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La centrale de Tricastin subit explosion et incendie et, un peu partout, des accidents nucléaires aussi

dimanche 3 juillet 2011

Un incendie a éclaté samedi 2 juillet vers 15 h 30 sur le site de la centrale nucléaire EDF de Tricastin, à Saint-Paul-Trois-Châteaux.
Il s’agit de l’explosion du transformateur de la tranche 1 de la centrale nucléaire, qui est actuellement à l’arrêt. L’installation est située hors zone nucléaire. Un transformateur électrique de la centrale nucléaire de Tricastin, située dans la commune de Saint-Paul-Trois-Châteaux dans la Drôme, a explosé samedi après-midi, laissant d’échapper un panache de fumée noire et provoquant l’arrêt provisoire de la centrale.

Il s’agit de l’explosion du transformateur (qui sert à orienter l’électricité produite vers le réseau électrique national) de la tranche 1 de la centrale actuellement à l’arrêt pour sa maintenance annuelle.

Le feu a été maîtrisé vers 16h par un grand nombre de pompiers et de gendarmes qui ont convergé sur les lieux comme à chaque fois quand ce type d’incident concerne un site nucléaire.

Après la grave fuite d’uranium du 8 juillet, et de nombreux autres événements au cours de l’été (au Tricastin, ailleurs en France, et dans divers pays étrangers), le site nucléaire du Tricastin s’est à nouveau retrouvé au coeur d’une nouvelle affaire grave : deux barres de combustibles sont restées suspendues accidentellement, du 8 septembre au 26 octobre, au-dessus du coeur du réacteur n°2.

Une manifestation, samedi 25 octobre 2008 à l’appel du Collectif antinucléaire 84 et du Réseau "Sortir du nucléaire", a rassemblé plus de 400 personnes dont des riverains de la centrale. Pour autant, même si l’affaire semble terminée, elle a été plus que problématique. Le schéma ci-dessous, issu du site web de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), décrit la situation.

Le 7 novembre 2009, à la Centrale Nucléaire du Tricastin dans la Drôme, lors d’un déchargement de combustible, une barre d’uranium est restée accrochée à son système de maintien.
L’incident s’est produit sur le réacteur 2 qui a dû être fermé selon les représentants d’EDF par « mesure préventive » et « une surveillance continue a été mise en place ».

Selon un communiqué, ce type d’incident s’est renouvelé « 3 fois en quelques mois sur plusieurs sites. Une barre de combustible se retrouve suspendue au dessus du réacteur menaçant de causer un accident nucléaire ».
Comment une situation aussi dangereuse a pû se reproduire plusieurs fois et dans des lieux différents alors que le groupe assure que l’anomalie a été identifiée ?

Un accident pouvait se produire à chaque instant et en particulier lors des tentatives de récupération de ces barres. Heureusement, après un premier échec, cette affaire sidérante s’est bien terminée (d’après EDF) : les barres de combustible ont pu être récupérées sans causer d’accident.

Néanmoins, cette affaire pose de graves questions pour la suite, au Tricastin et dans les 30 autres réacteurs de 900 MW que l’on trouve en France : d’autres barres de combustible ne vont-elles pas "jouer les filles de l’air" lors des ouvertures de cuve ? Si c’est le cas, est-ce que la chance sera encore de mise et permettra d’éviter un accident nucléaire ?

Lire le communiqué de presse du 21 septembre :

Tricastin : le Réseau "Sortir du nucléaire" exige la vérité sur la gravité de l’évènement qui est en cours depuis le 8 septembre

La France a été frappée cet été par de multiples événements nucléaires :

* à la Socatri-Areva (Bollène, Vaucluse ; grave fuite d’uranium le 7 juillet),

* à la FBFC-Areva (Romans-sur-Isère, Drôme ; découverte le 18 juillet de contaminations par une canalisation rompue depuis des années)

* à la Centrale nucléaire EDF du Tricastin (Drôme ; 100 salariés contaminés le 23 juillet)

* à celle de St-Alban (Isère ; 15 salariés contaminés le 20 juillet),

* à nouveau à la Socatri-Areva (aveu le 6 août de rejets illégaux depuis des semaines de carbone 14 radioactif),

* à la Comurhex-Areva (Pierrelatte, Drôme ; aveu le 21 août de contaminations par une canalisation rompue elle aussi depuis des années).

