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L’analyse de la société capitaliste par Fourier

dimanche 19 mars 2023, par Robert Paris

L’analyse de la société capitaliste par Fourier

Fourier, décrit par Engels

« Fourier n’est pas seulement un critique, sa nature imperturbablement sereine en fait un satiriste, et assurément l’un des plus grands satiristes de tous les temps. Il dépeint, avec autant de force que de charme, les spéculations escrocs qui fleurissent à la chute de la Révolution, et l’esprit marchand qui prévaut et caractérise le commerce français à cette époque. Plus magistrale encore est sa critique de la forme bourgeoise des rapports entre les sexes et de la position de la femme dans la société bourgeoise. Il fut le premier à déclarer que, dans une société donnée, le degré d’émancipation de la femme est la mesure naturelle de l’émancipation générale.
Mais Fourier est à son apogée dans sa conception de l’histoire de la société. Il divise tout son cours, jusqu’à présent, en quatre stades d’évolution - la sauvagerie, la barbarie, le patriarcat, la civilisation. Cette dernière est identique à la société dite civile, ou bourgeoise, d’aujourd’hui, c’est-à-dire à l’ordre social qui s’est instauré avec le XVIe siècle. Il prouve « que le stade civilisé érige tout vice pratiqué par la barbarie de façon simple en une forme d’existence, complexe, ambiguë, équivoque, hypocrite » - que la civilisation évolue « dans un cercle vicieux », dans des contradictions qu’elle reproduit constamment sans être capable de les résoudre ; elle arrive donc constamment à l’opposé même de ce qu’elle veut atteindre, ou prétend vouloir atteindre, de sorte que, par exemple, « sous la civilisation, la pauvreté naît de la surabondance même ».[ Théorie de l’unité universelle , Fourier, 1843 et Le nouveau monde industriel et sociétaire, ou invention du procédé d’industrie attrayante et énaturelle distribuée en séries passionnées , Fourier, 1845]
Fourier, on le voit, utilise la méthode dialectique de la même façon magistrale que son contemporain Hegel. Utilisant cette même dialectique, il argumente contre le discours sur la perfectibilité humaine illimitée, que chaque phase historique a sa période d’ascension et aussi sa période de descente, et il applique cette observation à l’avenir de toute la race humaine. Comme Kant a introduit dans les sciences naturelles l’idée de la destruction ultime de la Terre, Fourier a introduit dans la science historique celle de la destruction ultime de l’espèce humaine. »

"L’essor du commerce et la naissance de l’économie politique"

Bien ! Pourquoi les nations ont-elles mis si longtemps à comprendre que l’ordre commercial est une monstruosité temporaire, un système totalement insensé qui place les trois classes productives - propriétaires, agriculteurs et industriels - à la merci d’une classe parasitaire qui n’a aucune loyauté nationale et qui peut faire ce qu’il veut des fruits de l’industrie sur lesquels il exerce un contrôle arbitraire ? Un système aussi défectueux est évidemment le résultat d’un échec des sciences sociales. Le commerce aurait pu paraître tolérable dans l’enfance des sociétés humaines, encore qu’il fût alors méprisé. Mais elle est indigne de l’époque moderne qui aspire à la lumière et à la perfectibilité, et qui se vante de rechercher la vérité, dont le commerce est l’ennemi mortel.[16]

J’ai déjà dit que les sages de l’antiquité n’ont jamais fait du commerce un objet d’étude ; ils l’ont simplement traité avec le mépris qu’il mérite. Les maîtres du monde, les Alexandre et les César, auraient souri de pitié si quelqu’un leur avait conseillé de subordonner leur politique, à la mode actuelle, aux intérêts des marchands d’huile et de savon. Les privilèges dont le commerce avait joui à Carthage [17] suffisaient seuls à l’avilir aux yeux de Rome. Aussi les écrivains romains le reléguèrent-ils au rang des professions immondes.

Quant aux petites républiques de Tyr, Carthage et Athènes, vouées au trafic, elles n’ont jamais influencé l’opinion dans les grands empires. Ils vantaient leur commerce au même titre que le brigandage était vanté par les Tatars et la piraterie par les Algériens. Ils écorchaient leurs voisins le plus souvent possible, et ils étaient considérés comme des rapaces dont la voracité est abhorrée mais qui sont tolérées car pas tout à fait inutiles...

Le rôle du commerce dans l’Antiquité était très faible. Quel était au juste le commerce tant vanté de Tyr, Carthage et Athènes ? Je dirais que l’activité de ces trois ports était à peine égale à celle de trois de nos petits ports, comme Nice, Bayonne et Dieppe, en temps de paix. A cette époque, il y avait peu à échanger entre les États riverains de la Méditerranée. Comme les biens qu’ils produisaient étaient à peu près les mêmes, l’agriculture et l’industrie fournissaient peu d’occasions de commerce. Le retard de la navigation les empêchait de trouver des débouchés pour leurs marchandises dans les zones torrides et froides... Il est clair que le commerce de l’antiquité devait être assez peu substantiel si l’on considère que sa branche la plus importante, le commerce des céréales, était fréquemment contrôlée par les gouvernants. Nous lisons que Hiéron, le roi de Syracuse, fait des expéditions de blé au Sénat romain. Ainsi, dans les nations de l’antiquité, le commerce n’était que l’ombre — pas plus d’un dixième — de ce qu’il est aujourd’hui. C’est pourquoi il n’est pas étonnant que les hommes d’État de l’époque prêtaient peu d’attention à leurs marchands et méprisaient leurs ruses sans essayer de les réformer, tout comme les coutumes grossières des classes inférieures sont dédaignées mais tolérées aujourd’hui. L’Antiquité ne pouvait ni ne voulait se livrer à la recherche d’un autre mode d’échange ; elle tolérait simplement le commerce comme un vice vulgaire. tout comme les coutumes grossières des classes inférieures sont aujourd’hui dédaignées mais tolérées. L’Antiquité ne pouvait ni ne voulait se livrer à la recherche d’un autre mode d’échange ; elle tolérait simplement le commerce comme un vice vulgaire. tout comme les coutumes grossières des classes inférieures sont aujourd’hui dédaignées mais tolérées. L’Antiquité ne pouvait ni ne voulait se livrer à la recherche d’un autre mode d’échange ; elle tolérait simplement le commerce comme un vice vulgaire.

Les circonstances sont très différentes aujourd’hui. Divers événements imprévus ont produit une croissance colossale du commerce. Les progrès dans l’art de la navigation, la découverte des Indes orientales et occidentales avec toutes leurs ressources, l’extension de l’agriculture aux latitudes septentrionales, l’établissement de communications entre les trois zones, le développement rapide de l’industrie manufacturière et la concurrence commerciale entre un multitude de nations, tous ces facteurs ont amené un accroissement prodigieux du volume du commerce. On peut dire qu’elle a décuplé depuis l’Antiquité. Le commerce est devenu aujourd’hui l’une des branches principales du mécanisme social ; elle a enfin attiré l’attention des philosophes ; ils ont cessé de le ridiculiser. Parmi eux, un groupe d’hommes, qu’on appelle les Economistes, s’est consacré à l’étude de la politique industrielle...

