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Appel des gilets jaunes de Commercy
lundi 3 décembre 2018
APPEL DES GILETS JAUNES DE COMMERCY À DES ASSEMBLÉES POPULAIRES PARTOUT
REFUSONS LA RÉCUPÉRATION ! VIVE LA DÉMOCRATIE DIRECTE ! PAS BESOIN DE "REPRÉSENTANTS" RÉGIONAUX !
Depuis près de deux semaines le mouvement des gilets jaunes a mis des centaines de milliers de personnes dans les rues partout en France, souvent pour la première fois. Le prix du carburant a été la goutte de gasoil qui a mis le feu à la plaine. La souffrance, le ras-le-bol, et l’injustice n’ont jamais été aussi répandus. Maintenant, partout dans le pays, des centaines de groupes locaux s’organisent entre eux, avec des manières de faire différentes à chaque fois.
Ici à Commercy, en Meuse, nous fonctionnons depuis le début avec des assemblées populaires quotidiennes, où chaque personne participe à égalité. Nous avons organisé des blocages de la ville, des stations services, et des barrages filtrants. Dans la foulée nous avons construit une cabane sur la place centrale. Nous nous y retrouvons tous les jours pour nous organiser, décider des prochaines actions, dialoguer avec les gens, et accueillir celles et ceux qui rejoignent le mouvement. Nous organisons aussi des « soupes solidaires » pour vivre des beaux moments ensemble et apprendre à nous connaître. En toute égalité.
Mais voilà que le gouvernement, et certaines franges du mouvement, nous proposent de nommer des représentants par région ! C’est à dire quelques personnes qui deviendraient les seuls « interlocuteurs » des pouvoirs publics et résumeraient notre diversité.
Mais nous ne voulons pas de « représentants » qui finiraient forcément par parler à notre place !
À quoi bon ? À Commercy une délégation ponctuelle a rencontré le sous-préfet, dans les grandes villes d’autres ont rencontré directement le Préfet : ceux ci-font DÉJÀ remonter notre colère et nos revendications. Ils savent DÉJÀ qu’on est déterminés à en finir avec ce président haï, ce gouvernement détestable, et le système pourri qu’ils incarnent !
Et c’est bien ça qui fait peur au gouvernement ! Car il sait que si il commence à céder sur les taxes et sur les carburants, il devra aussi reculer sur les retraites, les chômeurs, le statut des fonctionnaires, et tout le reste ! Il sait aussi TRÈS BIEN qu’il risque d’intensifier UN MOUVEMENT GÉNÉRALISÉ CONTRE LE SYSTÈME !
Ce n’est pas pour mieux comprendre notre colère et nos revendications que le gouvernement veut des « représentants » : c’est pour nous encadrer et nous enterrer ! Comme avec les directions syndicales, il cherche des intermédiaires, des gens avec qui il pourrait négocier. Sur qui il pourra mettre la pression pour apaiser l’éruption. Des gens qu’il pourra ensuite récupérer et pousser à diviser le mouvement pour l’enterrer.
Mais c’est sans compter sur la force et l’intelligence de notre mouvement. C’est sans compter qu’on est bien en train de réfléchir, de s’organiser, de faire évoluer nos actions qui leur foutent tellement la trouille et d’amplifier le mouvement !
Et puis surtout, c’est sans compter qu’il y a une chose très importante, que partout le mouvement des gilets jaunes réclame sous diverses formes, bien au-delà du pouvoir d’achat ! Cette chose, c’est le pouvoir au peuple, par le peuple, pour le peuple. C’est un système nouveau où « ceux qui ne sont rien » comme ils disent avec mépris, reprennent le pouvoir sur tous ceux qui se gavent, sur les dirigeants et sur les puissances de l’argent. C’est l’égalité. C’est la justice. C’est la liberté. Voilà ce que nous voulons ! Et ça part de la base !
Si on nomme des « représentants » et des « porte-paroles », ça finira par nous rendre passifs. Pire : on aura vite fait de reproduire le système et fonctionner de haut en bas comme les crapules qui nous dirigent. Ces soi-disant « représentants du peuple » qui s’en mettent plein des poches, qui font des lois qui nous pourrissent la vie et qui servent les intérêts des ultra-riches !
