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Haïti : que veut l’OTR ?

lundi 22 novembre 2010

QUE VEUT L’ORGANISATION DES TRAVAILLEURS REVOLUTIONNAIRE (O.T.R)

Rassembler les ouvriers des villes et des campagnes, les chômeurs, les petits employés, les labeurs, tous ceux qui n’ont pour vivre que la vente de leur force de travail et qui constituent ensemble la classe du prolétariat, dans un même parti des prolétaires, afin de réunir nos forces pour combattre la misère et l’oppression qui nous sont imposées.

LE BUT DU PROLETARIAT

Remplacer la société capitaliste actuelle, fondée sur l’exploitation et l’inégalité, par une nouvelle organisation de la société dans laquelle il ne doit plus y avoir ni riches, ni pauvres ; dans laquelle tout le monde peut et doit travailler et dans laquelle le fruit du travail de tous n’est pas accaparé par une poignée de riches, mais est partagé entre tous dans l’égalité et la fraternité, afin que chacun puisse manger à sa faim, se loger, se vêtir, se soigner correctement, et que tous aient droit à l’éducation, à la culture, à la dignité et au respect des autres.

CE QU’IL FAUT CHANGER POUR Y PARVENIR

Les principales richesses de ce pays, et les principaux moyens pour les produire, une grande partie des meilleures terres, les factories, les banques, les grands magasins, les grandes entreprises d’importation - légales ou en contrebande - de marchandises, appartiennent à une poignée d’hommes très riches. Cette poignée d’hommes très riches, haïtiens ou étrangers, qui s’approprient pour eux-mêmes les richesses qui sont pourtant créées par le labeur et la collaboration de centaines de milliers d’hommes et de femmes qui, eux, restent toujours pauvres : ouvriers des factories, employés des banques et des commerces, ouvriers agricoles et métayers des campagnes.
Malgré la pauvreté du pays, cette poignée de riches s’enrichit sans cesse. La richesse de certains d’entre eux vient de ce qu’ils voient aux paysans pauvres une partie des fruits de leur labeur. La richesse de la plupart vient de ce qu’ils payent très bas la force de travail de leurs ouvriers ou de leurs employés, alors que c’est cette farce de travail honteusement mal payée qui leur permet de fabriquer des biens qu’ils vendent très cher ; de fournir des services ou de faire des affaires qui leur rapportent très gros.
Les capitalistes prétendent que ce sont eux qui font vivre ceux à qui ils donnent du travail. Mais en réalité, c’est tout le contraire c’est le travail de leurs ouvriers qui non seulement les fait vivre et luxueusement, mais qui leur procure encore le pouvoir de s’acheter la force de travail de nouveaux ouvriers_
L’argent que cette poignée de bourgeois capitalistes et de grandons amasse en maintenant les ouvriers dans la misère et les pauvres des campagnes au bord de la famine, ne sert même pas à développer le pays. Il est gaspillé en dépenses de luxe ; il est utilisé à corrompre les hauts fonctionnaires, les officiers, les responsables politiques qui les protègent ; il est enfin déposé en sûreté dans les banques des Etats-Unis, de France, d’Allemagne ou de Suisse.
Même l’argent accumulé en exploitant durement les travailleurs d’Haïti n’est investi ici qu’en partie et seulement là où il permet des profits faciles et pas là où ce serait nécessaire à la population. Il en résulte que la majorité des ouvriers, comme d’ailleurs une bonne partie des travailleurs intellectuels, est condamnée au chômage, permanent ou occasionnel.
Tant que se perpétue la mainmise de cette poignée de riches sur les terres, les banques et les factories, la classe des travailleurs ne peut espérer une vie meilleure.
Voila pourquoi, la seule issue pour la classe des prolétaires c’est de bouleverser de fond en comble l’organisation de la société, c’est-à-dire :