Lorsque l’économie politique est devenue une science, le commerce était déjà puissant et vénéré. Les Hollandais avaient déjà accumulé leurs trésors d’or, ils avaient découvert les moyens de soudoyer et de corrompre les rois et leurs cours bien avant que quiconque ait entendu parler des économistes. Au début donc, le commerce était un géant et l’économie politique n’était qu’un nain. Lorsque l’économie politique entra en lice contre le commerce, les ports fourmillaient déjà de riches armateurs et les grandes villes regorgeaient de ces banquiers dandifiés qui sont intimes avec les ministres et donnent des ordres aux diplomates. Il n’était plus possible, comme dans l’Antiquité, de traiter le commerce de risée, car il n’y a pas de plus grand titre au respect dans la civilisation qu’un coffre-fort bombé. Les premiers efforts d’économie politique furent d’autant plus modestes que ses auteurs ne possédaient ni richesse ni corps doctrinal établi. Comme l’héritage de l’Antiquité ne se résumait qu’à quelques moqueries sur le commerce, ils devaient tout créer par eux-mêmes. Privés de la sagesse de l’antiquité et rejetés sur leurs propres ressources, les pauvres économistes furent obligés d’adopter des dogmes modestes et timides. Cela ne convenait qu’à quelques savants inconnus qui devaient entrer dans le monde scientifique en combattant le Crésus de l’époque.

L’issue d’un tel combat ne pouvait faire aucun doute. L’économie politique n’a fait qu’un faible geste de résistance. Les éloges pour ce geste sont dus à Quesnay, le chef de la secte française. [18]Cherchant à faire connaître la vérité, il propagea des dogmes qui tendaient à subordonner le commerce aux intérêts de l’agriculture. Mais la cabale anglaise, qui s’était vendue au commerce, triompha à l’aide de quelques intrigues religieuses. La philosophie, qui avait ouvert les hostilités contre le sacerdoce, avait besoin de renforts ; elle décida prudemment de s’allier aux sacs d’argent et de flatter le commerce, qui commençait à acquérir une grande influence. Ainsi les économistes s’attelèrent au chariot du commerce. Ils l’ont proclamée infaillible comme les anciens papes. Ils ont déclaré que les transactions d’un commerçant ne pouvaient jamais manquer de servir l’intérêt public et que le commerçant devait donc jouir d’une liberté absolue. Tous les dogmes ont été adaptés à ce paradoxe.

Bientôt, les marchands furent comblés d’adulation. Raynal, Voltaire et tous les philosophes les plus éminents s’agenouillaient devant le veau d’or. Mais ils l’ont secrètement méprisé ; car lorsque Voltaire a dédié sa pièce Zaïre à un marchand de Londres, qu’il a accablé de compliments banals, il n’a pas été plus sincère que lorsqu’il a dédié son Mahometau pape Benoît. Voltaire était lui-même un praticien consommé de la ruse mercantile ; il excellait à duper les libraires. Ainsi, il connaissait la vraie valeur de l’art fin du commerce ; il savait que les marchands détestent le savoir, qu’ils méprisent les sciences et les arts, qu’ils s’ennuient même de la flatterie des écrivains quand elle ne sert pas à se remplir les poches. Mais le parti philosophique avait besoin de nouvelles recrues, alors il porta aux nues les marchands. ...

Il faut dire à la décharge des philosophes qu’au XVIIIe siècle le commerce n’était pas aussi pervers qu’il l’est aujourd’hui. Il y avait alors relativement peu de marchands et ils faisaient facilement des profits. Ainsi, ils n’eurent pas besoin de recourir aux innombrables subtilités et ruses audacieuses qui dégradent aujourd’hui leur métier. C’est tellement vrai que les marchands âgés ne cessent d’exprimer leur stupéfaction face aux ruses d’aujourd’hui. Ils s’accordent à décrire le commerce moderne comme un piège, une Forêt-Noire, par comparaison avec l’esprit amical dans lequel le commerce se faisait avant la Révolution. Ajoutons qu’à cette époque le monopole anglais n’était pas encore dominant. La France tenait toujours tête à l’Angleterre et, avec ses alliés, elle avait elle-même un monopole très important. C’est pourquoi les philosophes français ne se sont pas alarmés d’un abus dont leur propre nation a bénéficié. Tout concourait à rendre ce décalage attrayant pour la philosophie. En s’associant au commerce, la philosophie s’est comportée comme une jeune noble qui épouse un roturier qu’elle suppose être un honnête homme. Et, de fait, il était alors impossible de prévoir l’immensité des vices et des fléaux que le commerce allait infliger au XIXe siècle.

Mais maintenant l’esprit mercantile a montré sa profonde malveillance. Le masque est tombé ; le monopole et la tromperie sont maintenant révélés. La philosophie ne peut plus se tromper sur les infamies du serpent auquel on l’a associée. Il est temps pour la philosophie de rompre avec le commerce et de reprendre le chemin de la Vérité, totalement étranger à l’esprit mercantile. Une découverte est sur le point de bannir le commerce du sein de la civilisation. S’il était pardonnable d’encourager le commerce alors qu’on doutait de sa perversité, il serait odieux de le faire aujourd’hui, maintenant que la Vérité l’a démasqué et jeté en disgrâce.

https://www-marxists-org.translate.goog/reference/archive/fourier/works/ch07.htm?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr

"Une faillite"

Chacune des caractéristiques génériques du commerce, comme la spéculation, la faillite, etc., comprend un vaste éventail d’espèces et de variétés qui auraient dû être analysées et classées... . En discutant de la hiérarchie de la faillite, j’ai dressé une liste comprenant 3 ordonnances, 9 types génériques et 36 espèces de faillite. [21] Cette liste pourrait facilement être triplée ou quadruplée. Car la banqueroute est devenue un tel art que chaque jour quelqu’un invente une nouvelle espèce, notamment dans le domaine des faillites d’Etat où la France vient d’innover : la double dupe ou ampbidupe , qui a donné à la nation un nouveau moyen de se spolier.

Notre siècle oblige à adopter un ton facétieux pour critiquer le vice : castigat ridendo . [22] Nous sommes censés éviter le ton sinistre des moralistes du siècle dernier. Cela m’aurait été facile puisque dans ma hiérarchie de faillite j’ai décrit chacun des 9 types et 36 espèces en termes amusants. Prenons par exemple le cinquième type, la faillite tactique. Cela comprend 5 espèces : 17) la faillite par les escadrons ; 18) la faillite de la ligne de tir ; 19) la faillite de la colonne proche ; 20) la large faillite de la formation. 21) la faillite du tireur d’élite. Ces cinq espèces constituent l’un des types au centre de la série. Elles correspondent exactement aux manœuvres militaires. C’est ainsi que j’ai appelé ce type la faillite « tactique » et celle qui la précède la faillite « manœuvrière ».

Il serait alors très facile de satisfaire l’insistance oratoire sur la critique amusante — castigat ridendo — tout en fournissant une analyse franche et véridique du vice. Je pourrais, selon la méthode des journalistes, présenter une liste des espèces de faillites pour faire désirer au lecteur un chapitre sur chacune d’elles. Tout le monde serait intéressé de voir comment je définis ces espèces comme celles-ci.

