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Dernières nouvelles de la Grèce sous la coupe des usuriers mondiaux

samedi 23 juillet 2011

Contrairement au satisfécit que s’octroient Merkel et Sarkozy, le plan décidé hier au sommet européen n’écarte en rien la menace de faillite de l’Etat grec ou des autres pays d’Europe qui sont aussi menacés à cause de l’ampleur de leur dette publique. Ce plan, loin d’exiger la moindre contrepartie des banques privées, est une nouvelle fuite en avant financière au seul profit des créanciers, des usuriers, de la Grèce, qui spéculent sur la dette publique des Etats.

Concocté sous l’égide des Sarkozy, Merkel, de la BCE et du FMI, avec la participation de dirigeants des principales banques européennes, le plan donne toute satisfaction à ces dernières. C’est à elles qu profite la plus grosse partie des 158, 6 milliards d’euros prévus dan le paquet de sauvetage qui leur permettra de continuer à encaisser le tribut qu’ils font payer aux populations européennes, grecque en premier lieu par le biais du marché de la dette. Les banques pourront en effet échanger de la dette grecque dépréciée contre des obligations garanties par le fonds européen de solidarité financière (FESF) qui aura la possibilité d’acheter des titres de la dette. Les Etats et la BCE se portent garants de la défense des intérêts des banques privées ! Ce sera aux populations de payer la note.

L’Allemagne et la France se félicitent de l’accord de l’ensemble des Etats européens pour transformer le FESF en une sorte de Fond monétaire européen dont les « aides » seront assorties de plans d’austérité toujours plus durs. Sous leur égide se construit l’Europe des banques, l’Europe des plans d’austérité, de la régression sociale.

Les Bourses et les marchés financiers européens ne s’y sont pas trompés en saluant par la hausse ce nouveau plan. Pour les travailleurs et les peuples d’Europe, il ne peut être question d’accepter l’austérité pour sauver les profits des prédateurs de la finance. Il faut mettre fin à la soumission des Etats aux banque privées et pour cela annuler la dette publique. Le premier pas dans ce sens pourrait être l’exigence d’un moratoire immédiat du remboursement de la dette et des intérêts et la mise en place d’un audit sur celle-ci sous contrôle des salariés et de la population.


Les 9 et 10 juillet 2011, se tenait à Athènes une réunion de coordination des Assemblées populaires de toutes les régions de Grèce. Nous reproduisons ci -dessous la traduction du texte final qui y a été adopté.

Texte de conclusion des deux jours de réunion des Assemblées Populaires à Syntagma (adopté le 10 juillet 2011)

Pendant 2 jours, les 9 et 10 Juillet 2011, nous nous sommes réunis en session de bilan des assemblées populaires de toutes les régions, conformément à l’appel de l’Assemblée populaire de la place Syntagma. Ont été exposées les positions, le fonctionnement et les actions de 48 assemblées, 36 le premier jour et 12 le deuxième jour. 24 d’entre elles provenaient des villes de divers districts et 24 de la région de l’Attique. Toutes les grandes villes de Grèce étaient représentées et nous estimons la représentation positive, même si nous savons que de nombreuses autres assemblées populaires fonctionnent ou commencent à fonctionner dans d’autres endroits.

La discussion a confirmé la volonté de chacun de continuer à communiquer et à coordonner notre action. Elle a montré la richesse des actions menées par les différents secteurs pour notre objectif principal ainsi que pour de nombreuses activités relatives à des problèmes centraux et particuliers.

Nous sommes sur les places du pays, parce que nous avons décidé de prendre nos vies entre nos mains, parce que nous n’attribuons plus ce droit à quiconque. Ce pari nous l’avons fait et nous le gagnerons. Et nous réussirons, par notre participation, le contrôle direct et notre abnégation.

Grâce à notre auto-organisation et la démocratie directe des places, nous créons nos propres contre-institutions fondées sur la solidarité sociale, la mise en réseau, la camaraderie, l’esprit combatif.

Nous nous sommes rencontrés pour échanger des expériences et des idées. Nous nous sommes rencontrés afin de façonner ensemble notre voie contre les politiques antipopulaires du gouvernement, de la Troïka et de leurs courtisans de tout genre. Contre la violence de la pauvreté et du chômage. Contre la violence de l’écrasement de l’état social. Contre la violence de la répression étatique. Contre la violence des impératifs du programme à moyen terme, des mémorandums et toutes leurs mesures.

Nous sommes d’accord sur la nécessité de l’action commune et de la coordination. Nous sommes d’accord sur la nécessité de concevoir un plan pour la réalisation pratique de la revendication de démocratie directe, d’auto-organisation populaire partout.

L’exigence d’Assemblées Populaires partout, sur les places, sur les lieux de travail et d’études est à l’avant-garde de notre lutte.

Syntagma et son Assemblée populaire, est jusqu’à présent le point de référence du mouvement des places. Cependant, il pourrait se développer en un centre principal et un point de rencontre de tous ceux qui luttent socialement et sur les lieux de travail. Nous allons dans cette direction et souhaitons que la même chose se produise sur d’autres places du pays. Dans le cadre de la coordination du mouvement, nous proposons une communication régulière entre les Assemblées Populaires, et même des Assemblées communes dans les endroits où cela est jugé nécessaire… Le site créé sur la place Syntagma et adopté par l’Assemblée populaire de Syntagma, amesi-dimokratia.org, est la référence des Assemblées Populaires à l’échelle nationale. Sur le site, chaque Assemblée populaire a la possibilité de poster des publications et des décisions sous son titre distinctif ; il y a par exemple un emplacement pour l’Assemblée populaire de Corinthe, de Thessalonique et ainsi pour chaque assemblée. C’est l’outil par lequel nous communiquons, échangeons des points de vue et des préoccupations, choisissons des actions.

Les batailles que nous avons jusqu’à présent livrées et l’attaque que nous avons subie ont renforcé encore plus notre détermination.

Nous ne nous arrêterons pas là.

Nous l’avons promis et nous l’avons aussi décidé dans nos Assemblées populaires.

Nous ne partirons pas s’ils ne partent pas. Et même s’ils partent, nous ne retournerons pas dans nos maisons, car nous allons continuer vigoureusement et de façon déterminée à construire le nouveau modèle social que nous revendiquons.

Nous continuons notre lutte partout et toujours contre tout ce qui nous condamne à une vie sans avenir. Nous continuons à mobiliser en masse dans les assemblées, et pour les grandes étapes à venir : a) dimanche prochain, 17 / 7, jour où Hillary Clinton se rend en visite en Grèce, b) le dimanche suivant, 24 /7, anniversaire de la chute de la junte, pour dire notre propre NON à l’oligarchie contemporaine.

Nous travaillons systématiquement dans la période à venir, à l’organisation d’une réunion nationale de toutes les places cette fois-ci le 3 Septembre 2011. Une mobilisation nationale qui établira clairement pour tous que nous nous opposons à cette politique économique et sociale en cours.

Nous travaillons systématiquement dans la période à venir, à compléter le modèle de démocratie que nous voulons établir.

Les places ont constitué et constituent pour nous et pour toute l’Europe une réponse sans précédent et une école de Démocratie Directe et Sans Intermédiaire.

Nous cherchons à rencontrer tous les mouvements des places européens pour aller vers une action paneuropéenne pour l’annulation des dettes. La démocratie directe maintenant !

Toutes les décisions par les assemblées populaires ! Justice - Egalité - Solidarité.

10 juillet 2011

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