Ne mettons pas le doigt dans l’engrenage de la représentation et de la récupération. Ce n’est pas le moment de confier notre parole à une petite poignée, même s’ils semblent honnêtes. Qu’ils nous écoutent tous ou qu’ils n’écoutent personne !
Depuis Commercy, nous appelons donc à créer partout en France des comités populaires, qui fonctionnent en assemblées générales régulières. Des endroits où la parole se libère, où on ose s’exprimer, s’entraîner, s’entraider. Si délégués il doit y avoir, c’est au niveau de chaque comité populaire local de gilets jaunes, au plus près de la parole du peuple. Avec des mandats impératifs, révocables, et tournants. Avec de la transparence. Avec de la confiance.
Nous appelons aussi à ce que les centaines de groupes de gilets jaunes se dotent d’une cabane comme à Commercy, ou d’une « maison du peuple » comme à Saint-Nazaire, bref, d’un lieu de ralliement et d’organisation ! Et qu’ils se coordonnent entre eux, au niveau local et départemental, en toute égalité !
C’est comme ça qu’on va gagner, parce que ça, là haut, ils n’ont pas l’habitude de le gérer ! Et ça leur fait très peur.
Nous ne nous laisserons pas diriger. Nous ne nous laisserons pas diviser et récupérer.
Non aux représentants et aux porte-paroles autoproclamés ! Reprenons le pouvoir sur nos vies ! Vive les gilets jaunes dans leur diversité !
VIVE LE POUVOIR AU PEUPLE, PAR LE PEUPLE, POUR LE PEUPLE !
Si vous vous retrouvez dans les bases de cet appel chez vous, dans votre groupe local de gilets jaunes, ou autre, contactez-nous sur giletsjaunescommercy@gmail.com et coordonnons-nous sur la base d’assemblées populaires et égalitaires !
Messages
1. Appel des gilets jaunes de Commercy, 5 décembre 2018, 06:42
Déclaration des Gilets Jaunes de Poitiers après les affrontements
Que c’est il passé samedi 1 décembre à Poitiers ?
La manifestation des Gilet jaunes a dégénéré, les casseurs sont la , nous ne cautionnons pas la violence…Le quatrième pouvoir ( la presse ) c’est engouffré dans l’agitation des passions pauvres, manipule l’opinion, et nous bassine depuis samedi en le mettant à toutes les sauces, créant un climat encore plus anxiogène, si c’était possible, que celui dans lequel nous évoluons.
Que c’est il passé samedi 1 décembre, comment en sommes nous arrivé la ? c’est vrai , quand on regarde la page et les avis, ça à l air plutôt de dire que nous ne sommes pas mal organisé , pacifiste et bonne ambiance jusqu’à ce fameux jour d’escalade de la violence.
D’ailleurs qui sont les Gilets Jaunes, c’est nous , c est la société civile, des gens qui ne veulent qu’avoir droit au respect, à la dignité, à vivre , remplir son frigo, assurer un avenir à ses enfants.
Des personnes toutes générations et milieux sociale confondues, qui dans l’ensemble, ont joué le jeux de la société, ont essayé de suivre toutes ces règles, ils ont voté pour défendre la démocratie afin de mieux la voir disparaître, ils ont payé leur impôts pour la recherche développement des anciens services publics et autoroutes pour les voir bradés sans avoir de retour, ils ont combattu pour leurs droits pour que la lutte soit trahi pendant les congés payés, ils ont essayé de s’insérer dans une société qui fonctionne par la compétition et l’exclusion.
Cette société , ces gens qui sont la mémoire de ce pays, que la misère, la colère mais surtout le désespoir, on mis sur le chemin de la révolte, qui croient plus au pouvoir et institutions de notre société.
