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Les leçons de la grève des enseignants en 2018 aux USA

dimanche 26 août 2018

Les leçons de la grève des enseignants en 2018 aux USA

Dans la foulée de l’arrêt par les syndicats de la grève de neuf jours de 33 000 employés des écoles publiques de la Virginie occidentale le 6 mars, les appels à des grèves et à des protestations de la part des enseignants des États-Unis se sont multipliés, et ont en grande partie échappé au contrôle des syndicats.
Cela n’a pas empêché les appareils syndicaux de jouer un rôle pour casser les grèves, négocier dans le dos des grévistes et proclamer de fausses victoires qui sont acclmaées par la fausse extrême gauche.

Il n’a pas fallu longtemps pour que les affirmations de la Fédération américaine des enseignants (AFT) et de l’Association nationale de l’Education (NEA) et de leurs alliés de la pseudo-gauche, comme les Socialistes démocrates d’Amérique (DSA) et l’Organisation socialiste internationale (ISO), selon lesquelles les luttes du printemps dernier ont été « victorieuses », s’avèrent être des mensonges.

Dans chaque État, les enseignants font la rentrée pour retrouver des promesses non tenues. En Virginie-Occidentale, il n’y a pas de solution pour le financement des soins de santé dans le cadre de la mutuelle d’assurance maladie des employés du secteur public. En Arizona, le financement scolaire d’un milliard de dollars n’a pas été rétabli et les augmentations de salaire pour de nombreux enseignants sont loin de respecter les accords promus par les syndicats.

Alors que débute la nouvelle année scolaire, des conflits sur les accords salariaux se poursuivent à Seattle et à Spokane, dans l’État de Washington. Les enseignants du district scolaire de Los Angeles, le deuxième plus grand des États-Unis, travaillent sans convention depuis un an et les négociations sont dans l’impasse. À New York, la Fédération unie des enseignants a accepté de travailler dans le cadre d’une convention expirée jusqu’à la fin des élections de mi-mandat, évitant ainsi toute action en novembre qui pourrait être embarrassante pour les candidats du Parti démocrate. De même, les syndicats obligent les éducateurs à travailler dans le cadre d’accords expirés ou prolongés dans d’autres villes comme Denver, Colorado et Oakland, en Californie.

• Selon Education Week, l’enseignant moyen dans 30 États gagne moins qu’un « salaire de subsistance ». Un sur cinq occupe un deuxième emploi pour joindre les deux bouts ; beaucoup ont trois emplois. Dans les districts ruraux du Colorado, les revenus de 95 pour cent des enseignants sont inférieurs au coût de la vie.

• En plus de dépenser des centaines de dollars de leur propre poche pour les fournitures scolaires, les enseignants utilisent les appels de charité en ligne afin de subvenir aux besoins des étudiants. DonorsChoose.org rapporte un nombre record de 76 000 demandes d’enseignants dans ce sens pour cette année.

• Les districts scolaires de Los Angeles, Milwaukee, Arizona et Asheville, en Caroline du Nord, construisent des dortoirs, des « mini-maisons » ou de petits appartements pour tenter d’attirer ou de retenir des enseignants à si bas salaire qu’ils ne peuvent pas se permettre de payer un logement. Le nombre de sans-abris chez les enseignants est un phénomène croissant.

• Le temps alloué à l’enseignement diminue. En Géorgie, 70 pour cent des districts ont raccourci l’année scolaire et 20 pour cent des écoles de l’Oklahoma n’ont qu’une semaine de quatre jours.

• Des dizaines de milliers de jeunes sont formés par des suppléants et du personnel non certifié ou accrédité en urgence. En Oklahoma, l’année dernière, 1 400 personnes ont reçu une accréditation d’urgence, un fait sans précédent, dont 84 pour cent ont été intégrés dans les classes sans aucune expérience scolaire préalable. Cette année scolaire, la situation est pire.

• L’éducation spécialisée est en train de s’effondrer. Selon un nouveau rapport, la majorité des États américains ne se conforment pas à la loi sur l’éducation des personnes handicapées. En raison de la pénurie d’enseignants, un grand nombre de classes d’éducation spécialisée, confrontées aux défis les plus difficiles en matière d’éducation, sont dirigées par des personnes sans formation spécialisée et uniquement titulaires d’un diplôme bac plus 3.

