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Fukushima : rien n’est réglé

samedi 6 avril 2013

Le pire est à venir

La compagnie qui gère la centrale accidentée de Fukushima a fait état dans la nuit de vendredi à samedi 6 avril d’un possible écoulement d’eau contaminée d’un réservoir de stockage souterrain dans le sol.

Des éléments radioactifs ont été décelés dans de l’eau accumulée entre le sol autour de la cuve et la couche externe d’un revêtement imperméable recouvrant le fond du réservoir, a expliqué un porte-parole de Tepco lors d’une conférence de presse nocturne. La cuve enterrée est recouverte de trois couches censées empêcher l’eau de s’infiltrer dans le sol.

Vendredi, Tepco avait rapporté une interruption du système de refroidissement de la piscine de désactivation du combustible usé du réacteur 3, une avarie vraisemblablement provoquée par des travaux pour empêcher une récidive d’une grave panne d’électricité survenue les 18 et 19 mars. Un rat avait alors fait jonction entre deux connecteurs électriques, ce qui avait causé un court-circuit dans les distributeurs de courant qui alimentent plusieurs systèmes de refroidissement.

Cette semaine, plusieurs autres incidents se sont produits, à cause notamment d’erreurs de manipulation d’équipement. Beaucoup des moyens techniques provisoires mis en place sur le site pour éviter le pire sont encore en service et sont de fait très vulnérables. La situation de la centrale de Fukushima est considérée comme stabilisée depuis décembre 2011, mais le site reste très fragile, notamment au cas où un nouveau séisme ou tsunami, comme ceux qui ont mis en péril ce complexe nucléaire le 11 mars 2011, se produisait.

La suite

Cela ne veut pas dire que ce n’est dangereux qu’au Japon...

C’est l’ACRO, "l’Association pour le Contrôle de la Radioactivité de l’Ouest", un laboratoire indépendant d’analyse de la radioactivité, qui a fait cette annonce spectaculaire : Il y a plus de tritium (hydrogène radioactif) dans les eaux de la Manche que dans les eaux du Pacifique à proximité de la centrale de Fukushima.

L’ACRO effectue "une surveillance citoyenne" de la radioactivité dans l’environnement depuis de longues années.
Elle effectue notamment des contrôles réguliers tout le long des côtes de la Manche afin de suivre l’impact des rejets en mer des installations nucléaires.

L’ACRO se base sur un prélèvement d’eau de mer effectué le 17 octobre 2012 dans la Baie d’Ecalgrain.
Une concentration record de tritium (isotope radioactif de l’hydrogène, qui est rejeté par les installations nucléaires) a été relevée : 110 Bq/L (becquerels par litre). Une concentration cinq fois supérieure à ce qui est relevé habituellement à cet endroit.
A titre de comparaison, à proximité de la centrale de Fukushima, on relève aujourd’hui des concentrations en tritium allant de 3 à 13 Bq/L.

Messages

  • Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré envisager la construction de nouveaux réacteurs, malgré l’opposition d’une grande partie de la population à l’énergie nucléaire depuis l’accident de Fukushima, a indiqué la presse lundi.

    Les principaux médias nippons ont rapporté des propos tenus par M. Abe dimanche dans une interview à la chaîne de télévision privée TBS, au lendemain de sa visite sur le site de la centrale Fukushima Daiichi, gravement endommagée après le tsunami du 11 mars 2011.

    "Les nouveaux réacteurs seront différents de ceux construits il y a quarante ans, de ceux de Fukushima Daiichi qui ont entraîné la crise", a expliqué le chef du gouvernement, d’après un extrait cité par le quotidien Mainichi.

    "Nous les construirons en expliquant au public à quel point ils sont différents, de façon à gagner sa compréhension", a souligné M. Abe, selon le journal Nikkei rapportant une autre citation de la même interview télévisée.

    Considéré comme plus favorable à l’énergie nucléaire que le gouvernement de centre-gauche sortant, M. Abe, un conservateur, avait jusqu’à présent simplement fait savoir qu’il accepterait le redémarrage des réacteurs jugés sûrs par l’Autorité de régulation.

  • De la vapeur a été vue jeudi matin s’échappant du bâtiment du réacteur numéro 3 de la centrale atomique ravagée de Fukushima. « C’est un mince filet qui s’échappe, ce n’est pas un nuage », a expliqué un porte-parole de Tepco, l’opérateur du site, qui ignorait toujours plusieurs heures plus tard l’origine de ce nouvel incident.

    Cette vapeur a été aperçue à 8h20 locales (jeudi à 1h20 heure de Paris), apparemment en provenance d’une piscine de stockage de matériel au 5e et dernier niveau du bâtiment du réacteur numéro 3, a précisé Tokyo Electric Power, sans plus de détails. Le dégagement a été repéré via une caméra par du personnel d’une entreprise tierce. Les instruments de mesure de radioactivité alentour n’ont pas montré de changement significatif.