mettre les terres accaparées par les grandons ou les capitalistes des villes à la disposition de ceux qui les cultivent.
enlever à la poignée de riches industriels, de marchands et de banquiers la propriété des factories, des stocks de marchandises, et des capitaux, pour remettre tout cela au peuple des travailleurs. Ce ne seront plus alors les riches vivant du travail des autres qui disposeront des biens qui résultent du travail des ouvriers, mais les ouvriers eux-mêmes.
organiser la production non pas en fonction du profit ou de la fantaisie des capitalistes - on produit des balles de baseball alors qu’il y a des enfants qui meurent de faim- mais pour satisfaire en priorité les besoins vitaux de la population. (Eau et nourriture pour tous ; logement décent pour chacun ; éducation pour chaque enfant.)

DE QUELS MOYENS DISPOSE LA CLASSE DES PROLETAIRES POUR PARVENIR A SES
BUTS ?

Le prolétariat ne peut compter que sur ses propres forces pour se
libérer.
Les ouvriers savent d’expérience que pour obtenir une augmentation des salaires, ou même seulement pour se faire respecter de leur patron et des chefs, il leur faut déclencher des grèves, faire des manifestations, mener des actions de toutes sortes pour que leurs revendications soient prises en compte. Tout le monde sait aussi que pour obtenir le départ de Duvalier, il a fallu des manifestations, des luttes, le courage d’affronter les fusils du dictateur.
Les luttes que mènent déjà les ouvriers pour limiter les effets de l’exploitation et pour reprendre aux patrons capitalistes une petite partie de ce qu’ils volent aux travailleurs, deviendront de plus en plus larges grâce à la solidarité qui naît et grandit en ce moment même dans la classe ouvrière. Mais elles sont encore insuffisantes pour permettre au prolétariat d’arracher aux patrons capitalistes et aux grandons le pouvoir politique et le contrôle de l’économie.
La bourgeoisie défendra de toutes ses forces ses richesses et le droit d’exploiter les ouvriers.
Pour se défendre, les riches pourront compter sur le gouvernement, sur l’administration, sur le haut commandement de l’armée qui sont tous entre leurs mains.
Les prolétaires ont cependant pour eux leur nombre, leur
concentration dans la capitale et dans les grandes villes, et le fait que c’est leur travail qui fait fonctionner l’économie. Mais il faut qu’ils prennent conscience de la communauté de leurs intérêts, d’une entreprise à l’autre, d’un bout à l’autre du pays. Il faut qu’ils unissent leurs forces, et unissent autour d’eux la force de tous les pauvres des villes comme des campagnes. Il faut qu’ils se préparent à une lutte longue et décidée.
Malgré toutes les difficultés de la lutte, ils seront alors invincibles, car la classe des prolétaires, si elle mène une politique juste, a la capacité de prendre la tête de tous les pauvres de ce pays, y compris de la masse des paysans pauvres. Les classes, pauvres qui ont intérêt à une transformation radicale de la situation constituent ensemble l’immense majorité de ce pays, face à des riches possédants qui ne sont qu’une petite minorité.

POURQUOI LE PROLETARIAT LUTTE-T-IL POUR LES LIBERTES DEMOCRATIQUES ?

Chaque fois que les travailleurs entrent en lutte, tôt ou tard ils trouvent contre eux des policiers ou des militaires venus à la rescousse des patrons. La simple liberté pour les travailleurs de faire grève, c’est-à-dire de cesser de travailler pour réclamer un meilleur prix pour leur propre exploitation n’est même pas reconnue et déclenche la violence des forces de répression. Les tentatives de créer dans les entreprises des syndicats, même affiliés à des centrales légalement reconnues, se traduisent en général par des licenciements immédiats.
Et dans combien de sections rurales, les paysans se voient-ils refuser le moindre droit, la moindre liberté, même simplement de protester contre les injustices, par les militaires ou par les hommes de main, des grandons ?
Même pendant ces moments sporadiques où il existe officiellement une constitution prétendant limiter l’arbitraire, où l’on procède à des élections, où fonctionne une chambre des députés et un sénat, le pays est une dictature, et l’armée ou les bandes armées sont maîtresses des décisions.
Même simplement pour se défendre, les travailleurs doivent lutter et luttent déjà pour les libertés politiques.
Pour que l’union des prolétaires puisse se déployer le plus largement, il est de leur intérêt de conquérir les libertés démocratiques les plus complètes : la liberté de se réunir ; la liberté de s’associer ; la liberté d’éditer des journaux et des tracts défendant le point de vue de la classe ’ouvrière. C’est pourquoi les travailleurs doivent être de tous les combats pour les libertés démocratiques, en prendre l’initiative et la direction.

