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Que se passe-t-il en Tunisie ?

dimanche 30 septembre 2012

Que se passe-t-il en Tunisie ?

Une grève générale a été observée samedi à Menzel Bouzaïane, une localité en proie à la contestation depuis plusieurs jours dans la région de Sidi Bouzid, ville emblème de la révolution dans le centre-ouest de la Tunisie.

Une marche était organisée dans la localité de 8.000 habitants paralysée par la grève suivie dans les commerces, écoles, services et institutions étatiques, à l’appel des syndicats relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT, centrale syndicale historique).
Les habitants de Menzel Bouzaïane entendaient protester contre des violences policières envers des manifestants et réclamer la libération de dizaines de personnes, dont un responsable syndical local, interpellées lors d’un sit-in dans un village de la région.

Une grève générale a été observée, jeudi 27 septembre, par les habitants de la délégation de Menzel Chaker (gouvernorat de Sfax) dans tous les secteurs à l’exception des services d’urgence et les pharmacies.

Cette grève intervient sur fond d’arrestation d’un jeune, originaire de la région, suite à une altercation avec un agent de sécurité, le 25 septembre courant, selon un gréviste.

Selon le père du jeune en question, le motif de l’arrestation est une dispute entre l’agent de sécurité et le fils, qui n’avait pas respecté l’interdiction de stationner.

Le sit-inneur a affirmé que les habitants de la délégation de Menzel Chaker sont déterminés à accentuer leur mouvement de protestation afin de libérer le jeune homme.

Face à la montée de la tension, le délégué de la région a été obligé de quitter son bureau car, selon les protestataires, "il a tenté de suspendre la grève en exerçant une pression sur les contractuels et les ouvriers des chantiers venus soutenir le jeune".

Contraint à quitter le siège de la délégation sous la protection de l’armée, le délégué de la région a souligné que l’autorité régionale ne peut en aucun cas s’immiscer dans les affaires de la justice.

Jeudi, des habitants du village d’El-Omrane avaient bloqué la circulation et la police était intervenue pour libérer des usagers de la route, dont un arbitre de football, séquestrés par des manifestants qui réclamaient déjà la libération de 12 de leurs proches interpellés mercredi après plusieurs jours de protestations contre le chômage et la précarité.

Les forces de sécurité avaient tiré de gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour libérer les otages et dégager la route, avant de procéder à de nouvelles interpellations.

Samedi en fin de journée, 26 habitants de Menzel Bouzaïane ont entamé une grève de la faim pour exiger des nouvelles de leurs enfants ou proches interpellés et dont ils n’ont pas retrouvé la trace dans les postes de police ni dans les hôpitaux.

Ces grévistes, parmi lesquels des parents septuagénaires, se sont scindés en deux groupes, le premier faisant grève dans les locaux de la Gendarmerie et le second sous une tente dressée à El-Omrane.
Les forces de sécurité étaient absents des rues de Menzel Bouzaïane, où seules les services médicaux d’urgence et les boulangeries assuraient samedi un service minimum.

La grogne pourrait s’étendre à toute la région de Sidi Bouzid, le syndicat régional de l’enseignement ayant appelé samedi à une grève des classes lundi, pour exiger la libération des manifestants interpellés à El-Omrane, l’arrêt des violences policières et des solutions aux problèmes sociaux de la région.

Ville déshéritée, Sidi Bouzid a été le berceau de la révolte qui a renversé l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011, après le suicide par immolation de Mohamed Bouaziz, un vendeur ambulant.

La région —qui compte près de 12.000 diplômés chômeurs—, accuse le gouvernement dominé par le parti islamiste Ennahda d’ignorer les revendications populaires, en particulier la création d’emplois.

Grèves…

Les agents du port de Rades relevant de la STAM ont entamé dès samedi 29 septembre 2012, une grève de 3 jours dans le but de faire entendre leurs revendications professionnelles et syndicales.
Mohamed Ali Boughdiri, secrétaire général de l’Union régionale du travail de Ben Arous, a indiqué que la situation sociale s’est détériorée au sein de la société tunisienne d’acconage et de manutention.
Les revendications de ces agents se résument dans la multiplication des sanctions contre eux et l’inexistence d’une ambulance pour les secourir en cas d’accident.

Les journalistes et techniciens de Dar Essabah ont annoncé hier une grève de la faim ouverte dans les prochains jours pour protester contre « l’indifférence et les lenteurs du gouvernement » à résoudre les problèmes qui se posent depuis la nomination de Lotfi Touati, au poste de directeur général du groupe.

Interrogée par l’agence TAP, la présidente de la section du Syndicat National des Journalistes Tunisiens à Dar Assabeh Sana Farhat a indiqué que cette nouvelle forme de protestation « sera entamée dans quelques jours le temps d’organiser les modalités techniques de la grève de la faim », a-t-elle précisé.

Le personnel de Dar Essabah avait organisé, hier, un sit-in place du gouvernement à la Kasbah, appelant à la révocation de l’actuel directeur général du groupe. « Ce mouvement de protestation est pour réaffirmer les revendications contenues dans la motion professionnelle du personnel de Dar Essabah qui date de plus d’un mois », a précisé Sana Farhat.

Evoquant le projet de cession par l’Etat de Dar Assabeh, elle a affirmé que cette opération doit se faire dans le cadre de la loi, dans la transparence et conformément à un cahier de charge élaboré en collaboration avec les syndicats de base de l’entreprise de manière à protéger leurs droits, a-t- elle soutenu.