Sentimental, infantile, aisé, cosmopolite ; Galant, moralisateur, sans scrupules, amical., Élégant, préférentiel, à larges filets, miniature ; Casse-cou, furtif, semblable à Attila, invalide ; Escroc, oiseau de prison, niais, visionnaire ; Posthume, familial, redécoré, punaise.

L’analyse de toutes ces espèces de faillites produirait bien des chapitres amusants, d’autant plus que je suis un enfant du métier, né et élevé dans les boutiques marchandes. J’ai vu de mes propres yeux les infamies du commerce, et je ne les décrirai pas par ouï-dire comme le font nos moralistes qui ne connaissent rien de plus au commerce que ce qu’ils entendent dans les salons des spéculateurs et qui ne connaissent que le côté respectable de procédure de faillite. Selon eux, toute faillite (surtout celle d’un courtier ou d’un banquier) devient un incident sentimental dans lequel les créanciers eux-mêmes sont redevables au failli d’avoir refilé sur eux ses nobles spéculations. Le notaire leur apporte la nouvelle comme s’il s’agissait d’un accident du destin, d’une catastrophe imprévue causée par les malheurs de l’époque, des circonstances critiques,

Aux dires du notaire et de ses complices, qui tirent secrètement d’abondantes rémunérations de la perte, ces faillis sont si honorables, si dignes d’estime !!! Une mère tendre qui se sacrifie pour ses enfants ; un père vertueux qui leur apprend à aimer leur constitution ; [23] une famille éplorée, digne d’un meilleur sort et animée de l’amour le plus sincère pour chacun de ses créanciers ! Ce serait vraiment un crime de ne pas aider cette famille à se rétablir. c’est le devoir de tout honnête homme de les aider.

A ce moment, quelques escrocs moraux entrent en scène, la paume bien graissée, pour parler des sentiments élevés et de la pitié que le malheur doit inspirer. Ils sont aidés par de jolies pétitionnaires très utiles pour calmer les créanciers les plus récalcitrants. Secoués par toutes ces intrigues, les trois quarts des créanciers arrivent à l’audience déstabilisés et déboussolés. En conseillant aux créanciers d’assumer une perte de 70 %, le notaire dépeint la ristourne de 30 % comme l’effort d’une famille vertueuse qui s’appauvrit et fait tous les sacrifices pour satisfaire aux devoirs sacrés imposés par le sens de l’honneur. On dit aux créanciers qu’en toute conscience ils devraient accepter une perte de 80 % pour rendre hommage aux nobles qualités d’une famille si digne d’estime et si zélée à défendre les intérêts de ses créanciers.

Quelques barbares voudront peut-être s’opposer à de tels termes. Mais les complices disséminés dans la salle chuchotent que ces individus récalcitrants sont des immorauxpersonnes : que l’une d’elles ne va pas régulièrement à l’église ; qu’un autre a une maîtresse ; qu’un autre est connu pour être un Harpagon, un usurier ; qu’un autre encore a déjà fait faillite lui-même et est un homme au cœur dur sans indulgence pour ses semblables. Enfin, la plupart des créanciers renoncent et signent le contrat, sur quoi le notaire déclare qu’il s’agit « d’un règlement très avantageux pour les créanciers » en ce qu’il leur a épargné les frais de justice et leur a donné la possibilité de faire un bon tour à une famille vertueuse. Tout le monde (ou du moins tous les imbéciles qui composent la majorité) repart rempli d’admiration pour la vertu et les hauts sentiments dont cette digne famille est le modèle.

Ainsi se conclut une faillite sentimentale dans laquelle les créanciers sont spoliés pour au moins les deux tiers de leur argent. Car une faillite ne serait honnête et non sentimentale que si le règlement était fixé à 50 %. En effet, 50 % est un taux tellement normal que le failli n’a pas besoin de recourir à des raffinements artistiques s’il est prêt à régler à ce taux modeste. A moins qu’il ne soit un imbécile, il est sûr de faire au moins 50% de profit sur sa faillite.

Si quelqu’un avait publié un ouvrage décrivant cent espèces de banqueroutes, avec plus de détails que je n’en ai donnés ici sur la banqueroute sentimentale , ce livre aurait fait connaître un des jolis traits du commerce, un de ses vrais traits. D’autres travaux traitant d’autres caractéristiques, comme la spéculation et la thésaurisation, auraient ouvert les yeux et soulevé des doutes sur le mécanisme commercial dit de la libre concurrence, qui est le mode d’échange le plus anarchique et pervers qui puisse exister.

https://www-marxists-org.translate.goog/reference/archive/fourier/works/ch13.htm?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr

"Sur le libéralisme économique"

Le principe fondamental des systèmes commerciaux est : « Que les marchands aient une entière liberté. Ce principe leur concède la propriété absolue des marchandises dont ils font le commerce. Ils ont le droit de retirer leurs marchandises de la circulation, de les dissimuler et même de les brûler comme l’a fait plus d’une fois la Compagnie néerlandaise des Indes orientales qui a brûlé publiquement des réserves de cannelle afin d’en augmenter le prix. Ce qu’il a fait de la cannelle, il l’aurait fait du blé, s’il n’avait craint la colère du peuple. elle aurait brûlé une partie de son blé, ou l’aurait laissé pourrir, pour vendre le reste quatre fois sa valeur. Bien ! On ne voit pas tous les jours sur les quais des gens jeter à la mer des provisions de grains qu’un marchand a laissé pourrir en attendant la hausse des prix. J’ai moi-même présidé en commis à ces vilaines opérations, et un jour j’ai largué vingt mille quintaux de riz qu’on aurait pu vendre avant de pourrir avec un juste profit, si le propriétaire avait été moins avide de gain. C’est la société dans son ensemble qui souffre de ce gaspillage, que vous voyez se produire chaque jour sous le couvert du principe philosophique :Laissez faire les marchands. [19]

Supposons qu’en une année de famine comme 1709, une riche compagnie de marchands observe ce principe en accaparant tout le grain d’un petit État comme l’Irlande. Supposons en outre que la rareté générale et les restrictions aux exportations dans les États voisins aient rendu impossible la recherche de céréales à l’étranger. Ayant accaparé tout le grain disponible, la compagnie refuse de le vendre jusqu’à ce que le prix ait triplé ou quadruplé, disant : « Ce grain est notre propriété ; il nous plaît de le vendre quatre fois plus cher. Si ces termes ne vous conviennent pas, trouvez votre grain ailleurs. En attendant que les prix augmentent, un quart de la population peut mourir de faim, mais cela ne nous dérange pas. Nous nous en tenons à notre spéculation, conformément aux principes de la liberté commerciale, tels que consacrés par la philosophie moderne.

Je demande en quoi les actions de cette compagnie diffèrent de celles d’une bande de voleurs, car son monopole oblige toute la nation à payer une rançon égale à trois fois la valeur du grain, ou bien mourir de faim.