LES PROLETAIRES PEUVENT-ILS S’ALLIER À D’AUTRES CLASSES SOCIALES ?

La classe des prolétaires a bien entendu intérêt à trouver des alliés dans sa lutte pour renverser l’ordre social dominé par les riches. Elle doit encourager la volonté de lutte qui naît périodiquement dans d’autres classes sociales pauvres, elles aussi ruinées, pillées par les riches ; en particulier les paysans pauvres, ainsi que la masse de ces petits vendeurs et vendeuses des villes.
Dans les combats pour les libertés démocratiques, les travailleurs se retrouvent souvent côte à côte avec d’autres catégories encore, comme la jeunesse étudiante, qui aspirent à plus de liberté et parfois même avec certaines fractions de la bourgeoisie qui souhaitent un régime moine dictatorial, des élections moins truquées, et le respect de certains droits démocratiques.
La classe des prolétaires ne doit rejeter l’alliance d’aucune force sociale dans des luttes qui vont, même seulement partiellement, dans le sens de ses propres revendications. Mais elle doit toujours garder son entière indépendance politique et l’indépendance de ses organisations, pour pouvoir continuer son propre combat de classe, même lorsque ses alliés de circonstance se détourneront de la lutte ou s’y opposeront.
La classe des prolétaires doit être particulièrement vigilante dans toute alliance, même provisoire, avec des fractions de la bourgeoisie et des hommes politiques, mêmes "progressistes" ou
"libéraux", qui les représentent. Car les bourgeois les mieux
intentionnés à l’égard des droits démocratiques s’opposeront inévitablement au droit des ouvriers à se débarrasser de l’exploitation dont ils sont victimes.

MAIS COMMENT LES TRAVAILLEURS POURRAIENT-ILS VENIR A BOUT DE L’ARMEE ?

L’armée est le rempart des intérêts des riches. Toute sa hiérarchie est liée par une multitude de liens aux possédants. En outre, les officiers supérieurs profitent de leurs fonctions pour faire des affaires et s’enrichir dans les affaires légales ou dans les affaires illégales de la contrebande, du trafic de drogue, le racket pur et simple, etc. Riches eux-mêmes, ces officiers sont d’autant plus motivés à défendre les riches. Les travailleurs ne pourront s’émanciper qu’en disloquant l’armée.
Mais l’armée elle-même est comme la société, partagée entre riches et pauvres. Face à la petite minorité d’officiers supérieurs grassement payés et souvent issus des classes aisées qui constituent le haut commandement, il y a une majorité de petits soldats, fils et frères de paysans pauvres, d’ouvriers ou de chômeurs, qui restent pauvres malgré l’uniforme et subissent le mépris et la poigne de leurs officiers. Leurs intérêts sont en réalité liés à ceux de leurs frères de classe, même s’ils n’en sont que rarement conscients.
A un certain stade de leur lutte, les travailleurs devront de toute façon s’armer pour se défendre et pour se faire respecter. Mais il faut qu’ils cherchent en même temps à séparer les petits soldats de leurs officiers et à attirer les premiers de leur côté.
Les travailleurs sauront trouver le moment venu les voies et les moyens de gagner à leur cause les petits soldats, de les dresser contre leurs officiers, justement parce que ces petits soldats vivent bien souvent dans les quartiers pauvres et parce qu’ils sont liés aux ouvriers et aux paysans par des liens personnels et familiaux. Mais il faut en avoir la volonté politique. Il ne faut pas reculer devant le "risque" de briser "l’unité de l’armée". Il faut au contraire rechercher la cassure, non pas entre généraux opposés par leur ambition personnelle, mais entre le haut commandement et les soldats du rang.

