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Mali : à Tombouctou, près de 200 femmes marchent contre les islamistes

mardi 16 octobre 2012

Mali : à Tombouctou, près de 200 femmes marchent contre les islamistes

09 octobre 2012 Par Amalina

Article ici / http://www.noirgazier.lautre.net/?p=2737

source / Jeune Afrique

Les mains nues, des dizaines de femmes ont défié dans la rue, samedi 6 octobre, la police des moeurs islamique de Tombouctou. Elles dénoncent en particulier les exactions de son chef, Mohamed Mossa.

À Tombouctou (Nord-Mali), en ce matin du 6 octobre, environ 200 femmes du quartier Bella-Farandi prennent leur courage à deux mains pour braver la police islamique. Elles marchent pour manifester leur colère à l’égard des agissements abusifs du chef de la brigade des mœurs islamique, Mohamed Mossa, chargé de contrôler les tenues vestimentaires des femmes.

« C’est avec le cœur brisé que nous avons marché. Nous sommes des musulmanes et nous connaissons parfaitement la charia, mais le chef de la brigade de mœurs islamique, Mohamed Mossa, fait des choses inadmissibles. Il ordonne notamment des arrestations abusives au marché et dans les quartiers. Il emmène certaines des femmes arrêtées chez lui pour les violer. Nous ferons d’autres manifestations si ces crimes continuent », prévient Hadi Kossa, une organisatrice de la marche.

« Lorsque les manifestantes se sont approchées de la police islamique, leurs membres ont tiré en l’air pour les disperser », témoigne un journaliste local. « Une femme a été blessée suite à un coup de crosse de fusil donné par un islamiste », ajoute Kader Kalil, membre du comité de crise de Tombouctou.

« Je n’ai pas de preuves des viols, mais je sais qu’à plusieurs reprises, le chef de la brigade des mœurs islamiques a soulevé les voiles des femmes du canon de son fusil pour voir quel genre de sous-vêtements elles portaient, et ça, c’est déjà inadmissible », explique Kader Kalil.

Depuis la marche, les islamistes ont multiplié les arrestations pour faire peur aux femmes, qui n’ont pas caché leur intention de descendre une nouvelle fois sur le commissariat de police islamique.

« Au moins une vingtaine de femmes sont détenues à Tombouctou, un chiffre en augmentation suite à la marche du 6 octobre », déplorait dimanche Kader Kalil. Qui affirme : « après six mois d’occupation, nous n’avons plus peur des islamistes pour dénoncer leurs abus ».

NB : Nous tenons toutefois à préciser qu’en aucun cas nous ne cautionnons telle ou telle religions, car cela reste un appareil de domination et de servitudes qui masquent la nécessaire lutte des classes. Toutefois nous n’accepterons jamais qu’un courant religieux soit instrumentalisé par le pouvoir de l’état ou autres pour diviser la population. De la même manière il va de soi que les organisations nationalistes, racistes ou antisémites n’auront jamais notre approbation pour s’approprier ce texte sous quelque forme que ce soit. Ils figurent bien évidemment au premier rang de nos ennemis..

Messages

  • au camp des parachutistes de Djikoroni, des « bérets rouges » afin de savoir leurs conditions d’existence après la chute d’ATT et l’arrestation de leur chef, le colonel Abidine Guindo.

    Après avoir dépassé la grande porte du camp où étaient postés des sentinelles fidèles à la junte militaire de Kati, nous avons abordé des épouses de « bérets rouges » assises dans la cour, sous un arbre. Ces femmes disent « monter la garde » après les vagues d’arrestations opérées dans les rangs de leurs époux par les « bérets verts » du CNRDRE. Une d’elles nous confie : « Nous vivantes, aucun béret vert ne viendra plus arrêter nos maris ! ». Pour notre interlocutrice, lesdits maris ont assez souffert, avec des suspensions de salaires, des enlèvements, des disparitions, des tortures et des pillages. Les épouses de « bérets rouges » se préparent à marcher à nouveau si leurs doléances ne sont pas satisfaites : libération de leurs maris détenus, éclaircissements sur le sort des disparus, paiement des arriérés de salaires et d’indemnités de leurs maris. « Les autorités nous ont demandé d’aller chercher nos vivres à Sévaré ou à Kayes. Est-ce qu’on doit aller jusqu’à Kayes ou Sévaré pour chercher un sac de riz ? », s’écrie l’une des femmes. Une autre nous fera savoir qu’un « béret rouge » a été battu, enfermé et a failli être exécuté lorsqu’il est allé récupérer un sac de riz à Sévaré. Heureusement pour lui, un de ses compagnons l’a aidé à s’évader de sa geôle.