Selon les règles de la liberté commerciale, l’entreprise a le droit de refuser de vendre à tout prix, de laisser pourrir le blé dans ses greniers pendant que le peuple meurt de faim. Pouvez-vous croire que la nation affamée est en conscience condamnée à mourir de faim pour l’honneur du beau principe philosophique : Laissez faire les marchands ? Bien sûr que non. Admettez ensuite que le droit à la liberté commerciale devrait être soumis à des restrictions conformes aux besoins de la société dans son ensemble. Admettons qu’une personne qui possède une surabondance d’une marchandise qu’elle n’a pas produite et qu’elle ne consommera pas, doit être considérée comme un dépositaire conditionnelde cette marchandise et non comme son propriétaire absolu. Admettez que les transactions des marchands et des intermédiaires doivent être subordonnées au bien-être de la masse de la société, et que ces individus ne doivent pas être libres d’entraver les relations économiques par toutes ces manœuvres désastreuses qu’admirent vos économistes.

Les commerçants sont-ils seuls exempts des obligations sociales imposées à toutes les autres classes de la société ? Lorsqu’un général, un juge ou un médecin a carte blanche, il n’est pas autorisé à trahir l’armée, à dépouiller un innocent ou à assassiner son patient. Ces personnes sont punies lorsqu’elles trahissent leur confiance ; le perfide général est décapité ; le juge doit répondre au ministre de la justice. Seuls les marchands sont inviolables et sûrs de l’impunité ! L’économie politique veut que personne n’ait le droit de contrôler ses machinations. S’ils affament toute une région, s’ils perturbent son industrie par leurs spéculations, thésaurisations et faillites, tout est justifié par le simple titre de marchand.C’est comme le charlatan de la pièce qui, ayant tué tout le monde avec ses pilules, est justifié parce qu’il peut dire en latin : medicus sum. Dans notre siècle de régénération, on essaie de nous convaincre que les complots ourdis par l’une des classes les moins éclairées de la société ne peuvent jamais nuire au bien-être de l’État. Il était une fois des gens qui parlaient de l’infaillibilité du pape ; aujourd’hui c’est celle du marchand qu’ils souhaitent implanter.

https://www-marxists-org.translate.goog/reference/archive/fourier/works/ch11.htm?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr

« Accusation des sciences incertaines »

Les philosophes célèbres ont depuis longtemps reconnu l’existence d’un grand mystère insondable. ils ont compris que l’homme avait échoué dans l’étude de la nature et manqué les voies qui auraient conduit au bonheur individuel et collectif. A des époques moins vaines que la nôtre, des savants ont déploré cet échec et espéré un temps où l’humanité arriverait à un destin plus heureux que celui de la civilisation. Nous trouvons de telles prédictions dans les écrits des auteurs les plus renommés de Socrate, qui ont prophétisé qu’« un jour la lumière viendrait. descendre », à Voltaire qui, impatient de la voir descendre, s’écrie : « Comme une nuit noire voile encore toute la face de la nature. » [24]

Platon et les sophistes grecs exprimaient les mêmes appréhensions en d’autres termes. Leurs utopies étaient une accusation indirecte de la pensée sociale de leur époque qui ne pouvait rien concevoir au-delà des systèmes de civilisation et de barbarie. Ces écrivains sont considérés comme des oracles de sagesse, et pourtant, de Socrate à Montaigne, les plus éminents d’entre eux déplorent l’insuffisance de leurs idées et demandent : « Que sais-je ? Aujourd’hui on parle sur un autre ton, et Voltaire avait raison de se plaindre que le cri des sophistes modernes est : « Qu’est-ce que je ne sais pas !

Tous les philosophes honorables, ceux qui ne se sont pas livrés à de vaines polémiques, ont reconnu la fausseté de nos théories sociales. Montesquieu pense que « le monde social souffre d’une maladie chronique, d’un vice intérieur, d’un venin secret et caché ». J.-J. Rousseau, en parlant des gens de la civilisation, dit : « Ce ne sont pas des hommes ; il y a un désordre dans les choses dont nous n’avons pas encore sondé la cause.

Il y a pourtant des gens qui vantent les progrès de nos sciences politiques et le perfectionnement de la raison. C’est une vantardise indécente et elle a été cruellement démentie par le malheur général, par les conséquences désastreuses des théories soi-disant éclairées qui ont enfanté les orages de la révolution. Y a-t-il jamais eu un temps comme celui-ci pour stigmatiser en masse les sciences régénérantes ! Ils ont déjà été condamnés par leurs propres auteurs. Avant la Révolution, le compilateur Barthélemy disait (dans son Voyage d’Anacharsis) : « Ces bibliothèques, les soi-disant trésors du savoir sublime, ne sont rien de plus qu’un dépositaire humiliant de contradictions et d’erreurs ; leur abondance d’idées est en fait une pénurie. Qu’aurait-il dit quelques années plus tard s’il avait vu les dogmes philosophiques mis à l’épreuve ? Sans doute comme Raynal aurait-il fait un aveu public d’ignorance et dit avec Bacon : « Il faut revoir toute notre compréhension des choses, et oublier tout ce que nous avons appris.

Un érudit pourrait rassembler des pages de telles citations dans lesquelles la philosophie moderne dénonce sa propre sagesse. Je ne fais que citer quelques autorités imposantes qui m’ont précédé en attirant l’attention sur la fausse qualité de nos lumières actuelles. Je veux seulement préciser que les plus grands génies ont prophétisé et appelé à la découverte d’une théorie sociale autre que la Philosophie à laquelle ils reprochent d’avoir égaré la raison humaine.

Quelle est l’erreur commise par les philosophes ? Dans quelle branche de l’apprentissage n’ont-ils pas exploré ? Il y en a plusieurs, et notamment la branche dont ils prétendent s’être particulièrement occupés : je veux dire l’étude de l’Homme. Bien qu’ils prétendent avoir épuisé le sujet, ils n’en savent absolument rien. Ils se sont occupés de problèmes superficiels, comme celui de l’Idéologie [25] , qui n’ont aucun sens tant que nous restons ignorants de la science fondamentale qui traite des impulsions fondamentales de l’homme. Il est impossible de comprendre la nature de ces pulsions et leur but sans une connaissance du calcul analytique et synthétique de l’attraction passionnelle... .

Tant que l’esprit humain n’a pas découvert le calcul des destinées sociales, interprété par la synthèse de l’attraction, il faut rester dans un état de crétinisme politique. Nos progrès dans quelques-unes des sciences naturelles — en mathématiques, en physique, en chimie, etc. — sont inutiles, car ils ne nous ont fourni de remède à aucun des maux de l’homme. Les réalisations de ces sciences ne font que souligner la confusion de la pensée sociale qui n’a rien fait pour promouvoir le bonheur humain et qui, après trente siècles de correctifs et de réformes, a laissé tous les maux sociaux plus profondément enracinés que jamais... .

Qu’avons-nous appris sur l’homme et ses destinées sociales ? Il y a quatre sciences qui prétendent résoudre l’énigme. L’une d’elles, appelée Idéologie, ne s’intéresse qu’à la surface de la question. Il s’est perdu dans des arguties et des subtilités concernant l’analyse des idées et n’a pas étudié la vraie question, qui est celle des fonctions et des usages des passions et « les lois de l’attraction passionnelle... ».