QUEL GOUVERNEMENT VOULONS-NOUS ?

Les gouvernements que le pays a connus, comme toutes les autorités, de haut en bas, ont toujours été contre les travailleurs.
Les pauvres savent que, lorsqu’ils sont opposés à des riches, ils ne peuvent jamais trouver des soutiens du côté de ceux qui détiennent la moindre parcelle du pouvoir : fonctionnaires, policiers, juges ou chefs de section. 11 ne suffit pas de changer de gouvernement pour que cela change. En deux ans, le pays a vu Duvalier remplacé par le CNG, puis le CNG laisser le fauteuil bourré à Manigat, puis Manigat remplacé à son tour, mais les militaires assassins, les policiers corrompus, les ministres détourneurs de fonds publics ne sont jamais poursuivis, et les fonctionnaires dont dépend le sort des pauvres sont toujours aussi arrogants. Ce n’est jamais à la population, mais seulement à leurs supérieurs que les responsables de la politique, de l’administration et de la force publique rendent des comptes -quand ils en rendent.
La classe prolétaire devra remplacer cet Etat des riches par un Etat des pauvres, contrôlé de bas en haut :
toutes les décisions concernant la population doivent être prises démocratiquement, par la population elle-même, dans le cadre d’assemblées de quartier, d’assemblées de section rurale, d’assemblées d’entreprise. C’est à la population de désigner les femmes et les hommes, les comités chargés d’exécuter les décisions prises. Certains comités de quartier, surgis dans le mouvement de déchoukage, constituent une sorte de préfiguration de la façon dont les masses pauvres pourraient s’autogouverner et gouverner la société.
tous les responsables politiques, comme tous les fonctionnaires, doivent être non seulement élus, mais révocables à tout instant par leurs mandants. L’exercice des fonctions publiques ne doit donner lieu à aucun privilège.
les fonctions de police doivent être remplies, à tour de rôle, par des groupes de citoyens choisis dans chaque quartier, dans chaque entreprise, dans chaque bourg, dans chaque section rurale, par ceux qui les connaissent. Ils doivent être soumis au contrôle des habitants et révocables par eux s’ils ne remplissent pas correctement leurs tâches.
les généraux, les officiers doivent être licenciés et leurs postes supprimés. L’armée doit être remplacée par le peuple en armes. Les dépôts d’armes doivent être sous le contrôle de comités élus dans les entreprises ou dans les quartiers.
l’exercice de la plupart des fonctions de responsabilité par les citoyens eux-mêmes, sans privilèges, sans des salaires
exorbitants comme en touchent aujourd’hui les ministres et les généraux, rendrait l’Etat moins cher. Cela permettrait de supprimer la plupart des taxes et impôts qui pèsent sur les classes pauvres.
l’instruction obligatoire et gratuite pour tous les enfants, et gratuite pour tous les adultes qui le souhaitent.

LES TRAVAILLEURS SAURAIENT-ILS GOUVERNER ET FAIRE MARCHER L’ECONOMIE ?