    Le comble pour nos interlocutrices, c’est que les autorités politiques (Président, chef du gouvernement, ministres, etc.) n’ont jamais daigné mettre le pied au camp de Djikoroni afin de s’imprégner de leurs conditions de vie. Seuls des leaders du Haut Conseil Islamique (notamment Mahmoud Dicko et Chérif Ousmane Madani Haidara) les ont visitées avant de leur remettre, en pleurant, 7 millions de FCFA dont 5 millions seraient venus de la poche du capitaine Amadou Sanogo, chef de la junte de Kati. Au partage de ce butin humanitaire, chaque épouse de « béret rouge » n’a reçu que 30 000 FCFA.

    Les femmes nous ont conduit plus tard au carré des quelques « bérets rouges » restés au camp malgré l’adversité. Ces derniers se disent disposés à reconquérir le Nord une fois qu’on leur remettrait leur armement confisqué par la junte de Kati. Ils souhaitent l’annulation de leurs décisions d’affection, décisions qu’ils jugent anarchiques. Pour un sous-officier, les « bérets rouges » ne gardent pas de rancune et souhaitent former un front commun avec leurs autres frères d’armes (les « bérets verts ») afin de reconquérir le nord du pays. « Les bérets rouges peuvent libérer en 15 jours les 3 régions occupées par les islamistes. Si les soldats de Kati se méfient de nous, nous sommes prêts à aller affronter seuls les islamistes au nord, pourvu qu’on nous donne l’armement qu’on nous a retiré et qu’on cesse de nous persécuter ! », nous déclare un officier qui ajoute qu’on ne devrait pas en vouloir aux « bérets rouges » d’avoir défendu, conformément à leur mission, la première institution du pays. « Si certains d’entre nous ont reçu des avantages d’ATT, la grande majorité est restée dans la misère. C’est une injustice que de nous traîner dans l’opprobre après le départ d’ATT ! », se lamente un soldat qui nous fit visiter sa chambre où résident un lit branlant et une valise défoncée.

  • Le 6 juin déjà...

    Contre les Islamistes, les femmes de Kidal ont choisi l’Intifada. A leur corps défendant. Après Gao et Tombouctou, les femmes et les jeunes de Kidal montent en puissance contre l’alliance Ansardine-Aqmi qui a fait de l’Adrar la capitale de la Région du Sahara, ex-zone 9.

    Hier, mardi, vers sept heures près de cinq cent jeunes venus de toute la Région se sont regroupés au Rond-Point central de la ville. Quelques instants plus tard, ils entament leur marche en direction de l’aéroport, avant de se diriger vers le quartier Ariyou où ils ont manifesté devant le chef traditionnel de l’Adrar, le vieux Intallah, père du député Alghabass devenu depuis le début de la rébellion un membre influent d’Ansardine. Les jeunes très remontés contre les lois restrictives des islamistes qui contrôlent la ville depuis fin mars arborent des banderoles hostiles à Aqmi et Ansardine et affichent, à travers les haut-parleurs leur préférence pour le Mnla. Cette manifestation a duré quatre heures. Des jeunes ont fumé le long de la marche comme pour braver la police islamique qui a interdit la cigarette. Il n’y a pas de heurts signalés avec les jihadistes lors de cette marche contrairement à celle des femmes – environ 300 – qui ont commencé leur manifestation peu après celle des jeunes, empruntant le même axe. Vers le centre ville, la police islamiste tente de les empêcher de progresser.

    Oui au Mnla, non à Ansardine

    Les femmes déclenchent aussitôt une intifada. Les jets de pierres par les marcheuses déclenchent les coups de cravache par Ansardine. Quatre femmes sont blessées légèrement mais la cruauté de la police islamique décuple la détermination des femmes qui intensifient la lapidation. Les éléments d’Ansardine prennent la fuite avec deux voitures endommagées. Le calme régnait dans l’après-midi des événements. Et signe de leur victoire, les femmes ont tombé le voile et les jeunes fumaient dans la rue, violant la loi instituée par les jihadistes depuis deux mois. Ansardine et Aqmi vaincus par les femmes et les jeunes de l’Adrar ? Rien n’est moins sûr. Nos sources précisent que les islamistes pourront montrer plus de fermeté désormais contre les manifestations. Mais « nous remettrons cela demain et les autres jours », menace une des femmes qui a participé à la marche. Une marche qui a démystifié et rendu Ansardine plus impopulaire, semble-t-on dire à Kidal. Les relations entre ce mouvement jihadiste touareg et les populations de l’Adrar n’ont jamais été au beau fixe et les difficultés pour la fusion Ansardine-Aqmi en sont la meilleure illustration. Les violences d’hier contre des femmes vont davantage éloigner les Touareg et Ansardine, anticipe un ressortissant de Kidal. Surtout au moment où il se dit que le vieux Intallah est hostile à tout ce qui est Aqmi et que son fils Alghabass est à couteaux tirés avec Iyad Ag Ali, le patron d’Ansardine.

  • Nous organisons une réunion ouvrière, dimanche 17 fevrier, pour discuter entre exploités de notre avenir.

    Vous pouvez prendre contact en me laissant un message à cette adresse : g.beaugin@gmail.com

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