Petit rappel des événements sur le site de Tricastin :

 Nuit du lundi 7 au mardi 8 juillet 2008 :

La fuite d’une cuve de rétention dans une installation de la société SOCATRI, filiale d’Areva, sur le site du Tricastin a provoqué le rejet dans l’environnement d’effluents uranifères. Dans un premier temps, les chiffres de 360 Kg d’uranium contenus dans 30m3 d’effluents ont été annoncés, pour être ensuite revus à la baisse sans explication. Les derniers chiffres font été de 75 kg d’uranium correspondant à un volume d’environ 6m3.

Bien que l’incident ait eu lieu le lundi 7 juillet à 19 h 00, il n’a été déclaré par la SOCATRI-AREVA à son autorité de tutelle que le lendemain à 7 h 00. Et ce n’est qu’à 12 h 00, soit 5 heures plus tard, que l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) a engagé les procédures officielles et considéré comme grave cette pollution. Pendant toute la matinée, la population a donc continué à utiliser une eau potentiellement contaminée pour l’irrigation, la baignade, la boisson. Les autorités ont déclaré qu’il n’y avait alors pas de risque immédiat. Pour ce qui est du long terme, en revanche…
Cet événement a été classé « niveau 1 » sur l’échelle INES, malgré le rejet d’effluents radioactifs dans l’environnement et l’exposition potentielle des populations.

Suite à cette fuite le Réseau « Sortir du nucléaire » a déposé plainte contre X.

 16 juillet 2008 :

Des prélèvements de contrôle effectués plusieurs jours après l’accident ont mis à jour l’existence d’une pollution radioactive des nappes phréatiques plus ancienne. Ces nappes, qui alimentent des captages utilisés par des particuliers, présentent une teneur en uranium parfois dix fois supérieure au bruit de fond trouvé dans la région et dépassent les normes fixées par l’OMS pour la consommation d’eau.

Cette contamination pourrait provenir d’un entreposage de déchets, issus d’une ancienne usine militaire d’enrichissement de l’uranium. Dans un tumulus de terre haut de 5 à 6 mètres ont été accumulées 760 tonnes de matériaux radioactifs « en violation du b.a.-ba de la gestion des déchets nucléaires », selon Corinne Castagnier, directrice de la CRIIRAD.

 Mercredi 23 juillet 2008 :

Une centaine d’employés travaillant dans le bâtiment d’enceinte du réacteur n°4 de la centrale nucléaire ont été contaminés par des poussières radioactives. Cet évènement a été classé « niveau 0 » sur l’échelle INES, soit moins grave que le rejet d’effluents radioactifs dans l’environnement survenu quelques jours auparavant, et ce malgré la contamination de plusieurs dizaines de salarié. Ce classement démontre l’absurdité absolue de l’échelle INES, qui n’est rien d’autre qu’un outil de communication sans aucune valeur scientifique.

 Mardi 29 juillet 2008 :

Une alarme s’est déclenchée sur le réacteur n°4 de la centrale du Tricastin, provoquant l’évacuation d’une partie du personnel. Selon un porte-parole, les travailleurs ont été conduits à l’infirmerie et examinés par un médecin qui a conclu à l’absence de contamination radioactive. Toutefois, d’après un ingénieur de la centrale interrogé par LCI, sur les 45 personnes examinées deux portaient de très légères traces de contamination. Ces deux salariés avaient été impliqués dans l’incident survenu la semaine précédente (voir ci-dessus).

Cette succession d’incidents nous rappelle si besoin était que l’industrie nucléaire fait courir continuellement à la population un risque intolérable, non seulement en cas d’incident mais aussi en fonctionnement normal


20 juin 2011 : Série noire à la centrale nucléaire de Fort Calhoun, dans le Nebraska

Inondations à Fort Calhoun

> La centrale nucléaire de Fort Calhoun (Nebraska), composée d’un réacteur de 500 MW, est actuellement menacée par les inondations causées par le débordement du Missouri.