• La pénurie générale d’enseignants a atteint des proportions d’urgence dans la plupart des États, à mesure que l’écart de rémunération entre enseignants et autres diplômés universitaires s’accroît. Chaque année, de moins en moins de jeunes intégrant les universités suivent la filière enseignement en raison des salaires de misère, de la détérioration des conditions de travail et du poids inévitable de milliers de dollars de dettes d’études.

• Sous le gouvernement Obama, soutenu à deux reprises par l’AFT et l’AEN, on estime que la réduction net du financement de l’éducation publique s’élève à 19 milliards, en tenant compte de l’inflation.

Les conditions auxquelles sont confrontés les enseignants et les élèves à travers les États-Unis sont le résultat d’une contre-révolution sociale de plusieurs décennies – une politique de compressions budgétaires accompagnées de cadeaux fiscaux massifs aux riches mis en place par les démocrates et les républicains. Les deux partis ont présidé à la privatisation de l’éducation et à sa transformation en nouvelle source de profit pour les dirigeants de grandes entreprises et les grands investisseurs.

Cela fut rendu possible par les trahisons menées par les syndicats AFT et NEA. Ils ont concentré leurs efforts sur la suppression et la trahison des grèves. Le soutien indéfectible des syndicats à Obama et à son programme de privatisation a ouvert la voie à Trump et à la milliardaire ministre de l’éducation Betsy DeVos, une opposante de l’éducation publique et défenseur féroce des écoles privées et à but lucratif.

La grève des enseignants en Virginie

Le soutien à la grève en Virginie

Les leçons de la grève des enseignants de Virginie-Occidentale

Généralisation de la grève partie de Virginie

La grève et les syndicats

Oklahoma, Kentucky, New Jersey et Arizona : les grèves d’enseignants se propagent

La grève en Oklahoma et dans le Kentucky

Grève en Oklahoma

L’extension à l’Arizona et au Colorado

L’extension à l’Arizona

Trahison syndicale en Arizona

L’extension à la Caroline du Nord

Les perspectives

Dans un climat de montée des luttes aux USA

Luttes de classes actuelles aux USA

Messages

  • Le mouvement états-unien est d’abord apparu en Virginie Occidentale, où des groupes d’enseignant•e•s auto-organisés ont commencé à quitter leur travail en février, école par école, comté par comté. Les enseignant•e•s de Virginie Occidentale étaient parmi les plus mal payés de l’ensemble des États-Unis et leurs élèves parmi les plus pauvres – au point que les enseignant•e•s, sous-payé•e•s achetaient régulièrement des fournitures scolaires et apportaient des vêtements usagés et de la nourriture à leurs élèves démunis. Pourtant, beaucoup de ces enseignants sont obligés de prendre un deuxième emploi (y compris de ménage) pour survivre. Dans la période qui a précédé la grève, ils avaient invité le public à se rendre dans les écoles afin que les gens puissent juger des conditions par eux-mêmes.

    « Les enseignants de Virginie Occidentale ont inventé des moyens de s’organiser et d’agir en dehors des paramètres du syndicalisme traditionnel, » commente le NY. Times. « Enseignants et agents dispersés à travers l’Etat ont partagé leurs frustrations dans un énorme groupe Facebook, et leur grève a fini par englober des membres de trois syndicats différents et beaucoup de non-syndiqués. Quand ils ont défié les appels des syndicats de terminer la grève le 1er mars, les grévistes ont redoublé leur pression sur les législateurs de leur octroyer leurs augmentations.[2] » Ce qui démontre, conclut le N.Y. Times, « qu’il ne suffit pas de saper le financement des syndicats d’employés publics (mesure que la Cour Suprême vient de décider) pour assurer la paix sociale. »

    Ces victoires ont été remportées grâce à une combinaison de tactiques : une organisation locale de la base ; une utilisation créative des médias sociaux ; des alliances avec les parents d’élèves et d’autres travailleurs (syndiqués et non organisés) ; et, finalement, des marches protestataires de masse vers les sièges du gouvernement pour une confrontation directe avec les responsables publics (gouverneurs et parlementaires des États) qui détiennent le vrai pouvoir d’ouvrir les coffres et de payer pour ces réformes si désespérément nécessaires.