Trois autres sciences — la politique, la philosophie morale et l’économie politique — prétendent aussi expliquer le problème de nos destinées. Analysons ces sciences.

La politique et l’économie politique prônent des théories qui vont à l’encontre du destin humain. Ils nous incitent à nous soumettre passivement à la civilisation, avec son système de travail incohérent et répugnant, alors que nous devrions essayer d’atteindre notre véritable destin qui est le travail sociétal.

Une quatrième science philosophique, la philosophie morale, qui se vante aussi de faire de l’homme son étude, fait exactement le contraire. Le seul art que connaissent les moralistes est celui de pervertir la nature humaine et de réprimer les élans ou les attraits passionnés de l’âme sous prétexte qu’ils ne conviennent pas à l’ordre civilisé et barbare. Le vrai problème au contraire est de découvrir les moyens d’échapper à l’ordre civilisé et barbare. Cet ordre est en conflit avec les passions et les inclinations de l’homme, qui toutes tendent à l’unité, à l’association domestique et agricole.

Ces quatre sciences incertaines vantent le système du travail incohérent et fragmentaire pour se dispenser de la tâche d’inventer le système sociétaire. N’ayant pas rempli leur tâche assignée et nous ayant trompés pendant trois mille ans, ils arriveront à la même fin que tous les anarchistes qui trompent les hommes avec leurs promesses de bonheur et finissent par se détruire les uns les autres.

Tel est le statut des sciences philosophiques aujourd’hui : comme les partis révolutionnaires, elles s’entre-détruisent sous nos yeux. L’une des plus réputées de ces sciences, la philosophie morale, a récemment été submergée par un groupe de nouveaux savants appelés les économistes. Les économistes ont gagné la faveur en encourageant l’amour de la richesse alors que la morale conseillait aux hommes de jeter leur richesse « dans le sein des mers avides ». En arborant l’étendard de la richesse et du luxe, et en cédant ainsi au premier diktat de l’attraction, les économistes étaient sûrs d’écraser les moralistes. Car les moralistes ne veulent que nous méprisions la richesse que parce qu’ils n’ont pas les moyens de nous l’obtenir ; comme le renard de la fable, ils appellent les raisins trop verts parce qu’ils ne peuvent pas les atteindre.

Qu’a gagné la civilisation à changer de bannière, à abandonner les moralistes pour suivre les économistes ? Il est vrai que les économistes nous permettent d’aimer la richesse, mais ils ne nous rendent pas riches. Au contraire, l’influence de leurs dogmes n’a servi qu’à doubler le poids des impôts et la taille des armées, à favoriser la misère, la tromperie et tous les fléaux. Sa conséquence matérielle a été la dévastation des forêts. dans la sphère politique, son fruit a été le monopole, à la fois naval et corporatif. Y a-t-il un vice qui n’ait été aggravé par l’intrusion de ces médecins dangereux ? ...

Si l’on considère que l’état actuel de privation généralisée est le fruit de cent mille systèmes sociaux, peut-on croire à la bonne foi de ceux qui ont amassé ce fouillis de dogmes ? Ne faut-il pas diviser les auteurs de ces systèmes en deux catégories, l’une composée de charlatans et l’autre de dupes ? Car il faut considérer comme dupes ceux qui ont cru que la civilisation était le destin de l’homme et ont cherché à la perfectionner au lieu de chercher une issue.

Distinguons donc ceux qui, d’accord avec les Montesquieu, les Rousseau et les Voltaire, se sont méfiés de la philosophie et de la civilisation. Nous donnerons le nom de sophistes en attente à tous ces écrivains qui, depuis Socrate, ont cherché l’éclaircissement dont ils admettaient qu’il ne se trouvait pas dans leur propre savoir ; et sous le terme de Sophistes Obscurantistes nous désignerons tous ces charlatans qui vantent leurs parfums de perfectibilité, quoique bien conscients de leur inutilité.

On peut reconnaître une catégorie d’Obscurantistes très pardonnables. Cela comprendrait les hommes qui prennent peur avant qu’une nouvelle découverte ne soit testée, craignant qu’elle ne devienne une arme dangereuse entre les mains d’agitateurs. De tels doutes sont louables avant vérification. Mais sous le terme d’obscurantistes philosophiques, j’entends n’englober que ces hommes hautains dont la devise est nil sub sole novum , [26] et qui prétendent qu’il n’y a plus rien à découvrir, que leur science « a perfectibilisé toutes les perfectibilités perfectibles ».

Cette distinction des philosophes en Expectants et Obscurantistes permet à chacun de se justifier. Un philosophe est exonéré de se placer dans la catégorie des Attendants qui attendent l’éclaircissement, et de condamner les quatre sciences qu’on qualifie avec indulgence d’incertaines alors qu’il vaudrait mieux les qualifier de trompeuses. Quel autre nom peut-on donner :

A la Métaphysique moderne qui a engendré les sectes du Matérialisme et de l’Athéisme et jeté l’intellect dans une impasse scientifique en l’embourbant dans la polémique inutile sur l’idéologie. Si les métaphysiciens s’étaient consacrés à leur tâche assignée, l’étude de l’attraction, cela aurait conduit en quelques années à la découverte des lois de l’harmonie passionnelle.

A la Politique qui vante les droits de l’homme mais ne garantit pas le premier droit et le seul utile, qui est le droit au travail. La reconnaissance de ce droit aurait suffi à jeter le soupçon sur la civilisation qui ne peut ni le reconnaître ni l’accorder.

A l’économisme qui promet des richesses aux nations mais n’enseigne que l’art d’enrichir les financiers et les sangsues, l’art de doubler les impôts, de dévorer l’avenir par des emprunts fiscaux, et de négliger toute recherche sur l’association domestique, base de l’économie.

Au moralisme qui, après deux mille ans à prôner le mépris de la richesse et l’amour de la vérité, vient tout juste de vanter le système commercial civilisé avec sa banqueroute, son usure, sa spéculation et sa liberté de tromperie.

Telles sont les quatre sciences qui dirigent le monde social, ou plutôt qui le déroutent depuis vingt-cinq siècles. Ces sciences sont déjà suspectes aux yeux des révolutionnaires qu’elles ont engendrés. Bonaparte les élimina tous de l’Institut, et ce fut peut-être l’acte le plus sensé de son règne. [27]

https://www-marxists-org.translate.goog/reference/archive/fourier/works/ch14.htm?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr

« Les vices du commerce »

Quels sont les vices inhérents au mécanisme commercial ? D’autres l’ont défini en termes flatteurs ; Je vais prendre un tout autre ton et montrer que le commerce est la source de toutes sortes de crimes et de méfaits. Je n’en citerai que sept.

Le premier trouble est la Faillite qui se moque des efforts des législateurs et triomphe malgré tous leurs codes juridiques. [20] Tout récemment, la législation française a été honteuse lorsqu’elle prétendait réprimer la faillite par un nouveau code de commerce. La faillite n’en est devenue que plus hardie et plus confiante en changeant de forme, et le nouveau code n’est plus qu’une arme avec laquelle le failli menace les créanciers qu’il veut dépouiller.

