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Face à la crise, les impérialisme se heurtent de plein fouet, chacun voulant faire payer la crise à l’autre

vendredi 16 septembre 2011

Les Etats-Unis ont exhorté vendredi la zone euro à mobiliser plus d’argent face à l’aggravation de crise de la dette qui inquiète le monde entier et à mettre fin à ses divisions, une leçon que les responsables européens ont peu goûtée.

Convié exceptionnellement à une réunion des ministres européens des Finances à Wroclaw en Pologne, le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner s’est alarmé des divisions en Europe sur les meilleurs moyens de régler la crise, notamment entre les gouvernements et la Banque centrale de Francfort dirigée par Jean-Claude Trichet.

"Tout le monde doit travailler ensemble (...) afin d’éviter des risques catastrophiques pour les marchés financiers", a-t-il souligné en marge de la rencontre, appelant à éviter à tout prix "la menace de défauts en cascade" des pays de la zone euro.

Ses remontrances ne se sont pas arrêtées là : il a demandé aux pays de l’Union monétaire d’augmenter leur Fonds de secours pour les Etats en difficulté (FESF) et de soutenir financièrement davantage leurs banques très fragilisées, a rapporté la ministre autrichienne des Finances Maria Fekter.

Les principales banques centrales mondiales ont dû voler aux secours du secteur bancaire de la zone euro jeudi de manière concertée pour garantir leur approvisionnement en dollars.

Ces propos ont été très modérément appréciés par les intéressés. L’Allemagne a rejeté la proposition américaine affirmant qu’on ne pouvait plus puiser davantage dans l’argent des contribuables, mais qu’une ponction sur les marchés via une taxe sur les transactions financières, y compris aux Etats-Unis, permettrait de dégager les fonds nécessaire, selon la ministre autrichienne.

Option "strictement rejetée" par M. Geithner, a-t-elle ajouté.
Particulièrement virulente, Mme Fekter a estimé que l’attitude de son homologue américain n’était pas justifiée dans la mesure où à ses yeux les fondamentaux de la zone euro étaient "meilleurs que des Etats-Unis", qui ploient sous une énorme dette publique.
"Nous ne discutons pas de l’élargissement ou de l’accroissement du FESF avec un pays non membre de la zone euro", a sèchement rétorqué de son côté le chef de file des ministres des Finances Jean-Claude Juncker.

Ce Fonds, qui lève de l’argent sur les marchés avec la garantie apportée par les Etats de la zone euro pour pouvoir le prêter aux pays en difficulté à des conditions plus avantageuses que celles du marchés, est aujourd’hui doté d’une capacité effective de prêts de 440 millions d’euros.

Cette enveloppe suffit actuellement à faire face aux problèmes de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal. Mais si la crise de la dette devait se propager en déstabilisant toutes les banques de la zone euro, voire gagner des pays comme l’Espagne ou l’Italie, ce filet de sécurité serait trop limité.

Face à l’aggravation de la crise, sa palette d’outils doit aussi être bientôt élargie pour qu’il fonctionne comme un FMI européen, avec la possibilité de racheter des titres de dette publique de pays en difficulté sur le marché où ils s’échangent entre investisseurs, et de prêter aux banques. Encore faut-il que les 17 membres de la zone euro ratifient ces changements. Ce qui n’est pas encore fait.
Le rappel à l’ordre de M. Geithner est intervenu alors que la zone euro peine à résorber ses différends sur la manière de régler la crise de la dette.

A Wroclaw, l’objectif de départ qui était de concrétiser le second plan de sauvetage à la Grèce, de près de 160 milliards d’euros, n’a pas été atteint alors qu’il est pourtant vital pour éviter la banqueroute au pays.

La zone euro bute encore et toujours sur les garanties demandées par la Finlande en échange de nouveaux prêts à Athènes, une question qui empoisonne les relations au sein de la zone euro. "Des progrès ont été réalisés" mais aucun accord n’a été trouvé, a indiqué M. Juncker.

La difficulté est d’éviter d’affaiblir le plan de soutien à la Grèce et d’empêcher que trop d’Etats demandent ensuite le même traitement.
Un mécanisme à l’étude pourrait prévoir que la Finlande renonce au moins à une partie de ses bénéfices sur les prêts octroyés à la Grèce via le FESF, selon une source gouvernementale européenne.
Autre démonstration du manque d’avancées sur le sauvetage de la Grèce, la zone euro a décidé de reporter à octobre toute décision sur le versement d’une nouvelle tranche de prêts, tiré du premier plan de sauvetage, dont le pays a impérativement besoin.

"Nous prendrons notre décision sur la prochaine tranche d’aide en octobre, en nous fondant sur les déclarations de la troïka" (UE, FMI et BCE), les bailleurs de fonds de la Grèce, a annoncé M. Juncker.
L’absence de progrès concret n’est pas de nature à rassurer les partenaires de la zone euro. Le ministre britannique des Finances George Osborne a exhorté juste avant la rencontre ses homologues européens à envoyer immédiatement "un signal clair" prouvant qu’ils ont pris conscience de la "gravité" de la crise dans la zone euro, assurant que "le temps est compté".