Gouverner, c’est prendre des décisions et les faire appliquer. Les riches ou leurs représentants qui nous gouvernent, ont beau être mille fois plus instruits et plus compétents que les travailleurs, ils ne sauraient pas prendre des décisions contre eux-mêmes et contre leurs intérêts.
Qui pourrait par exemple décider avec plus d’énergie et appliquer avec plus de diligence la remise des terres des grandons entre les mains des paysans pauvres : un gouvernement composé de grandons ou de leurs allies même très instruits, ou les paysans pauvres, privés de terre, même sans instruction ? Qui pourrait répartir avec plus de justice et plus d’humanité l’eau à Port-au-Prince : une administration liée aux propriétaires de villas qui font couler en permanence l’eau dans leur piscine, même lorsque dans les quartiers pauvres, les rares robinets publics manquent d’eau, ou les représentants de ces quartiers pauvres ?
Le gouvernement des travailleurs et des pauvres, cela signifie avant tout que les décisions sont prises par les travailleurs et les pauvres eux-mêmes, et que ce sont eux qui disposent de la force et des armes pour les appliquer. Ils peuvent faire appel à des techniciens compétents, exactement comme les bourgeois font appel à des techniciens mais en gardant jalousement, comme ces derniers actuellement, le pouvoir de décider.
Quant à l’économie, ce sont déjà les travailleurs qui en réalité la font fonctionner pour une large part ; même si ce n’est pas eux qui décident, et même si ce ne sont pas eux qui en profitent.
Les riches propriétaires de certaines usines dans les parcs industriels n’ont jamais mis les pieds en Haïti ; ce sont des cadres salariés qui font marcher les entreprises. C’est l’ensemble des employés de banque qui font marcher les banques, même si chacun ne fait qu’une tache parcellaire. Et ce sont rarement les grandons qui font pousser le riz sur leurs terres.

MAIS LES COMMUNISTES QUI SONT CONTRE LA PRDPRIETE PRIVEE NE VEULENT-ILS PAS TOUT PRENDRE ET NE PRÉPARENT-ILS PAS UNE AUTRE FORME DE DICTATURE

Les ouvriers et les paysans pauvres sont volés, jour après jour, et depuis toujours, bien que les communistes ne soient pas au pouvoir et qu’ils soient pourchassés depuis longtemps. Ce sont les bourgeois capitalistes et les grandons qui considèrent comme leur propriété privée, la propriété des ouvriers et des paysans pauvres. Ils considèrent même l’Etat et ses domaines comme leur propriété privée. C’est la propriété privée des grandons et des grands capitalistes que les communistes veulent supprimer.
Les communistes révolutionnaires sont pour les libertés les plus étendues, pour l’existence d’autant de partis que la population le souhaite. La seule liberté qu’ils veulent supprimer, c’est celle d’exploiter autrui.

(...)
Le communisme, c’est une société où la liberté sera infiniment plus grande que même dans les pays capitalistes les plus démocratiques ; car non seulement la population sera débarrassée de l’oppression politique, mais elle sera aussi débarrassée de la dictature de la pauvreté et de la dictature de la faim.

QUELLES AMELIORATIONS POUR LES OUVRIERS DES VILLES ET DES CAMPAGNES ?

Si la lutte de la classe des prolétaires doit viser la libération de l’ensemble des classes travailleuses de toute exploitation, de toute oppression et de toute injustice, c’est au travers des luttes pour défendre et, pour améliorer leurs conditions d’existence que les travailleurs pourront souder leur unité. Les travailleurs révolutionnaires exigent pour tous les membres de leur classe :

Des salaires plus élevés. Même les "meilleurs" salaires ouvriers, les trois dollars par jour de ceux du park industriel, sont loin de permettre de vivre correctement. Mais une partie du prolétariat des villes -les employés de l’hôtellerie, les domestiques, etc.- doit se contenter d’un dollar par jour. Quant aux ouvriers agricoles, frères de classe des ouvriers des villes, payés trois ou quatre gourdes, et souvent en retard, leurs salaires sont scandaleux.
Interdiction de tout retard dans le paiement des salaires, sous quel que prétexte que ce soit.
Garantie du salaire, même lorsque les variations de la production conduisent à des fermetures temporaires de l’entreprise.
Droit à des conditions de travail correctes et au respect de la dignité pour tous ceux qui travaillent,
Droit au travail pour tous ; politique de grands travaux pour donner du travail à ceux qui n’en ont pas, tout en améliorant les services publics utiles à tous, par la création d’un réseau de distribution de l’eau digne de ce nom, par l’amélioration du réseau routier, par des travaux destinés à assainir les quartiers pauvres, par la construction de dispensaires et d’écoles. Tout cela doit être financé par des prélèvements faits sur les classes riches,
Droit à la santé pour tous ; protection des travailleurs contre la maladie.