    Le 22 février, les directions des syndicats – la Fédération Américaine des Enseignants (American Federation of Teachers, AFT) et l’Association de l’Education Nationale (National Education Association, NEA) – ont finalement appelé à une grève officielle à l’échelle de l’État. Les autorités scolaires ont d’abord dénoncé la grève comme étant perturbatrice et « illégale » (ce qui était prévu par les lois antisyndicales de Virginie Occidentale) mais confrontées à une vaste participation et au soutien des parents d’élèves, elles ont fermé officiellement les écoles. En tout cas, les autorités ont peu d’influence sur les enseignants de Virginie, dont les salaires sont si bas que beaucoup ont déjà quitté l’État, conduisant à une grave pénurie d’enseignant•e•s !

    Les enseignants de base défient le gouvernement
    et les leaders syndicaux
    Le 27 février, le gouverneur ainsi que les dirigeants de l’AFT et de l’AEN, ont annoncé un accord, censé mettre fin à la grève. Cependant, les enseignant•e•s n’avaient jamais entendu parler de cet accord, qui leur a été communiqué par les médias et par un tract le dénonçant (signé par IWW ou Wobblies), diffusé sur Facebook. La page privée Facebook des grévistes compte, selon une source, 20 000 membres. Après discussion, les membres ont voté et massivement rejeté l’accord annoncé, défiant ouvertement à la fois le gouvernement et les syndicats et obligeant les médias, embarrassés, à rétracter ces informations prématurées.

    La grève a donc repris à plein régime. Grâce à Internet, les enseignants habitant dans les vallons isolés (« Hollers ») de l’ « Etat Montagneux » (nom officiel de la Virginie occidental) restaient constamment informés des manigances de leurs ennemis politiques au Capitole[3]. Les enseignant•e•s et leurs alliés ont ainsi pu mobiliser en temps réel une marche de tous les comtés sur Charleston, , où ils ont organisé un piquet de grève devant le parlement et obtenu une augmentation de 5 .000$, non seulement pour les enseignant•e•s, mais aussi pour les chauffeurs d’autobus, les concierges et autres agents qui participent au fonctionnement des écoles. Ils ont également obtenu de l’aide pour les élèves sous la forme d’un financement accru pour les écoles largement sous-financées de l’Etat. De plus, les grévistes ont pu empêcher le gouvernement de l’État de payer leur victoire en privant d’autres services publics ou en imposant une taxe de vente qui pénalise également les pauvres. Les grévistes ont insisté pour qu’une source stable de financement (une taxe sur le gaz naturel) soit trouvée avant qu’ils ne soient prêts à rentrer chez eux.[4]

    La victoire en Virginie Occidentale a inspiré les enseignants de l’Oklahoma, riche en pétrole, où un débrayage organisé par les syndicats a tout de suite permis une augmentation annuelle de 6 000 $. Mais l’affaire n’était pas finie. Les enseignant•e•s de l’Oklahoma ont continué à manifester pendant plus de neuf jours devant le Capitole pour réclamer un financement supplémentaire pour les écoles et en insistant pour qu’il soit financé par des taxes sur le pétrole, le gaz et le tabac. Dans le Kentucky, les enseignant•e•s se sont rassemblés devant le Capitole de l’État pour protester contre les changements apportés à leurs régimes de retraite et exiger plus d’argent pour les écoles.