> Cette centrale est à l’arrêt depuis le 9 avril pour rechargement de combustible. L’opération est terminée, un tiers du combustible ayant été renouvelé, mais elle n’a pas encore redémarré. Les piscines de combustibles contiennent actuellement environ 670 tonnes de combustible usé, pour une radioactivité de 100 millions de curies (aux Etats-Unis, depuis 1992, le combustible usé reste stocké sur les sites). Le césium 137 (radioélément d’une demie-vie de 30 ans, connu pour causer des lésions aux viscères) représente 40 % de cette radioactivité. Ce seul réacteur contiendrait donc plus de Césium 137 dans ses déchets que ce qui a été relâché par les quatre réacteurs de Fukushima Daiichi jusqu’ici.

> Le site est actuellement en alerte maximale, étant encerclé par les eaux à la suite d’une crue du Missouri. La centrale est en effet située à 1004 pieds (environ 306 mètres) au-dessus du niveau de la mer. Selon la Nuclear Regulatory Commission, le niveau des eaux au 15 juin était de 1005 pieds et 7 pouces au-dessus du niveau de la mer, et pouvait atteindre 1006 pieds et 4 pouces dans les prochains jours.

> Voici les évènements majeurs de ces derniers jours, dont nous avons connaissance :

le 7 juin, un incendie dans une armoire électrique a privé le site d’alimentation électrique, et donc privé les piscines, qui contenaient du combustible encore chaud, de refroidissement pendant 90 minutes.

le 13 juin, un rejet d’eau depuis la centrale dans le Missouri s’est produit, au rythme de 105 gallons (environ 397 litre) à la minute, pendant une durée indéterminée. Il n’est pas possible de savoir si cette eau, qui provenait du bâtiment administratif, était irradiée.

le 17 juin, l’exploitant de la centrale, Omaha Public Power District, a signalé une vulnérabilité potentielle à l’inondation - un trou dans un sol - qui pourrait avoir affecté un système de sécurité. OPPD devait sceller le trou plus tard ce jour.

Nous ne pouvons pas fournir plus d’informations pour le moment malgré le fait que nous suivions cette affaire de très près ;

Plus encore que la submersion des piscines, le risque est bien que l’eau n’endommage les systèmes de refroidissement et d’alimentation électrique de la centrale.

Un tel scénario n’a malheureusement rien d’exceptionnel...

> Ainsi, lors de la fameuse tempête de 1999, à la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) une forte inondation a également touché une partie des bâtiments, mettant hors d’usage plusieurs dispositifs du système de refroidissement, avant d’atteindre la moitié des pompes. Pendant quelques heures, la sûreté du réacteur n°1 n’a plus reposé que sur deux pompes. Du fait de la crainte du "bug de l’an 2000", les techniciens de la centrale étaient sur le pied de guerre et la catastrophe a pu être évitée de justesse... mais si de telles conditions n’avaient pas été réunies, ou si la marée avait été plus forte, on aurait pu craindre une défaillance totale des systèmes de refroidissement, pouvant potentiellement mener à la fusion du coeur.

Une partie des centrales nucléaires françaises sont situées le long de fleuves sujets à de grandes crues (comme la Loire). La centrale de Gravelines, dans le Nord, est construite sur un polder, à proximité d’un réseau de canaux.


Attention, déchets nucléaires inconnus

Au fond de l’ancienne mine d’extraction d’uranium de Bauzot, en Saône-et-Loire, gisent aujourd’hui plus de 80.000 fûts. Leur contenu ? Des déchets radioactifs provenant de la fabrication de combustible nucléaire dans les années 1960, 1970 et 1980... Problème : la nature de centaines d’entre eux, issus de l’usine-pilote de Fontenay-aux-Roses, dans les Hauts-de-Seine, est inconnue ! Une incertitude qui pourrait porter sur "de simples gravats", selon Christian Andres, responsable de la gestion des sites miniers uranifères en France pour Areva, ou des "produits moins sympathiques", comme l’envisage également Alain Rivière, chef de la division dijonnaise de l’Autorité de sûreté nucléaire...