QUELLES AMÉLIORATIONS POUR LES AUTRES CLASSES PAUVRES ?

La classe ouvrière est solidaire de cette majorité pauvre de la paysannerie qui n’exploite personne, dans un combat commun contre la bourgeoisie possédante des villes et des campagnes.
La classe des prolétaires revendique avec les paysans pauvres le partage des terres des grandons entre les paysans travailleurs. Elle revendique pour les paysans pauvres, représentés par des comités élus, le droit de contrôle sur la répartition des eaux d’irrigation. Elle soutient les petits paysans lorsqu’ils sont en conflit avec les grandons et les spéculateurs pour faire augmenter le prix auquel ces catégories de capitalistes leur rachètent leurs produits.
La classe ouvrière est également solidaire de la revendication d’une vie meilleure de cette masse de petits marchands, souvent ex ou futurs prolétaires. exploités eux-mêmes par les riches marchands, taxés officiellement et souvent volés officieusement par des autorités corrompues.
La classe ouvrière revendique enfin, au nom de toutes les classes pauvres, les libertés démocratiques pour tous et des élections véritables, sous le centrale de la population.

UNIR LES LUTTES DES PROLÉTAIRES D’HAÏTI AUX LUTTES DES PROLÉTAIRES DE
TOUS LES PAYS.

En luttant pour son émancipation et pour l’émancipation de toutes les classes pauvres d’Haïti, la classe ouvrière 5e heurtera non seulement aux classes possédantes du pays, mais à toutes les classes possédantes des pays voisins et des Etats-Unis qui voleront au secours des possédants haïtiens. Elles le feront peut-être sous la forme d’une intervention militaire, mais dans tous les cas, sous la forme de pressions économiques. Par bonheur, le prolétariat n’a pas que des adversaires, il a également des alliés naturels dans les pays voisins, comme d’ailleurs aux Etats-Unis. Ces alliés naturels, ce sont les prolétaires de ces pays.
Même seulement pour se prémunir contre la menace d’une agression extérieure, le prolétariat d’Haïti en lutte a intérêt de faire appel, au nom de leurs intérêts communs, à ses frères de classe, aux pauvres et aux travailleurs des autres pays, à commencer par les pays voisins des Caraïbes et des Etats-Unis.
Mais au-delà, la lutte du prolétariat d’Haïti pour son émancipation fait partie d’une lutte plus générale, menée par les prolétaires du monde entier contre la classe capitaliste, lutte qui ne pourrait être poussée jusqu’au bout, dans l’intérêt de tous les prolétaires, que par le renversement du pouvoir de la bourgeoisie à l’échelle du monde.
Les plus grandes richesses de la planète, y compris la fraction de ces richesses qui a été créée par le travail de générations d’esclaves, puis de paysans et de travailleurs d’Haïti, ont été accumulées dans quelques riches pays impérialistes, comme les Etats-Unis, la France ou l’Allemagne. Toutes les richesses accaparées par les classes possédantes des pays riches doivent être expropriées et mises à la disposition des prolétaires du monde entier, afin que tous, y compris ceux des pays pauvres, aient la part qui leur revient.
C’est cette mise en commun des richesses et des formidables possibilités productives de l’humanité qui permettra de remplacer définitivement la société capitaliste basée sur l’exploitation de l’homme par l’homme, par une société supérieure, la société communiste, dans laquelle tous les hommes seront égaux sur la base d’un niveau de vie élevé et du bien-être pour tous ; dans laquelle le sous-développement et l’inégalité entre nations auront disparu ; dans laquelle seront bannies toutes les formes d’oppression ; et dans laquelle régnera la liberté pour tous les êtres humains.
Le grand parti des travailleurs d’Haïti devra se constituer sur la base de ces deux grands principes des combats passés du monde du travail :
"l’émancipation des travailleurs sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes" et "prolétaires de tous les pays, unissons-nous".

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