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Révolte en Hongrie

mercredi 19 décembre 2018

Révolte en Hongrie

Les Hongrois sont descendus en masse dans la rue à Budapest pour crier leur colère depuis quatre jours déjà. Ils étaient au moins quinze mille dans la capitale ! Leur courroux a été déclenché par la politique sociale de Viktor Orban, le Premier ministre ultranationaliste et fasciste. Ils dénoncent sa dernière réforme qui donne le droit aux employeurs de demander à leurs salariés jusqu’à 400 heures supplémentaires chaque année. L’équivalent de deux mois de travail en plus qui pourront leur être payés que trois ans plus tard. L’opposition dénonce de l’esclavage.

Les milliers de manifestants dénoncent également la main mise de l’Etat sur les médias et l’adoption la semaine dernière d’une loi prévoyant la création de nouveaux tribunaux administratifs compétents pour des questions sensibles telles que la loi électorale, les manifestations et la corruption, qui seront placés sous la tutelle du gouvernement.

Présentée par le Premier ministre national conservateur Viktor Orban comme un moyen de permettre aux salariés d’augmenter leurs revenus tout en répondant au besoin de main-d’œuvre dans l’industrie automobile, cette loi est qualifiée de « droit à l’esclavage » par l’opposition.

L’adoption de ce texte, couplée à celle d’une loi créant des cours de justice administrative chargées de traiter de dossiers sensibles comme les appels d’offres publics ou les contentieux électoraux, suscite depuis mercredi des échauffourées inédites depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban en 2010.

C’est à nouveau une mobilisation appelée spontanément, par les réseaux sociaux, même si elle est soutenue à la fois par la gauche et l’extrême droite…

Au cœur de la contestation, la loi qui porte à 400 le nombre d’heures supplémentaires que l’employeur peut demander à ses employés, payables trois ans plus tard. Un volume exhorbitant pour les manifestants qui dénoncent une loi « esclavagiste ». Outre son abrogation, l’opposition fustige une autre loi votée le même jour. Un texte qui acte la création d’un nouveau tribunal sous le contrôle du ministère de la justice. Ses juges sont nommés par le ministre lui-même au mépris du principe de séparation des pouvoirs, et disposent de compétences élargies qui vont des appels d’offres publics aux contentieux électoraux.

Sur la place Kossuth, devant le parlement, les orateurs ont réclamé hier davantage de démocratie. Parmi les revendications, l’abolition de la « loi esclavagiste », mais aussi une justice et des médias indépendants. Lundi matin, deux députés de l’opposition, Akos Hadhazy et Bernadett Szél, ont été expulsés de la télévision publique MTVA alors qu’ils voulaient diffuser un communiqué. La chaîne publique est accusée d’être un organe de propagande de Viktor Orbán. « Ceci n’est pas une télévision privée du Fidesz (le parti national conservateur du premier ministre), mais la télévision du peuple hongrois, financée par ses impôts », ont martelé les deux députés sur les réseaux sociaux.

Les travailleurs dénoncent et conspuent dans la rue un texte de loi « esclavagiste » qui laisse tout pouvoir aux patrons.

Messages

  • Des milliers de manifestants ont défilé samedi à Budapest contre la nouvelle loi promulguée en décembre, et plus largement contre la politique du gouvernement nationaliste d’extrême droite de Viktor Orban. La manifestation visait à dénoncer en particulier la nouvelle loi qualifiée d’« esclavagiste » – les chefs d’entreprise peuvent exiger de leurs employés jusqu’à 400 heures supplémentaires par an, soit l’équivalent de deux mois de travail, payables trois ans plus tard. Cette réforme du droit du travail est à l’origine d’une série de défilés pacifiques depuis la mi-décembre. Mais au-delà de la réforme du droit du travail, c’est au gouvernement de Viktor Orban lui-même que ces manifestants s’opposent. « Balayons ce régime », pouvait-on lire notamment sur une banderole. Leur mouvement de contestation, déclenché en décembre par l’adoption d’une loi assouplissant le droit du travail, gagne des fiefs de la majorité. Dans la deuxième ville du pays, Debrecen, située à 225 kilomètres à l’est de Budapest, la capitale, ils étaient plusieurs centaines, samedi 5 janvier, à s’être rassemblés devant l’hôtel de ville, répondant à l’appel des syndicats, de mouvements de la société civile ainsi qu’aux partis d’opposition.

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