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Bauzot : un hameau et son site de stockage de déchets radioactifs

Depuis Dijon, l’arrivée sur le site de Bauzot, en Saône-et-Loire, est une vraie leçon d’histoire industrielle ! Après un passage au Creusot, à Montceau-les-Mines puis à Gueugnon, la campagne sédélocienne s’ouvre ; rien ne laisse présager qu’à quelques kilomètres à la ronde, un ancien site minier recèle des dizaines de milliers de fûts de déchets radioactifs. Le plan indiquait un hameau à droite de la route, deux kilomètres avant le village d’Issy-l’Evêque. Et pourtant, à Bauzot, impossible de trouver la trace du fameux sigle sur fond jaune signalant un danger radioactif ou même de grands murs dissimulant une activité nucléaire... "Il me semble que c’était une ancienne carrière, oui. Elle devait être autour des serres, là-bas, mais je ne peux pas bien situer...", indique une habitante. "Non, je ne sais pas, mais peut-être que vous allez croiser d’autres personnes qui sauront mieux que moi", ajoute une autre. Et un ancien d’Issy-l’Evêque de continuer : "Je ne sais rien là-dessus. Allez voir à la mairie : ils pourront peut-être vous en dire plus". Finalement, le site se révélera être à gauche de la route, à l’opposé du panneau donnant la direction de Bauzot, derrrière un carré d’arbres hauts et des barrières peu impressionnantes. "A ma connaissance, les puits ont été refermés et je pense que deux ou trois fûts ont été mis là avec du matériel ayant servi à l’extraction", croit savoir un voisin du terrain en question. Il faudra traverser une petite parcelle privée pour entrevoir le signe de reconnaissance du site : un panneau d’interdiction d’entrée posé par Areva, son gestionnaire, ainsi que celui, jamais retiré, indiquant que la mine servait au Commissariat à l’énergie atomique de Paris (CEA), dans les années 1950...

Selon l’Inventaire national des déchets radioactifs, le site aurait ainsi fait l’objet d’une exploitation minière en travaux souterrains de 1950 à 1957, avant de servir, entre 1958 et 1969, de dépôt de déchets industriels de faible activité (Voir document joint). "Il représente un tas de six mètres de hauteur constitué de plusieurs niveaux de fûts métalliques de 100 et 200 litres, recouverts individuellement par cinquante à soixante-dix centimètres de stériles de la mine. Ce dépôt occupe une surface au sol de 8.000 m², correspondant à un tonnage de 80.000 tonnes", note l’inventaire. Ce document constitué par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), précise également que le site a accueilli l’exploitation d’une petite mine à ciel ouvert en 1984-1985, avant un remblayage et le réaménagement du site et du stockage. Les déchets ont ainsi été recouverts d’une couche de matériau imperméable de cinquante centimètres d’épaisseur, puis d’une couche de terre végétale de soixante centimètres. Sur place en effet, difficile de ne pas confondre l’ancienne mine avec un simple terrain désaffecté recouvert de végétation.

Que contiennent ces fûts ? Pour la majorité d’entre eux, la réponse est connue. 36.000 recèlent par exemple des résidus de traitement d’uranium de Madagascar, en provenance de l’ancienne usine du Bouchet, pour un total de 5.600 tonnes et une radioactivité de 2,8 terabecquerels de radium 226 et 228. "Une donnée qui pourrait être importante en valeur absolue mais qui est tout à fait raisonnable, compte tenu du nombre de déchets", remarque Alain Rivière, chef de la division dijonnaise de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). L’inventaire national des déchets radioactifs précise également que 10.400 tonnes de déchets divers provenant des usines de fabrication de combustible SICN et Cerca - graphite, quartz, boues de sablage - sont conditionnés dans 48.000 fûts, pour une valeur totale de 0,1 terabecquerels. Comment interpréter ces données ? "Ce n’est pas la valeur en elle-même qui est inquiétante. En revanche, le fait qu’on ait retravaillé l’uranium fait qu’éventuellement, la roche n’est pas dans le même état et le passage des eaux peut en diffuser dans l’environnement. Cela fait partie de la surveillance que nous assurons tout autour du site. Aujourd’hui, les résulats que nous détenons ne montrent rien. Pour l’instant, il n’y a pas de problème avec les cours d’eau et les terres environnantes", rassure Alain Rivière.

