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Chili : Grève générale dans le sillage des protestations étudiantes

lundi 29 août 2011

Chili : Grève générale dans le sillage des protestations étudiantes

C’est la première fois depuis Pinochet. Le Chili a observé mercredi et jeudi une grève nationale contre l’impopulaire président conservateur Sebastian Pinera, la première dans le pays depuis la dictature d’Augusto Pinochet, qui a duré de 1973 à 1990. Un adolescent, blessé dans la nuit de jeudi à vendredi dans de violents affrontements à Santiago, est décédé vendredi matin.

Le garçon de 14 ans a reçu un tir dans la poitrine dans le quartier de Macul , dans l’est de la capitale, où les heurts ont été particulièrement violents. La famille du jeune homme accuse la police de lui avoir tiré dessus. Les violences ont fait 153 blessés côté policiers, et 45 côté civils. Plus de 1.300 personnes ont été arrêtées, "la majorité d’entre elles pour des troubles graves et des vols", a précisé le vice-ministre de l’Intérieur chilien.

Depuis janvier 2011, le pays est secoué de vagues successives de contestations. Cela a commencé dans l’extrême sud du pays, notamment à Punta Arenas, quand la population a violemment protesté contre la hausse du gaz qu’elle utilise douze mois sur douze pour se chauffer.

Puis de grandes manifestations ont été organisées pour contester le gigantesque projet hydroélectrique HydroAisen qui doit noyer des milliers d’hectares d’une des parties les plus sauvages de la Patagonie chilienne.

C’est la protestation étudiante qui a pris le plus d’ampleur à partir de juin. Chaque semaine, les étudiants organisent des blocages d’établissements et des manifestations monstres dans les grandes villes du pays. Fait nouveau : ce ne sont pas les seuls groupes gauchistes mais la plupart des étudiants issus de la classe moyenne qui sont au centre de la contestation.

Des dizaines de milliers de personnes ont répondu à l’appel d’une double journée de grève lancée par les principaux syndicats du pays. Dans le sillage des trois mois de contestations étudiantes, ces mobilisations dénoncent l’inégale répartition des richesses, alors que le PIB a cru de près de 7% en 2011. Il s’agit du mouvement de protestation le plus important depuis la fin de la dictature.

Santiago, capitale du pays, a été le théâtre de manifestations massives, et de violences sporadiques, jeudi. En marge des cortèges, des violences ont été déplorés dans la nuit de mercredi à jeudi, provoquant 108 interpellations, alors que 42 policiers ont été blessés. Des barricades de pneus enflammés et des jets de pierre issus de groupes de jeunes dont se désolidarisent les manifestants ont embrasé la métropole de six millions d’habitants. Dans la matinée, une fois le calme revenu, quatre grands cortèges se sont mis en branle le long de l’Alameda, la longue avenue longeant le palais présidentiel, dans le centre-ville de Santiago. Les étudiants, associés à cette grève, formaient une grande partie des manifestations. La première journée de grève, que partiellement suivie, avait provoqué l’interpellation de 348 personnes dans l’ensemble du pays et des heurts entre des manifestants et groupes de jeunes et les forces de l’ordre avaient fait 36 blessés.

Selon le gouvernement, la grève n’aurait pas réussi à bloquer le pays. 14% seulement ne se seraient pas rendu sur le lieu de travail lors de la première journée de grève. A l’inverse, les syndicats se félicitent de l’efficacité de la mobilisation, puisque 80% des travailleurs auraient cessé le travail, selon le quotidien La Hora. Cette mobilisation vient se greffer aux mobilisations des étudiants qui réclament un enseignement public, gratuit et de qualité. Durant ces deux jours, le modèle économique ultra libéral, directement importée des Etats-Unis et hérité de la dictature de Pinochet. Une réforme du système des retraites, une nouvelle constitution (héritée de 1980 et de la dictature de Pinochet), une protection accrue des travailleurs inscrite dans le code du travail et une réforme fiscale visant à améliorer l’éducation et la santé publique ont été les revendications principales des manifestants. En somme, une meilleure redistribution des fruits de la croissance

Messages

  • A 3.000 mètres d’altitude en plein désert chilien d’Atacama, le campement abrite les travailleurs en grève d’Escondida, plus grande mine de cuivre au monde, déterminés à tenir jusqu’au bout, unis derrière leur devise "vaincre ou mourir". "Nous n’allons rien lâcher", prévient Walter Castro, un mécanicien de 29 ans, à quelques jours de la première réunion de médiation prévue lundi, entre les représentants des quelque 2.500 salariés du site minier et la direction, avec le gouvernement en arbitre.

    Après une dizaine de jours de conflit, où chaque partie s’observe et se jauge, les syndicats font preuve de méfiance : la réunion initiale de mercredi a finalement été reportée sine die à la demande du propriétaire de la mine, le groupe angle-australien BHP Billiton, affirment-ils. "Il faut être en grève le temps nécessaire, jusqu’à la mort. Nous devons récupérer tout ce qu’on avait", explique à l’AFP Karen Vargas, une des 250 femmes qui travaillent à Escondida, d’où sort 5% de la production mondiale de métal rouge.

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