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La répression sanglante du stalinisme (la contre-révolution) contre le trotskysme (la révolution)
vendredi 3 octobre 2025, par
La répression sanglante du stalinisme (la contre-révolution) contre le trotskysme (la révolution)
Staline déclare le 11 novembre 1937 : « Tous les trotskistes doivent être pourchassés, abattus, exterminés. »
https://www.marxists.org/francais/cmo/n62/cmo_062.pdf
Trotsky dans son Testament :
« Je n’ai pas besoin de réfuter une fois de plus ici les stupides et viles calomnies de Staline et de ses agents : il n’y a pas une seule tache sur mon honneur révolutionnaire. Je ne suis jamais entré, que ce soit directement ou indirectement, dans aucun accord en coulisse, ou même négociation, avec les ennemis de la classe ouvrière. Des milliers d’opposants à Staline sont tombés victimes de semblables fausses accusations. Les nouvelles générations révolutionnaires réhabiliteront leur honneur politique, et agiront avec les bourreaux du Kremlin selon leurs mérites. »
https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/journal/journal08_09.htm
Trotsky :
« Exclus du Parti, les opposants constituent les meilleurs hommes du Parti. Ceux qui les excluent et les arrêtent sont – sans s’en rendre compte encore – l’instrument de pression des autres classes sur le prolétariat. En essayant de piétiner notre plate-forme, la fraction dirigeante exécute un ordre social donné par Oustrialov, c’est-à-dire par la petite et moyenne bourgeoisie qui rélève la tête. A l’encontre des politiques de la vieille bourgeoisie émigrée au déclin, Oustrialov, politique intelligent et clairvoyant de la nouvelle bourgeoisie, n’aspire pas à la Révolution, aux grandes secousses, il ne veut pas non plus « sauter les étapes ». La marche oustrialoviste actuelle, c’est le cours stalinien. Oustrialov mise ouvertement sur Staline. Il exige de Staline le châtiment de l’Opposition. En excluant et en arrêtant les opposants, en lançant contre nous une accusation essentiellement thermidorienne au sujet de l’officier de Wrangel et du complot militaire, Staline exécute l’ordre social d’Oustrialov.
Le but immédiat de Staline : scinder le Parti, scinder l’Opposition, habituer le Parti aux méthodes d’anéantissement physique, constituer des équipes de siffleurs fascistes, d’hommes travaillant à coups de poings, à coups de bouquins, à coups de pierres, mettre les gens sous les verrous, voilà sur quoi le cours stalinien s’est momentanément arrêté avant d’aller plus loin. Sa route est déjà tracée. Pourquoi les Yaroslavsky, les Chvernik, les Golochékine et autres discuteraient-ils au sujet des chiffres de contrôle, puisqu’ils peuvent lancer à la tête d’un opposant un gros bouquin de chiffres de contrôle ? Le stalinisme trouve son expression effrénée en se laissant aller à de véritables actes de voyous. Or, nous le répétons, ces méthodes fascistes ne sont que l’accomplissement aveugle, inconscient d’un ordre social émanant des autres classes. Le but : amputer l’Opposition du Parti et l’anéantir physiquement.
Déjà, des voix se font entendre : « Nous en excluerons un millier, nous en fusillerons une centaine, et, tout deviendra calme dans le Parti ». Ainsi parlent de malheureux aveugles, apeurés et déchaînés en même temps. C’est la voix de Thermidor. Les bureaucrates les plus mauvais, corrompus par le pouvoir, aveuglés de haine, le préparent de toutes leurs forces. Il leur faut, pour cela, deux partis. Mais la violence se brisera contre une ligne politique juste qui a, pour la servir, le courage révolutionnaire des cadres d’opposants. Staline ne créera pas deux partis. Nous disons ouvertement au Parti : la dictature du prolétariat est en danger. Et nous croyons fermement que le Parti – son noyau prolétarien – entendra, comprendra, rectifiera. Le Parti est déjà profondément remué, demain il sera remué jusque dans son tréfonds.
Derrière les quelques milliers d’opposants appartenant aux cadres du Parti, suit une double, une triple couche (d’adhérents à l’Opposition), puis une couche encore plus large d’ouvriers membres du Parti qui ont déjà commencé à prêter une oreille attentive à l’opposition et à se rapprocher d’elle. Ce processus est inévitable. L’ouvrier sans parti ne s’est pas laissé prendre aux attaques et aux calomnies dirigées contre nous. Son mécontentement légitime devant le développement du bureaucratisme et du régime du bâillon, la classe ouvrière de Léningrad l’a exprimé dans l’éclatante démonstration du 17 octobre. Inébranlablement, le prolétariat est pour le pouvoir des Soviets, mais il veut une autre politique. Tous ces processus sont inévitables. L’appareil est impuissant à les combattre. Plus les répressions seront violentes, plus elles affermiront l’autorité des cadres d’opposants aux yeux des communistes du rang et de la classe ouvrière dans son ensemble. Pour chaque centaines d’opposants exclus du Parti, il y aura un nouveau millier d’opposants dans le Parti. L’opposant exclu se sent membre du Parti et le restera. On peut, par la violence, arracher la carte du Parti au véritable bolchevik léniniste, on peut, momentanément, lui retirer ses droits de membre du Parti, il n’abandonnera jamais ses obligations de membre du Parti. Lorsque Janson demanda, au camarade Mrachkovsky, à la séance de la Commission Centrale de Contrôle, ce qu’il ferait lorsqu’il serait exclu du Parti, le camarade Mratchkovsky répondit : « Je continuerai comme par le passé. »
C’est ce que dira tout opposant, quel que soit le lieu d’où l’on puisse exclure : du Comité Exécutif de l’Internationale Communiste, du Comité Central, du Parti Communiste de l’Union ou du Parti. Chacun de nous dit avec Mratchkvosky : « Je continuerai comme par le passé ».