"Des terres inertes ou des substances moins sympathiques, issues de la chaîne de l’uranium et du plutonium"

Malgré toutes ces précautions, les déchets provenant de l’usine de traitement de combustibles de Fontenay-aux-Roses, dans les Hauts-de-Seine, ne sont pas connus. "L’Autorité de sûreté nucléaire a donc demandé à Areva (ndlr : gestionnaire du site depuis 1976) de fournir tout l’historique de la mine : ces derniers ont confirmé que des fûts avaient bien été acheminés depuis Fontenay-aux-Roses, où une unité travaillait sur le recyclage du combustible usé. Quand cette usine a été démantelée, une partie des déchets a également été envoyée à Bauzot", détaille Alain Rivière. Et de continuer : "Ils sont arrivés avec des bordereaux de transfert, dont Areva a retrouvé la trace, mais l’entreprise ne sait pas ce qu’ils contiennent. Cela peut être des terres totalement inertes mais également des choses moins sympatiques issues de la chaîne de l’uranium et du plutonium"...

"Nous pensons que ces déchets sont constitués de terre et de gravats de démantèlement", indique Christian Andres, responsable de la gestion des sites miniers uranifères en France pour Areva. Pour lui, le risque est possible mais peu problable. "Ce site est réglementé dans le cadre d’un arrêté préfectoral datant du 04 juillet 1997, fixant les normes de rejet, de qualité d’air, de contrôle de l’installation etc. Dans ce cadre, nous effectuons des prélèvements de légumes, de poissons et de sédiments sur le site : rien n’a jamais été constaté d’anormal", explique-t-il. Et de préciser : "D’ailleurs, cela ne concerne que quelques centaines de fûts sur près de 80.000 !".

Une façon de voir les choses qui ne contente pas l’Autorité de sûreté nucléaire. "Ce qui était considéré comme acceptable dans les années 1950 en terme de radioactivité et de stockage des déchets n’est plus analysé selon les mêmes critères aujourd’hui. Il y a des tas d’autres domaines que le nucléaire, d’ailleurs, où l’exigence de traçabilité sur ce qui était transféré à l’époque n’était pas celle d’aujourd’hui ! Comme nous ne savons pas si nous sommes en présence des déchets que nous accepterions de stocker ni si le confinement convient, nous avons demandé à Areva de travailler sur le sujet et de proposer une clarification de la situation. On en est là aujourd’hui. Nous ne sommes pas sur une suspicion mais nous ne pouvons pas rester, comme cela, dans l’ignorance", souligne Alain Rivière.

Lors de la conférence de presse annuelle de l’ASN, mardi 31 mai 2011 (Lire ici notre article sur le sujet), Alain Rivière précisait déjà qu’Areva "devra mener une campagne de caractérisation avant d’envisager, au besoin, des solutions en terme de consolidation du stockage". Il précise aujourd’hui son propos : "La recherche administrative a déjà été effectuée et, parce qu’elle ne permet pas de tout dévoiler, nous voulons aller plus loin. Il va falloir creuser dans le stockage... Mais attention, cela ne se fait pas du jour au lendemain ! A l’époque de l’enfouissement, des études avaient été réalisées et nous savions que le sol était suffisamment étanche pour que les déchets puissent être entreposés. Aujourd’hui, quand on fait un forage, il faut être certain qu’on n’aille pas dégrader l’enveloppe. Il faudra prendre beaucoup de précautions". 2011 sera donc l’année de l’étude de faisabilité, avant de passer à la mise en œuvre d’un plan de carottage par Areva...

Un contrôle effectué par le propriétaire du site contrôlé ? L’idée pose question. "Tout d’abord, nous effectuons des contrôles tous les ans mais recevons également des visites inopinées de l’administration : nous ne pouvons pas tricher. Pour ce qui concerne l’analyse des substances prélevées, nous ferons appel à des laboratoires agréés par le Comité français d’accréditation (Cofrac). Enfin, pour tout ce qui relève de la caractérisation des déchets du site de Fontenay, la maîtrise d’ouvrage sera, a priori, assurée par une société indépendante", justifie Christian Andres. Et Alain Rivière de préciser : "Une analyse critique sera ensuite réalisée par l’Etat et l’Autorité de sûreté nucléaire". En fonction de cette caractérisation, une réflexion administrative sera engagée pour renforcer le dispositif de stockage... A quelle échéance ? "Dans plusieurs années", selon Alain Rivière. "En 2013", pense Christian Andres. En attendant, ne reste plus qu’à espérer que ces déchets des années 1960 n’aient pas fait l’objet du même "laxisme nucléaire" que les essais malheureux perpétrés dans le Sahara à la même époque...

