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Le gouvernement prépare-t-il des interventions armées dans les banlieues ?

jeudi 14 octobre 2010

10.000 soldats pour envahir les banlieues françaises ?

L’information est sortie aujourd’hui, par le biais du dernier numéro d’Armées, une publication officielle du ministère de la Défense. Selon un texte daté du 3 mai 2010, l’armée peut engager 10000 hommes sur le territoire national en cas de crise majeure.

Pour éviter toute dérive, il faut alors définir une « crise majeure ». Le préfet François Lucas, à l’époque directeur de la protection et de la sécurité de l’État au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) l’explique dans Armées : « [C’est] un évènement - pandémie, attaque terroriste, catastrophe, crise d’ordre public - dont la gravité et la portée conduisent les autorités gouvernementales à activer le dispositif interministériel de crise ».

Au cas où vous n’auriez pas remarqué, l’armée intervient déjà pour prêter main-forte aux secours civils lors de crises naturelles. Et aide la gendarmerie dans le cadre des plans Vigipirate. Le « contrat opérationnel 10000 hommes » dont le caractère « confidentiel défense » a été souligné à l’AFP par le SGDSN vient donc renforcer ces « habitudes ».

Pourquoi ?

Selon l’écrivain journaliste indépendant Hacène Belmessous (Le Nouveau Bonheur Français et Mixité Sociale, Une Imposture), cette loi n’est pas un hasard. Dans son livre à paraître aujourd’hui, Opérations banlieues, comment l’État prépare la guerre urbaine dans les cités françaises (éditions la Découverte) l’auteur affirme que ce plan vise à déployer une force armée dans les banlieues difficiles : « [La loi] vise un seul territoire qui absorbe l’entière attention de Nicolas Sarkozy depuis les émeutes de l’automne 2005 : les quartiers sensibles ».

Le journaliste cite comme base une étude confiée, après les émeutes de 2005, à la société privée Eurocrise par la Délégation aux affaires stratégiques (Das) du ministère de la Défense. Cette étude est pour la preuve d’une « inquiétante dérive vers la préparation d’une guerre totale contre les territoires perdus de la République ». Un constat alarmant s’il en est. Affabulation commerciale ou réelle dérive sécuritaire ?

R.T.

Selon l’AFP :

En cas de crise majeure, l’armée peut engager 10.000 hommes sur le territoire national, selon une instruction interministérielle rendue publique au moment où sort un livre dont l’auteur assure que "l’Etat prépare la guerre dans les cités françaises".

L’existence de ce texte, daté du 3 mai 2010, et dont l’ouvrage ne fait pas spécifiquement mention, est révélée dans le dernier numéro d’Armées d’aujourd’hui, une des publications officielles du ministère de la Défense.

Cette instruction a été rédigée, avec le concours des ministères de l’Intérieur et de la Défense, par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). Ce service du Premier ministre a confirmé à l’AFP l’existence de ce texte en précisant qu’il était classifié "confidentiel défense".

Le SGDSN est notamment chargé de la planification des plans de réponses aux crises : plan Vigipirate et ceux de la famille "Pirate" (Piratair, Pirate-mer, NRBC ...).

En cas de crise, cette instruction, qui découle du Livre blanc (2008) énumérant les priorités stratégiques de la France pour les quinze années à venir, fixe ainsi le "contrat opérationnel 10.000 hommes" que les armées doivent pouvoir déployer en quelques jours.

Interrogé par Armées d’aujourd’hui, le préfet François Lucas, alors directeur de la protection et de la sécurité de l’Etat au SGDSN, a défini une crise majeure comme "un évènement - pandémie, attaque terroriste, catastrophe, crise d’ordre public - dont la gravité et la portée conduisent les autorités gouvernementales à activer le dispositif interministériel de crise".

Les trois armées (terre, air, mer) interviennent déjà lors de catastrophes naturelles (inondations, tempêtes ...) pour épauler les services de secours civils, pour assurer en permanence la "police du ciel", les missions de l’Etat en mer ou renforcer, depuis la fin des années 90, les effectifs de police et de gendarmerie dans le cadre de Vigipirate.

Dans "Opérations banlieues, comment l’Etat prépare la guerre urbaine dans les cités françaises" (éditions La Découverte, jeudi dans les librairies), Hacène Belmessous, présenté comme "journaliste et chercheur indépendant", est beaucoup plus direct. L’auteur assure notamment que les opérations de rénovation urbaine visent à faciliter les interventions policières, voire militaires, à venir dans les quartiers difficiles.

Selon lui, le "contrat 10.000 hommes", dont il dit avoir eu connaissance au mois de juin sans pour autant citer le texte du 3 mai, vise "un seul territoire qui absorbe l’entière attention de Nicolas Sarkozy depuis les émeutes de l’automne 2005 : les +quartiers sensibles+".

Dans ce livre brûlot, l’auteur va jusqu’à dénoncer une "inquiétante dérive vers la préparation d’une guerre totale contre les +territoires perdus de la République+".

A l’appui de ses affirmations, il cite une étude confiée, après les émeutes de 2005, à la société privée Eurocrise par la Délégation aux affaires stratégiques (Das) du ministère de la Défense. Selon lui, cette étude, qui s’appuie sur l’analyse de la crise des banlieues de 2005, souligne que "l’idée du caractère quasi inéluctable d’un engagement des forces terrestres sur le territoire national dans des circonstances exceptionnelles semble gagner du terrain".

Messages

  • "10.000 soldats pour envahir les banlieues françaises ?

    L’information est sortie aujourd’hui, par le biais du dernier numéro d’Armées, une publication officielle du ministère de la Défense. Selon un texte daté du 3 mai 2010, l’armée peut engager 10000 hommes sur le territoire national en cas de crise majeure."

    Oui tout à fait et même si le nombre exact est très variable suivant la crise, n’importe quel militaire professionnel et gradé, sait que l’entraînement principal au quotidien, sert à prévoir une guerre civile et urbaine contre la population civile.

    En ce moment les escadrons de 3 à 5 militaires sillonnent les rues, les gares, les aéroports et tous les lieux publiques importants.

    La démonstration de force est là car sinon cela n’a jamais empêché le moindre terroriste d’agir.

    De plus avec la montée en flèche du chomage, l’armée ne serait elle pas devenue le premier employeur en France et dans le monde ?

    A cette réalité, une révolution sociale et les prolétaires de banlieue, d’usine, ou des fermes, qui la dirigeront, devront s’y préparer.

    A cette armée du pouvoir réactionnaire, il faudra opposer une armée révolutionnaire des travailleurs et soldats révoltés, afin de défendre et d’étendre rapidement la révolution et la nouvelle république sociale des travailleurs, un Etat de la classe ouvrière qui saurait convaincre et entrainer avec elle les couches plus indépendantes comme les petits paysans, artisans, commerçants, pêcheurs et toutes les professions dites libérales comme les médecins.

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