Le gouvernement nous asservi, la justice nous opprime, les forces de l’ordre les protègent, la presse nous salit, les syndicats nous trahissent. Tout les pans de cette société sont malades, pervertis et passent leur temps à nous propagander sur leur nécessité , utilité, le besoin d’être soumis au règles pour être « protéger »
On ne peux parler et comprendre samedi 1 décembre sans le rattacher à ce que les Gilets Jaunes ont vécu durant leur mobilisation, le rapport avec les forces de l’ordre ( oui, on ne dis plus gardien de la paix ) et bien sur les ordres absurdes de la préfète et du premier OPJ de la ville…
Notre mobilisation spontanée, partant du peuple, pour le peuple a enfin commencer le 17 novembre, au départ ce n’était qu’une taxe de trop , la goutte d’eau, le trop plein.
Toute générations , catégories sociales , origines confondues, nous nous sommes retrouvés et nous nous sommes parlés au-delà de toutes nos différences et clivages, à la fin de la première manifestation, spontanément le rond point du Mac Do de Poitiers Sud est devenu le symbole de cette réunification du peuple, nous nous sommes installés.
La première semaine, les policiers nous ont assuré de leur mission , qu’ils étaient la juste pour nous protéger et assurer la sécurité des passants. Avions nous besoin d’eux, fallait il faire une différence entre les gilets jaunes et les autres ?
La plupart des gens avertis de notre mobilisation sur Poitiers Sud passaient avec des gilets jaunes sur leur tableau de bord et nous rendait sourd par les klaxons de soutient toute la journée.
Gentiment ,la police a profité de chaque incident, de la difficulté de vivre ensemble pour des groupes si différents qui ne c’étaient pas rencontré depuis des décennies, pour nous inviter à lever le camp avec leur aide, nous assurer du soutien de la préfète ainsi que des service de la voirie, cette stratégie a fini par payer.
Première évacuation du camp, décision prise par quelques gilets jaunes en coopération avec la police vécu comme une véritable trahison, bien sur au moment ou la mobilisation est la plus faible.
Mais nous sommes revenus, petit a petit, la motivation, la mobilisation envahi l’axe sud, une cabane sort de terre pour nous aider à affronter l hiver, un point solidarité restauration et un point info , ça commence à se structurer, la bonne humeur , l espoir revient, une famille est en train de se créer constante, solidaire, déterminée.
La cabane est détruite le 27 novembre, par ordre de la préfète, sans raison, les bidons pour nous chauffer disparus, le camp nettoyé, par la voirie à 8h30 du matin avec 30 policiers en robocop face à 4 gilets jaunes...encore une fois , la police et le pouvoir profite de la mobilisation moins forte dans une véritable démonstration de force.
10 jours de mouvement pacifiste, d informations, de rencontres dégagés par une démonstration de la puissance de l’état sur le peuple, sentiment d’impuissance, incompréhension, colère, indignation parcours les Gilets Jaunes.
Ces Gilets Jaunes pour la majorité qui ont toujours respecté les règles, l’autorité découvre un autre visage des forces de l’ordre, de cette république représentative, qui n’a que l’air de la démocratie mais pas la chanson…
La police nous protège ( enfin le gouverne-ment) mais qui nous protège, le peuple de la police ?
Force doit rester à la loi, mais quand elle est injuste, la force résiste à la loi, c’est inévitable.
Malgré tout, le mouvement se ressaisi, il n’abandonne pas , il reconstruit une cabane pour le soutien, point de rencontre et restauration, il fait monter la mobilisation en puissance pour préparer la manifestation du samedi 1 décembre, ambulancier motos, piétons, une jonction a Chasseneuil pour rencontrer les autres villes en souffrance.
Un rencontre réussie, un départ insouciant pour aller à la rencontre des autres pour échanger sur nos actions et les coordonner, nous avions oublié qu’il ne fallait pas baisser la garde.
Très peu de temps après notre départ, un déferlement de gendarmerie mobile, face a 40 gilets jaunes, viens déloger et occuper le rond point Poitiers sud de la banette , vécu comme une véritable provocation.
Nous tenons a dire bravo, force et honneur, à ceux qui sont restés déterminés face à ce déploiement démesuré en sous nombre attendant les renforts dans le calme rempli d’incompréhension.
Devant la détermination des manifestants pacifiques à ne pas bouger, la gendarmerie mobile est resté en position, a donc fait le contraire de ce pourquoi elle était venu, elle a bloqué le rond point pendant plus de 4 h , jusqu’à l’arrivé de ceux qui étaient parti rejoindre le rond point de Chasseneuil.