Messages

  • Tricastin est une poudrière atomique qui menace toute la Provence et le pays. On a frôlé la catastrophe au mois de mai.
    Le Collectif antinucléaire de Vaucluse (CAN84) vient de mettre la main sur les courriers que l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) a adressés à la direction de la centrale nucléaire du Tricastin depuis le début 2011 : atterrant ! La situation est catastrophique en matière de sécurité des salariés et des populations riveraines ; incontrôlée en matière de pilotage ordinaire au quotidien ; dangereuse du fait de sa vétusté, de fissures dans le béton et de non-respect des normes et réglementations. On a frôlé la catastrophe nucléaire au mois de mai alors que celle de Fukushima se poursuivait. Le CAN84 décide de rendre public ces documents et exige à nouveau la fermeture du site nucléaire du Tricastin.
    Les dernières inspections de l’Autorité de Sûreté Nucléaire conduites depuis le début de l’année révèlent l’ampleur de la menace :
    béton des murs éclaté en nombreux endroits, lacunes en matière de surveillance des activités sous-traitées et du respect des règles de radioprotection, non prise en compte ni validation des modifications dans les opérations, non-respect des plans de qualité lors des interventions,
    absence de documents justificatifs, irradiation des intervenants, balisage non-conforme aux prescriptions radiologiques au dessus de la piscine du bâtiment réacteur (BR), mauvaise coordination entre les intervenants notamment intérimaires,
    absence d’appareil de contrôle de radioactivité lors de leurs interventions et absence de suivi mensuel de l’ensemble des appareils de radioprotection rendant caduques les mesures de radioactivités,
    fuite radioactive sur des vannes et dissimulation de la réalité, absence de procédures dans le cas d’une indisponibilité prolongée d’une source principale externe,
    on effectue les contrôles de radioactivité en quelque sorte au pif ou à la couleur de la peau.
    Le Collectif antinucléaire de Vaucluse (CAN84) a passé au crible les dix dernières inspections menées par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) depuis le début de l’année 2011 sur le site du Tricastin. Le tableau est effrayant et devrait conduire à l’arrêt immédiat des réacteurs nucléaires.
    Comment dans un tel état de non-maîtrise et de délabrement des installations, l’Autorité de Sûreté Nucléaire a pu donner son autorisation de poursuivre l’exploitation du réacteur n°1 dix années supplémentaires en août 2009 ?
    Pourquoi, les 4 réacteurs du Tricastin sont maintenus en activités alors qu’ils ne produisent pas tous d’électricité pour la population ou les besoins des entreprise mais servent à la nouvelle unité “Georges Besse 2″ d’enrichissement par centrifugation du terrible combustible (Mox et Uranium 235) qui fait ses ravages à Fukushima ?
    Pourquoi l’ASN s’apprête-t-elle à donner son feu vert à la poursuite d’autres réacteurs sur Tricastin alors qu’elle affirme que plus de 30 corrections déterminantes et guère réalisables financièrement et techniquement doivent être conduites ?
    A quoi joue-t-on ? Par quelle magie et sous quelle connivence technico-politico-économique l’ASN bafoue-t-elle ses propres constatations ? La vie des travailleurs du site et des populations, de la région et au delà est en jeu.
    Depuis janvier 2011, les documents que s’est procuré le CAN84 accusent.
    Le Collectif antinucléaire de Vaucluse (CAN84) tire la seule conclusion logique de ces menaces au quotidien sur la vie et la santé : arrêt immédiat, inconditionnel et définitif des réacteurs du Tricastin, parmi les plus âgés du pays. C’est une exigence sanitaire, de santé publique, de protection de la vie. Avant l’apocalypse nucléaire en Provence.
    Tout le détail des alertes mois par mois, réacteur par réacteur et les courriers de l’ASN à EDF sur le site www.coordination-antinucleaire-sudest.org

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