Le second vice est la contrebande par laquelle le commerce se rebelle ouvertement contre l’autorité et forme des Vendées industrielles contre lesquelles l’État doit entretenir des armées parasitaires de douaniers. Certaines villes comme Bâle et d’autres centres de contrebande exploitent les empires voisins de la même manière que les pirates algériens exploitent les marins. Les uns sont des voleurs de mer et les autres des voleurs de terre. Je prouverai dans un des chapitres de cet ouvrage que, par sa contrebande, la ville de Bâle exige à elle seule un tribut annuel de plusieurs millions de la France. Vous pouvez tirer vos propres conclusions sur l’ampleur de la contrebande pratiquée chaque année sur l’ensemble du territoire français, allemand, espagnol et italien.

Que dirai-je des usuriers qui, sous le nom de banquiers, font la guerre aux propriétaires ? Prenons par exemple les hordes de juifs et de vagabonds qui ont pratiquement envahi les quatre départements de la rive droite du Rhin. Ils y auraient bientôt englouti la plupart des biens français si le gouvernement ne les avait pas retenus par des décrets et au moyen d’une lutte économique impliquant la Banque de France, qui est un agent de résistance contre l’usure.

La spéculation est le quatrième des fléaux sur lesquels j’attire l’attention ; c’est une autre des armes utilisées par le commerce contre les gouvernements. La spéculation abuse de la confiance du public et se moque de l’ascendant des plus nobles héros. Témoin la campagne d’Austerlitz au cours de laquelle une horde de spéculateurs parisiens ravage l’industrie française, discrédite la Banque de France et les bons du Trésor, et crée tous les symptômes d’une panique au moment même où l’Empire retentit de cris d’admiration et de confiance aveugle. dans son illustre chef.

La thésaurisation n’est pas la moindre des prouesses mercantiles. Elle crée la famine au milieu de l’abondance ; au moyen de paniques artificielles, il peut doubler le prix des marchandises et exploiter la société dans l’intérêt des vampires commerciaux.

Le parasitisme est un trouble moins évident mais non moins nocif. Des foules de marchands encombrent les villes, et les rues sont encombrées de notaires qui fourmillent sans limite ni but. Il y avait assez de concurrence quand leur nombre n’était que le quart de ce qu’il est aujourd’hui, et alors l’agriculture a profité du capital et du travail de la foule de parasites dont le commerce inonde aujourd’hui les villes.

De tous les vices commerciaux, la tricherie est celui qui progresse le plus rapidement. Aujourd’hui, elle a atteint un tel point que les commerçants de l’ancien type sont considérés comme incompétents parce qu’ils ne connaissent pas les ruses auxquelles a donné lieu la concurrence abusive.

https://www-marxists-org.translate.goog/reference/archive/fourier/works/ch12.htm?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr

Du rôle des passions

Tous ces caprices philosophiques appelés devoirs n’ont aucun rapport avec la nature ; le devoir procède des hommes, l’attraction procède de Dieu ; or, si l’on veut connaître les desseins de Dieu, il faut étudier l’Attraction, la Nature seule, sans égard au devoir, qui varie avec chaque époque, tandis que la nature des passions a été et restera invariable chez toutes les nations des hommes.

Le monde savant est tout imbu d’une doctrine appelée MORALE, ennemie mortelle de l’attraction passionnelle.

La morale apprend à l’homme à être en guerre avec lui-même, à résister à ses passions, à les réprimer, à croire que Dieu était incapable d’organiser sagement nos âmes, nos passions ; qu’il avait besoin des enseignements de Platon et de Sénèque pour savoir distribuer les caractères et les instincts. Imbu de ces préjugés sur l’impuissance de Dieu, le monde savant n’était pas qualifié pour apprécier les impulsions naturelles ou les attraits passionnels, que la morale proscrit et relègue au rang de vices.

Il est vrai que ces impulsions ne nous entraînent au mal que si nous y cédons individuellement ; mais il faut en calculer l’effet sur un corps d’environ deux mille personnes socialement réunies, et non sur des familles ou des individus isolés : c’est à cela que le monde savant n’a pas pensé ; en l’étudiant, il aurait reconnu que dès que le nombre des sociétaires a atteint 1600, les impulsions naturelles, appelées attractions, tendent à former des séries de groupes contrastés, dans lesquels tout incite à l’industrie, devient attirant, et vertu, devenir lucratif.

Les passions, qu’on croit ennemies de la concorde, conduisent en réalité à cette unité dont nous les jugeons si éloignées. Mais en dehors du mécanisme dit des Séries « exaltées », émulatoires , imbriquées ( engrenées ) , ce ne sont que des tigres déchaînés, des énigmes incompréhensibles. C’est ce qui a fait dire aux philosophes qu’il fallait les réprimer ; opinion doublement absurde dans la mesure où nous ne pouvons réprimer nos passions que par la violence ou le remplacement absorbant, dont le remplacement n’est pas un refoulement. D’autre part, si elles étaient efficacement réprimées, l’ordre civilisé déclinerait rapidement pour retomber dans l’état nomade, où les passions seraient encore malveillantes comme chez nous. La vertu des bergers est aussi douteuse que celle de leurs apologistes, et nos utopiqueurs, en attribuant ainsi des vertus à des peuples imaginaires, ne réussissent qu’à prouver l’impossibilité d’introduire la vertu dans la civilisation.

Nous connaissons bien les cinq passions sensitives tendant au Luxe, les quatre affectives tendant au Groupe ; il ne nous reste plus qu’à connaître les trois distributifs dont l’impulsion conjuguée produit les Séries , méthode sociale dont le secret est perdu depuis l’âge des hommes primitifs, qui n’ont pu maintenir les Séries plus de 300 ans environ.

Les quatre passions affectives tendant à former les quatre groupes de l’amitié, de l’amour, de l’ambition, de la paternité ou de la consanguinité sont assez familières ; mais aucune analyse, parallèle ou échelle n’en a été faite.

Les trois autres, dites distributives, sont totalement méconnues, et ne portent que le titre de vices, quoiqu’elles soient infiniment précieuses ; car ces trois possèdent la propriété de former et de diriger la série des groupes, ressort principal de l’harmonie sociale. Ces séries ne se formant pas dans l’ordre civilisé, les trois passions distributives ne causent que le désordre. Définissons-les.

10e. LE CABALISTE est la passion qui, comme l’amour, a la propriété de confondre les rangs, de rapprocher les supérieurs et les inférieurs. Chacun doit se souvenir d’occasions où il a été fortement entraîné dans un Chemin suivi avec un succès complet.

Par exemple : cabale électorale pour élire un certain candidat ; cabale sur ’Changement dans le jeu de l’agiotage ; cabale de deux couples d’amoureux, planifiant une partie carrée à l’insu du père ; une cabale familiale pour s’assurer un mariage désirable. Si ces intrigues sont couronnées de succès, les participants deviennent amis ; malgré quelques inquiétudes, ils ont passé ensemble des moments heureux en menant l’intrigue ; les émotions qu’elle suscite sont des nécessités de l’âme.