    « Ni la température du réacteur, ni les mesures des systèmes de contrôle de radioactivité ne se sont élevées. Nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’une situation d’urgence, mais nous continuons d’enquêter », a précisé le porte-parole. « Nous avons l’intention d’effectuer des mesures de radioactivité au-dessus du bâtiment du réacteur ainsi que des prélèvements de poussière à proximité », a ajouté Tepco dans un deuxième courriel.

    Le réacteur 3 de la centrale est l’un des plus endommagé

    Le refroidissement du réacteur et de la piscine attenante de désactivation du combustible usé se poursuit normalement, assure la compagnie. Le réacteur 3 est un des trois de la centrale (sur six) dans lesquels le combustible nucléaire a fondu après le séisme et le tsunami dévastateurs du 11 mars 2011. C’est sans doute le plus endommagé de l’ensemble, car il a aussi subi une explosion d’hydrogène qui a soufflé le toit du bâtiment mi-mars 2011, laissant une partie des installations à l’air et des monceaux de détritus au-dessus. Il règne en outre à proximité de ce réacteur, qui fonctionnait au MOX (mélange d’oxydes d’uranium et plutonium), un très haut niveau de radioactivité qui ne facilite pas les interventions.

    L’incident encore inexpliqué de jeudi rappelle une fois de plus que la situation reste instable dans cette centrale en péril, même si elle est considérée comme étant sous contrôle depuis décembre 2011, lorsque les autorités ont décrété que les six réacteurs étaient en état dit « d’arrêt à froid ».

    Depuis, quelque 3 000 travailleurs continuent chaque jour de préparer le démantèlement, un chantier de 40 ans, tout en se démenant face aux multiples avaries qui se déclenchent presque quotidiennement, tant est vulnérable le site qui continue de dégager des éléments radioactifs sous plusieurs formes.

    Tepco et les entreprises impliquées dans cette crise font notamment face à de très gros problèmes d’eau contaminée, d’une part celle issue de l’arrosage continu qu’il faut stocker dans des citernes et décontaminer, et d’autre part celle qui s’est accumulée en sous-sol et est soupçonnée de s’écouler dans l’océan Pacifique voisin.

  • D’où vient la hausse rapide de la radioactivité à Fukushima ?

    Que se passe-t-il vraiment à Fukushima ? Mercredi 10 juillet, la compagnie Tepco, l’exploitant de la centrale nucléaire japonaise ravagée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, a annoncé avoir mesuré la veille, dans un forage situé entre les réacteurs et le bord de mer, une nouvelle augmentation des taux de césium radioactif dans la nappe phréatique. Ils atteignaient 22 000 becquerels par litre d’eau (Bq/l) pour le césium 137 et 11 000 Bq/l pour le césium 134. Le 8 juillet, ces niveaux étaient de 18 000 et 9 000 Bq/l, soit respectivement... 86 et 99 fois plus que les taux relevés trois jours auparavant.

    Le 5 juillet, Tepco avait déjà signalé, au même endroit, un taux astronomique de 900 000 Bq/l d’un autre radioélément, le strontium 90. L’électricien avait alors indiqué que le point de prélèvement se situait sur le passage d’une canalisation où s’étaient déversées de grandes quantités d’eau contaminée en avril 2011, un mois après la catastrophe.

    Lire : Les incidents se multiplient à la centrale nucléaire de Fukushima

    Cette explication n’est pas nécessairement celle de la récente et brusque montée des teneurs en césium. Celle-ci pourrait être le résultat de la lente migration souterraine, via la nappe phréatique, de produits de fission arrachés aux cœurs fondus des réacteurs sinistrés, dans les jours ou les semaines qui ont suivi l’accident. C’est l’une des hypothèses, "plausible mais non certaine", que formule Thierry Charles, directeur général adjoint de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

    UN COCKTAIL DE PLUS DE 300 RADIONUCLÉIDES

    On l’a su plus tard, les cœurs des réacteurs 1, 2 et 3 de Fukushima (les tranches 4 à 6 étaient à l’arrêt) ont fondu en totalité ou en partie dès les premières heures du sinistre, et le corium (magma brûlant de matière fissile et de gaines métalliques), après avoir percé les cuves des réacteurs, s’est répandu au fond des enceintes de confinement, où il s’est agrégé au béton. Ce corium contenait – et contient toujours – un cocktail de plus de 300 radionucléides formant les produits de fission, c’est-à-dire les cendres de la réaction nucléaire. Parmi eux, des éléments solubles dans l’eau, comme les césium 134 et 137.

