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Le Mali n’est pas une mine d’or pour le peuple malien !

mardi 5 octobre 2010

Mines d’or du Mali

Nouvelles du Mali

Exploitation aurifère : Le Mali est-il spolié et pollué ?

Au delà des discours laudateurs des plus hautes autorités du Mali, l’extraction de l’or est loin d’être profitable à hauteur de souhait pour notre économie. Pour preuve, un nouveau rapport du FMI vient de décrier notre fiscalité minière. Et pour cause, la libéralisation toujours croissante des marchés mondiaux les ressources aurifères de nombreux pays en voie de développement suscitent la convoitise de plusieurs multinationales.

Le Mali n’échappe pas à cette frénésie où son nouveau code minier réduit presque à néant les frais de douanes, de taxes et d’impôts pour les entreprises. Le seul maitre mot est d’attirer de nombreuses multinationales (principalement canadiennes, américaines et sud-africaines) sur son territoire. Malheureusement, le pillage du sous-sol malien a de dramatiques conséquences sur la population et l’environnement. Pollution des cours d’eau au cyanure, au mercure et au plomb, celle de l’air, destruction des forêts vierges, expropriation de populaces, recrudescence du VIH/Sida et de maladies respiratoires, non-respect des droits humains fondamentaux, travail des enfants figurent au sombre tableau de l’exploitation aurifère sauvage du Mali…

Malgré une production record, le Mali se classe au 178è rang sur 182 pays selon le PNUD. Le secteur des mines d’or a très peu de retombées positives pour l’économie malienne. Le métal jaune représente plus de 75% des exportations totales du Mali, mais paradoxalement il ne représente que 8% du PIB du pays. Similarly, royalties, profit taxes and dividends accounted for only 17% of total government revenue in 2008 despite the very high prices of gold. De même, les redevances, impôts sur les bénéfices et les dividendes ne représentaient que 17% des recettes totales du gouvernement en 2008, malgré le prix très élevé de l’or.Furthermore, the impact of the mining sector on employment is extremely low. En outre, l’impact du secteur minier sur l’emploi est extrêmement faible.Just 1% of the total labour force including both formal and informal employment is employed in this sector. Seulement 1% de la population active totale, y compris à la fois formel et informel de l’emploi est employée dans ce secteur.The added value of gold mining remains very weak. Malgré tout la valeur ajoutée de l’exploitation aurifère demeure très faible pour plusieurs raisons. Il s’agit entre autre d’une réglementation attrayante mais très peu profitable à notre économie, de l’absence coupable de l’Etat dans la régulation et le contrôle des activités des entreprises minières, de la dérive et de l’influence des sociétés minières internationales et du pillage systématique sur fond de pollution de nos ressources naturelles.

Quoi qu’elles disent, les plus hautes autorités demeurent sous la coupole des bailleurs de fonds. La réglementation malienne élaborée sous la férule des bailleurs de fonds internationaux, contraint le gouvernement à un écart permanent et neutralise sa capacité à défendre les intérêts du peuple. Cette dualité a été officiellement dénoncée dans un rapport de la Direction générale de la géologie et des mines de 2004. « La Commission constate que le contrôle effectué au niveau des sociétés par ses structures (les Ministères) a toujours été fait dans le cadre de l’Etat partenaire au détriment de l’Etat puissance publique », note le rapport. Dans des cas de conflit du travail ou de pollution environnementale, l’Etat malien a ainsi pris le parti des entreprises ou ignoré les violations dont elles étaient responsables.

Faute de pouvoir ou de vouloir, l’Etat ne remplit donc pas son rôle régalienne de régulation et de contrôle de l’activité des entreprises ni de répartition des revenus nationaux au bénéfice de la population. Les entreprises minières, quant à elles, sous la pression des organisations de la société civile malienne et de la communauté internationale adoptent souvent des mesures visant à répondre aux critiques dont elles sont la cible. Notamment, en mettant en place des fonds de développement communautaire qui sont pourtant loin de constituer une panacée. Ils ne sont pas toujours participatifs, ne s’inscrivent pas dans le long terme et servent trop souvent à camoufler certains manquements des entreprises à leurs obligations légales.

Quinze ans après le début du boom de l’exploitation aurifère au Mali, la population attend encore bénéficier des retombées. En ce qui concerne le marché de l’emploi, l’état des finances publiques ou le niveau des dépenses sociales, le Mali a offert aux investisseurs internationaux un environnement propice à leur enrichissement, mais ne garantit ni le respect des droits fondamentaux ni l’amélioration à long terme des conditions de vie de la population.

Pourtant, la contribution du secteur minier au développement du Mali est très faible voire négative. Les entreprises minières mettent sur le devant de la scène leurs actions volontaires en faveur des communautés locales, menées au titre de leur “responsabilité sociale et environnementale” (RSE), alors même que ces programmes n’ont que des résultats limités et parfois pervers. Au même moment, elles obtiennent des exemptions fiscales et sociales leur permettant de tirer le meilleur profit de leur activité, et vont parfois jusqu’à commettre des violations des réglementations lorsque celles-ci leur paraissent contraignantes.