    Le mouvement est ensuite passé au Far West à l’Etat ultra-conservateur d’Arizona. « Toutes ces grèves ont été construites par la base, de bas en haut, non pas à la suite d’appels de la direction de l’un ou de l’autre des syndicats nationaux d’enseignants » a remarqué le journaliste Juan Gonzalez, interrogeant un participant, Noah Karvelis, qui a répondu que : « oui, tout a commencé par une organisation de base spontanée. Nous avions suscité des énergies et construit une infrastructure, tout en coopérant avec le syndicat AEA pour avancer. Et cela commença quand des enseignants se sont levés pour dire qu’il faut changer les choses et que les enseignants sont ceux qui vont les faire changer. »[5]

    Puis, la lutte s’est étendue à la Caroline du Nord. « environ 40 districts ont fermé leurs écoles pour la Grève d’un jour du 17 mai et près d’un million d’élèves ont été affectés. On a compté au moins 15 000 enseignants à la « Marche pour les Elèves et le Rassemblement pour le Respect, » qui coïncidaient avec l’ouverture de la nouvelle session législative. » Les élus ont dû y faire attention.

    Tous ces gains étaient sans précédent, non seulement en raison de l’importance des augmentations, mais aussi de leur caractère politique, leur caractère de classe. Il ne s’agissait plus de « revendiquer » mais de participer directement dans le processus législatif, dans les décisions politiques concernant le budget et la préservation des services publics. Bien que compliqués, ces questions ont été négociées directement par des groupes de travailleurs auto-organisés avec l’aide technique des professionnels des syndicats.

  • Les enseignants de l’État de Washington, au nord-ouest des États-Unis, ont voté massivement en faveur d’une grève, alors que des milliers d’éducateurs exigeaient des augmentations salariales à deux chiffres avant la rentrée des classes. Dans leur lutte pour inverser des années de compressions budgétaires, ils expriment la colère et à la détermination des éducateurs et de tous les travailleurs aux États-Unis.

    Le principal obstacle à une action commune des travailleurs est l’appareil syndical, qui s’efforce d’empêcher les actions de grève ou d’isoler et de mettre un terme aux luttes lorsqu’elles éclatent.

    Jeudi dernier, les éducateurs de Longview furent les premiers membres de l’Association d’éducation de Washington (WEA) à débrayer. Environ 400 enseignants et leurs partisans se sont rassemblés devant les bureaux de l’administration locale manifestant un fort soutien à la grève.

    Tous les accords salariaux d’enseignants du Washington ont été remis à plat après la décision de la Cour suprême de l’État (jugement McCleary), le résultat du procès intenté en 2012 par des parents indignés des attaques contre l’éducation publique. Alors qu’une quarantaine de districts scolaires auraient conclu des accords pour des augmentations de salaire aussi élevées que 25-35 pourcent, plus de 200 ont jusqu’ici refusé de satisfaire les revendications des enseignants, dont Seattle, le plus grand district scolaire.

    Des rassemblements et votes de grève ont eu lieu à Highline, Centralia, Evergreen, Kent, Battle Ground, Washougal, Hockinson, Vancouver et Ridgefield, et d’autres sont prévus cette semaine. Tacoma, le troisième plus grand district, a proposé aux enseignants une augmentation insultante de 3,1 pour cent, tout comme plusieurs autres districts. À la suite du jugement McCleary et de l’ampleur des compressions budgétaires imposées aux écoles de Washington, les législateurs ont été contraint d’allouer 7,3 milliards de dollars au système scolaire l’an dernier. Un autre milliard de dollars a été ajouté cette année pour les salaires des enseignants.

  • Alors que la nouvelle année scolaire commence, les enseignants de l’État de Washington se joignent à la lutte pour des salaires décents et le droit à une éducation publique de qualité. Les enseignants de Longview sont en grève depuis jeudi alors que ceux de plus de 200 autres districts dans le reste de l’État sont toujours sans contrat de travail.

    Les enseignants de l’État de Washington font face aux mêmes conditions que leurs homologues dans tout le pays : classes trop grosses, salaires stagnants, manque de personnel de soutien ou de services pour l’éducation spéciale. Depuis la crise financière de 2008, les gouvernements des États, fédéral et municipaux ont cherché à équilibrer leurs budgets en procédant à des coupes sauvages dans l’éducation publique et autres programmes sociaux vitaux, alors même que les politiciens des deux grands partis du monde des affaires ont accordé des réductions d’impôts de plusieurs milliards de dollars à des grandes sociétés comme Boeing et Amazon.

    Loin de s’opposer à ces attaques, la Fédération américaine des enseignants (American Federation of Teachers – AFT) et l’Association nationale de l’éducation (National Education Association – NEA) se sont associées au programme de « réforme scolaire » soutenu par les entreprises et promu par les démocrates et les républicains.