Nous tenons la manette du bolchevisme. Vous ne nous en arracherez pas. Nous la ferons marcher. Vous ne nous amputerez pas du Parti, vous ne nous couperez pas de la classe ouvrière. Nous connaissons les répressions, nous sommes habitués aux coups. Nous ne livrerons pas la Révolution d’Octobre à la politique de Staline dont l’essence peut s’exprimer en quelques mots. Bâillonnement du noyau prolétarien, fraternisation avec les conciliateurs de tous les pays, capitulation devant la bourgeoisie mondiale.
Excluez-nous donc du Comité Central un mois avant le Congrès que vous avez déjà transformé en étroite réunion des gens de la fraction Staline ! Le 15e Congrès sera, au point de vue extérieur, une espèce de triomphe supérieur de la mécanique de l’Appareil. En réalité, il en marquera le complet effondrement politique. Les victoires de la fraction Staline sont les victoires des forces de classes étrangères sur l’avant-garde prolétarienne. Les défaites du Parti dirigé par Staline sont les défaites de la dictature du prolétariat. Le Parti le sent déjà. Nous lui viendrons en aide. La plate-forme de l’Opposition est sur la table du Parti ! Après le 15e Congrès, l’Opposition sera, dans le Parti, incomparablement plus forte qu’en ce moment. Le calendrier de la classe ouvrière et le calendrier du Parti ne coïncident pas avec le calendrier bureaucratique de Staline. Le prolétariat pense lentement, mais sûrement. Notre plate-forme accélérera ce processus. En dernière analyse, c’est la ligne politique qui décide, et non pas la main de fer bureaucratique.
L’Opposition est invincible. Excluez-nous aujourd’hui du Comité Central, comme hier vous avez exclu Sérébriakov et Préobrajensky du Parti, comme vous avez arrêté Fichelev et les autres. Notre plate-forme se frayera sa voie. Déjà, les ouvriers de tous les pays se demandent, avec la plus grande inquiétude, pour quelle raison, à l’occasion du 10e anniversaire de la Révolution d’Octobre, on exclut, on arrête les meilleurs combattants de cette Révolution. A qui la faute ? A quelle classe ? A celle qui a a vaincu en Octobre, ou à celle qui appesantit sa pression tout en sapant la victoire d’Octobre ? Même les ouvriers retardataires de tous les pays, réveillés par vos répressions, prendront en mains notre plate-forme pour vérifier l’ignoble calomnie répandue au sujet de l’officier de Wrangel et du complot militaire.
Les poursuites, les exclusions, les arrestations feront de notre plate-forme le document le plus populaire, le plus près du cœur, le plus cher du mouvement ouvrier international. Excluez-nous, vous n’arrêterez pas les victoires de l’Opposition : elles seront les victoires de l’unité révolutionnaire de notre Parti et de l’Internationale Communiste. »
https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1927/10/lt_19271023.htm
Trotsky :
« Le glaive de la dictature, qui frappait auparavant les partisans de la restauration bourgeoise, s’abat maintenant sur ceux qui s’insurgent contre la bureaucratie. Il frappe l’avant-garde prolétarienne et non les ennemis de classe du prolétariat. En relation avec la modification capitale de ses fonctions, la police politique, composée naguère des bolcheviks les plus dévoués, les plus disposés au sacrifice, devient l’élément le plus gangrené de la bureaucratie.
Les thermidoriens mettent à proscrire les révolutionnaires toute la haine que leur inspirent des hommes qui leur rappellent le passé et leur font craindre l’avenir. Les bolcheviks les plus fermes et les plus fidèles, la fleur du parti, sont dans les prisons, les coins perdus de la Sibérie et de l’Asie centrale, les nombreux camps de concentration. Dans les prisons mêmes et les lieux de déportation, les opposants sont encore en butte aux perquisitions, au blocus postal, à la faim. On arrache la femme à son mari, afin de les briser tous deux et de les contraindre aux abjurations. L’abjuration d’ailleurs n’est pas le salut : au premier soupçon ou à la première dénonciation, le repenti est doublement châtié. L’aide apportée aux déportés, même par leurs proches, est considérée comme un crime, l’entraide comme un complot.
