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Quand le Bâtiment va, tout va… … ou quand la Recherche, l’Enseignement et la Santé deviennent des succursales du secteur privé du Bâtiment

lundi 4 juillet 2011

Quand le Bâtiment va, tout va…

…ou quand la Recherche, l’Enseignement et la Santé deviennent des succursales du secteur privé du Bâtiment

Il n’y a pas d’argent pour embaucher du personnel à l’hôpital public, pas d’argent pour la recherche, par contre dans ces deux secteurs il y a toujours plus d’argent pour construire…

Hôpitaux en construction : Annecy, Evreux, Toulouse, Châlons-sur-saône, Carcassonne, Nord92 à Villeneuve-la-garenne, Metz, Eaubonne, Toulouse, Vinatier, Marseille, Nice, Villeneuve d’Ascq, Pontivy, Gonesse, Villeneuve-sur-Lot, etc…

Plus dans travaux un peu partout pour construire de nouvelles ailes et bâtiments :

à Tenon (Paris), Pierre Bénite (Lyon), Sainte Anne (Paris), Saint Antoine (Paris), Clinique universitaire du cancer (Toulouse), Bégin (Saint Mandé), Robert Debré (Paris), etc….

Les profiteurs sont Vinci, Eiffage, Bouygues, etc…

Et dans la recherche, c’est aussi la recherche de constructions sans budgets de recherche et sans embauches…}

Le coût de construction d’un bâtiment du Pôle d’excellence du plateau de Saclay-Orsay (ISMO) est de 30 millions d’euros….

Ce projet, surnommé "Silicon Valley" à la française, se résume en un alignement de chiffres qui donnent le vertige : 34 000 étudiants et 12 000 enseignants chercheurs, répartis entre 23 établissements, dont 2 universités et une école normale supérieure, 10 écoles d’ingénieurs et de commerce et 6 organismes et instituts de recherche. Le tout sur un vaste territoire de 72 km² de champs et de forêts, à 20 km de Paris. La « Silicon Valley à la française », c’est d’abord du fric pour la construction :
 Construire un pôle de recherche sur le climat et l’environnement au sein du projet scientifique du plateau de Saclay, intégrant des espaces pour les chercheurs publics et privés, notamment des secteurs des écotechnologies.
 Construire des centres d’intégration hébergeant des chercheurs publics et privés sur les trois centres Nano-INNOV : (Saclay, Grenoble et Toulouse), assurer la construction d’ici 2011 du troisième bâtiment Nano-INNOV sur Saclay, l’extension du bâtiment INRIA qui accueillera une plateforme nano-simulation de la région parisienne et les Centres d’Intégration de Grenoble et Toulouse. Ceci permettra, notamment, de développer l’aspect nanobiosciences autour du Canceropôle de Toulouse.
 Construire, sur le plateau de Saclay, un centre de recherche en nanosciences regroupant les équipes de l’Institut d’Electronique Fondamentale (IEF) d’Orsay, le Laboratoire de Physique et Nanostructures (LPN) de Marcoussis et leurs centrales de nanotechnologies, afin de renforcer la recherche fondamentale dans tous les domaines des nanosciences, en appui, notamment, du centre Nano-INNOV de Saclay.
Les différentes étapes visant à mettre en place le campus s’inscrivent dans plusieurs opérations : l’opération d’intérêt national de Massy Palaiseau Saclay Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (plus large que le campus), le projet de cluster scientifique et technologique sur le plateau de Saclay, par le plan campus qui permet l’investissement de 850 millions d’euros, et par le « grand emprunt » qui permet l’investissement d’un milliard d’euros.
Plusieurs établissements d’enseignement supérieur doivent être déménagés sur le campus, comme l’École normale supérieure de Cachan, l’ENSTA ParisTech, Agro Paris Tech, l’École centrale Paris, l’ENSAE ParisTech, Mines ParisTech et Télécom ParisTech, et tout ou partie de l’université Paris-Sud 11.
Plusieurs structures ont été créées pour ce projet :
• Etablissement Public Paris-Saclay
• Fondation de Coopération Scientifique du Plateau de Saclay.
• consortium des établissements du Plateau de Saclay qui réunit par ailleurs les 23 établissements
L’arrivée de 12 000 étudiants et de 2 500 enseignants chercheurs provoque un besoin évident en infrastructures. "Le projet prévoit la construction de logements pour les étudiants, mais aussi les personnels, les enseignants, les chercheurs, les chercheurs étrangers, ainsi que d’équipements sportifs et de lieux de vie comme un cinéma ou un théâtre", décrit Jean-Pierre Foucher. Là aussi, l’objectif est de partager les équipements. "L’ENSTA ParisTech arrive avec un gymnase dans son projet, qui profitera aux autres étudiants", décrit Yves Demay, "l’idée est celle d’une mutualisation générale".
Les équipements se révèlent être la principale attente des futurs étudiants du campus de Saclay. "Nous avons réalisé un questionnaire auprès des élèves de l’ENSAE ParisTech", se souvient Sylviane Gastaldo, "les attentes les plus importantes concernaient le logement et la restauration".
Saclay (nouveau centre) coûtera un milliard d’euros….