    En février dernier, les enseignants de Virginie-Occidentale se sont révoltés en menant une grève de 9 jours en défiance de leurs propres syndicats et des menaces de lois de retour au travail avec représailles de la part du gouverneur milliardaire Jim Justice et de l’Assemblée législative de l’État. Le mouvement a vite été suivi de grèves à l’échelle de l’État en Oklahoma et en Arizona. Ces luttes ont reçu un soutien massif de la population, mais dans chaque État, elles se sont heurtées à une conspiration entre les syndicats et le Parti démocrate pour isoler et démobiliser les enseignants. Finalement, les syndicats ont fait accepter des ententes qui n’ont rien fait pour remédier au sous-financement chronique de l’éducation et à la détérioration du niveau de vie et des conditions de travail des enseignants qui se poursuivent depuis des décennies.

    Les enseignants de l’Arizona ont pour leur part reçu l’ordre de retourner au travail par l’Arizona Educators United alors qu’aucune de leurs demandes n’a été satisfaite. Les enseignants de la Virginie-Occidentale ont commencé cette année scolaire sans aucun signe que ce soit du « correctif » aux pensions promis par leur syndicat. En Oklahoma, 20 % des districts sont passés à une semaine scolaire de quatre jours pour réduire les coûts.

    La principale préoccupation des syndicats est d’empêcher que les luttes de chaque État ne se transforment en une lutte commune à l’échelle du pays contre les partis démocrate et républicain et les puissants intérêts corporatifs et financiers qu’ils défendent.

  • Dans la lutte actuelle, les syndicats de l’État de Washington s’efforcent de confiner les enseignants à leur district scolaire et de bloquer toute grève à l’échelle de l’État. La Washington Education Association a déjà accepté des contrats pour 40 sections locales, les séparant du coup des 200 autres toujours en négociation.

    Les enseignants de Seattle doivent voter pour la grève. Mais l’expérience a montré que les syndicats ne sont plus des organisations ouvrières, mais bien des outils des grandes entreprises et du gouvernement, et qu’ils ne feront que trahir les enseignants. En 2015, la Seattle Education Association (SEA) a trahi toute une semaine de grève. Plus tôt cette année, les Teamsters ont également trahi la grève des 400 chauffeurs d’autobus scolaires de Seattle contre le géant des transports First Student.

    Les enseignants de l’État de Washington doivent prendre en main la conduite de leur lutte. Le Socialist Equality Party (Parti de l’égalité socialiste) et le Bulletin des enseignants du World Socialist Web Site (World Socialist Web Site Teacher Newsletter) lancent aux enseignants les mots d’ordre suivants :

    Élisez des comités de la base et des comités de quartier ! Les enseignants, les travailleurs du milieu scolaire, les parents et les élèves doivent former des comités de la base dans chaque école et chaque communauté afin de mobiliser le plus grand soutien possible pour mener une grève à l’échelle de l’État. Ces comités doivent faire valoir leurs propres revendications, exiger une augmentation générale de 30 % des salaires et le financement intégral des soins de santé et des prestations de retraite pour tous les travailleurs du milieu scolaire, la réduction immédiate de la taille des classes et l’élimination de toutes les compressions budgétaires.

    Plutôt que de faire des appels infructueux à des politiciens contrôlés par le monde des affaires, ces comités doivent faire appel à toutes les sections de la classe ouvrière – employés du secteur public, travailleurs d’usines et d’entrepôt, employés des soins de santé et du secteur technologique, employés de bureau, travailleurs d’Amazon et d’UPS – pour s’unir dans une lutte commune pour des niveaux de vie décents et pour étendre considérablement les services publics.

  • Teachers across Washington state continue to walk out, demanding restoration of educational funding and adequate salaries. Contracts for all school workers have been reopened as a result of a legislative funding package and a state Supreme Court decision known as McCleary.

    The suit was first filed in 2007 by families alleging the state failed to meet its constitutional obligation to provide adequate education for its children. In 2014, the state was held in contempt and fined $100,000 a day, but money from the state legislature—still woefully inadequate—has only just been released. Teachers, justifiably, feel they deserve substantial increases to make up for years of stagnant wages.