Loin du calme insipide dont la morale prône les charmes, l’esprit cabalistique est la véritable destination de l’homme. Comploter double ses ressources, élargit ses facultés. Comparez le ton d’une assemblée mondaine, son jargon moral, guindé, languissant, avec le ton de ces mêmes gens réunis en cabale : ils vous apparaîtront transformés ; vous admirerez leur laconisme, leur animation, le jeu rapide des idées, la vivacité d’action, de décision ; en un mot, la rapidité du mouvement spirituel ou matériel. Ce beau développement des facultés humaines est le fruit de la passion cabaliste ou dixième, qui prévaut constamment dans les travaux et les réunions d’une série passionnée.

Comme elle aboutit toujours à quelque succès, et que ses groupes sont tous précieux les uns pour les autres, l’attrait des cabales devient un puissant lien d’amitié entre tous les sectaires, même les plus inégaux.

La perfection générale de l’industrie sortira donc de la passion la plus condamnée par les philosophes ; le cabaliste ou dissident, qui n’a jamais pu obtenir chez nous le rang de passion, bien qu’il soit si fortement enraciné jusque chez les philosophes eux-mêmes, qui sont les plus grands intrigants du monde social.

Le cabaliste est une passion favorite des femmes ; ils aiment excessivement les intrigues, les rivalités et toutes les envolées plus ou moins grandes d’une cabale. C’est une preuve de leur éminente aptitude (au nouvel ordre social, où des cabales sans nombre seront nécessaires dans chaque série, des schismes périodiques, afin d’entretenir un mouvement d’aller et venir parmi les sectaires des différents groupes.

12e. LE COMPOSÉ. – Cette passion exige dans toute action un attrait ou plaisir composé des sens et de l’âme, et par conséquent l’enthousiasme aveugle qui ne naît que du mélange des deux genres de plaisir. Ces conditions sont peu compatibles avec le travail civilisé, qui, loin d’offrir aucun attrait ni aux sens ni à l’âme, n’est qu’un double tourment même dans les ateliers les plus vantés, tels que les filatures d’Angleterre où le peuple , même les enfants, travaillent quinze heures par jour, sous le fouet, dans des locaux dépourvus d’air.

Le composite est la plus belle des douze passions, celle qui valorise toutes les autres. Un amour n’est beau que s’il est un amour composé, alliant le charme des sens et de l’âme. Il devient insignifiant ou trompeur s’il se limite à l’un de ces ressorts. Une ambition n’est véhémente que si elle met en jeu les deux ressorts, la gloire et l’intérêt. C’est alors qu’il devient capable d’efforts brillants.

Le composite commande un si grand respect, que tout le monde s’accorde à mépriser les gens enclins aux plaisirs simples. Qu’un homme se fournisse de beaux mets, de beaux vins, dans l’intention d’en jouir seul, de se livrer à gormandiser par lui-même, et il s’expose à des quolibets bien mérités. Mais si cet homme réunit dans sa maison une société choisie, où l’on puisse goûter à la fois le plaisir des sens par la bonne humeur, et le plaisir de l’âme par la compagnie, il sera loué, car ces banquets seront un composé. et pas un simple plaisir.

Si l’opinion générale méprise le simple plaisir matériel, il en est de même du simple plaisir spirituel, des réunions où il n’y a ni rafraîchissement, ni danse, ni amour, ni rien pour les sens, où l’on ne s’amuse qu’en imagination. Un tel rassemblement, dépourvu du composite ou du plaisir des sens et de l’âme, devient insipide pour ses participants, et il ne tarde pas à « s’ennuyer et à se dissoudre ».

11ème. LA PAPILLONNE [Papillon] ou Alternance . Quoique onzième selon le rang, il doit être examiné après le douzième, car il sert de trait d’union entre les deux autres, le dixième et le douzième. Si les séances de la série devaient se prolonger douze ou quinze heures comme celles des ouvriers civilisés, qui, du matin au soir, s’abêtissent en s’adonnant à des besognes insipides sans aucune distraction, Dieu nous aurait donné le goût de la monotonie, une horreur de la variété. Mais comme les séances de la série doivent être très courtes, et que l’enthousiasme inspiré par le composite est incapable de se prolonger au-delà d’une heure et demie, Dieu, conformément à cet ordre industriel, a dû nous doter de la passion du papillonnage ., le besoin de variété périodique dans les phases de la vie, et de variété fréquente dans nos occupations. Au lieu de travailler douze heures avec un léger entracte pour un dîner pauvre et ennuyeux, l’État associatif n’étendra jamais ses séances de travail au-delà d’une heure et demie ou au plus de deux ; en outre, il répandra une foule de plaisirs, des réunions des deux sexes se terminant par un repas, d’où l’on procédera à de nouveaux divertissements, avec des compagnies et des cabales différentes.

Sans cette hypothèse du travail associatif, rangé dans l’ordre que j’ai décrit, il serait impossible de concevoir dans quel but Dieu nous aurait donné trois passions si antagonistes à la monotonie vécue dans la civilisation, et si déraisonnables que, dans l’état actuel, on ne leur a même pas accordé le rang de passions, mais on ne les appelle que des vices.

Une série, au contraire, ne saurait s’organiser sans la collaboration permanente de ces trois passions. Ils sont tenus d’intervenir constamment et simultanément dans le jeu sériel de l’intrigue. De là vient que ces trois passions n’ont pu être discernées qu’à l’invention du mécanisme sériel, et que jusqu’alors elles devaient être considérées comme des vices. Quand l’ordre social auquel Dieu nous a destinés sera connu en détail, on verra que ces prétendus vices, le cabaliste, le papillonne, le composé, y deviennent trois gages de vertu et de richesse ; que Dieu a bien su créer les passions telles que l’exige l’unité sociale ; qu’il aurait eu tort de les changer pour plaire à Sénèque et à Platon ; qu’au contraire la raison humaine doit s’efforcer de découvrir un état social qui soit en affinité avec ces passions. Aucune théorie morale ne les changera jamais, et, selon les règles de la dualité de tendance, elles interviendront à jamais pour nous conduire AU MAL dans l’état disjoint ou les limbes sociaux, et AU BIEN dans le régime de l’association ou du travail en série . .

Les sept passions « affectives » et « distributives » dépendent plus de l’esprit que de la matière ; ils se classent comme PRIMITIFS. Leur action combinée engendre une passion collective ou formée par l’union des sept autres, comme le blanc est formé par l’union des sept couleurs d’un rayon lumineux ; J’appellerai cette treizième passion l’Harmonisme ou l’Unityisme ; il est encore moins connu que les dixième, onzième et douzième, dont je n’ai pas parlé.

L’unitynisme est l’inclination de l’individu à concilier son propre bonheur avec celui de tout ce qui l’entoure, et de toute l’espèce humaine, aujourd’hui si odieuse. C’est une philanthropie sans bornes, une bonne volonté universelle qui ne peut se développer que lorsque le genre humain tout entier sera riche, libre et juste.

Les questions de galanterie et d’amour de manger sont traitées avec humour par les civilisés, qui ne comprennent pas l’importance que Dieu attache à nos plaisirs. La volupté est la seule arme que Dieu puisse employer pour nous maîtriser et nous conduire à exécuter ses desseins ; il gouverne l’univers par l’Attraction et non par la Force ; donc les jouissances de ses créatures sont l’objet le plus important des calculs de Dieu.