De son coté, le secrétaire général du syndicat de base de Dar Assabeh, Abdelhalim Rezgui a estimé que les relations avec le nouveau Directeur général « sont sans issues ». Deux journalistes d’Assabeh ont rencontré hier le conseiller politique du chef du gouvernement provisoire, Lotfi Zitoun. La rencontre « a été infructueuse » a estimé Sana Farhat.

Les sit-inneurs ont brandi plusieurs banderoles appelant à la révocation de l’actuel Directeur général de Dar Assabeh, Lotfi Touati, et au règlement des arriérés de leurs primes impayés depuis plusieurs mois et estimés à un milliard 782 mille dinars. Selon la journaliste Hayet Essayeb : « le sit-in sera suivi par d’autres formes de protestation ».

L’Union Régionale du Travail (URT), à Sfax, a annulé les grèves des chauffeurs des trains prévues les 1er et 2 octobre 2012, respectivement à Sfax et à Gafsa, et ce après l’accord auquel sont parvenues toutes les parties, lors de la tenue, mardi à Tunis, d’une séance de conciliation.

Youssef El Aoudani, membre du bureau exécutif de l’URT, a qualifié, cette entente de positive, du fait qu’elle met fin au conflit entre l’URT et l’administration, autour d’une demande syndicale exprimée depuis longtemps.

Le syndicat général de l’enseignement de base a décidé d’effectuer une grève générale 4 octobre 2012 dans toutes les écoles primaires sur tout le territoire tunisien.

Les relations entre les Syndicats de l’Enseignement le ministère de l’Education semblent s’être compliquées depuis le 5 septembre à l’issue de l’échec de leurs pourparlers qui n’ont abouti à aucun accord, selon Taher Dhaker secrétaire général du syndicat dans son intervention sur Mosaïque Fm.

Les revendications des syndicats du ministère portent notamment sur la réforme du système éducatif et la réalisation par le ministère de l’Education de ses promesses.

“Encore une fois le trafic ferroviaire se retrouve menacé et perturbé par une décision de grève émanant des conducteurs des locomotives des Trains dans le gouvernorat de Sfax. La grève ouverte a démarré aujourd’hui, dimanche 23 septembre 2012, et durera sept jours suite au refus de leurs revendications sociales et syndicales.”

La grève régionale du secteur de la sidérurgie et de l’électronique, décidée pour hier, dans le gouvernorat de Ben Arous, a été reportée au 25 septembre 2012. Cette grève a été décidée en solidarité avec les employés de l’usine Leoni d’Ezzahra (Gouvernorat de Ben Arous) dont la fermeture a été annoncée, officiellement, lundi, avec l’intention de transférer ses activités à la localité de Messadine (Gouvernorat de Sousse).

Le secrétaire général-adjoint du syndicat régional du travail de Ben Arous, responsable du secteur de la sidérurgie, Mohsen Khalfaoui, a indiqué au correspondant de l’agence TAP dans la région, mardi, que le report de la grève régionale "a été décidé à la suite d’une réunion de négociations maratonienne qui s’est poursuivie jusqu’à 02H00, à l’aube du mardi, au siège de l’Inspection régionale du travail entre les parties syndicales et administrative, afin d’arriver à un accord satisfaisant, autour des compensations décidées au profit des employés de Leoni qui refusent de rejoindre l’une des sections de l’entreprise, à Mateur (gouvernorat de Bizerte) ou à Messadine".

Le responsable syndical a ajouté que la décision du report de la grève régionale a été prise afin "d’offrir plus d’opportunités de négociations pour obtenir des dédommagements équitables pour les employés réduits au chômage forcé, à cause de la décision de fermer l’usine qui emploie environ 600 personnes, hommes et femmes".

La câblerie Leoni avait reporté la fermeture de son unité de production d’Ezzahra à hier, alors qu’elle était prévue, au départ, pour le 31 août 2012.

Le chef de service de la communication du groupe Leoni Tunisie, Tarek Chabir, a indiqué que "la direction générale de la société allemande a décidé de fermer l’usine d’Ezzahra pour des raisons économiques".

Pour sa part, l’Union régionale du travail de Ben Arous a dénoncé, dans un communiqué, la décision de fermeture le qualifiant de "grave précédent, non dans la région, seulement, mais pour toutes les régions du pays".

« Le personnel des minoteries a donné un ultimatum de 10 jours, avant de réitérer la grève, au cas où leurs revendications ne seraient pas réalisées », a indiqué à la TAP, Habib Réjab, secrétaire général de la fédération de l’alimentation, du tourisme, du commerce et de l’artisanat, relevant de l’UGTT (Union Générale tunisienne du travail).
Les agents des minoteries avaient observé une grève générale dans tout le pays, du 5 au 7 septembre courant, tout en présentant plusieurs revendications. Il s’agit essentiellement, d’après la même source, de l’application de la convention collective sectorielle, mais aussi, du décret n°503 promulgué en 2003, qui stipule l’octroi d’une prime complémentaire de transport de 5 dinars et d’une prime de poussière et de risque, de 20 dinars.

En effet, selon les résultats d’une enquête émanant de médecins du travail, les agents des minoteries sont exposés a des risques professionnels du fait des poussières et des résidus qu’ils respirent lors de leur travail, et partant « doivent bénéficier, d’une telle prime ».

Et la liste est loin d’être close…

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