  • Avec la grève des 3000 enseignants d’Oakland en Californie qui en est à sa cinquième journée, l’Oakland Education Association (OEA) et la California Teachers Association (CTA) font tout en leur pouvoir avec les démocrates de l’État pour mettre fin à la grève dès que possible, et avec des conditions entièrement acceptables pour les intérêts financiers qui dictent le financement des écoles.

    Alors que les syndicats collaborent avec le surintendant de l’instruction publique de l’État Tony Thurmond pour parvenir à un accord avec les responsables du district, le conseil scolaire refuse catégoriquement d’accorder toute augmentation de salaire qui irait au-delà du taux d’inflation.

    Tout comme lors des grèves récentes des enseignants à Los Angeles, à Denver, au Colorado et en Virginie-Occidentale, les enseignants ont l’appui de la population non seulement pour obtenir de meilleurs salaires, mais aussi pour contrecarrer l’assaut national contre l’éducation publique. Dans un certain nombre d’écoles parmi les plus grandes, les enseignants en grève ont organisé des piquets de grève mobiles pour aller renforcer ceux des enseignants où des briseurs de grève sont employés.

    Les travailleurs d’AC Transit ont refusé de traverser les lignes de piquetage et huit trajets d’autobus ont été fermés. Bien que le Service Employees International Union (SEIU) et l’American Federation of State, County and Municipal Employees (AFSCME) n’aient pas appelé leurs membres à se joindre au mouvement, des employés de bureau, des concierges et d’autres travailleurs rejoignent néanmoins les lignes de piquetage tous les jours.

    Lundi, les deux syndicats ont annoncé qu’ils ne protégeraient plus ces travailleurs contre les représailles et que ceux-ci devraient retourner au travail, ordonnant du coup à leurs membres de traverser les lignes de piquetage des enseignants.

    L’OEA demande une augmentation salariale de 12 p. 100 répartie sur trois ans, ce qui correspond à peine à l’inflation, ainsi qu’une légère réduction de la taille des classes. En même temps, elle rejette toute lutte contre les demandes de la commission scolaire de payer quelque augmentation que ce soit par la réduction du financement et des services éducatifs. Le conseil, qui offre au personnel enseignant une augmentation salariale de 7 p. 100 sur quatre ans et une prime ponctuelle de 1,5 p. 100, a déclaré qu’il cherchait à réduire ses dépenses de 60 millions de dollars au cours des deux prochaines années et à fermer un tiers des écoles du district.

    Chris Learned, l’administrateur chargé de la surveillance financière du district scolaire, a clairement indiqué qu’il n’autoriserait rien allant au-delà de l’offre du district. Learned a été nommé fiduciaire chargé de superviser les finances du district lorsque le Oakland Unified School District (OUSD) a été placé sous le contrôle direct de l’État en échange d’un plan de sauvetage par suite de son sous-financement chronique. Bien que le district n’est plus sous séquestre, Learned agit en véritable dictateur des banques et a le pouvoir d’opposer son veto à toute mesure qu’il juge susceptible de « mettre le district en détresse financière ».

    Learned a publié une déclaration écrite dimanche : « Sous mon autorité en tant qu’administrateur chargé de la Division de la supervision financière de l’OUSD, je suspendrai et/ou résilierai tout accord qui mettrait le district en détresse financière... Or, une augmentation salariale de 12 % ferait exactement cela. Ce que le district a sur la table, c’est ce qu’il peut se permettre. »

  • Dimanche soir, le syndicat d’enseignants de l’Oakland Education Association (OEA) a mis fin à la grève de 7 jours organisée par 3000 enseignants après avoir affirmé que l’accord au rabais conclu avec l’académie scolaire avait été ratifié. L’annonce a eu lieu après une assemblée générale des membres dans l’après-midi au cours de laquelle le comité de négociation du syndicat a été hué à plusieurs reprises et où des centaines d’enseignants ont dénoncé l’accord, qui inclut une réduction de fait des salaires réels, et n’aborde pas le problème des classes surchargées ou du manque chronique de personnel, en particulier d’infirmières. L’effet le plus condamnable de l’accord est le feu vert accordé à l’académie et aux partisans de la privatisation des écoles pour imposer d’importantes compressions budgétaires, fermer un tiers des écoles de l’académie scolaire et développer des écoles privées à but lucratif.