La grève de la faim est, dans ces conditions, le seul moyen de défense laissé aux persécutés. La Guépéou y répond par l’alimentation forcée, à moins qu’elle ne laisse a ses prisonniers la liberté de mourir. Des centaines de révolutionnaires russes et étrangers ont été au cours des dernières années poussés à des grèves de la faim mortelles, fusillés ou acculés au suicide. En douze ans, le gouvernement a plusieurs fois annoncé l’extirpation définitive de l’opposition. Mais au cours de l’"épuration" des derniers mois de 1935 et du premier semestre de 1936, des centaines de milliers de communistes ont de nouveau été exclus du parti ; de ce nombre, plusieurs dizaines de milliers de "trotskystes". Les plus actifs ont été aussitôt arrêtés, jetés en prison ou envoyés dans les camps de concentration. Quant aux autres, Staline ordonna aux autorités locales, par le truchement de la Pravda, de ne point leur donner de travail. Dans un pays où l’Etat est le seul employeur, une mesure de ce genre équivaut à une condamnation à mourir de faim. L’ancien principe : "Qui ne travaille pas ne mange pas" est remplacé par cet autre : "Qui ne se soumet pas ne mange pas." Combien de bolcheviks ont été exclus, arrêtés, déportés, exterminés à partir de 1923, l’année où s’ouvre l’ère du bonapartisme, nous ne le saurons que le jour où s’ouvriront les archives de la police politique de Staline [1]. Combien demeurent dans l’illégalité, nous ne le saurons que le jour où commencera l’effondrement du régime bureaucratique.
Quelle importance peuvent avoir vingt ou trente mille opposants dans un parti de deux millions de membres ? Sur ce point, la simple confrontation des chiffres n’est pas parlante. Il suffit d’une dizaine de révolutionnaires dans un régiment pour le faire passer, dans une atmosphère surchauffée, du côté du peuple. Ce n’est pas sans raison que les états-majors ont une peur bleue des petits groupes clandestins et même des militants isolés. Cette peur-là, qui fait trembler la bureaucratie stalinienne, explique la cruauté de ses proscriptions et la bassesse de ses calomnies.
Victor Serge, qui a passé en U.R.S.S. par toutes les étapes de la répression, a apporté à l’Occident le terrible message de ceux qu’on torture pour fidélité à la révolution et résistance à ses fossoyeurs. Il écrit :
"Je n’exagère rien, je pèse mes mots je puis étayer chacun d’eux de preuves tragiques et de noms...
"Parmi cette masse de victimes et d’objecteurs, silencieux pour la plupart, une héroïque minorité m’est proche entre toutes, précieuse par son énergie, sa clairvoyance, son stoïcisme, son attachement au bolchevisme de la grande époque. Ils sont quelques milliers, communistes de la première heure, compagnons de Lénine et de Trotsky, bâtisseurs des républiques soviétiques quand existaient les soviets, à invoquer contre la déchéance intérieure du régime les principes du socialisme, à défendre comme ils peuvent (et ils ne peuvent plus que consentir à tous les sacrifices) les droits de la classe ouvrière...
"Les enfermés de là-bas tiendront tant qu’il faudra, jusqu’au bout, dussent-ils ne pas voir se lever sur la révolution une nouvelle aurore. Les révolutionnaires d’Occident peuvent compter sur eux : la flamme sera maintenue, ne serait-ce que dans les prisons. Ils comptent aussi sur vous. Vous devez, nous devons les défendre, pour défendre la démocratie ouvrière dans le monde, restituer à la dictature du prolétariat son visage de libératrice, rendre un jour à l’U.R.S.S. sa grandeur morale et la confiance des travailleurs..." »
Les trotskystes écartés et isolés
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article6830
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6468
Les trotskystes exclus du parti russe
https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1936/04/lt19360400b.htm
https://www.marxists.org/francais/rakovsky/works/1927/12/Declaration_XVe_congres.pdf
https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1939/07/purges.htm
Les trotskystes arrêtés
https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1935/09/lt19350926.htm
Les trotskystes déportés par la bureaucratie stalinienne
https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1928/01/lt_19280113.htm
Les trotskystes jugés
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article6243
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article3160
Les trotskystes exécutés sans procès
https://www.marxists.org/francais/broue/works/1980/00/broue_19800000l.htm
Les trotskystes fusillés
https://www.marxists.org/francais/broue/works/1980/00/urss.pdf
Les trotskystes internés
https://www.marxists.org/francais/4int/urss/vorkouta.htm
https://www.marxists.org/francais/cmo/n04/n04.pdf
Les trotskystes exterminés
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article3088
http://www.matierevolution.fr/spip.php?breve890
Les trotskystes assassinés
http://www.matierevolution.fr/spip.php?breve1035
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article5968
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article6148
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article1438
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article6239
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article5956
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article5975
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6483
Les trotskystes dénigrés
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article6919
https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1930/07/300700c.htm
C’étaient les nôtres !
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article3135
Ils n’ont jamais renoncé à leur combat
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article5426
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article6693
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article5514
Pourquoi le stalinisme a triomphé
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article6921
Le trotskysme est le véritable héritier du léninisme