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Luttes ouvrières au Bangladesh

dimanche 20 juin 2010

Bangladesh : violents heurts lors d’une manifestation des ouvriers du textile

Des milliers d’ouvriers du textile bangladais en grève pour obtenir des augmentations ont jeté des pierres et se sont accrochés avec la police samedi dans une zone industrielle proche de Dacca, la capitale du pays. Un manifestant a fait état d’une centaine de blessés.

Les forces de l’ordre ont tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser la foule à Ashulia, selon un responsable local de la police, Sirajul Islam. Une cinquantaine d’usine du secteur sont fermées de peur d’attaques, a affirmé un responsable de l’Association des entrepreneurs et exportateurs de l’habillement du Bangladesh ayant requis l’anonymat.

Un manifestant, Abdus Salam, a déclaré que les affrontements avaient fait au moins une centaine de blessés, dont beaucoup avaient été emmenés à l’hôpital. Un autre responsable policier a parlé d’une quarantaine d’officiers blessés.

D’après Abdus Salam, les ouvriers demandent le relèvement du salaire minimum à 5.000 takas (58 euros/73 dollars) par mois, sachant que le salaire moyen actuel tourne autour de 2.000 takas (23 euros/29 dollars).

L’industrie textile emploie deux millions de personnes au Bangladesh.
Le Bangladesh exporte pour environ 12 milliards de dollars (9,7 milliards d’euros) d’habillement par an, les Etats-Unis et l’Europe étant ses principaux clients.
Les manifestations souvent émaillées de violences patronales et gouvernementales pour refuser les revendications de hausses de salaire qui s’y multiplient depuis quelques mois.

Messages

  • Près de 50 000 ouvriers ont saccagé plusieurs usines dans la zone industrielle d’Ashulia, au nord de la capitale Dacca, et bloqué des routes, a indiqué le chef local de la police, Sirajul Islam. "Ils ont vandalisé des usines et endommagé des véhicules avant de jeter des pierres sur les policiers. Nous avons tiré des balles en caoutchouc et utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau pour les disperser", a-t-il indiqué, précisant que 40 policiers avaient été blessés.

    Selon Mohsherafa Mishu, du Syndicat des ouvriers du textile, plus d’une centaine d’ouvriers ont été blessés.

  • Des dizaines de travailleurs ont été arrêtés au Bangladesh, simplement pour avoir fait grève...

    À Ashulia, une banlieue de Dacca où se concentre la production de vêtements, des bureaux syndicaux ont été envahis, vandalisés et fermés de force, les dossiers d’affiliation brûlés et le mobilier saisi. Plus de 1600 travailleurs ont été licenciés et la police a engagé des poursuites judiciaires contre 600 travailleurs et dirigeants syndicaux.

    Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « Le Bangladesh affiche un piètre bilan en matière d’abus et de violations des droits fondamentaux des travailleurs et cette dernière vague de répression contre des travailleurs de l’habillement pauvres qui revendiquent simplement un salaire qui leur suffise, à eux-mêmes et à leurs familles, pour vivre est une ignominie.

    La position antisyndicale maintenue de longue date par le gouvernement condamne les travailleurs à vivre au jour le jour et les prive des moyens de revendication de conditions de travail sûres. Nous demandons que ces travailleurs soient relâchés et que le gouvernement honore ses obligations de respecter les droits fondamentaux des travailleurs. L’Union européenne et les autres pays qui entretiennent des rapports commerciaux avec le Bangladesh se doivent d’user de leur pouvoir influence en soutien à des salaires et des conditions de travail décents dans les chaînes d’approvisionnement qui fournissent les marchés de leurs pays.

  • Au Bangladesh, des dizaines de travailleurs et des dirigeants syndicaux du secteur de la confection font face à des poursuites criminelles injustes ou manifestement fabriquées de toutes pièces suite à l’organisation de grèves en décembre 2016 pour obtenir des hausses de salaire, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch. Les arrestations arbitraires auxquelles procède la police bangladaise ne cessent d’augmenter, neuf autres organisateurs syndicaux ayant été arrêtés le 10 février, ce qui porte à 34 le nombre d’arrestations officielles.

  • De grandes marques de mode, dont H&M et Zara, vont boycotter une grande conférence industrielle au Bangladesh pour soutenir des travailleurs du textile licenciés ou emprisonnés pour avoir participé à des grèves, ont annoncé ces sociétés mercredi. H&M, C&A, Tchibo et Inditex (maison-mère de Zara), tous clients importants de l’industrie du textile au Bangladesh, ont renoncé à participer au "Sommet de Dacca", un événement majeur du secteur, prévu samedi.

    Leur décision fait suite aux grèves de décembre au cours desquelles des milliers de travailleurs d’Ashulia, dans la banlieue de Dacca, avaient manifesté pour exiger le triplement de leurs salaires, qui peuvent parfois plafonner à 68 dollars par mois.

    La grève avait été réprimée et s’était soldée par le licenciement de 1.600 employés et l’arrestation de 34 salariés, tandis que plus de 1.500 travailleurs avaient été accusés, entre autres, de vols, d’incendie criminel, de vandalisme et d’extorsions.

    La majorité des trusts textiles continuent cependant leur politique de surexploitation de la main d’oeuvre bien entendu !

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