Le grand emprunt devait financer l’enseignement et la recherche : il finance l’immobilier…

1,7 milliard d’euros ont été dirigés vers l’enseignement supérieur et la recherche, 2,85 milliards d’euros ont été engagés pour l’industrie et les PME, 1,64 milliard pour le développement durable et 610 millions pour le numérique. Parmi les secteurs prioritaires, la santé, avec 2,4 milliards d’euros alloués directement à ce secteur, accompagnés d’un milliard d’euros pour des actions périphériques.

La suite

Messages

  • Maintenant les privatisations s’appellent pudiquement « partenariats public-privé »…

    Fondation Paris-Sud Université de l’IDEX Paris-Saclay ou privatisation de l’enseignement supérieur ?

    La Société Générale et EDF achètent leur place…

    Airbus a signé une convention avec l’Université Paris-Sud…

  • Le « pôle d’excellence » de Paris-Saclay est mal parti. Même « Le Figaro » affirme que « c’est un immense gâchis ». Le grand projet de Sarkozy « n’en finit pas de s’embourber » dit le journal !

    Il n’y a que la construction qui marche à plein, à fonds publics, sur le plateau de Saclay !!!

  • « Béton-Valley » plutôt que Silicon-Valley sur le plateau de Saclay ?!!!

    Il semble que la faculté Orsay-Saclay ait fait construire le bâtiment de Mathématiques en zone inondable inconstructible et l’ISMO (Physique) sur le trajet d’une petite rivière. Et cela sans parler des dysfonctionnements multiples des nouveaux bâtiments qui se manifestent déjà comme l’absence d’ascenseur et sans compter les dépassements des dépenses. Tout cela pour apprendre que le projet de fusion est abandonné, que les projets d’entreprises privées sont abandonnés, que le projet de métro est abandonné. Bilan : l’université s’est endettée à vie sur fonds publics pour aider… le secteur privé du Bâtiment. Aucun intérêt pour l’enseignement, aucun intérêt pour la Recherche !!!

    " Paris-Saclay " c’est d’abord un chantier de BTP qui a englouti l’essentiel des 5,3 milliards d’euros (en prévision et on verra ce qu’il y aura de dépenses supplémentaires !) consacrés par l’État au projet : des contrats en or pour les bétonneurs, 1,74 million de m² de bâtiments à construire en plein champ, une hypothétique ligne de métro… qui ne verra pas le jour malgré la pétition de la présidence de la faculté pour faire pression sur Macron…

    Même les 700 millions (sur plus de cinq milliards) dépensés soi-disant pour le « volet scientifique », c’est de la construction, du pipeau et de la pub !

  • Le coût de Paris-Saclay est-il bien estimé ? Difficile de le savoir !

    La Cour des Comptes relève que :

    « Bien que la direction du budget ait tenté d’établir un chiffrage global, aucun service n’est chargé de suivre l’ensemble des financements, de nature et d’origine diverses, si bien que l’exhaustivité du montant indiqué ci-dessus ne peut être assurée et qu’il est très difficile de faire régulièrement un point d’avancement. Les seuls financements dont le suivi d’exécution du projet soit relativement aisé sont ceux des investissements d’avenir, qui relèvent directement de l’Agence nationale de la recherche (ANR).

    Le coût final de l’opération globale augmente au fur et à mesure des décalages de calendrier, des résultats des procédures de mise en concurrence et de l’ajout d’opérations initialement non retenues mais essentielles, comme le réseau d’infrastructure numérique. Entre juillet 2011 et septembre 2016, le coût des projets de l’École Centrale Paris, d’AgroParisTech et de l’Institut Mines Télécom est passé de 554 M € à 648,5 M €, augmentant de plus de 17 % : cette progression n’est pas due à un dérapage du coût des projets, mais à l’omission initiale d’une partie d’entre eux.

    Cette absence de suivi est d’autant plus préjudiciable que les montages financiers permettant de réaliser ces opérations sont souvent complexes. L’Agence France Trésor intervient pour les frais de portage, correspondant au décalage temporel de trésorerie entre la vente des emprises et le besoin de liquidités. La Banque européenne d’investissement (BEI) et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) sont sollicitées pour les emprunts des opérations réalisées en partenariat public-privé ou public-public.

    Le produit global des cessions (hors cession gratuite du foncier par l’État) concourant au financement des transferts d’établissements d’enseignement supérieur s’élève à 435 M €. Une provision de 185,1 M € 22 a été arrêtée en 2015, tenant compte à la fois des aléas de cessions et des conditions de portage, en cas de retard. Dans un cadre de négociations croisées et encore inabouties, ce risque doit faire l’objet d’une vigilance renforcée.

    En réalité, l’EPAPS n’a pas mis en place les procédures nécessaires au contrôle de la gestion des crédits qui lui sont accordés. L’absence de contrôle interne, de cartographie des risques ou encore les retraitements comptables du résultat opérés d’une année sur l’autre, décidés par l’ordonnateur sans explication suffisante, ne permettent pas de s’assurer de la fiabilité des chiffres produits. »

  • Paris-Saclay un pôle de science d’avenir ?!!! Pas du tout ! Il n’y a même pas de pôle : les grandes écoles sont séparées de l’université et l’université est coupée en deux !!! voir ici

    La seule chose qui se confirme c’est : tout pour le bâtiment et tout pour les sociétés privées, tout pour l’informatique par exemple !

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