    L’OEA a affirmé que les enseignants avaient ratifié l’accord par une marge de 58 à 42 pour cent et que 70 pour cent des membres avaient voté. Le résultat a provoqué une profonde méfiance de la part des enseignants en raison de la manière sournoise et antidémocratique dont l’OEA dépouillait les bulletins de vote. Au cours de la réunion, la commission électorale a soudainement annoncé que le syndicat n’avait pas réservé les lieux pour un temps adéquat pour pouvoir compter les bulletins de vote devant les membres. Au lieu de cela, ils ont dit qu’ils emmenaient les bulletins de vote au siège de l’OEA, où ils seraient décomptés dans une salle interdite à la présence des enseignants.

    Même si le décompte douteux du syndicat est accepté, l’abstention de 30 pour cent des enseignants signifie que moins de la moitié des enseignants en grève ont voté pour ce que les responsables syndicaux ont appelé une « victoire historique ». Les enseignants qui subissaient une pression économique au bout de sept jours de piquets de grève sans aucune indemnité syndicale, ont voté à contrecœur pour l’accord car ils savaient que le syndicat n’avait l’intention de revenir avec une meilleure offre.

    Le président de l’OEA, Keith Brown, le vice-président, Ismael Armendariz, et l’équipe de négociation ont répété à maintes reprises aux enseignants réunis qu’ils devraient voter l’acceptation car il n’y avait pas d’argent disponible pour faire mieux et que l’OEA avait fait une bonne affaire vue les circonstances.

    Le syndicat a fait passer l’accord en force juste à temps pour que l’académie scolaire puisse se réunir lundi matin pour procéder à des coupes budgétaires de 30 millions de dollars et mettre en œuvre la loi AB1840, qui placera l’administrateur financier, Chris Learned, sous l’autorité du rectorat du comté d’Alameda, Karen Monroe. Learned aura le pouvoir d’opposer son veto à toute mesure d’un conseil d’administration scolaire qui serait considérée comme irresponsable sur le plan financier, y compris l’augmentation de salaire prévu dans le nouvel accord.

  • Des dizaines de milliers d’enseignants de l’Ontario participeront à des grèves régionales d’une journée cette semaine pour s’opposer à l’attaque du gouvernement provincial conservateur contre l’éducation publique.

    Pourtant, les quatre syndicats d’enseignants font tout pour maintenir la division des enseignants. Chacun poursuit des négociations distinctes avec le gouvernement et une stratégie de négociation distincte, tout en prétendant que les enseignants peuvent éviter un affrontement frontal avec le gouvernement de droite de l’Ontario, dirigé par Doug Ford, en limitant les mesures de grève aux campagnes de grève du zèle et aux débrayages rotatifs.

    La Fédération des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario (FEEO), qui compte 81.000 membres, a demandé des débrayages régionaux contre différents conseils scolaires pour chaque jour de la semaine. Les grèves d’une journée débutaient lundi par des débrayages au Toronto District School Board, le plus important de la province, et au York Region District School Board, qui dessert neuf municipalités au nord de la région métropolitaine de Toronto et qui est le troisième plus important district scolaire de la province.

    Mardi, les 45.000 membres de l’Ontario English Catholic Teachers’ Association (OECTA) sont censés débrayer.

    Mercredi, les enseignants du secondaire affiliés à la Fédération des enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (FEESO) feront la grève pour la journée dans neuf conseils scolaires, dont le Toronto District School Board. La FEESO a tenu une journée de grève à l’échelle de la province le 4 décembre et depuis, elle tient une journée de débrayage régional par semaine.

    L’Association des enseignants franco-ontariens, qui représente le personnel enseignant des douze conseils scolaires de langue française de la province, a lancé une campagne de grève du zèle jeudi dernier, mais n’a pas de plan de grève pour l’instant.

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