justification de leurs crimes.

Sur le plan économique, Grève générale expropriatrice du grand capital, qui, seule, peut nous assurer de quoi vivre, d’avoir une retraite, de sauver les services publics et de combattre la montée vers guerre. Aucun de ces objectifs élémentaires n’est proposé par la gauche ou l’extrême gauche. Aucune manifestation contre les guerres de l’impérialisme français qui pourraient être coordonnées avec celles menée en Russie contre l’impérialisme russe.Ce sont ces perspectives qui uniraient les luttes partielles engagées dans en France comme dans le monde entier. Et jamais une telle perspective ne sera défendue par les réformistes (de gauche ou faussement d’extrême gauche).

LES EXTRÊMES GAUCHES CONTRE L’AUTO-ORGANISATION, CONDITION NÉCESSAIRE POUR MENER UNE LUTTE DE CLASSE

Ces derniers sont occupés par des journées dites « d’action » comme celle appelée par les confédérations syndicales le 29 septembre, ou la marche de LFI le 16 octobre qui sont depuis des années des journées de totale inaction. Les partis ou syndicats qui les organisent réquisitionnent les travailleurs, comme figurants pour des images ou vidéos de futures campagnes électorales professionnelles ou politiques d’une "gauche" (ou d’une extrême-gauche, ou d’un syndicalisme), qui se dit "de combat" mais qui n’en a que le nom. L’extrême gauche accrochée aux élections bourgeoises et aux appareils syndicaux (tels LO, NPA, RP, POI, UCL, etc) cautionne la CGT, SUD, le PCF, le PS et LFI en participant à ces journées sans aucune critique, sans contribuer à l’auto-organisation des travailleurs (dans des comités de grèves, des soviets), dans le but de garder des places sur les listes CGT, SUD ou LFI aux élections professionnelles ou politiques.Pourtant Les trahisons des luttes de classe en Angleterre et aux USA sont des exemples récents. Dans ces deux pays, les travailleurs ont tenté d’organiser leur mouvement à la base en dehors des appareils réformistes et ils ont eu contre eux ces mêmes appareils contre-révolutionnaires. Cette leçon aussi doit être diffusée partout.

COMITÉS ET POLITIQUES RÉVOLUTIONNAIRE : UNION RÉVOLUTIONNAIRE DU PROLÉTARIAT

Nous nous adressons à tous les travailleurs souhaitant discuter d’autres perspectives, alors que les organisations réformistes veulent nous mener aux échecs et trahisons comme lors de la grève générale anglaise de 1926, des grèves générales de 1936 et 1968. Il est vital pour le prolétariat de France de renouer avec la politique et la lutte révolutionnaire en construisant des comités (soviets) sur tous nos lieux de vie et de travail, de les fédérer et d’y défendre en leur sein un programme révolutionnaire mettant en avant l’expropriation des capitalistes, la collectivisation des moyens de production entre les mains de ces comités et la prise du pouvoir politique par ces comités en renversant l’État des capitalistes ! Telles doivent être nos perspectives d’union ! C’est parce que le mouvement ouvrier à l’époque de Jaurès, Rosa Luxemburg et Lénine en avait été porteur que la journée de la femme du 8 mars devint une journée internationale des travailleurs, et marqua le début, le 8 mars 1917, de la révolution qui renversa le Tsar ! Mais en 1917, cette révolution l’emporta parce que les travailleurs avaient créé les soviets, assemblées de travailleurs qui permettaient de garder la direction de leur mouvement. L’absence de telles assemblées, avant une journée d’action pour discuter des revendications, pendant et après les manifestations pour discuter de leur suite, réduit de telles journées à des promenades inoffensives. C’est dans de telles assemblées auto-organisées (elles prirent le nom de Shoura en Iran en 1978), et nulle part ailleurs que nous en discuterons sérieusement avant de passer à l’action. Cette démocratie révolutionnaire, les sans-culottes de 1789-1793, les communards de 1871 l’ont mise en place. Leur exemple a fait le tour du monde, il ne tient qu’à nous de la faire revivre avec un mot d’ordre permanent qui pourra l’amener à la victoire : l’armement des exploités contre les « polices des mœurs » du monde entier, pour empêcher l’assassinat des Mahsa à l’avenir et contre la bourgeoise impérialiste française qui veut nous emmener en guerre pour son profit, comme en 1914.

C’EST DE CETTE UNION LÀ DONT NOUS AVONS BESOIN, L’UNITÉ DE NOTRE CLASSE SUR UN PROGRAMME RÉVOLUTIONNAIRE COMMUNISTE QUE NOUS OPPOSONS À TOUTES LES AUTRES FAUSSES UNITÉS QU’ELLES SOIENT NATIONALE, SACRÉE, DE GAUCHE, SYNDICALE, QUI, AU FINAL, SONT DES UNIONS CONTRE LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE !

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