Les Etats-Unis ont estimé mercredi que l’Union européenne avait parfaitement les moyens de résoudre et de surmonter la crise de la dette publique mais que ses membres devaient absolument agir rapidement.

"Les membres les plus forts de l’Europe ont parfaitement la capacité de résoudre les défis" qui se posent à l’ensemble de l’Union, a déclaré le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, lors d’un entretien en direct sur la chaîne de télévision CNBC.

Néanmoins, les Européens "reconnaissent qu’ils vont devoir en faire davantage, ils reconnaissent qu’ils ont pris du retard", a ajouté M. Geithner, qui doit participer vendredi à une réunion des ministres de l’Economie et des Finances de l’Union européenne à Wroclaw, dans le Sud-Ouest de la Pologne.

Parmi les pays qui doivent faire un effort supplémentaire, M. Geithner a notamment cité l’Allemagne.

"Je me souviens que la chancelière allemande [Angela Merkel, NDLR] n’a cessé de répéter au président américain [Barack Obama] : ’Il n’y aura pas un nouveau Lehman Brothers chez nous’", a dit le ministre. "Je pense qu’elle reconnaît [que les Européens] vont devoir en faire plus pour que cet engagement soit crédible aux yeux du reste du monde".

"Ce n’est que mon point de vue personnel, a encore dit M. Geithner, mais il n’y a aucune chance que les plus grands pays européens laissent leurs établissements bancaires se retrouver dans une situation qui serait vue comme dangereuse pour les marchés".

Le secrétaire au Trésor, qui a tenu ces propos quelques heures après l’annonce de l’abaissement de la note de solvabilité financière de deux banques françaises (Société Générale et Crédit Agricole) par l’agence de notation Moody’s, a exprimé un sentiment d’urgence.

Les Européens "vont devoir agir plus vite". Selon lui ils devraient injecter davantage de fonds pour éviter de sombrer dans la crise.

L’Europe a "besoin de réformes", et "je pense qu’ils sont résolus" à les mener, mais celles-ci "ne peuvent fonctionner si elles ne sont pas accompagnées d’argent", a-t-il réaffirmé.

"C’est leur défi", mais "nous [les Etats-Unis] avons tout intérêt, en tant que pays, à aider l’Europe à réussir et nous allons faire tout ce que nous pouvons pour les aider", a ajouter M. Geithner, sans préciser ce que Washington avait en tête.

Interrogé sur l’avenir de l’euro dans trois ans, M. Geithner a estimé que la monnaie unique européenne serait "vivante, sans le moindre doute".

"Rien qu’en dix-huit mois", a-t-il dit, les Européens "en ont fait beaucoup pour" accélérer l’intégration économique et budgétaire qui faisait jusque-là défaut selon lui au projet européen.

"Ils ont encore du chemin à faire, a-t-il jugé, mais ils avancent [...] Tous sont de la partie, et ils feront tout ce qui doit être fait" pour poursuivre sur cette voie.

Messages

  • Sortir de l’Euro...rentrer dans les tranchées : la boucherie peut commencer ?
    Emission hier soir sur France 2 avec Lepen, la droite, la gauche et des "spécialistes" de Riccardo/Keynes "un peu" déboussolés, sauf pour la défense inconditionnelle du drapeau.
    A voir ici.

  • La descente aux enfers s’accélère en Turquie. La livre turque a plongé de plus de 27 % en séance, selon les données de Bloomberg, touchant un nouveau plus bas historique à 6,99 livres pour un dollar. En fin de journée, la monnaie cédait encore 15,5 % à plus de 6,4 livres pour un dollar.

    La pression sur les marchés turcs s’explique par les tensions diplomatiques entre Ankara et Washington après des sanctions américaines contre deux ministres turcs et sur le sort d’un pasteur évangélique américain accusé de « terrorisme » par Ankara.
    La pression s’est étendue aux bourses européennes qui, de Londres à Francfort en passant par Paris, perdent entre 1 % et 2 %. Les valeurs bancaires sont les plus touchées. L’indice des banques européennes cède 3 %. Tous les établissements sont dans le rouge, sauf AIB. Les plus fortes baisses sont enregistrées par BBVA (-5,16 %), Deutsche Bank (-4,17 %) UniCredit (-4,73 %) et BNP Paribas (-2,99 %).

    Selon les informations du « Financial Times », la Banque centrale européenne (BCE) est préoccupée par l’exposition de certains acteurs à la Turquie. Le quotidien britannique cite notamment BBVA, UniCredit et BNP Paribas, très présents dans le pays. Le régulateur est inquiet du risque que certains emprunteurs ne soient pas couverts contre la baisse de la livre turque et commencent à faire défaut sur des emprunts en devises. Ces crédits représentent jusqu’à 40 % des actifs du secteur bancaire turc, relève le « FT ».

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