Par ailleurs, le fonctionnement même du secteur aurifère malien a peu d’effet d’entraînement sur le reste de l’économie. Il est largement coupé des autres secteurs économiques et complètement tournés vers l’exportation. A côté de la monoculture du coton, le Mali a ainsi développé une “monoculture de l’or”, autre ressource primaire destinée à être transformée et commercialisée à l’étranger. Ce qui est en cause ici, c’est le modèle de développement économique mis en ouvre par les gouvernements successifs sous l’influence des institutions financières internationales.

Ce rapport part de l’exemple des communautés de Sadiola au sud-ouest du Mali qui dénoncent depuis dix ans la pollution effroyable causée par l’extraction industrielle de l’or par les multinationales. Entre autres déversements des eaux polluées, intoxications au cyanure, normes de sécurité mal appliquées, déplacement massif des populations locales.

A qui profite réellement l’or du Mali ?

Malgré un coût de production relativement très bas sinon le plus bas de l’Afrique, notre pays ne tire profit de l’exploitation de son sous sol. Il n’est un secret pour personne, l’or du Mali profite aujourd’hui aux multinationales sud-africaines, américaines, canadiennes ou suisses qui décrochent, et en toute discrétion, d’importantes concessions sous prétexte qu’elles sont les seules capables d’installer sur place des infrastructures d’exploitation, permettant une extraction du minerai à l’échelle industrielle. Elles s’accaparent des surfaces dépassant souvent plus de 40 hectares du sol malien, érigent des forteresses impénétrables, fonctionnent en vase clos et sont dirigées par des cadres anglo-saxons qui imposent leurs conditions de travail à la main-d’œuvre africaine locale. Certaines d’entre elles ont recours à des méthodes de surveillance parfois dignes du régime d’apartheid, comme l’a dénoncé avec force la documentariste Camille de Vitry. Dans un film intitulé : ‘’Le prix de l’or’’ celle-ci évoque le cas du complexe industriel de Sadiola, site d’exploitation proche de la frontière sénégalaise et soumis à la responsabilité de la multinationale sud-africaine Anglogold. Une situation qui n’a pas l’air d’embarrasser ni l’Etat malien, encore moins les institutions financières internationales partenaires de plusieurs concessions aurifères sous le confortable label de ‘’l’aide au développement’’.

Les conséquences

En sus des ravages de l’environnement, il s’agit de lutter contre les injustices sociales. Le secteur de l’or concerne autant la société civile qui en tout état de cause doit s’insurger contre les conditions inhumaines d’exploitation, comme au Mali. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), le travail des mineurs est l’un des plus dangereux au monde. En plus des salaires dérisoires, les mineurs du Mali subissent les conséquences de l’inhalation quotidienne de poussières et de l’exposition aux émanations toxiques venant des produits de traitement de l’or. Ils sont donc en contact direct avec de graves problèmes respiratoires tels la silicose, la tuberculose, la bronchite et le cancer du poumon, maladies souvent invalidantes et mortelles. Le cyanure largement utilisé pour l’extraction de l’or provoque un arrêt respiratoire mortel, quand on l’ingère à plus de 0,1 mg par litre d’eau. Il en est de même lorsqu’il est inspiré. Dans la région avoisinant la mine de Sadiola, le décès et l’invalidité de dizaines d’ouvriers de l’exploitation et le travail d’enfants auraient été remarqués.

ONG Guamina s’érige en rempart

A cause du mirage de fortune facile, de nombreux problèmes liés à l’exploitation aurifère au niveau industriel se posent aujourd’hui au Mali. D’abord, les risques élevés de pollution. Détérioration du patrimoine national, fragilisation des sols, dispersion de cyanure, de mercure et de produits toxiques nécessaires au lavage de l’or...Les sources d’inquiétude sont multiples, comme le mentionne une récente étude d’impact écologique menée par l’organisation de développement Guamina au Mali. Après inspection du site de Sadiola, cette ONG a pu constater des cas de ‘’contamination de l’eau souterraine par le cyanure suite à l’infiltration’’, des déchets liés à des fuites d’huile et au drainage. En son temps, Souleymane Dembélé coordinateur général de Guamina et responsable du dossier ‘’mines d’or’’ avait tiré sur la sonnette d’arlame, à propos d’un autre risque découlant des parts de plus en plus faibles que les multinationales d’exploitation opérant au Mali versent au trésor comme royalties. « Cette situation résulte de la politique d’attraction des investissements étrangers au Mali menée par le gouvernement, depuis le début des années quatre-vingt-dix », explique le coordinateur.

Le désastre causé par les sociétés minières au Mali

Au nombre des atteintes graves à l’environnement et du désastre humain, on peut citer déforestation, pollution de l’air, celle de l’eau, nuisance sonore, expropriation de la population qui se retrouvera à la rue et sans le moindre sou, maladies respiratoires, intoxications et décès, fausses couches, mortalité des troupeaux, recrudescence du VIH/Sida, augmentation de la prostitution et de la consommation de la drogue et d’alcool, mauvaises conditions de travail des mineurs et enfin travail des enfants dans les mines.

Pour inverser cette vilaine tendance, il faut que soyons capables de prendre nos responsabilités sans être influencés.

Lemzo

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