Qui donne les ordres , quel était l’intérêt d un tel déploiement sans aucune raison ? Il n’y avait pas de trouble de l’ordre public, les avis sur la page de cette journée tous positif et pacifistes, une belle démonstration d’abus d’autorité et de pouvoir…
Dès que nous avons eu l information , juste arrivé sur le point de rencontre , nous avons fait passer le message et sommes retournés tout de suite les rejoindre.
Au départ nous avons cru à une hallucination, 7 ou 9 cars de la gendarmerie mobile, robocopé , boucliers, une ligne de défense sur tout le rond point de la banette. Quand nous leur avons demandé pourquoi ( alors qu il bloquais déjà le rond point depuis plus de trois heures ) , on nous a répondu que c’était pour dégager le rond point… et nous parquer, repousser jusqu a celui du mac do.
Après l’arrivée de la manifestation ,revenue du rond point de Chasseneuil, la gendarmerie mobile a commencé à avancer pour chercher le contact…
Nous n’avons pas répondu à leur provocation , nous avons glissé sur leur ligne de boucliers et nous les avons encerclés. Ils ont fini par bloquer tout le rond point et le face à face pacifiste a duré encore une bonne heure , une bonne heure d’appréhension où l’incompréhension et la tension se sont mêlées.
Face à notre détermination et refus de contact avec leurs boucliers , la gendarmerie mobile qui avait bloqué 4 heures le rond point qu elle était venue libérer ,a finit par se replier sous les cris « la police avec nous, déposez vos casques… »
Un sentiment de fierté, de victoire, de dignité, de cohésion et communion a parcouru les Gilets Jaunes, tout le monde se souviendra de ce moment la, uni dans la diversité.
Alors , que c’est il passé samedi soir ? Comment la violence c’est elle invité à Poitiers ?
Malheureusement, vu le déroulé des semaines précédentes, l’action combinée, les provocations , les destructions de la police, de la gendarmerie, de la préfète, le mépris, le silence de nos élus , dirigeants, le rôle des media, ça paraissait inévitable.la responsabilité n’est pas à attribuer par facilité à un bouc émissaire, un ennemi désigné : le casseur…
La responsabilité est collective, elle concerne tout les acteurs et tout les pans de notre société malade qui refuse le dialogue et la guérison.
Le pouvoir utilisant les forces de l’ordre pour maintenir le peuple à sa place n’a pas trouvé une occasion légitime de faire usage de la force, alors il est venu la chercher.
Au rond point de la banette ce soir la, c’était une célébration de la victoire pacifique face à une gendarmerie mobile sur-équipée obéissant à des ordres dont nous avons eu du mal à comprendre le sens, le but et l’utilité.
Des feux de joie sur le rond point, une réappropriation de la fierté et du territoire, des policiers en civils s’insérant dans la foule en gilets jaunes comme une ultime provocation, découverts, ils se sont mis a courir poursuivit par des manifestants pour se planquer derrière un impressionnant déploiement des forces de l’ordre, il y a eu contact avec les boucliers, pas de sommations des forces de l’ordre, et ils ont enfin trouvé un prétexte pour charger.
Les manifestants ont refusé de se laisser soumettre, ils se sont défendus.
Ce qui a donné aux forces de l’ordre , une fois le chaos créé, l’occasion de détruire, encore une fois, les structures que nous avions construites pour bien nous rappeler qui commande…
Suite à ces événements, la presse, manipulatrice et créatrice d’opinion publique, en a fait ses choux gras toute le week-end, lundi encore en Kiosque on parlait des casseurs pour diviser la population et le mouvement des Gilets Jaunes.
Nous avons fait l’erreur de répondre a France bleu Poitou lundi 3 décembre , soit disant pour une main tendu aux politiques… Une manipulation éhontée pour dénoncer les casseurs, condamner la violence sans parler de tout les autres acteurs qui ne se privent pas et qui sont autant responsable des événements.