    Or, depuis deux ans, les trois réacteurs ont été noyés sous un déluge d’eau. Pour les refroidir, Tepco y injecte toujours, en continu, 5 m3 d’eau douce par heure et par réacteur. Soit, quotidiennement, plusieurs centaines de tonnes d’eau qui s’écoulent dans les sous-sols des bâtiments, les galeries et les tranchées du site nucléaire, où la hauteur de l’eau atteint, en permanence, plusieurs mètres. Cette masse liquide contaminée est normalement pompée puis traitée afin d’en extraire les éléments radioactifs – mais pas tous –, avant d’être réinjectée dans le circuit de refroidissement.

    Pour compliquer encore la situation, la centrale est située sur une nappe phréatique qui, au contact des bâtiments contenant les eaux contaminées, a pu se charger elle aussi en radionucléides. C’est précisément pour contrôler l’état radiologique de cette nappe souterraine que Tepco a creusé, en front de mer, des puits de prélèvement. Et c’est dans l’un de ces forages qu’a été mesurée une hausse brutale des teneurs en césium 134 et 137.

    Selon le scénario avancé par l’IRSN, ces deux produits de fission, qui perdent la moitié de leur radioactivité au bout de respectivement deux et trente ans, seraient passés dans la nappe phréatique – et avec eux sans doute d’autres radioéléments – pour rejoindre, au bout de deux ans, le bord de côte, à une centaine de mètres des réacteurs. Si tel est le cas, estime Thierry Charles, on pourrait encore assister à une montée du niveau de radioactivité au niveau des forages, suivie d’un plateau puis d’une baisse, la gestion actuelle des niveaux d’eau dans les sous-sols des bâtiments visant à minimiser les transferts de radioactivité vers la nappe. Mais, ajoute-t-il, "sur une durée impossible à prévoir".

    UNE PAROI ENTERRÉE ÉTANCHE ENTRE LA CENTRALE ET L’OCÉAN

    Le risque principal est celui d’une nouvelle contamination radioactive de l’océan, dont la pollution causée par l’accident a été, au fil des mois, dispersée par les courants. "Nous ne sommes pas pour le moment en mesure de dire si l’eau contaminée s’écoule ou non dans la mer", a admis, mardi, Tepco. L’exploitant a entrepris d’installer, entre le site nucléaire et l’océan, une paroi enterrée étanche. Mais elle ne sera pas achevée avant mi-2014. Dans l’immédiat, il s’efforce, en injectant dans la terre des produits chimiques agissant comme un ciment, d’empêcher les écoulements vers la mer.

    En tout état de cause, les dernières semaines confirment la difficulté de Tepco à résoudre le casse-tête de l’évacuation des eaux radioactives. "L’état de la centrale est globalement stabilisé, mais tout reste à faire, commente Thierry Charles. Le gros problème est désormais la gestion des eaux contaminées."

    Ce n’est pas le seul défi que doit relever l’électricien japonais. Il lui faut aussi vider les piscines d’entreposage des combustibles, situées dans les parties supérieures des bâtiments des réacteurs gravement endommagées. A commencer par celle du réacteur 4, dont l’état est le plus critique. Il faudra ensuite retirer les combustibles fondus des réacteurs eux-mêmes. Quant au démantèlement complet, il exigera une quarantaine d’années

  • FUKUSHIMA, UN ARRET A FROID ENCORE CHAUD !

    Lire icil’article de médiapart.

  • On dit qu’une image vaut 1000 mots... SVP prenez 2 secondes pour regarder cette animation informatisée du pattern de dispersion de la radioactivité de Fukushima dans l’atmosphère de l’hémisphère nord mis en ligne par l’Institut norvégien de recherche atmosphérique (Norwegian Institute for Air Research).

    http://www.mondialisation.ca/la-radioactivit-s-tend-dans-l-h-misph-re-nord/24412

    et regarder bien ce qui nous arrive dessus au Québec autour du 21 et du 22 avril. Regardez aussi les niveaux extrêmement élevés auxquels le Japon est exposé... Heureusement la neige qui va nous tomber dessus ce mercredi devrait, semble-t-il, être assez "propre"... mais on ne sera pas toujours aussi chanceux - c’est surtout avec la neige et la pluie que la radioactivité tombe de manière plus concentrée. (Pensez à mettre un signet vers ce site sur votre fureteur pour continuer à surveiller l’évolution de la situation au cours des prochains mois) L’Europe est presque totalement épargnée pour le moment...

    Lire la suite

    par Jean Hudon

  • Même la somme due n’est pas réglée !!

    Tepco condamné à verser plus de 8 millions d’euros de dédommagement !!!! Huit millions pour autant de victimes et tellement de catastrophes !!! C’est une goutte d’eau dans la mer !!!

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