Je vais, pour disposer les autres à partager ma confiance, expliquer l’objet d’une de ces impulsions, tenue pour vicieuse.

Je choisis une propension qui est la plus générale et la plus contrariée par l’éducation : c’est la gourmandise des enfants, leur penchant pour les friandises, en opposition à l’avis des pédagogues qui leur conseillent d’aimer le pain, de manger plus de pain que leur allocation. .

La nature est donc bien maladroite pour doter les enfants de goûts si contraires aux saines doctrines ! chaque enfant considère un petit-déjeuner de pain sec comme une punition ; il voudrait de la crème sucrée, des laitages et pâtisseries sucrés, des marmelades et compotes, des fruits crus et confits, des limonades et orangeades, des vins blancs doux. Observons de près ces goûts qui prévalent chez tous les enfants ; sur ce point un grand cas est à juger : la question à déterminer est qui a tort, Dieu ou la morale ?

Dieu, dispensateur d’attraction, donne à tous les enfants le goût des friandises : il était en son pouvoir de leur donner le goût du pain sec et de l’eau ; cela aurait convenu aux vues de la morale ; pourquoi alors milite-t-il sciemment contre les saines doctrines civilisées ? Expliquons ces motifs.

Dieu a donné aux enfants le goût des substances qui seront les moins coûteuses à l’état associatif. Quand le globe entier sera peuplé et cultivé, jouissant du libre-échange, exempt de tous droits, les mets sucrés dont il a été question ci-dessus seront bien moins chers que le pain ; les comestibles abondants seront les fruits, les laitages et le sucre, mais non le pain, dont le prix s’élèvera beaucoup, parce que le travail lié à la culture du grain et à la fabrication quotidienne du pain est pénible et peu attrayant ; ces types de travail devraient être payés beaucoup plus que dans les vergers ou les confiseries.

Et comme il convient que la nourriture et l’entretien des enfants impliquent moins de dépenses que ceux de leurs parents, Dieu a agi judicieusement en les attirant vers ces douceurs et friandises qui seront moins chères que le pain dès que nous serons entrés dans l’association. État. Alors les saines doctrines morales se trouveront tout à fait erronées sur l’alimentation des enfants, ainsi que sur tous les autres points qui s’opposent à l’attraction. On reconnaîtra que Dieu a bien fait ce qu’il a fait, qu’il avait raison d’attirer les enfants vers les laitages, les fruits et les pâtisseries sucrées ; et qu’au lieu de perdre sottement trois mille ans à déclamer contre l’œuvre la plus sage de Dieu, contre la répartition des goûts et des attraits passionnés, il eût mieux valu en étudier le but, en comptant avec tous ces élans réunis, que la morale insulte isolément, sous le prétexte qu’ils sont nuisibles aux ordres civilisés et barbares ; cela est vrai, mais Dieu n’a pas créé les passions pour les ordres civilisés et barbares. S’il avait voulu maintenir exclusivement ces deux formes de société, il aurait donné aux enfants le goût du pain sec, et aux parents l’amour de la pauvreté, puisque c’est le lot de l’immense majorité de l’humanité dans la civilisation et la barbarie.

Dans l’état civilisé, l’amour de manger ne s’allie pas à l’industrie parce que le producteur travailleur ne jouit pas des marchandises qu’il a cultivées ou fabriquées. Cette passion devient donc un attribut de l’oisif ; et par cela seul il serait vicieux, si ce n’était déjà par la dépense et les excès qu’il occasionne.

Dans l’état associatif, l’amour de manger joue un rôle tout opposé ; ce n’est plus la récompense de l’oisiveté mais de l’industrie ; parce que là le laboureur le plus pauvre du sol participe à la consommation des denrées de choix. De plus, sa seule influence sera de nous préserver de l’excès, à force de variété, et de nous stimuler à travailler en alliant les intrigues de la consommation à celles de la production, de la préparation et de la distribution. La production étant la plus importante des quatre, énonçons d’abord le principe qui doit la guider ; c’est la généralisation de l’épicurisme. En fait.

Si tout le genre humain pouvait être élevé à un haut degré de raffinement gastronomique, même pour les aliments les plus ordinaires, comme les choux et les radis, et donner à chacun une compétence qui lui permettrait de refuser tous les comestibles médiocres en qualité ou en traitement, il en résulterait que chaque pays cultivé serait, au bout de quelques années, couvert de délicieuses productions ; car il n’y aurait pas de vente pour les médiocres, tels que les melons amers, les pêches amères, que donnent certains genres de sol, sur lesquels on ne cultiverait ni les melons ni les pêches ; chaque canton se bornerait aux productions que son sol est capable d’élever à la perfection ; il chercherait de la terre pour les endroits où le sol est pauvre, ou peut-être les convertirait en forêts, en prairies artificielles ou en tout autre chose qui pourrait donner des produits de bonne qualité. Ce n’est pas que les séries passionnées ne consomment pas de nourriture et d’étoffes ordinaires ; mais ils désirent, même dans les choses ordinaires telles que les haricots et les toiles grossières, la qualité la plus parfaite possible, conformément aux proportions que la nature a établies dans l’attraction industrielle.

Le principe qui doit être notre point de départ est qu’une perfection générale dans l’industrie sera atteinte par les exigences et le raffinement universels des consommateurs, en ce qui concerne la nourriture et les vêtements, les meubles et les divertissements .

Ma théorie se borne à utiliser les passions aujourd’hui condamnées, telles que la nature nous les a données et sans rien y changer . C’est tout le mystère, tout le secret du calcul de l’Attraction passionnée. Il n’y a pas lieu de discuter si Dieu a eu raison ou tort de donner à l’humanité telle ou telle passion ; l’ordre associatif s’en prévaut sans les changer, et tels que Dieu nous les a donnés.

Son mécanisme produit une coïncidence en tous points entre l’intérêt individuel et l’intérêt collectif, dans une civilisation toujours divergente.

Elle se sert des hommes tels qu’ils sont, utilisant les discordes nées des antipathies et autres motifs réputés vicieux, et justifiant le Créateur du reproche d’une lacune dans la providence, en matière d’unité générale et de prévoyance individuelle.

Enfin, elle ne trouble en rien l’ordre établi, se bornant à des essais sur une petite échelle, qui inciteront à l’imitation par le double attrait d’un quadruple produit et d’une industrie attrayante.

https://www-marxists-org.translate.goog/reference/archive/fourier/works/ch01.htm?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr

Lire encore de Charles Fourier :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1045524z.r=Charles%20Fourier?rk=85837;2

https://www.google.fr/search?hl=fr&q=fourier+site%3Ahttp%3A%2F%2Fwww.matierevolution.fr+OR+site%3Ahttp%3A%2F%2Fwww.matierevolution.org&btnG=Recherche&meta=

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61197992.r=Charles%20Fourier?rk=128756;0

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54861.image

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86221410.r=Charles%20Fourier?rk=21459;2

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6553113p.r=Charles%20Fourier?rk=21459;2

https://www-matierevolution-fr.translate.goog/spip.php?article5440&_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr

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