Comment peut on dire qu’une émission de radio peut donner l’opportunité de renouer le dialogue avec nos élus, si le montage de celle ci se structurait avec une parole d’élu, une parole de gilets jaunes , une information sur les violences et tout ça en boucle.
Alors à Poitiers, il n y a pas eu de casseurs et nous le disons , il y a eu des manifestants qui se sont défendus contre une provocation, un abus de pouvoir et d’autorité de trop et il y a eu de la casse…
Maintenant que la boite de pandore est ouverte, il est temps que tous, prenions nos responsabilités.
Soit nous décidons d’avancer, sortir de la peur et des prophéties auto réalisatrices, préjugés et a priori comme nous le faisons depuis le début du mouvement sur les point de rassemblements, rencontres, actions.
Que les pouvoirs déficients, dépassés, obsolètes comprennent qu’ils sont utilisés comme des globules blancs d’un organisme malade qui refuse la guérison. Que le contrat social mécontente le plus grand nombre et qu’il serait temps d’en prendre note.
Soit nous nous enfonçons dans la méfiance, la confrontation, le mépris les uns des autres, la rigidité mais ils ne faudra pas être étonné, et ne pas pointer du doigt un responsable unique, car nous en seront tous les acteurs.
2. Appel des gilets jaunes de Commercy, 29 décembre 2018, 06:52
Les « gilets jaunes » de Commercy ont tenu leur 2e assemblée populaire.
Cette assemblée organisée par les travailleurs contre toute la classe politique et tous les appareils syndicaux est une expérience d’une importance capitale pour les travailleurs du monde entier. Elle indique comment les travailleurs et des forces populaires qui leur sont alliées peuvent prendre en main leurs propres luttes. Si de pareilles assemblées se généralisaient dans la France et l’Europe, en présence d’une avant-garde luttant pour une perspective révolutionnaire, elles pourraient servir à terme d’organes ouvriers auxquels transférer le pouvoir.
Loin de l’image de « gilets jaunes » ignorants et casseurs véhiculée par les médias, l’assemblée a organisé trois heures de discussion politique intense sur deux sujets : l’analyse des annonces de Macron, et la perspective pour un transfert du pouvoir au peuple.
La réunion a d’abord visionné une vidéo qui démontait la promesse de Macron d’augmenter les revenus des smicards. Vu que cette mesure est temporaire, réalisée via l’augmentation de la prime d’activité, et financée par la dette et la baisse des dépenses sur les services publics, elle n’apporte pas satisfaction. En même temps, Macron élimine toujours l’ISF et accorde des dizaines de milliards aux entreprises via le CICE. Cette analyse a recueilli un large soutien.
Il s’est ensuivi une discussion initiale de problèmes posés au stade actuel du mouvement, tels la décision d’aller ou non à Paris manifester, et d’envoyer ou non des « cahiers de doléances » à l’État. Les « gilets jaunes » ont aussi critiqué la casse par Macron des droits proclamés par la constitution de 1946, après la Libération. A travers la proposition d’un « Référendum d’Initiative Citoyenne » (RIC), ils ont revendiqué le droit d’imposer et d’abroger des lois, de destituer des responsables et de modifier la constitution indépendamment de l’Assemblée nationale.
Une proposition d’un syndicaliste solidaire du mouvement de pénaliser par des taxes des importations venues de loin a recueilli des critiques de ceux qui faisaient remarquer que vu les coûts, on ne peut pas simplement « acheter français ».
Ensuite la discussion a abordé le thème du transfert du pouvoir au peuple. Un animateur a soulevé divers exemples de gouvernements régionaux, tels que la Commune de Paris en 1871 ; la région du Chiapas au Mexique ; et le territoire kurde en Syrie, transformé en « Rojava » (Kurdistan occidental) autonome à l’aune de la guerre menée par l’OTAN pour écraser le régime syrien. D’autres ont cité des exemples tels que la résistance dans le Limousin pendant l’Occupation nazie.
Ceci a soulevé l’objection qu’il serait difficile de fonder une prise du pouvoir en France, où l’État joue un rôle central dans le financement des services publics, sur des exemples de luttes où des guérilleros tentent d’exister plus ou moins indépendamment de l’appareil d’État.